Legends of Olympia : La Ballade des Mémoires - Visite guidée
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Visite guidée
Topic visité 1203 fois
Dernière réponse le 15/03/2012 à 18:34

el Par Elen  le 23/02/2012 à 14:49

(Tous les textes ont été coécrits par Rôde-la-nuit, Isa Cestia, Aileen, Lindorie, Elen, Tizi et Dalhia)


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Précédemment...


Elen arriva à la Tanière au petit matin. Les Loups qui aperçurent sa blessure surent immédiatement ce qu’elle signifiait. Il n’avait pas eu le temps de faire un bandage. Ni l’envie. La douleur l’avait aidé à réfléchir : sa légitimité ne faisait plus aucun doute, à présent. Cependant, pour ne pas inquiéter outre mesure Isa...
Isa ou son épouse ? Plutôt Isa, en vérité.
Pour ne pas l’inquiéter, donc, il décida de se rendre à l’infirmerie. Il espérait juste ne pas croiser l’Olympienne, de si bon matin, puisqu’il se rendait au premier sous-sol. Il eut de la chance, sembla-t-il. Il se fit un premier bandage après avoir lavé la plaie, puis il prit la direction des cuisines, pour aider à faire le petit déjeuner. Il prépara aussi une collation pour Isa, Aileen et lui-même. Il rédigea d’ailleurs une missive pour inviter la Cerf à se joindre à eux.

Aileen,

J’aimerais emmener Isa dans un coin de la Forêt que je connais bien. Or, si je me souviens bien de notre conversation dans le désert, tu n’as pas encore visité certains lieux de nos bois. Je te propose, si tu le veux bien, de nous accompagner.

Ah, et nous irons probablement nous baigner à la Rivière Vive. Prends peut-être quelque chose, pour ça : Isa n’a pas l’habitude des baignades à la mode de chez nous !

J’espère que tu seras disponible aujourd’hui ! Je te donne rendez-vous à la Tanière !

Amicalement,
Elen


Une fois la missive rédigée, il la fit envoyer à la Cerf par un messager Loup. Il contacta également le Lutin Dalhia, dans l’espoir qu’il puisse lui aussi les accompagner puis il se rendit aux bains, histoire d’être bien propre sur lui avant de rencontrer l’Olympienne ! Il récupéra des vêtements dans les quartiers des invités, pour ne pas avoir à se rendre à sa propre chambre, puis il se plongea dans l’eau délicieusement chaude. Il prit son temps, profitant des bienfaits du bain après la course de la nuit. Une fois propre, il refit son bandage, s’habilla, puis retourna au niveau du sol, dans la salle commune, pour attendre Isa...

La réponse d’Aileen arriva peu de temps après. Quelques brefs mots rédigés à la va vite au dos même du message envoyé par Elen.

Je viendrai avec plaisir ! Je vais essayer de faire vite pour vous rejoindre. A plus tard !
Aileen


La faim tenaillait le Loup. Il décida de commencer à manger, avant que l’Olympienne n’arrive. il se servit copieusement en pain frais, beurre, lard et oeuf. La journée allait être longue : le programme qu’il s’était fixé était chargé. Il prit tout son temps. Puis, une fois son déjeuné achevé, il se rendit à l’extérieur pour s’acquitter de quelques tâches, espérant voir Aileen arriver.

La jeune Cerf arriva quelques temps plus tard à la tanière, au pas de course. La missive d’Elen l’avait un peu surprise au premier abord mais, cette première impression passée, elle se réjouit très vote de l’invitation. Elle n’eut pas à réfléchir longtemps pour savoir que, quoi qu’elle doive faire aujourd’hui, ça attendrait.

A l’entrée de la tanière, elle s’arrêta un instant, cherchant du regard quelqu’un qui pourrait lui dire où était le Chaman... Avant de l’apercevoir en chair et en os non loin de là. Avec un sourire, elle se dirigea d’un pas vif vers lui.

Le Loup l’avait remarquée, lui aussi. Et il se dirigeait vers elle. Il ouvrit ses bras et la salua d’une accolade amicale.

- Ah ! Aileen ! Cela faisait longtemps déjà ! Comment vas-tu ? s’enquit le Chaman, d’excellente humeur, visiblement.
- Très bien ! Et toi ? Elle lui rendit son accolade, souriante. Merci pour l’invitation, c’est gentil d’avoir pensé à moi !
- Oh, ce n’est rien. Isa t’apprécie. Et je suis sur que ça te plaira beaucoup à toi aussi. Et cela fait bien longtemps qu’on n’a pas eu l’occasion d’aller se baigner !
- C’est vrai ! Et pourtant ça nous aurait vraiment fait du bien quand on mourait de chaud dans le désert ! Répondit-elle, amusée. D’ailleurs, Isa n’est pas là ? J’espère que ça lui plaira !
- Je ne l’ai pas encore vue. Elle se repose probablement encore. Les Loups se lèvent avant l’aube, la plupart du temps. Comme les autres Elfes des Lunes. Toujours en mouvement, n’est-ce pas ?
- Ah, m’en parle pas... J’ai faillit oublier à quoi ressemble la forêt à force d’aller par monts et par vaux !

Baissant les yeux un court instant, son regard accrocha le bras d’Elen, elle afficha une moue vaguement perplexe... Ça n’avait pas l’air très grave, mais quand même...

Mais... Ton bras, il t’es arrivé quoi ? C’est quoi cette manie de te blesser quand je suis là ? Nota-t-elle, non sans un amusement certain.
- Un rituel de passage. Je suis Chaman. éluda-t-il, accompagnant les mots d’un mouvement de bras.

Elle songea tout de même, vaguement perplexe, qu’être Chaman chez les Loups était plutôt dangereux.

- Aileen... Je peux te parler ? En privé. demanda-t-il, le regard suppliant.
- Je... Euh, oui ! répondit-elle, surprise d’une telle question...

Il l’entraîna loin de la clairière, en direction de la forêt. Il fit quelque pas à l’intérieur du bois, choisit un arbre, puis entama l’escalade du tronc vers les branches les plus hautes. Il en choisit une sur laquelle il s’installa. Le lieu serait, à n’en pas douter, à la fois privé et discret.



Elen, EdL
Chaman du clan du Loup au conseil des Lunes
Responsable de l'Éclat des Lunes

el Par Aileen  le 25/02/2012 à 15:52

Aileen le regarda grimper, un peu perplexe. De quoi voulait-il lui parler si soudainement ? Ca ne pouvait pas attendre ? C’était si urgent ?... Bon, tant pis. Se dit-elle en haussant les épaules. Elle le suivit et escalada à son tour jusqu’à la cime.

- J’ai besoin de tes conseils, Aileen... Dit-il, ses jambes se balançant dans le vide.
- A quel sujet ? Elle pencha légèrement la tête sur le côté. Qu’est-ce qui pouvait autant troubler Elen pour qu’il lui demande son aide, à elle ?...
- A propos de...

Cela lui semblait impossible à formuler. Aileen comprendrait. Mais approuverait-elle ? Comment lui décrire sa situation ? Il ne fut capable que de poursuivre ses hésitations :

- De... Tu sais ?... Enfin... Tu vois, non ? Et... Se perdit-il définitivement.

Aileen retint un rire.

- Non, pas vraiment... Calme-toi un peu, on croirait que je vais te manger !

Elle lui adressa un sourire, espérant que ça le rassure un peu. En fait, elle avait une vague idée de ce dont il voulait l’entretenir et elle pouvait comprendre qu’il se montre aussi troublé. Le coeur du Chaman s’emballa et sa respiration accéléra. D’une voix légèrement plus aiguë qu’à l’accoutumée, et à un rythme frôlant l’incompréhensible, il exposa :

- Cé-apropodisa-é-moi.

Quelques secondes s’écoulèrent, durant lesquelles Aileen, affichant un air définitivement perplexe, dévisagea Elen. Non pas qu’elle fut surprise par ce qu’il venait de dire, c’était plutôt la façon dont il l’avait dite qui la laissait muette. Elle n’aurait jamais imaginé qu’il puisse avoir l’air aussi timide et gêné...

- Je t’écoute...

Elle avait essayé de parler d’une voix douce pour le rassurer, mais en réalité, elle le trouvait plutôt drôle. Même si la situation ne devait pas prêter à rire... Elle ramena ses genoux contre elle et les entoura de ses bras, attendant qu’Elen continue.

- Je ne sais pas comment t’expliquer tout ça. Je-euuuuh... Je crois... Non j’en suis sûr... Enfin... Nil est tellement distante. Et je ne la reconnais plus. Et elle n’a plus l’air de vouloir passer du temps avec moi. Et je crois que ça ne me dérange même pas. Et Isa...

Tout au long de l'enchaînement des phrases, il avait accéléré progressivement, comme s’il voulait se débarrasser au plus vite de ces informations-là.

- Isa me plait énormément. Finit-il par avouer, baissant les yeux pour fixer le sol loin en contrebas, ses joues prenant quelques couleurs.

La Cerf ne savait pas trop quoi répondre... Les soupçons qu’elle avait eus dans le désert étaient confirmés cette fois. Pourtant Elen semblait quand même se soucier de sa femme et ne pas savoir quoi faire... Avec amertume, elle songea que sa situation, déchiré entre deux personnes qu’on aime, devait être difficile. Elle aurait bien aimé l’aider comme lui l’avait aidée mais le fait est qu’elle ne savait pas quoi lui dire. Elle ne pouvait pas décemment lui conseiller d’en abandonner une au profit de l’autre... Et elle ne voulait pas non plus tomber dans les banalités qu’on pouvait servir aux gens dans ce genre de cas.”Suit ton coeur” et autres conseils bateaux n’étaient de plus d’aucune aide...

- Non. Elle ne me plaît pas. En vérité... En vérité...
-Oui, je comprends Elen... l’interrompit-elle en voyant qu’il peinait à trouver ses mots.
- Non ! Non ! Non ! Tu ne comprends pas ! Je pense tout le temps à elle. Dès que je l’ai rencontrée, j’ai senti cette... Connexion ! J’ai menti aux Impériaux, Aileen. J’ai dit que je n’étais l’esclave d’aucun mortels. Mais c’était faux. Dès que je l’ai vue, je suis devenu l’esclave de ses yeux. J’espère toujours pouvoir attirer son regard. Lui plais-je ? Suis-je à la hauteur ? Que pense-t-elle de moi ? J’ai toujours cru que Nil était faite pour moi. Mais je n’ai jamais ressenti quelque chose d’aussi... Fort pour elle. Qu’est-ce que je suis censé faire ?

”Je ne sais pas Elen ! J’en ai aucune idée ! Comment veux-tu que je le sache ? Ce n’est pas à moi qu’il faut demander ça !” Avait-elle envie de lui dire.

De lui crier. Mais elle ne dit rien, se contentant de lâcher un léger soupir. Elle ne s’était jamais retrouvée dans une telle situation. Elle ne l’avait même jamais imaginée... Au moins ses sentiments à lui étaient-ils réels, songea-t-elle, non sans amertume. Elle ne savait pas quoi lui répondre mais elle ne pouvait pas non plus le laisser tomber...

- Tu... Tu crois que je lui plais ? demanda-t-il, comme un gamin qui se trouverait face à l’incertitude d’un premier amour.

Cette question-là lui arracha un sourire.

- Je ne sais pas vraiment... Mais elle n’avait pas l’air vraiment contrariée quand tu l’as prise dans tes bras dans le désert ! Elle termina sa phrase sur un clin d’oeil malicieux.
- Ce... C’est vrai ? Tu crois ? demanda-t-il, de l’espoir plein les yeux.
- Ben, comme je te le dis, j’en suis pas certaine... Je n’y ai pas vraiment fait attention et je ne suis pas non plus dans sa tête... Mais... J’imagine que tu as tes chances ! Le sourire qu’elle affichait maintenant était tout aussi malicieux que le clin d’oeil précédent.
- Mais si... Et si je ne lui plaisais pas ?
- Pourquoi tu ne lui plairais pas ? Il se posait peut être un peu trop de question, songea-t-elle, amusée.
- J’en sais rien...
- Hé ben alors ? Tu vois ? Arrête de t’inquiéter comme ça !
- Tu crois que je devrais lui parler ?
-Hum... Je sais pas trop... J’imagine que... Ça pourrait être bien... Au moins, si tu as des doutes, ça mettra les choses au clair...

Mais à quel prix ? Se retint-elle d’ajouter. Quelqu’un finirait forcément blessé dans cette histoire. Nil ou Isa... Et presque à coup sûr, Elen... Elle aurait pu refuser qu’il la mêle à tout ça mais elle n’en avait rien fait. Il l’avait aidée une fois. Il fallait qu’elle essaye de lui rendre la pareille.

Quelque chose lui soufflait que ce ne serait pas aussi idyllique que lorsque Aileen lui présentait les options. La malédiction d’Isa serait un obstacle. Cela pourrait leur compliquer la vie, d’une certaine façon, mais ce ne serait pas insurmontable. Mais son mariage avec Nil représentait une barrière bien plus difficile à franchir : mariés devant Luwö, s’il la quittait ce serait à la colère de son Totem qu’il s’exposerait. Ou pire, qu’il exposerait son clan.

- Merci... Aileen... Ça m’a fait du bien de parler avec toi. Dit-il, retrouvant la capacité à parler normalement.
- Bah... De rien ! Elle doutait d’avoir été d’une très grande aide mais si Elen le disait...
- Tu as déjà mangé, ce matin ? demanda-t-il, pour changer de sujet.
- Non, pas vraiment... J’ai juste grignoté un peu... mentit-elle. Son appétit s’était porté absent, ce matin...
Allez, suis-moi ! On va te nourrir un peu ! fit-il, sautant de sa branche, se réceptionnant tant bien que mal, se rattrapant douloureusement avec son bras blessé alors qu’il chutait.

Il accompagna Aileen à l’intérieur, prenant la direction de la salle commune. Elle le suivit sans mot dire, descendant cela dit plus prudemment que le Loup...



Aileen, Elfe des lunes du Clan du Cerf
Intendante bien malgré elle !

olymp Par Isa Cestia  le 25/02/2012 à 16:14

Isa s’était réveillée tard. La course des Titans faisait toujours défaut pour la réveiller à l’aube. Elle avait dû prendre la précaution de charger de mana son bourdon car il diffusait son halo argenté, ténu mais rassurant. Cela et l'arôme de lavande qui imprégnait encore la pièce lui épargnèrent cet état de panique qui l’avait secouée la veille. Ce n’est que lorsqu’elle eut parcouru ses notes qu’elle fut bouleversée. Elle se prépara à la hâte, se fit aider par des gardes pour ramener la baignoire et rejoignit la salle commune alors que la moitié de la matinée était déjà passée.
N’y trouvant pas Elen, elle se renseigna de nouveau et des sentinelles lui indiquèrent la clairière.
Elle croisa finalement l’Intendante et son hôte, en grande conversation, juste avant de sortir de la forteresse. Le Chaman faisait de grands gestes exubérants, décrivant visiblement quelque chose de passionnant. De ce qu’elle put entendre, il était visiblement question de poisson...
Elle eut un temps d’arrêt. Ses mains devinrent moites sous la tension qui la saisit. Tout ce qu’elle avait lu était-il vrai ? Evidemment ! Ce qui faisait du Loup son complice, mieux au fait qu’elle de ce qui s’était passé les deux jours précédents. Elle devrait s’en convaincre, se fier à lui pour ne pas mettre en défaut cette étrangère qu’elle était pour elle-même... Et vite. Elle fixa le Loup avec une intensité pleine d’appréhension... Qu’il balaya presque totalement d’un sourire flamboyant. Son coeur s’allégea quelque peu.

- Bonjour ! Lança-t-elle, son un ton enjoué qu’elle força plus que nécessaire. Les gardes m’ont dit où te trouver, Elen. Bien dormi ? Comment vas-tu Aileen ? Prête pour la balade ?

La Cerf hocha la tête, souriant à Isa.

- Bonjour...

Elle fut immédiatement interrompue par Elen, visiblement ravi de se trouver en présence de l’Olympienne et de l’Intendante. Elle lui jeta un regard réprobateur un petit instant avant de décider que tout compte fait, ça n’était pas grave.

- Bonjour Isa. J’ai très bien dormi, oui. Et toi ? La nuit a été agréable ?
- Excellente ! Et ce n’est pas l’heure avancée qui va me contredire... J’espère que je ne nous ai pas mis en retard ?
- Penses-tu ! J’accompagnais Aileen à la salle commune. Elle n’a pas assez mangé ce matin. Tu viens avec nous ?
- Je viens à peine d’arriver, alors parler de retard... Elle haussa les épaules l’air indifférent. De toute façon on a toute la journée ! Ajouta-t-elle, enthousiaste.
- Ah tant mieux alors ! Oui, j’en profiterai pour grignoter quelque chose. Apparemment la journée va être chargée, si l’on s’en tient aux plans d’Elen ! Extrapola-t-elle sans vraiment savoir, ses talents d’actrice lui servant plus que jamais.
- Oh que oui ! D’abord la surprise que je vous ai mentionnée à toutes les deux ! Et ensuite la baignade ! Récapitula-t-il, sans rien laisser paraître pour soutenir Isa.
- Ton bras ? Demanda-t-elle, un sourcil haussé en remarquant le pansement.

Quand le Loup s’était-il donc blessé ? Il n’y avait aucun détail à ce propos dans ses parchemins récents.

- Juste un rituel, Isa. Un passage obligatoire devant Luwö. Ça guérira vite, ne t’inquiète pas. Et cela ne change rien à notre programme. Expliqua-t-il, souriant.

Cela ne rassurerait probablement pas totalement la jeune femme. Mais il songea que si d’aventure elle voulait en apprendre plus, elle n’hésiterait pas à l’interroger plus tard, s’ils avaient ne serait-ce que quelques instants en tête à tête dans la journée.

- Oh... D’accord.

Isa se contenterait de cette explication, pour le moment. Les Totems, à l’instar des Dieux, devaient avoir leurs petits caprices. Mais connaissant la propension d’Elen à tout minimiser, elle prévit juste d’emporter des bandages propres et un pot d’onguents pour leur balade, à tout hasard...

Ils firent rapidement les quelques dizaines de pas qui les séparaient de la salle commune.

Bien qu’elle ait annoncé un appétit certain, Isa ne piocha que deux prunes dans un petit panier et se servit un verre de lait. Son regard glissait parfois sur Elen. Savait-il vraiment ? Jouait-il le jeu ou était-elle simplement tombée juste ? En tout cas son estomac noué ne lui permettrait pas d’avaler davantage.

Aileen, quand à elle, se montrait bien plus vorace : la course jusqu’à la tanière lui avait ouvert l’appétit, aussi fit-elle un sort à presque tout ce qui passait...

Le Chaman, lui, les regardait manger, passivement. Chaque fois que le regard de l’Olympienne se posait sur lui, il lui adressait un sourire rassurant. Quant à Aileen... La voir avec un tel appétit lui faisait plaisir. Les stigmates de son épreuve avec Anastase s’effaçaient peu à peu. Prendre plaisir à manger était bon signe !

- Tu veux que je te refasse préparer du lard et des oeufs, Aileen ?

Elle éclata de rire, manquant de recracher tout ce qu’elle était en train de manger. Elle déglutit difficilement avant de répondre.

- Non, ça ira, merci ! J’pense que je vais m’arrêter là avant de vider votre garde manger...!
- Oh... Tu manges toujours moins que nombre de Loups ! Tu ne t’es resservie que deux fois ! la nargua-t-il.

Aileen lui tira la langue, sans répondre puis se concentra de nouveau pour vider son assiette une bonne fois pour toutes.
Il laissa les deux demoiselles terminer leur repas, se grignotant quelques fruits secs pour passer le temps.
Finalement, une fois les deux jeunes femmes prêtes, ils se rendirent à l’extérieur, pour attendre Dalhia.



olymp Par Rôde-la-Nuit  le 25/02/2012 à 19:54

- De l’air pur enfin ! Marmonna Rôde.

L’Olympien avait séjourné tellement de temps dans la grotte gelée qu’il en avait perdu la notion du temps. La lumière aussi éblouissante fut-elle n’agressa en rien le regard du Grand Pontife; il faut dire que le gadget que lui avaient laissé les Humains lui était très utile.

C’est avec un aspect totalement différent que lorsqu’il arpentait les étendues enneigées, une barbe de plusieurs saisons, une chevelure plus crépue et plus longue que d’habitude et une monture de lunette de soleil, qu’on le vit aux abords de Lardanium.
Cette apparence fort troublante lui donna hélas un sacré coup de vieux. Les rides qui s’étaient accumulées sur son visage suite à la sombre affaire de ses amies Mélodie et Elsaria ainsi que les crevasses creusées par l’acidité du froid, n’aidaient en rien à son rajeunissement.
A le voir ainsi on pourrait le comparer à un ancien combattant bellâtre dont la séduction commencerait s’essouffler. Bien évidement Rôde n’avait aucunement conscience de tout cela, il ne s’imaginait pas qu’un peu de barbe et une paire de lunettes pouvaient changer un homme à ce point.
Sans compter que, mise à part les regards de quelques badauds, aucun indice ne le mit sur la voie. Au contraire la normalité de la situation lui fut confortée par la grand-mère d’Isa qui reconnut le Grand Pontife et s’adressa à lui sans laisser transparaître la moindre surprise.

Rôde continua donc son chemin jusqu’à la frontière Na’hellienne. Elen lui avait fourni un petit objet censé l’aider à traverser le territoire elfique sans encombre. Bien que ce geste fût très louable et apprécié par le Grand Pontife, la chance voulut qu’il croise la route de l’ambassadrice Lindorie Eluanella.
Elle lui proposa de l’accompagner, ce qui le rassura d’avantage que la petite broche métallique qu’il avait épinglée sur son manteau.

- Cela faisait longtemps ! Quel plaisir de vous revoir. Laissez-moi vous accompagner en notre territoire. Vous avez, ma foi, bien changé.

Rôde sentait une petite fierté monter en lui, persuadé qu’elle faisait référence à la monture de verres solaires, il esquissa un petit sourire presque imperceptible dans sa barbe drue.

- Merci madame l’Ambassadrice, sachez que le plaisir est partagé... A dire vrai je cherche la Tanière d’Elen, pouvez-vous m’indiquer le chemin ?

- Suivez-moi elle est plus profondément dans la forêt. J’essaierai de ne pas aller trop vite.

- Je vous suis infiniment reconnaissant ! répondit le Grand Pontife en inclinant légèrement la tête.

Alors qu’ils s’enfonçaient dans les bois, l’Olympien engagea la conversation.

- Oh puisque je vous tiens, savez-vous ce qu’il en est de l’affaire Fëanaro ? Je n’ai plus de nouvelle de la Juge !

Je n’en sais actuellement guère plus que ce que vous savez déjà. Aucun ambassadeur ne m’as recontacté à ce sujet et la Juge ne donne plus de nouvelles depuis sa rencontre avec Anastase... Je suis un peu dans le flou vis à vis de cette affaire.

Puis examinant les alentours le Grand Pontife reprit :

- Ma foi Dame Isa ne m’avait pas menti, vous possédez une forêt fabuleuse !

Rôde et son escorte finirent par arriver en vue de la Clairière des Ombres cendrées, petit coin de tranquilité à l’est de la Forêt des Cendres. Les Loups s’affairaient à l’extérieur. Néanmoins, l’Olympien put apercevoir la silhouette familière d’Isa, en grande conversation avec le Chaman qu’il avait pu côtoyer aux Piliers et l’ex-esclave du Prince de Khylion. Visiblement, ces trois-là se parlaient avec une entente cordiale.

Rôde eut tout juste le temps d’interrompre l’ambassadrice avant que cette dernière ne gâche la surprise. Il posa le doigt sur ses lèvres puis après avoir fait un clin d’œil à Lindorie il se dirigea à pas feutrés derrière Isa.

Il cacha de ses mains les yeux de son amie.

- Coucou !

Sa voix était bien plus rauque que la normale, il faut dire que le contraste chaud/froid avait eu raison de ses cordes vocales !

La jeune femme sursauta brusquement et la voix, sur le coup, lui parut tout à fait inconnue. Une fois son coeur remis à battre, elle identifia néanmoins l’homme qui s’amusait à la terroriser. Elle se retourna avec un air de reproche mais elle était si contente que le Grand Pontife soit là qu’il s’envola bien vite.

- Rôde ! Je suis heureuse de vous re... Elle s’interrompit, stupéfaite de la nouvelle allure du Grand Pontife.

- Oh ! Grands Dieux ! Vous avez une mine d’ermite ! Je vous avais dit de ne pas rester dans cette caverne maudite !

Ermite, ce mot avait résonné telle une gifle, caressant son menton barbu, il tenta de relativiser la situation.

- Voyons dame Isa, un peu de barbe n’a jamais transformé un homme. En ce qui vous concerne, vous n’avez pas changé d’un pouce, toujours aussi rayonnante !
- Bon, je vois que le sens de la flatterie n’a pas été emporté par cet air de baroudeur invétéré. Fit-elle avec humour, bien que le compliment ait été apprécié.

Rôde en profita pour saluer le chaman et le remercier pour la broche.

- Grand Pontife. salua Elen, avec une révérence. Je vois que vous avez trouvé une guide parfaite pour vous mener jusqu’ici ! Il ajouta, à l’intention de Lindorie : Lindorie, je suis ravi de te voir !



Ne pouvant fortifier la justice, on a justifié la force

el Par Lindorie Eluanella  le 27/02/2012 à 14:05

-Elen... Enfin chaman... Je ne sais plus trop, je dois l’avouer. En tout cas je suis heureuse de vous revoir en bonne santé.

Elle ne dit rien à propos de sa blessure bien qu’elle la remarqua immédiatement. Il devait avoir ses raisons.

Aileen s’était contentée de saluer les deux nouveaux arrivant d’un sourire et d’un signe de tête. Son regard passait de l’un à l’autre, comme une gamine curieuse à qui on aurait présenté de nouvelles personnes. En vérité, elle les connaissait un peu tout les deux. Elle n’avait pas vu Lindorie depuis longtemps - pas depuis le vol plané en mer Émeraude, lui semblait-il - et Rôde... Si elle l’avait déjà vu, elle ne se souvenait pas qu’il avait l’air si vieux... Enfin bref. Toujours est-il que, faisant fi de la politesse, elle les dévisageait tour à tour sans rien dire. Lindorie vouvoyait Elen, remarqua-t-elle. Elle ne pu retenir un petit sourire en coin, attendant la réaction de ce dernier. Elle, elle ne s’était même pas posé la question de l’attitude à adopter face à lui. Il avait beau être chaman, c’était Elen quand même.

Le sourire du Chaman se déconfit instantanément faces aux derniers mots de l’Elfe. Dans son esprit, il échafauda diverses hypothèses pour tenter d’expliquer le vouvoiement de la jeune Faucon. Pas si jeune que cela d’ailleurs, comparée à lui, d’après ce qu’il savait.

- Lindorie, nos hôtes de marque comprendront très bien que tu puisses me tutoyer... lâcha-t-il, feignant l’amusement.

Il haïssait de plus en plus le vouvoiement, qu’il associait aux manoeuvres politiques et à la Noblesse, en général. Et son entrevue avec le Prince de Khylion n’avait en rien amélioré son opinion sur les Nobles, de quelque origine qu’ils soient. A dire vrai, l’antipathie que lui inspirait Anastase, à la différence des autres, possédait cette étonnante pureté qui l’aurait presque rendue belle s’il s’était agi d’une oeuvre d’art ! Penser à l’Olympien et à ce qu’il avait pu faire subir impunément à Aileen déclenchait usuellement des tempêtes dans son esprit...

-Je suis désolée Elen. J’ai du prendre l’habitude à force d’aller à Na’helli et de traiter les différentes affaires. Je dois t’avouer que je ne trouve définitivement pas ça naturel, mais c’est la façon de faire des Nobles après tout. Ne m’en tiens pas rigueur s’il te plait

Un petit sourire amusé se dessinait sur son visage. Elle aimait bien l’anti-conformisme du Chaman.

- C’est déjà oublié ! la rassura-t-il.

- Bonjour Lindorie, nous nous revoyons en un lieu plus agréable que l’Arche des Glaces ! Elen lui avait sauvé la mise en nommant l’Elfe qui accompagnait Rôde. Elle ne l’aurait sinon pas reconnue.

- Dame Isa, c’est un plaisir de vous revoir en d’autres conditions bien que nous n’ayons guère eu le temps de bavarder avant. Je crois savoir ce que vous avez fait pour Elen et vous en remercie au nom de tous les Faucons.

Elle ne pensait pas que l’Olympienne se souvienne vraiment d’elle, elle était restée à l’écart dans la grotte au vu de l’infériorité des siens. Lindorie restait assez méfiante, une vieille habitude. Mais elle n’en laissa rien paraître, si Elen lui faisait confiance, on devait pouvoir compter sur elle. Surtout qu’elle semblait moins réfractaire que la plupart des nobles olympiens.

- C’est gentil mais vous savez, seul un barbare fini n’en aurait pas fait autant. Elen a simplement tendance à surenchérir sur les mérites qu’il me prête. Et puis cette époque est révolue, heureusement ! Elle pivota légérement en considérant la petite troupe qui s’était formée. Et bien, plus que mon dessinateur préféré et nous pourrons y aller ? Votre amie Lutine sera des nôtres, Rôde ?

Isa sous-entendait que Rôde devait les accompagner. Le Chaman eut comme un pincement dans la poitrine en songeant à cela. Comment l’expliquer ? La présence de Dalhia, nécessaire, en un sens l’ennuyait. Il avait cru adoucir les angles en invitant Aileen, mais en vérité, en dépit de toute l’affection qu’il avait pour la Cerf, il priait pour quelques instants de face à face avec l’Olympienne. Et la présence fortuite de tous ces invités supplémentaires n’aiderait pas. Qui plus est, le Grand Pontife ne semblait pas avare de compliments. Et Isa paraissait très... Réceptive.

Il se construisit un masque aussi inexpressif que possible, tel que l’on s’attendait à trouver sur le visage d’un Chaman.

Aileen perçut la gêne d’Elen malgré son apparente impassibilité. Visiblement, il n’avait pas prévu la présence de Rôde. C’est vrai que... Bah, elle le voyait mal les accompagner à la Rivière Vive, il fallait bien l’avouer. Elle retint un rire en imaginant le grand pontife dans l’eau, cerné par des Elfes...

- Oui, Messire. Je comptais faire visiter la forêt à Is... Dame Cestia. Ce serait un plaisir si vous pouviez vous joindre à nous. Si le voyage ne vous a pas trop épuisé, bien sûr. Toi aussi, Lindorie. Je suis certain que tu ne connais pas l’endroit où nous nous rendons. Nous attendons juste un compagnon Lutin, qui doit faire quelques croquis pour... Ses sourcils se froncèrent subrepticement : ...Dame Isandre.

Isa réalisa la gaffe qu’elle venait de commettre. Elle était si ravie de retrouver “son” petit monde autour d’elle qu’elle avait très impoliment anticipé la volonté d’Elen. Ses lèvres se pincèrent quand elle glissa un regard en biais au Loup, comme une gamine prise en faute.

Lindorie remarqua qu’un étrange malaise à peine perceptible c’était installé entre Elen et la jeune Olympienne.
-Elen, j’ai foulé la sol de la Forêt avant même ta naissance, crois-moi je connais chaque feuille de cette forêt comme si j’étais leur mère. Si tu veux je pourrais emmener Rôde et Aileen visiter un des repères cachés des Faucons pendant que tu guideras Dame Isa Cestia à ce fameux endroit.
- Oh, non, Lindorie. Accompagnez-nous, tous les deux. Ce sera plus convivial ! Et puis la Rivière Vive n’attend que nous pour une baignade !
fit le Chaman, l’air impassible.

Il murmura la destination secrète à l’oreille de Lindorie. Celle-ci connaissait visiblement l’endroit. Mais le fait qu’il lui ait demandé de garder pour elle ce qu’il venait de lui révéler l’empêcha de faire la bourde de tout dévoiler devant les autres. Après tout, ni Aileen, ni Isa et ni Rôde ne connaissaient le lieu !



olymp Par Rôde-la-Nuit  le 27/02/2012 à 19:29

Le Grand Pontife ne remarqua rien des souhaits du Chaman, voir des visages familiers lui permettait d’oublier la douloureuse disparition de Mélodie et d'Elsaria, ses compagnes de route qui pour une raison encore inconnue avait tenté d’abattre l’ex-Gouverneur.
Il s’était d’ailleurs volontairement isolé afin de ne pas avoir à les condamner, hélas il savait qu’il serait obligé de le faire, la présence de ses amis lui permettrair peut-être de surmonter cette épreuve.

- Vous possédez là un coin vraiment charmant, je serais ravi de découvrir les merveilles que recèle votre territoire.
Pensez-vous qu’il serait possible de visiter la ville également, car j’ai hélas aussi des affaires à régler avec la Juge de Na’Helli…. Mais cela peu bien attendre, je pense que je vais rester avec vous un petit moment si vous me le permettez !

- Il faudra voir ceci avec la Juge, Grand Pontife. Malheureusement, Dame Az’lissuë ne brille pas par sa présence auprès du peuple ou des ambassadeurs, ces derniers temps. Je la crois très occupée, à tel point qu’elle ne prend plus la peine de fournir des visas aux invités ou aux travailleurs, ni même de juger les infractions au traité.
- Cela est fort ennuyeux ! N’y a-t-il pas d’autres personnes assermentées dans la cité ?…

L’Olympien avait du mal à comprendre comment la direction d’une ville ne pouvait reposer que sur un seul membre, mais il ne voulait pas paraître insultant et préféra s’abstenir de tout autre commentaire.

- Les Consuls ont toujours brillé par leur absence. Et ce n’est pas à présent qu’ils vont déroger à cette règle.

En vérité, le Chaman se demandait comment la ville de Na’Helli allait tenir sans la Reine, sans l’efficacité de l’ex-Juge Kaeniel et sans le soutien des Clans que les Nobles avaient bêtement perdu en laissant Syi multiplier les affronts contre le Peuple des Lunes.

Rôde se tourna vers Isa :

- Quant à Tizi, je ne l’ai hélas pas encore aperçue, d’ailleurs j’espérais justement la revoir. La connaissant, elle doit encore faire du zèle. Rôde se figea soudainement et une large grimace parcourut son visage. Oups ! Elle va être en pétard !

En y repensant, il ne l’avait pas contactée pour prendre de ses nouvelles et l’avait laissée s’occuper seule des ingénieurs. Avec le naturel inquiet de la Lutine, il était sûr qu’il aurait droit à toutes sortes de reproches.

- Alors espérons que Dalhia puisse lui faire oublier ses griefs. Ou la journée sera bien longue pour vous, Grand Pontife !

Tizi avait l’air de savoir gérer son monde et, tout minuscule qu’elle était, Isa n’aurait pas voulu avoir affaire avec elle en cas de grabuge.

- Dalhia ?! Apparemment il ignorait bien des choses mais Isa n'était pas de celle qui parle pour rien dire, que voulait-elle insinuer ?
- Un Lutin adorable que j’ai rencontré en venant trouver Elen, avant d’aller dans le désert. Il semble qu’il s’entende très bien avec votre amie.
- Rien de bien étrange, Tizi n’est pas méchante juste un peu…. impulsive, ça me m’étonne pas qu’elle ait réussi à se faire apprécier…. L’olympien regardait Isa, un petit air amusé se dessinait sur son visage.
…A moins que vous sous-entendiez autre chose.
- Oh et bien... Nonon ! Comme je vous l’ai dit, Dalhia est si gentil qu’on ne doit pas pouvoir se mettre en colère lorsqu’il est là. Je ne présume de rien d’autre !
- Vraiment ? Je ne pensais pas qu’une amitié pouvait se développer si rapidement, J’ai dû rester plus longtemps que prévu dans la grotte !
- Tout dépend des personnes je suppose...

Elle se mit à observer l’orée de la clairière, comme si elle s’attendait à voir surgir les deux Lutins. Mais c’était surtout pour éviter tout risque de croiser le regard d’Elen. Elle l’avait déjà assez embarrassé pour la journée, sûrement.

- Mais en effet, vous êtes resté là-haut bien longtemps.

Une pointe de regret ? La peur qu’elle avait eu qu’il ne fasse une bêtise ? Le ton neutre qu’elle employa ne put trahir ce qu’elle en pensait vraiment. D’après elle, le Grand Pontife ne devait de toute façon guère s’en soucier.

- Je suis navré si mon absence vous à perturbée, j’aurais dû vous suivre...

L’Olympien sembla confus. Il n’avait pas lu dans les pensées d’Isa mais il souhaitait simplement s’excuser pour son absence et son manque de professionnalisme. Hélas tout ça n’était pas sans lui rappeler le triste sort de ses amies. Il ne souhaitait pas en parler mais le blanc qu’il venait d’instaurer laissait un sentiment de malaise.

- … Je veux dire… Je n’aurais pas dû laisser les LEDA se charger seuls de tout ces préparatifs. C’était mon devoir et au lieu de ça j’ai… La voix de rôde s’érailla, le Grand Pontife toussa espérant que les personne présente songe a son mal de gorge. Au lieu de ça j’ai traînassé dans cette grotte afin de m’assurer de la sécurité des lieux.

L’Olympien avait détourné les yeux. Quel piètre menteur devait-il faire ! Par chance Tizi n’était pas là pour le remarquer.

- La situation était complexe, vous ne devez pas vous en vouloir. Qui pouvait être sûr des actions de l’Ennemie ? Elle aurait pu avoir menti. On a tous fait de notre mieux, jusqu’à ce que cette Arche de malheur soit reconstruite. Et puis notre Chef était là, même s’il est un peu... Dispersé parfois.

Isa sourit à Rôde. Elle ne voulait pas qu’il ait l’impression d’avoir mal agi car ça ne lui paraissait pas être le cas.

- Et vous avez tout fait pour favoriser la reconstruction de ce Pilier, Grand Pontife. Même lorsque d’autres s’acharnaient à détruire ce traité qui a été signé, vous avez conservé le contact avec moi pour nos préparatifs. Vous n’avez vraiment rien à vous reprocher. intervint le Chaman.

- Ca n’excuse quand même pas tout ! Mais je vous remercie tout deux pour votre soutien.

Rôde ne voulait pas lui mentir d’avantage d’autant plus que sa gentillesse le mettait d’avantage mal à l’aise. Il fallait rebondir… Mais comment ? Il jeta un regard à Elen. Il aurait espérer compter sur lui mais son intervention ne faisait que le ramener sur le sujet du pilier.



Ne pouvant fortifier la justice, on a justifié la force

ldf Par Tizi  le 27/02/2012 à 21:03

Alors que le Grand Pontife se sentait pris au piège et qu’une sensation acide commençait à lui piquer les yeux, un projectile passa rapidement devant son regard pour se figer dans un arbre.
Rôde reconnut instantanément le bruit si particulier d’un carreau d’arbalète ! Le groupe était-il attaqué ou bien était-ce les olympiens qui étaient visés ?
Isa ne devait pas s’en douter mais le traité ne tenait plus à grand-chose : les Nains venaient d’attenter une action contre les Hommes Sauvages. Déjà trois morts du coté forestier. Nul doute que les Sauvages n’en resteraient pas là. Rôde croyait qu’a l'intérieur de la Forêt des Cendres, la présence si respectée du Chaman ainsi que celle de l’Ambassadrice pouvaient assurer leur sécurité. Visiblement il se trompait.
Il poussa Isa dans les bras d’Elen puis se décala à l’opposé tout en dégainant son épée. Si des forestiers voulaient en découdre ils n’oseraient pas mettre en danger la vie d’un des leurs et préféreraient s’attaquer à l’Olympien.

Elen réceptionna la jeune femme contre sa poitrine. L’étreinte ne dura qu’un instant, ses mains entourant Isa de leur écrin protecteur. Pourtant, déjà, de la sentir si proche, son coeur s'emballa. Le sentait-elle ? Baissant les yeux vers elle, il s'imprégna bien malgré lui de l’odeur sucrée des cheveux de l’Olympienne. Son esprit s’égara quelques instants avant qu’il songea au carreau fiché dans l’arbre : il devait la protéger.

Elen écarta doucement Isa, se plaçant entre elle et le ou les potentiels assaillants. Il dégaina à son tour son épée, flamboyante, ses sourcils froncés. Plissant les yeux, tandis qu’une lueur ténue aparaissait sur son épaule, le Chaman retroussa légèrement ses lèvres, prêt à frapper quiconque s’attaquait à la Tanière. Ou à elle.

Devant l’agitation, un contingent de Loups armés accourut, se plaçant en bon ordre, prêt à défendre leur foyer. Ils portaient des armes disparates, chacun ayant sa spécialité, mais tous arboraient cette lueur dans les yeux qui témoignait qu’ils étaient tous prêts à en découdre.

- Défier la Meute sera votre dernière erreur. Qui que vous soyez.

Mise subitement à l’abri derrière Elen, Isa se retrouva à essayer de percer les ombres des bois de son regard. Sa mana affluait dans sa tête et les mots de pouvoir des Eclats Divins vinrent effleurer ses lèvres. Elle ne permettrait pas que ce lieu, le foyer du Loup, soit menacé. Loin d’imaginer des Sauvages, elle s’attendait plutôt à voir surgir un de ces mercenaires olympiens, un Géant bestial ou un vandale nain qui faisaient si souvent la honte de l’Empire. Elle n’aurait aucun scrupule à les faire sortir, par tous les moyens, de cette clairière où hier encore des enfants elfes jouaient librement.

- Dis donc l’ancêtre, je vais t’apprendre à te faire passer pour ce que tu n’es pas !

Cette voix, il la reconnaissait entre mille et, malgré le stress du moment, fut heureux de l’entendre.

- Tizi !

Effectivement il ne s’était pas trompé, la lutine sortit d’un des fourrés avec son air des mauvais jours. Il s’attendait à toutes sortes de jurons mais au lieu de ça un autre carreau le rasa de près !
Ignorant les menace du Chamann la lutine continua d’avancer :

- Quelle drogue leur as-tu donnée pour qu’ils croient à tes boniments !

Rôde ne l’avait jamais vue aussi remontée contre lui. Il est vrai qu’il méritait d’être sermonné pour ses manquements et pour le mensonge qu’il venait tout juste de proférer mais il trouvait qu’elle en faisait un peu trop.

- Tu ne vas quand même pas te rendre coupable du meurtre d’un représentant de l’Ordre ! Ironisa le Grand Pontife. Etant persuadé qu’elle faisait référence aux propos qu’ils venaient d’échanger avec Isa, l’Olympien pria pour que la Lutine tienne sa langue; sa crédibilité en prendrait un coup si elle venait mettre en doute la véracité de ses propos.

- Comment oses-tu… La Lutine tentait tant bien que mal de recharger son arbalète, mais la corde semblait s’être bloquée. … Croire ne serait-ce qu’un seul instant qu’un vieux croûton comme toi puisse se faire passer pour le Grand Pontife ! Tu sais ce que je fais aux imposteurs qui tentent de berner mes amis ?

Visiblement il ne s’agissait pas d’un jeu... Dépassé par la tournure des événements, Rôde recula, plaçant ses mains en avant.

- Voyons... Calme-toi Tizi ! L’Olympien chercha du regard le soutien des autres membres qui venaient d’assister à la scène.

Isa était restée stupéfaite. La Lutine en guise de rôdeur sanguinaire... Son arbalète, son allure de guerrière tout à fait intraitable... Et Rôde qui perdait son air jovial de seconde en seconde...

- Elle... Elle ne vous reconnaît pas ! Fit-elle à Rôde. Puis elle cria à Tizi, pour essayer de la convaincre.C’est... C’est juste une barbe, Tizi, c’est bien Rôde ! Arrêtez de tirer avant que quelqu’un ne soit blessé !

Le Loup rengaina son arme sans pour autant se départir de son expression carnassière, gardant sa main à la portée du pommeau de l’épée. Il jaugea la Lutine qui l’avait aidé au Pilier Sud.

- Dame Tizi, l’usage des armes n’est pas autorisé en ces lieux. Je vous demande de ranger votre arbalète. Fit-il sur un ton qui ne laissait aucune place à la discussion.

Aileen avait reculé d’un bond quand le carreau était passé, soudain sur ses gardes. L’arrivée de la lutine ne l’avait pas détendue pour autant, elle l’avait vue au Pilier du Sud, en apportant les ressources, mais l’arbalète qu’elle portait actuellement n’était guère amicale...

Lindorie avait vu la lutine arriver de loin. Elle fut cependant surprise de la voir tirer sur le Grand Pontife. N’étaient-ils pas censés être amis ? Elle avait parfois du mal à suivre les intentions des gens.
Cependant, elle resta impassible devant les autres, si ce n’est une légère expression de surprise.

“Quelle calamité cette fille...”, songea Rôde. “Il n’y a qu’elle pour qu’une situation des plus calmes vire au cauchemar, ça et une bonne dose de ma poisse habituelle”.

L’Olympien ôta ses lunettes de soleil afin d’appuyer les dires d’Isa. Si elle avait besoin d’un signe distinctif pour le reconnaître, ses yeux devrait être une preuve suffisante, encore faudrait-il qu’elle soit assez proche pour les voir.

- Dé…Désolé mais là ou j’étais tous les barbiers étaient fermés ! “Rester soi-même !” C’est ce qu’essaya de faire le Grand Pontife en ironisant une seconde fois.

Maintenant qu’il ne portait aucun objet masquant son regard, Rôde ne pouvait dissimuler les cernes qu’il avait sous les yeux. Chose plutôt étonnante pour quelqu'un habitué à l’insomnie.

Aileen n’y comprenait pas grand chose de son côté. Pourquoi est-ce qu’elle disait que Rôde n’était pas lui ?... Comment elle savait qu’il était là ?
A l’instant où elle ouvrait la bouche pour demander des explications, un autre lutin surgit des buissons, tout rouge et essoufflé...



ldf Par Dalhia  le 28/02/2012 à 15:08

-At... Attends ! Tizi !! Attends-moooi !!

Le lutin s’écroula dans la poussière aux pieds des personnes présentes et, après quelques secondes, il s’y assit, lançant des regards étonnés à tout le monde.

-Ho ! Bonjour !

Sa première impression fût “ils sont tous devenus fous”, mais devant l’insistance des intervenants Tizi eut un moment d’hésitation, elle regarda avec attention le visage du Grand Pontife. Une sensation glacée la parcourait, ce n’était pas tant l’apparence de son ami qui l’effrayait mais les conséquences qu’il aurait pu y avoir si la Lutine avait loupé ses tirs.

Tuer une des personnes qu’elle chérissait était ce qui pouvait exister de pire selon elle. Une fois cette frayeur passée, la Lutine qui était arrivée à hauteur d’Elen lui jeta son arbalète sans même croiser un regard, après tout ne lui avait-il pas demandé de ne point porter d’arme ?

L’Elfe saisit l’arbalète au vol, étonné, le projectile improvisé manquant de peu son visage. Ses réflexes, accélérés par la méfiance, lui permirent d’échapper à l’humiliation. En quelque sorte. Car le petit bout de femme, au caractère bien trempé, l’ignora royalement et le snoba. Elle eut été Noble qu’il n’aurait pensé qu’à la faire écarteler, mais de l’avoir côtoyée au Pilier, il savait que la Lutine avait un excellent fond. Peut-être était-ce dû à la nature singulière de la relation qui l’unissait au Grand Pontife : une relation semblable à celle d’un frère et d’une soeur, autant qu’il puisse en juger.

Les Loups mobilisés par le chahut se dispersèrent peu à peu, à mesure que leur méfiance s’amenuisait : une Lutine seule serait facilement maîtrisée si elle décidait de passer à l’attaque une fois encore.

Le Chaman prit le temps de saluer Dalhia, d’un signe de tête, se demandant ce que les deux Lutins avaient bien pu faire entre le moment où ils avaient tous quitté le Pilier et celui-ci. Tizi lui avait-elle déjà fait de telles démonstrations de la force de son caractère ? D’après ce qu’il savait de Dalhia, celui-ci était plutôt timide et prompt à se mettre dans des situations qui le dépassait. Il lui rappelait vaguement quelqu’un... Mais il ne parvenait pas à mettre le doigt dessus. Bref, s’il avait déjà été témoin d’un tel phénomène, sans nul doute Tizi avait-elle pris l’ascendant sur lui. A moins que...

Une fois débarrassée de ce lourd fardeau, Tizi se précipita dans les bras du Grand pontife. Ce changement d’attitude était assez décontenançant pour celui qui n’y était pas habitué. Rôde, soulagé, ne pipa mot quand cette dernière lui assena un coup de pied dans le bas du ventre. Tous deux en connaissait les raisons, il était donc inutile de s’étaler sur le sujet.

- Mon dieu ! s’exclama la lutine, Comparée à vous, mamie Isandre ressemble à une jeune fille !

L’olympien venait de se prendre une seconde claque. Son visage avait-il changé à ce point ? Pour en avoir le cœur net, Rôde tenta d’apercevoir son reflet dans la monture de ses lunettes, mais la Lutine ne lui laissa pas le temps, elle était assez excitée à l’idée de lui présenter son nouvel ami.

- Voici Dalhia ! Un fantastique dessinateur La lutine brandit le dessin qu’il avait réalisé pour elle.

L’Olympien fut stupéfait, il salua le Lutin et le félicita pour son travail puis se tourna vers Tizi !

- Tu as raison, il a du talent, et en plus une formidable imagination ! Il fallait bien ça pour réussir à te dessiner de la sorte… Petit monstre !

Étrangement la Lutine se contenta de récupérer le dessin sans même tenter de porter un autre coup.

- Peut-être mais lui il ne dessine pas que des objets inertes ! Et en plus il sait se montrer gentil… Contrairement à certains !

Rôde esquissa un sourire puis s’agenouilla près de Dalhia.

- Votre tête me dit quelques chose, ne nous sommes-nous pas rencontrés quelque part ?

- Je... Je je sais pas... Bredouilla le lutin sans trop comprendre ce qu’on lui voulait...

Il n’osait pas trop regarder Rôde dans les yeux, alors il se contentait de fixer le sol. Tizi lui avait montré son dessin... Il avait dit que c’était joli, en plus, alors, il était content. Mais la question le gênait un peu, si ils s’étaient déjà rencontrés il y avait de fortes chances qu’il ait tout oublié... Par contre, il n’avait oublié ni Elen - qui lui faisait quand même encore un peu peur - ni Isa, ni Tizi ! Et en plus, Tizi avait dit qu’il était gentil ! Il afficha un grand sourire un peu niais.

- Par contre, je connais Tizi ! Déclara-t-il à Rôde, comme s’il avait pu passer à côté de la chose...



-Dalhia-
Comme un dahlia sauf que ça s'écrit pas pareil.

olymp Par Rôde-la-Nuit  le 29/02/2012 à 01:09

Devant cet air benêt, l’Olympien se rappela du lieu ou il avait croisé le lutin :

- Mais oui, je m’en souviens ! Vous êtes le Lutin aux lucioles ! Nous nous sommes croisés sur la grande assemblée, vous jouiez avec un morceau de cristal.

- Comment veux-tu qu’il te reconnaisse avec ta dégaine, tu fais même peur à voir ! Rétorqua Tizi.

Rôde vérifia son reflet dans ses verres miroirs...

- Nom de Zeus !

Le Grand Pontife inclina les lunettes afin d’être sûr que l’image qu’elle reflétait était bien la sienne.

- Effectivement je comprends mieux vos réactions, encore heureux que je sois venu sous bonne escorte sinon certains des vôtres aurait sûrement mal réagi. Y’a-t-il un endroit ou je pourrais me refaire une petite jeunesse ?
- Certainement, Grand Pontife. Le Chaman se tourna vers un Loup demeuré là après l’incident. Evonis, veux-tu conduire notre hôtes aux bains pour qu’il puisse se rafraîchir ?

Dalhia les regardait parler d’un air ahuri, ne comprenant pas trop quel était le problème avec les lunettes de l’Olympien... Elles n’avaient pas l’air rayées, pourtant. Tout ce qu’il avait compris, c’est qu’il parlait de cristal. C’était ses jolis cailloux, sans aucun doute. Il ne les avait pas perdus d’ailleurs, se dit il, plongeant la main dans sa poche pour en sentir la présence rassurante.

Evonis hocha la tête en réponse à son Chaman et proposa au dignitaire olympien de le suivre à l’intérieur de la Tanière pour lui fournir le nécessaire de rasage.

Le Grand Pontife s’inclina en signe de reconnaissance puis, lorsqu’il qu’il arriva a hauteur du Chaman, tapota l’arbalète que ce dernier tenait machinalement.

- Au fait, joli réflexe !
- Oh... Euh... Merci... fit-il, surpris.

Il déposa l’objet à terre. La Lutine voudrait sans doute la récupérer, plus tard. Peut-être même immédiatement, puisque Rôde se rendait dans la Tanière avec Evonis.

Lindorie observa toute la scène sans vraiment y être habituée. Elle n’avait jamais vraiment eu autant “d’amis” rassemblés au même endroit. Les Faucons étaient connus pour vivre seuls, et elle-même avait rarement été en présence d’un si grand nombre de personnes proches. Comme quoi la fin du monde pouvait avoir ses bons côtés. Mais elle ne saurait dire si le comportement de la Lutine envers le Grand Pontife était normal. Parfois les gens ont des réactions étranges. Elle n’osa parler et interrompre leurs retrouvailles.

Aileen lança un regard compatissant à Lindorie, sentant qu’elle avait un peu de mal à comprendre ce qu’il se passait vraiment, elle aussi. La Cerf se contentait de suivre les échanges, silencieuse, essayant de saisir les liens qui reliaient tout ce monde les uns aux autres. Au moins le problème de l’arbalète avait été résolu et... Hé bien, Tizi continuait à frapper Rôde mais ça n’avait pas l’air si méchant que ça ! Songea-t-elle avec un sourire. Elle ne pouvait s’empêcher de fixer Dalhia sans rien dire, attendant ses réactions face à Tizi. Il avait l’air complètement perdu, le pauvre !

Elle jetait aussi des coups d’oeil à Elen de temps en temps, se remémorant la conversation qu’ils avaient eu un peu plus tôt... Qu’allait-il faire, maintenant ?

Voyant Elen déposer à terre l’arbalète qu’il tenait dans les mains, La Lutine cessa ses enfantillages.

- C’est vous qui l’aviez, Je me demandais ce que j’en avais fait !

La Lutine courut récupérer son bien.

- Merci de l’avoir retrouvée, Grand….. ”Grande asperge” c’est ce qu’elle allait dire, mais par chance elle s’était rendu compte de son erreur, le problème était maintenant de finir sa phrase.



La lutine n’arrivait pas à mettre un nom sur ce visage, le connaissait-elle vraiment, elle commençait à en douter. Plus elle cherchait et plus le mot asperge lui revenait en tête.



“Machinchose, Machibousouk, Manitou….” A défaut ce dernier mot pourrait convenir, elle s’apprêtait même à le formuler.

… … Ma …. Chaman !

Elle venait de sortir le mot d’une traite, comme si elle avait peur qu’il s’échappe de son esprit.

Il s’était bien passé une minute, entre le début de sa phrase et la formulation de son dernier mot, mais Tizi était heureuse et affichait un large sourire puis retourna auprès de Dalhia.

Un regard extérieur pourrait croire à de la moquerie et de l’irrespect, il fallait la connaître un peu pour se rendre compte que c’était dans son tempérament. Contrairement à l’image qu’elle pouvait donner, elle appréciait bien cet elfe aux grands airs, c’est d’ailleurs pour cette raison qu’elle lui avait donné ce surnom de « grande asperge », mais il aurait été déplacé de le nommer ainsi, sans compter qu’il se connaissait à peine.



Ne pouvant fortifier la justice, on a justifié la force

el Par Elen  le 29/02/2012 à 19:38

Le Chaman hocha vaguement la tête à l’attention de Tizi, l’air perdu dans ses pensées. S’il avait contacté Dalhi, et que celui-ci était venu jusqu’ici avec la Lutine, toutes les conditions étaient réunies pour qu’elle les accompagne elle aussi. Après tout... Même avant l’arrivée des deux petits êtres au demeurant forts sympatiques, le Chaman savait qu’il pouvait renoncer à passer des instants en privé avec l’Olympienne. Sans compter qu’il faudrait loger Rôde. Bien entendu, dans la pratique, cela ne le gênait pas. L’Olympien lui inspirait relativement plus confiance que la plupart des autres citoyens de Lardanium : il avait témoigné d’une sorte de droiture durant l’affaire des Piliers à laquelle Elen était sensible. Et il avait encore du temps devant lui, selon les estimations d’Isa.

Il sentit une main qui se posait doucement à sa taille, l’arrachant à sa réflexion :

- Tout va bien Elen ?

Isa avait à peine murmuré pour lui seul. La situation avait été tendue, un instant bref et intense où le Saïka du Loup s’était légèrement illuminé en suscitant l’inquiétude de la jeune femme.

Le Loup avait senti comme un frisson lui parcourir la colonne vertébrale à ce doux contact. Des pensées folIes traversèrent son esprit : il avait parfaitement reconnu la propriétaire de cette main. Et si... Chassant de son esprit de telles élucubrations, il fit volte-face, pour adresser un sourire à l’Olympienne.

- Tout va bien. Et toi ? répondit-il plus fort.
- Notre amie Lutine a soigné son entrée, indéniablement. Dit la jeune femme en guise de réponse, esquissant un sourire. La journée commence fort !
- Effectivement. Peut-être que Dame Tizi nous accompagnera. Cela te permettra de passer du temps avec des amis tout en restant en notre compagnie. Qu’en dis-tu ?
- C’est parfait ! Puis plus bas : Je ne voulais pas te forcer la main tout à l’heure. C’est juste que... Je me suis laissée emporter, c’était une si bonne surprise de revoir Rôde ! Ca ne te dérange pas au moins ?
”Bien sur que ça me dérange !
- Non, non. L’important, c’est de passer du temps ensemble...
“...toi et moi.”


Malgré le sourire que le Loup affichait, prononcer ces mots avait quelque chose de terriblement gênant. Comme une trahison envers lui-même. Mais il n’entrevoyait aucune autre solution. Bientôt Isa s’envolerait, comme une colombe, vers la liberté, loin de la Tanière. Et il n’avait rien d’autre à faire que de profiter de chacun des instants que Luwö lui offrait en sa compagnie.

Loin des pensées torturées du Loup, Isa hocha simplement la tête, rassurée qu’Elen ne lui en veuille apparemment pas.

- Ha bon ? Tizi elle va rester ? fit une petite voix pleine d’espoir juste à côté d’Isa...
- Seulement si tu le veux bien, Dalhia !
- Ho !! Bien sûr !! Je veux bien qu’elle vienne moi ! Elle est gentille ! Répondit-il, sur le ton le plus sérieux du monde
- Dalhia, ça me fait plaisir de te revoir. Et je vais sûrement avoir besoin de toi encore aujourd’hui !
- Moi aussi je suis content de vous revoir ! Et puis de vous aider aussi ! Il sautilla sur place.
- Dame Tizi, fit le Loup s’adressant à la Lutine, nous accompagnerez-vous ? Messire Rôde a d’ores et déjà accepté. Je comptais leur faire découvrir, à lui, Dame Cestia et l’Intendante Aileen, un lieu méconnu de la Forêt des Cendres. Et, par la suite, de les conduire à la Rivière Vive pour une baignade pendant que la chaleur nous le permet encore. Qu’en dites-vous ?

Tizi était très touchée par les propos du lutin, ce qui la rendait encore plus triste.
- Oh ce serait avec plaisir mais, comme je le disais à Dalhia...

La Lutine s’interrompit, son teint devint tout pâle. Tizi, figée sur place, toisait le moindre recoin de la forêt.

- Holala…

Elle passa nerveusement la main dans ses cheveux et en fit même tomber son chapeau qui s’éclata en un amas de feuilles. Finalement la lutine se mit en mouvement, ratissant le moindre buisson.

- Haaaa ce n’est pas vrai, ce n’est pas possible ! Oui sont-ils passés !

Une voix éloignée se fit entendre, c’était celle du Grand Pontife qui, tout en continuant son chemin, s’était aperçu du manège de la Lutine.

- Je les ai congédiés... Tandis que tu te la coulais douce avec ton ami ! Tu ne pensais quand même pas que je serais resté sans rien faire. D’ailleurs ils te remercient, ils ont passé un agréable moment en ta compagnie.

Rôde faisait plus référence aux ingénieurs humains qu’à leurs confrères olympiens et la lutine s’en doutait bien. La petite boule de nersf retourna près d’Elen et sauta à pieds joints les mains dans le dos telle un planton au garde-à-vous.

- C’est d’accord ! Je serais ravie de découvrir les merveilles dont m’a parlé Dalhia. Elle fit un petit clin d’œil au lutin.

Dalhia lui répondit simplement par un sourire des plus radieux. Il n’avait même pas remarqué l’instant de panique qui avait précédé l’annonce du départ des ingénieurs.



Elen, EdL
Chaman du clan du Loup au conseil des Lunes
Responsable de l'Éclat des Lunes

Par Google  

ldf Par Dalhia  le 01/03/2012 à 13:44

Aileen avait presque sursauté quand Elen avait prononcé son nom. Elle avait fait tout son possible pour rester discrète jusque là, espérant presque qu’on l’oublie...

Visiblement, le groupe prévu au départ par Elen allait s’agrandissant. Ça devait probablement le contrarier, s’il avait prévu de parler avec Isa... Elle lança un regard interrogateur au Loup. Elle-même se sentait un petit plus tendue qu’auparavant, elle ne savait pas vraiment pourquoi. Enfin, si, elle savait. L’affaire de l’arbalète, premièrement, n’avait pas été sans inquiéter tout le monde. Et puis Rôde, aussi. A voir un autre olympien ici, à la Tanière, au coeur même de la Forêt des Cendres, elle ne pouvait s’empêcher de ressasser certains souvenirs... Il ne lui restait plus qu’à se répéter en boucle que Rôde n’avait rien à voir avec Anastase, en espérant que ça finisse par rentrer. Mais ce genre de procédé avait plutôt tendance à avoir l’effet inverse que celui escompté... Elle lâcha finalement un long soupir durant lequel elle chassa toutes ces idées noires de sa tête. Cela dit... Elle n’était pas non plus décidée à reprendre la parole !

Quand à Lindorie, elle se demandait quoi faire. Elle n’était pas stupide, elle sentait qu’il y avait quelque chose entre Elen et Dame Isa, et elle ne savait pas si elle devait tenter de les laisser seuls tous les deux. Elle attendrait qu’une occasion se présente pour les laisser tous les deux alors.

Il avait bien fallu environ trois quart d’heure pour que le Grand pontife soit enfin présentable et qu’il daigne faire acte de sa présence.

Les cernes et les rides étaient toujours là mais son visage semblait s’être radouci, une délicate odeur se dégageait de ses vêtements. Ce n’était pas ceux qu’il portait d’habitude, les siens avaient trop souffert du fait des fréquents nettoyages dans l’eau glacée. Par chance son somptueux manteau qu’il affectionnait n’était pas trop abîmé, Evonis l’avait même rassuré en disant qu’il serait comme neuf.

L’Olympien sortit sa bourse afin de le dédommager pour les frais engendrés ainsi que du dérangement. Evonis rassura l’Olympien. Ici, contrairement à ceux de la ville, les choses triviales pouvaient être payées par une simple gratitude. L’argent ne servait à rien. Surtout pas pour un service aussi minime que celui-ci.

- Ah ! Vous voilà comme neuf ! Lança Isa en se moquant gentiment de Rôde. L’Etoile d’Abondance n’a plus à avoir peur que vous effrayiez nos clients !

Rôde ne put s’empêcher de rire à la plaisanterie d’Isa.

Des clients, il n’y en a pas des masse, ça n’aurait pas été une grande perte !

Sur le coup Rôde avait trouvé cette phrase marrante, mais elle était trop criante de vérité et il ne voulait pas mettre mal à l’aise L’Olympienne, aussi il préféra ne rien ajouter d’autre !

Elen, voyant que tout le monde était là et que tous semblaient disposés à partager la journée, s’assura qu’il avait bien dans son baluchon les encas qu’il avait préparé pour Aileen, Isa et lui, auxquels il avait fait ajouter d’autres mets identiques par Evonis pour sustenter les nouveaux arrivants.

Lindorie n’avait guère besoin de se préparer, étant constamment en voyage elle savait où trouver tout ce dont elle avait besoin et son sac contenait tout le reste. Ce qui ne semblait pas être le cas du Grand Pontife vu la vitesse “prodigieuse” avec laquelle il se prépara !

- Vous êtes prêts ? Alors allons y. Fit-il, se lançant en direction du sud à un pas relativement vif à l’extérieur de la Clairère des Ombres Cendrées, sur un sentier à peine visible. - Ce n’est pas bien loin. Mais il nous faut être à destination avant que la matinée ne soit trop avancée. Vous comprendez pourquoi.

- Ha ! Je commençais presque à m’impatienter ! Lança la Cerf avec humour. Puis elle se tourna un cours instant vers Isa, lui adressant quelques mots accompagnés d’un clin d’oeil avant de partir à la poursuite d’Elen sans même attendre de réponse. Tu vois ? Y avait pas besoin d’avoir peur d’être en retard !

- En effet ! Mais c’eut été dommage de rater ces émotions fortes ! Dit-elle avec un coup d’oeil à la Lutine.

- Je me demande juste comment la politique olympienne peut fonctionner correctement s’il vous faut trois quarts d’heure pour simplement se raser. Lança la Faucon sur le ton de l’humour. Un peu plus et on aurait attendu jusque demain matin !

- Et bien... La première des qualités doit être la patience, j’imagine.

”Simplement se raser ? S‘ils savaient !”entre la barbe, les cheveux le bain et le nettoyage de son armure, il y avait beaucoup à faire.

- Il n’y avait pas d’outil assez solide pour arriver à bout de ma barbe ! Evonis a dû faire appel à un forgeron, rétorqua le Grand Pontife en essayant d’être le plus sérieux et crédible possible !

Isa emboîta le pas à Elen et essaya de suivre son rythme soutenu malgré les racines et les petits fourrés qui encombraient l’étroit sentier.

L’Olympienne semblait avoir un peu de mal à se déplacer dans la forêt. Lindorie se demanda alors à quoi ressemblait les grandes allées de Lardanium. Les rues devaient être dégagées de la moindre poussière. Tandis qu’ici la nature poursuivait presque librement sa route.

Pour mieux suivre Elen et pour ne pas gêner le passages des autres, Lindorie grimpa dans un arbre et le suivit depuis le haut des branches. C’est comme ça que les faucons se déplacaient quand ils traquaient une cible, ils pouvaient ainsi être rapides, discrets, et efficaces. Et surtout, ils aimaient être en hauteur.

Jetant un coup d’oeil par dessus son épaule pour voir si tout le monde suivait bien, il s’aperçut que son allure ne convenait pas à Isa. Tizi et Dalhia éprouvaient-ils les mêmes difficultés ? Il stoppa un instant, et proposa, tout bas à l’Olympienne :

- Veux-tu que je te porte sur mon dos ?

- Nonon ! Ne t’inquiète pas, je suis ! Répondit-elle en haussant un sourcil.

- Ça ne me gêne pas, tu sais ? Fit-il, toujours aussi bas, avec le sourire.

- Humpf...

La jeune femme regarda derrière elle. Elle n’avait quand même pas l’impression d’aller si lentement au point de gêner tout le monde ! La trouvait-il donc impotente ? Il ne manquait plus qu’il lui propose une canne, comme sa grand-mère !

- Ca ira, Elen. Redit-elle un peu sèchement.

- Soit. Aileen ? Proposa-t-il, diplomatiquement à la Cerf, espérant que Isa comprenne qu’il n’avait pas voulu l’insulter par sa proposition.

- Je... Euh, oui ?

- Si tu portes le déjeuner, je te porte !

- Hum... La Cerf fit semblant de réfléchir un instant. - Vendu !

Le Loup lui jeta le sac contenant la nourriture, dont elle se saisit habilement en sautant sur son dos. Elen repartit d’un pas vif, soutenant Aileen, et évitant les branches basses. Tout en avançant, retrouvant une part de lui même qu’il avait trop longtemps mise de côté, il cria :

- Yaaaaaaaa !

Puis il sauta hors du sentier, courant à droite à gauche, retraversant le chemin de temps à autre pour que ceux qui suivaient le sentier puissent connaître la direction à prendre. De toute façon, Lindorie savait exactement où ils se rendaient. Et cela l’amusait de chahuter un peu sa cavalière improvisée. L’enthousiasme d’Elen était partagé et bien vite Aileen aussi se mit à crier n’importe quoi alors qu’elle peinait à éviter certaines branches. Isa ratait quelque chose !



-Dalhia-
Comme un dahlia sauf que ça s'écrit pas pareil.

olymp Par Isa Cestia  le 01/03/2012 à 14:02

L’Olympienne continua finalement à son rythme, apercevant Elen qui courait comme un petit fou et secouait sa cavalière. D’un certain côté, elle était heureuse d’avoir échappé à ça. D’un autre, elle allait passer pour une rabat-joie... Elle expédia quelques cailloux du bout de sa bottine, se retint d’hausser les épaules et vérifia si le reste du groupe avançait, en particulier les Lutins.
Rôde arriva péniblement à la hauteur d’Isa, il faut dire que le grand pontife était préoccupé a ne pas salir ses nouveaux vêtements.

- Et on dit de Tizi, soupira Rôde d’un air amusé.
- De vrais gamins vous voulez dire ! Son air dépité s’estompait et elle finit par sourire. Cela lui plaisait de voir Elen s’amuser, c’était si rare. Qu’il en profite donc !

Les fourrés et les hautes herbes se mirent à bouger rapidement, suivant de près les mouvements du Chaman. Une bête ?… Non simplement Tizi qui avait emboîté le pas. Elle avait l’habitude des forêts et ses petite jambes battaient la terre à toute vitesse.

- Alors Grande…. ….. …..Chaman…. Décidément il était moins une, il fallait vraiment qu’elle arrête avec se surnom ...C’est tout ce que vous avez !

A l’arrière, Dalhia ne comprenait pas trop ce qu’il se passait... Tout le monde s’était arrêté tout d’un coup sans qu’il sache pourquoi et puis on était reparti sans crier gare... Par contre, c’était Elen qui criait et il portait Aileen -c’était ça son nom- sur son dos. Ça avait l’air marrant ! Il accéléra le pas et se mit à leur courir après.

- A... Attendez moi !!

Aileen remarqua le manège du lutin et, entre deux éclats de rire, se pencha en avant vers Elen.

- Tu veux un passager supplémentaire ?
- Pourquoi pas ? fit-il, en haussant les épaules.

Une brève injonction d’Aileen et le lutin se retrouva à son tour sur le dos du Chaman, s’accrochant tant bien que mal pour ne pas tomber. Il n’était pas vraiment habitué à voir la forêt d’une telle hauteur... Mais c’était marrant !

Le Chaman tangua dangereusement lorsque Dalhia rejoignit Aileen, mais il reprit sa course, tantôt chancelant, tantôt sautillant par dessus une racine. Bientôt, l’inévitable arriva : il trébucha sur une grosse racine à côté du sentier et s’étalla de tout son long sur celui-ci, entrainant Aileen et l’infortuné Lutin dans sa chute. Ceux-ci furent confortablement amortis par le Chaman lui-même...

A terre, Aileen ne bougeait plus, secouée par un rire incontrôlable. Par chance, elle ne s’était pas fait mal en tombant mais son amour propre en avait prit un léger, coup, lui... elle releva la tête, regardant autour d’elle pour voir ce qu’étaient devenus ses deux compagnons.

Un éclat de rire émergerga du tapis de feuilles mortes après quelques instants de silence. Le Chaman se releva, hilare, le visage maculé de boue. Peinant à reprendre son sérieux, il aida Dalhia à se remettre sur pied.

Dalhia semblait ne pas trop comprendre ce qu’il s’était passé mais les rires d’Aileen et Elen semblaient égayer aussi son visage plein de terre et de morceaux de feuilles. Il accepta l’aide du Chaman et tangua un peu avant de retrouver parfaitement l’équilibre.

- Nous sommes presque arrivés. annonça-t-il, des larmes de joie perlant encore au coin de ses yeux.

- Ha, j’espère bien ! Parce que si ça continue comme ça, on va pas arriver vivants ! Ajouta difficilement Aileen alors qu’elle tentait de reprendre son souffle.

Avec l’hilarité générale, Isa n’eut pas le temps de s’inquiéter mais elle pouvait toujours se moquer un peu.

- On pourrait écrire quelque chose avec ça, une histoire de lièvre et de tortue peut-être ? Qu’en pensez-vous, Rôde ? Puis à Elen : Tu ne préfères pas qu’on aille à la rivière d’abord, que tu te débarbouilles le museau ?
- Oh non, non. D’un revers de manche, il s’essuya le visage. Sinon nous allons arriver trop tard.
- Ca fait plus “naturel” les traces de terre ! Ajouta Aileen d’un air vaguement moqueur.
- Effectivement Isa, on pourrait même en conclure que “rien ne sert de courir, il faut partir à l’heure”.
- Ah ! En voilà une belle chute ! Dit-elle en se mettant à rire.

Elen la rejoignit dans son rire, appréciant l’humour de l’Olympienne.

- De quelle chute vous voulez parler, car les deux se valent ! relança Rôde en riant.
- J’aurai un petit faible pour la plus spectaculaire.

Elle lança un regard à Elen pour le désigner vainqueur. Son regard néanmoins glissa sur son bras bandé. Elle espéra que sa blessure ne soit pas aggravée dans la chute.

- Je partage votre avis, tout ce petit monde par terre, ça fait un joli tableau !



el Par Elen  le 01/03/2012 à 20:05

- Bien, bien... Nous y sommes ! C’est juste là, dans cette zone plus clairsemée de la forêt, indiqua le Chaman.

L’endroit comportait une colline de faible hauteur, surmontée de petits arbustes. La zone semblait plus lumineuse que les alentours : en vérité, moins d’arbres poussaient ici. Et un trou béant déchirait la colline. Sans hésitation, le Chaman s’en rapprocha.

- Par ici !

En s’approchant ils purent constater que la caverne, faiblement éclairée, était plus vaste qu’il n’y paraissait au premier abord : elle s’enfonçait en une pente douce et régulière vers les profondeurs. Quelque chose au loin semblait luire légèrement.

- Qu’est-ce que c’est..? Demanda Aileen à voix basse, curieuse.
- Tu verras ! Ça ne devrait pas tarder. Nous sommes arrivés à l’heure.

Il enjoignit le groupe de le suivre d’une trentaine de pas dans la caverne. Le Chaman devait se pencher légèrement pour éviter de se cogner au plafond mais le reste du groupe ne devrait pas avoir le moindre problème à parcourir la galerie, à part Rôde peut-être par endroit.

Celui-ci pestait intérieurement, ”Une caverne, ils ne pouvaient pas faire ça en extérieur !” Lui qui venait tout juste de passer chez le coiffeur !

- A l’heure pour le déjeuner des ours ? Demanda Isa, imaginant toutes sortes de grosses créatures pleines de griffes tapies dans tous les recoins de la grotte.
- Mais non ! Se moqua Elen.

Le Chaman se retourna, observa l’entrée, puis lança :

- Ça commence !

Les premiers rayons de lumière favorisés par l’angle particulier de l’entrée pénétrèrent profondément dans la cavité, éclairant le fond. Et Aileen eut sa réponse : des milliers de cristaux gigantesques réfléchirent la lumière et la réfractèrent dans toutes les directions, éclairant d’autres cristaux plus profondément dans la galerie. Colossaux, c’était le seul mot pour les décrire.
Ils traversaient la caverne de part en part, blancs, purs. Le réseau qu’ils formaient interdisait un passage aisé vers les profondeurs de la cavités. Mais Elen n’était pas venu pour leur faire visiter le fond de la caverne : il souhaitait juste leur montrer le phénomène journalier durant lequel tout s’illuminait.



- Oh ! C’est magnifique ! Comment...

La question mourut sur les lèvres d’Isa. Elle n’avait pas besoin de comprendre. Juste admirer cette splendeur éphémère. Dommage que Dalhia, malgré tout son talent, ne puisse pas retranscrire ces effets de lumière ! Instinctivement, elle s’approcha d’Elen et passa son bras autour du sien.

Le lutin était d’ailleurs complètement abasourdi par le spectacle, les yeux grands ouverts, fasciné. Même ses cailloux, ses cristaux à lui n’étaient pas aussi chouettes... Il était peut être même un peu jaloux qu’Elen connaisse un endroit pareil et pas lui.

Lindorie était arrivée peu avant les autres et avait assisté de loin à leurs péripéties. Elle s’était perchée en haut d’un des plus gros cristaux, dans un coin vers le fond de la grotte. De là elle voyait leurs expressions, ce qui eut pour effet de la faire bien rire. Il est vrai que la première fois les cristaux sont toujours impressionnants.

Elen sentit sa respiration s’arrêter lorsqu’il perçut l’Olympienne si proche de lui. Il chercha son regard mais elle semblait trop prise par le spectacle. Voir l’éclat d’admiration briller dans ses yeux suffit à faire de lui le Loup le plus heureux d’Olympia. Il se focalisa à son tour dans la contemplation de la caverne, pour éviter d’être absorbé par le spectacle de la radieuse joie de l’Olympienne.

Rôde, passant sa main dans ses cheveux, regarda avec émerveillement le jeu de lumière et bouscula Aileen par inadvertance. Par réflexe, l’Olympien rattrapa l’Elfe par l’épaule afin d’éviter qu’elle ne chute.

- Oh excusez-moi !

Il retira sa main presque immédiatement. C’était trop tôt pour engager la conversation; de plus il ne savait pas vraiment comment aborder la chose. Voudrait-elle seulement en parler, déjà qu’il avait l’impression qu’elle le fuyait… Tout ça était très compliqué !

- Pas de problème... Lança-t-elle à Rôde avec un léger sourire, prenant soin de ne pas croiser le regard de l’Olympien, avant de reporter à nouveau son attention sur les cristaux.

Elen avait vraiment eu une bonne idée. Elle n’avait jamais vu l’endroit mais il était magnifique. Tout le monde semblait subjugué... Même Isa, qui s’était bien rapproché d’Elen, nota-t-elle dans un coin de sa tête.

Tizi se tourna vers Dalhia et lui chuchota :

- Ça ferait une excellente toile, penses-tu que tu pourrais reproduire tout ça ?
- Je sais pas... Répondit-il, hésitant. Je veux dire, je sais pas si j’arriverais à refaire ça bien...

Il avait beau savoir se débrouiller avec des crayons, il doutait d’être capable de reproduire les innombrables jeux de lumière qu’ils pouvaient voir.

- Dis ? J’peux... J’peux vous dessiner avec la caverne ? J’veux d-dire... Avec les c... Cristaux... Il recommençait à rougir et à bégayer, comme dans la caverne du pilier...

Pourquoi voulait-il se compliquer la tâche, dessiner les cristaux était déjà assez difficile en soi.

- C’est à dire que je ne voudrais pas vous donner d’avantage de difficulté... Et puis il ne faut pas vous sentir obligé...
- Ho non ! Ca me d-d-d...d-dérange p.... Pas ! Ca me fait p-p... Plaisir d’avoir une jolie... Un... Joli modèle... Comme v...Vous ! Comme pour appuyer ses propos, il farfouilla dans ses affaires et en tira de quoi dessiner.

”Décidément ce lutin n’était pas avare en compliments”, se disait-elle. ”S’efforçait-il d’être toujours poli avec ses hôtes, d’un coté il semblait bien apprécier Isa également, ça devait être dans sa nature d’être ainsi ! “

- Si vous y tenez !
Répondit la lutine un peu tremblante.

Elle tenta de se positionner de manière à ne gêner personne, tout en espérant que cela convienne au lutin. Il avait réalisé un si beau dessin la première fois qu’elle ne voulait pas qu’il échoue par sa faute.
Dalhia affichait un sourire radieux en attendant que Tizi se prépare. Il se mit ensuite au travail, concentré, faisant de son mieux pour retranscrire toute la majesté des cristaux et des lueurs fantasmagoriques qu’ils projetaient tout autour. Et au milieu, Tizi, qui se tenait là, semblait un peu gênée, comme une petite fée qu’ils seraient venus déranger dans son petit coin de paradis.



Elen, EdL
Chaman du clan du Loup au conseil des Lunes
Responsable de l'Éclat des Lunes

el Par Lindorie Eluanella  le 06/03/2012 à 17:57

Les milliers de couleurs continuaient sans fin de luire et de se répandre, arcs-en-ciel miroitants reflétant la puissance et la majesté des Titans. Le temps aurait pu s’arrêter là que personne ne s’en serait tendu compte. Le bleu de l’océan se noyait dans le pourpre des mers, le vert des cimes atteignait l’opale des cieux, l’ambre des titans miroitait dans un ballet dansant avec la pureté des éternels cristaux de nacre. Chaque étincelle de cette lumière éphémère se reflétait dans les yeux de la Faucon, la plongeant dans les limbes de sa mémoire, lui remémorant d’antiques souvenirs et des choses que seuls ceux d’un autre temps pouvaient encore se rappeler.

Ceux qui regardèrent Lindorie à cet instant la virent alors, telle une statue antique, immobile, au regard profond et remplie de sagesse, loin de l’image de la jeune elfe insouciante qu’elle voulait donner. Sous l’effet de cet océan d’arcs-en-ciel, les marques de son âge avancé devenaient de plus en plus visible mais la rendait terriblement belle : ses cheveux tels les abysses mortelles de la haute mer, et ses yeux d’un bleu aussi profond que la nuit qui s’étend sur le désert.

Qui pouvait bien encore se soucier de ce qui se passerait ensuite devant la beauté de tout cela ? La vie est si éphémère, qu’ils en profitent.

- Nai Eru lye Manata

Lindorie chuchota cette bénédiction dans l’ancien langage des Faucons en direction d’Isa et Elen. Et envers les autres qui eux aussi avaient traversé de rudes épreuves. Elle n’était pas sûre de sa puissance - ce n’était que des mots - mais elle savait que l’ancien elfique avait certains pouvoirs. Dommage qu’en six cents ans tout le monde l’ait oublié...

Le spectacle ne durait pas plus d’une trentaine de minutes généralement car les Titans n’interrompaient malheureusement jamais leur course dans les cieux pour laisser le loisir aux admirateurs des cristaux d’en contempler la beauté. La lumière faiblit, graduellement. Puis la grotte retrouva son obscurité habituelle qui arracha définitivement le groupe à leur contemplation.

- Ça t’a plu ? Murmura-t-il à Isa, toujours auprès de lui.

- C’était fabuleux, Elen dit-elle aussi bas, comme si le lieu avait acquis, après un tel spectacle, une aura sacrée qu’il ne fallait pas troubler. Tu as le don de trouver de quoi impressionner le plus blasé des Terres Connues.

- Et je te crois aussi excellent public... Ajouta-t-il, sur un ton équivalent. Tu vois ? Il y a beaucoup de choses merveilleuses en forêt des cendres. “Surtout depuis que tu es là.”

- J’espère avoir le temps d’en voir le maximum. Et puis en terme de public, j’ai des prédispositions pour être toujours surprise, ça a ses avantages.

Elle leva ses yeux vers Elen et lui sourit. C’était si improbable de parler de ça aussi sereinement avec quelqu’un qu’elle aurait voulu que ce moment dure toujours. Mais la balade allait se poursuivre, la Rivière Vive les attendait.

- Toutes ces choses que tu as vues, je pourrais te les remontrer quand tu le souhaiteras. Tu n’auras qu’à me le demander. dit-il tout bas, le sourire aux lèvres, fixant Isa droit dans ses prunelles qui réfléchissaient le jour en provenance de l’extérieur.

Finalement, il se fit violence pour s’arracher à la contemplation des yeux de l’Olympienne, et pour s’adresser au reste du groupe, sans pour autant se séparer d’elle :

- Alors ? Qu’en dites-vous ?

- Mmm !

Rôde sembla émerger d’un profond coma. Etait-ce une de ses rêveries habituelles ou bien la splendeur des lieux qui l’avait subjugué à ce point ? Toujours est-il que l’Olympien se retourna vers Elen l’air absent.

- Ha ! … Oui ! Fantastique, je n’avais jamais rien vu de tel ! Vous avez d’autres surprises de ce genre ?

- Qui peut le dire ? La Forêt des Cendres reste mystérieuse, même pour moi.

- Est-ce que cette grotte a un nom ? L’interrogea Aileen alors qu’elle s’approchait de quelques pas du fond de la caverne.

- Aucune idée. A ma connaissance, à part moi, seule Lindorie a découvert cet endroit.

- C’est étrange... Ça n’est pourtant pas si loin de la Tanière...

- Tu sais, la caverne ne s’illumine qu’une fois par jour. Et le moment où cela se produit change avec les saisons. Il faut vraiment être là au bon moment pour voir ce qui se cache ici.

- Ha, vraiment ? Heureusement que tu savais quand ça allait arriver, alors !Aileen se retourna vers lui avec un sourire et se dirigea à pas lents vers l’entrée de la grotte.

- Je ne sais pas si ça peut t’aider Elen, mais nous l’appelions autrefois Calacirya. Ça se traduirait par passage de lumière en olympien.
Maintenant que la lumière était repartie c’était une voix qui provenait du haut de sa tête qui lui répondit. Décidément elle ne descendrait pas de suite...

- Lilen leth, donc, en Loup Ancien. Fit-il, pensif, ne se souvenant d’aucune référence à ce propos dans les ouvrages Loups. Je préfère la sonorité du langage de ton clan. Désormais je pourrais mettre un nom sur cet endroit !

-Ce serait un honneur pour mon clan, si un endroit de la forêt portait à nouveau un nom de notre langue. Elle était finalement redescendue de son perchoir pour arriver au niveau du groupe. Je crois que si ça t’intéresse j’ai plusieurs ouvrages qui parlent de la forêt et de ses différents lieux. Malheureusement ils sont écrits en notre langue. Je te traduirais ceux qui t’intéressent.

- Bien sûr, Lindorie. Nous avons de nombreux ouvrages de ce genre dans la bibliothèque du clan. Mais j’avoue qu’étant le seul Loup à connaître cet endroit, je ne crois pas que nous sachions tout ce que renferme notre magnifique forêt. Ah ! Et comme tu le sais, la bibliothèque t’es toute autant ouverte. Certains livres sont en Loup Ancien, mais je t’en ferai aussi la traduction.

Ce serait un honneur. J’ai déjà lu de nombreux livres mais j’espère encore découvrir de nouvelles choses ! On n’en sait jamais assez !

Alors ? C’est quoi la suite du programme ? Lança Aileen lorsqu’ils eurent terminé.

- La baignade ? Je pense que cela nous changera de la politique, des manoeuvres et des Piliers...

- Ouais, sans doute ! En avant, alors ! La Cerf se mit en route sans plus attendre, rejoignant le chemin d’un pas sautillant.

Le visage de Rôde se ferma. Pourquoi fallait-il que le Chaman fasse référence à tous ces tracas ?! Ne serait-ce que l’espace d’un instant il avait presque oublié son devoir... Grand Pontife n’était pas trop sûr du chemin mais il décida de prendre les devants sur le reste du groupe, le temps de reprendre ses esprits. Il redoutait de devoir répondre à des questions embarrassantes.



ldf Par Dalhia  le 07/03/2012 à 00:46

Dalhia, lui, venait d’apporter les dernières finitions à son dessin. Il le regarda quelques instants et se dirigea derechef vers Isa, lui tendant le feuillet, les yeux pleins d’espoir.

- C’est comment ? Demanda-t-il à l’Olympienne, puis il ajouta, un ton plus bas pour que Tizi n’entende pas et la voix pleine d’espoir : Ça lui plaira ? A Tizi ?

- Bravo Dalhia ! Ca avait l’air très difficile à faire pourtant !S’exclama Isa en voyant, à défaut des mille et une couleurs couleurs qui avaient enchanté la caverne, un jeu d’ombres et de lumière des plus convaincants. Elle continua sur un ton plus discret : Tizi va être épatée !

Un sourire des plus radieux se dessina sur le visage du lutin alors qu’il remerciait Isa pour son avis. Sans attendre un instant de plus, il trottina de nouveau vers Tizi, et, alors que le rouge lui montait de nouveau aux joues, il lui tendit le dessin, n’osant pas croiser son regard...

- V... Voilà ! C’est t-t-t-t-terminé ! Bredouilla-t-il.

Le deuxième dessin était tout aussi joli que le premier, Tizi affichait un sourire radieux en le contemplant.

- Je crois que je ne me lasserai jamais de vos dessins ! S’exclama la Lutine. Votre talent n’a d’égal que votre gentillesse !

Dalhia baissa les yeux et fixa obstinément le sol, se tordant les nerveusement les mains.

- Ho mais je... Vous... Vous êtes très gentille aussi ! Je suis content que ça vous plaise !

Il releva les yeux, semblant en effet apprécier au plus haut point les compliments de la lutine.

- Vous êtes adorable, lâcha la lutine les yeux rivés sur le dessin.

- M... M.... Merci ! V-v-v-vous... Aussi ! Articula-t-il difficilement.

Il jeta un coup d’oeil vers l’entée de la grotte et remarqua, alarmé, que certains commençaient déjà à repartir. Il ne voulait pas vraiment rester ici sachant qu’il ne savait même plus comment ils y étaient arrivés... Il pointa du doigt la sortie.

- Je... On... C’est par là ! Mais qu’est ce qu’il racontait, encore ?! Il secoua la tête. Non ! Je veux dire, il faut y aller, ils vont pas nous attendre ! Je... peux vous... Accompagner ?

”Mais quelle question idiote”
, se dit-il en rougissant à nouveau... Comme si une dame allait accepter de faire accompagner par lui....

- Volontiers… lança la lutine qui adressa un sourire éclatant à Dalhia tout en rangeant soigneusement son dessin.

- Il ne faudrait pas leur donner une bonne raison de croire que nous, lutins, nous les ralentissons !

- Oui ! D’accord ! Répondit-il simplement, avec un sourire radieux, suivant la lutine d’un pas sautillant.



-Dalhia-
Comme un dahlia sauf que ça s'écrit pas pareil.

el Par Elen  le 07/03/2012 à 09:21

Voyant Aileen et le Grand Pontife disparaître, le Chaman entraîna Isa vers la sortie, trouvant étrangement naturel de marcher aux côtés de l’Olympienne, son bras enroulé autour du sien. En passant, il lança aux Lutins et à Lindorie qu’il était temps de se mettre en route. Après avoir rejoint Aileen à l’entrée de la caverne, le groupe prit la direction de la Rivière Vive, au nord de la Tanière, à peu près à l’opposé de leur position actuelle. Ils furent sur place peu avant que les Titans ne soient à leur zénith.

Elen connaissait bien la Rivière Vive : le lieu qu’il avait choisi présentait une déclivité, qui forçait le cours d’eau à chuter dans un bassin relativement profond avec un courant faible. Cela avait tout ce qu’il y a de plus propice aux baignades, surtout lorsque l’on aimait la nage. Le Chaman s’installa à même le sol :

- Vous voulez grignoter un peu avant d’aller dans l’eau ? demanda-t-il au groupe, prêt à sortir les encas qu’il avait préparés le matin-même.

Isa n’eut aucun mal à imaginer des hordes de gamins jouer ensemble à glisser sur la pente, sauter des promontoires, se couler mutuellement dans les grands trous d’eau ou s’éclabousser en riant. Et, haut comme trois pommes, Elen en tête bien sûr !
Elle pivota pour lui répondre, les yeux rieurs des images qui étaient venues à son esprit, mais ne pipa mot à ce propos.

- Volontiers, la marche m’a creusée. Je savais bien que je n’aurais pas dû faire ma chichi ce matin ! Puis à Rôde : Ca va faire beaucoup de bains pour aujourd’hui, vous auriez peut-être dû attendre avant de vous... Rendre une allure plus urbaine.

Elle allait dire “pomponner”, mais... Pas au Grand Pontife, tout de même ! Elle pinça les lèvres pour ne pas rire.

- Je pense justement que je vais éviter de me remouiller, je me contenterai d’un bain de soleil… J’ai eu ma dose d’humidité pour les siècles à venir !

Le Grand Pontife avait essayé d’être le plus naturel possible, il se dirigea vers le pique-nique improvisé et une petite collation, il n’avais pas très faim mais se forçait par politesse.
Isa l’accompagna pour les quelques pas qui les séparaient d’Elen :

- Dommage ! Je suis sûre que l’eau est bien plus agréable que la Rivière des Glaces... Ah oui, c’est vrai que vous n’aviez pas participé à l'entraînement organisé par notre Stratège... Dieux que nous nous étions gelés !

Ils mangèrent les petits pains garnis de jambon fumé et d’un fromage sec. Frugal, voilà ce qui définissait ce repas. Mais les habitudes alimentaires des Loups, et plus généralement le rationnement dont faisaient preuve la plupart des Elfes des Lunes, même en temps de paix, ne pouvait pas déranger grand monde, mis à part le Grand Pontife, bien qu’il revint d’un long voyage, et les deux Lutins.

Une fois le repas terminé, le Loup se leva d’un bond, visiblement plus qu’impatient de se baigner. Il tomba ses vêtements, hormis une courte culotte noire qu’il portait sous ses frusques pour l’occasion. Il jeta son bandage, légèrement jauni par quelques suintements qui en provenance de la blessure. La plaie ne semblait pas mauvaise, mais les marques des crocs de bois avaient profondément entaillé la chair. Il fit quelques inutiles étirements, lança un regard à la troupe puis s’élança vers l’eau.

Passant les galets polis par la rivière, il plongea son corps avec délectation dans la fraîcheur du milieu aqueux, s’immergeant totalement. Il appréciait le calme et la sérénité de cet environnement. Et pouvoir se mouvoir dans toutes les directions le ravissait. Il demeura quelques instants encore en apnée, ses yeux s’accoutumant à la présence du liquide puis il prit appui sur le fond pour crever la surface, projetant mille et une perles transparentes partout autour de lui.

- Vous venez ?

Aileen lui lança un regard vaguement condescendant, les bras croisés, debout sur la berge alors qu’il commençait à barboter. Elle se retourna un bref instant vers les autres et puis, sans autre forme de procès, se jeta à l’eau, d’un coup. Plouf !

Immédiatement, la Cerf fut éclaboussée frénétiquement par le Loup, qui s’était reçu une vague consécutive au plongeon de Aileen, qui l’avait visiblement trempé à dessein !

- Hé !! Protesta-t-elle.

Les hostilités commençaient déjà alors qu’elle n’avait même pas eu le temps de repousser les mèches de cheveux trempés qui lui retombaient, comme un rideau, devant les yeux... D’un geste elle les renvoya dans son dos et lança un regard outré à Elen. Comme si elle allait se laisser faire ! Elle recula un peu et quand ses pieds touchèrent le fond, se propulsa sur le Loup d’une vive poussée dans l’intention non masquée de l’attraper... Et pourquoi pas lui remettre un peu la tête sous l’eau si elle se débrouillait bien !

Le Loup réceptionna Aileen, il tenta à son tour de la couler, mais elle glissait comme une anguille, la fourbe ! Et elle tentait elle aussi de lui faire visiter le fond de la rivière. A force de se débattre, ils coulèrent tous les deux... Elen réprima difficilement un rire, qu’il ne fit naître qu’une fois la surface retrouvée.

- Haaaaa !! J’ai faillit t’avoir ! La prochaine fois tu t’en tireras pas comme ça ! lui lança la jeune Cerf en le voyant rire, elle même à deux doigts de faire de même... Elle se retourna vers le reste du groupe et frappa du plat de la main sur la surface de l’eau, comme pour les éclabousser. Alors ? Vous attendez quoi ?



Elen, EdL
Chaman du clan du Loup au conseil des Lunes
Responsable de l'Éclat des Lunes

olymp Par Isa Cestia  le 07/03/2012 à 12:32

Isa s’était eclipsée derrière un fourré proche avec un furtif “Je reviens tout de suite” que peu entendirent pour passer une chemise légère à la place de sa tunique. Les exclamations des Elfes des Lunes l’encouragèrent à se presser. Bien qu’elle ne se souvenait pas d’avoir jamais appris à nager, qu’ils s’amusent ainsi la rendait téméraire.
Au lieu de revenir directement à la petite plage de galets, elle escalada le monticule menant à la gouttière naturelle qui jetait le cours d’eau dans le bassin. Elle s’y assit, quelque peu saisie par la fraîcheur de l’eau.

- J’arrive !! Lança-t-elle à Aileen du haut du promontoire.

Et elle se laissa dégringoler jusqu’en bas. Elle n’aurait jamais crû que cela aille si vite et son cri de surprise fut interrompu par les goulées d’eau qu’elle avala lorsqu’elle fut entièrement immergée, une demi-toise de liquide dense par dessus la tête et ses pieds qui n’avaient rien de solide pour la sortir de là !

Des bras se saisirent de sa taille, et la firent remonter à peine quelques instants après qu’elle eut disparu sous la surface. Le Loup, sachant ce qu’elle lui avait dit la veille, avait anticipé lorsqu’il l’avait entendue. Malgré l’inquiétude immédiate qui s’était emparée de lui lorsqu’elle avait coulé, il affichait un demi sourire, tandis qu’elle s’agrippait à lui

- Ça all... Allait trop... Vite !! Fit-elle, encore en manque d’air.

Elle tâchait de barboter sans oser lâcher Elen. Le fond était clairement trop loin pour ses capacités de nage nulles tandis que sa petite voix préférée lui disait, à la manière d’Isandre : “Tu deviens complètement folle, ma pauvre fille, c’est tellement amusant de se noyer !”

- Ne t’inquiète pas, je te tiens. La rassura-t-il, l’emmenant tranquillement vers un endroit où ses pieds toucheraient le fond. C’est vrai qu’on prend rapidement de la vitesse depuis là haut. Ajouta-t-il, mi attendri, mi amusé.

Isa hocha la tête, heureuse qu’il l’ait repêchée aussi vite. Était-ce pour ça qu’elle s’était jetée de là-haut sans se poser la moindre question ? Parce qu’elle savait qu’il serait là ? Le pauvre... Si c’était vraiment cela, il avait du souci à se faire !

Le Loup s’arrêta à mi-chemin entre le milieu du lac et la berge. Pourtant, alors qu’il aurait dû la déposer sur le sol caillouteux, il ne se sentait que très peu disposé à le faire. Quelque chose en lui, malgré l’origine de la situation, le poussait à savourer cette douce proximité aussi longtemps que possible. Inconsciemment, progressivement, il raffermit son étreinte.
Isa ne voyait pas la berge mais la première angoisse passée, elle trouva agréable de se laisser porter ainsi. Le mouvement de l’eau autour d’elle, le clapotis léger, les bras rassurants d’Elen... Elle serait bien restée un petit moment comme ça...

- Tu m’apprendras ? Murmura-t-elle.
- Promis. Souffla-t-il au creux de l’oreille de l’Olympienne.
- Je vais rester au bord pour l’instant... Je suis certaine qu’Aileen a envie d’une nouvelle manche ! Elle pouvait toujours profiter de l’eau fraîche et rire des gamineries des deux Elfes des Lunes en restant tranquillement là où elle avait pied.
- Tu es sûre ?
- Oui oui, jen profiterai pour étudier ta technique. Fit-elle avec un air de conspirateur. Et la prochaine fois c’est moi qui te coulerai !!
- J’ai hâte de voir ça ! Lâcha-t-il, étouffant un rire en imaginant la scène.

A regret, il la déposa sur le sol. Après un dernier échange de regards il retourna, en quelques mouvements de bras et tapotements de pieds, chahuter la Cerf qui le méritait bien, après tout !



el Par Lindorie Eluanella  le 07/03/2012 à 12:49

Quant à Lindorie elle s’était tout simplement absentée. Elle avait profité de la diversion inattendue provoquée par le Chaman pour se sauver. Elle se rendit dans un endroit à peine à l’écart afin d’y déposer son sac et de se changer. Un peu d’intimité tout de même ! Elle n’aimait pas spécialement exposer son corps, mais prit cependant le temps de revêtir une tunique blanche. Une fois dans l’eau elle devrait éviter les mouvements trop amples sinon elle risquait de se dévêtir plus vite que prévu, c’est pour que cela qu’elle garda ses sous-vêtements.

Elle s’avanca doucement sur les galets, déposant soigneusement un pied après l’autre sur le rivage. Le contact de l’eau frémissante lui procurait une douce chair de poule. Les “enfants” continuaient à chahuter un peu plus loin. Elle continua d’avancer. Les plis de sa tunique se déployèrent tel un oiseau étendant ses ailes pour s’envoler. Enfin elle plongea la tête. Le contact de l’eau la submergea, elle ferma les yeux puis s'enfonça plus profondément au fond de la rivière. Sa tunique se déployait derrière elle comme la longue traine d’une mariée des airs. Elle ouvrit les yeux. L’eau n’était que le reflet du ciel sur la Terre. Ici tout était infini. Elle entendait les sons de ceux qui chahutaient de manière ténue et assourdie. Elle se déplaçait dans l’eau.. Comme un faucon dans le ciel. Elle n’avait jamais su voler, elle avait appris à nager. Malheureusement elle ne s’entendait pas aussi bien avec les poissons qu’avec les oiseaux. Ils s’en allaient sur son passage. Si l’air ne lui était pas limité elle serait restée des heures à écouter les sons déformés, les vibrations du sol, à regarder les algues se déplacer, les poissons se sauver et les courants changer. Elle prit appui sur le fond, puis remonta telle une fusée vers Elen et Aileen. Il était temps de s’amuser. C’est ainsi qu’elle attrapa la jambe d’Elen au passage de sa grande remontée vers l’air libre.

Aileen avait laissé Elen s’esquiver pour voler au secours d’Isa, faisant semblant de ne pas s’en soucier, mais en réalité, elle voyait dans cette distraction du Chaman une occasion parfaite pour avoir sa revanche... Il ne l’aurait pas une deuxième fois ! Elle retourna plus près du bord et s’accroupit dans l’eau. La surface liquide lui arrivait sous le nez, seul le haut de sa tête dépassait, ses longs cheveux flottant paresseusement autour d’elle. Elle faisait semblant de rester là, tranquillement, à gouter à la fraicheur de l’eau, mais elle le lâchait pas Elen des yeux. Elle remarqua à peine Lindorie qui s’apprêtait à rentrer dans l’eau... Puis Elen laissa Isa et revint vers elle. Encore un peu... Juste un peu... Maintenant !!

Elle déplia ses jambes et bondit sur le loup d’un mouvement plus rapide que l’éclair - tout du moins se l’imaginait-elle - et l’attrapa à bras le corps. Elle le sentit tanguer un peu mais il ne tomba pas... Pas encore, du moins, parce que sous l’eau, Lindorie, étrange silhouette blanchâtre surgie des profondeurs, était venue lui prêter main forte !

Déséquilibré par Aileen, sa jambe saisie par Lindorie, le Chaman coula à pic. Décidément, il avait perdu la main. Par le passé, une dizaine comme elles n’auraient pas suffi à lui faire subir un tel outrage ! Du moins c’était ce qu’il imaginait. En vérité, il faisait parti des Elfes des Lunes ayant le plus bu la tasse lors de jeux similaires !

Néanmoins, sa taille allait pouvoir jouer cette fois-ci. Il laissa échapper de l’air pour se maintenir au fond, leva ses bras, et se saisit à son tour des chevilles des deux femmes qu’il attira vers le fond tandis que dans le même mouvement il remontait, pour leur échapper. Il fit quelques mouvements en direction du rideau d’eau tombante, se dissimulant derrière.

La Cerf émergea avec un cri de victoire ! Cette fois elles allaient l’avoir ! Elle adressa un sourire faussement cruel à Lindorie.

- Si il croit s’en tirer comme ça, il rêve !

Et sans plus attendre, elle se jeta sans hésiter à la poursuite du Loup, faisait fi de la cascade sous laquelle il tentait de se cacher. Si Lindorie la suivait, elles allaient faire un massacre ! Songea-t-elle avec humour. Et elle la suivit. Ce fut la fin du Chaman.



olymp Par Rôde-la-Nuit  le 11/03/2012 à 00:14

Tandis que la bataille reprenait, contrairement aux autres, Rôde avait choisi de ne pas se mouiller. Il voulait conserver de sa superbe, lui qui avait débarqué dans la forêt comme le plus négligé de tout les Olympiens !

Enfin... C’était une des raisons. Depuis le départ de la caverne, le Grand Pontife était resté silencieux, les images de ses deux amis lui revenant sans cesse en mémoire.

Pourquoi ne pouvait-il pas “ranger” ces instants comme il avait toujours réussi à le faire jusqu'à présent ? Ce n’était pas pour rien qu’il avait rejoint le Groupe des “Asservis”, cette association composée des personnes les plus sinistres qu’il soit, des gens aux problèmes sociaux et comportementaux notoires.
Rôde pouvait jusqu'à présent faire abstraction de toute douleur, sentiments, ou images venant du passé. Il lui suffisait juste “d’archiver“ ce qui le dérangeait, à la manière dont on classe un dossier dans une armoire. De temps en temps quelques brides d’images s’échappaient mais l’Olympien pouvait aisément surmonter ces petits tourments.
Or cette fois-ci il n’y arrivait pas... Était-ce involontaire ?! Voulait-il vraiment oublier ou s’était-il tellement attaché à elles au point de refuser de les enfermer dans une partie de sa mémoire ?...

Rôde n’avait pas toujours vécu dans un palais, il ne se débrouillait pas trop mal contrairement à ce que pouvaient penser les Elfes des Lunes, même s’il ressemblait à une copie de ce bon vieux prince de Khylion.

Apres s’être confectionné une canne à pêche artisanale, le Grand Pontife s’adossa à un arbre. Le cadre était idyllique et il songea à Dalhia : ”Idéal pour immortaliser ce moment par un beau dessin. Et le clapotis de l’eau mélangé aux rires de ses amis, du poisson pour le dîner, rien de mieux pour apaiser un esprit torturé !

Plus le temps s’écoulait et plus les voix se faisaient faibles, les clapotis étaient maintenant devenus inaudibles et seuls quelques murmures incompréhensibles semblaient parvenir jusqu'à lui. C’était comme si plus rien n’existait : plus d’amis, plus de décor, juste un vide sidéral...

Petit à petit une silhouette lui apparut puis elle se dédoubla, chacune prenant une forme différente. Les images, troubles au départ, s’éclaircissaient peu à peu pour finalement prendre la forme de Mélodie et d’Elsaria.

Les scènes du passé se succédèrent, leurs rencontres, leurs voyages, leurs combats contre les Forestiers. Rôde se remémora la bataille contre les Némésis, lorsque Elsaria et lui avaient fait un retour éclair jusqu'à la grotte de Kharok.

- Déjà ce jour tu avais bien changé ! marmonna Rôde. A chaque sortie des Enfers tu étais différent. Se pourrait-il que l’entité t’ait perverti ?

Rôde se tapait inlassablement l’arrière du crâne contre l’arbre sans se rendre compte que le bouchon au bout de sa ligne avait coulé depuis longtemps.

- Pourquoi ne m’avoir rien dit, pourquoi me laisser dans le doute ? Pas un mot, pas même le début d’une explication, n’étais-je à vos yeux qu’un simple compagnon de voyage ?!
Était-ce à cause de ma nomination de grand Pontife ou bien était-ce suite à mon entrée à L’ Etoile d’Abondance ? Toujours est-il que depuis ce jour vous vous êtes éloignées. Si seulement j’étais resté à vos cotés, j’aurai pu… j’aurai dû.


Rôde ne s’était pas aperçu qu’il s’était légèrement ouvert l’arrière du crâne, rien d’alarmant, juste quelques égratignures dues au frottement de la peau sur l’écorce.



Ne pouvant fortifier la justice, on a justifié la force

olymp Par Isa Cestia  le 11/03/2012 à 07:36

Isa avait bien barboté, faisant le tour du bassin, de l’eau jusqu’à la taille. Elle laissait l’eau filer entre ses doigts, les bras légèrement tendus. Elle sentait la chaleur des Titans sur son visage qui contrastait avec la fraîcheur de l’eau et elle fit quelques pas les yeux mi-clos.
Elle aperçut Rôde qui s’était mis à l’écart pour pêcher. Elle voulut au prime abord le rejoindre et s’aventura sur les galets dans sa direction. Mais lorsqu’elle discerna mieux son visage, elle le vit en pleine réflexion, marmonnant quelques brides qu’elle ne pouvait entendre... Elle n’osa pas le déranger.
Elle changea de trajectoire pour rejoindre le coin d’herbe où ils avaient tous laissé leurs sacs et s’allongea de tout son long dans la verdure. Les soleils chauffaient assez pour que sa chemise sèche vite et la brise délicate qui l’effleurait n’arriverait pas à lui donner froid.

Elen, trempé jusqu’au os, la rejoignit, exténué. Les deux demoiselles lui avaient fait boire la tasse de nombreuses fois. Le Loup n’avait pas été de taille à luter face à la coalition de Lindorie et Aileen. Pourtant, il avait utilisé toutes sortes de ruses, mais les deux donzelles, telles des naïades, évoluaient avec grâce, efficacité et vélocité dans l’eau. La lutte avait été bien trop inégale pour que lui, grand balourd, puisse espérer l’emporter. Il s’assit juste à côté de l’Olympienne, échangeant un bref regard avec elle avant de se tourner vers l’azur des cieux.

- J’ai perdu. Elles étaient trop fortes pour moi ! finit-il par avouer, rompant le silence.
- Haha, c’est leur technique à elles que je devrais copier, si elles t’ont vaincu !
- C’est qu’elles sont fichtrement rapides ! Et habiles avec ça !
- Ne t’inquiète pas. Si une rumeur dit que deux faibles femmes ont maîtrisé un grand Chaman Loup, cela ne viendra aaaaabsolument pas de moi !! Fit-elle avec un petit sourire malicieux.
- Mais... Tu vas démolir ma réputation ! Répondit-il, faussement outré.
- Mais non. Il y aura de bonnes âmes pour te trouver chevaleresque. Un gentilhomme qui a voulu laisser le privilège à ces dames. Cela ajouté à mon sauvetage et voilà ! Tu es un héros !

Derrière le ton amusé, le Loup put entendre de la reconnaissance dans la voix de la jeune femme. ”Comme j’aimerais que ce soit vrai.” Il s’allongea tout à côté son visage tourné vers elle, laissant ses longs cheveux se déployer au dessus de sa tête, tels une couronne pour qu’ils sèchent plus rapidement. Il poursuivit tout bas :

- L’endroit te plait ?
- Beaucoup.

La formule était laconique mais elle imaginait sans peine une petite maison à l’orée du bois et une vie paisible détachée de tout... Que Lardanium était loin ! Comme un mirage qui disparaissait lentement. Et s’il ne réapparaissait pas, était-ce si grave ?...
Elle tendit une main vers les rares nuages qui traversaient le bleu intense des cieux, comme autant d’agneaux perdus. Par jeu, elle y chercha des formes particulières :

- Un petit ourson !
- C’est vrai... Murmura-t-il. Et là un oiseau... Montra-t-il à son tour, levant son bras droit pour désigner un autre nuage, se prêtant au jeu.

Isa aperçut les traces de la morsure qui la sortirent de sa douce rêverie. Elle saisit le bras d’Elen au niveau du coude.

- Il est passé bien près, Luwö... Constata-t-elle, l’air mi-figue mi-raisin.Laisse-moi refaire un bandage, avant que tu ne collectionnes toutes les brindilles du coin dans toutes ces entailles...
- Ne te fais pas autant de tracas, Isa. Il ne peut rien m’arriver : Luwö m’a mis à l’épreuve. Et si j’avais échoué, je ne serais même pas là pour te parler. Mais j’ai réussi et aucun mal ne ressortira de cette blessure...
- Tu as peur que ça pique ? Fit-elle après une moue incrédule.
- J’abandonne, tu es trop forte pour moi. Fais ce qu’il te plaît. Déclara-t-il faussement résigné, en vérité totalement ravi que l’Olympienne s’occupe de lui.
- Non non... Je te crois... Sans percevoir la véritable pensée d’Elen, elle préféra ne pas passer pour une femme bornée et autoritaire. Elle lâcha délicatement le bras du Loup.
- Je plaisantais, Isa. Je ne veux pas que cela t’inquiète, tu sais ? Si cela peux t’éviter de te faire un mauvais sang pour moi, je suis plus que prêt à accepter tes bons soins. Enchaîna le Loup, souriant.
- Oui mais il faut bien que j’apprenne à ne pas me mêler de vos affaires, à toi et à... Luwö. Si tu dis quelque chose, c’est que c’est comme ça. C’est toi le spécialiste. C’est idiot de ma part d’insister.
- Ce n’est pas idiot. Pas du tout. Ce... C’est plutôt flatteur. répondit le Loup, troublé par ses propres pensées :”Si seulement tu savais à quel point je souhaiterais que tu t’en mêles encore davantage !”
- C’est sûrement une déformation due à ma vie au Havre. On m’a éduquée pour que je sois attentive au confort des autres. Je comprends que ça puisse être agaçant parfois de se sentir toujours surveillé...
- Au contraire... C’est ce qui... C’est plaisant, je trouve. Se corrigea-t-il.
- Imagine si j’avais des enfants ! A toujours avoir leur mère sur le dos comme ça, ils finiraient par me détester ! Elle esquissa un sourire mais le coeur n’y était pas.
- Bien sur que non ! Si tu savais comme... S’interrompit-il.
- Comme ?
- Comme... Il est plus haïssable d’abandonner son enfant ! Poursuivit-il, serrant les dents.
- Toutes les mères n’ont pas forcément le choix... Mais il doit falloir beaucoup souffrir pour en arriver là.



Par Google  

el Par Elen  le 11/03/2012 à 10:10

Le Loup se tint coi. La conversation le rapprochait de souvenirs douloureux qu’Elle avait utilisés contre lui. Il se mordit la joue pour les renvoyer vers les limbes de son esprit.
Le silence soudain surprit Isa qui tourna la tête vers Elen.

- C’est... C’est ce qui t’est arrivé ? Murmura-t-elle.

Le Loup eut un imperceptible mouvement de lèvres, tandis qu’il déglutissait avant que sa bouche ne se scelle de nouveau. Il se souvenait de ce jour-là comme s’il s’agissait de la veille. Il se revoyait, la suppliant de ne pas laisser Lytharion l’emporter avec lui, loin d’elle. Mais elle n’avait rien fait. Elle n’avait pas bougé. Pas un seul instant.

- C’est... En quelque...

Les mots, trop difficiles à prononcer, restaient bloqués dans sa gorge. Depuis ce temps-là, il ne lui avait jamais pardonné. Comment Isa pourrait-elle comprendre ce qu’il ressentait ? Lui-même trouvait parfois que cela avait quelque chose d’irrationnel. Pourtant, la blessure se trouvait bien là, au plus profond de son coeur. Il se mordit une nouvelle fois les lèvres.

Isa prit la main d’Elen et la garda dans les siennes, posées sur son ventre. Elle ne savait pas de quoi il retournait au juste, mais lorsque le Loup était aussi touché, elle n’était pas du genre à remuer le couteau dans la plaie.

- Vois où tu en es maintenant. Tu peux être fier de ce que tu es devenu. C’est du passé, Elen. Tes propres enfants te feront oublier ces sombres moments.

Le contact chaud des mains de l’Olympienne chassa sa mélancolie. Ses enfants... Un jour, si Luwö le permettait, il deviendrait père...

- Vous savez déjà combien vous en voulez ? Qui est-ce qui choisit les noms ? C’est toi qui leur feras leur marque ? Isa enchaîna les questions, autant pour changer les idées au Loup que parce qu’elle était toujours curieuse des détails sur d’autres cultures.
- Je... J’aimerais avoir un enfant... Ou deux peut-être... Si les choses se font selon les traditions de mon clan, c’est la mère qui les nommera... Et si elle accepte qu’ils soient Loups, alors oui, je leur poserai leur Saïka.
- Oh il va falloir que tu saches convaincre Nil’nelia alors, si tu veux avoir ton mot à dire ! D’âpres négociations en vue ? Dit-elle avec un sourire entendu.

Le Loup demeura silencieux. Depuis quelque temps, il avait du mal à se projeter dans l’avenir avec Nil. Alors de là à penser à des enfants... Des petits aux yeux orangés : voilà comment il les imaginait. Était-ce une réminiscence de son passé ? Ou...

- En tout cas, il va falloir vous y mettre. J’aimerais bien les rencontrer, tes bouts de choux et si vous prenez votre temps “façon Elfe”, je ne pourrais plus faire le trajet depuis Lardanium qu’en chaise à porteurs !

Il se tourna vers elle, s’allongeant sur le côté, sa main quittant lentement celles d’Isa. Son regard se posant un court instant sur les lèvres de sa voisine, il eut comme un instant d’hésitation. Comment le lui dire ? Puis, s'accoudant sur le sol pour soutenir sa tête, sa main libre glissa dans les cheveux de la jeune femme un court instant avant de revenir vers lui. Il adressa un tendre sourire à l’Olympienne :

- Je ne peux rien te promettre...

Isa lui sourit. Elle n’obtiendrait rien de mieux sans doute.

- Isa, je... S’interrompit-il, conscient qu’il allait sans doute dire tout haut ce qu’elle n’était pas forcément prête à entendre, dans le contexte. - Et toi ? Combien en veux-tu ? Demanda-t-il dans un souffle.
- Moi ? Reprit-elle en haussant un sourcil. Mais son visage se ferma presque aussitôt. Et bien... Ca me parait assez improbable que j’en aie un jour.
- Même si... Même si tu trouvais quelqu’un qui... Voulut-il lui suggérer, sans aller au bout de son audace.
-C’est que... Je ne sais pas combien de temps un adulte serait capable de partager ça avec moi. Ca doit être tellement frustrant... Et des enfants... Comment pourraient-ils accepter que leur mère ne se rappelle pas tous les instants, tous leurs jeux, tout... Tout ce qui fait leur vie minute après minute... Ils se diraient juste que je ne les aime pas. Et ça serait peut-être vrai, va savoir...

Posant sa main sur celles d’Isa, il se pencha doucement vers elle et murmura au creux de son oreille :

- Tu seras une mère formidable, à n’en pas douter. Et puis... Le père serait là, lui aussi...

Le père... Il faudrait déjà qu’elle en trouve un. Ses manières discrètes et son allure somme toute banale n’avaient jamais attiré l’attention et les années filaient... Elle était déjà plutôt âgée pour se marier. Nombre de ses amies servantes du Havre en étaient sorties au bras de leurs époux. Soeur Alys s’était débarrassée d’elle, en désespoir de cause, en l’expédiant dans l’Arène d’Arès.
Elle hocha la tête pour feindre de se rendre aux arguments optimistes d’Elen.
Elen... Lui ferait un bon père, à la fois protecteur, fidèle à des valeurs honorables et doté de ce grain de folie simple qui plaît tant aux enfants. Nil’nelia avait bien de la chance...

L’Elfe se laissa retomber sur le dos, sa main entraînant avec elle celle de l’Olympienne, en un geste qu’il supposa rassurant. Il fixa l’azur des cieux, ne sachant que dire. Il percevait le léger malaise de la jeune femme. Dans sa situation, le Loup comprenait que la jeune femme n’envisage pas de descendance. Une romance serait en soit déjà un challenge, alors élever des enfants...

Ses doigts se glissèrent entre ceux de l’Olympienne, tandis qu’il étreignait sa main, pour la rassurer d’avantage. Une petite voix lui murmurait de savourer ce contact, comme s’il s’agissait du dernier. Quel sot il était ! Jamais une Olympienne de la Cité Blanche n’éprouverait le moindre intérêt pour lui ! Comme il devait lui sembler rustre. Rien à voir avec Rôde-la-Nuit, dont le maintien en toutes circonstances lui faisait quelque peu envie. Peut-être que s’il se comportait comme un haut notable elle commencerait à le regarder autrement, qui sait ? Pourtant, les deux derniers jours, il lui avait semblé qu’elle avait fait montre d’une certaine inclination pour lui. Mais ces quelques instants tendaient à lui démontrer le contraire.



Elen, EdL
Chaman du clan du Loup au conseil des Lunes
Responsable de l'Éclat des Lunes

ldf Par Dalhia  le 11/03/2012 à 15:18

Aileen n’avait pas laissé Elen fuir sans rien dire ! Alors qu’il retournait sur la berge, elle l’avait tout simplement accablé de reproches, le traitant de lâche, trop faible pour oser affronter son courroux... Nul doute qu’elle en profitait grandement, pour une fois qu’elle avait l’occasion d’avoir l’ascendant sur lui !

Quand il se fut assez éloigné, elle prit quelques instants pour reprendre son souffle et, avec un grand sourire mystérieux, ce ceux qui indiquent clairement qu’une idée saugrenue se met en place dans un coin de son esprit, se tourna vers Lindorie.

- Bon, alors ? Il ne reste que nous ! En garde !!

Feignant de tenir une épée, elle recula tant bien que mal dans l’eau, défiant la Faucon du regard.

- Je n’ai pas l’habitude de frapper les enfants... Mais attrape-moi si tu peux !

Avant même d’avoir fini sa phrase Lindorie, lanca une gerbe d’eau à la Cerf et plongea avec une célérité accrue dans les profondeurs de la rivière. Elle ne se laisserait pas rattraper !

- Hé !! Tu triches ! Protesta la Cerf à l’attention de Lindorie.

Comme si elle allait se laisser faire aussi facilement... Plutôt que de plonger, elle préféra rester où elle était, surveillant les mouvements de la silhouette blanche qui progressait sous l’eau. Comme elle l’avait fait avec Elen. Elle attendait, attendant son heure, scrutant attentivement les eaux...

Lindorie sentait la présence d’Aileen qui ne bougeait pas. Elle observait. Elle n’avait plus envie de se battre, elle se lassait vite des jeux, à son grand étonnement. Elle revint donc à la charge de la Cerf. Tourner. Traquer. Attraper. Et glisser ! En essayant d’attraper la jambe de la jeune elfe, celle-ci avait surpris Lindorie d’un mouvement véloce qui la replongea sous l’eau aussi vite qu’elle en était sortie !

La lutte reprit alors de plus belle, à coup de vagues, de piqués, de coups par derrière et de feintes mal ajustées. Malheureusement la Faucon était largement désavantagée en corps à corps et ce fut au prix d’une lutte interminable, qu’elle feignit la mort après un coup “d’épée” bien placée ! Le sang giclait, le corps s’écroulait. Les cheveux de la Faucon s’écartèrent doucement autour de sa tête, telle une fleur de sang arrivée à maturité. Son corps immaculée plongea alors dans les abysses, comme pour célébrer la victoire de la plus grande des guerrières qui avait terrassé tous ses ennemis. Il n’en restait plus un pour oser défier la grande gagnante.

Enfin c’est comme ça que Lindorie imaginait que Aileen imaginait les choses.

Elle laissa la gagnante savourer sa victoire et s’éloigna doucement de l’autre côté de la berge, et se place sur un énorme rocher en hauteur près de la cascade, et ce afin de sécher tranquillement sous les rayons des Titans.

Encore essouflée de la bataille avec la Faucon, Aileen la laissa partir, fière de sa victoire. Elle se retrouvait maintenant seule à barboter dans l’eau... C’était moins amusant aussi suivit-elle le mouvement et retourna sur la berge. Là où Lindorie semblait vouloir profiter du soleil, la Cerf prit le parti d’annoncer sa brillante victoire à Elen.

Elle le trouva allongé aux côtés d’Isa, main dans la main. Avant même qu’elle n’ait le temps de songer qu’elle les dérangeait probablement, elle était déjà arrivée à leurs côtés...

- Elen ! J’ai gagné ! Annonça-t-elle avec un grand sourire.

Le Loup sursauta. Il n’avait pas entendu Aileen arriver, tout perdu qu’il était dans ses pensées. Isa, lui, l’avenir. Il se redressa, sa main quittant celle de l’Olympienne à regret. Il observa la Cerf, les cheveux gouttant encore. Il lui adressa un sourire :

- C’est vrai ? Tu es sûre que Lindorie s’est battue avec sérieux ?

Isa avait repris sa douce rêverie à chercher des formes dans les nuages. C’était décidément une belle journée, si rare sur Olympia, où les Titans pouvaient briller sans qu’on redoute la minute à venir. Un luxe en somme auquel elle succombait sans aucun scrupule.

Ce sont quelques gouttes d’eau fraîche égarées de la chevelure d’Aileen sur sa peau chauffée aux rayons des soleils qui lui annoncèrent son arrivée. En tournant la tête, elle l’aperçut aussitôt triompher, près d’eux.

- Une théorie très savante veut que lors de combats entre filles, la plus chipie gagne ! Fit Isa, avec une petite moue malicieuse.

- Lindorie n’avait aucune chance alors ! Lacha le Chaman, avant de tirer la langue à Aileen.

- Bien sûr qu’elle n’avait aucune chance ! Affirma-t-elle en croisant les bras, semblant ne pas avoir relevé la pique... - Et vous, ça se passe bien à ce que je vois ! Elle lança un regard entendu à Elen, juste un instant...



-Dalhia-
Comme un dahlia sauf que ça s'écrit pas pareil.

el Par Elen  le 11/03/2012 à 16:04

Les joues du Loup prirent une teinte rouge tendant sur le violet aux propos de Aileen. Il eut le réflexe, idiot, de s’assurer qu’il ne tenait plus la main de l’Olympienne, pour que rien ne puisse trahir les sentiments qu’il ressentait. Il croisa un instant le regard d’Isa et le feu dans ses joues s’intensifia.

- Euh...
- Je rêve ou notre Chaman préféré est en train de prendre un coup de soleil ? Isa porta les mains à ses propres joues et les trouva également un peu trop chaudes. Oh non ! On va avoir l’air fin en rentrant tous écarlates !

Isa plaisantait-elle ? Elle était bien meilleure actrice que lui. Il ne put s’empêcher de se demander ce qu’elle pensait de lui, en cet instant. Timide ? Gentil ? Un complet idiot ?
Il vit naitre un sourire sur le visage de la jeune femme et ses yeux de miel clair n’étaient qu’innocence. Elen avait pris soin de cacher ses problèmes de mémoire tout au long de la journée, peut-être lui rendait-elle simplement la pareille ? Ou alors n’avait-elle rien perçu...

- Ha ? C’est juste le soleil ?... Ajouta la Cerf, non sans un sourire en coin. Pourtant j’ai pas l’impression qu’il ne tape si fort que ça, enfin, je suppose que c’est parce que je suis restée dans l’eau !

Le Chaman hocha la tête, passivement. Mais à quoi jouait donc Aileen ? Il ne savait plus quoi dire, ni faire sans qu’il n’imagine que cela le trahisse. Il se pinça les lèvres à plusieurs reprises, tentant de calmer l’incendie dans ses joues. Le mieux qu’il trouva à faire dans la situation fut de contempler obstinément les pieds de Aileen.

- J’y serais bien retournée pour me rafraîchir un peu mais j’ai peur d’attraper mal maintenant... Et puis il se fait tard, on ne va peut-être pas rester encore très longtemps ?
- Dès que tout le monde sera sec, prêt et aura profité à sa guise du bain, alors oui, je pense que nous rentrerons à la Tanière. Ce soir, les Lunes seront pleines. Ce sera la Fête du Partage.
- J’irais bien en profiter encore un peu mais... Aileen haussa les épaules, l’air vaguement dépité. Tout le monde est parti, seul c’est pas marrant...
- La Fête du Partage ? Qu’est-ce que c’est ?
- C’est... C’est une cérémonie durant laquel le Peuple Frère et les miens échangent de la viande pour renouveler notre lien.
- Oh comme...

Isa se souvint de ses notes à propos d’échanges de viande entre Elen et les Loups des Glaces. Elle s’était trouvée bien peu prolixe sur les détails, comme si l’événement était devenu assez peu ragoûtant...

- Je vois. Et bien on aura une surprise de plus ce soir ! Fit-elle, plus ou moins convaincue.
- Tu sais, le Peuple Frère est capricieux. Il n’est pas dit qu’il se montre...



Elen, EdL
Chaman du clan du Loup au conseil des Lunes
Responsable de l'Éclat des Lunes

olymp Par Rôde-la-Nuit  le 11/03/2012 à 23:06

L’olympien émergea de ses pensées, son visage brillait sous l’effet de ce liquide tiède qui s’écoulait lentement de ses yeux.

Des à-coups de plus en plus violents se faisaient sentir dans sa canne. Ne rien faire aurait paru louche, Rôde ferra la proie potentielle mais cette dernière semblait s’être coincée et il fut obligé de se lever afin de décrocher.
A peine s’était-il approché du bord que la canne se mit à se plier en arc de cercle. Sur le coup l’Olympien songea à un gros poisson; il comprit trop tard qu’il s’agissait d’un piège perfide tendu par Tizi et tomba à l’eau !
Décidément les rivières ne lui portaient pas chance, heureusement celle-ci était inoffensive !
Le Grand Pontife restait à regarder la lutine hilare, avec pour seul vêtement sec son précieux manteau qu’Evonis avait fait nettoyer.

Maintenant que les regards étaient portés sur lui et qu’il était mouillé, il n’avait plus aucun prétexte pour ne pas s’amuser.
Après un profond soupire l’Olympien se mit subitement à courir après Tizi qui tentait de fuir à la nage.
Naturellement elle ne put lui échapper, Rôde sortit son frêle corps de l’eau puis marqua un temps d’arrêt en apercevant sa nouvelle tenue.
Tizi s’était confectionné un maillot de bain avec des plantes aquatiques similaire à de la mousse. Cette tenu rudimentaire semblait être suffisamment solide pour se baigner, mais résisterait-elle à un vol plané ?!
L’Olympien haussa les épaules; après tout elle l’avait bien cherché !

Il y eu un cri perçant suivi instantanément d’une nuée d’oiseaux prenant leur envol, puis une masse sombre passa au-dessus de Lindorie et d’Aileen pour venir s’échouer non loin d’eux provoquant une grande gerbe d’eau.
La petite tête de la lutine émergea des profondeurs, ramassant au passage son costume disloqué.

- Ca tu vas me le payer ! Fit la Lutine à l’attention du Grand Pontife, le pointant du doigt de sa main libre tandis que l’autre masquait sa poitrine.
- Ce n’est pas vraiment au point tout ça ! Renchérit l’Olympien, regardant Tizi s’enfoncer dans la forêt les fesses à l’air.
- Ah ! On dirait que la revanche sur les tirs d’arbalète vient de s’accomplir ! Je suis sûre que Dalhia n’en demandait pas tant ! Dit entre deux rires Isa qui s’était redressée après avoir entendu le “plouf” retentissant du pauvre Grand Pontife.
- Tu crois que ces deux-là ?... Demanda le Chaman en désignant Dalhia d’un regard.
- Ils sont mignons, répondit Isa en haussant doucement les épaules pour montrer qu’elle ne pouvait que le supposer.
- Crois-tu que le Grand Pontife puisse se permettre de se séparer quelques temps de sa fidèle subalterne si elle tombait dans les bras d’un Forestier ? demanda-t-il, adressant un sourire complice à Isa.
- A les voir on ne supposerait jamais qu’ils appartiennent à des mondes différents... Une petite chance dans leur malédiction dirait-on, murmura-t-elle, plus sombre. Mais elle contredit Elen avec davantage d’humour : En tout cas j’aurais plutôt dit “si elle avait envie de manger un forestier tout cru” !
- Je crois que tu as totalement raison. Fit-il, étouffant un rire. Qui aurait pu dire qu’une Lutine eut une volonté si forte et un tel caractère !



Ne pouvant fortifier la justice, on a justifié la force

ldf Par Dalhia  le 12/03/2012 à 13:40

- Oooooh !! C’était pas gentil ! S’écria Dalhia, l’air éminemment sérieux, à l’attention de l’Olympien.

Lui était resté sur la berge, peu rassuré par l’idée de se jeter à l’eau... Non pas qu’il ne savait pas nager, mais il avait un peu peur des trucs qu’il y avait dans l’eau depuis que quelqu’un lui avait dit qu’il pouvait y avoir des poissons au moins aussi gros que lui...

Au final, il s’était juste contenté de dessiner dans son coin. Peut être que la grand-mère d’Isa voudrait bien de ce dessin-là aussi ? Cela dit, quand Rôde avait envoyé la pauvre Tizi valser dans les airs, il avait posé son crayon et s’était levé, prêt à aller à la rescousse de la demoiselle si elle en avait besoin. Mais elle se débrouillait très bien toute seule, semblait-il...

Mais quand même, il s’inquiétait un peu. Le lutin trottina donc sans hésiter en direction des buissons vers lesquels Tizi s’était engouffrée.

-...Tizi ? Ca va ? Appela-t-il en cherchant autour de lui.

Et puis il s’arrêta tout net, rougissant comme une pivoine. Et si il la dérangeait alors qu’elle était...? Elle n’avait rien sur elle ! Oh non, il ne pouvait pas faire ça il fallait qu’il s’en aille ! Mais il avait appelé ! Elle allait peut être avoir peur !

-Je.. Je... Je euh, je p.... M’en vais ! Bredouilla-t-il, embarrassé.

Il s’apprêtait à faire demi tour, en courant bien sûr, mais resta quand même sur place, attendant une réponse... Juste au cas où !

La Lutine sortit la tête des fourrés.

- Psssit… Dalhia, Attends.

Tizi se redressa légèrement laissant entrevoir ses épaules dénudées.

- Heuu….. Puisque tu es là, tu peux me rendre un petit service ?

La lutine se leva de toute sa hauteur, dévoilant ainsi tout son torse. Elle avait plaqué contre sa poitrine une longue lanière de feuilles tressées qu’elle maintenait de son avant-bras.

- Suis-moi !…

La lutine sortit lentement du buisson révélant à Dalhia le reste de son corps. Par chance pour l’une ou par malchance pour l’autre Tizi avait eu tout juste le temps de terminer la partie basse de son bikini qu’elle s’était empressée de porter en entendant le lutin arriver. Il était heureux qu’il se soit annoncé, sinon la lutine aurait été plutôt embarrassée.

Tizi entraîna donc Dalhia dans un endroit plus discret.



- Heu… tu peux ?!…

La lutine rougissante souleva de sa main libre sa longue chevelure puis tourna le dos au lutin. De près on pouvait voir la qualité de son travail, son maillot improvisé, composé de longue feuilles épaisses tressées entre elles, était renforcé par des lianes lui assurant en plus une bonne solidité.



- Et serre bien… Avec un nœud costaud s’il te plaît, j’ai une revanche à prendre ! Précisa-t-elle d’une voix douce.

-Hoooo... Jeeee..... D’a.... Ou... Oui...!

Il s’approcha à pas timides, fixant obstinément le sol. Cette fois il ne lui était plus possible de rougir plus que ça, lui semblait-il, tant il commençait à avoir chaud...

Les mains un peu tremblantes, il se saisit des extrémités du maillot et s’empressa de faire un noeud bien solide... Enfin, il aurait aimé, en tout cas, mais il dut s’y reprendre à trois fois tant il tremblait. Lorsqu’il eut terminé, il recula d’un bond vers l’arrière et tourna le dos à Tizi, continuant de fixer ses pieds d’un air désolé.

La Lutine laissa retomber ses cheveux, se retourna et embrassa Dalhia sur la joue.

- Merci !

Puis elle testa la solidité de ses créations en tirant légèrement dessus

- Un soldat ne doit-il pas toujours vérifier son équipement avant de partir sur le front ?!...

Apparemment satisfaite du résultat, la Lutine ajouta :

…Je pense qu’il est parfait ! Qu’en dis-tu ?!…

Tizi, souriant de toutes ses dents, se mit à tourner sur elle-même en écartant les bras

Dalhia admira les cheveux voletant de la Lutine, les courbes de son corps sous ces vêtements minimalistes qu’elle avait conçus et il sentit le feu qui prenait dans ses joues. Il se saisit de Tizi par la taille, l’attira tout contre lui et lui donna un fougueux baiser. Comme elle lui semblait merveilleuse ! Comme le temps sembla s’arrêter alors que leurs langues amies se rencontraient pour la première fois ! L’une de ses mains remonta doucement le long du dos de sa compagne, venant caresser tendrement la chevelure de Tizi. Et, finalement, alors que leurs lèvres se séparaient, il se déclara :

- Oh ! Tizi, je n’en puis plus ! Je vous aime !

Il embrassa la Lutine derechef. Loin de se formaliser, radieuse, Tizi se laissa emporter par l’étreinte fougueuse et passionnée du gentil dessinateur. Lui qui avait su capté son image, voilà qu’il lui prenait son coeur. Jamais elle n’avait ressenti quelque chose d’aussi doux, de sucré et... Et d’épicé en un sens. Ses bras s’enroulèrent autour de la nuque du Lutin tandis qu’elle s’abandonnait complètement à ce baiser qu’ils partageaient.

Elle ouvrit les yeux, croisa son regard et elle sut : il était le Lutin de sa vie. Le souffle court, elle se pencha et murmura au creux de l’oreille de Dalhia :

- Je t’aime, Dalhia...

Enfin, ça... C’était ce qu’il aurait aimé qu’il se passe... A la place, il se contenta de la fixer d’un air un peu ahuri pendant les quelques instants que dura ce songe.

Il revint un peu brusquement à la réalité en se souvenant que la lutine attendait une réponse.

...C’est t-t-très joli ! bredouilla-t-il, multipliant les efforts pour ne pas bégayer. Il baissa les yeux se demandant s’il devait continuer... Finalement, les mots sortirent plus facilement que ce qu’il aurait cru... On dirait... On dirait un peu une... Fée !

La lutine Pencha la tête en se joignant ses mains puis sur le ton de la plaisanterie s’adressa au lutin d’une voix douce et amusé

- Que tu es sot, tu vois bien que je n’ai pas d’ailes !... Mais Merci du compliment précisa t’elle en lui faisant un clin d’oeil. Puis sautillant sur place elle ajouta :

- On y retourne ?

Le lutin lui répondit par un sourire, un petit peu niais, puis par un vif signe de tête.

- Euh, oui ! On y va ! Et en plus il avait réussit à ne pas bégayer !

Dans sa fougue Tizi saisit Dalhia par la main et l'entraîna à ses cotés. La Lutine était heureuse et en laissa même échapper quelques rires délicats.

Le lutin la suivit de bon coeur, souriant toujours. Jusque là, il ne se serait jamais douté que voir Tizi rire lui fasse si chaud au coeur.



-Dalhia-
Comme un dahlia sauf que ça s'écrit pas pareil.

olymp Par Rôde-la-Nuit  le 12/03/2012 à 17:29

Maintenant que Rôde était à l’eau… Tout le monde s’était retiré sur la berge, hormis les Lutins. Le fuyaient-ils ?!
L’Olympien, n’ayant pas l’intention d’en rester là, nagea vers quelques cailloux pour en récupérer les algues qui s’y étaient accrochées.
Il y en avait beaucoup et apparemment ce spécimen se reproduisait assez vite, il lui restait plus qu’a espérer que les Forestiers n’y verraient pas là un acte contre dame nature.

Quand l’Olympien réapparut aux yeux des autres il était torse nu et affichait un sourire machiavélique.

L’esprit de Dahlia échaffauda immédiatement une hypothèse saugrenue sur ce qui allait survenir :

Rôde n’en pouvait plus de voir Isa et Elen ensemble ! Il fallait qu’il lui dise, il fallait qu’il lui avoue son amour. S’approchant d’Isa, l’Olympien bafouilla quelque peu.

Excusez-moi très chère Isa, je ne voudrais nullement vous importuner mais comment dire...

L’Olympien s’interrompit quelque instants avant de reprendre :

Le premier jour, lorsque mes yeux ont croisé ce regard magnifique, j’ai su en cette instant magique que le monde ne serait plus le même.
Tout semblait différent, le ciel était devenu plus terne qu’auparavant, le goût de la nourriture paraissait fade, et ce vide dans mon cœur... Je ne peux plus rester silencieux à vous regarder en train de vous dire des mots doux.

Je veux pouvoir crier mon amour ! Alors Dame Isa, laissez-moi seul avec lui je vous prie.


L’Olympien, d’un bond, embrassa fougueusement Elen !

Combien de temps vas-tu me faire endurer ça, je n’en peux plus ! Prends-tu du plaisir à me faire du mal, à me rendre jaloux ?!

J’ai fait tout ce que tu ma demandé, j’ai exclu Alraïk, j’ai tenté de racheter tes amis esclaves. Aujourd’hui je suis même prêt à t’offrir le trône de Salminar !

Et malgré cela tu parades devant Isa, ignorant tous les sacrifices que je fais pour toi ! Que dois-je faire pour t’attirer dans mes bras et te garder pour toujours ?


Le Lutin trembla d’horreur à cette vision et la chassa vite de son esprit.

En vérité, le Grand Pontife compressa alors une boulette d’algues qu’il destinait à Elen. Hélas, puisqu’il n’excellait pas dans le tir à longue distance, le projectile atteignit la nuque d’Aileen !

Haussant les épaules, l’Olympien provoqua l’ensemble des forestiers.

- Alors c’est tout ce que vous avez ?! On m’avait dit que les verdeux étaient fragiles mais de la à s’arrêter aussi vite! Serait-ce moi que vous fuyez ?

D’un signe des deux mains Rôde les invita à l’affronter.

Aileen ne s’attendant pas du tout à être percutée par un projectile visqueux alors qu’elle était simplement en train de discuter avec Elen et Isa... Elle ne retint pas un cri de surprise et passa sa main sur sa nuque, essayant d’attraper ce qui l’avait heurté. C’était gluant, vert et humide, vit elle. Elle se retourna vers Rôde, l’air faussement outré.

- Non mais ça va pas ?! Tu te prends pour qui, toi ? Elle se tourna vers Isa et Elen. Veuillez m’excusez, chers amis, j’ai... Un honneur à défendre !

Elle se retourna derechef vers Rôde. Le Grand pontife voulait jouer à ça, très bien ! Elle aussi !
Elle se mit à courir à sa rencontre et bondit sur lui au dernier moment, l’attrapant à bras le corps dans l’intention non dissimulée de les envoyer tout les deux à l’eau.

Le Chaman s’amusa de la scène. Aileen allait être une adversaire redoutable ! Le Grand Pontife n’avait pas la moindre idée de la furie qu’il avait provoqué ! Elen lorgna vers Isa, pour voir ce qu’elle comptait faire mais, puisqu’elle ne semblait pas vouloir retourner dans l’eau, il décida de lui tenir compagnie, malgré tout.

L’Olympien entraîné par l’élan de la Cerf tomba lourdement dans l’eau, malgré ses quelques leçons de lutte, il n’avait pu parer cette attaque.

Rôde racla de ses deux mains l’eau qui s’était accumulée dans ses cheveux puis, après avoir fait craquer ses phalanges, se saisit d’Aileen par la taille puis la jeta par-dessus lui.

- Fichtre, ça vole pas terrible les verdeux… rien ne vaut un lutin…à moins que…

L’olympien tourna sa tête en direction de Lindorie

- Il est vrais que je n’ai pas encore testé les capacités aériennes des faucons...

Lindorie depuis son perchoir, prit un air faussement offusqué.

On va voir si les faucons volent mal, petit malotru !

Sur ces belles paroles elle plongea directement au milieu du combat malgré la hauteur vertigineuse, prête à en découdre.



Ne pouvant fortifier la justice, on a justifié la force

ldf Par Dalhia  le 12/03/2012 à 18:53

Aileen se releva, les cheveux dégoulinants devant les yeux et les en chassa d’un revers de main. Rôde était autrement plus coriace qu’Elen mais elle n’allait pas se laisser faire pour autant ! Profitant qu’il soit tourné vers Lindorie, elle revint à la charge de la même manière que précédemment... Mais cette fois, elle plongea et attrapa les jambes de l’Olympien, tentant de le déséquilibrer. Avec l’aide de la Faucon, elles arriveraient peut être à lui faire ravaler son orgueil !

L’olympien trébucha quelques peu et il du batailler dur avec ses bras pour rester en équilibre, la différence de poids entre les deux acteurs était en faveur de l’Olympien.

Ce dernier le savait, pliant les genoux pour réduire son centre de gravité, il se mit a tâtonner dans l’eau le dos voûté, puis visiblement content il se redressa légèrement pour en ressortir un pied.

- Je t’ai !

Rôde tira quelque peu sans résultat, la Cerf semblait s’être ventousée à lui, contraignant le Grand pontife à récupérer l’autre jambe.

Malgré le coup de pied qu’il reçut au visage, il ne lui fallu pas longtemps pour avoir les deux jambes d’Aileen en main, mais cela ne changea pas le fond du problème, il lui était impossible de décrocher l’Elfe.

”Elle finira bien par remonter” songea l’Olympien regardant d’un air dépité les deux pieds d’Aileen qui commençaient a frétiller comme un poisson qu’on aurait sorti de l’eau.

Aïe, c’était pas bien parti, se dit Aileen alors qu’elle commençait à avoir un peu mal au dos, plié en deux comme elle l’était... En plus elle n’allait pas tarder à être à bout de souffle. Il fallait qu’elle fasse quelque chose.

Elle lâcha les jambes de Rôde et, s’aidant de ses bras pour propulser le reste de son corps, elle lui attrapa le bras, puis les épaules, s’accrochant à fermement à son dos. Non, elle ne le lâcherait pas !!

- Tenace la bougresse ! Marmonna Rôde qui secouait la pauvre Aileen dans tout les sens afin de la décrocher.

Après de nombreuse tentative infructueuse l’Olympien se mit à crier !



ATTENTION DERRIÈRE... ÇA TOMBE !

Agrippant les jambes de l’elfe qui le ceinturait, le Grand Pontife se laissa tomber dans l’eau, raide comme un piquet.

Aileen s’était douté que Rôde ferait quelque chose du genre, aussi eut elle le réflexe de prendre une grande inspiration alors qu’ils chutaient tous les deux. Dans l’eau, elle se décrocha de l’Olympien, et, d’un vif mouvement, réussit à revenir au dessus de lui. Posant ses pieds sur son torse, elle se propulsa vers la surface, plaquant l’olympien au fond de la rivière alors qu’elle revenait à la surface. Elle recula bien vite de quelques pas, craignant qu’il ne l’attrape par les jambes, comme elle même l’avait fait auparavant.

Malgré l’air qu’il avait perdu lorsque Aileen s’était servi de lui comme moyen de propulsion, le Grand Pontife en possédait suffisamment pour tenir un petit moment sous l’eau, aussi il choisit de ne pas remonter instantanément à la surface.

Espérant jouer de l’effet de surprise l’Olympien contourna l’elfe en passant par le coté le plus sombre de la rivière. Il dut cependant reprendre sa respiration, le détour étant plus long que prévu.

L’avait-elle repéré ?! L’Olympien n’avais pas eu le temps de s’en assurer, il avait presque replongé instantanément, le plus silencieusement possible et se dirigeait maintenant dans sa direction.

Aileen suivit des yeux la nage de l’olympien, il ne l’aurait pas aussi facilement. Elle le perdit de vue lorsqu’il s’enfonça trop loin dans la rivière mais elle retrouva sa trace en le voyant émerger pour respirer. Elle se tourna face à lui, attendant son heure... Elle le discernait, sous l’eau, approchant de plus en plus vite... Et d’un bond, quand il fut assez près, elle lui sauta sur le dos !

L’Olympien émergea rapidement hors de l’eau, cette situation n’était pas sans lui rappeler la précédente, ainsi Rôde choisit une autre approche. Il passa ses mains derrière son dos et chatouilla Aileen au niveau de la taille se tenant prêt à réagir si cette dernière lâchait prise.

Quant à Lindorie, elle avait assisté à ce déballage de techniques sans pouvoir y faire grand chose. Les faucons était doués à distance. Mais Rôde lui avait donné une bien mauvaise idée...

Elle se mit à les bombarder tout les deux d’algues depuis l’autre bout de la berge ! Et pas un tir ne ratait sa cible !



-Dalhia-
Comme un dahlia sauf que ça s'écrit pas pareil.

el Par Aileen  le 12/03/2012 à 19:05

Aileen, surprise, interrompit un instant sa lutte contre le Grand Pontife à l’arrivée des premières boulettes verdâtres. Elle se mit à la recherche de l’importun qui semblait ne pas vouloir tomber à court de munition et son regard accrocha la fine silhouette de la faucon... Quoi ? Mais pourquoi ? Elle ferait mieux de s’acharner sur Rôde plutôt que de l’attaquer elle aussi !

- Hé c’est pas du jeu !! Aide-moi plutôt à le battre lui ! cria-t-elle à l’intention de Lindorie, pointant l’Olympien du doigt dans un geste que beaucoup auraient considéré comme fort impoli...

Un sourire sardonique sur le visage, Lindorie redoubla d’intensité sur ses tirs.... Mais uniquement sur le Grand Pontife ! Il allait s’imprégner de la rivière au sens propre -enfin sale- du terme.

L’Olympien profita de la déconcentration d’Aileen pour l’attaquer. Il saisit la main tendue de la Cerf, la fit basculer dans l’eau puis lui enfonça la tête dans l’étendue aqueuse.

Afin d’éviter les tirs du Faucon, l’olympien plongea sous l’eau à un endroit bien précis pour en ressortir un maillot rempli d’algues.

- Haaa ce n’est pas trop tôt, je commençais a m’ennuyer ! Les choses sérieuses vont enfin pouvoir débuter !

Joignant le geste à la parole, l’Oympien lança un paquet d’algues sur le visage de Lindorie, puis il fit de même pour Aileen. La Cerf eut le bon réflexe d’attraper le gros projectile juste avant qu’il ne l’atteigne, quelques filaments venant lui fouetter les joues alors que ses doigts s’engluaient dans la matière verte. Au moins avec tout ça elle avait une bonne réserve de munitions ! Elle s’empressa de réduire le paquet en plusieurs petites boulettes qu’elle lançait ensuite sur ce pontife un peu trop présomptueux...!

- Alors Elen ! On laisse les femmes faire le sale boulot à sa place ? Est-ce digne d’un homme de votre calibre ?! Je n’ai rien contre ses demoiselles et je n’insinue pas qu’elles sont faibles mais un meneur n’est-il pas censé être en première ligne ?

L’olympien tenta de parer les projectiles que lui renvoyaient les deux Elfes, la bataille s’annonçait serrée.

- Quand à vous dame Isa, comptez-vous laisser un responsable de Lardanium se faire agresser de la sorte par deux Elfes en furie, allons montrons-leur ce que valent les combattants olympiens !

- N’abuseriez-vous pas de vos prérogatives, Grand Pontife ? J’étais tout sèche !

Après un coup d’oeil de défi au Loup assis à côté, Isa se leva d’un bond et courut dans le bassin jusqu’à avoir de l’eau à mi-cuisse. Il s’agissait d’arriver avant Elen qui déséquilibrerait de nouveau les équipes ! Le but du jeu était de rendre l’adversaire tout vert et gluant d’algues ? Elle s’arma en conséquence en fouillant rapidement à ses pieds.

- LEDA en force ! Cria-t-elle en balançant une premier projectile vers la Cerf.

- Hé ! Pas toi aussi, Isa ! S’écria Aileen en recevant une boulette sur le bras, l’air faussement désolée. Elle riposta sans attendre de réponse.

- Abuser de mes avantages, ça jamais ! Répondit l’Olympien le plus sérieusement possible. Il fit mine de réfléchir quelques instants : Enfin, presque jamais… Et uniquement pour la bonne cause !

Rôde fit un clin d’œil à Isa avant de reprendre ses tirs nourris.

La rivière qui était claire au début commençait par être recouverte de morceaux d’algues et de mousse. Il faut dire que l’Olympien en avait ramassé beaucoup en longeant les bords de la rives. De plus le Grand Pontife se voulait généreux dans la taille de ses projectiles.

Le Chaman s’était immédiatement relevé, à la suite de Isa. Loin de chômer, il s’était attelé à rassembler quelques munitions verdâtres. Puis, d’un bond prodigieux, il atterrit au milieu de la rivière... Et au milieu des feux nourris des deux camps. En une poignée de secondes à peine, son visage fut tapissé de vert dégoulinant. Qu’à cela ne tienne ! Il se lança lui aussi à corps perdu dans la bataille vaseuse...

La lutine avait entendu au loin qu’une bataille était engagée. Pressant le pas elle arriva rapidement sur les lieux.

Une bataille rangée forestiers contre impériaux ! Ce n’est pas aujourd’hui que je me vengerais !

Tizi se mit à courir de plus belle, poussa Lindorie à l’eau puis rejoignit le Grand Pontife.

- Une bataille en sous effectif, cela ne peut venir que de toi ! Tu as toujours été un piètre stratège. Heureusement que les femmes sont là pour t’épauler !

La Lutine détourna son regard pour le poser sur celui de ses adversaires.

- A l’attaque !

Joignant la parole au geste la lutine se mit à lancer des projectiles avec précision. Puis voyant que Dalhia semblait hésiter à se mouiller, Tizi s’approcha de lui.

-Bah alors, tu ne viens pas ?! …Aurais-tu peur de moi !

- Je... Je... N... Non c’est pas ça.... C’est juste que... Je sais pas...

Il était bien embêté... Il ne savait pas s’il savait nager ou pas ! Il avait juste oublié... Il fixait la surface de l’eau sans trop savoir quoi faire. Il releva timidement les yeux vers Tizi.

- Y a des poissons ?... Osa-t-il demander.

S’il y avait bien une chose qu’il n’avait pas oublié, c’était qu’on lui avait dit qu’il pouvait y avoir de très très trèèèèèès gros poissons là-dedans. Et il avait un peu peur que certains essayent de le manger...Par contre, il ne savait plus qui lui avait raconté ça !

- Bien sûr qu’il y a des poissons ! Répondit innocemment Tizi. Une rivière sans poissons c’est comme un arbre sans branches !

Tizi se mit à rire mais elle s’arrêta rapidement en voyant l’inquiétude du lutin.

- Allons ce n’est pas la petite bête qui va manger la grosse, ici c’est nous les prédateurs ! La poiscaille n’a qu’à bien se tenir ! Et puis parfois c’est même marrant de les sentir passer entre tes jambes… Mais en toute honnêteté cela se ne produit que très rarement car la plupart du temps il ne s’aventurent pas jusque là. Sûrement doivent-ils avoir peur de se faire capturer !

Le lutin pâlit bien vite aux mots de Tizi... Loin de le rassurer, savoir que les poissons pouvaient passer si près de lui sans qu’il puisse les voir, ça lui faisait... Très très peur. Il avait bien envie de rester sur le bord, juste regarder les gens et puis se contenter de dessiner dans son coin, ça lui irait très bien, mais il ne voulait pas non plus décevoir Tizi ! Qu’est ce qu’elle allait penser de lui s’il n’osait même pas se mouiller un peu alors qu’elle n’hésitait pas un seul instant ?... Elle ne semblait pas avoir peur, nota le lutin. Peut être qu’en restant près d’elle, il ne risquerait pas de se faire mordre par un poisson ? Il fit un pas timide vers l’avant.

-D’accord... Je te suis, alors ? Fit-il, l’air peu rassuré.

Tizi guida Dalhia jusqu’à jusqu'à être à bonne distance de leurs futurs cibles puis l’invita à lancer les projectiles verts sur les forestiers. Après tout si elle pouvait user de son charme pour retourner un des leurs contre eux, cela permettrait aux Impériaux de se retrouver en supériorité numérique.

La bataille s’arrêta de longues minutes plus tard, quand tous les combattants, à bout de force d’avoir trop ri et de s’être tortillés dans l’eau pour esquiver les algues eurent trop mal au bras pour continuer.

- Bien, il est temps de rentrer, n’est-ce pas ? Fit le Chaman, une fois qu’il se fut copieusement débarbouillé. Grand Pontife, Aileen, Lindorie, Tizi, Dalhia et toi, Isa, je vous invite à vous joindre au clan du Loup pour profiter de l’une des traditions de mon clan : la cérémonie de l’échange. Qu’en dites vous ?

- Pour moi ce sera toujours un plaisir, les Faucons voient rarement du monde, et nous nous voyons rarement entre nous. C’est sûrement cela qui cause la mort de notre clan.

Aileen leva un sourcil, perplexe, aux paroles de la Faucon. Elle ne comprenait pas ce que venaient faire de telles paroles ici alors que le Chaman leur parlait de fête ! Elle savait à peu près en quoi consistait cette cérémonie et trépignait déjà d’impatience...

- J’en dit que c’est génial, Elen ! Merci ! Dit-elle simplement, avec un petit bond enjoué.

- On va devenir incollables sur tout ce qui se passe dans la Forêt des Cendres, Rôde ! Fit Isa en se levant.

- Je crois que pour ça, toute une vie ne nous suffirait pas ! Quand je vois que la forêt recèle certains trésors dont une bonne partie de ses habitants semblent encore ignorer l’existence.

Rôde faisait bien sur référence à la grotte que leur avait fait découvrir Elen. Si un peuple ayant une aussi longue espérance de vie n’avait pas fini de découvrir tout les secrets de la forêt, comment deux Olympiens de passage pourraient tout boucler en à peine quelques jours ?



Aileen, Elfe des lunes du Clan du Cerf
Intendante bien malgré elle !

el Par Elen  le 12/03/2012 à 19:33

Lorsque le groupe fut de retour dans la clairière, les choses avaient bien changé : des tables, en vérité des planches posées sur des tréteaux pour former un dodécagone, entouraient un grand feu de camp, au-dessus duquel rôtissait un ours farci au miel depuis le matin même. De la volaille et divers belles pièces de viandes avaient été ajoutées au cours de la journée suivant le temps de cuisson. Une marmite contenant un bouillon de légumes mijotait sur un feu de plus faible envergure, ainsi que divers poêlées de champignons. Les Loups en effervescence préparaient la future cérémonie.

Aileen fut très vite gagnée à son tour par l’excitation qui animait le clan. Elle n’avait jamais assisté à la fête du Partage, néanmoins, elle en connaissait l’existence et savait en quoi elle consistait... Enfin, tout du moins, dans les grandes largeurs. Elle ne tenait plus en place, errant de ci de là, demandant sans cesse si elle pouvait aider, s’exécutant avec ferveur dès qu’on lui confiait la moindre menue tâche. A force de s’agiter en tout sens, le peu d’eau qui imprégnait encore ses vêtements après la baignade eut tôt fait de s’évaporer dans la douce chaleur de la fin d’après midi.

Lindorie s’était changée entre temps, et avait revêtue la tenue rituelle des Ashkas du clan du Faucon. Une robe en cuir, avec différentes inscriptions en langage Faucon. Elle était à la fois pratique pour sa déplacer, mais également très belle - sinon Lindorie ne l’aurait pas mise, malgré le fait que ce soit une Elfe des Lunes, elle gardait un certain goût pour la mode ! Sûrement le fait d’avoir trop traîné avec un Olympien dans sa jeunesse, elle devait changer cette habitude. Elle n’aimait pas particulièrement ce titre, mais de ce qu’elle avait compris elle était devenue la représentant du Clan la plus ancienne et la plus expérimentée. Elle savait aussi qu’elle aimait la compagnie des Loups, alors elle n’avait pas besoin de se forcer à paraître sérieuse. Elle pourrait sûrement s’amuser.

Bientôt, la nuit tomba. Séléné et Adamant, déjà au quart de leur course dans les cieux, pleines et rondes, trônaient au milieu des étoiles. La clairière des Ombres Cendrées mérita alors parfaitement son nom, tandis que les flammes projetaient de sombres silhouettes dansantes tout autour de la tablée.

Le Chaman fit s’installer le Grand Pontife et Nil auprès de lui. A la droite de l’Olympien se tenaient Isa, Lindorie, puis les deux Lutins, côtes à côtes. Auprès de Nil venait Aileen, qui eut la surprise de se retrouver épaulée par Evonis rarement plus souriant, fixant avec appétit cet ours prometteur. La Cerf en profita pour taquiner un peu l’Ashka, lui lançant quelques petites piques aussitôt suivies d’un rire presque enfantin. Cela ne sembla pas déranger le Loup, bien au contraire, qui rentra dans le jeu de sa voisine, la taquinant verbalement avec une certaine ardeur. Plusieurs fois, elle fit mine d’être vexée, profitant des quelques secondes de flottement créées pour réfléchir vaguement à une réponse et mieux revenir à la charge ensuite. Elle ne se doutait pas que Loup, semblant d’habitude si distant, puisse faire preuve d’autant d’esprit et de répartie ! Elle avait parfois bien du mal à suivre !

La soirée débuta dans l’austérité. Elen avait brièvement décrit le début des évènements aux invités non familiarisés avec les coutumes de la Meute, particulièrement à Isa et Rode pour qu’ils comprennent les enjeux. Il s’agissait de renouveler l’amitié avec le Peuple Frère. A cet effet, ils avaient sélectionné quelques viandes qu’ils destinaient aux loups, laissant les autres près du feu pour qu’elles restent chaudes. Il fallait attendre silencieusement, en prière, jusqu’à ce qu’un ou plusieurs loups ne décident de venir. Cela pouvait prendre plusieurs heures, leur avait-il exposé. Néamoins, ce soir-là, la chance fut avec eux.

Une meute d’une douzaine d’individus émergea lentement du sous-bois, traînant la carcasse encore chaude d’un daim. Elen reconnut certains d’en eux : ces loups-là leur rendaient souvent visite. Le groupe de quadrupèdes se rapprocha de la tablée. Chacun d’entre eux avait extrait une pièce de viande de leur proie et ils tournaient autour du banquet, cherchant un Loup qu’ils jugeraient digne de leur offrande, avec lequel ils procéderaient à la cérémonie de l’échange.



L’alpha choisit presque instantanément Elen, tandis qu’un bêta se rapprochait de Evonis. D’autres Loups furent choisis, y compris parmi les plus jeunes. Elen s’inclina devant le mâle, lui tendant une pièce de viande bovine bien cuite, prononçant quelques mots en Loup Ancien pour remercier son hôte. Celui-ci émit un bref aboiement, s’inclinant maladroitement à son tour, acceptant l’offrande.

Aileen s’attendait à l’arrivée des loups. Même si elle fut plutôt rapide, l’attente lui sembla infiniment longue. Elle scrutait les ténèbres, guettant le moindre mouvement dans la forêt.
Lorsqu’enfin les animaux apparurent, son regard ne s’en détachait plus. C’était la première fois qu’elle en voyait d’aussi près. Enfin, à part ceux qui attaquaient parfois les voyageurs en pleine forêt, bien que ceux-ci soient parfois plus apparentés à des chiens sauvages... Certains des animaux passèrent tout près d’elle. L’envie de tendre une main et de les toucher, presque irrésistible, la prit soudainement. Pourtant elle ne bougea pas, n’osant pas prendre le risque de se faire croquer un doigt... Et vu l’état du daim qu’ils amenaient, c’était plus que probable, songea-t-elle.

Lindorie était fascinée par les Loups. Elle aimait ces animaux presque autant que les Faucons voir plus. Ils étaient libres et forts. Elle aimait être une Faucon mais elle aurait aimé être un Loup, pour pouvoir parcourir librement les bois, et protéger ceux qu’elle aimait. Ce dont un Faucon était parfois bien incapable. Bien sûr elle ne regrettait pas d’être née Faucon, mais imaginer être un Loup l’amusait. Eux ne se souciaient guère des états d’esprit de chacun. Ils étaient beaux fiers et nobles. Que le mâle Alpha choisisse Elen ne l’étonna même pas ! Elle était quand même un peu jalouse. Elle aurait bien voulu avoir un louveteau pour lui tenir compagnie !

Dalhia, lui, n’osait plus bouger d’un pouce. Les loups auraient pu le dévorer d’un seul coup et des fois, ils mangeaient les enfants, il parait... Ses doigts étaient serrés sur le bord de la table, comme si raffermir sa prise sur le morceau de bois pouvait lui procurer la moindre protection face aux animaux... Dans sa tête il ne cessait de se répéter des prières diverses et variées, adressées à tout et n’importe quoi (aussi bien la forêt que madame Isa et même Elen...), espérant qu’un tel acte de dévotion puisse le protéger de l’ire des loups...



Elen, EdL
Chaman du clan du Loup au conseil des Lunes
Responsable de l'Éclat des Lunes

olymp Par Isa Cestia  le 12/03/2012 à 19:36

Isa s’était figée lorsque la meute était apparue. Les voir s’approcher et circuler parmi l’assemblée immobile et silencieuse, les flammes qui faisait courir sur leur pelage des reflets fauves, donnait une atmosphère très particulière à l’ensemble. Puis elle sentit quelque chose d’humide contre son bras.



Une magnifique louve, au pelage presque immaculé, loin du gris de ses congénères, lui tendait précautionneusement du bout des dents une petite pièce de viande, l’appelant de sa truffe. A sa prestance, nul doute qu’elle faisait partie du couple alpha. Elle semblait ne pas vouloir salir son offrande, comme pour ménager l’Olympienne. Dans son regard, Isa pouvait lire comme une joie intense, le sourire particulier de certains chiens qui ne s’exprimait que par des yeux pétillants.

La jeune femme fut assez surprise, l’espace d’un instant. La louve s’était-elle trompée ? Est-ce que cela se faisait d’échanger rituellement avec les étrangers ? Et si elle faisait râter toute la cérémonie ?! Comme trop souvent, si elle continuait à réfléchir, elle allait juste avoir l’air complètement coincée alors qu’elle ne cherchait qu’à éviter les bourdes...
Mais la louve avait l’air sûre de son choix, voire même... Contente ? Isa n’était pas experte en comportement des loups. Elle se retourna vers la table et choisit un faisan rôti. La viande délicate de ce gibier bien doré plairait peut-être davantage à une femelle. Elle se retourna pour lui tendre et s’inclina devant l’animal, répétant la phrase de remerciement qu’Elen venait de dire.

Le Chaman mâchonnait la viande crue, clairement surpris par la scène. Pendant ce temps, le loup alpha se régalait de la belle pièce de viande qu’on lui avait offerte. Il eut terminé bien plus rapidement que l’Elfe. Une fois que celui-ci eut terminé, il vint flatter l’animal par une caresse amicale.

Evonis aussi achevait son échange, ainsi que la plupart des Loups qui participaient. Il profita de l’occasion pour tapoter généreusement les flancs de la bête. Voyant le regard pétillant de Aileen, l’Ashka tendit la main vers elle. Elle le fixa un instant, perplexe, ignorant ce qu’il voulait. Son regard s’attardant un instant sur la main tendue de l’elfe... Et puis, semblant comprendre ses intentions, elle posa la main sur celle du Loup, dans un geste un peu hésitant. Se plaçant derrière la Cerf, il la guida lentement vers la fourrure du loup, qui semblait impassible. Il l’aida, ensuite, les premiers instants, à caresser doucement la fourrure soyeuse de l’animal, qui ne paraissait pas s’offusquer de l’intervention de la timide demoiselle.

Elle était fascinée par l’animal. Le loup ne bronchait même pas... Elle se tourna un instant vers Evonis, ne disant rien, mais affichant un sourire radieux. Elle le remercia dans un murmure puis, souriant toujours, se tourna de nouveau vers l’animal. La créature, semblant se lasser, malgré toute les attentions de la Cerf à son égard, et après avoir échangé un bref regard avec Aileen, s’en fut retrouver certains de ses frères et soeurs plus loin.
Elle se releva, regardant l’animal s’en aller puis se tourna vers Evonis, affichant un sourire radieux.

- C’est... C’est génial ! Ils sont super !! Merci Evonis !
- C’est pas grand chose. Répondit-il, hochant la tête, se rasseyant.

Du coin de l’oeil, le Chaman observait avec une certaine curiosité Isa et la louve. Cette dernière, visiblement aux anges, dévorait minutieusement la volaille, prenant garde aux petits os.
La jeune femme, soulagée de voir que l’échange avait été appréciée par la louve, mordilla dans la viande que l’animal lui avait offerte. Heureusement, par prévenance peut-être, le morceau que la louve avait choisi était relativement petit et arraché aux muscles du daim. Cela n’avait pas l’air du tout écoeurant. Isa évita juste de regarder la carcasse sanguinolente de l’herbivore éventré au bout de la clairière en même temps qu’elle mangeait sa part.

Une fois la carcasse de faisan proprement nettoyée, la louve vint poser sa tête sur les jambes de l’Olympienne, la fixant dans les yeux, sa queue remuant. Isa resta quelques secondes les mains en l’air... Devait-elle la flatter comme Elen l’avait fait ? Tout cela lui paraissait bien étrange, tout de même. Elle les essuya rapidement sur une serviette avant de venir caresser la tête de l’animal. Finalement le geste lui parut naturel et elle sourit à la louve.

La louve, visiblement d’humeur taquine, posa ses pattes sur les genoux d’Isa, prit son élan et bondit ! Isa reçu un franc coup de langue sur le nez avant que la louve ne déguerpisse pour rejoindre ses congénères auprès du feu alors qu’un rire éclatait juste à côté d’elle.

Isa avait fermé les yeux, effrayée par le bond de la louve et sa grimace s’était figée longtemps sur son visage lorsqu’elle avait senti la langue mouillée de l’animal lui repeindre son propre museau.

- Au moins... Elle ne me l’a pas mangé ! Fit Isa en s’essuyant le nez. Puis elle lança à Elen qui ne se montrait pas très charitable : - Et tu te moques en plus !

Quelle tête elle avait fait ! L’Olympienne, décidément pleine de surprise, venait d’être adoptée par le Peuple Frère ! A sa connaissance, jamais quelqu’un d’extérieur au clan n’avait été reconnu par les loups durant la Cérémonie du Partage.

- Elle t’a reconnue comme sa petite soeur. Fit-il, se calmant peu à peu. Tu aurais dû te voir quand elle a sauté !
- Mais !!! Chuuuut !! Fit-elle en essayant de garder son sérieux.

Isa ne croyait pas que la chose fut passée inaperçue. D’autres avaient pouffé en voyant la scène, elle en était sûre ! Mais ce n’était pas une raison pour le crier sur les toits !

- D’accord... D’accord... Il s’adressa ensuite tant à elle, qu’au Grand Pontife et aux invités. Écoutez, cela va commencer...



Par Google  

olymp Par Rôde-la-Nuit  le 13/03/2012 à 17:27

Effectivement, la véritable fête commença, bien loin de l’austérité précédente. Les animaux entonnèrent leur appel aux lunes, tandis que les Loups chantaient, accompagnant la mélopée. Plus que jamais, en cette instant, tous pouvaient ressentir l’indescriptible lien qui unissait Elfes et animaux, comme un seul et unique peuple, malgré leurs différences. L’air résonnait dans toute cette partie de la forêt, à la fois sauvage et étrangement raffiné.

L’Olympien impassible suivait du regard les animaux faire leur petit rituel, son corps ne trahissait aucun mouvement et son visage semblait dépourvu d’émotion.
Pourtant le grand pontife était plutôt du genre à apprécier les animaux, comment en serait-il autrement pour quelqu’un se baladant avec un aigle hautain et impétueux. En réalité le Grand Pontife était tellement habitué à ce que les situations dégénèrent lorsqu’elle arrivait au moment le plus important qu’il avait souhaité ne rien faire qui aurait pu sollicité son inéluctable malchance.

Tout avait l’air de bien se passer. Les loups ne semblaient pas farouches, Isa en avait pu faire l’expérience. Pourtant une tache sombre attira sa curiosité.
Regardant avec insistance, l’Olympien constata qu’il s’agissait d’un Loup difficilement repérable dans la nuit du fait de sa couleur semblable à l’ébène. Et ce dernier affichait un air assez inamical.



L’avait-il insulté en le regardant de la sorte ou était-ce une forme de paranoïa qui le poussait à croire que tout chose ne pouvait se terminer que par un malheur ou pire encore, par sa mort !
Malgré son envie de ne pas attirer d’ennui et ce pressentiment de désastre qui ne le quittait plus, Rôde ne pouvait s’empêcher de jeter quelques regards à ce loup si fascinant qui contrastait tellement avec la louve qui s’était approchée d’Isa.

”Pourquoi faut-il que je sois attiré par les animaux les moins sociables !” Songea l’Olympien.

La jeune Olympienne s’était laissée capturée par les chants mêlés des loups et du clan et son esprit rechigna à sortir de cet état contemplatif si paisible lorsqu’ils cessèrent.
Elle remarqua l’air inquiet de son voisin qui n’avait pas pipé mot depuis qu’ils s’étaient attablés. Quelques coups d’oeil de l’Olympien vers un point plus sombre de la clairière l’interpellèrent.

- Tout va bien, Rôde ?
- Ou...oui oui ! Rétorqua l’Olympien légèrement embarrassé, essayant d’appuyer ses mots par un sourire peu convainquant.

Se doutant de sa piètre qualité d’acteur, Rôde se senti obligé d’en dire plus, mais la présence d’Elen le dérangeait un peu, ce dernier n’était pas en mesure de tout comprendre et l’Olympien ne voulait pas s’étendre sur le sujet.

- Ne le trouvez vous pas magnifique, Isa ? L’Olympien effectua un signe de tête en direction du loup. Inquiétant certes mais il dégage un charisme extraordinaire !... Enfin bon ne l’agaçons pas, la journée c’est extraordinairement bien passée, il serait dommage de la ternir par un malencontreux incident !

…. incident dont j’ai le secret ! Murmura l’Olympien d’un souffle défaitiste.
- Ne me dites pas que vous avez un penchant pour les grands ténébreux, Rôde ! Dit-elle sur un ton malicieux en apercevant enfin l’animal. Mais vous avez raison, c’est un très beau spécimen.

C’était vrai que le Grand Pontife, malgré son lien privilégié avec les Dieux, attirait notoirement la poisse. Mais redouter toujours le pire n’était-il pas le meilleur moyen de l’invoquer ?

- Allons, pas de sombres pensées ce soir, comme vous dites, on se régale depuis ce matin, et cela va continuer !

Rôde n’était pas tout à fait convaincu par l’optimisme d’Isa mais il se prêta volontiers au jeu. Il s’exclama, avec un air faussement outré :

- Qu…Qu…Grand Zeus, mais où allez-vous chercher des idées pareilles ! Sachez que j’en ai fait pendre pour moins que ça ! Puis se tournant vers Elen - Haaa le respect n’est plus ce qu’il était !
- A qui le dîtes-vous... Les choses qui étaient sacrées ne le sont plus !

Isa laissa échapper un rire. Deux dignitaires de camps adverses qui jouaient les vieux rabat-joie de concert, c’était pour le moins cocasse !

- Incurable ! s’exclama l’Olympien soupirant de dépit, avant de rire à son tour.

Elen leva sa coupe de vin aux herbes à la santé du Grand Pontife et de Isa, avant de la boire. Rôde-la-Nuit lui était indéniablement sympathique, et il trouva fort dommage que le destin ait fait des Forestiers et des Impériaux des ennemis. Surtout lorsqu’il songeait à...

Finalement, le Peuple Frère s’en fut, emportant la carcasse du daim avec eux, et le banquet proprement dit débuta ! On sortit les meilleurs vins, c’est à dire tout juste passables suivant les critères des Nobles, et les meilleurs alcools de fruits : prune, poire, mirabelle, cerise, un registre que les Loups, en revanche, maîtrisaient parfaitement. La viande fut servie ainsi que les légumes et les champignons.

Dalhia lacha un loooooong soupir quand les loups s’en furent enfin. Ses prières semblaient avoir été exaucées, se dit-il, non sans une certaine fierté. Sûrement grâce à madame Isa, elle semblait bien s’entendre avec les loups !

Lorsque le repas commença, le premier réflexe d’Aileen, avant même celui de penser à se remplir l’estomac, fut de se pencher vers l’Olympienne, tendant une main vers elle pour attirer son attention.

- Alors c’était comment ?! Demanda-t-elle sans attendre. Ses yeux brillaient de curiosité et de cette excitation qui ne la quittait pas depuis le début de la soirée. - Ça devait être impressionnant ! T’as eu peur ?

Isa hocha vigoureusement la tête avec un grand sourire, comme ces gamins qui aiment jouer à s’effrayer. Sur le coup elle n’en avait pas mené large - elle était à peu près persuadée que ses grimaces alimenteraient les blagues des Elfes pendant plusieurs jours - mais maintenant elle recommencerait volontiers !

- Petite soeur des loups ! Dit-elle avec une pointe de fierté. Quand je vais raconter ça à ma grand-mère !

Elle fit abstraction du fait que cela pourrait tuer la vieille acariâtre. Une deuxième fois. Que sa petite-fille s’adonne à des rites sanguinolents dans les bois en pleine nuit avec des hérétiques et des animaux lui serait une idée juste insupportable.

La Cerf lui répondit par un rire. Elle n’était pas sûre qu’une vieille Olympienne apprécie vraiment ce genre de coutumes, déjà que leurs cousins Nobles avaient du mal avec ça... Mais la tête qu’elle ferait en entendant ça vaudrait sûrement le coup !

- Je suis certaine que ça va lui plaire ! Dit-elle, sur le ton de la plaisanterie.

Des Louves et des Loups se levèrent, pour se rendre rapidement en cuisine. Ils ramenèrent de petites corbeilles de fruits aux convives et de plus grands plats contenant des pâtisseries simples qu’ils disposèrent ci et là. Isa fut servie par un Elfe qu’elle n’avait jamais aperçu à la Tanière, qui poursuivit ensuite la distribution.



Ne pouvant fortifier la justice, on a justifié la force

el Par Aileen  le 13/03/2012 à 18:12

Tandis que tous étaient accaparés par les corbeilles de fruits nouvellement apportées, Aileen en profita pour se pencher vers Evonis, une poire à la main.

- Au fait, je ne sais plus si je t’ai remercié pour le loup, tout à l’heure ! C’était génial !

- Tu l’as fait... Ce n’était vraiment rien....

- C’est pas non plus tout les jours qu’on peut caresser un loup ! Lui répondit-elle avec un clin d’oeil.

- Je te l’accorde. Mais tu devrais venir ici plus souvent aussi !

- C’est peut être pas une bonne idée ! lança-t-elle. Vous pourrez plus me supporter, après !

- Qui ça, nous ? Penses tu ! Une proie comme toi ! Euh... S’interrompit-il, avec un sourire tout calculé.

La Cerf se permit un air faussement outré.

- Moi, une proie ?! C’est mal me connaître, alors ! Je vous signalerais, môssieur, que j’ai réussit à faire mordre la poussière à votre chaman cet après midi même ! Précisa-t-elle, sur un ton faussement pompeux, sans se départir de son sourire.

- Peuh ! Petite, Elen a beau être Chaman, il reste un louveteau fragile et sans défense. Fanfaronna-t-il.

- La belle affaire ! S’esclaffa-t-elle. Je parie que toi aussi, je peux te battre ! Osa-t-elle, l’air sûre de ses propos... Pourtant, elle en doutait franchement, mais un peu de bluff ne faisait pas de mal !

S’accoudant sur la table, prenant un sourire énigmatique, le Loup répondit du tac au tac :

- Tout dépend des armes que tu comptes employer...

Elle resta un instant muette, semblant presque ne plus savoir quoi dire puis se leva, contourna la table pour se placer face au Loup et, mimant son attitude, s’y accouda, le fixant dans les yeux.

- Et pourquoi est-ce qu’il devrait y avoir des armes ?

- Pourquoi les utilises-tu si tu n’y crois pas ? Éluda-t-il, lui rendant son regard avec intensité.

Elle haussa les épaules, l’air désinvolte.

- Certains se battent très bien sans armes ! Mais avec ou sans ça, je suis toujours persuadée que je peux te vaincre !

- J’aime les défis ! Fit-il, se relevant, la jaugeant de toute sa hauteur.

Loin de l’allure longiligne du Chaman, Evonis évoquait plus un de ces lutteurs colossaux : grand, carré et bien bâti, la carrure du Loup trouvait rarement d’égale parmi les autres Loups. Là où Elen se montrait adroit, vif et agile, fin escrimeur qu’il était, Evonis utilisait sa force brute et des coups puissants bien ajustés pour déstabiliser ses adversaires. Aileen, elle, plutôt du genre poids plume, se disait qu’elle ne ferait pas le poids bien longtemps face à un colosse pareil... Certes, elle se débrouillait à l’épée, mais elle était loin d’être du genre musclée. Mais il était trop tard pour reculer, de toute manière, il fallait qu’elle le fasse !

Quitte à se faire battre à plate couture par l’Ashka... Ce n’était pas non plus comme si elle pensait avoir la moindre chance ! Elle se leva, se tenant face à lui, l’air... Plus ou moins déterminé.

- Moi aussi, ça tombe bien ! Lança-t-elle, ultime bravade avant la déconfiture à venir..!

Il dégaina... Son bras ! Il l’élança vers Aileen, sa main se posant sur la hanche de la jeune Cerf. Il l’attira contre lui, son visage penché au du sien, ses lèvres à quelques centimètres seulement de celles de la jeune femme. Avec une lenteur toute calculée, il déplaça sa bouche au plus près de l’une des oreilles de Aileen, lui susurrant :

- Tu ne devrais pas jouer à un jeu auquel tu pourrais gagner...

Son coeur avait manqué un battement. Elle ne souriait plus du tout, cette fois, presque paniquée... Elle se dégagea vivement de l’étreinte du Loup puis baissa les yeux... Il ne savait pas, lui.

Le colosse éclata d’un rire grave, visiblement amusé par l’effet qu’il avait produit sur elle. Peut-être ne s’attendait-elle pas à ce genre de lutte.

- Eh bien, je t’ai connue plus combative. Je t’ai eue !

Il lui tira la langue, goguenard, s’enfuyant à toutes jambes avant qu’elle ne reprenne totalement ses esprits. Cela lui donnerait un peu d’avance : la Cerf, plus menue que lui, courait sans doute aussi bien plus rapidement.

Elle hésita. Est-ce qu’elle devait le suivre..? Oui, il l’avait eue, mais pas de la manière qu’il pensait... Elle n’avait plus vraiment envie de rire, cette fois. Il ne pouvait pas le savoir mais... Il lui avait rappelé certaines choses qu’elle aurait préféré oublier... Mais ça n’était pas de sa faute. Il ne savait pas. Se disait elle, contemplant ses mains, le regard vide.

- La dernière fois que j’ai joué à ce.. “Jeu”... J’ai perdu.. dit-elle à voix basse.

Ayant jugé qu’il se trouvait suffisamment loin, il s’arrêta. Il enchaîna grimaces, pieds de nez et signes de la main ! Décidément, même les vieux Loups comme lui conservaient une certaine part de douce folie, celle là même qui faisait trop souvent défaut à Elen. Elle put même le voir entamer une sorte de danse grotesque de la victoire, tournant sur lui-même en bougeant les bras et les jambes en tous sens.

A le voir faire n’importe quoi, il lui arracha quand même un sourire. Peut être qu’elle allait essayer d’avoir sa revanche, finalement... ”Il ne l’a pas fait exprès, hein ?” Se disait-elle. Et puis cette danse, c’était ridicule. ”Autant mettre un terme à tout ça !” Songea-t-elle, se mettant à courir vers lui. A force de gesticuler dans tous les sens, il créa une ouverture parfaite pour la jeune Cerf. D’un bond aussi vif que pendant ses batailles à la Rivière Vive, elle lui sauta sur le dos et s’y agrippa le plus fermement possible.

Loin de s’offusquer, il plaça ses bras en soutient pour les jambes de la Cerf, un poids sur son dos, et partit au triple galop dans toutes les directions. Il bouscula par mégarde un des Loups qui rapportait un plateau vide Cela n’eut pour seul effet que de faire tomber le malheureux, tandis que Evonis continuait dans sa lancée, comme si de rien était, Aileen toujours campée sur son dos.

- Bah, c’est comme ça que vous vous battez, chez les Loups ? Lança-t-elle, non sans songer à nouveau à sa cavalcade sur le dos d’Elen..

Cela dit, Evonis avait l’air moins prompt à la chute que le premier ! Elle n’avait l’impression de ne rien peser, campée sur son dos..!

- Ah ? Parce qu’il faut vraiment se battre ? fit-il, se saissisant d’une cheville de la Cerf, profitant qu’elle se trouvait à portée de main.

D’un geste habile, il la désarçonna, la faisant chuter sans grands maux. A peine eut-elle compris ce qu’il venait de se produire que deux grandes et puissantes paluches se saisissaient de ses hanches et la soulevait. Tout sembla ensuite tourner : le Loup la portait et pivotait sur son axe.

Sans avoir eu le temps de comprendre, elle s’était retrouvée par terre puis à nouveau dans les airs, non sans lâcher un cri de surprise. Elle s'agrippa aux bras du Loup comme si elle avait peur de tomber.

- Je ne cesserai que si tu demandes grâce ! Lui-dit Evonis.

- Même pas en rêve !!

Et cela fut, assurément, un mauvais plan. En effet, Aileen se montra têtue et à peine quelques minutes plus tard, il déposait la jeune Cerf à terre, titubant. Tout semblait tourner autour de lui. Et tout mastodonte qu’il était, il fut obligé de s’avachir par terre. Aileen non plus ne tenait plus très bien sur ses jambes, mais elle parvint tout de même à garder l’équilibre, malgré son fou rire incontrôlable. Elle même à articuler quelques mots.

- C’est moi qui t’ai eu, cette fois !

- De grace, je m’incline ! Je ne peux rien contre toi ! Tu es trop forte pour moi !

- Je t’avais prévenu ! Répondit-elle avec un grand sourire, reprenant son souffle dans le même temps. Fallait pas faire le malin comme ça avec moi !

En vérité, elle n’avait rien fait du tout, mis à part se montrer têtue au bon moment... Mais elle n’en savourait pas moins sa petite victoire.

Le Loup s’allongea, pour récupérer ses sens. Il avait bien trop tourné et tourné ! Il l’avait sous estimée ! Il observa le ballet des étoiles dans le ciel et le visage de Aileen, qui tournait au dessus de lui, comme tout le reste. Et pour toute réponse, elle eut le droit à un tirage de langue en bonne et due forme. Elle lui répondit par un rire bref puis, du bout du pied, bouscula légèrement le bras de l’Ashka, comme si elle voulait vérifier qu’il était bien encore en vie.

- Alors ? Il va bien falloir que tu t’en remettes, un jour ! Lui lâcha-t-elle. Tu vas pas rester par terre toute ta vie, si ?

Se saisissant de la jambe de la jeune femme, il la fit tomber sur lui, amortissant le choc. Ses bras puissant la ceinturèrent.

- Je ne sais pas... Qu’en dis-tu ?

- Aïe ! Bah... Je sais pas, moi, ça m’a pas l’air très confortable... C’est tout dur... Ajouta-t-elle, toquant doucement sur le front de l’Ashka avec sa main.

- Hey ! Mais ce n’est pas moi qui ai la tête dure !

- T’es sûr ? C’est pourtant pas moi qui voulait à tout prix me battre, je le savais dès le début que j’étais plus forte que toi ! Se vanta-t-elle.

- J’avoue... Et j’admets ma défaite... Annonça-t-il, relâchant la jeune femme pour étendre ses bras au sol.

Elle fit mine de se relever, puis, prise d’un vertige soudain, se ravisa et resta allongée contre la poitrine du Loup...

- Euh.... Ca tourne encore un peu, quand même...

- Ah tu vois ? S’amusa-t-il, laissant glisser ses doigts dans la chevelure de la jeune femme. Et on est si bien ici !

Il sembla étouffer un rire. Ainsi allongée, elle pouvait sentir le coeur puissant du Loup battre à un rythme effréné contre sa poitrine. Elle resta immobile un instant, sans rien répondre, puis se redressa, s’appuyant sur un coude, regardant aux alentours si quelqu’un les avait vus...

- Heu... On devrait peut être y aller, non ? Les autres vont se demander ce qu’on fait... Et si ils nous trouvent, ils vont bien se demander ce qu’il se passe ! Fit-elle avec un étrange sourire, mi amusé, mi timide...

- Si tu veux... Mais pour ça, il faut que tu te relèves !

...Ho, oui pardon ! Excuse-moi ! Répondit-elle en riant.

Elle se releva, pas trop vite pour ne pas risquer de tomber une seconde fois... Non, cette fois, elle parvint à garder l’équilibre. La terre avait cessé de tourner ! Evonis lui emboîta le pas, et ils rejoignirent les convives, à table...



Aileen, Elfe des lunes du Clan du Cerf
Intendante bien malgré elle !

olymp Par Rôde-la-Nuit  le 13/03/2012 à 18:28

Après le repas fort copieux, quelques baies ne pouvaient pas faire de mal et Isa en grignota machinalement plus d’une.

- Vous devriez goûter les cassis, Grand Pontife ! Fit le Chaman à son voisin, gobant un des fruits. Ils sont fameux, cette année !

Toujours pas d’incident à déplorer... songea l’Olympien, Mourir étouffer par un grain de cassis peut-être !... Allons bon, vivons dangereusement !

Rôde suivit les conseils du Chaman, savourant chacun des fruits qu’il goûta.

- Ma foi vous avez raison, ils sont délicieux !
- Nous avons eu un bel ensoleillement, malgré tout ce qu’il s’est passé. Un point positif dans toute cette histoire. Exposa Elen. Les vins de Na’Helli et de Lardanium seront des références !
- Encore faudrait-il pouvoir en profiter ! Répondit machinalement Rôde qui repensait aux différents Piliers inactifs.

Conscient que sa réflexion risquait de plomber l’ambiance, l’Olympien tenta de changer de sujet.

- Des fruits gorgés de soleil, un viande savoureuse, c’est un festin de Roi que vous nous avez concocté, et parmi tout ça un spectacle formidable. Nous ne pouvions pas rêver mieux ! D’ailleurs pour rien vous cacher, je me sens quelques peu gêné de ne rien vous offrir en retour... Quoique, en ce qui vous concerne Aileen, en chemin j’ai trouvé un marchand qui vendait certains fruits, figurez-vous qu’un de ses produits m’a fait penser à vous.

L’Olympien fit rouler une petite boule ovalisée de couleur jaune en direction de la Cerf.

- Si mes souvenirs sont bons, vous sembliez très attachée à cet agrume lors de notre première rencontre.

L’Olympien avait encore en souvenir cette Elfe cherchant désespérément sa petite boule jaunâtre.

Aileen attrapa le citron, ne pouvant s’empêcher de rire.

- Ha oui ? J’avais presque oublié cette histoire-là ! C’est vrai qu’on a parfois du mal à trouver des citrons dans la région, ils ne poussent pas très bien avec le climat qu’on a !
- Grand Pontife, si vous teniez à nous dédommager, vous venez de le faire ! Regardez comme les yeux d’Aileen brillent avec convoitise devant ce simple fruit ! Plaisanta le Chaman.
Rôde couvrit sa bouche de sa main et s’adressa à Isa de manière faussement discrète
Un citron contre un festin de Roi, ma foi ces forestiers sont facilement abusables ! Puis il se mit à rire au éclats, chose plutôt rare en temps normal.
- Chuuuut ! Lui répondit Isa, son index à ses lèvres, comme si ce secret d’état devait rester strictement entre eux. Mais le scintillement dans ses yeux après cette soirée magnifique assurait qu’elle n’en pensait pas un traître mot.
- Écoutez, Grand Pontife, lorsque je dis que nous vous offrons l’hospitalité, cela comprend entre autre les repas et quelques autres menus services. Quel piètre hôte je ferai si je ne vous nourrissais pas !

Le Chaman semblait assez sérieux dans ces propos, ce qui contrastait un peu avec l’ambiance bonne enfant qui régnait jusqu'à présent. Elen n’avait pas besoin d’ajouter ce genre de précision, Rôde savait que c’était un homme d’honneur ayant des valeurs que peu de monde possédait. L’Olympien, comme à son habitude, choisit de tourner la conversation en dérision espérant montrer à l’Elfe qu’il n’avait pas besoin d’en faire autant pour que ses invités apprécient leur séjour.

- Oullllaaaaa ! S’exclama le Grand Pontife en levant la main au ciel. Ne pas me nourrir équivaudrait ni plus ni moins à un incident diplomatique. Je vois d’ici les gros titres !

Tout en parlant, Rôde traça de la main un bandeau imaginaire censé représenter l’encadré d’un journal :

“Na’Helli torture le Grand Pontife de Lardanium en le privant de nourriture !” Vous pouvez être certain que toute la garnison de Lardanium cachée dans les sous-bois vous ferait payer cher cette insuffisance alimentaire !

Finalement, les plats furent débarrassés, tard dans la soirée. Puis, les conversations s’éteignirent peu à peu. Elen invita le Grand Pontife, Tizi et Dalhia à le suivre, sachant que Aileen et Lindorie savaient exactement où elles pouvaient s’installer et dormir dans la Tanière s’il leur en venait l’envie. Il installa Dahlia dans la chambre attenante à celle de Isa, songeant qu’ils pourraient discuter d’éventuels dessins. Puis il plaça Tizi dans la chambre voisine. Enfin, le Grand Pontife fut installé dans la chambre suivante. Elen espéra que cet arrangement conviendrait.



Ne pouvant fortifier la justice, on a justifié la force

olymp Par Isa Cestia  le 13/03/2012 à 18:41

Plus tard dans la nuit

Les griffures des ronces qui mettaient, accroc après accroc, le bas de sa tunique en lambeaux rougissaient aussi ses jambes de longues estafilades.
La cavalcade continuait derrière elle, oppressante, plus proche. Elle avait d'abord entendu les branches malmenées, puis les brindilles au sol qui craquaient, les cailloux qui dégageaient sous la foulée rapide. Et puis… Le souffle puissant, horriblement régulier, implacable…
Elle ne pouvait regarder en arrière. Le moindre faux pas, le plus petit ralentissement et c'en serait fini. Courir, jusqu'à en perdre haleine, jusqu'à ce que son corps abandonne.
Elle ne levait les yeux qu’avec parcimonie, juste le temps d'un battement de cœur, pour suivre le vol silencieux de son guide : l'oiseau noir planait dans les frondaisons, ne donnant que quelques coups d'ailes pour reprendre de l'altitude lorsqu'il venait à raser le sol de trop près.
Dans la forêt dense, immense, inconnue, il était sa seule clef pour en sortir vivante…

Une ombre grandit au-dessus d'elle, terrifiante, colossale. Elle l'enveloppa et brisa sa course. Puis elle la dépassa. Un claquement de mâchoire mit un point final au croassement aigu du corbeau et seules quelques plumes collées au museau de la Bête indiquaient ce qu'il en était advenu.

La panique siphonna ses forces et ses jambes cédèrent alors qu'un loup plus sombre que la nuit se tournait maintenant pour lui faire face. Il se ramassa, prêt à sauter de nouveau. Cette fois la proie ne représentait plus aucune difficulté. Au sol, pour seule défense un vulgaire bâton qu'elle pourrait encore ramasser, s'il lui en laissait le temps…
L'éclat jaune de son œil unique et le pourpre de ses babines qui se retroussaient lentement sur des crocs souillés du sang de l'oiseau étaient les seules couleurs qu'elle discernait parmi les mille dégradés de gris offerts par les bois sous les Lunes.
Il bondit. Naïvement elle interposa son bras entre sa gueule et sa propre gorge. Les breloques de petits os et de plumes qui ornaient son poignet eurent un étrange tintement avant d'être disloquées…


La douleur intense la fit se recroqueviller dans son lit. Le feu avait pris sa gorge et se propageait à ses entrailles. Elle se fit violence pour sortir de sous sa couverture, s'assit au bord du lit et posa un pied au sol. Son regard embué ne vit pas le plancher. Tout était cotonneux et grisâtre… Un étrange halo argenté dispensait une lueur morne… Adamant ?
Une fièvre aiguë brûlait son front. Sa chevelure et sa chemise trempées de sueur la firent aussitôt grelotter dans l'air juste tiédi de la chambre. Où était-elle ? Une soif irrépressible la prit. Elle se leva péniblement, découvrit un verre d'eau posé sur un petit meuble. Elle le saisit et le vida. Lorsqu'elle pivota pour regarder autour d'elle, un vertige brutal la fit basculer, inconsciente. Lorsqu'elle heurta le sol, le verre explosa et les breloques de petits os et de plumes qui ornaient son poignet eurent un étrange tintement avant d'être disloquées…

Bientôt, quelqu’un frappa à la porte, brisant le silence de la pièce.

- Dame Cestia ? Dame Cestia ? Tout va bien ?
- Que se passe-t-il ici ? fit une voix après une minute.
- Je ne sais pas, la Dame Olympienne ne répond pas. Et j’ai entendu comme un bruit de chute.
- Et qu’attends-tu alors ?

La porte s’ouvrit à la volée et Evonis, suivit par un garde, pénétra dans la pièce. Apercevant l’Olympienne gisant au sol, il s’élança vers elle, plaçant sa main devant la bouche de Isa. Elle respirait.

- Va chercher Elen.
- Comment...
- Tout de suite, triple andouille !

Le garde partit au pas de course vers les sous-sols, prévenant au passage plusieurs de ses collègues qui s’égayèrent dans toutes les directions : le Chaman avait pris l’habitude de s’éclipser de la Tanière durant la nuit. Les Loups se demandaient combien de temps il pouvait dormir. Pendant ce temps, Evonis s’affairait. La jeune femme, agitée de tremblements, semblait s’être effondrée juste après avoir bu. Son coeur s’était emballé, ainsi qu’il le constata et elle avait de la fièvre.

Bientôt, ce fut le Chaman qui entra en trombe dans la chambre suivi de près par un des gardes, qu’il congédia d’un seul geste. Le front plissé d’inquiétude, le Chaman se pencha à son tour au dessus de l’Olympienne.

- Un empoisonnement. Accélération du rythme cardiaque, inconscience, rougeurs, fièvre et probablement soif intense. Énonça laconiquement Evonis.

Le Chaman prit la place de l’Ashka, repérant instantanément au milieu des débris de verre un étrange bracelet.. Il posa une main sur le front de l’Olympienne, murmura quelques mots en Loup Ancien puis entrouvrit délicatement une de ses paupières. Les pupilles étaient dilatées. Il posa une main sur le ventre de Isa. Quelque chose n’allait pas de ce côté-là non plus.

- De la belladone, n’est-ce pas évident ?

Le Chaman fit un bond, entendant la voix familière, survenue alors qu’il tentait de se remémorer les enseignements de son mentor.

- Tout va bien ?
- Va vite me chercher le charbon médicinal. ”Si cela ne suffit pas, je serai obligé de la faire vomir...”

Evonis revint rapidement avec ce que le Chaman avait demandé. Celui-ci avait installé la jeune femme sur le lit et entonnait une prière pour que Luwö, le médecin, guérisse la jeune femme. Une fois le médicament administré à la jeune femme, le Loup congédia Evonis et veilla Isa, faisant tout ce qu’il pouvait pour abaisser sa fièvre.

Elle revint peu à peu à elle, gémissant dans son demi-éveil. Lorsqu’elle prit enfin conscience d’une présence à ses côtés, la panique la fit se relever et se recroqueviller contre le bois du lit, l’air terrifiée.

- Laissez-moi ! Non ! Crut-elle hurler, alors que sa voix ne laissait passer qu’un maigre filet de voix à peine articulé.

Puis une violente contraction de son estomac la tordit contre ses oreillers.

- Pourquoi ? Je n’ai rien... Les mots étaient à peine audibles.



el Par Elen  le 13/03/2012 à 20:16

- Isa... Ce n’est que moi... Elen...

Ne se souvenait-elle pas de lui ? Il tenta de la rassurer par un sourire : la jeune femme devait être passablement désorientée par la situation. Il ne savait pas quand au juste elle commençait à perdre la mémoire. Était-ce dès qu’elle s’endormait ? Ou à un instant particulier de la nuit ? Peut-être ne se souvenait-elle déjà plus de la journée qu’ils avaient partagée.

- Je n’ai rien fait... Pitié...

Elle lançait sur la pièce un regard torturé, presque fou. Lorsqu’elle croisa le regard d’Elen, elle le fixa avant de tirer sa chemise sur ses jambes repliées, comme pour les protéger. Dans son esprit, elle gardait la douleur des ronces et la peur de la Bête qu’elle croyait toujours à proximité. Était-ce lui ? Elle ne savait plus. Elle continuait à le fixer avec les yeux d’un animal piégé, d’un brun aussi sombre que l’ébène.

- Tout va bien, Isa. Fit-il, s’éloignant d’un pas du lit, pour ne pas effrayer d’avantage l’Olympienne. Je ne te ferai pas le moindre mal...

Comment en était-elle arrivée là ? Une erreur dans la forêt ? Cela n’aurait pas agi aussi tard. Une tentative désespérée ? Il en doutait. Mais qui, dans cette forêt, souhaiterait faire du mal à la jeune femme ? Elle qui avait la certitude d’être insignifiante. Quelle ironie.

- Je... Je vais partir... Je vous le promets... Je suis désolée...

Elle tâchait de le convaincre pour qu’il l’épargne, le confondant avec le Loup noir. Se sentant trop faible pour lutter, il n’y avait plus que la capitulation possible. Ou la mort. Mais elle refusait que son heure soit venue.

- Ne le punissez pas, c’est ma faute. Je vais partir, ne lui faites pas de mal... S’il vous plait.
- De qui parles tu, Isa ? Demanda-t-il, perplexe.

Était-ce les effets du poison ? Ou consécutif à ses pertes de mémoire ? Pour qui le prenait-elle au juste. Il comprit qu’il devait provoquer un choc pour qu’elle retrouve ses esprits. Et il savait quels étaient les moments qu’ils avaient partagés et qu’elle avait toujours en mémoire. Il s’agenouilla devant le lit joignant les mains comme lorsqu’ils s’étaient rencontrés pour la première fois.

- Ce n’est que moi, votre esclave. Vous avez eu un mauvais rêve, madame. Déclara-t-il, sur le ton le plus pitoyable qu’il put.

L’intonation fit écho à sa propre détresse, comme surgie d’un passé lointain. Un rêve ? Elle passa une main sur son front puis ses yeux, dans une tentative maladroite de dépasser la fièvre.

- Elen... Il... Vous devez... Faire attention. Il...

Mais qui ? Les ombres se refermaient sur son cauchemar, sur les visions qu’elle avait eues. Des fantômes ? Des souvenirs ? Elle n’aurait su le dire. La souffrance s’estompait lentement, comme une marée descendante. Seules quelques vagues retardataires lui arrachaient parfois une grimace.

Il se releva, doucement, s’installant sur le lit auprès d’elle. Il se saisit de l’une des couvertures et l’enroula autour de la malade. Il la fixa droit dans les yeux, avec une certaine tendresse :

- Oui. Il n’y a qu’une personne à qui je dois être attentif. Et c’est toi, Isa.

Il porta lentement sa main vers le front de la jeune femme. Elle eut un mouvement de recul mais si faible qu’elle n’aurait pas esquivé un enfant. Il posa sa main sur sa peau quelques instants seulement avant de se rétracter.

- La fièvre diminue plus vite que je ne le pensais. Ça va aller mieux, Isa...
- Où...

Ses facultés mentales revenaient doucement. Elle s’interrompit avant de poser des questions probablement stupides. Elle devait savoir où elle était, en théorie...
Elle regarda vers la porte entrouverte. Devait-elle fuir ? Était-elle prisonnière ? Ce Loup... Elen l’avait-il droguée ? Pour obtenir des renseignements... Non... Ce n’était pas possible... Pas après tout ce qu’ils avaient vécu... Le Corbeau était revenu la prévenir, pour qu’elle fuit. Mais ce Loup l’avait... Grands Dieux....
Elle regarda ses jambes. Ni ses pieds ni ses chevilles n’étaient griffés... Elle mordilla ses lèvres, en proie au doute le plus total.

- Isa... Si tu te souviens, as-tu mangé quelque chose ressemblant à des baies pendant le repas ? Ou même après ? Il faut que je sache.

Quel repas ? Rien de tout cela ne parlait à la jeune femme. Et l’horrible crainte d’être manipulée la tenaillait toujours. Lentement, elle secoua la tête, en dénégation.

- Veux-tu que je t’apporte une tisane ? Que j’allume ta cheminée ? Ou quoi que ce soit d’autre ? proposa-t-il.



Elen, EdL
Chaman du clan du Loup au conseil des Lunes
Responsable de l'Éclat des Lunes

olymp Par Isa Cestia  le 13/03/2012 à 20:24

Elle fronça les sourcils à la mention de la tisane. Tout devenait suspect... Mais elle s’aperçut qu’elle grelottait toujours dans son vêtement humide malgré la couverture. Elle lança un regard vers l’âtre.

- Du feu... Je veux bien. Murmura-t-elle.

Le Loup se leva, plaça du petit bois, qu’il alluma. Il fallait qu’il obtienne des braises, avant de placer les bûches entreposée à côté de la cheminée.

- Isa... Quelqu’un t’a donné de la belladone, je pense. Lança le Loup par dessus son épaule, toujours agenouillé face à la cheminée. Je ne sais pas de qui il s’agit, mais crois-moi, je le lui ferai payer si je le retrouver. Poursuivit-il plus bas, bien qu’il sache qu’elle puisse encore l’entendre.

Il plaça des bûches dans les braises rougeoyantes. Le bois était bien sec, et la chaleur des cheminées des cuisines aidant, les flammes éclairèrent bientôt la pièce. Le feu réchauffa sensiblement l’atmosphère, à la fois par sa chaleur, mais aussi par la luminosité douillette qu’il projetait. Les tapis et l’ameublement confortable apparut à Isa et cela apaisa en partie la tension qui l’habitait. Elle n’était pas maltraitée, pas blessée, à part ces douleurs intenses qui s’estompaient... C’était vrai que ça ressemblait à un empoisonnement... Elle observa mieux alentour, à la recherche de sa besace. L’explication était peut-être dans ses notes... Elle la vit. A côté d’Elen... Elle ne pouvait pas prendre le risque qu’il la voie faire.

Il observait l’Olympienne. Et il comprit instinctivement ce qu’elle cherchait. Pour ne pas la paniquer d’avantage, il lui dit, résigné à devoir lui donner cette intimité :

- Je vais te laisser seule quelques instants, Isa. Je vais monter la garde dehors, devant ta porte. Si tu as besoin de quoi que ce soit, appelle-moi. N’hésite pas.
- Merci... Je... L’opportunité était trop belle et elle était encore trop groggy pour y voir une quelconque connivence. Elle chercha juste un prétexte pour qu’il renonce à revenir trop vite.Je vais... Faire un brin de toilette et me changer...

Il détestait savoir qu’elle allait se lever dans son état, mais il ne pouvait pas lutter contre la malédiction et le poison à la fois. Il hocha la tête, puis passa la porte, la refermant précautionneusement derrière lui, avec de s’installer au sol, juste en face. Ce curieux bracelet. Où donc l’avait-elle eu ? Cela ressemblait à certains objets rituels des Elfes des Lunes, que l’on chargeait parfois d’un sortilège mineur. Mais, encore une fois, qui avait donc pu le lui donner ?

Un léger vertige l’obligea à bouger moins vite qu’elle l’aurait voulu pour s’asseoir au bord du lit. Elle saisit sa besace par la bandoulière et la souleva jusqu’à ses genoux. Lire ses notes était largement prioritaire. La réalité de ces derniers jours la percuta de plein fouet. Comment était-elle passée d’un vie idyllique à ce cauchemar qui la clouait au lit ? Ses forces l’abandonnèrent et les feuilles s’éparpillèrent au sol. Elle resta comme assommée plusieurs minutes avant de penser à les ramasser. Elle s’agenouilla au prix de nombreux efforts. Ensuite elle devrait retrouver une allure présentable... Et Elen... Sa gorge se serra. Elle ne prit pas garde et s’entailla une main sur un tesson du verre que les pages dissimulaient.

- Aie ! Décidément, cette journée-là démarrait rudement mal...
- Tout va bien ? Entendit-elle du couloir, étouffé par la porte mais vibrant d’inquiétude.
- Oui... Mais sa voix mourut bien avant de passer à travers la cloison.

Elle se releva et serra un linge dans son poing puis se dirigea lentement vers la porte qu’elle ouvrit.

- Elen je ne... J’avais oublié. Elle haussa les épaules, aussi dépitée qu’elle puisse être.Tout va bien... Je... Je suis désolée pour tout ce que j’ai dit... Des inepties. N’en tiens pas compte...
- Tu... Tu t’es coupée ? Fit le Chaman, comme s’il n’avait rien entendu.

Dans un même mouvement, il souleva l’Olympienne et la porta jusqu’à son lit, la déposant sur les couvertures.

- Tu dois rester allongée. Je vais enlever tous ces éclats. Il caressa brièvement la chevelure de l’Olympienne.

Doucement, elle prit la main d’Elen de sa main valide et la garda contre sa joue quelques secondes, les yeux mi-clos, comme si elle se ressourçait à son contact, fort et rassurant.

- Merci Elen. Chuchota-t-elle avant de la relâcher, à regret.

Il hocha la tête, signifiant tout cela lui semblait naturel :

Tu dois te reposer... Je vais aller chercher quelque chose, pour ta main. Je resterai avec toi tant que tu le souhaiteras.

Le Loup s’éclipsa, et fut de retour avec un bandage et un onguent cicatrisant, ainsi que deux petits seaux. Il destinait l’un d’entre eux à l’Olympienne, au cas où la nausée lui reprendrait, et le second aux éclats gisant au sol. Il avait aussi apporté avec lui une carafe métallique remplie d’eau et un autre verre. Il referma la porte de son pied, s’assurant qu’elle n’avait pas bougé de son lit. Il posa l’eau et le verre sur la commode, puis entreprit de ramasser les morceaux de verre, tout en prenant garde à ne pas toucher aux restes du bracelet. Bien que peu connaisseur en magie, il sentait bien que l’objet avec joué un rôle dans cette histoire...

- Isa... Dis moi... Est-ce que ton... Ton journal mentionne un bracelet ?
- Non... Puis une formulation étrange lui revint en mémoire. Juste d’un souvenir dont je dois me débarrasser...

Mobilisant son Finyë, prêt à toute éventualité pour repousser un éventuel maléfice, il se saisit des fragments brisés du bracelet et les jeta au feu. Puis il vint s’installer auprès de la jeune femme, assis sur le bord du lit.

- Comment te sens-tu ?
- Fatiguée. Mais... Ça va. D’ici une heure ou deux, il n’y paraîtra plus. Elle esquissa un sourire pour être plus convaincante.
- Tu m’as tellement inquiété.

Il n’en revenait toujours pas. Que quelqu’un ait pu jouer un tel tour dans son domaine, cela le sidérait. Et surtout pourquoi la cibler elle ? Elle possédait tous les attributs de l’innocence : la bonté, l’absence de préjugés et son absence de souvenir. Qui pouvait donc gagner à lui causer du tort ?

- Il ne faut pas. Tu peux me laisser si tu veux. Tu as sûrement plus intéressant à faire que me regarder sommeiller... Est-on le matin ? Cette Fête... C’était bien hier soir n’est-ce pas ?
- La nuit est avancée, mais nous sommes loin du matin, Isa. Je pense que quelqu’un aura glissé de la belladone dans ton plateau de fruits. ”Et puisque tu es la seule à être malade, c’est toi que l’on visait...” J’insiste, Isa. Je veux rester auprès de toi. Je te veillerai.
- Je ne comprends pas. Rôde est là... Pour... Qu’il en veuille à ton clan s’il m’arrivait quelque chose ici ? C’est... Politique ?

Isa essayait d’assembler le puzzle mais ses mots peinaient à suivre ses idées hachées. Pourtant ses hallucinations, puisqu’elle pouvait reconnaître maintenant qu’elle n’avait jamais été traquée dans cette forêt fantomatique, étaient faites pour qu’elle craigne Luwö. Et Elen à travers lui ?



el Par Elen  le 13/03/2012 à 20:27

L’Elfe s’installa à côté d’elle, un regard interrogatif dans sa direction pour s’assurer que cela ne la dérangeait pas. Soulevant son bras et entourant les épaules de la jeune femme, il l’attira contre son flanc.

- Je ne sais pas, Isa... Je ne sais pas... Répondit-il, tout aussi perplexe qu’elle. Peut-être que c’était lui, que l’on cherchait à atteindre... Je ferai tout ce qui est en mon pouvoir pour te protéger.
- Elen... Elle devait se résoudre à lui parler de Luwö, qu’il ait toutes les cartes en main. Leur proximité bienfaisante rendit la confidence plus facile. Dans mon cauchemar, c’est ton Totem qui me traquait... J’ai... J’ai vraiment crû que j’allais mourir. Est-ce qu’il peut m’en vouloir d’être là et de souiller son domaine ? Et si ensuite, il décidait de te châtier pour m’avoir accueillie ?
- Isa... Commença-t-il, la serrant tout contre lui. Pourquoi veux-tu qu’il considère que tu souilles quoi que ce soit ?
- Parce que... Je ne suis pas une Elfe des Lunes. Je ne connais rien à vos pratiques. Et je suis ici depuis plusieurs jours apparemment. J’ai peut-être commis une erreur durant la Fête. Il ne fallait pas que j’accepte l’échange ? Ou je m’y suis mal prise... Les rites sont parfois compliqués, un petit détail et...
- Tu es venue parce que je t’ai invitée. S’il avait voulu ne serait-ce qu’un instant que tu partes, crois-moi, il me l’aurait signifié. Luwö dissimule rarement sa volonté. Je crois... Je crois que c’est la belladone qui t’aura donné un cauchemar, tout simplement.
- Ça semblait si vrai... Je suis vraiment sotte pour inventer des horreurs pareilles.
- Mais non... Donne-moi plus de précisions, si tu veux. Je te donnerai mon interprétation, si cela peut te rassurer.

Il la sentit se crisper contre lui. Les détails de la nuit s’estompaient mais ses frayeurs étaient encore tenaces.

- Nous étions dans une foret... Inhospitalière. Un loup nous poursuivait... Je courais je courais mais... Chaque seconde il gagnait du terrain. L’oiseau...

Une ombre de terreur voila son regard. Elle murmura la suite comme si elle avait peur que la Bête ressurgisse pour terminer son oeuvre.

- Il l’a dévoré. Ensuite il s’est retourné contre moi. J’étais par terre.... J’ai essayé de me protéger avant qu’il ne m’égorge... Et puis... Elle tourna la tête pour regarder Elen. Tu étais assis là lorsque je me suis réveillée...
- Quel genre d’oiseau ? T’en souviens-tu ?
- Un corbeau. Je ne le voyais pas bien mais j’en suis sûre. Le loup n’en a fait qu’une bouchée... Il était... Immense...

Ses derniers mots ne furent qu’un souffle tandis que ses mains serraient le bord des couvertures avec force. Le Loup se tendit instantanément. La coïncidence lui parut bien trop grande pour qu’elle soit le fruit du hasard. Et si Luwö avait tenté de l’avertir lors de la transe précédente, celle-là même à laquelle Isa avait assisté ? Et si, d’autre part, un Corbeau avait tenté d’effrayer la jeune femme par un sortilège ? Pourtant elle pratiquait la magie. Jamais elle ne se serait laissée duper...

Ses folles théories sur la destinée de l’Olympienne étaient-elles vraies ? Isa devait-elle causer du tort aux Corbeaux dans un avenir plus ou moins proche ? Son regard se posa sur la jeune femme, encore pâle et faible, consécutivement à son empoisonnement. Il ne voyait pas en elle une tueuse, encore qu’il eut déjà eu un aperçu de l’efficacité de la magie olympienne en combat. Elle ne lui semblait être que douceur et tendresse, aussi nécessaire à sa vie que l’air qu’il respirait, il le savait à présent.

- Ça te dit quelque chose ? Inquiète par le silence plein de réflexion de l’Elfe.
- La dernière fois... Lorsque j’ai eu cette transe involontaire... J’ai distinctement entendu un corbeau. Et la vision ne présageait rien de bon... Fit-il, fixant la porte, comme s’il s’attendait à ce que quelqu’un entre et les assaille.
- Ce Xeïs... J’ai dû être imprudente... Mais je ne me souviens plus de ce qu’il s’est passé... Je suis désolée Elen. Si c’est lié alors c’est ma faute.
Non, non... Tel que tu me l’as décrite, et si j’avais du être à ta place, voici comment j’aurai interprété ta transe : un Loup te veut du mal, et un Corbeau tente de t’aider. Cependant, le Loup est plus fort et défait ton protecteur, avant de s’attaquer à toi. Expliqua-t-il, sachant à quel point son honnêteté pourrait lui coûter si cela éveillait la méfiance de Isa à son égard. Cela dit, je ne fais cette interprétation que suivant ce dont tu te souviens. Dans une transe, parfois, même un détail insignifiant peut s’avérer crucial.
- Je ne vois rien d’autre... A part que je portais ce bracelet aussi. Je l’ai vu quand le Loup m’a attaqué, j’avais mis mon bras devant mon visage... Je ne sais pas si c’est le souvenir du Corbeau, mais il ne m’appartient pas.
- C’est celui que je viens de jeter au feu... Fit-il, pensif. Ces objets peuvent être chargés de magie, tu sais ?
- Oui. Il est écrit que je m’en débarrasserais. Je devais déjà me méfier mais... Je ne sais pas pourquoi je ne l’ai pas fait.

La seule raison qui lui apparaissait cependant était qu’il s’était passé quelque chose en cachette d’Elen et que l’occasion ne s’était pas présentée de corriger une bévue. Elle était généralement prudente avec tout ce qui touchait la magie. Jeter un artefact au feu, même de simples breloques, ne résolvait pas forcément le problème. Elle aurait dû prendre le temps de l’analyser et de déterminer le meilleur moyen de le rendre inefficace. Et le faire sur le champ, évidemment.

Le Loup se replongea dans ses pensées. La présence d’Isa tout contre lui semblait accélérer ses facultés de réflexion, et cependant une bonne part de son esprit était accaparé par ce contact. Un schéma simple jaillit dans son esprit, initié par ses suspicions naturelles à l’encontre de la magie et des Corbeaux.

- Il est possible, aussi, que ce soit le Corbeau qui veuille s’attaquer à toi. Et le Loup t’as protégée en l’éliminant, avant de tenter de te retirer ce bracelet... C’est une autre possibilité. Mais, encore une fois, je ne peux pas prétendre que ce soit la vérité.
- Je ne sais pas... J’ai sûrement oublié beaucoup de détails. Et puis c’est fini maintenant.

Pour un simple mal au ventre et un vague cauchemar, ils s’étaient embarqués dans des suppositions de complots entre clans. Ça allait beaucoup trop loin pour Isa qui chercha à relativiser. Après tout, elle aurait pu elle-même se tromper en ramassant des baies, même si elle en connaissait un nombre tout à fait honorable. Elle était gourmande, un geste malheureux et elle se serait intoxiquée elle-même. Ou un cueilleur aurait pu avoir une seconde d’inattention et les quelques grains inappropriés aurait fini par hasard dans son assiette, comme ils auraient pu atterrir dans celle de n’importe qui.

- Autant je me suis rendue malade toute seule. On ne peut pas savoir si c’est un réel empoisonnement ou une stupide intoxication de ma part. N’allons pas trop vite à imaginer le pire.
- Tu... Tu as sans doute raison. Répondit-il, sans vraiment le croire.

Kowü le lui avait appris : les coïncidences n’existaient pas. Lorsque des évènements semblaient à ce point liés, c’est qu’ils l’étaient véritablement. La belladone, tous les Loups apprenaient à la reconnaître, tout comme les autres plantes et baies dangereuses. Cela faisait partie de leur formation de base. Isa aurait-elle fait une erreur ? Il ne se souvenait pas de l’avoir vue cueillir quoi que ce fut.

- Tu devrais rejoindre Nil’nelia. Elle va s’inquiéter si elle se réveille et que tu n’es pas là. Il n’arrivera plus rien et... Il y a des gardes, au cas où.
- Tu es ma patiente. Je reste, pour surveiller ton état. Evonis ne m’aura pas revenir à la Tanière pour que tu me chasses ! Déclara-t-il, sur un ton faussement sévère.
- Tu étais loin ? Je suis désolée... Elle pensa lui avoir fait rater un rendez-vous important ou quelque chose d’équivalent.
- J’erre, souvent presque jusqu’au matin. Pour réfléchir. Je me suis fâché avec Morphée. Mais Luwö a voulu que cette nuit je ne me sois pas trop éloigné.
- Tu réfléchis trop, Elen. Fit-elle en levant la tête pour croiser son regard. Elle lui sourit pour atténuer le “reproche”. ”Et moi pas assez, visiblement.”

Elle reprenait peu à peu des couleurs, la fièvre tombait lentement et ses yeux s’éclaircissaient, signe qu’elle redevenait plus consciente de ce qui l’entourait.

- C’est là le fardeau des Chamans... Mais rassure-toi, dès que j’ai su pour ton état, j’ai cessé immédiatement de réfléchir ! Répondit-il, ses yeux captifs de ceux de l’Olympienne.
- Ce remède ne m’arrange pas vraiment, il va falloir trouver autre chose, Messire Chaman !

Les dernières paroles de l’Olympienne lui firent afficher un air faussement vexé. Cependant, quoi qu’elle puisse dire, il éprouvait ce besoin irrésistible de la protéger et d’être auprès d’elle lorsqu’elle se trouvait mal. Il ne se sentait pas de taille à lutter contre cet instinct.

Elle bailla et allongea ses bras devant elle pour s’étirer. Une fatigue plus saine la prenait. Elle se cala confortablement contre Elen, heureuse qu’il reste. Elle ferma les yeux, un petit somme lui ferait du bien. Mais les images de ses visions s’affichèrent aussitôt. Elle rouvrit les yeux et chercha la main libre d’Elen, qu’elle s’accapara avant de renouveler l’expérience... Le Loup était toujours là, face à elle, bardé de griffes et de crocs ensanglantés, mais la chaleur de la main d’Elen maintenait juste assez le contact avec la réalité pour qu’elle n’en ait plus peur. Elle sombra doucement dans un demi-sommeil réparateur.

”Dors, dors, Isa. Je chasserai les mauvais songes.”

Elen caressa tendrement la chevelure de l’Olympienne. Elle semblait si paisible, tout contre lui, bien loin de l’agitation précédente. Paisible et sereine. Une pensée fugitive à propos de la Reine donna naissance à un curieux poids dans sa poitrine. Il percevait la respiration d’Isa pelotonnée contre lui, calme et régulière. Cela le rassura et chassa ses craintes. Il ressentait chaque battement de son coeur, dans la petite main douce et chaude de la jeune femme, bien serrée autour de la grande paluche du Chaman.

- Ne li lelo, Isa Cestia... Prononça-t-il dans un souffle.

Bientôt, Morphée finit par gagner le duel qui les opposaient et l’emporta vers son royaume illusoire...



Elen, EdL
Chaman du clan du Loup au conseil des Lunes
Responsable de l'Éclat des Lunes

olymp Par Rôde-la-Nuit  le 14/03/2012 à 22:24

Comme à son habitude Rôde avait passé la majeure partie de la nuit dehors.
Il était sorti le plus discrètement possible espérant que la fatigue de la soirée ait réussi à vaincre les esprits les plus récalcitrants. Le Grand pontife ne voulait pas paraître vexant en n’utilisant pas la chambre que ses hôtes avaient mise à sa disposition. Ils n’en comprendraient sûrement pas les raisons. D’ailleurs jusqu’ici, très peu de gens s’était interrogés sur ses agissements nocturnes, ses tours de garde à répétition ainsi que l’origine de son surnom qui s’est finalement imposé comme son propre nom.
Il faut dire que l’Olympien était plutôt du genre à s’isoler et seuls ses amis finissaient par se poser des questions. Même Tizi, qui pourtant était la personne la plus proche de lui hormis sa famille et ses compagnons surnommés «Les Asservis», n’avait pas réussi à soutirer la véritable identité du Grand Pontife.

Rôde avait donc passé une nuit magnifique, la voûte étoilée était particulièrement jolie sans toute les lumières de la ville qui la ternissait.
Il était resté là une bonne partie de la nuit à admirer, songeur, le ciel d’un noir profond puis par la suite il était retourné prendre un bain dans la rivière. Ce moment fut magique et l’Olympien persuadé que les joyeux drilles de l’après-midi loupaient un des meilleurs moments. Pour une fois, sa poisse semblait être en sommeil et la chance était au rendez vous puisqu’il bénéficiait pour lui tout seul d’un instant inoubliable ! Pourtant il était loin de s’imaginer ce qui se déroulait au même moment dans la Tanière.

De peur que des lève-tôt le surprennent, l’Olympien était retourné dans sa chambre bien avant le lever des Titans. Hélas la Tanière n’était pas aussi calme qu’il l’aurait espéré mais le Grand Pontife pu rejoindre ses quartiers sans trop de problème, surprenant au passage des brides de conversations entre Isa et le Chaman. Même s’il n’avait pas bien compris la teneur des propos échangés, la présence d’Elen à une heure si tardive - ou matinale suivant le point de vue - le laissa perplexe.

L’Olympien se laissa choir sur son lit sans même prendre la peine d’ôter ses vêtements.

”Qu’est-ce qu’il peut bien foutre dans sa chambre... Ne leur a-t-on jamais dit qu’il était impoli de s’incruster dans la chambre d’une Dame en pleine nuit ? Encore plus quand on est marié et que l’épouse en question ne se trouve pas si loin ! … C’est quoi ce bordel encore !”

Jusqu’ici Elen lui avait fait forte impression et il l’appréciait à sa juste valeur, mais Rôde n’avait pas oublié le mystère qui planait au-dessus de la mort de ses deux amies qui étaient devenues des traitresses aux yeux des Olympiens. Il ne voulait pas qu’une telle chose se reproduise à nouveau.

”Si ça se trouve, elles sont tombés amoureuses d’un des leurs ! Ont-elles été manipulées par un beau parleur ?! Pourtant je vois mal Elen….quoique ! … Que faire ? Laisser tomber au risque de perdre une amie ou intervenir au risque de la perdre également pour s’être immiscé dans sa vie privée…”

Ses sentiments de perplexité se transformèrent rapidement en de l’agacement. Que ce soit par devoir ou par amitié, Rôde arrivait à la même conclusion : le lien entre le Chaman et Isa était trop dangereux pour eux.

Rôde devint attentif au moindre bruit, bien décidé à surprendre le Chaman lorsqu’il sortirait de la chambre de son amie.
Il comptait prendre de rapidité Elen. Nul doute que ce dernier traînerait à sortir. Il le voyait déjà fermer délicatement la porte tandis que lui serait là, debout dans l’encadrement de sa propre chambre et regardant d’un mauvais œil le Chaman.
Il n’aurait pas besoin d’en dire plus, la situation serait suffisamment criante de vérité pour mettre mal à l’aise le Forestier...

Le Loup s’éveilla d’un songe désagréable, comme à l’accoutumée. Encore hanté par la gamine et l’araignée géante, parfois visité par la Reine No’irin Kai’tlin plus cadavérique qu’elle ne l’avait jamais été son sommeil lui semblait rarement profitable. A cela s’ajoutaient, depuis quelques temps, de sombres présages liés à un avenir qu’il imaginait proche au cours duquel le Peuple Elfique s’en trouverait ébranlé comme jamais. Il raccourcissait généralement au maximum la durée de ses nuits par ses courses en forêt, mais cette fois-ci, Morphée lui avait tendu un vil piège...

Il s’en voulut presque de s’être laissé bercer par la douce présence de sa patiente. Il s’assura qu’Isa allait bien, qu’elle respirait régulièrement. Les effets du poison semblaient s’être dissipés en majeure partie. Il se dégagea doucement d’elle, prenant garde à l’allonger délicatement sur le lit. Puis il se dirigea à pas de loup vers la porte. Il finit par s’extraire précautionneusement de la chambre, les traits marqués par le souci. Il referma la porte avec autant de discrétion qu’il le put, pour ne pas réveiller l’Olympienne ni ses voisins de chambrée. En premier lieu, faire doubler la garde serait une idée raisonnable. Ensuite...

Il faudrait qu’il retrouve ce fichu Corbeau. Et s’il avait quoi que ce soit à voir dans cette affaire... Cela constituerait une déclaration de guerre entre les deux Clans. Le Peuple des Lunes avait nullement besoin d’une nouvelle lutte intestine mais si les Corbeaux avaient empoisonné Isa, il les éliminerait de la forêt. Définitivement. Eux et leur sale magie.

- Calme tes ardeurs, Chaman...
- Oh toi, la ferme ! Siffla le Chaman entre ses dents.

Son mentor ne disparut pas pour autant et l’accompagna dans le couloir, silencieux et invisible. Elen ne remarqua pas Rôde sur la pas de sa porte, plus loin dans le couloir. Au contraire, le Chaman s’en fut directement vers le garde en faction. Le Grand Pontife put entendre :

- Je me fiche pas mal que les autres Bakanÿ soient en mission. Prends des Kitalië pour te suppléer. Je veux que les gardes soient doublées. Jour et nuit, tu m’entends ? La sécurité des invités est notre priorité ! C’est compris ?
- C’est entendu, Elen.
- Et fais-moi appeler dès que le Grand Pontife sera éveillé. Je dois lui exposer la situation.
- Et de quelle situation parlez-vous ?



Ne pouvant fortifier la justice, on a justifié la force

el Par Elen  le 15/03/2012 à 06:29

Le Chaman sursauta. L’Olympien se trouvait effectivement sur le pas de la porte adossé à l’encadrement de cette dernière.

- Aurait-elle quelque chose à voir à votre visite matinale dans la chambre d’Isa…

Les propos de l’Olympien étaient assez froids, mais pour quelqu'un habitué à tout tourner en dérision, il était difficile de saisir son humeur.

- Ah non suis-je sot ! C’était plutôt une visite tardive… Qui s’est disons donc… Prolongée !...

Rôde, de son regard inquisiteur ne quitta pas des yeux le Chaman.

- Alors, pourquoi donc vouliez-vous me voir ! Sûrement pas pour me raconter les détails de la nuit, vu la discrétion que tu t’es évertué à employer pour sortir de la chambre !
- Isa a été empoisonnée. Probablement par quelqu’un d’extérieur au clan. Répondit le Chaman sans détour, congédiant le garde d’un geste. Je lui ai administré un antidote approprié. Elle est tirée d’affaire. J’ai malheureusement dû m’assoupir dans sa chambre en la veillant.

Le Chaman avait tourné et retourné les tenants et les aboutissants de cette affaire. Et il en arrivait inéluctablement à la conclusion que les Corbeaux étaient les grands responsables. Cela dit, il ne pouvait pas exposé aussi clairement ses théories au Grand Pontife : un avis extérieur ne pourrait que lui être bénéfique.

- Soit on cherche à m’atteindre en bafouant mon honneur, soit c’est vous, Grand Pontife, à qui l’on souhaite porter préjudice. Soit, enfin, quelqu’un en veut particulièrement à Isa.
- QUOI ?

L’Olympien qui était resté un petit moment figé, n’ayant dans la tête que la première phrase du Chaman, prit d’un pas pressé la direction de la chambre d’Isa.
Mais à quelques pas de cette dernière, l’Olympien se remémora ce que venait de lui dire Elen : « elle va bien ! ». Devait-il vérifier au risque de déranger son amie ou fallait-il la laisser dormir ? Rôde ne savait plus quoi faire... Devait-il continuer à faire confiance aux Forestiers ?!
Pourquoi avait-il fallu qu’il s’absente, le moment magique de la nuit dernière avait finalement un goût amer, lui qui se voyait déjà en train de raconter à Isa et Tizi les beautés nocturnes de la forêt.

J’aurais dû m’en douter, ragea intérieurement le grand Pontife. C’était trop beau…. Ça cachait forcement quelques chose !

Rôde s’en voulait énormément de ne pas avoir été là. Encore un fois il n’avait pu protéger ses amis. La colère et la frustration grossissaient en lui et comme l’auraient fait la plupart des gens, il l’évacua sur le premier venu.
Ce fut Elen qui en fit les frais. Le Grand Pontife revint sur ses pas et saisit le Chaman par le col, le plaquant au mur.

- Ca fait déjà deux ! Ne croyez pas que je vous laisserai en tuer une troisième !

L’Olympien grinçait des dents mais lâcha non sans difficulté le Chaman. Impassible, le Loup ne broncha pas un seul instant, le fixant droit dans les yeux. Malgré son calme apparent, une froide colère pouvait se lire dans son regard. Mais de quoi parlait donc Rôde ? Un vague ééisode lui revint en mémoire : celui des deux Olympiennes agressant à son plus grand désarroi le détestable Prince de Khylion avant même qu’il n’ait pu l’exorciser de l’esprit de Aileen.

- Le responsable ne s’en sortira pas. Répondit froidement le Chaman.

La purge commencerait sous peu. D’abord les Corbeaux... Puis Na’Helli... Puis Elle...

- J’en fais une affaire personnelle.
- La voie que tu choisis t’en écartera...
- Il souffrira... D’une manière ou d’une autre...
- Et toi aussi...
- Personnelle !? Rôde pesta à la manière d’un chien qui aboie. - Un peu trop même ! Croyez-vous être le seul à vous préoccuper du sort de mes amis ici présents ? N’avez-vous pas jugé utile de me prévenir de l’état de santé d’Isa à la minute même ou vous constatiez que quelque chose n’allait pas ?

L’Olympien considéra l’Elfe, aussi consterné qu’énervé. Il n’en avait pas encore fini avec lui.

- Outre ma qualité de Grand Pontife je suis quand même son ami, nous partageons la même guilde et j’ai quand même des notions de guérisseur ! Cela fait quatre points qui auraient dû vous pousser... Il tapa de son index sur le torse du chaman. A venir me chercher ! Quant à celui qui a fait ça !... Je l’écorcherai vif !

L’Olympien appuya ses propos d’un grand coup de poing dans le mur. Il aurait bien voulu frapper une deuxième fois mais le premier choc avait suffi pour lui détruire les phalanges.

- Oh ! Mais je vous aurai bien fait mandé, que vous soyez Grand Pontife ou manant. Répondit-il, haussant les épaules, faussement désinvolte. Mais j’étais trop occupé à lui sauver la vie !

Le Chaman balaya l’illusion de son mentor d’un geste de la main, avant que Kowü n’ait pu prononcer la moindre remontrance. Puis il poursuivit, aussi neutre qu’indifférent aux excès de l’Olympien.

- Je me fiche de vos états d’âmes. Je me fiches de vos remarques. Tout comme je me fiche des politiques. Le seul point qu’il faut éclaircir c’est qui et pourquoi. Le reste ne m’intéresse pas.



Elen, EdL
Chaman du clan du Loup au conseil des Lunes
Responsable de l'Éclat des Lunes

ldf Par Tizi  le 15/03/2012 à 17:45

Tizi, réveillée par toute cette agitation, pointa le bout de son nez

- Vous ne pourriez pas faire un peu moins de bruit ?! Ce n’est pas une heure pour réveiller les gens en fanfare !

L’indifférence de la Lutine et les propos du Chaman ne calmèrent en rien l’Olympien.

- Nom de Zeus dans quel monde vit-on ?! Quand quelqu'un est en danger il est de coutume de demander de l’aide. Tout ce que je constate c’est que vous avez, pour je ne sais quelle raison, décidé qu’il n’était pas important de prévenir qui que ce soit, ni même de vous renseigner sur l’état de santé de ses compagnons… Et ne me dites pas que vous n’aviez pas le temps pour le faire !
Vous vous fichez de mes remarques !... Dans ce cas j’assurerai moi-même notre protection. Nul besoin de doubler la garde devant la porte d’Isa, je m’en chargerai personnellement et croyez-moi personne ne franchira le seuil de sa porte ! De toute façon au vu de la tournure des événements, je préférerais les savoir à Lardanium !


Tizi ne savait plus quoi ajouter, il était arrivé quelque chose de grave mais quoi ?

- Mais que s’est-il passé ?! Lança la lutine d’une voix inquiète.
- Un individu a fait consommer de la belladone à Isa durant le dessert. Les fruits sont des baies qu’on pourrait confondre avec du cassis. Personne d’autre n’est malade. Mes gardes s’en sont assurés. L’erreur n’est pas une possibilité, c’était un acte délibéré.

Le Loup s’écarta de Rôde et de la Lutine.

- Je vous laisse gérer la situation, puisque vous le souhaitez. Mes hommes sont à votre disposition.

Le Chaman s’éloigna lentement en direction de la sortie. Le Corbeau se trouvait encore non loin de la Tanière, il n’en doutait pas. Il rôdait, furetait, à la recherche de la moindre ouverture. Et il le trouverait.

- Mais attendez, vous ne pouvez pas partir comme ça !...
- Laisse-le !... Tu ferais mieux de préparer tes affaires.
- Mais !...
- A quoi bon rester, ta présence est inutile, tu n’es même pas capable de protéger... Rôde s’était arrêté net puis reprit d’une voix plus calme Comment t’as fait pour ne rien entendre !
-Et toi, pourquoi tu n’as rien entendu ? Où tu étais ? Encore parti vadrouiller je suppose ! Et tu crois que c’est en t’attaquant aux autres que tu te sentiras moins coupable ?!

D’ordinaire, la lutine aurait répliqué ainsi. Mais l’impétueuse Tizi n’en fit rien, bien que profondément blessée par les propos du Grand Pontife. Elle ne le connaissait que trop bien pour savoir qu’il n’en pensait pas un traître mot.
Le Chaman était bien décidé à agir seul et Rôde aussi... Etaient-ils tous devenus stupides au point d’en être devenu aveugle !

- Attendez...

La lutine, sans même prendre la peine de se changer, se précipita derrière le Chaman, tout en adressant un “je reviens” au grand Pontife.
Arrivée à la hauteur du Chaman, Tizi tenta de plaider la cause de l’Olympien.

- Vous savez, il n’est pas comme ça en temps normal ! Il doit s’en vouloir énormément, vous ne pouvez sans doute pas le concevoir mais la nuit, habituellement, il est le premier debout quand quelque chose ne va pas. Sans doute devait-il être absent quand cela s’est produit !
Avez-vous une idée de qui aurait bien pu en vouloir à dame Isa ?

- Quelqu’un qui m’en veut à moi... Ou au Grand Pontife. S’empressa-t-il d’ajouter, plissant les yeux pour distinguer des mouvements dans les ténèbres nocturnes.
- Vous pensez que ça aurait pu être lui la cible ?
- Bien sûr. Il apprécie Isa, non ? Sa mort le toucherait bien plus qu’une blessure personnelle. C’est sans doute pour cela que l’on s’attaque à elle.
- Il faudrait éviter de lui dire ce genre de choses ! Ou il risquerait bien de redevenir comme avant. Mettre de coté ses sentiments, s'isoler de ses amis...
- C’est la vérité. Je n’y peux rien. Ne croyez pas que cela m’enchante. C’est là le fardeau des dirigeants.
- Oh non ! Je sous-entends simplement que toute vérité n’est pas bonne a dire, d’ailleurs il faut quand même connaître passablement bien le Grand Pontife pour pouvoir anticiper ses réactions, c’est plutôt quelqu'un de pas ordinaire et je doute qu’un Forestier puisse le faire.
Et puis pourquoi attaquer Isa et pas moi ?! Peut-être y a-t-il une autre raison !


Le Chaman haussa les épaules. Il ne pouvait pas annoncer que la véritable cible, ce pouvait être tout simplement le clan du Loup et son dirigeant. Qu’une invitée soit éliminée à la Tanière constituerait un affront pour le clan dans son ensemble. Mais le choix de la cible lui semblait loin d’être anodin.

- Par contre quelque chose m’échappe dans votre raisonnement ? Vous prétendez que l’ennemi cherchait peut-être à s’en prendre à vous, si je suis votre logique, pourquoi l’aurait-il fait à travers Isa ? Enfin je ne mets pas en doute l’importance que vous portez au sort de dame Cestia, mais ne croyez-vous pas que cet individu se serait attaqué à une personne disons... Plus proche de vous ? Après tout nous sommes des Impériaux et vous un Forestier. En quoi notre sort serait-il plus important que vos citoyens, amis et frères d’arme ?
- Nous avons un passif commun que vous connaissez, Dame Tizi. Vous étiez vous même à Zagnadar... Maintenant, si vous voulez bien m’excuser... Je dois me mettre en chasse...

Sans plus un mot, le Chaman partit au pas de course et s’en fut dans les bois, disparaissant derrière un buisson touffu. Si la Lutine décidait de le suivre pour continuer cette conversation, elle devrait renoncer bien vite : elle courrait probablement moins vite que lui. Et la proie d’Elen semblait maîtresse de la dissimulation, Tizi pourrait être en danger si elle le suivait...

De toute façon ce n’était pas l’intention de la lutine, la tenu très légère qu’elle portait et sa piètre perception ne lui permettait pas d’entreprendre la moindre traque, sans compter qu’elle devait retourner auprès du grand Pontife.



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