[HRP//chro faites à partir d'un topic du forum des GdC, et donc avec l'apport d'idées de moult d'entre eux... J'avais omis de le préciser !]

Polonëll était tranquillement assit dans la taverne des GdC, sirotant paisiblement un verre d'hydromel... L'ambiance était terne en ce lieu, les Elfes se remettaient des douleurs de la guerre, de la souffrance, de la mort... Tant de difficultés à surmonter avant de retrouver une vie normale... Le ranger faisait quand à lui le vide dans son esprit après un petit passage chez Hadès, hôte d'un jour... Il sirotait donc, se sentant plutôt seul... et pour cause, il l'était.... Il contemplait en face de lui chaises vides, tables nettoyées... Un silence apaisant régnait en ce lieu parfois si bruyant dans sa jovialité... Le ranger se servit un nouveau verre, se cala confortablement dans son siège et commença à sombrer dans des rêves mélancoliques....

C'est alors que la porte s'ouvrit... Le jeune noble émergea de ses pensées et jeta un œil vers celle-ci : Elthraen... Il était encore en tenu de combat, l'air fatigué mais également troublé... Troublé ? ... Polonëll allait se demander pourquoi lorsqu'il aperçut derrière le massif combattant une vision des plus délicieuses... On comprendra aisément que le regard amical de l'Elfe se soit détourné vers celle-ci.... Un visage fin entouré d'une noire chevelure ondoyante se déversant en cascade le long de ses épaules..., une robe noire laissant deviner des courbes parfaites, un sourire étincelant... Polonëll la reconnut bien vite, Lya, Conseillère de Luminae...

« Et bien Elthraen, tu nous as ramené de la charmante compagnie... »

Lors d'un briefing, pendant les violents combats qui avaient eu lieu à l'est de Na'helli, le jeune noble avait été charmé par Lya et s'était empressé de l'inviter à boire un verre... Celle-ci lui avait avoué qu'elle ne refusait jamais une telle invitation... Un verre était un verre, est un verre, restera un verre... En bref, on ne s'en prive pas...

La jeune Femme Sauvage pénétra donc dans la taverne, l'œil pétillant, le sourire aux lèvres... Elle trouva bien vite ses marques, offrant tout d'abord une tournée à Elthraen pour une obscure raison que Polonëll ne s'empressa pas de découvrir... Tous s'installèrent autour d'une petite table, vidant consciencieusement leur verre et savourant l'alcool qu'ils buvaient... La pièce s'était animée et s'emplissait doucement de chaleur et de rires... Et c'est alors que vînt Oniel, jeune mage de son état... Il les rejoignit, s'installant confortablement sur un siège après avoir salué tout le monde... Il fut un instant gêné par sa tenue des plus sales mais l'oublia bien vite, se faisant servir très rapidement un verre d'hydromel...

« Hé mon petit tu voudrais pas emmener Elthraen... » lui dit alors Polo en souriant, ce à quoi il lui fut répondu que ce ne serait sans doute pas possible... Bonne tentative... « J'attendrai donc qu'il soit ivre... » ne put s'empêcher de poursuivre le noble... Oniel le regarda en riant et se replongea bientôt dans l'étude du fluide qui emplissait son verre... L'absinthe coula bientôt à flot, boisson favorite de la Femme Sauvage, qui allait sans doute être à la base d'un concours que l'on pourrait qualifier d'alcoolique...

Finrod rejoignit alors la pièce, tranquillement comme à son habitude, se joignant à la beuverie engendré par le regard sombre mais vif de Lya... Il s'approcha et s'installa, emplissant la pièce de sa présence rassurante et ô combien imposante... Le temps passait, et la fête se déroulait dans une ambiance joyeuse... Les elfes échangeaient boutades et paroles... Ils semblaient tous porter une attention certaine à Lya, seule être féminin de ce lieu... Seul Elthraen demeurait taciturne, perdu dans de sombres pensées, le regard absent... Rongé par des souffrances intérieures, il semblait ne pas vouloir prendre part à cette petite réception improvisée ...

« Attention voilà Millit... »

C'était la voix d'Oniel. Branle-bas de combat... La porte fut bloquée, les chaises amoncelées... La taverne se transforma très vite en un camp retranché sous le regard interloqué de Lya... Les elfes se pressèrent, masquant leur envie de rire... On sentit très bientôt la présence de la magicienne : elle fut caractérisée par des éclats de voix, des cris rageurs et stridents et enfin, pour finir par une ouverture brutale de la porte et une projection de tout ce qui encombrait le passage dans les airs... Les chaises découvrirent un instant la douceur de la lévitation avant de rechuter lourdement dans un fracas assourdissant... Dans un ultime effort pour retarder l'inévitable, Finrod s'empara d'une table et, d'un geste qui se voulait précis, il la projeta au travers de la pièce... Millit, qui progressait désormais vers le centre de la pièce, vit le projectile approcher à grande vitesse en sa direction... Elle se pencha et l'évita, la table vînt s'écraser contre le mur avec un bruit cassant de mauvais augure pour sa santé... Peine perdue, la magicienne entra... Elle s'installa, d'humeur plutôt grincheuse, et commanda immédiatement un verre en grommelant des paroles dont l'intérêt reste encore à démontrer et dont nous vous ferons par conséquent grâce...

La jeune Conseillère vit plutôt d'un bon œil cette arrivée féminine, elle écarta d'un revers de main les objections de Polonëll, et la fête continua... avec Millit...

Et c'est juste après que vous dressez un bûcher avec les débris de la table, c'est bien ça ? Ensuite vous attachez Millit, vous enduisez d'absinthe, un ptit sort de pyro et hop !

... Non ? Pfeuh, aucun intérêt cette chro

Attends attends t'as des supers idéeeeeeeeuuuuuuuuuuuuuh... Qu'on m'amene un pyro qu'on m'amene un pyro !

c'est vrai que c'est une idée ça !
Bon je me rattrape, me remets à lire. C'est sympa...vivement la suite.

Peu à peu la taverne se remplit et l’atmosphère fit plus que se détendre. L’absinthe coulait à flot pour le plus grand ravissement de la jeune Conseillère Elle était au centre de l’attention, et cela faisait bien longtemps que cela ne lui était pas arrivé… Pour la première fois depuis une éternité, elle se sentait bien, elle se sentait belle, elle se sentait femme, et même séductrice.

Elle était tout à fait consciente des regards posés sur ses hanches ou son décolleté plongeant, et elle avait bien l’intention de jouer de tous ses charmes. Elle voulait s’amuser, se détendre et pourquoi pas, trouver un peu de réconfort dans les bras accueillants et plus qu’avenants de l’un des Elfes présents.

Elle avait commencé à flirter gentiment, mais n’avait encore jeté son dévolu sur aucun d’eux. Elle attendait de voir lequel s’enhardirait le plus… Pour l’heure, elle se laissait voguer au gré des conversations, provocante, émoustillante et aguichante à souhait.

Le jeu de la séduction avait commencé. Cette sensation sonna comme une impression de déjà vu… Lya, commençant à sentir les premiers effets relaxant de l’alcool, ferma les yeux quelques secondes, se souvenant de son premier séjour à la taverne du Clan du Loup.

Elle y avait passé une excellente soirée… à danser… chanter... flirter…

Sous l’effet du souvenir, Lya changea son apparence sans s’en rendre compte, et lorsqu’elle rouvrit les yeux, de longs cheveux blonds ondoyaient jusque sur ses hanches. Sa sombre et sexy robe noire avait été troquée contre sa délicate mais néanmoins sensuelle robe blanche.

Un claquement sec sortit la Femme Sauvage des ses rêveries, un nouvel Elfe venait d’entrer dans la taverne, et avait réveillé pour le coup, Oniel qui s’était assoupi. Ce dernier remarquant que le niveau de la bouteille d’absinthe baissait dangereusement, entreprit de pimenter la soirée et posa une sacoche remplit de violettes.

Quelques secondes plus tard, il laissait échapper une fumée des plus agréablement parfumées.

Quelqu'un en veut ?

D’un geste élégant et gracieux, elle tendit la main vers le jeune Alchimiste et s’empara de sa cigarette magique…

Elle la porta à ses lèvres, aspira profondément et souffla une volute aux couleurs bleutés en direction du visage de l’Elfe.

L’instant d’après, la brune Lya était de retour. Elle prit une seconde bouffée puis déposa un baiser sur la joue d’Oniel avant de lui rendre son bien. Souriant en voyant l’émotion provoquée, elle but une longue gorgée dans son verre et regarda autour d’elle.

Il me semble avoir entendu parler de musique ? Et… je crois me rappeler que vous les Elfes savez plutôt bien danser…

Lya fixa son regard sur chaque mâle présent dans la taverne. La chasse était ouverte, et elle était le prédateur.

La musique commença à s’élever et un Oniel, visiblement encore tout chamboulé, frappa son verre sur la table, le but d'un trait, comme pour se donner du courage, se leva, posa sa cigarette, et se dirigea vers Lya en lui tendant la main en signe d'invitation.

M'accorderais-tu cette première danse ?

Lya prit la main que lui tendait Oniel et se laissa entraîner par le rythme endiablé de la musique. La tête commençait à lui tourner, et s’est avec plaisir qu’elle se laissa transporter par la situation. D’un coup, toutes les tensions accumulées lors de la guerre s’estompaient, laissant place à une euphorie des plus plaisantes.

Alors qu’elle virevoltait sur la piste de danse, faisant ondoyer ses longs cheveux ébène, la porte s’ouvrit sur Kowu.

Une fois la danse terminée, Lya, essoufflée, le rose aux joues, déposa un nouveau baiser sur la joue de son partenaire. Puis, le visage radieux, elle retourna au comptoir en direction de son verre.

Elle se posta derrière Kowu, et l’enlaça, déposant un long baiser sur le front de l’Elfe qui sursauta.

Indifférente à sa surprise, Lya regarda son ami en riant. Elle n’aurait pas du, elle le savait, Kowu ne se souvenait plus d’elle, mais l’alcool coulant dans son sang, l’empêchait de se tenir à distance respectueuse de lui. Il la rembarra vivement, comme elle aurait pu s’y attendre si elle n’était enivrée.
Mais Nippalur ne lui laissa pas le temps d’analyser la situation, la prenant dans ses bras, il l’avait l’entraîna sur la piste de danse.

Quoiqu’un peu déçue par la réaction de son ami, Lya se laissa vite griser à nouveau par l’invitation peu cavalière. Il n’était pas question de se laisser démonter le moral par Kowu. Qu’il le veuille ou non, ils redeviendraient amis. Quels qu’en soit les risques. Mais l’heure n’était pas à ce genre d’affaire, retrouvant son sourire, elle braqua son regard sombre sur le jeune Nippalur et lui adressa un sourire des plus espiègles.

Allons-y, voyons ce que tu vaux !

Tu ne vas pas être déçue... dit il en soutenant son regard, tout en faisant un signe aux musiciens pour changer de tempo...

Quand la douce mélodie commença, Nippalur l’entraîna dans une valse langoureuse. Lya avait l’impression de ne plus poser les pieds sur Olympia. La tête dans les nuages, tous ses soucis s’envolaient un à un.

« Pense à Labyala ! » Par ces quelques mots, Polonëll venait brutalement de la faire redescendre sur terre. Aussi, lorsqu’il s'approcha d’eux quémandant son tour, elle fut ravie de quitter les bras à présent interdits…

Un délicieux sourire flottait sur son visage qui n’avait, à présent, plus rien de ténébreux. Elle voulait continuer à danser, danser pour oublier les atrocités qu’elle avait vues, oublier le vide intersidéral qui occupait son cœur. Les regards et les attentions que lui portaient les Elfes lui faisaient un bien fou et lui tournaient la tête. Elle avait l’impression de renaître. Plus rien n’avait d’importance… Elle voulait vivre, se sentir vivre, se sentir aimée… Cela faisait si longtemps…

Après avoir fermé les yeux pour mieux apprécier l’instant présent, Lya les rouvrit et les posa doucement sur ceux de Polonëll, le sondant du regard. Silencieusement, elle le remercia, après tout c’était lui qui était à l’origine de sa présence dans la taverne. Elle déposa alors un tendre baiser sur sa joue, à la commissure des lèvres et ferma à nouveau les yeux, se laissant bercer par la mélodie et les bras du jeune Elfe.

Il se passa quelques secondes... Quelques infimes seconde durant lesquelles Polonëll ne vit plus rien, plus personne... Il songeait... La présence de cette femme, dans ses bras, l'embrassant doucement au coin des lèves faisait remonter en lui moult souvenirs... Une petite voix lui disait de ne pas céder, une petite voix lui disait qu'il l'avait déjà regretté une fois... Mais comment oublier en ressassant sans cesse le passé... Il regarda Lya dans les yeux, il la vit souriante, joyeuse... Il contempla un instant ses traits fins, ses yeux sombres puis il respira les effluves de son parfum... Il sentit les vapeurs éthyliques perturber ses réflexions et il se vit sombrer... Il écarta d'un coup toutes ses objections et serra la Conseillère dans ses bras... Il ne put résister à l'attrait de ses douces lèvres, il ne put contenir le désir qui l'habitait et il l'embrassa, doucement... Elle ne résista pas, bien au contraire, se serrant contre lui et se donnant en un long baiser, une sensation si grisante qu'il en oublia tout ce qui l'entourait...

Il ne vit donc pas Kowu feindre de partir, il n'entendit pas Tawy arriver... Le temps avait cessé de s'écouler l'espace d'un instant... Il sentait la jeune Lya dans ses bras, si jolie, semblant si fragile... Puis elle s'écarta lentement, reculant la tête tout en lui souriant, mettant ainsi fin à ce délicieux moment... Il regarda les yeux sombres se fixer sur lui et vit plus qu'il n'entendit la jeune Femme Sauvage rire doucement...

Il l’embrassa à nouveau... Peut être n'aurait il pas du se bloquer ainsi ses dernières années... Peut-être aurait-il du donner libre cours à ses envies comme il le faisait ce soir... Ou peut être était ce mieux ainsi... Et pourquoi ressasser sans cesse son passé ? Pourquoi ne pas oublier ? Pourquoi vivre avec des regrets ? ... Il la gardait tout contre lui, ressentant la chaleur de sa peau... Il passa ses mains dans les longs cheveux ébènes, la caressant doucement, lorsque soudain....

BOUM ! Un sourd bruit retentit... Que se passait-il ? Polonëll et Lya se regardèrent un instant interloqués puis ils se tournèrent vers la source de l'agitation... C'était Oniel ! Oniel qui, enivré par la grande quantité d'alcool qu'il avait ingurgité et par les relents de fumées de violettes qu'il respirait depuis le début de la soirée, était tombé de son tabouret... Il restait immobile sur le sol, de honte ou de douleur, nul ne le savait...

Le jeune ranger esquissa une moue inquiète et se rapprocha rapidement de son ami, entraînant Lya derrière lui... « Hé Oniel ca va ? » L'alchimiste le regarda l'air ahurit « gna? »... Après cette remarque d'une philosophie certaine, compréhensible par les seuls adeptes du « gna » il tenta difficilement de se relever... Il tendit tout d'abord ses bras, posa ses mains sur le sol et exerça une pression, ou plutôt essaya d'exercer une pression sur celles-ci... Voyant ces efforts inutiles, il fut tout heureux de trouver Polo pour l'aider à retrouver une posture conforme à son rang de bipède... Il se tînt bientôt debout, difficilement, un peu sonné... Ses longs cheveux blonds se dispersaient en pagaille et un mince filet de sang s'écoulait d'une plaie légère sur son front...

« Bon... Je... Je vais me nettoyer à la rivière et je reviens, ne vous inquiétez pas pour moi »

Il disparut alors dans le couloir... La jeune Femme Sauvage fronça un sourcil, puis, sans ajouter un mot, elle déposa un baiser furtif sur les lèvres de Polonëll et s'élança à la poursuite d'Oniel... Il les vit bientôt revenir, Lya l'air triomphante tenant par la main l'alchimiste, l'air piteux... Il avait oublié, et il n'était pas le seul en ce lieu, la faculté que la Conseillère de Luminae avait, comme tout Homme Sauvage, de guérir les plaies... En moins de temps qu'il n'en faut pour l'écrire la blessure fut guérit...

Tous retournèrent alors au bar pour terminer la bouteille d'absinthe entamée... Celle-ci était censée redonner courage et bonne humeur au fier Oniel...

Mais Oniel, bougonnant comme un enfant avait décidé que Lya avait mal soigné sa bosse, qu’elle lui faisait encore mal…La Femme Sauvage, l’esprit taquin, n’eut pas besoin de voir l’Elfe lui tirer la langue pour savoir qu’il se moquait, certes gentiment, mais qu’il se moquait tout de même d’elle.

Elle se retourna lentement, revint auprès du jeune Elfe grincheux, apposa à nouveau sa main sur la bosse qui disparut et retourna vers Polonëll. Elle avait fait tout cela sans dire un mot, mais un sourire à la fois espiègle et inquiétant flottait sur ses lèvres.

Dos à Oniel, un doigt sur la bouche pour signifier à Polonëll de ne rien dire, elle incanta dans un souffle un petit sort. Immédiatement les doigts de son autre main devinrent rougeoyants d’aiguillons. Elle les dirigea lentement vers le popotin d’Oniel et lâcha la pression accumulée. Cinq minuscules dards aiguisés, vinrent se planter dans les fesses du malheureux.

Maintenant tu peux râler car tu as mal !. Lya n’avait pas ouvert la bouche, seul Oniel avait entendu ses paroles.

Elle était revenue près du comptoir, le regard malicieux et Polonëll lui avait sourit, un sourire charmeur et envoutant, puis il avait rivé ses yeux dans les siens... Il la trouvait belle, elle le percevait. Il soupira, elle sentit un fleuve de souvenir rejaillir en lui... Elle devait lui faire penser à quelqu’un. Mais qui ? Sa mère ? Un premier amour ? Il n’était pas l’heure pour se poser ce genre de questions. Plus tard… s’il y avait un plus tard… Il laissa sa main couler dans ses cheveux ébène... et elle frissonna de plaisir.

Pendant ce temps, Oniel, plus blessé dans son amour propre que par les dards de la Sauvage, se resservait un coup en grommelant, mais sur un ton relativement enjoué.

Ah les femmes !!! Au moins je n'ai plus mal au front c'est déjà ça !!

Lya détacha son regard de Polonëll et le posa sur Oniel, et d’un geste délicat, à quelques centimètres de son popotin, elle effaça toutes traces de piqures. Elle se saisit de la bouteille remplit le verre des deux elfes, puis le sien, qu’elle leva avant de le porter à ses lèvres.

Trinquons… à vos popotins si… irrésistibles…

Après cet interlude, « piquant », la soirée continua son cours doucement. Les esprits, grisés par l’alcool et les fumées entêtantes de violettes, se détendaient et se laissaient peu à peu gagner par la chaleur ambiante. Les affres de la guerre s’effaçaient pour laisser place à une bonne humeur réconfortante et plus qu’apaisante. Discrètement, Lya s’était levée de sa chaise et était venue se placer dans les bras de Polonëll, posant nonchalamment sa tête sur son épaule. Il avait passé son bras autour de ses épaules avant de l’embrasser tendrement.

Pourtant la gaité ne semblait pas toucher tout le monde. Méliamne, paraissait contrariée par cette gaité ambiante et même choquée.

Vous riez, mais de quoi, vous buvez au nom de quoi ? Tant de morts ! Tant de vies prises, est-ce cela que vous fêtez ? Je trouve cela, dépravant et d'un manque de respect total. Mais il est vrai que vous êtes bien jeunes…

La jeune Femme Sauvage s’était vivement tournée vers Méliamne et avait posé un regard doux sur elle. Puis, calmement elle lui avait expliqué qu’ils ne se réjouissaient pas de leurs morts, qu’ils célébraient simplement la vie et la fin de la guerre, qui avait suffisamment durée. Qu’ils fêtaient le retour au calme, et le repli des troupes armées.

Qu’ils ne manquaient pas de respect envers les personnes qui n’avaient pas survécue, qu’ils s’étaient unis dans une ambiance festive, dans l’espoir de les aider à trouver la sortie des Enfers...

Elle reconnut qu’ils étaient jeunes, mais, qu’elle n’avait pas l’impression de faire de mal à quiconque en voulant un peu de joie après ces longs jours meurtriers. Elle avait ensuite raconté que chez elle, il était coutumier, de faire une grande fête, en l’honneur des morts tombés aux combats, en l’honneur des combattants qui s’étaient battus vaillamment et en l’honneur de la fin de la guerre.

Lya était sincèrement désolée que Méliamne puisse trouver son comportement déplacé, car elle n’avait jamais voulu choquer personne, ni provoquer de telles réactions. Elle proposa qu’ils aillent faire la fête ailleurs afin de ne plus l’importuner, mais Méliamne répondit qu’elle souhaitait nullement qu’ils quittassent les lieux.

Il est vrai chère Lya que tu as ramené avec toi un vent de joie, mais vois-tu, je souhaite que personne n'oublie ceux tombés aux combats. Et vous voir si insouciants m'inquiète…

Personne n’avait pu rassurer Méliamne, car la discussion fut interrompu pas l’arrivée autant intempestive que bruyante de Sylia.

C'est une jolie chro que celle-ci merci à vous !

Passe me voir, qu’on s’amuse un peu ! Y aura personne, les Gardiens sont tous très fatigués en ce moment. Tiens, voilà le plan de la clairière ! La taverne c’est la petite croix orange. A ce soir ! Avait dit Polonëll…

***

Sylia fit en effet irruption. Jamais encore la jeune noble n’avait été aperçue en ces lieux, et pour cause : la taverne était tenue et presque exclusivement fréquentée par des Elfes des Lunes. Nul n’ignorait le malaise qu’elle éprouvait habituellement en leur présence, aussi s’étonna-t-on de la voir traverser la salle d’une démarche tout à fait confiante et déterminée.

« Ah enfin la voici votre fichue taverne ! » Lança-t-elle d’une voix retentissante, sans prendre la peine de regarder autour d’elle. « Ton plan était illisible Polo, heureusement que t… »

Elle s’interrompit et ralentit l’allure jusqu’à s’arrêter complètement, et ce en plein milieu de la pièce. D’un coup son assurance avait volé aux éclats. Elle détailla chaque visage, chaque regard, une boule au fond de la gorge.

« Mais mais… Tu n’étais pas censé être là tout seul ? » Finit-elle par hoqueter à l’adresse de son cousin. « Je… C’est… »

… Un guet-apens ! Elle aurait volontier tué le Hal’Uechïr hilare… Que faire à présent ? Repartir aussi sec, comme une voleuse ? Comme une trouillarde ? Voilà qui était hors de question. Après avoir lancé un regard noir à Polonëll, elle gratifia tous les présents d’un de ses immenses sourires sans chaleur.

« Eh bien, enchantée. Navrée de m’immiscer ainsi dans votre petite fête, mais il y a eu un malentendu… »

Pas la moindre remarque désobligeante pour venir à son encontre. Les Gardiens accueillirent la nouvelle venue sans rechigner, mais elle n’en fut que plus décontenancée.
Heureusement une voix familière s’éleva d’une table proche :

« Et ben t’en as mis du temps la Belle à ramener ton joli p’tit cul ici… »

L’elfe se retourna, interloquée, et reconnut Lya, Conseillère de Luminae croisée bien des fois dans d’autres établissements…

« On a quelques verres, pour pas dire bouteilles, d’avance sur toi… va falloir rattraper ton retard poulette ! Allez viens t’asseoir à côté de moi faut qu’on cause de ton séducteur de cousin… »

Sylia s’exécuta, trop ravie d’échapper aux regards des curieux.

« Tu m’as l’air bien emmêchée… » Commença-t-elle en scrutant la Femme Sauvage.

Elle n’eut pas le temps d’en dire plus. Nippalur s’était approché pour lui tendre la main avec un large sourire.

« Sylia, m’accorderais-tu cette danse ? »

Bien heureusement l’elfe guerrière n’avait pas encore porté de verre à ses lèvres. Dans le cas contraire, elle se serait étranglée, sans nul doute !
Nippalur ! Nippalur voulait danser avec elle ! C’était son cousin, lui aussi, le frère de Polonëll, mais elle était loin de lui accorder la même affection...
Nippalur tendait toujours la main. Il semblait sérieux… Depuis leur plus tendre enfance Sylia et lui se détestaient cordialement…

« Euh… C’est un piège ? » Demanda cette dernière, en proie à une peur-panique.

Nippalur l’empoigna sans donner de réponse, et l’entraîna sur la piste de danse en chantonnant.

« Oh non… » fit la cavalière forcée à voix basse… « Pitié, arrêtez-le… Il est saoul… Ils sont tous saouls ! »

(Hrp: *tire la langue à Horkal*)

Tssss c'est de la redifusion, je l'ai vu sur Chanel GdC...... vite ma zapette.....

Pourquoi on ne dit pas que la danse était extrèmement bien exécutée? Quelques détails on dut échapper...

Nippalür... Oui c'était bien Nippalür, son frère Nippalür, qui invitait sa cousine Sylia... à danser... Polonëll regarda la scène plus attentivement... Voilà qui confirmait ce qu'il pensait, le jeune mage ne tenait pas, mais alors pas du tout l'alcool... Dans une ambiance se ternissant, le couple de danseur se retrouva isolé au centre de la taverne, valsant plus ou moins gaiement... Le plus venait de Nippalür, qui avait fortement abusé de l'hydromel, le moins était coté Leithael... La Consule grognait à l'oreille du joyeux imbibé tout en tachant de le repousser...

« Bordel Nippa... Arrête tes âneries... »

Le jeune Polonëll ne résista pas, il s'empara de la flûte de son frère qui gisait inutilisée sur une table et commença à jouer, suivant le rythme de la musique... Les notes s'élevaient dans les airs, claires et limpides, emplissant la salle de leur douceur ténue, aguichant l'oreille, reposant l'esprit... Il faisait courir ses doigts sur le petit objet de bois avec adresse, en tirant un son joyeux, atypique... Il s'approcha tout en jouant des danseurs puis se mit à sautiller avec agilité autour d'eux... A cette attitude déjà qualifiable d'agaçante, il ajouta les mots, cessant parfois de souffler dans son instrument pour chariboter sa cousine avec humour... Elle le regardait et il sentait une irrépressible irritation monter en elle... Il avait appris à lire les jolis yeux de la Consule, il l'avait côtoyé durant bien des années, mais rien ne semblait pouvoir le faire cesser ses gamineries ce soir là...

« Ben ça alors Sylia... Tu me sidères... Tu as accepté de danser.... avec Nippa? Je m'attendais plus à un refus du genre « que me veux-tu sale mage » ou « retourne à ta place inutile magicien »... Je suis estomaqué... »

Il disait cela en riant... Il se tourna néanmoins vers Lya pour ajouter avec un sourire espiègle que seule sa cousine avait de tels sentiments envers les mages...

« Bon c'est moi qui règle la prochaine tournée cousine... Enfin... Quand Nippa t'auras lâché ! »

La Consule fulminait... Voir ses deux cousins se gausser ainsi d'elle... Certes ils étaient éméchés, mais tout de même... Et cela ne semblait pas vouloir s'arrêter... En effet, Nippalür, avec un regard complice pour son frère, opéra soudainement un transfert de charge vers celui-ci, usant de la technique bien connue du lancé de cousine (détourné il y a peu par Finrod en lancement de table)... Et c'est ainsi que, toujours râlante, la jeune noble se retrouva dansante avec son second cousin... Et comme la stature n'était pas la même, il allait falloir jouer bien plus fin pour s'en tirer...

« A toi de la calmer » s'exclama Nippalür dans un éclat de rire. A ces mots il laissa son frère avec la jeune elfe et entreprit de retrouver à boire, estimant sans doute qu'il n'en avait pas encore assez fait...

Polonëll fit quelque pas, virevoltant de droite à gauche, il guidait Sylia en une danse légère tout en se rapprochant de la table... Lya regardait d'un œil amusé les deux frères se jouer de leur cousine, mais alors que tout ce beau monde la rejoignait enfin, la porte de la Taverne s'ouvrit...

Tout le monde se tourna vers celle-ci... Ils reconnurent Killiana, la pisteuse...

« Bonjour à tous ! Soyez les bienvenues en ce lieu ! » Elle ajouta avec un petit sourire qu'elle était surprise de la présence de Sylia, surtout dans les bras de Nippalür... puis de Polonëll... Le ranger vit sa cousine rougir à ces mots, mais il n'eut temps d'y prendre garde car la meneuse des GdC ajouta en le désignant...

« La corvée de nettoyage de ce lieu ce soir, ce sera pour toi vu que tu y as tant mis l'ambiance! »

A ces mots douloureux pour le jeune noble, elle s'excusa et partit... Elle avait malheureusement fort à faire et ne pouvait participer à la fête...

Polonëll leva la tête, regarda autour de lui... Certes le désordre régnait... Il serait peu convenable de laisser les choses ainsi... Néanmoins il n'aurait pas forcement la présence d'esprit nécessaire au rangement à la fin de la soirée... Il décida donc de commencer immédiatement, tout en ayant demandé l'aide de Nippalür...

Le rangement s'effectua bien vite sous le regard des elfes encore éveillés... Tables et chaises regagnèrent leurs emplacements, les verres furent nettoyés et rangés... Ils allèrent même jusqu'à balayer le sol et, pris par une furia menagesque, le lavèrent... On ressentait très distinctement l'expérience familiale commune... Les taches ménagères qui avaient pour habitude d'être à la base d'une décroissance exponentielle du sourire c'était cette fois-ci passée avec bonne humeur et gaité...

Pendant ce temps, négligeant vilement d'aller aider les frères dans leur travail, Oniel avait cessé de grogner pour aller rejoindre Sylia et Lya... La musique était redevenue douce et le petit groupe discutait paisiblement...

Une fois la taverne rangée, Polonëll et Nippa rejoignirent la table... Le ranger vint s'installer prêt de Lya tandis que son frère s'installait en face... Il devait sans doute regretter l'absence de Labyala en ce jour...

Le temps passa, ponctué par quelques rires, quelques chants...

Mais bientôt la fatigue, associée à l'alcool, rejaillit... Polonëll prit la jeune et jolie Lya sur ses genoux... Il la souleva aisément puis l'embrassa doucement sur le front... Elle lui sourit avant de reprendre sa discussion avec Sylia....

Polonëll suivait tout cela d'une oreille absente, il était peut-être temps de partir... Mais Lya ? Elle était vraiment belle, sans doute en quête de tendresse... Mais que voulait-elle vraiment ? Et lui?

Il enroula ses doigts dans la chevelure noire de la Femme Sauvage, l'air absent... La fatigue ? L'alcool ? ... Les souvenirs ? « Profite du moment présent » se dit il alors...

« Je pense prendre congé » murmura t'il à l'oreille de Lya

Elle le regarda, insondable... L'alcool consommé l'empêcha de songer aux conséquences de ses actes, ou peut être le bon sens avait il laissé place au désir... Il se leva, soulevant Lya dans ses bras... Elle l'embrassa doucement sur les lèvres... Dans un éclair de lucidité, il se dit que c'était peut-être le dernier... Non il ne fallait pas, cette présence et cette chaleur féminine lui apportait réconfort...

Il parcourut la salle du regard, saluant tout le monde et dit à la Femme Sauvage.

« Je t'emmène visiter mes appartements... Tu y seras toujours la bienvenue... »

Lya avait regardé Polonëll ranger la taverne en souriant. Un homme qui savait faire quelques tâches ménagères ce n’était pas courant, mais en plus sans rechigner, c’était rarissime…
Lorsqu’il lui avait annoncé qu’il comptait prendre congé, elle avait senti comme un p’tit pincement au cœur. Elle s’était raisonnée très vite, en se disant que peut-être c’était mieux ainsi. Mais il lui avait fait une autre proposition… Une proposition des plus séduisantes…

Elle avait plongé son regard dans le sien, et lui avait sourit. Elle était bien dans ses bras. Pourquoi devrait-elle s’en priver ? Elle ne faisait rien de mal... Ils ne faisaient rien de mal…

Elle le fixa un long moment, essayant de sonder ce qu’il avait dans la tête, dans le cœur, mais les effluves de l’alcool, et la fatigue qui commençait à se faire sentir, ajoutées au fait qu’il semblait bien plus mystérieux qu’il ne le laissait paraître, elle y renonça.

Elle déposa un tendre baiser sur ses lèvres, posa sa tête contre son épaule et se pelotonna dans ses bras en fermant les yeux.

Allons-y alors…

Ils étaient partis, mains dans la main, ils avaient longés de nombreux couloirs, à croire qu’il voulait être sûre qu’elle ne puisse pas revenir, ou repartir…

Il l’avait emmené dans ses appartements comme il aimait à les nommer… C’était juste un simple « logement » de célibataire, aussi bordélique que l’on pouvait l’imaginer… Mas le lieu importait peu, les deux jeunes êtres, ravagés par l’envie décuplée par l’alcool, se consumaient littéralement. Dans leurs yeux, brillaient les flammes du désir qu’ils éprouvaient l’un de l’autre.

Lya fit semblant de vouloir échapper à Polonëll et recula, jusqu'à ce qu'elle sente le lit contre ses jambes. Il lui avait sourit et s’était avancé vers elle, la dévorant du regard. D’un geste, tout ce qu’il y a de plus romantique, il l’avait soulevée puis basculée sur la couche, l’embrassant à pleine bouche, puis ils avaient roulés en riant, s’emmêlant dans les draps, se bécotant goulument. Ils s’étaient soudain arrêtés et avaient fait passer leurs vêtements par-dessus leur tête avec empressement.

Leurs bouches s’étaient à nouveau trouvées, leurs corps s’étaient lovés l’un dans l’autre et lqhgdze bcqbqkdg mlqhduebfc (passage en mode crypté) […]

Epuisés, encore enlacés dans les bras l’un de l’autre, ils avaient finis par s’endormirent, le visage béat de satisfaction.

Le lendemain, Lya s’éveilla un peu vaporeuse. Une odeur inhabituelle, mais tout à fait agréable vint chatouiller ses narines. Elle garda les yeux encore fermée, cherchant ce que cette odeur lui évoquait. Cet effluve avait de la fraicheur, la fraîcheur, d’une pluie de la saison des fruits, d’une eau de source, de la menthe poivrée ou des aiguilles de pins. Et pourtant… Il avait en même temps de la chaleur, celle de l’âtre d’une cheminée, d’un rayon de soleil après la pluie, d’un baiser volé ou d’un soir d’été.
Cette odeur était tout cela à la fois, enivrante, envoutante et captivante, mais aussi subtile et puissante, musquée et douce.

Lya passa sa langue sur ses lèvres, partout l’odeur semblait s’être déposée, savoureuse et sucrée, suave et délicieuse. C’était l’odeur d’un homme, plus précisément d’un elfe, et plus précisément encore, d’un elfe au petit réveil. Un sourire vint éclairer son visage. Le parfum de sa peau pénétrait en elle et l’enveloppait en même temps. Elle s’y engouffra, savourant le plaisir que cela lui procurait.
Prenant peu à peu conscience des choses qui l’entouraient, Lya perçut le souffle régulier de l’Elfe endormi au près d’elle. Il l’avait enlacée, et la serrait tendrement contre lui, faisant voleter ses boucles noires à chacune de ses expirations.

Elle finit par ouvrir les yeux, et observa le visage fin de l’Elfe qui se tenait à quelques pouces de son visage. Elle écarta une longue mèche bleutée et vint déposer un baiser sur les lèvres ainsi offertes.

Attendrie par le sommeil profond qui habitait son amant, Lya se leva sans bruit, s’habilla et sortit doucement de la chambre.

Une fois dans le couloir, elle lâcha un soupir d’aise, témoignant de la nuit agréable qu’elle venait de passer.

Polonëll…

A présent seule dans les couloirs du repère des GdC, elle se souvint qu’elle avait eu bien du mal à s’y repérer la veille. Elle s’avança, le visage radieux, elle n’était pas pressée, et adorer flâner. Elle finirait bien par trouver quelqu’un qui la conduirait à l’auberge.

L'histoire est bien repris, c'est une belle chronique.
Enfin bon, j'ai la flemme de réecrire les passages ou j'interviens, vous m'en voudrez pas, je pense... surtout Polonell

Euuuuh Tawy, souviens toi de l'espadon tueur de Mid !!!!

[hrp/ben avec beaucoup de retard... la suite ]

Leur désir assouvi il l'avait prise contre lui avant de sombrer dans les bras de Morphée après d'ultimes caresses... Un sommeil empreint de douceur, de tendresse...Il rêvait... Il ressentait à nouveau la chaleur de Lya, revivait leur étreinte fougueuse, respirait le parfum enivrant de son corps en cédant sous ses baisers...

Puis vînt un chatouillement, un glissement... Polonëll murmura quelques mots incompréhensibles... Il s'agita dans ses draps puis il tendit un bras en avant, prêt à reprendre la jeune femme sauvage dans ses bras... Stupéfaction, il ne rencontra que le vide... Il tâtonna quelques instant à l'aveuglette, personne...

Il ouvrit alors un œil, puis deux... L'obscurité l'enveloppait... Il se redressa lentement et fouilla la pièce du regard... Ses yeux s'accoutumèrent peu à peu au manque de lumière... C'est alors qu'un mouvement attira son attention... Une silhouette tentait de s'éclipser discrètement dans la pénombre de sa chambre... Il l'observa quelques instants... Lya ? Non, elle était bien plus agile, bien plus souple... L'individu avait ici la taille d'un lutin, il se déplaçait gauchement dans un environnement qu'il ne connaissait pas et les ténèbres environnantes ne facilitaient guère son avance...

Interloqué par cette présence inattendue, Polonëll jaillit de son lit, entraînant dans son élan draps et couvertures... L'intrus, entendant du bruit derrière lui, voir même du vacarme, se retourna soudainement. Il fut surpris par cette rapide approche, ne s'attendant sans doute pas à un réveil si prompt du propriétaire des lieux... Les obstacles et le dérangement de sa chambre n'avait aucun secret pour le ranger, il bondit ainsi à l'aveugle, évitant avec aisance et souplesse les multiples objets de chute potentielle... Ce périple achevé, il se retrouva en bout de course face à un individu de petite taille, le regardant les yeux écarquillés d'un air apeuré...

Il avait affaire à un gamin, ou plutôt un elfe avec des allures de gamin... Mais que faisait-il là ? Bien que passablement énervé par la présence d'un étranger dans sa demeure, il ne put se résigner à faire preuve de violence envers lui au vue de son jeune âge...

« Mais... Mais... Que fais-tu là ? »

Pour toute réponse l'elfe détala dans le couloir, heurtant au passage quelques meubles et manquant à deux reprises de s'écrouler face contre terre. Le ranger ne fit même pas mine de le suivre, trop étonné pour réagir... Il vit la silhouette menue disparaître dans le couloir à toute allure, dans un bruit de folle cavalcade.

L'intrus disparut, il se retrouva seul avec ses pensées... Il regarda tout autour de lui d'un air contrarié... Pas de Lya! Ou était elle passé ? C'était elle déjà lassée ? Il percevait en lui une pointe de dépit... Il voulait la revoir, l'embrasser, la caresser... Sa peau se souvenait encore de la douceur de son étreinte...

Puis il entendit des cris joyeux, des éclaboussements et dans ce tumulte allègre il reconnut le rire cristallin de la jeune femme sauvage... Elle était donc encore là, sans doute en train de se baigner avec quelques-uns de ses compagnons d'arme... Il sourit intérieurement et réfléchit un instant... Autant les rejoindre maintenant qu'il avait terminé son petit somme... Sa décision prise, il s'habilla rapidement et sortit... Une douce brise frappa son visage, emplissant ses narines d'une odeur de bois vifs... La forêt s'étendait à perte de vue... Les branches des arbres s'épanouissaient en d'immenses bouquets verts... De magnifiques parterres de fleurs aux couleurs chatoyantes tapissaient le sol, donnant au paysage un cachet magnifique...

Il continua d'avancer, jusqu'à ce que le doux murmure du ruisseau résonne à ses oreilles... L'eau s'écoulait en un serpentin scintillant au milieu de l'abondante végétation, sa limpidité contrastant avec les couleurs vives des fourrés qui laissaient leurs branches effleurer nonchalamment l'onde pure et légère... Il vit alors Lya et Oniel débattre joyeusement dans l'eau limpide... A la vue de sa jeune amante il accéléra le pas, prit d'une soudaine envie de la prendre dans ses bras...

Et c'est ici que l'histoire devint comique, lorsque le jeune noble apparut devant ses camarades et que ceux-ci le regardèrent, les yeux écarquillés, masquant une soudaine envie de rire...