-Courez !
Voilà ce que venez de hurler son nouveau capitaine. Karl courrait avec ses frères d’armes dans le village maintenant en ruine de Durenborf. La peur au ventre, il courrait dans l’espoir d’échapper aux traits mortels que les elfes faisaient pleuvoir sur eux. Ils n’étaient plus que dix. Le capitaine, dont il ne se rappelait plus le nom, Franz son frère, Signum le sorcier du groupe, Johan son meilleur ami. Mais il y avait aussi Eritos, Malfred, Luthor, Jacob, Harod, et lui-même.
Ils étaient dix contre un ennemi cinq fois supérieures en nombre. C’était de ce genre de bataille que naissaient les légendes, mais…Pour qu’il y ait une légende il fallait des conteurs.
Karl courrait en compagnie de ses frères d’armes à la recherche d’un abri hypothétique. Il vit alors Eritos chuter dans sa course, l’apanage d’une flèche dépassant de sa gorge où elle était venue de ficher. L’Olympien entendis un nouveau mugissement, son capitaine hurlait quelques chose et montrait une maison de la main. Une habitation en ruine.
Toute la troupe olympienne entra dans la demeure en ruine. , Au moins, ils étaient pour quelques heures à l’abri, le temps que les elfes découvrent leur cachette en les attaque.
Il entendit Signum apostropher le sergent :
-Valten, on fait quoi maintenant ? Tu sais que s’ils avaient plus de Sorcier ils nous balayeraient ?
Ainsi son capitaine se nommait Valten. Karl était arriver dans l’unité ce matin, tout avait bien commencé, il avait fait connaissance avec la moitié des 20 soldats. Il observa son chef, ce dernier avait le visage d’un homme ayant déjà trop souffert, il était bien bâti et sa musculature était même saillante sous son armure.
Le jeune soldat avait du mal à mieux décrire son chef, le casque de ce dernier entourant presque toute sa tête.

Valten avait il perçut le regard de Karl ? Ou était ce un simple hasard ? En tout cas, le sergent l’appela et Karl se présenta à son officier. Ce dernier lui dit d’une voie calme et pleine de sang froid :
-On m’a dit que tu savais bien écrire.
-Oui Messieurs
-Appel moi Valten
-Oui Valten
-Bien, écris cette lettre que vais te dicter…
Le jeune olympien se saisit d’un morceau de parchemin et commença à écrire sous la dictée :

-Unité Aigle demande renfort de toute urgence à Durenborf.
Unité ennemie en présence. 50% de perte
Renfort urgent.
Pour l’Empire et l’Impératrice.

Karl tendis la lettre à son officier qui la passa à une bague d’un pigeon. Ce dernier s’envola dans les cieux tourmentés du petit village..

Le temps passa lentement, tous les soldats étaient dans un état nerveux des plus extrêmes. Ceci était pire que la bataille elle-même, l’attente, puis le soulagement du combat.
Il n’eut aucun ultimatum, rien ne prévint l’attaque, seul le gargouillement de Malfred lorsqu’il tomba transpercé d’une dizaine de flèches.
Puis ce fut la bataille, les cris sanglants, les hurlements des mourants, le crissement des armures, la violence des lames qui s’entrechoqué.
Karl frappait à gauche, à droite, hurlant des invocations aux Dieux, à l’Empire, à l’Impératrice. Soudain, il ressentit un puissant coup à l’aine, son corps devint chaud. Il sentait son propre sang coulait sur ses jambes. D’un ample mouvement il décapita son agresseur, un elfe au cheveu blond cendré.
La vision du soldat commença à se faire trouble, tout n’était plus qu’un horrible mélange de lumière, de son…
Il allait mourir, il ne sentait plus son bras. Personne ne raconterait son épopée, personne ne serait qui il était, il serait enterré anonymement dans une fosse commune…. Il sombra dans les ténèbres….

Difficilement, il ouvrit les yeux, il avait mal, horriblement mal. Il allait mourir, il le savait. A son côté, il voyait Valten et Signum ? Il avait du mal à bien voir le visage de ce dernier.
L’Officier se tenait à ses coté, il pleurait, il serrait fermement une lettre entre ses mains.
Karl articula difficilement :
-Les elfes ? ?
-Des Nains sont venus à notre secours…
-Et les renforts ?
-Il n’y aura jamais de renforts...
Valten lut à haute voie :

Nous sommes au regret de vous informez que votre requête à été refuser par l’Impératrice.
En effet, cela demande trop de temps et trop de moyen
Cordialement.
Aristos, secrétaire de son Impératrice Salminar.

Valten tremblait de haine et de colère. Karl se saisit de la main de son officier et il articula :
-L’Impératrice nous a abandonner…Elle nous a trahis !
Valten ne pouvait parler, paralyser par ce qui se passait, l’Empire les avait trahis…Non ! L’Impératrice les avait trahis !
La vie de Karl l’abandonna.

On enterra le soldat dans une énorme fosse non loin des ruines du village, la bataille de Durenborf fut oublié, personne ne sut ce qui s’y passa et comment le fier Soldat Karl Hocher mourut à cause de la trahison de l’Empire.
L’unité Aigle fut démanteler. Son capitaine pris sa retraite, à jamais perturbé par cette trahison.