Legends of Olympia : La Litanie du Passé - Je meurs.
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Je meurs.
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Dernière réponse le 13/06/2008 à 20:15

nain Par Orcrist  le 13/06/2008 à 20:15

*C'est un nain, assis en tailleur, qui parle. Malgré son air serein, sa peau est aussi pâle que le reflet de la Lune. Ses lèvre, sous sa barbe fraichement rasée, ont cette couleur violette que possèdent les cadavres. Ses mains ne tremblent pas, et foulent l'herbe autour de lui, l'herbe si naturelle, sa seule amie.
La fièvre le fait délirer, et la brise paisible de la nuit fait flotter devant lui les nattes qu'il s'était faites en sortant de son repaire.
Une semaine s'est écoulée depuis ce jour. Il n'a pas compris grand chose aux gens qu'il rencontra sur la route du destin.
N'ayant jamais vu personne avant, ayant seulement lu et relut les grandes œuvres des conteurs de jadis, connaissant leurs longues tirades chantées par cœur, il ne s'attendait pas à autant de méfiance de la part de ces gens décrits si bons.
Pas l'ombre non-plus de leurs ennemis si perfides et sombres, non.
Seulement des gens vivant dans la crainte d'autrui, se liguant les uns contre les autres, combattant pour des causes perdues depuis déjà des siècles.
Nulle Paix, tout n'est qu'inquiétude, armes et oriflammes. Pourquoi?

Le nain laissa tomber devant lui les pièces d'or qu'on lui avait donné sans qu'il n'en réclama, en lui prédisant des besoins futurs qu'avec cet or il pourrait combler.
Vanité. Nul autres besoins que de cœurs ouverts, d'air pur, et de serviabilité mutuelle et désintéressée.
Si lui même perdait la raison et ne savais hélas plus comment (mais comment diable?) faire pour bouger ce gros orteil qui s'y refusait, cette Idée, pure et profondément enfouit en lui, restait indélébile.

Dans un ultime effort il rassembla ses affaires en un petit tas devant lui, contenant entre autre son herbier de fleurs sauvages qu'il avait récolté avec tant de plaisir.

Il espéra que l'inconnu qui s'en emparera avidement sans même se préoccuper de sa dépouille à moitié retournée à la Terre sera alors emplit d'amour et cessera à jamais de haïr.

Ce monde n'était pas fait pour lui, les oiseaux y chantaient faux, les fleurs s'exclamaient trop fort, les bois poussaient trop vite - le soleil n'était que putréfaction - lardanium reflétait la trahison - les elfes avaient de grandes dents - les armes coupaient bien trop fort - seul l'herbe était amicale...

la brise emporta son dernier souffle loin, loin dans le vide par delà les champs de morts des guerriers invincibles et vains.

Sa tête s'affaissa, son menton toucha sa poitrine. Le poison avait fait son effet.*