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Topic visité 1203 fois Dernière réponse le 15/03/2012 à 18:34 |
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Pendant ce temps-là ce dernier s’était assis près du mur jouxtant la chambre d’Isa, il lui aurait bien demandé de faire ses valises également mais elle devait sûrement avoir besoin de repos, il choisit donc d’attendre son réveil.
Il vit revenir la Lutine vers lui, cette dernière lui exposa calmement les faits et lui expliqua que le Chaman semblait très affecté par ce qui venait de se passer mais le Grand Pontife ne semblait pas vouloir changer d’avis. Si quelqu'un avait attenté à leurs vies, il était plus qu’envisageable qu’il recommence et si Elen avait été abusé par un des siens, il y avait des chances pour que Alieen, Lindorie et Dalhia le soit aussi, ils n’étaient donc plus en sécurité ici, ils ne pouvaient se fier à personne. - Tu vas rentrer avec Isa. La voix de l’Olympien était calme et posée mais interdisait la moindre contrariété. Tout en se massant le front Rôde reprit : - Moi je vais essayer de tirer cela au clair avec Elen, mais je ne pourrai le faire qu’une fois vous sachant en sécurité ! Isa se réveilla au début de l’après-midi, encore vaseuse. Elle se prépara tant bien que mal avant de sortir de la chambre, pressée maintenant de trouver un peu d’air frais. Elle était loin d’imaginer les conversations qui s’étaient tenues devant sa porte. Et elle sursauta en découvrant le Grand Pontife toujours assis dans le couloir. D’autres gardes surveillaient les travées un peu plus loin. - Rôde ? Mais qu’est-ce que... Oh... Vous êtes au courant. Sa mine se renfrogna; elle aurait préféré que l’incident reste secret pour ne pas inquiéter inutilement tout le monde. - Vous n’étiez pas obligé de rester là, ça me gêne de vous avoir fait déranger. Est-ce qu’il est tard ? Rôde se redressa. - Voyons vous savez très bien que vous ne me dérangez pas, et puis comment pourrais-je prétendre être votre ami si votre santé me laissait indifférent… Déjà que je m’en veux de n’avoir pas pu intervenir l’autre nuit. L’Olympien soupira. - A quoi bon se spécialiser dans les soins si c’est pour ne pas assurer au moment opportun. Le Grand pontife posa sa main sur le front d’Isa. - Comment vous sentez-vous ? Des vertiges, maux de tête ?! Le dîner est passé, mais si vous désirez quelques chose n’hésitez pas ! - Ne vous en veuillez pas, les Loups ont rapidement fait le nécessaire vous savez, une bonne rasade de charbon et voilà ! Tout va bien maintenant.Elle esquissa un sourire pour rassurer le Grand Pontife. Par contre je viens de boire un pichet d’eau entier et j’ai encore très soif. Voulez-vous m’accompagner aux cuisines ? Je pense qu’une infusion et quelques fruits me feront du bien. Elle n’avait plus de fièvre mais elle était encore très pâle et semblait fébrile. Alors que Rôde s’approchait, elle posa sa main sur son bras libre et s’y soutint légèrement. Chemin faisant, elle l’interrogea : - Et sinon, tout le monde va bien ? Il n’y a pas eu d’autres accidents au moins ? Quelle tête de linotte j’ai fait ! Ne dites rien à ma grand-mère surtout ! Elle n’osa imaginer le savon qu’Isandre lui passerait si elle apprenait ses étourderies. - Non non, pas d’autre incident, rassurez-vous ! Quant à ce qu’il s’est produit, vous n’y êtes pour rien, votre grand-mère n’a donc aucune raison de vous faire des reproches. Cela dit tranquillisez-vous, je ne lui dirai rien, ce serait inutile de l’inquiéter à son âge ! L’Olympien aurait bien pris son amie par la taille afin de l’aider dans ses déplacements mais il ne voulait pas faire passer cette dernière pour une impotente. Il se contenta donc de la soutenir du mieux qu’il pouvait. - Etes-vous sure que ça va aller ?! Ne préférez-vous pas tout simplement que je vous apporte tout ça dans votre chambre ? - Oh non, j’ai envie de voir la lumière des Titans et de faire un petit tour dehors. Il n’y a rien de mieux pour se remettre d’aplomb. Le pire est passé, Rôde, ne vous en faites pas ! Hum... Vous avez parlé à Elen ? Que vous a-t-il dit au juste ? Vous savez, il a toujours tendance à voir le pire partout... La jeune femme s’inquiétait des conséquences diplomatiques. Tout ceci la dépassait et elle regrettait bien d’être le centre involontaire d’un tel sac de noeuds. - « Parler » Hummm à vrais dire je ne crois pas qu’ont puisse appeler ça comme ça. Enfin bon ce n’est pas le plus important, le principal c’est que vous soyez en sécurité. D’ailleurs à ce propos.... L’olympien sembla cherchez ses mots : - .... Au vu de ce qui s’est passé, il serait imprudent de prendre des risques en restant en territoire hostile. J’ai vu avec Tizi, il serait plus sage que les Olympiens évacuent la zone le temps de trouver les fautifs. - Evacuer ? Qu’entendez-vous par là ? Aller à Na’helli ? Ou... Rentrer à Lardanium ? - Lardanium bien sûr ! Vous y serez bien plus en sécurité, je peux détacher un groupe pour votre escorte ! - Oh mais... Maintenant que les Loups sont sur le pied de guerre, il ne peut plus rien nous arriver dans une telle forteresse, Rôde ! Et puis nous n’avons aucune preuve ! - Je serais quand même plus tranquille de vous savoir en sécurité loin d’un potentiel agresseur ! Il y à trop d’inconnues dans cette histoire et les Loups n’ont pas pu empêcher l’ennemi de vous atteindre, rien ne nous garantit que cela ne se reproduira pas. Ne pouvant fortifier la justice, on a justifié la force |
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La décision n’arrangeait pas Isa qui attendait avec impatience son jour de lecture. Elle avait été si heureuse de voir que sa Grâce l’aidait à le passer à la Tanière que ça ne pouvait pas être remis en question maintenant !
- Ils ne pouvaient pas savoir ! Et puis je me sens encore faible, je ne pourrai de toute façon pas m’engager dans un aussi long voyage avant au moins deux ou trois jours. Nous verrons bien d’ici là, ce qu’il se passe. Mais je suis sûre qu’avec un minimum de précautions, il n’arrivera plus rien. - Vous savez nul besoin de vous déplacer, les hommes pourront très bien vous évacuer autrement, ou mieux encore... L’olympien ôta de son cou le médaillon qu’il portait : - Ceci est le sceau que mon mentor m’avais confié. En un rien de temps vous serez à Lardanium et s’il le faut Tizi possède un objet similaire. - Oui mais Tizi ne s’en servira pas ! La lutine semblait avoir suivi la conversation depuis un petit moment déjà. - Puis-je vous demander ce que penserait son Impératrice en sachant que ses citoyens ont laissé le Grand Pontife seul face à une menace encore méconnue ? N’est-il pas de coutume de protéger les dirigeants de la ville dont on réside ? Le soutien de la Lutine ne pouvait pas mieux tomber : Isa, pas au mieux de sa forme, risquait d’être vite à court d’arguments. - Oui, nous ne devons pas nous séparer. N’oubliez pas qu’Alraik peut toujours décider de s’en prendre à vous, en plus de ces rôdeurs éventuels. Nous nous sommes rassemblés ici pour faire face, rappelez-vous. Lardanium ne sera pas plus sûre si elle est vérolée par des traîtres qui connaissent la cité comme leur poche. - Alraik !! En quoi les dissensions que nous avons entre lui et moi vous impacteraient-elles ?... Vous n’avez rien à craindre des Chasseurs d’Immortels, ils en veulent au Grand Pontife et non aux citoyens de Lardanium ! - Ne penses-tu pas qu’ils pourraient en vouloir à notre guilde ? - En effet, s’il est défendu par ses acolytes, vous l’êtes par les factions officielles. Tous les LEDA et les Paladins entrent de fait dans la partie. - Si jamais cela s’avérait exact, je peux vous jurer que j’exclurais ces chiens de Lardanium et leur collerais un contrat sur leur misérable tête ! Isa esquissa un sourire compatissant. Rôde devait être bien excédé pour être dans un tel état de colère. Lui d’habitude si posé... Mais il était compréhensible que la situation actuelle l’insupporte. - Nous avons à défendre l’honneur de Lardanium, la piété olympienne et la juste cause des Piliers. Cela nous met forcément devant certaines difficultés, tant il est d’oisifs aigris et de barbares haineux. Mais tant que nous nous montrons solidaires nous pourrons les surmonter. Ils avaient à peine longé quelques couloirs, croisant une multitude de gardes en faction, qu’elle se sentait déjà très fatiguée. Elle s’appuya davantage au bras de Rôde et lança un regard à Tizi. Elle faisait confiance à l'opiniâtreté de la Lutine pour retarder leur départ le plus possible. Il était évident que les hordes qui attaquaient au même moment Fernliae viendraient jusqu’à la Forêt des Cendres sur leur lancée sanguinaire et ils ne pouvaient pas abandonner la Tanière maintenant. - Effectivement ! D’autant plus que j’ai l’impression que Lardanium a perdu de sa superbe. Sentant la pression augmenter sur son bras, l’Olympien posa sa main libre sur le bras d’Isa : … Vous êtes sur que ça va aller ? - On ne doit plus être très loin... Et oui ça sera une bonne occasion de montrer que nous ne plions pas face au chantage. Lorsqu’ils arrivèrent aux cuisines, elle avisa une bouilloire encore chaude sur le coin d’un poêle. Elle y jeta un mélange de feuilles qu’elle vérifia avec précaution, échaudée par sa mésaventure de la veille : un peu de verveine, de sauge et de thym. Pour sucrer son bol, elle y servit une grosse cuillerée de miel. - Rôde ? Fit-elle pour lui en proposer lorsque l’infusion fut prête. |
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Ce fut à cet instant que le Chaman pénétra dans la cuisine, las. Ses traits tirés par la fatigue et l’inquiétude de voir tous ses invités partis à son retour le rendaient méconnaissable. Encore que Isa eut pu le voir dans un état bien pire que celui-ci. Il portait une série de cinq entailles parallèles sur le torse, encore sanguinolentes mais très superficielles. Probablement la marque d’un gros animal. Sale, épuisé et surpris de voir l’Olympienne en cuisine, il constata avec un certain soulagement qu’elle était accompagnée de Rôde.
- Isa ? Tu aurais dû garder le lit. Au moins pour aujourd’hui. Ne lui avez-vous pas dit, Grand Pontife ? Avec leur précédente discussion, Rôde ne savait pas comment interpréter les propos du Chaman. Etait-ce un reproche qu’il venait de faire ? - Il aurait été indélicat de ma part de forcer une amie à rester alitée, et puis je n’avais pas ma corde sur moi ! L’Olympien avait répondu avec un mélange d’ironie et de froideur si bien qu’ont pouvait encore y percevoir une certaine amertume. Rôde avait conscience que les reproches qu’il avait faits au Chaman étaient exagérés, et sa réaction vis-à-vis de lui avait pour but d’apaiser vainement sa culpabilité. Il se ravisa donc, d’autant plus qu’il ne voulait pas inquiéter ni fatiguer Isa avec une dispute puérile. - Dame Cestia voulait prendre un peu l’air et vous la connaissez bien, comment peut-on lui refuser quoi que ce soit ? Rôde s’était approché du Chaman : - Je vous accorde que l’élimination du poison n’est pas ma grande spécialité... Par contre ça c’est mon domaine ! Permettez ? L’Olympien posa sa main sur les blessures bénignes d’Elen puis la retira quand les cicatrices eurent disparu. - Et que vous est-il arrivé ? Le Chaman remercia l’Olympien d’un hochement de tête. Il avait oublié leur légère friction de tantôt. Passablement dépité d’avoir laissé échappé sa proie pour un motif aussi futile que celui qu’il allait exposer : - Oh... J’ai pisté notre ami une bonne partie de la nuit et de la matinée. Et il a eu l’élégance de me conduire auprès d’un ours en colère. - Tu es parti seul ? Fit-elle, laissant percer de l’inquiétude dans la voix. Isa avait interrompu son service à l’arrivée d’Elen mais elle profita que les deux hommes discutaient pour remplir des bols à leur intention. Le Chaman opina du chef, en réponse à la jeune femme. Celle-ci baissa les yeux, se sentant coupable des risques qu’Elen avait pris. Elle s’assit sur un tabouret et essaya de se faire aussi petite que possible, laissant les deux notables discuter entre eux. - Avez-vous un idée sur l’identité de ce fameux “ami”? - Aucune. J’ai de très forts soupçons concernant un Corbeau en particulier. Mais il est trop tôt pour affirmer quoi que ce soit. Ce pourrait très bien être un Loup. J’ai placé des hommes de confiance à la surveillance. Ils ont pour ordre de ne laisser personne circuler la nuit, hormis vous et moi. Néanmoins, je ne suis pas certain que ces mesures puissent arrêter un mage du clan du Corbeau. La magie n’est pas un domaine très familier aux Loups. L’Olympien remarqua la tasse préparée par Isa : - Oh merci bien, je suis désolé j’ai l’esprit quelques peu perturbé en ce moment. Apres s’être installé près de son amie, le Grand Pontife invita Elen à faire de même. - Vous dites, Elen, que les Loups ne seraient pas en mesure d’assurer convenablement la protection face à un mage du Clan du Corbeau ? Que comptez-vous faire alors ?! Et vos hommes, êtes-vous certain de pouvoir leur faire confiance ? N’oubliez pas que vous leur demandez d’assurer la sécurité de personnes censées être leurs ennemies ! - Les Loups sont conscients de l’importance du traité. Et ils savent que si Luwö désapprouvait mes actes, il le ferait sentir et je n’aurais pas de seconde chance. Non, il y a peu à craindre des hommes que j’ai choisis. Il avisa une place libre et le bol servi par l’Olympienne. Il s’installa à son tour sur un tabouret, face à Isa, tout en poursuivant, le visage tourné vers Rôde : - Quant aux Corbeaux, tout dépend de leur malice, de la nature de leurs tours et du nombre impliqué. Seul, un Corbeau n’aurait aucune de chance face à l’ensemble des Loups. Mais il pourrait causer certains dommages et blesser certains d’entre nous. C’est en cela que je juge l’efficacité de mes mesures incomplète. Les paroles d’Elen n’étaient pas faites pour rassurer Isa. Non pas qu’elle craigne d’affronter un mage elfe, mais si le Chaman inquiétait trop Rôde, le Grand Pontife pourrait décider de leur faire plier bagage sur le champ. Elle lança un regard interrogatif au Loup. Se faisait-elle des idées ou était-il bien plus distant depuis qu’il était revenu de sa traque ? Etait-il simplement épuisé ? - C’est toi qui décides, Isa. Si tu choisis de rester, je te protégerai ainsi que je te l’ai promis il y a longtemps. Sinon, et bien... Je crois que je te rejoindrai, où que tu ailles, pour te défendre de mon mieux. Le Loup avait parlé sur un ton aussi neutre que possible, pour que le Grand Pontife ne se fasse pas d’idée sur la relation entre lui et son ancienne maîtresse : deux amis, voilà ce qu’il devait laisser paraître. Pourtant, il souhaitait qu’elle reste, qu’elle lui laisse le temps de lui exprimer ce flot intarissable de sentiments qu’il éprouvait pour elle. Mais cela, il ne pouvait le faire devant Rôde. L’Olympien n’approuverait pas. Pire encore, il pourrait la lui retirer. - Notre place est ici, j’en suis convaincue. Elle n’avait rien de mieux à dire, le Grand Pontife connaissait ses arguments et elle sentait à la réserve d’Elen qu’il cheminait lui aussi sur un terrain instable. Lequel ? Elle n’en savait fichtre rien mais dans ces circonstances valait-il mieux en dire peu que trop. - Et avec un petit comité d’Impériaux pour vous aider, cela suffirait-il pour compléter vos mesures ? Je dis ça car il semblerait que les personnes ici présentes aient décidé d’affronter le danger… Sans doute la fierté olympienne ! - Vos compétences dans le domaine magique à vous et Isa permettront sans doute, en effet, de repérer aisément les intrus... Mais je refuse que vous vous exposiez au moindre danger. En somme, il vous faut une garde personnelle, de Loups ou de vos propres hommes pour vous protéger à toute heure. Et je me propose de faire partie de la garde de Isa. - Ne vous souciez pas de mon sort, tant que je n’ai pas été la cible d’une attaque directe, la priorité sera la protection d’Isa. Quant à Tizi, elle restera avec elle, il serait imprudent d’affaiblir la sécurité en nous dispersant. Cela dit je me propose de vous assister dans votre enquête, je suis loin d’être aussi bon traqueur que vous mais sait-on jamais, je pourrais vous être utile ! - Qu’il en soit ainsi ! Le Chaman s’inclina devant le Grand Pontife avec élégance, après s’être relevé de sa chaise. Les choses iraient pour le mieux s’ils agissaient de concert... Elen, EdL
Chaman du clan du Loup au conseil des Lunes Responsable de l'Éclat des Lunes ♥ |
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