Voici la suite du volume :

Une histoire de nain

Trois jours après notre départ de Kazad un vent froid et sec s’engouffrait dans les montagnes de la plaine en contre bas, chassant les nuages pluvieux. La température chuta brusquement.
La saison de l’engourdissement commençait.

Mais un nain ne recule pas devant un obstacle climatique lorsqu’il y a une transaction commerciale a la clef.

Nous empruntâmes le chemin de l’est, aussi surnommé « Ostvaerzweichäedt Pfatt » en nain, ce qui signifie le chemin des désespérés de l’orient. En effet ce chemin ne croisait aucune cité, ville, bourg ou quelconque patelin pendant 10 jours de marche quasiment. Pour la parcourir jusqu’à l’orée de la forêt des cendres il fallait près de 30 jours. C’était le terrain de chasse privilégié des bandits de grand chemin. Elle croisait en son milieu une dépression rocheuse où bon nombre de convois avaient été dépouillés.
Depuis la découverte des grandes fosses à proximité les bandits s’étaient organisés pour récupérer les richesses exploitées par les mineurs et les guildes d’artisans.

A la fin du quatrième jour nous arrivâmes au « Lätste Hoehnong Kreuzg », le carrefour du dernier espoir. Et nous prîmes la direction du sud-est.

A suivre...

Après plusieurs jours de marche nous nous rapprochâmes de Sigdil.

Au sud l’horizon ondulait sous les chaleurs du désert, rappelant à ma mémoire la funeste découverte d’Hellespon. Mais où mon père avait il bien pu partir, était il en vie ?

Soudain Sirocco se posa sur mon épaule
« Sahha, Silberham, DANGEERR , Dents …DANGEREUSES DENTS !! »

SoumSoum m’interrogea du regard

« Ne me regarde pas comme ça, j’comprends pas plus que toi » lui fis-je gravement.

Le perroquet s’envola.

Nous fîmes halte dans un petit espace de verdure où poussaient quelques maigres arbres.

« Hey, c’est la chance du mineur » fis-je à SoumSoum, « regarde, j’ai trouvé une bourse »

Le chef de la GTN s’approcha « Mouais elle à l’air de trainer là depuis un sacré bout de temps. Qu’y a-t-il à l’intérieur ? »

« Sans doute une chose rare et précieuse… »murmurais-je.

J’ôtais le lacet de la bourse et retournait cette dernière pour vider son contenu dans ma paume.
« Des feuilles de Mandragore moisies …Ouaaahh quel trésor Tagazog » ria t il.

Nous quittâmes ce lieu un peu plus tard, en partant SoumSoum trébucha sur le relief, sans doute une racine pensions nous en partant, sans voir la couleur d’os blanchâtre qui dépassait du sol.


A suivre...

Après une brève halte dans un bourg limitrophe de Sigdil, et sa fantastique auberge, la Trirème Asséchée, servant un plat incroyable d’un épis de maïs mis dans un poêlon brûlant et recouvert d’un couvercle, le laissant crépiter et donnant pour résultat des petit morceaux de maïs soufflés, légers, à assaisonner au choix de sel ou de sucre. Ceci devant un spectacle très délassant d’un illusionniste elfe unijambiste qui faisait voler un globe de cristal et apparaître des oiseaux tout en sautant à la corde.
Nous nous empressâmes d’oublier le malheureux apprenti olympien qui manqua son tour de la femme coupée en deux.
Bref un instant fort agréable pour des voyageurs tels que nous autres, mineurs GTN, surtout lorsque nous molestâmes le mage sauvage vagabond qui après avoir fait disparaître nos bourses, nous promettait que nous les retrouverions dans l’oreille du Gardien des Anciens à notre retour à Kazad a Gorod.

Après quelques jours de repos nous reprîmes la route.

Enfin le temps du Réveil était déjà largement entamé en cette année 7999 lorsque nous arrivâmes au sud du territoire elfique.

La végétation devenait de plus en plus luxuriante. Bientôt ni SoumSoum ni moi-même ne pouvions voir devant nous. Seul Sirocco nous donnait des indications, pour le moins que l’on pouvait y croire.
« A gaucchhe toute Moussaillons !! Chargez le trébuchet… !! »

SoumSoum me regardait de temps à autre me disant : « décidément il m’étonnera toujours cet oiseau, tu ne voudrais pas le revendre quelque part ? Je suis sûr que tu pourrais te faire pas mal d’argent ! »

« Mouais. »Répondis-je « Je ne sais pas, des fois il est cohérent, d’autres complètement à côté de ses plumes. Il faudra que je fasse une étude sur la famille des perroquets pour voir s’ils sont tous comme cela. »

Soudain un cri stoppa nette notre discussion.
« KRROOAAAAKKKK !! » et Sirocco disparu.

SoumSoum me posa la question qui restera à jamais gravée dans ma mémoire comme un grand moment de solitude. « Hein ? Qu’est-ce qu’il a dit ? ».

Je n’eu pas le temps de répondre, et de toute façon je ne savais pas quoi répondre, que j’aperçu une tête aux yeux amandes nous dominer, quelques plumes dans les cheveux, volants au gré du vent.
Nous étions cernés d’elfes.

Des murmures dans la langue du peuple des arbres nous indiquèrent que notre présence était perçue comme hostile.
C’est alors que mon compagnon sortit discrêtement un petit parchemin et dit
« Alwehaa mwuakanan, seal dwälfe traed GTN. Koem’n fo fpeath vo Kelian Leïthael. Wayth Ith aethvanje »

Les elfes se turent.
Moi-même impressionné par cette maîtrise de la langue elfique par mon compagnon mineur je ne savais que penser.

Un grand elfe se posta à côté de celui qui nous faisait face et lui murmura quelque chose d’inaudible à l’oreille.
Une fois fini il opina du chef, il avança vers nous la lame fine et gravée d’entrelacs végétaux fins et harmonieux de son épée …


A suivre…

…et écarta les hautes herbes devant nous du plat de la lame.
« Veuillez me suivre messires nains. »

L’escorte arriva non loin de l’orée de la Forêt des Cendres. A ce moment un autre groupe de sentinelles elfes nous prit en charge. Juste avant de rentrer dans la forêt, Sirocco vint se poser sur mon épaule.

« SoumSoum ?» fis-je doucement à l’attention de mon compagnon, « je n’aime pas trop ça. »

« De quoi ? T’aime pas les arbres ? Pourtant les arbres c’est la vie, un être plusieurs fois centenaire, comme nous soit dit en passant, qui pousse à des hauteurs vertigineuses, et reste sur ses pieds, symbole d’équilibre et de sérénité… un arbre c’est aussi un habitat pour tant d’espèces merveilleuses, un pinson qui va nicher, un pic vert qui va manger… une colonie de petites fourmis laborieuses qui.

« Hey !! SoumSoum STOP ! » fis-je si fort que des cris d’oiseaux s’envolant en panique déchirèrent le calme forestier et que nos gardes elfes lancèrent sur nous des regards désapprobateurs.
Mon compagnon cligna des yeux et me regarda un peu surpris.

« Pardonnez moi » m’excusais-je auprès des elfes. « Il fallait que je réveille mon compagnon qui commençait à être atteint d’un fameux syndrome de La Verduria Sympathicus Letargia.
« Que racontes-tu Tagazog ? » me demanda SoumSoum.

« Plus tard » fit abruptement l’elfe de tête. Sans plus mot dire nous reprîmes la route.

Après deux heures de marche non stop, il était pratiquement la mi après-midi, et mon estomac commençait à gargouiller.
C’est alors que je remarquais de très belles plantes et en fit part à mon frère de la GTN.
« Regarde cette belle turgescence en veinules bombée, causée par l’afflux de sève dans la tige. »

« Hein ?? Mais reste poli Taga ! » répondit-il.

Je reprenait de plus belle : »Qu’elle merveilleuse nature. Les stries le long de la cuticule permettre en fait une élasticité particulièrement efficace pour permettre à la plante d’ouvrir ses pétales au matin et les rétracté au soir. Et Oh !! Regarde sur cette fougère une Coccinellus Tue Mouche, rouge à poids blancs, insecte qui peut causer des démangeaisons désagréables si on le touche.. » Dans mon élan j’avais quitté le chemin des elfes et partait en hors piste.
« Incroyable, ici, j’ai trouvé des Orchidées Sympathicus, leur parfum peut être utiliser pour faire des potions somnifères, ont peut aussi extraire de faibles quantité d’une substance qui permet de faire de l’encre invisible… OOhh SoumSoum tu vas pas le croire j’aperçois dans le fonds derrière ces arbres un écureuil à collier argenté, vite allons y. »
Mais je ne pouvais plus faire un pas, un elfe venait d’apparaître à un mètre de moi, l’arc bandé et la pointe de la flèche prête à transpercer mon cœur.

« NAIN ! Ceci sera l’unique sommation. Veuillez retourner sur la piste et ne pas vous en éloigner. » fit le chef de l’escorte.

SoumSoum ne comprenait pas ce qu’il se passait. Il me rejoint et m’adressa une baffe magistrale. « Je crois que nous devrions faire une pause » demanda-t-il. Les elfes acquiescèrent.

« Ouahhh, j’ai été moi aussi en proie à ce syndrome. » fis-je après quelques minutes de récupération. L’elfe responsable de l’escorte intrigué s’assis près de moi et me demanda de quoi je parlais.

« Et bien voyez vous, je me suis souvenu des notes de l’un de mes ancêtres : Eldarht Tagazog dit l’ancien. Il avait pas mal voyagé et constaté que le comportement de certains nains étaient sujets à des modifications comportementales suivant l’environnement dans lequel il se trouve. En effet des siècles d’acclimatation au monde souterrain ont un coût.
Il a évoqué brièvement dans un ouvrage le syndrome de la Verduria Sympathicus Letargia. En fait il s’agirait d’un état dans lequel un nain peut se retrouver lorsqu’il se retrouve dans un environnement trop vert. Peut-être est-ce la profusion d’oxygène ou de chlorophylle. Il a même mis en avant la possibilité d’un impact du spectre lumineux qui innonde le cerveau d’image de verts dégradés en milieux forestier, ce qui pourrait simuler la sécrétion de substance euphorisante et la perte de contrôle et d’objectivité. J’espère qu’à la nuit tombée cela ira mieux. »

« Ne vous en faites pas maître nain, d’ici peu nous serons forcés de vous bander les yeux pour la suite du chemin. Je pense que cela vous sera fort profitable » dit l’elfe en souriant.

« Ahh bah bravo Taga ! » me fit SoumSoum.

« Mais en tout cas c’est une chance inespérée de compléter mon TSPVN, au fait sieur elfe, voulez vous un exemplaire dédicacé de cet ouvrage ? »

L’elfe amusé ne lança pas le débat sur ce sujet et se leva « On repart !»ordonna –t-il à son groupe.

« Hum ! Tagazog on n’est pas là pour faire la promo de tes ouvrages. » Fit SoumSoum, me donnant un petit coup de coude dans les côtes.

« Kroaakk Taga se la joue star ! Kroakk Taga se la joue star ! » cria Sirocco.

« Bon ca va … » fis-je rougissant.


A suivre ...

Nous marchâmes encore deux bonnes heures. La luminosité baissait et l’éclat d’une des lunes commença à apparaître scintillant au travers des frondaisons.
Un campement fut établi.
Avec la fin du jour, je me sentais beaucoup moins enclin à faire des compliments sur la beauté de la nature et à partir en goguette à la recherche d’une espèce quelconque d’un animal rare et beau, ou des habitudes de chasses des insectes nocturnes.

« MMppfff j’ai mal au crâne » fit SoumSoum.
« Yep ! moi aussi camarade, sûrement un contrecoup du mal que nous expérimentons actuellement. Profitons de la nuit pour bien nous en remettre. » lui répondis-je.

Je me rapprochais du feu et sortis un ensemble de parchemins noués ensemble par un fils végétal tressé. Je recherchais quelques instants le parchemin m’intéressant et tombais enfin sur la partie de mon traité, le TSPVN, que je me mis à compléter.
Un elfe se posta discrètement dernière moi. Puis il fit un hochement de tête en direction de son chef, comme pour lui dire que ce que je faisais ne nuirait en rien au peuple de ces lieux.

Puis je m’endormis.

23h02 :

Moi : « ZZzzzzzzzzz…ronf ronf !zzzZZZZZZZZ »
SoumSoum : « ZZzzzzz ronf RONF RONF !...zzZZZZ…pas ma pépite..non…pas ma pépite…NON !! ahh mgnnn mgnn zzzZZZZZZZZZ »
Sirocco : « koaak ? »

00h28 :

Sentinelle 1 : « ael thenlak vaeganal »
Sentinelle 2 : « asskl ATTCCHHHHEEEEAAA !!...marade dwälf !! »
Moi : « ZZzz..Humm ? excusez moi vous pouvez allez parler plus loin ? merci..aaahhh zzzZZZZ !
SoumSoum : « ZZZZzzzz, ronf ronf ! Zzzzzz »


01h47 :

Bruit 1 « Hou…..hou-houuuuuu ! »
Sirocco « ?… »
Bruit 2 « Hou hou…houhouhou-Houuuuu ! »
Sirocco « Kroak ?? »
Bruit 1 « Hou houuuu hoouuuuu !! »
Bruit 2 « Houu houhouhou Houuuuu-Houuuuu ! »
Sirocco « KROAAAAKK ?? COCO ?? »
Moi « Chhhuuuuttt Sirocco, ce sont juste des chouettes ! »

03h33 :

SoumSoum « Ronff RONNNNFF ronff Ronnff zzzzzZZZZ »
Moi « ZZZzzzz ahhh Montar Zachir…nnonnn ZZZZzzzz »
Brindille : « CRACK ! »
Sentinelle 1 : « Alweandeal ….ALWEANDEAL ! »
Sentinelle 2 lance un sort de charme à l’ours qui commençait à baver sur Tagazog.
Moi : « ZZzzz mmmm arrête de me lécher Sirocco…ronf ronnnnfffff !! »
Sirocco : « On a pas élevé les cochons ensembles Krooaaakk !! »
Ours : « AAOOUUURrrrrr ROaarrrooouuuu » s’enfuyant dans la forêt.

Au matin. (5h30)

« LLEEONNNN….. »
Un temps de silence puis de nouveau
« LEOONNN…. »
Sirocco s’envola alors
« Krooaakkk y’a pas d’léon ici…pas d’léon ici, vade retro !! Krooaak »

« OOHH allons perroquet !!Vas-tu rester tranquille, ? C’est juste un oiseau. » fis-je un peu grincheux d’être réveiller de si bonne heure.

Les elfes s’affairaient déjà et nous pressâmes pour reprendre la route.

« T’as bien dormi Soum ? » demandais-je
« Pas trop mal, en tout cas j’ai fait un tas de rêve avec des ours, des chouettes…et de l’or »
« Ouahh ! t’en as de la chance, pour moi cela fut une nuit assez calme. » Ajoutais-je.

Après trois heures de marche, nos têtes recommençaient à faire mal, la verdure, les plantes, tout cela nous mettait dans un drôle d’état. Fort heureusement le chef elfe s’arrêta et nous fit mettre un bandage autour des yeux.

« Désolé messires nains, mais vous comprendrez que notre territoire ne peut se parcourir comme le marché de votre célèbre Kazad. Nous devons prendre des précautions, même si nous savons que vos intentions ne sont point belliqueuses.

« Pas de problème » fit mon compagnon. « Au contraire, je commence à me sentir mieux maintenant que je ne vois plus toute cette végétation »
« Hummm ça sent quand même encore vachement les herbes et le bois je trouve » cru-je bon d’ajouter.

C’est ainsi que nous reprîmes notre route plus avant dans le territoire elfe.

A suivre…

L’après-midi de cette deuxième journée de marche arrivait à son terme et malgré le fait que nous soyons des marcheurs hors pairs, SoumSoum et moi-même commencions à peiner. Surtout avec les yeux bandés, nos pas étaient aléatoires malgré l’aide et le guidage de notre escorte.

Soudain des sifflements se firent entendre. L’un d’un arbre, l’autre d’un bosquet. Puis une sorte de cri animal.

« Un Ebouatff ? » fis-je
« Tu crois ? » répondit SoumSoum.
« Ben il me semble, ca me rappelle le bruit de l’appeau du professeur d’ornithologie Plümdenl Deriair. T’avais choisi quoi comme option en 7ème année universitaire toi ? »
« Tu sais j’étais très brillant alors je n’avais pas besoin d’une option, mais bon vu que c’était obligatoire, j’avais choisi vannerie. D’ailleurs tu vois je fais moi-même mes chapeaux grâce à cette technique » répondit mon accolyte.


Puis je reconnu la voix du chef de notre escorte.
« Uelthal Kelian Leïtheal, voici les hôtes que vous sembliez attendre. »

« Effectivement » fit une voix plus harmonieuse.

Les bruit de tissus nous frôlant et disparaissant ne nous firent pas comprendre que notre escorte avait fait demi tour et qu’une nouvelle était venue nous prendre en charge.

« SoumSoum ? » demanda l’elfe nouvellement arrivé
« Oui affirmatif, ici » fit SoumSoum tendant les bras en avant comme pour trouver son chemin vers son interlocuteur.
« Je suis Kelian Leïthael, je dois vous obliger à garder encore ce bandeau, par mesure de sécurité. Mais n’ayez crainte il vous sera bientôt enlevé »

Nous reprîmes alors la marche, les branches basses nous fouettaient parfois le visage. Nous sentions que la végétation se faisait de plus en plus dense. Les animaux étaient plus nombreux autour de nous …nous pénétrions dans le cœur de la forêt des Cendres.

Nous campâmes lorsque la nuit vint.
On nous retira nos entraves oculaires et nous dinâmes de bonne humeur, bien que les elfes n’appréciaient gère nos morceaux de lards grillés avec de petites pommes de terres, une chance que nous ayons trouvé ces dernières avant d’arriver en territoire elfique.
En effet je n’osais imaginer ce qu’il me serait arrivé si j’avais osé déterrer le moindre tubercule du sol sacré de ce peuple svelte aux oreilles pointues.

Je me souvenais de l’avertissement que m’avait fait SoumSoum en entrant sur leur territoire.
« Surtout Taga, il faut éviter de polluer leur forêt, je pense que nous sommes des nains suffisamment propres et bien élevés pour ne pas faire jaillir l’opprobre des esprits de nos hôtes par un comportement digne d’un pouilleux malotru ayant autant de savoir vivre et d’intelligence qu’une moule…tiens ça me rappelle quelque chose. »

« ou qu’un belon » répondis-je.

« Si tu veux » conclua le chef de la guilde.

Revenons en donc à cette nuit en forêt en compagnie de Kelian.
Il parla peu, restait un peu secret. Cependant il avait eu vent de nos troubles à l’entrée de la forêt des cendres et notre intérêt assez inhabituel pour la nature.
« Vous aviez l’air d’avoir certaines connaissances m’a rapporté l’une des gardes. »

« Ah ne vous méprenez pas, sans doute le mal qui nous a atteint a-t-il provoqué involontairement un sursaut de mémoire vers les vieux cours de botanique de cinquième année de cycle universitaire secondaire. » répondit SoumSoum.

« aahhh la botanique…quelle merveilleuse science, nous avions appris à faire pousser du chanvre et du tabac à lueur d’une torche et en placant du quartz autour du pot pour accroître la luminosité et la température. » fis-je

« Hmpf !!Ces universités de province » fit SoumSoum en rigolant.

« C’est drôle c’est la deuxième fois que l’on fait allusion à nos connaissances estudiantines…hmm serions nous également victimes d’une post-régression nostalgique due à l’éloignement de notre habitat naturel » à peine avais-je dis cela que j’avais déjà sorti une plaque d’écorce et un stylo à pointe de silex pour retranscrire ma nouvelle étude.

Mon compagnon mineur se mit à bailler largement, mais en gardant poliment sa main devant sa bouche.

Le grand elfe aux cheveux argentés fit mine de comprendre, puis parti rejoindre sa couche.

La nuit se passa sans aucun problème. Il faisait encore froid vu l’époque de l’année, mais nos couches étaient faites d’un duvet de canard des plus chaud.

A suivre…

Une nouvelle journée de marche s’en suivit, toujours les yeux bandés, puis nous établîmes un nouveau campement le soir venu.

Cette fois ci, les elfes apparaissaient plus détendus. Ils jouaient un peu de mandoline, l’un d’entre eux se fit particulièrement remarqué à nos yeux il s’appelait Viv Haldi, il faisait partie de l’escorte mais l’on devinait que c’était avant tout un artiste, un maître des instruments à cordes, hormis l’arc bien sûr.
Nous étions cette fois-ci et sns nul doute au cœur du territoire elfique.

C’est au milieu de la journée de marche suivante qu’enfin nous pûmes marcher les yeux libres.
J’observais un peu plus Kelian, il marchait souplement et gracieusement. Les pans de sa tunique bleue ondulaient et virevoltaient dans les mouvements de sa marche, et sa veste de cuir épais, d’un vert sombre, dessinait une carrure imposante.

Nous distinguions de furtives silhouettes courir dans la végétation alentours. Tantôt nous épiant, tantôt chuchotant.

Kelian faisait de temps à autre des petits détours et d’une habileté rare cueillait et déposait dans les nombreuses bourses de sa ceinture diverses plantes. Cet alchimiste savait exactement distinguer parmi un fatras d’herbes, la plante qui avait à ses yeux des propriétés remarquables, alors que nous n’y voyions qu’une mauvaise herbe.

L’obscurité de la fin de la journée se fit plus présente et à ce moment là une voix masculine aux intonations amicale sortit alors de l’ombre des arbres.
« Salutations à vous Soumsoum et Tagazog. Je me présente, Kyrion Hîr-Minuial. Je suis heureux de vous accueillir dans notre forêt. »

Nous fûmes surpris par cette arrivée soudaine.

Alors, un elfe au visage tellement juvénile que nous le prîmes d’abord pour un enfant, fit son apparition, ses traits étaient si purs et si fins.
Ses cheveux longs balayèrent son visage alors qu’il avançait vers nous, laissant apparaître de temps à autre deux grands yeux lumineux en forme d’amandes.
Il salua Kelian de la tête et lui fit un large sourire de reconnaissance.

SoumSoum remercia ce nouvel arrivant de son amabilité : « ainsi vous êtes Consul de Na’Helli »

« C’est exact ! » lui répondit il.

Deux autres elfes restaient à distance, sûrement son escorte, ils avaient chacun un arc long et leur vêtements montraient que tout comme le consul ils appartenaient au très célèbre ordre des Sentinelles de Na’Helli.

A suivre...

C’est au beau milieu de la nuit que nous franchîmes un large cours d’eau dont nous entendîmes les chutes gronder au loin.
C’est à ce moment là que je me rendis compte que la forêt des elfes était vallonnées, pleine de reliefs, ce qui expliquait le temps qu’il nous avait fallu jusqu’ici pour avancer vers son cœur.
La passerelle de bois était glissante sous l’humidité, ajoutant à cela nos chausses naines de cuir et de renforts de fer. Les elfes par contre avec leurs bottes de peau souple n’avaient aucun problèmes d’équilibre.

Dans l’obscurité seuls les falots diaphanes que portait les gardes nous montraient le chemin. La lumière sous ces espèces de cloches de verre semblait voler. J’ignore toujours qu’elle était leur nature.

« Vous n’utilisez pas de torches. » demandais-je
« Hmm ! » fit Kelian, « nous n’aimons pas à courir le risque de brûler cette nature qui nous est si hospitalière et généreuse. »

La nuit avançait toujours et nous ne faisions pas de bivouac, nous marchions et marchions encore.

Enfin nous passâmes sans le voir deux tours végétales et empruntâmes ce qui semblait être un chemin, en effet aucune végétation ne se dressait sur une surface rectiligne. La nature semblait avoir dessiné d’elle-même des croisements, des angles arrondis.

Avec les faibles éclairages qui subsistaient à cette heure la ville semblait d’un vert émeraude très beau, et était emprunte de sérénité.

On nous conduisit dans une petite maison pour y passer le reste de la nuit.

La journée battait son plein lorsque l’on fini par faire taire les ronflements de SoumSoum ainsi que les miens.

La clarté diffuse du jour aux travers des frondaisons donnait une atmosphère onirique à la cité elfique.

Kelian vint nous chercher et après un frugal repas nous partîmes dans les rues de la périphérie de Na’helli. Puis nous nous dirigeâmes vers le Quartier des Artisans.

Nous étions encore dans les faubourgs, des habitations s’agglutinaient les unes aux autres. Elles se fondaient parmi les troncs, lianes et buissons et le matériau utilisé se mariait parfaitement avec le milieu forestier. Tout était finement sculpté et ouvragé. Les constructions paraissaient fines et fragiles mais parfois leur taille et leur emplacement révélait leur solidité et le chef d’œuvre que les architectes et autres corps de métiers elfes engagé dans leur construction avaient accomplis.

Au détour d’un arbre une artère un peu plus large que les autres laissa échappé un bruit de foule. Nous étions à l’entrée de ce quartier des artisans. De plus en plus d’elfes nous croisaient, certains nous regardant avec dédains puis voyant Kelian, leur regard retrouvait une froide indifférence.

Je fus tenu de rester sur place avec deux gardes tandis que SoumSoum et notre hôte pénétraient dans le secteur vivant de l’artisanat elfique.

A suivre ...

En attendant le retour de mon compère j’observais un peu la ville. Elle semblait assez abîmée. Comme si quelque évènement naturel avait malmené la cité verte.
Apparemment Kazad n’était pas la seule ville à avoir connu quelques déconvenues. Cela confirmait bien les messages venant de toutes les contrées d’Olympia stipulant que chaque peuple avait connu son lot de catastrophes.

Nous étions au tout début du Chant du Renouveau du calendrier nain, l’année 7999 suivait son cours. La végétation de la forêt se paraît de bourgeons. J’essayais de m’imaginer comment devait être l’endroit lorsque toutes les fleurs étaient écloses.
Na’helli devait alors se parer d’une multitude de colories pastels et brillantes, des multitudes roses et de blancs parsemés par les magnolias. Certainement des rouges et roses.
N’ayant qu’une maigre connaissance des plantes et encore moins des fleurs de cette forêts une sorte d’excitation sur naine me parcourait l’échine à l’envie de revenir en ce lieu dans une ou deux saisons afin d’admirer le spectacle.
Un sourire rida mon visage et me tournant vers les deux gardes qui étaient près de moi je constatais à leur visage fermé qu’ils ne semblaient pas prêts à partager l’enthousiasme qui pointait au fond de mes yeux brillants.

Après presque une heure, SoumSoum revint avec notre hôte, mon frère de guilde semblait ravi.

Nous repartîmes alors à travers les rues de lianes et de feuilles.
« Quel est cet imposant bâtiment ? » demanda SoumSoum

« Il s’agit de la banque » répondit l’elfe.
Il s’agissait d’un édifice très imposant, au centre duquel une tête reptilienne se tenait. SoumSoum évoqua un dragon.

Nous croisâmes de loin quelques hommes sauvages, dont une femme brune aux yeux clairs portant un collier noir. Elle avait une allure très digne et semblait escortée par ses semblables.

Nous traversâmes ensuite les halles, où une marchandise très diverse était agencée sur des étals.

Nous nous restaurâmes et gouttâmes aussi un peu de vin elfique, je crois que SoumSoum réussi même à négocier une bouteille d’absinthe à un prix fort intéressant.

Puis nous dûmes prendre congé.

Après deux nouvelles journées de marche, escortés, les yeux bandés, nous arrivâmes à l’orée de la Forêt des Cendres.
Apparemment on nous y attendait. Un messager nain et son poney se tenait à bonne distance de la forêt, une escouade d’elfes le tenait en respect.

Le messager en voyant SoumSoum s’essuya le front avec son mouchoir de tissu et tendit, tremblant, un message. Sitôt donné il éperonna son poney et partit vers l’ouest.

SoumSoum déplia le message et le lu dans sa barbe. (qu’il avait d’ailleurs rasé tout jeune par hommage à son père, hommage qu’il continuait toujours à lui rendre et ce malgré les qu’en dira ton des Kazadiens qui parfois n’étaient pas tendres).

« Bon on ne rentre pas à Kazad ! » fit-il pour conclure.
« Comment, de quoi ? mais que se passe-t-il ? »fis-je surpris.
« Nous devons nous rendre sur le champs à Zagnadar ». poursuivit-il.
« Mais dans quel but ? » insistais-je.
« Je t’en dirai plus lorsque nous serons plus loin sur la route, les elfes ont des oreilles au cas où tu ne l’aurais pas remarqué » me dit-il doucement
« Nann SoumSoum, l’expression exacte est : les murs ont des oreilles, pas les elfes voyons ! » fis-je
« CCRREEETTTINNN !! » fit Sirocco passant en volant

Mon regard interrogateur se porta vers SoumSoum, qui secouait la tête avec dépit, puis se porta à nouveau vers Sirocco, puis à nouveau vers un SoumSoum qui me regardait maintenant fort sérieusement.
Je compris alors que la situation était solennelle.

Nous nous mîmes en route pour Zagnadar, me retournant pour saluer les elfes je m’aperçu qu’ils avaient déjà disparus.


A suivre...

Après quelques heures de marche SoumSoum se délia enfin la langue et m’annonça les dernières nouvelles.

« Le Roi Kyp m’a chargé de représenter la GTN auprès des autorités de Zagnadar lors de la grande fête qui va avoir lieue d’ici peu. Nous avons juste le temps de rallier notre destination. Dans le courrier il y a un visa et un ticket P.V.I (Personnalité Vraiment Importante) à mon nom, en route compagnon de la guilde. »

SoumSoum marcha, marcha, marcha et marcha encore, tant et si bien qu’après seulement 5 minutes il s’aperçu qu’il était seul. Se retournant il vit un petit point près de 400 mètres plus loin. Quelque chose volait au-dessus de celui-ci.

« TAGAZOG !!!! » cria SoumSoum. Aucune réponse.
« Maître Mineur TAGAZOG et son preeoquet Sirocco, on n’est déjà pas en avance !! Si ces damoiseaux voulaient bien se MAGNER L’TRAIN ! »

Mais je restais immobile.

Finalement mon compagnon courra vers moi, furibond et se planta devant mon nez.
Alors je pu commencer : « Ben voyons….Môssieur a une invitation P.V.I., môssieur a un visa, et qui va se coltiner les démarches pour faire partie de la délégation naine, hein ? hein ? C’est bibi. »

« Euuhhh en fait non ! » répondit calmement SoumSoum.

« Ahh ? » fis-je plein d’espoir

« Bah non, tu ne fais pas partie de la délégation naine officielle. Tu vas devoir venir à Zagnadar en touriste » ajouta le chef de la GTN.

Mes joues s’empourprèrent et je partis sur le chemin, direction Zagnadar.
« Ahh ouais !! un touriste hein ? tu vas voir à quelle vitesse ils marchent les touristes »

Et je m’en fus marchant comme un elfe, suivi par un SoumSoum et un Sirocco perplexes qui me rattrapaient pour m’orienter vers le nord.

A suivre…

« Un kilomètre à voler….ca USSE CA USSSEEEE !! Un kilomètre à voler, ça use mes plumes duvetées… » chantait gaiement Sirocco volant au devant de nous, revenant et repartant vers l’arrière. D’autres fois il partait à l’est puis à l’ouest. Bref un vrai hystérique aérien.

L’orientation que nous suivions était en dehors de tout chemin tracé. Nous passions par des champs de fleurs récemment écloses.
Nous cueillîmes des baies qui venaient juste d’arriver à maturité, la Saison des Fruits commençait bien.

Les jours de marche passaient et se ressemblaient, si bien que je me mis à interroger SoumSoum :

« C’est encore loin chef de Guilde ? »
« Non plus très loin. » me répondit il.

Deux heures plus tard

« C’est encore loin chef de Guilde ? »
« Non plus très loin. » me fit il sur le même ton.

Trois heures plus tard

« C’est encore loin chef de Guilde ? »
« Non plus très loin. » d’une voix un peu agacée.

Quatre heures plus tard

« C’est encore loin chef de Guilde ? »
« OUIII très loin !! . » fit SoumSoum exédé.

Il nous fallut une petite huitaine de jours pour rallier la cité des géants.

Arrivé au poste de garde SoumSoum sorti son pass P.V.I en me disant « bon je dois me dépêcher pour trouver la délégation de notre roi. A plus tard Tagazog. «

« Ah bon ? »fis-je médusé et incrédule alors que le garde géant, en se mouvant vers moi pour me demander les raisons de ma présence sur les terres géantes, laissait échapper des flammèches.

« Tagazog, Membre de la Chambre des Maîtres Mineurs de la Guilde des Travailleurs Nains, Descendant de Silberham, Heldart Ier du nom, des frères Gramm, dignes héritiers des plumes et des tablettes d’argiles de feu Crokmatiair, éminent casseur de roches, fils de Claech Fumerole… « Commençais-je simplement pour me présenter.

« OOhh la mais qu’ech qui m’fais là l’nain ? » coupa le garde « Te d’mande pas le pédigrée d’ton arbre généalogic mwa ! Allez loustic, raison d’ta vizite à Zag ? ».

Quelque peu déstabilisé par ce langage dont j’avais entendu parler mais que j’avais si peu souvent eu l’occasion de pratiquer en tant que langue vivante.

Je me concentrai un instant puis répliquais à mon interlocuteur. « Tagazog, Nain, Mineur de Kazad, Bah pardieu, v’là que j’viens pour voir c’te sauterie d’enfer que s’ra la teuf de Zag tiens ! »

LE garde eut un sourire qui en disait long sur sa satisfaction « Ahh l’bon poteau que v’là, rentre cousin, rentre et amuse toi ! Tant qu’j’y suis… t’as rien à déclarer ? »

« Un ch’tiueux parrot un peu merdeur à son temps mais l’est pas bien méchant l’zoziaux savez ! » répondis-je.
Sirocco fit de gros yeux

« Ahh ca va ‘lors ! Am’sez vous bien maît’ nain ! »

Prenant congé du garde et entrant dans la cité avec un beau visa de visiteur je marchais en riant poursuivi par mon perroquet qui criait : « Qu’est-ce que t’as DIIT ??? KROAAK ? »


A suivre...

La journée touchait à sa fin. J’errais dans les rues immenses de la cité. Les premières empruntées étaient d’une teinte légèrement bleutés mais voilà qu’à présent je me trouvais dans une artère pavée de pierres ocres.

Soudain je reconnu le symbole universel qui unissait tous les travailleurs dans les mondes connus d’Olympia autour d’un même langage, une cause commune, d’un bienfait partagé…une chope de bière était accroché sur un pan de mur et de la porte entrouverte de la bâtisse sortait de joyeux fous rires. Je décidais que cet endroit était une halte incontournable pour tout nouveau visiteur de cette ville.

J’entrais donc et escaladais littéralement un tabouret pour m’attabler. Une grande serveuse me fit les yeux doux et s’approcha de mon visage
« Alors p’tit bonhomme ke’k sa s’vide dans l’gosier aujourd’hui ? »
Elle passa la main sur ma barbe en une caresse furtive, je m’empourprais soudain ce qui fit éclater de rire les voisins des autres tables, tous géants et qui ripaillaient de bon cœur.
« Euuhh et bien je ne sais pas trop …. ? Qu’avez-vous à me proposer ? »

« Allez j’vais t’faire goûter un truc pour les touristes d’abord, faudrait pas que j’te dissolve l’œsophage tout d’suite, c’srait pas bon pour les affaires… »
Et là l’assistance qui reprit en cœur
« PAS BONNNN !!! » et ils se mirent encore tous à rire.

J’attendis ma boisson et soudain un géant entra dans un vacarme assourdissant dans la taverne en criant : « Ki c’est qui va m’payer un coup à boire ?? »
Le nouveau venu avait une taille supérieure à celle de ses semblables. Une mèche blonde lui tombait devant les yeux. Ses habits était agencés de telle façon qu’on eu dit qu’il venait de sortir d’une mine en courant de toutes ses forces, qu’il avait roulé au bas d’une montagne et s’était ensuite dépêtré dans les branches d’une forêt luxuriante.
Il avait accroché dans son dos une sorte de confection en osier, un peu creuse et toute en longueur je ne savais dire à ce moment ce que cela pouvait être.

« Hey ! Mormus ! On arrête pas d’te payer des coups !! A ton tour maintenant. » fit quelqu’un.

« Mormus…de Chtéüsse, c’est moi, Jviens descendre la colline du Brise Eclair d’une traite sur la rivière Fart ! Pied d’enfer garanti les Stnaég !! ha ha » répondit-il faisant un mouvement de tête pour faire partir sa mèche en l’air.

« Pas d’coup pour cette fois, non » fit un autre client de l’auberge.

« Allez quoi Z’allez pas r’fuser la p’tite pinthe de fin de journée au forçat que j’suis !?? »fit-il.

« MORMUS !! Va voir ailleurs si j’y suis» fit encore quelqu’un.

« …de Chtéüsse c’est moi LE ROI DE LA FUSSE ! Mais non poto ! Si t’es là C’est K’tes pas ailleurs….CéKA !!! OLA LA ! »

Je restais quelque peu interloqué par ce personnage. Son regard se posa sur moi. Déjà les conversations reprenaient dans l’établissement.

« Hey mon p’tit gars… tu permets que j’tappelle ainsi ? Tu ne refuserais pas de m’payer un verre. » me demanda-t-il.

« Euhh désolé, c'est-à-dire que … »commençais-je

Puis il me coupa la parole plus sérieusement « Sur ton casque, ce ne serait pas l’emblème de la GTN ?? »

Mes yeux s’agrandirent « oui c’est exact. »

« Heyyy les amis regardez un peu, un membre de la Guilde des Travailleurs Nains. Et pour eux c’est loin d’être la porte à côté. C’que l’monde est p’tit parfois, Je suis Mormus… »

« De Chtéüsse, roi de la Fusse…je sais je sais » fis-je

« C’est Ca mon gars, Toi t’as tout compris, je suis également un Sourceur ed Zag ! » termina-t-il dans un rire grave.

« Un Sourceur…ca alors. Enchanté, d’accord je vous offre une pinte » fis-je en cherchant des yeux la serveuse.


A suivre…

Je discutais une bonne demi-heure avec Mormus.
Le cours de la Pierre, l’imposition écrasante de la fiscalité kazadienne, l’architecture géante, le dernier gel tardif qui avait foutu en l’air 80% des productions de laitues de la région…etc

Le géant était très joyeux, la bière offerte et notre intérêt commun pour les activités d’exploration et d’extraction de matières premières en tout genre nous rapprochait beaucoup.

Voyans l’heure filé je décidais finalement de prendre congé de mon interlocuteur.

« Mais au fait m’sire nain, comment vous appelez vous donc ? » me demanda-t-il

« Ahh c’est vrai cela, je suis confus j’en ai complètement oublié les civilités d’usage, je me nomme Tagazog, au revoir Mormus »

« Au revoir Tagazog…euuhhh taga…..zog….TAGAZOG ? attends p’tit sec l’ami ! »fit il en repoussant dans un grand bruit le tabouret sur lequel il était assis.

Je me demandais ce qu’il se passait.

Le géant se dressait face à moi la mine dessaoulée par le fait d’avoir appris ma complète identité.
« S’rais-tu par hasard Tagazog Gramm ? Fils de Silberham ? » fit le géant d’une voix profonde s’agenouillant pour porter son visage à hauteur du mien.

Stupéfait je ne savais que répondre et alors telle un tsunami je ne pu retenir les paroles qui affluaient à mon palais.
« Vous connaissez ? Incroyable ! Mais comment ? Où avez-vous ?:Mon père ? Papa ? Kazad ! Fuite ! Hellespont mort ! Déshonneur… »

« Oula !! Minut’ maît’ nain, asseyons nous et r’prends ton souffle ! » me conseilla le géant d’un ton appaisant.


A suivre…

J’avais du mal à contenir l’émotion qui m’animait à présent. Quelqu’un avait vu mon père, enfin je retombais sur une piste après presque deux ans d’infructueuses recherches.

Après une nouvelle bière absorbée par Mormus telle une éponge géante des légendes de la mer d’émeraude, et ce dans le temps record de 21 secondes, je distinguais le faciès de mon interlocuteur au travers la couleur ambrée de ma pinte encore au trois quart pleine.
Il parlait avec animation, m’évoquant l’arrivée de mon père dans Zagnadar et le bref échange qu’il avait eu avec le sourceur.

Malheureusement je n’apprenais rien sur l’itinéraire qu’il avait pu emprunter ni sur ce qu’il comptait faire.
Un peu las je pensais alors que ma chance n’avait été que trop brève et sorti ma bourse pour poser quelques sous de cuivres sur la table afin de régler les consommations et prendre congé de mon hôte.

Alors que je me levais l’expression du géant changea.
« Mais….où avais-je don c’te boule ki m’sert de têt ! » et il parti dans un fou rire. « Il faut ke ch’te donne kek choz ! »

« Nan merci, ça ira comme ça » répondis-je

« Ahh mais c’est k’il est long à comprendre vers où l’eau est-ce qu’elle s’écoule donc !? » fit il amusé

« Hein ?? pardon j’suis pas trop familier avec les images de vot’ langage. Pour sûr j’puis parler comme vous mais point tout comprendre ! » continuais-je.


Alors Mormus sorti une main de sa poche, la tendis vers moi, renversa son poignet et desserra les doigts de façon à présenter sa paume au ciel.
Toute petite au fond de cette immense main calleuse, une petite pioche en pendentif. Elle était faite d’obsidienne.

Tremblant je tendis une main timide et saisi cet objet familial que je connaissais.
« Le pendentif de papa… » L’émotion me tenaillait.

« Ton géniteur m’a chargé d’te la donner p’tit gars ! J’vois qu’ça te fait plaisir, ta l’œil tout rouge et humid’ ! » son ton avait changé il était jovial mais emprunt d’une compassion profonde.

Une fois l’objet en main je repris mes esprits et entrepris de dévisser le manche sous l’œil interrogateur de Mormus.
Une fois ouvert j’extrayais une carte du manche du pendentif.

A suivre…

Le parchemin était effectivement une carte avec des inscriptions en très vieil olympien. Il désignait le sud de la Chaîne des Dieux. Par contre je ne pouvais déchiffrer les inscriptions.
Ma décision était prise je partirai dès que possible dans cette direction.

Le bruit étrange d’un puissant instrument à vent se fit entendre.

« Ahh « fit Mormus « La fête de Zag va commencer, allons-y ».

La Grande Fête de Zagnadar, en cette saison des fruits de l’an 7999, le temps était légèrement chaud, le ciel clair. Les bannières de la cité des géants se balançaient paresseusement sous un vent très léger.
C’était l’époque idéale.
En me dirigeant vers la place centrale de la ville, dans des rues noires de monde, jouant des coudes et du casques pour me frayer un chemin, j’étais frappé par le miroitement de couleurs des étals des marchands sur les côtés des voies. Des fruits rouges, verts, jaunes, oranges, ocres. Des plantes de toutes sortes. Moi qui pensait que les Géants n’étaient que des « gros bouffeurs de barbaque (un peu comme moi soit dit en passant), je me confrontais à présent à une réalité inconnue jusqu’alors, les géants mangent sainement !

Par chance je retombais sur SoumSoum au détour d’un vendeur de cuisses de Palivo grillées.

« Ahhh te voilà » me fit-il
« SoumSoum, quel heureux hasard » répondis-je
Il avait l’air pressé…comme souvent.
« Pas le temps…expliquer…toi....Zerk….peu pas….dois rentrer…le roi…officiel » lança-t-il dans un flot ultra-rapide de paroles.

« Attends une seconde mon cher, si je comprends bien je dois rentrer pour expliquer que Zerk est le nouveau roi officiel et il n’a pas le temps de l’expliquer ??? C’est ça ? J’ai bon ? » demandais-je.

SoumSoum m’agrippa par le col : « Non ! Pas du tout ! Je dois rentrer expressément à Kazad pour une affaire de la plus haute importance Taga ! »
« C’est toujours comme cela à la fin, on ne se voit jamais. On fait un bout de route ensemble, tu me laisse en plan pour tes affaires et lorsque je te retrouve c’est pour te voir disparaître en deux temps trois mouvements. » fis-je

« C’est vrai, tu as raison quelque chose à changer »fit un SoumSoum pensif
« Tu vois tu ne me parle plus comme avant. » fis-je
« C’est vrai depuis que le cours de l’adamantium s’est envolé, que nous n’avons pratiquement plus de cristaux de mana en stock, je déprime, parfois je n’arrive pas à fermer l’œil de la nuit. Je me demande comment payer les traites du siège de guilde » fit mon compagnon.
« C’est vrai…c’est une période difficile. » répondis-je
« Et puis il y a ma villa dans le sud des monts Radar Bek, mais heureusement j’ai fais quelques placements dans les banques olympiennes. »continua SoumSoum.
« QUOI ?? » fis-je incrédule.
« Mais nonnnn Tagazog, je rigole. Bon maintenant soyons sérieux, voici mon pass officiel P.V.I, vas vers la tente rouge de notre roi Kyp juste à la sortie, à l’est de la ville. Une célébration particulière vas avoir lieue pour les invités de marque, il faut que tu me remplace aux côtés du roi. »

J’acceptais et me dirigeais à présent vers la sortie de la ville.


A suivre…

Arrivé devant la tente royale aux armoiries de Kazad, deux gardes de la Garde de Pierre me fermèrent l’accès.
« halte là qui va là ! » cria le premier
« Tagazog, Membre de la Chambre des Maîtres Mineurs de la GTN, je viens remplacer SoumSoum pour accompagner notre souverain dans les cérémonies de la fête de Zagnadar », répondis-je.

Des voix provinrent de l’intérieur de la tente
« Vous voyez mon souverain, aucun souçi, il est là » faisait une voix familière
« Mouais, mais pensez vous vraiment que cela est nécessaire ? » répondit une voix royale
« C’est pour palier à toute éventualité » fini enfin une voix féminine.

« Entrez Tagazog !! » fit la voix Royale. Les deux gardes laissèrent le passage non sans avoir lancé un regard à leur chef d’escouade qui opina du chef.

En entrant qu’elle ne fut pas ma surprise.
« SoumSoum ??? Mais je croyais que tu étais parti ? »
« Hmm hmm » fit une naine répondant au nom d’Alema « Et le protocole monsieur le mineur ? »
Mon regard tombant maintenant sur les attributs royaux du souverain nain je m’inclinais vers le sol « Pardonnez moi. Mes respects votre majesté, Tagazog Gramm de la GTN, c’est un honneur que d’être invité à entrer dans votre tente »



Ainsi j’appris que SoumSoum m’avais testé, pour le cas où.
Il n’avais pas l’intention de partir. Par contre le pass P.V.I était une imitation et il fila directement voir le poste de garde géant les informant qu’une accréditation affublée d’un sceau particulier était nécessaire, et qu’ils n’auraient jamais dû me laisser passer.
Les deux géants furent remplacés séances tenantes par un double effectif. Les géants s’excusèrent et avait remédié d’une façon prompt et efficace à ce petit défaut d’organisation.

Le soir nous partîmes avec la délégation naine dans une taverne de Zagnadar.


A suivre...

En attendant la suite, transition voir :

Un tabouret version géante
par SoumSoum

Suite à cette soirée :

La nuit m’apporta son cortèges de rêves, des êtres étranges au corps de femmes et aux ailes de vautour, Zerk qui trouvait une fontaine qui rend plus fort et devenait champion d’Olympia en lutte, battant un Mormus abasourdi en finale, des perroquets qui envahissaient par million les rues de Lardanum la blanche faisant passer la ville d’un blanc éclatant à un blanc crème sale et gris repoussant…
Je m’éveillais finalement le souffle court.
« Wow l’alcool géant faut s’y habituer. »

Plus tard dans la matinée j’accompagnais la délégation naine dans les rues de la capitale des géants pour suivre le discours d’inauguration de Dak Tirak.

Le géant s’avança, se frayant un chemin parmi ses semblables et accompagné de ce que j’aurai cru être des olympiens, mais qui s’avèreraient être en fait des humains. Ils les fit s’asseoir.
Le conseil de Zagnadar arriva également et avec lui la foule se tu.

« Citoyens de Zagnadar, Hommes sauvages, Quatarites, Olympiens, Rebelles, Humains, Elfes, Lutin et Nains… » Commença DAk Tirak
Je tiquais au fait qu’il ai énuméré ma race en dernier, ça commençait mal.

Puis il continua : « Quel honneur de vous voir à mes côtés !
Qu’il est difficile pour un géant comme moi, qui n’a pas l’habitude de parler devant autant de beau monde d'être ici. Excusez-moi d’avance si mon oratoire n’est pas parfait mais il faut bien un début. »

Je me détendis, le ton me plaisait bien.

« Peuples D’Olympia, je suis fièr de vous voir tous ici. Merci d’être venus ici pour cette grande fête. » Le géant toussa puis poursuivit.

« J’aimerai dans un premier temps vous racontez le pourquoi de cette fête. Bien plus que de montrer notre charmante ville à tous les peuples, nous voulions vous montrer qu’en un peu plus de trois ans nous avions réussi à rebâtir cette cité qui avait été détruite. »

Son regard croisa alors celui d’une dame fort charmante, dont la beauté effaçait tout autour d’elle, un charme, un mystère et une intelligence malicieuse tournoyaient au fond de son regard.
Le géant souriait.



La partie de chasse qui suivie fut mémorable

cf : La chevauchade Fantasroce

A suivre...

mise à jour au-dessus

Enfin remis de la partie de c hasse je fus débouté de ma tache d’escorte royale. En effet quelques soldats de la Garde Pierre étaient arrivés en renfort afin de porter les emplettes royales. Une liste non officielle énumérerait plus tard dans les stocks royaux de Kazad :
100 litres de divers breuvages alcoolisés géants
Des stocks de silex bleus propres aux collines de Zagnadar.
Des sculptures shamanique sur des morceaux d’écorce, d’un raffinement et d’une force artistique rares.
Une drôle de planche peinte en jaune, appelée planche de Fuuuse, dont je ne sais quel dieu connais la fonction.
3 bolas d’apparat.
2 paires de sandales ornées de boucles en or stylisées et de taille 57.
1 arc de centaure.
La recette d u grabull aux petits légumes.
Et j’en passe et des meilleures.

Ainsi je repartais vers ma chère cité. Mais alors que je marchais depuis une demi-journée, un pigeon messager manqua de peu ma tête et celle de Sirocco. Au début je pensais qu’il était destiné à quelqu’un d’autre, ce n’est qu’en le voyant amorcer un long virage pour revenir vers moi que je compris. Le volatile dans sa correction de trajectoire rentra dans un nœud d’arbre, y dérangeant au passage une chouette en plein sommeil et sa couvée qui s’empressa de chasser l’intrus à coup de bec et de serres… Dans un nuage de duvet et de plumes un pigeon tout ébouriffé atterri finalement dans mes mains

Je déroulais alors le petit message estampillé GTN. LA signature au bas du document dans une courbe zigzagant vivement tel un fouet ne laissait aucun doute quant à l’expéditeur : SoumSoum.
« Tagazog…STOP ! Retourne-toi STOP ! Fais face à l’ouest et traverse les steppes STOP Vas au sud de la Chaîne des dieux STOP ! Mission minage STOP »
Quelques coordonnées étaient inscrites. Je soupirai, une bonne bière kazadienne devrait m’attendre encore un peu de temps. Je me mis en route vers l’est.

A suivre…