Legends of Olympia : La Ballade des Mémoires - Bataille pour le Centre du Monde
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Bataille pour le Centre du Monde
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Dernière réponse le 09/12/2009 à 20:29

elfe Par Nil'nelia  le 04/11/2009 à 14:26

Un cri strident retentit, brisant le silence de l'aube. Le faucon tournoyait au-dessus de ce qui serait dans quelques heures le plus grand carnage de ces dernières années. Icare, tel était son nom voyait, de ses yeux perçants les deux armées. Le front Impérial, entourant les ruines faisant face aux Forestiers. On entendait de temps à autre le raclement d'une pierre à aiguiser frottant sur le fer des épées. Les corbeaux arrivèrent, bien décidés eux-aussi à prendre part au plus grand buffet du moment.

Une elfe siffla, levant en même temps son bras ganté, rappelant son rapace. On aurait pu la prendre pour une elfe des Lunes et pourtant il n'en était rien. Membre du Cercle des Sylphes, cet oiseau lui avait été offert par Calith, du clan du Faucon. L'animal se posa sur son bras.
Au sol, la situation était encore moins joyeuse. Les rayons du matin éclairèrent la plaine. Postée au milieu des Forestiers, Nil'nelia observa le camp ennemi. Des tentes étaient dressées sur les collines qui en réalité, à en croire les dires de la sublime Reine, étaient des ruines recouvertes.

Un cor sonna, un son doux. C'était un cor d'elfe. Les combattants, disciplinés, sortirent de leurs tentes, déjà vêtus de leurs armures, l'épée au côté pour les uns, chakrams, arcs et autres armes pour les autres. L'animation gagna aussi les rangs ennemis. La guerre pour les ruines allait vraiment commencer. Pour le premier matin, celles-ci semblaient vraiment accessibles.

Ash, le vieux loup solitaire se posta au premier rang. Quand il se retourna, il avait une expression sauvage, les crocs luisants. Un sourire apparut au coin de ses lèvres. Nil'nelia sourit à cette vision. Il ressemblait un peu à Elen ainsi. Chassant ces douces pensées, elle commença à concentre la mana dans la paume de sa main. Les tambours retentirent. Les Olympiens, les Géants et les Nains s'avancèrent. Le choc serait violent. Mais au milieu de cette foule, qui semblait désorganisée, des petits groupes se formèrent. Des petits bataillons avec des objectifs précis. Il fallait tuer impérativement certains ennemis, des cibles stratégiques.

Un deuxième cor retentit. La marche se transforma en une course. Les lames sortirent de leurs fourreaux, les flèches furent encochées. La distance rétrécissait. Le choc serait violent, plus que sanglant. Avant même que les bretteurs ne se touchent, les flèches elfiques décimèrent les rangs impériaux. En réponse plut une volée de carreaux. Mais dans une telle situation, la vitesse de recharge de ces terribles armes n'était pas un avantage. Une deuxième volée tomba sur les tireurs.

Et ce fut le choc. Il y avait des deux côtés des miliciens, non rompus à l'art de la guerre, qui d'un côté défendaient leur forêt et de l'autre une Impératrice. Ce premier contact fut si violent que les boucliers volèrent en éclat. Les cadavres s'entassèrent, obligeant les combattants à les escalader. L'agilité des elfes devint un avantage non négligeable au milieu des corps. Sautant, frappant, les coups pleuvaient.

Ash et Syi se battaient côte à côte, avec une efficacité remarquable. L'un blessait les ennemis tandis que l'autre, avec sa lourde épée les achevevait. C'était écœurant. La terre devint une boue rougeâtre. Et Nil'nelia continuait de progresser, faisant jaillirent de temps à autre des geysers pour faciliter la progression de ses alliés. Elle vit, sous l'effet de l'eau brûlante, des ennemis se tordre de douleur, la peau brûlée, les mains sur leurs visages. Et toujours avancer. Même les terribles géants ne semblaient pouvoir entraver la marche des « pointus » et des « sauvages ». A ses côtés, elle aperçut de nobles figures: le juge, le consul Mënsha Noor, des elfes des lunes comme Lastalaica, Eladar, l'intendant du clan du Cerf, Mao, un loup qui lui faisait particulièrement peur et de nombreux autres qu'elle ne connaissait pas.

Des bolas volèrent au-dessus de sa tête, la sortant de ses pensées. Pas assez vite cependant. Levant les yeux, elle eut tout juste le temps d'apercevoir un olympien qui bondissait. Il était trop tard. La lame perça la chair de l'elfette. Le sang gicla. Aussi prestement qu'il était tombé du ciel, il disparut en courant.

Cette blessure quoique profonde n'allait pas l'arrêter. Elle avait une mission à remplir. Avancer, toujours avancer... Une douce chaleur l'enveloppa... C'était quoi ? Observant son ventre, elle vit les blessures se fermer. « Merci » Souffla-t-elle.

Une rumeur vint de l'ouest. Un groupe d'ennemis approchait. Que fallait-il faire ? Un coup d'éclat ! C'est ce que firent Ash le Loup et Syi, à la tête d'un petit groupe. Sortant des rangs, ils escaladèrent la colline. Les Impériaux furent tellement surpris qu'ils ne purent rien y faire. Les gardes des ruines furent tués en quelques instants. Les ruines n'étaient plus aux Impériaux. Un drapeau, marqué d'un Arbre fut dressé au sommet.

Les ruines étaient prises. Redoublant d'ardeur, les elfes et les Hommes sauvages se rapprochèrent, achevant les blessés. Pas de pitié était les maîtres mots.
Maintenant, il fallait tenir... ce qui était autrement difficile. Mais on devait bien ça, pour tous ceux qui étaient morts. Sinon, ils seraient morts en vain...



elfe Par Nil'nelia  le 07/11/2009 à 18:54

La mort d'un Loup.

Les derniers rayons disparaissaient à l'horizon. D'un accord mutuel, les attaques cessèrent. Le jour est au guerrier, mais la nuit est pour le recueillement. Des Impériaux arrivèrent bien vite, la tête basse, tirant de lourdes charrettes. Les Forestiers s'écartèrent à leur passage. On pouvait se détester entre ennemis, mais on respectait les derniers hommages. Les pertes avaient été plus lourdes du côté Impérial, surtout chez les olympiens. Les charrettes durent faire deux voyages, traînant dans leur sillage une odeur immonde de chair putréfiée. Un corbeau descendit vers le dernier « chariot de la mort » et se posa sur un cadavre. Il n'eut pas le temps de becquetait un corps. Un éclair le rôtit sur place. Un olympien se retourna vers Nil'nelia, et baissa la tête en signe de remerciement.

Du côté forestier, les corps furent ramenés au pied de la colline. Des chamans et des soigneurs de Fernliae prodiguèrent les derniers sacrements, préparant les corps à l'au-delà, pour qu'un jour peut-être ils trouvent la sortie. Puis on mit le feu à leur corps. Il fallait à tout prix éviter les épidémies. Une Femme Sauvage entonna un chant, bientôt repris par l'ensemble de la communauté. La colline était à eux, mais à quel prix !

Au milieu de ce recueillement, des dizaines de messagers couraient, apportant des nouvelles de tous les fronts. Sur la colline, Nil'nelia s'appuya sur une colonne. Elle devait se reposer, pour récupérer. Ash montait la garde. Elle n'avait pour le moment rien à craindre. L'autre camp était pourtant si près. Ses paupières étaient lourdes et elle sombra dans un sommeil, agité certes, mais reposant.

La noirceur de la nuit s'effaça peu à peu. Les rayons pointèrent à l'horizon. Une nouvelle journée de bataille. Une terrible journée... Dès l'aube, la bataille repris. Les Forestiers n'avançaient plus, défendant seulement leur position. Les Ruines... Nil'nelia escalada quelques gravats pour voir la tournure de la bataille. Dès qu'un ennemi commençait à gravir la bute, les flèches et les sorts pleuvaient sur ses épaules. Les elfes gardaient la position. Il fallait tenir. C'est lorsque midi arriva que commença le drame de la journée. Un bataillon d'olympiens, déjouant la sécurité des ruines parvint à entamer l'escalade de la bute. Certains tombèrent, mais devant la soudaineté de l'action, les forestiers ne purent rien faire. Il fallait tirer l'épée. Le son des lames sortant de leurs fourreaux. Ash Gillian se porta à l'avant pour stopper le flot continu d'ennemis.

Il se battit avec courage, esquiva les coups, frappant violemment. Dans un hurlement il sauta sur le groupe, faisant chuter nombre des ennemis au bat de la colline. Mais d'autres avaient suivi le mouvement. Il allait être débordé. De nombreux elfes vinrent à son secours. Mais il était clair pour les ennemis qu'il n'était pas qu'un simple soldat. C'était bel et bien un combattant, courageux, voire téméraire, fort et ayant une position importante dans les rangs Forestiers. Ils s'acharnèrent sur lui. Nil'nelia et les autres furent séparés de ce dernier par un bataillon. Elle ne put que voir sans rien faire. Le sang gicla. Une double-lame virevolta. C'était la première fois qu'elle voyait une telle arme. Il tomba à genoux, crachant du sang. Mais même un genou à terre, il transperça de nombreuses jambes.

L'assaut fut repoussé en fin de journée. De nombreux corps jonchaient le sol. Nil'nelia se précipita. Mais Syi avait été plus rapide. Elle était penchée au-dessus d'un corps, les yeux fermés. Sûrement prononçant une prière pour l'âme du défunt. Défunt qui n'était autre que le vieux Loup. « Ash... » C'était une lourde perte et... ce ne serait malheureusement pas la seule.

L'elfette ne put retenir une larme. Elle l'essuya rapidement. L'heure n'était pas à la faiblesse. Mais il fallait continuer à agir. Il ne suffisait pas de prendre les ruines. Maintenant il fallait découvrir des indices à propos du fameux artéfact. Pour oublier sa peine, elle retourna à l'une des colonnes qui dépassait et commença à recopier les inscriptions, en essayant de compléter les fragments manquants. Ce serait un travail de longue haleine, surtout dans ces conditions. Il faudrait aussi déterrer cette zone pour mettre à jour une plus grande parcelle. C'était incroyable, les olympiens avaient occupé la zone pendant plusieurs saisons sans réellement commencer un chantier.



elfe Par Syi Az’lissüe  le 08/11/2009 à 18:56

Quel imbécile ! Mais quel abruti !

Les yeux de Syi étaient clos. La jeune elfe était sur les genoux, postée à côté du corps de Ash, insensible au monde extérieur. Ses pensées rageuses lui martelaient le crâne, et si elle n’avait pas eu quelque respect pour le Loup elle l’aurait jeté sans hésiter du haut de la colline, sur le sol jonché de blessés au dessus duquel se déployait un nuage de mouches prêtent à festoyer. La pisteuse serrait les dents dangereusement.
A vrai dire les mots lui manquaient pour décrire ce qu’elle ressentait en cet instant et son esprit faisait d’étranges détours pour appréhender toute la vérité : Ash était tombé et elle ne tarderait certainement pas à le rejoindre, voilà tout.

On a pas idée de mourir comme ça ! Il ne pouvait pas trouver le moyen de rester en vie, peut-être ?! Je vais faire comment moi, maintenant ? D’abord Malak, puis lui, ils…

Malak. L’elfe semblait à bout et se rappeler que l’enfant les avait quittés lors de prise de ruines n’arrangea rien. Lui non plus, il n’avait rien fait pour lui simplifier la tâche. Fugacement, le jour où ils étaient arrivés sur les lieux lui revint en mémoire. Tout avait était fait rapidement, efficacement et les derniers Olympiens avaient été chassés des vestiges. Puis la bataille avait duré, duré, et duré jusqu’à ce que les combattants aient pris pied sur les ruines. Malak y avait laissé la vie alors qu’ils n’en étaient encore qu’à la préparation de cet assaut et ç’avait été avec la volonté de lui montrer qu’il n’était pas mort pour rien que Syi, aux côtés de Ash, avait hissé le drapeau jusqu’au sommet. Depuis les forestiers arrivaient de toute part en grand nombre, mais malgré cela, peu étaient ceux qui parvenaient à se mettre à l’abri dans les ruines : la bataille de la plaine de Basileus devenait au fil du temps une lutte désespérée pour les quelques pierres ancestrales qui se trouvaient là.

Elle rouvrit les yeux vers le sol recouvert d’herbe, chaque brin couché sur le côté après avoir été piétiné des centaines de fois par les deux camps. Il ne lui fallut que quelques secondes pour apercevoir Nil’Nelia à ses côtés et un faible sourire vint éclairer le visage de la combattante. En soupirant, elle se releva. La journée touchait à sa fin et tout allait certainement recommencer le lendemain.


Ce qui ne manqua pas d’arriver. Dès l’aube, les premières escarmouches eurent lieu et durant plusieurs jours elles se multiplièrent. A chaque fois, le même spectacle atroce se présentait aux yeux de l’adolescente : les combats semblaient infinissables, mais les elfes en poste dans les décombres semblaient invincibles. Du Sud comme de l’Est on entendait les rumeurs des batailles et les nouvelles arrivaient péniblement jusqu’aux gardiens des ruines. On voulait garder espoir car les choses allaient de mieux en mieux dans la plaine et les Forestiers repoussaient toujours plus loin les forces de l’Empire. Cependant au centre de toutes les attentions, les morts s’empilaient et chaque journée le "mieux" devenait de plus en plus illusoire, malgré le soutien constant qu’ils recevaient de l’arrière.

Les deux soleils rayonnaient de leurs plus beaux feux lorsque Syi, assise sur un monticule de pierre, aperçut Lastalaïca. Même à plusieurs mètres il empestait la violette de manière fort déplaisante pour la pisteuse. De mémoire, elle n’avait jamais connu d’elfe qui la révulsait plus : il portait toujours entre les lèvres un morceau de fleur et il ne semblait pouvoir s’empêcher de … Syi haussa les épaules et un frisson la parcouru alors qu’elle essayait de ne pas y penser. Le temps qu’elle se retourne, les cris résonnèrent dans la plaine, l’elfe des lunes venait à son tour de succomber. Le visage de la jeune noble resta impassible. Elle se passa une main dans ses cheveux emmêlés, brunis par la terre et le sable des combats. Au moins, pour celui là, elle n’éprouverait aucune tristesse.

Autour d’elle, les recherches commençaient. On prenait des notes, on déchiffrait. Il lui sembla bientôt avoir totalement quitté le champ de bataille, s’être perdue dans un lieu mystérieux. Pourtant elle était bel et bien de garde, elle marchait. Aux pieds de la colline s’étendaient les campements impériaux et les étoiles pointaient tristement au dessus d’eux.

J’suis grande. J’peux veiller sur moi même.

C’était ses propres paroles lorsque Malak lui avait fait savoir qu’il allait la surveiller. Peut-être était-ce vrai, mais elle était obliger de se l’avouer, la force lui manquait encore pour veiller sur ceux qu’elle appréciait. Son pied heurta le sol avec violence, envoyant voler quelques débris. "Et tout ça pour quoi ! Tout ça pour ces cailloux sans inté… !" ruminait-elle. Mais elle n’eut pas le temps d’achever sa phrase qu’elle sentit un contact la toucher. Réalisant trop tard qu’elle était bien loin des ruines, ses yeux se fermèrent doucement, douloureusement…


Pour se rouvrir dans un noir profond, au milieu d’une odeur pestilentielle, où une silhouette marchait à vive allure devant elle. Lastalaïca ? "Lasta, attends-moi !"
L’elfe des lunes se retourna et lui tendit quelque chose du bout des doigts. Syi le rattrappa et, le regard morne, soupira. Oh non ! Pas lui…



hs Par Amallya  le 10/11/2009 à 13:23

La pluie tombait au milieu des ruines. Les premiers rayons du jour n’allaient pas tarder à pointer pour lever le rideau sombre de la nuit sur une nouvelle journée de combats sanglants.

La journée de la veille avait fait son lot de morts et de blessés mais chacun avait remarqué la diminution de la virulence des combats. Les affrontements, si violents les premiers jours, avaient perdus en intensité depuis que les troupes impériales avaient abandonnées les ruines à leurs adversaires.

La prise des ruines, menée par les forestiers, avait engendrée de nombreux morts de part et d’autre, et l’organisation des forestiers s’en était trouvée affaiblie. De nombreux guerriers étaient tombés lors de l’assaut et leur perte avait laissée les archers et les mages à la merci de l’ennemi.

Pendant quelques jours Amallya eu peur que la bataille ne prenne un tournant défavorable aux combattants de la forêt. Mais la bravoure des quelques guerriers restants, et la détermination de chacun, permit de maintenir la ligne de front jusqu’à l’arrivée des renforts en provenance de Nahelli.

Le front avait put se reformer et la défense s’était réorganisée.


Amallya balaya du regard les lignes de combattants forestiers. Chacun s’occupait à sa façon dans l’attente insoutenable du prochain assaut que tous savaient imminent.

Auprès d’elle, le fils de Gaïa Spike et le conseiller Tinuviel attendaient les blessés et s’occupaient en se querellant sur l’organisation en place.

Plus loin, les mages se protégeaient de la pluie sous l’abri relatif que leur offrait les vestiges émergeants de la colline. Eclairés à la lumière de feux magiques, les uns révisaient leurs livres de sortilèges, tandis que les autres tentaient de percer le mystère de ces ruines en étudiant les inscriptions mystiques qui les recouvraient.

Les archers, plus solitaires, s’étaient répartis le long de la ligne de front et scrutaient l’horizon à l’affût d’un mouvement de l’ennemi. Immobile et silencieux, ils ne sortaient de leur torpeur que pour lever le regard vers le ciel et tenter d’entrevoir un signe que pourrait leur faire la nature.

Les guerriers s’étaient divisés en petits groupes entourant les ruines et étaient assis en cercle autour de feux éteints. Certains s’occupaient en se racontant les récits de leurs aventures, d’autres jouaient à des jeux elfiques, d’autres encore prenaient des paris et se moquaient des géants postés non loin d’eux et qui tentaient de se fondre dans l’environnement en imitant la pierre des colonnes qui émergeaient ici et là.

Cela faisait bien longtemps que chacun avait comprit qu’il était bien vain d’attaquer ces géants que la Terre semblait protéger. Mais si ces géants semblaient insensibles à toute attaque d’origine physique ou magique, ceux-ci s’étaient révélés aussi inoffensifs que résistants, et plus personne ne leur prêtait attention. Ils étaient tout au plus utilisés comme cible d’entraînement pour les archers souhaitant se perfectionner au tir ou bien étaient la cible des moqueries de guerriers souhaitant se distraire.

Amallya observait l’un de ces géants posté non loin lorsqu’elle fut tirée de ses réflexions par le son d’un cor elfique qui retentit. La femme sauvage tourna son regard vers l’archer qui sonnait l’alarme : une nouvelle vague d’ennemis s’avançait vers la colline et entamait déjà son ascension.

Chacun délaissa ses occupations pour se préparer au combat. Amallya se pressa : elle avait des vies à sauver.



Amallya
[Conseillère du peuple de Gaïa]
[Ombre de Liaë]

Protégez la forêt et la forêt vous protégera en retour.

hs Par Amallya  le 14/11/2009 à 09:24

A nouveau une journée sanglante était passée.

Depuis quelques jours, quelques Olympiens, principalement des Paladins, avaient entrepris d'ouvrir un nouveau front à l'Ouest de la colline. Avec le front constitué d'Olympiens et de Nains au Nord et celui de l'Est composé de Géants, la colline sur laquelle les forestiers s'étaient installés serait bientôt encerclée.

-Peu importe, pensait Amallya, Nous ne voulons de toute façon pas partir.

Et elle ajouta à elle-même :

-Et quand nous le voudrons nous n'aurons qu'à percer l'un de ces flancs !

Elle repensa alors à ces quelques forestiers animés d'un élan d'héroïsme ou de stupidité, qui, plus tôt dans la journée, avaient tentés une sortie dans le but de lever le siège et de faire reculer leurs assaillants. A peine avaient-ils dépassés la carapace que formaient les rangées de guerriers elfes défendant la colline, que les malheureux avaient été la cible des impériaux qui n'attendaient que cela.

-Les pauvres êtres n'eurent pas le temps de trop souffrir, soupira Amallya par dépit.

La femme sauvage posa alors son regard autour d'elle.

Quelques-uns uns des combattants de la forêt se recueillaient, en silence, pour honorer les pertes de la journée. D'autres, moins discrets, buvaient et criaient leur joie pour fêter la fin de la trentième journée d'occupation de la colline.

-Trente jours que nous sommes là, pensa-t-elle, Et pour autant, qu'avons nous appris de ces ruines ?

Amallya porta alors son regard vers un pilier au loin. Un pigeon était posé à son sommet, semblant sommeiller paisiblement.

Quelques jours auparavant cet oiseau lui avait permit d'échanger avec un Olympien. Un diplomate, d'après ses propres dires. La conseillère lui avait envoyé un courrier dans le but de découvrir la raison de l'attachement de l'Empire à ces lieux, et afin d'obtenir les informations que l'individu détenait sur ces ruines. Le volatile partit délivrer la missive et revint bien vite, un morceau de parchemin jaune attaché à l'une de ses pattes. Surprise d'une réponse si rapide, Amallya s'empressa de dérouler le manuscrit.

La femme sauvage apprit alors ce que le diplomate savait de ce lieu, ou tout du moins ce que celui-ci avait bien voulu lui révéler. D'après lui, donc, les dieux seraient apparus en rêve à la reine des Olympiens et lui auraient révélé la présence d'un puissant artefact dont l'Empire aurait besoin, vraisemblablement un oeuf, reposant dans un temple enfouit dans la plaine Basiléus.

-Mais pourquoi l'Empire aurait-il besoin d'un artefact en forme d’œuf ? se demanda Amallya.

-Au moins nous savons ce que nous devons rechercher, poursuivit-elle.

La reine des elfes, quant à elle, avait été moins explicite sur l'objet recherché, sur les raisons qui la poussaient à le désirer, de même que sur la manière dont elle avait obtenu l'information. Peut-être avait-elle des informateurs parmi les Olympiens, peut-être les Dieux lui étaient également apparus en rêve, ou peut-être était-ce Gaïa elle-même qui le lui avait soufflée. Toujours était-il qu'Amallya l'ignorait.

Elle repensa alors à ce que cet Olympien lui avait écrit sur la légitimité de l'Empire sur ces lieux en raison que la découverte était leur, ce à quoi la conseillère lui avait rétorqué que cet édifice n'appartenait qu'à son bâtisseur. Oui mais voilà : nul ne savait qui avait bâtit ce monument.

De nombreuses questions harcelaient l'esprit d'Amallya.

-L'Empire avait-il été l'architecte de ce temple ? Auquel cas, les forestiers devraient-ils leur céder leurs découvertes ? Et si ce temple était un lieu de sépulture ? Etaient-ils en train de piller un lieu sacré ?

Le paladin lui avait avoué par son courrier ne pas connaître l'existence d'un lien historique, spirituel ou culturel entre ces ruines et l'Empire, mais cette éventualité n'était cependant pas exclue.

Amallya se rapprocha des vestiges qui émergeaient du sol ici et là. Elle passa la main sur les inscriptions qui étaient gravées sur une colonne. Les plus instruits et les plus sages des elfes nobles, elfes des lunes et enfants de Gaïa n'avaient su percer le mystère de ces inscriptions. Tout ce que les forestiers avaient découverts jusqu'à présent, grâce à l'étude de l'architecture et de la disposition des ruines, était que ces ruines étaient probablement les vestiges d'un temple très ancien.

Plusieurs détails intriguaient la femme sauvage.

Premièrement ce temple était construit au milieu d'une plaine, ce qui ne s'apparentait guère aux habitudes des elfes ni à celles des enfants de Gaïa, mais d'avantage aux coutumes des Olympiens. S'il s'agissait de l’œuvre des géants ou des nains, le monument se dresserait sûrement fièrement sur une montagne. Si les forestiers l'avaient bâtis, une forêt le submergerait.
L'édifice était cependant tellement ancien que nul ne saurait dire si une forêt ne recouvrait pas cette plaine quelques millénaires auparavant, avant que l'Empire ne vienne tout détruire.

Un second détail qu'Amallya avait noté était la nature des matériaux utilisés. Le temple était principalement fait de pierres, et cela ne correspondait pas non plus à l’œuvre des forestiers, d'avantage habitués à utiliser du bois.

Enfin l'ensemble du monument était enfouit sous cette colline.
Certains affirmaient que le monument aurait été construit sur cette plaine puis abandonné et que les caprices du temps et de la nature l'auraient ensuite enfouis. D'autres soutenaient que cela devait être le fait d'une catastrophe d'une rare violence. D'autres enfin pensaient que le temple avait du être construit à l'intérieur même de cette colline et qu'il avait donc toujours été enfoui.

Amallya ne savait quoi penser.

Si le temple avait effectivement été bâtit dans les entrailles de la colline il pourrait bien s'agir de l’œuvre du peuple nain, habitué à creuser des souterrains et à construire en profondeur. Cette hypothèse paraissait toutefois peu probable, les ruines semblant bel et bien être ensevelies et non simplement appartenir à quelqu'édifice souterrain.
L'hypothèse d'une catastrophe capable de soulever la terre ne semblait pas plus crédible. Un tel cataclysme ne se serait en effet pas contenté d'ensevelir le temple mais l'aurait tout simplement balayé et il n'en serait resté nulle trace.
Enfin si le temps, seul, avait suffit à ensevelir entièrement un tel édifice, tant de millénaires auraient dû s'écouler qu'aucune race ne serait assez ancienne pour en être l'architecte.

C'est alors que la femme sauvage se surprit à penser :

-Et si ce temple avait été crée par les dieux eux même ?

Mais elle se reprit bien vite,

-Un temple créé par des dieux pour vénérer des dieux ? Cela n'a guère de sens !

Quoi qu'il en soit il se faisait tard. Amallya laissa là ses réflexions et partit prendre un peu de repos.

Une nouvelle journée de combat l'attendait le lendemain.



Amallya
[Conseillère du peuple de Gaïa]
[Ombre de Liaë]

Protégez la forêt et la forêt vous protégera en retour.

elfe Par Nil'nelia  le 22/11/2009 à 13:18

Retour au front, plus forte et plus déterminée.

Les terreurs, pendant neuf jours. neuf jours qui lui semblèrent une éternité. Arpentant les Enfers, perdant à chaque seconde un peu plus son humanité, elle avait enfin retrouvé la lumière. Des âmes étaient là, hébétées devant l'éclat de la sortie, incapables de faire un pas vers cette dernière. Mais Nil'nelia ne pouvait rester en ce bas monde alors que sa cité avait besoin d'elle. Ses frères se bâtaient pour leur Reine. Nombreux étaient ceux qui étaient morts au combat et peu d'entre eux retrouveraient le chemin de la sortie.

Elle devait y aller. Ce n'était pas ce jour là qu'elle disparaîtrait. La Lumière l'enveloppa. La chaleur revînt en elle. La flamme de la vie se ralluma. Perdant la notion du temps, elle se retrouva dans Na'helli, les vêtements à moitié déchirés, recouverts de sang. Des citoyens accoururent pour lui porter secours. Avant de s'évanouir, elle murmura où elle habitait.

Deux jours plus tard, dans une maison cossue de la capitale.

« Nil, n'y retourne pas ! Tu vas y perdre la vie !
- Mère, je m'en suis déjà sortie une fois !
- Tu étais à moitié morte quand on t'as retrouvée.
- Je l'ai même été totalement. Maintenant je dois y aller,
répondit-elle en attrapant son sac de voyage.
- Attends. »
La mère courut derrière sa fille et l'attrapa violemment par le bras.
« Qu'est-ce que tu vas faire ?
- Je vais au front, où je serais utile.
Comme la dernière fois... Et as-tu vraiment servi à quelque chose ? »

C'était vrai que son implication lors de la bataille avait été assez faible. Elle avait bel et bien participé au combat, mais sans réel impact sur ce dernier. Il fallait qu'elle s'entraîne mais comment. Le temps jouait contre elle.
« Mère, je n'ai pas le temps de m'entraîner ni d'apprendre de nouveau sorts Je vais juste passer à la bibliothèque pour prendre quelques ouvrages utiles au décryptage des ruines. 
- Je...
- Oui ?
- J'ai peut-être une idée. De toute façon, tu vas y aller. Tu es si bornée.
- Au moins une qualité que j'ai eu de toi... »

L'elfe ne releva pas la remarque.
« Mon frère, il a fait parti des sentinelles. Il y a de cela bien longtemps. Mais bon, c'est un assez bon magicien. Il est juste un peu rustre.
- Un peu rustre ?! Il vit en ermite dans la forêt, s'habillant de peaux de bête. Il est encore plus sauvage que les elfes des lunes.
- Ne compare pas un Noble à ces sous-elfes ! »

L'éternel débat entre Noble et Elfe des lunes était sur le point de ressurgir. Mais, avant que sa mère ne puisse s'emporter plus, Nil'nelia coupa court à la discussion.
« Pourquoi tu me parles de lui ? Je l'ai à peine connu.
- Il est en ville depuis quelques jours, répondit-elle, en se calmant. Tu devrais aller le voir. Il pourra peut-être t'apprendre certaines choses. »

Ce n'est qu'à contre-cœur que Nil'nelia alla retrouver son oncle. Elle ne l'avait plus vu depuis quatre-vingts ans au moins et le dernier souvenir quoiqu'un peu flou n'était pas pour lui donner envie de le revoir. Ce fut lui qui lui tomba dessus, à l'improviste, au détour d'une ruelle. Il avait de longs cheveux blonds argentés. Les traces de l'âge s'étaient déjà dessinées sur son visage mais ses yeux bleus étaient toujours très vivants, perçants. Il portait une étrange tenue, faite à moitié de feuilles et de peaux, le tout assemblé avec de la boue. Mais, à regarder de plus près, il n'était pas si sauvage. Il avait même une certaine allure.

« Nil'nelia, se contenta-t-il de dire, tu as bien grandi depuis le temps. T'es même plutôt jolie. »
Elle eut un sourire gêné.
« Mère m'a dit d'aller vous voir... Elle s'inquiète parce que je retourne à la guerre...
- Elle a raison de s'inquiéter... Elle a toujours été ainsi. Elle s'inquiétait même pour moi, il y a de cela très longtemps.
- Elle m'a dit que vous pourriez m'aider.
- T'aider ? Et comment ?
- Je... Je ne sais pas, en m'apprenant certaines choses.
- Ah ! Elle veut que je t'entraîne ? Soit, mais t'en sens-tu capable ?
- Si vous ne voulez pas m'aider, j'ai autre chose à faire. On m'attend sur le front !
- Le même caractère que ma sœur,
s'esclaffa-t-il. Et que veux-tu apprendre ?
- Je... J'ai du mal à maitriser la mana. Je suis capable de temps à autre de faire très mal mais l'énergie n'est pas bien contrôlée. Seuls les geysers ne se dissipent pas n'importe où. Il m'est arrivé de contrôler des boules de feu, mais seulement dans des situations désespérée, jamais quand et où je voulais.
- Je connais... »
Il fit une longue pause, les yeux perdus dans le vague. Nil'nelia attendit impatiente.

« Mais qu'est ce que tu attends ! Lui cria-t-il tout à coup. Vas chercher tes affaires. Dans une heure, je te veux à la sortie nord de la ville. On passera à la forge chercher ce qu'il te faut. Et après, je t'enseignerai le contrôle des flux de mana. »

Ils achetèrent un bourdon à un petit commerçant assez énigmatique, ainsi qu'un anneau enchanté. Puis commença le voyage vers la plaine Basileus. Et les cours.



Les entraînements commençaient dès la nuit tombée, jusqu'à l'épuisement. Il était un professeur très strict mais très efficace. Il lui appris à modeler par la pensée l'énergie qui émanait d'elle, pour la transformer en quelque chose de concret. C'est naturellement avec le contrôle de l'eau que tout débuta. Les geysers se firent de plus en plus précis et brûlant. Elle sentait d'abord l'énergie émaner d'elle, pour se répandre dans l'air, dans le sol. Lorsqu'elle se concentrait, toute cette énergie se concentrait en un point et faisait jaillir l'eau récupérée dans l'environnement avec une telle violence que les rochers même se fissuraient.

Mais le résultat restait médiocre contre un combattant. La violence du jet le rendait incontrôlable. Même si l'ennemi se faisait violemment frappé, il pouvait se dégager très vite et au final ne recevoir que des blessures mineures. Quand l'elfe fut enfin content du résultat, il décida de lui enseigner un autre savoir, bien plus malsain, qui reposait sur les connaissances de la nature et de la botanique.

« Tu vois Nil, tout ce qui nous entoure peut t'aider dans la magie, il suffit de savoir l'utiliser. Les elfes des lunes le savent mieux que quiconque. Ils utilisent la nature à chaque instant dans leurs sorts. Mais, cette vie de rudesse les a un peu changé vis-à-vis des Nobles, comme toi. Ils sont moins capables d'utiliser les éléments vraiment distinctement. Au contraire, les Nobles se sont concentrés sur cette maîtrise élémentaire et ont peu à peu négligé les savoir de la nature. C'est pourquoi il ne faut pas qu'il se forme un fossé entre nos « peuples », car nous nous complétons. C'est d'ailleurs pour ça que je suis parti des Sentinelles. Les autres n'avaient pas vraiment les mêmes visions que moi. Je vais t'apprendre aujourd'hui une magie à la limite entre ces deux magies. Tu ne pourrais pas faire de ce sort quelque chose de plus puissant, en tout cas pour le moment. Mais ce pourrait t'être vraiment utile. Certains appellent ce sort l'air vicié. » Et il commença à raconter l'histoire de ce sortilège. Il se révélait être un vrai puits de connaissances.

« Utilise les plantes toxiques autour, et plus tard tu pourras utiliser n'importe quel poison. L'idéal serait que tu fabriques toi-même des fioles combinant différents venins pour ce sort. Mais pour le moment, nous n'avons pas le temps. Fais appel au vent. Comme l'eau, c'est un fluide, juste moins aisé à contrôler. Réunis tout ce qu'il peut y avoir de malsain autour. Et envoie ces choses au-dessus des rangs ennemis. Ils seront affaiblis. Et ne connaissant pas les composantes de ce poison, ils ne pourront pas le dissiper. En tout cas pas rapidement. Sur le champ de bataille, il faudra que tu utilises tout ce que tu pourras utiliser... Tu comprends ce que cela implique ? »

Nil'nelia hocha la tête, avec un petit air de dégoût. Les corps morts, le sang séché, la pourriture des champs. Il voulait qu'elle combine cela en une arme redoutable.
La maîtrise de telles arcanes se révéla bien plus aisée que ce qu'elle avait imaginé.

« Dans quelques jours nous rejoindrons les dernières lignes du front. Je te laisserai là. Mais avant tout retiens ceci. Tu maîtrises l'eau sous forme de geyser. Il est facile de la faire chauffer. Mais tu peux aussi lui retirer toute énergie. N'oublie pas ça. La glace peut être un piège redoutable. Et surtout le contrôle de cette dernière est plus aisée... Elle est moins explosive que la vapeur. Mais cela va te demander beaucoup plus d'énergie. Ne l'utilise qu'en cas de réel besoin. »

Les derniers jours passèrent. Les dernières lignes apparurent à travers la brume. Il allait partir, ne désirant pas se battre. Il avait trop tué dans le passé. Mais avant qu'il ne parte, elle devait lui demander quelque chose.

« Pourquoi avez-vous choisi une telle vie ? Vous êtes un Noble, pourquoi être parti en ermite dans la forêt ?
- Ta mère ne t'a rien dit,
répondit-il avec un grand sourire. C'est à toi de toute façon de l'apprendre. Sache juste que j'avais besoin de renouer avec mes racines. »

Et il disparut dans la brume, laissant Nil'nelia et la bataille.



elfe Par Ambre  le 22/11/2009 à 20:57

(Waaah ... Continue!!)



elfe Par Xoco  le 23/11/2009 à 12:19

Presque 60 jours.

Shây, accoudé à un monticule, était las. Ereinté. Si sale que le premier quidam étranger à la politique elfique n'aurait deviner le consul sous la crasse. Ses vêtements de campagne armée était boueux, souvent en morceaux ou carrément déchirés par endroits. Le regard du consul, lui, avait durcit et il regardait là les siens se battre.

En un instant d'éternité, le consul Mensha Noor eut alors la vision claire du chemin parcouru. Long et parsemés d'innombrables exploits, souvent inattendus et qui, sans diminuer la réelle performance des forestier, n'auraient probablement pas été possible sans les erreurs grossières des chefs impériaux. Etait-ce le surprise? la suffisance? La question n'aura sans doute jamais de réponse. Quoique l'impératrice Salminar, dans sa grandeur rafraichissante, ne se contentera sûrement pas de cela.

Revenant à lui, le consul caressa machinalement une intrigante broche qui ornait à l'épaule sa tunique usée, une pierre de Jade polie était certie. Celle-ci scintilla, débarassée de sa salissure. D'un coup d'oeil embrassant le champ des ruines, l'oeil rapace de Shây, vit sans tarder d'autres pareils éclats dans le tumulte des combats devant lui. Il soupira de satisfaction. Dans le fracas de la bataille, une institution elfique oubliée aux racines anciennes avait refleurit. L'augure, sous une lune belliqueuse, n'était pas bien souriante mais la ferveur pour la reine No'Irin rendait intouchable.

- Alors, on joue les pleutres, consul? Demanda acerbe cet elfe du Loup appelé Ash.
- Quel bel exemple vous montrez! Surenchérit caustique la conseillère Valériane qui l'accompagnait.

Shây, hélé brusquement, sursauta. Les deux sylphes, sans attendre de réactions, le dépassèrent pour rejoindre la bataille. Le consul tourna la tête, les suivant du regard pour déviner le flanc des ruines qu'ils arpenteraient. Le consul flirta avec la vexation mais un fou rire l'étreint. Les deux olibrius revanchards avait peut-être raison, quel image donnait donc là un consul sale et rabougri dans un abri de fortune boueux. La pensée le fit rire. Shây se releva prestement, bien décidé à ne pas laisser à cette mauvaise blague plus de place qu'une pensée amusante. Résolu à ne pas se démonter, il partit les rejoindre.

- Hey, Attendez-moi vous deux!

Le consul, sans plus se faire mousser, courut rejoindre les deux provocateurs, leur antipathie était probable mais leur utilité au combat, elle, était certaine. Shây ne tint compte que de cette dernière quand, ayant rejoint la bonne troupe, il informa :

- J'ai vu d'où j'étais qu'on a plus grand chose de dangereux et de très proche devant nous au Nord mais il reste cette mage olympienne et son familier, ils attaquent souvent avec le consours d'autres pour des assauts préparés. Si on lui rendait enfin la monnaie de sa pièce?

Shây s'enquit des réactions, les hochements de tête, parfois hésitant, acquiéscèrent tous. Le sort du mage ainsi unanimement scellé, la dame de lardanium succomba au petit matin. Dans l'heure qui suivit, du flanc EST des ruines vint alors un cri d'alarme énergique, une charge de géants venait d'être observée, exposant nos blessés et nos médecins. A l'injonction sèche d'Ash, l'armée forestière fit mouvement dès le lendemain pour affronter les nouveaux prétendants à la possession de ces ruines....



elfe Par Nil'nelia  le 28/11/2009 à 21:19

Des cris ! A l'est. Une charge de Géants. C'est ce que put comprendre Nil'nelia des paroles qui traversaient le camp. Pourtant il y avait eu un moment de calme. Les fouilles avançaient C'était un vrai village qui était peu à peu mis à jour. Le temple se dégageait un peu du reste. Quelques débris de statues avaient été mis à nu. Mais le temps avait fait son oeuvre et seuls des yeux experts pouvaient tirer des informations de ces ruines. Et Nil'nelia n'était pas une experte. Elle avait confié quelques livres au groupe d'historiens mais elle ne pouvait pas se plonger pleinement dans les fouilles. Les guerriers étaient en effet constamment appelés au combat. Les mouvements de troupe étaient incessants. Les déplacements tumultueux. Aller au nord, puis à l'est, puis de nouveau au nord. Cela demandait une organisation... qui n'était pas toujours au rendez-vous. Mais cette charge représentait le premier vrai danger depuis de nombreux jours.

La jeune elfe retrouva bien vite son bataillon. Il était constitué de magiciens et d'archers. Le groupe typique de protection des ruines, qui reste sur la colline. Elle avait l'impression d'être mise un peu à l'écart depuis son retour. Ils devaient craindre pour sa vie depuis la dernière fois. Mais elle s'était entraînée pour être sur le front et les généraux ne l'en empêcherait pas. Heureusement sa position en tant que membre des Sylphes lui donnait les commandes de son bataillon. Il fallait se jeter sur l'occasion. La charge avait été si soudaine que toutes les personnes disponibles, et encore plus des mages seraient les bienvenus.

Un pigeon fut vite envoyé pour obtenir les autorisations. Elle ne dut pas attendre longtemps. Les mages étaient appelés en renfort. Les paquetages furent attrapés et bientôt ils seraient dans les premières lignes. Les géants n'avaient qu'à bien se tenir. Au rythme des tambours, les groupes avancèrent. De petits groupes de soigneurs arpentaient les lignes à l'affut des premiers blessés. Ils approchaient du front lorsque, à l'horizon, le tonnerre retentit. Pourtant le ciel était clair. Le sol trembla. L'armée géante bien qu'infiniment moins nombreuse chargeait en hurlant. Ils brandissaient un armement très hétéroclite, composé de bâtons gigantesques, de marteaux à deux mains, d'haches et tout autre arme de poing. Le choc fut d'une violence inouïe. Le fer sonna, le bois se brisa. Le bataillon s'arrêta pendant un instant, sous le coup de l'émotion. Ils ne voyaient pas ce qu'il se passait. Puis tout à coup, tout le monde se mit à courir. Nil'nelia cria aux siens de rester grouper et fonça vers un rocher. Les silhouettes gigantesques affrontaient des nuées d'elfes. Mais au grand bonheur des combattants présents, les pertes ne furent pas si nombreuses. Certains étaient sonnés mais les manœuvres habiles avaient permis de les stopper dans leur élan.

Ils furent piqués de toute part. Nil'nelia ne pourrait lancer son groupe ce jour. La zone était déjà si occupée. Ce n'était pas grave. Il fallait préparer le prochain assaut. D'autres lieutenants aux alentours ordonnèrent aux soldats de se reposer un peu. Le lendemain serait leur jour. Ou peut-être leur mort. Mais personne ne voulait y penser. Ce furent des hourras qui annoncèrent le retrait des mastodontes. Des elfes dansèrent autour des corps. Les petits avaient repoussé les grands.

La fin de journée fut moins heureuse. Alors que les géants quittaient le champ de bataille, souvent bien amochés, des ordres furent donnés. On n'avançait pas. On tenait seulement la position. Mais quelques soldats téméraires n'obéirent pas, sûrement enivrés par l'odeur du sang. Ils ne revinrent jamais. Le soir tomba. Les morts furent célébrés. Nil'nelia et ses magiciens restèrent dans leur campement de fortune. Le mana les parcourut. Ils étaient tous prêts à en découdre.



elfe Par Nil'nelia  le 28/11/2009 à 23:26

Les premiers rayons pointèrent à l'horizon. Il était temps d'agir. Les messagers avaient circulé toute la nuit. Les positions ennemies étaient repérées. A six lieux à l'est. Les géants n'étaient pas des combattants conventionnels. Leur force les rendaient terribles. Un coup bien placé suffisait à jeter à terre un elfe malchanceux. Et encore plus un Homme Sauvage. Pas question alors de faire une bataille rangée. Les groupes partirent vite. Les épées sortirent à l'unisson. Derrière vinrent les archers et les mages. Ils étaient là, devant, à peine prêts à recevoir l'assaut. Les forestiers fondirent sur leurs positions. Le sang coula, mouillant le sol. Nil'nelia courait, à la tête de son groupe, le visage sévère. La nuit dernière, elle avait reçu la visite d'un pigeon. C'était une lettre d'Elen, son amour. Il s'inquiétait pour elle. Mais il lui annonçait aussi qu'il allait prendre des risques... Des risques pour sauver leur Oracle. Et ils osaient venir les attaquer. Elen risquait sa vie pour eux et ces ingrats venaient les déloger.

La colère monta d'un coup, en elle. Une lueur illumina ses mains. Elle était prête.
«Tous avec moi ! On passe un peu au sud ! On sera un peu plus en hauteur. Je veux les archers en première ligne. Tir en cloche sur la deuxième ligne. Ne prenez aucun risque pour nos soldats.
- Chef, une cible en particulier ?
- Celle-là, lança-t-elle en désignant Titcry. »
Ils escaladèrent le petit monticule. Les premiers archers mirent un genou à terre, encochèrent leurs flèches et, après une courte évaluation de la portée, firent chanter leur corde. Les traits s'envolèrent. L'air siffla un instant, bientôt suivi par les hurlements dans les rangs ennemis. Nil'nelia sourit à cette vue, avant de se reprendre. Encore cette fièvre de la guerre qui la reprenait. La deuxième volée de flèches partit. Nil'nelia se concentra, fixa un point à l'horizon. Toute l'énergie présente fut attirée par le groupe de magiciens.

« Mes amis, je crois qu'il est venu le temps de leur montrer ce que Magie veut dire. Regardez-les se débattre avec leur flux de mana. Incapables de le contrôler. Alors que nous... Déchainez les Enfers !
- Oui chef !
- Sur le même groupe. Visez le centre. Je m'occupe de les ralentir. 1er jet, des geysers, Mouillez moi la zone. Pour les autres, faites pleuvoir des pierres acérées sur leur rang. Je me charge de les ralentir.
- Grosse zone ou petite.
Euh... petite zone, le plus de dégâts possibles. On est là pour tuer et plus pour blesser. »
Bien que les ordres fussent très vagues et peu orthodoxes, l'effet voulu se produisit. Les rangs ennemis, un instant rassemblés pour lutter contre les flèches se dispersèrent bien vite lorsque surgirent les geysers. Nil'nelia devina les odeurs de chair brûlée. A cette idée, l'adrénaline envahit son corps. La fièvre du combat monta tel un instinct depuis trop longtemps enfoui. Les mages levèrent une seconde fois leurs mains. Leurs paumes s'illuminèrent. Le sol au loin se craquela. Des pierres tranchantes filèrent du sol vers les ennemis. Ce devait être quelque chose de terrible de ne pas pouvoir lutter. Il fallait faire vite. Déjà des géants reculaient sous les coups répétés. Il fallait les stopper. Nil'nelia rassembla toutes ses forces. Elle revit un instant son oncle.

« Malaxe la magie comme de la pâte, fait d'elle ce que tu veux. Contrôle la chaleur. Allez. Mais NON ! »

S'il la regardait maintenant, il serait fier. Il fallait repérer une cible. Il y avait de l'eau sur place grâce aux geysers. Ce serait plus facile pour elle. Son énergie fila vers sa cible. Le coût en mana fut bien plus impressionnant que ce qu'elle n'aurait pu imaginer. Une pellicule de glace se forma. Elle enveloppa les jambes des ennemis, les perça de toute part. Il fallait pourtant faire plus de dégâts. Toujours plus. Il fallait se concentrer. Une vision d'Elen en danger lui traversa l'esprit. Le plus puissant moteur de la magie n'est pas le savoir, ni la maîtrise de soi, ni même la peur. Le principal moteur se révéla être pour l'elfe la Colère. Les effets furent décuplés. Une porte de son esprit s'ouvrit, laissant s'échapper le flux de magie. Épuisée, Nil'nelia tomba à genoux. Elle toussa, crachant un léger filet de sang. C'était trop pour elle. Mais au moins elle avait enfin été utile. Un sourire se dessina au coin de ses lèvres avant qu'elle ne s'évanouisse.



Par Google  

el Par Aileen  le 05/12/2009 à 23:51

Depuis son poste, Aileen voyait les deux armées au complet, les combattants face à face, les blessés qu'on repliait sur l'arrière, le sang, la mort... Tout ce qui faisait une grande bataille.

Sauf qu'elle n'y était pas... Enfin, pas vraiment.

La bataille pour les ruines de la plaine faisait rage depuis des lunes. Aileen ne savait plus combien... Elle avait arrêté de compter il y a longtemps. Elle s'ennuyait même, par moments. Voir ce front composé de Forestiers, pourtant tellement éprouvé mais qui tenait bon face aux impériaux, elle avait fini par en avoir l'habitude. Mais elle ne s'habituait pas à la mort...
Du haut de la colline, elle pouvait voir tout le front, ainsi que celui des impériaux... Et elle pensait à tout ceux qu'elle connaissait, qui risquaient leur peau face a ces fichus impériaux alors qu'elle restait bêtement ici... A proximité des ruines, presque toute seule.
Le front avait tellement avancé qu'il avait dépassé l'objet convoité par les deux camps.

Aileen pris son fouet dans sa main et le regarda pendre tristement... La ou elle était, il ne lui était pas très utile...

D'ailleurs c'est ce même fouet qui avait faire rire Ash Gilian, Elfe des Lunes particulièrement actif au front. Le pauvre, si il savait, se dit elle en souriant... Aileen n'aimait pas tuer et c'est pourquoi elle gardait cette arme rarement létale avec elle.

« Je suis pas une tueuse , moi... »

Ash... Si elle le tenait, Aileen l'aurait étranglé... Quelque temps auparavant, une éternité peut être, elle ne savait même plus, Ash l'avait arrêtée alors qu'elle partait soutenir les Forestiers à l'est du front : Il n'y avait presque plus personne aux ruines et il fallait du renfort au plus vite. Aileen avait été l'une des seules à s'y rendre...

Elle mit ses mains en porte voix et cria en direction du front

«-HEY !! VOUS AVEZ PAS INTERET A MOURIR !!»

(les rares Forestiers présents s'arrêtèrent un court instant dans leurs recherches, surpris de l'entendre crier si soudainement pour s'adresser à des gens trop loin pour l'entendre...)

Ne pas mourir... Pas comme elle! En même temps elle n'avait jamais prétendu être un exemple a suivre, mais passer par trois fois aux enfers, c'était largement suffisant a son goût. Et ça ne risquait pas de faire d'elle une grande guerrière... Au moins un bon point a accorder a sa mission de surveillance, elle avait peu de risque de revoir Hadès... Celui la même qui, par quatre fois avait accueilli son ami Elfe Noble, Earenïel... Elle avait appris sa mort par les messages qu'elle recevait tout les jours...
Elle se sentit mal en pensant qu'elle l'avait peut être vu mourir depuis son poste, sans pouvoir l'identifier à cause de la distance...

« Je ne devrais pas lui en parler, sinon je crois qu'il va me faire regretter de ne pas l'avoir aidé... »

Elle oublia juste un détail en disant cela : dans tout les cas elle était trop loin pour faire quoi que ce soit pour lui...

De toute façon il était revenu, depuis le temps.
Aileen sursauta en entendant des cris qui devaient être assourdissants, en bas : une charge venait d'être lancée, côté impérial. A chaque fois elle avait peur de voir le front reculer... Surtout qu'elle ne pouvait rien faire si ce n'est observer...

« Ash, je vais te tuer... »

Plusieurs fois le front avait été mal en point, les guerriers forcés de passer quelques lunes aux enfers avaient laissés les mages exposés aux coups. Mais toujours, les forestiers avaient tenus.

Comme à chaque fois, elle voyait tomber des géants, des nains, ou des olympiens... Plus rarement, des Elfes ou des hommes Sauvages. Une plaisanterie douteuse lui traversa l'esprit : Les géants doivent avoir plus mal quand ils tombent vu leur taille... contrairement aux nains

L'odeur de sang qui remontait presque perpétuellement jusqu'à l'endroit ou était postée Aileen lui fit stopper tout réflexion bizarre et elle revint à la réalité. Elle n'avait pas beaucoup pris part à l'exploration des ruines pour l'instant, son attention fixée sur la bataille. Elle profitait de chaque souffle de vent venu du sud pour respirer un peu d'air frais. Ceux d'en bas devaient être pris dans une puanteur de mort et de sang nauséabonde...
Elle en savait quelque chose puisqu'elle était restée un bon moment à l'avant du front... Avant d'être honteusement renvoyée aux ruines !

Le cœur soudain gonflé de colère, elle commença a marcher autour des ruines pour se changer les idées... Au sud des ruines, elle voyait les combattants ayant rendus visite à Hadès qui revenaient... Et elle vis un message faire de même.

Le parchemin attaché à la patte de l'oiseau annonçait la chute de Fernliae... Aileen laissa repartir l'oiseau, froissa le message et d'un geste rageur le lança devant elle (manquant de quelques centimètres l'oiseau messager qui se trouvait « par hasard » sur la trajectoire du projectile)

« Ça m'énerve !! Je fais quoi, moi?? Je regarde les autres mourir et les villes tomber? Ash, t'es vraiment qu'un pourri !»

Bien entendu, elle ne disait ça que pour passer un peu sa colère, en fait, elle avait plutôt envie de massacrer un impérial quelconque mais aujourd'hui, elle avait décidé de s'en prendre a Ash... Elle avisa quelques violettes qui poussaient tant bien que mal non loin de la.

« Lastalaica... Il devient quoi, celui la? »

Les violettes, ou, comment faire passer les pensées de Aileen du coq à l'âne. Bon, finalement elle décida de retourner à son poste.

Ces derniers temps, le front était calme... Mais les impériaux se regroupaient au Nord et l'ordre de repli fut envoyé. Les Elfes et les Hommes Sauvages revenaient et repeuplaient les ruines.

Les jours suivant allaient peut être se montrer moins paisibles...



Aileen, Elfe des lunes du Clan du Cerf
Intendante bien malgré elle !

elfe Par Khalara Mënsha Noor  le 06/12/2009 à 13:18

La bataille durait depuis longtemps. Trop longtemps pour l'Elfe, impatiente. Et encore, elle était arrivée en retard, n'ayant même pas pu participer à la contre-attaque Forestière lorsque les ruines étaient au mains des Impériaux.

Ce n'était pas vraiment la bataille dans le sens "viens là que je te pourrisse la gueule, si vous voulez bien me passer l'expression" qui était longue. Au contraire, Khalara avait bien senti que ses sorts étaient devenus plus puissants, qu'elle pouvait se focaliser sur ses cibles et percer leurs défense magique avec moins de difficultés, et encore d'autres aspects plus physiques qui avait évolué. Elle qui est habituellement si faible s'était soudainement améliorée. Qui sait, les ennemis la craignaient-ils déjà ? Elle ne les craignait plus. Du moins, elle ne craignait plus de voir leur sang jaillir sous les coups des pierres acérées qu'ils recevaient d'un peu partout. La descendante de la noble famille Mënsha Noor était devenue un simple soldat parmi les autres, approuvant les ordres sans trop réfléchir. Ses pensées étaient simple : "défendons les ruines, coûte que coûte". Et elle n'était pas la seule : la preuve en était la prise de Fernliae.

Heureusement, elle en avait pris conscience, grâce à une question posée par l'Elfe Noble Tauron, compagnon de voyage et d'armes. Tauron, il était là lui aussi, elle l'y avait retrouvé, ainsi que le cousin Shây, Hemny'hoilra, Dlaumor Elido, et tant d'autres... Son regard ne se portait plus maintenant en avant, vers les ennemis, mais plutôt tout autour d'elle, un sourire aux lèvres. La bataille se faisait longue : elle venait de recevoir une invitation qu'elle ne pouvait refuser, et il fallait attendre que les choses se calment.



elfe Par Nil'nelia  le 06/12/2009 à 15:18

Les journées passaient et se ressemblaient. Des escarmouches, des replis, de nouveau des attaques. Toujours bouger. C'était le maître mot. Nil'nelia s'était peu à peu habituée à lâcher d'énormes quantités de mana dans l'air et l'évanouissement ne s'était jamais reproduit. Son bataillon n'avait pas subit de perte depuis le début et peu de groupe pouvaient en dire autant. Mais les choses allaient malheureusement changer. Pourtant la journée avait bien commencé. Un assaut rapide et organisé avait permis de déstabiliser les soldats ennemis les plus résistants. Les assauts répétés, de glace, de piqué de l'aigle, de flèches et d'épées avaient eu raison de leurs armures enchantées dans les forges de Lardanium. Mais souvent, ces soldats réussissaient à fuir pour récupérer dans leur camp. Cependant les médecins Impériaux ne pouvaient rivaliser avec les soins des Hommes Sauvages. La chute de leur cité, loin de les décourager les avait rendu encore plus impliqués dans le combat.

Mais ce jour, Nil'nelia fit des erreurs qu'aucun lieutenant n'avait le droit de faire. Des ordres de retrait avaient traversé les rangs. Il fallait se replier vers les ruines pour se préparer à une attaque de grande envergure. Les troupes commencèrent à reculer. Les mages et archers devaient être les premiers à lever le camp. Si par malheur des cavaliers ennemis arrivaient, ils n'auraient aucun moyen de luter. Mais Nil'nelia ne donna pas l'ordre de lever le camp. Son groupe était indemne et il fallait selon elle protéger ceux qui avaient eu moins de chance. La solidarité sur le front était devenu une vertu. Les bataillons rentrèrent la tête basse, crasseux, entaillés de toute part vers la colline. Et la Noble surveillait. L'armée olympienne se rapprochait. Il fallait presser le pas. Chose impossible pour certains. Accompagnée de trois autres bataillons, elle fit face. Ils rentrèrent dedans comme dans du beurre. Des archers tombèrent sous les coups, n'ayant pas stoppé la charge de leurs flèches. Le combat au corps à corps était difficile pour les magiciens. Libérer leur énergie leur demandait une concentration qu'il était impossible d'avoir au contact de son ennemi, occupé à éviter les coups. Les premiers membres de son équipe tombèrent. Elle courut à l'avant, oubliant ses promesses faites à Elen. Frappant, criant, elle attaquait les ennemis. Une lame lui transperça l'épaule, une flèche pénétra dans sa cuisse. Mais la rage qui l'habitait ne pouvait être si facilement contrée. Au final, l'assaut fut repoussé.

Mais Nil'nelia pleurait. Devant elle gisaient une dizaine de ses compagnons et entre deux crachats de sang, les larmes coulaient. Elle ne tenait plus debout. Une douce lumière l'enveloppa. Une Femme sauvage se tenait un peu derrière elle, tentant de la sauver. Mais c'était son âme qui était la plus éprouvée. Les blessures cicatrisent, mais l'esprit, lorsqu'il se brise est bien plus difficile à réparer. Le son disparut peu à peu. Sa vision était trouble. Elle aperçut d'autres soigneurs lui venir en aide. Mais elle ne réagissait plus. Deux bras l'attrapèrent. Elle fut jeter sur une épaule et transportée à vive allure. C'était un jeune elfe. Gaydûr, son porte étendard. Levant légèrement la tête, à travers un voile, les armées olympiennes se dévoilèrent. Elle serait morte s'il n'était pas venu.

« Je vous ai tous trahis, lâcha-t-elle lorsqu'on la déposa près des ruines. J'ai causé votre perte...
- Non... C'était Gaydûr qui parlait. Vous avez sauvé de nombreux hommes par votre courage.
- Je n'ai pas obéis aux ordres et ils sont morts !
- Ils sont morts en héros, pour leur peuple, pour la Reine, pour leurs frères. Il n'y a pas de plus belle mort.
- Je ne suis pas faite pour vous mener... Intérieurement, elle pensait à ce qu'il venait de lui dire. Une belle mort... Quelle connerie ! La mort est la mort. Jamais ce ne pourrait être quelque chose de beau.
- Ressaisissez vous. Jusqu'à maintenant vous avez été un bon chef. Et vous vous êtes battus avec nous, pour nous. Ils sont morts en vous servant. Si vous abandonnez alors ils se seront battus pour rien. Pour une pleutre. Pour une petite Noble élevée dans les jupons de sa mère et qui est arrivée à ce niveau sans rien faire. »

Il y était allé fort, mais il savait ce qu'il fallait dire. Et pourtant, cela n'eut aucun effet. Nil'nelia était en proie à ses pensées. Avait-elle été assez naïve pour croire qu'elle pusse avoir une quelconque autorité. Elle était peut-être cette petite Noble. Elle leva ses yeux turquoises, rougies par les larmes vers Gaydûr. Et ce qu'elle vit la bouleversa. Toute son unité était là, autour d'elle, tristes et pourtant aux ordres. Ils avaient perdu leurs compagnons mais pas leur force ni leur courage. Certains, bien que lourdement blessés tenaient leurs arcs, comme s'ils allaient en découdre d'un moment à l'autre.
Gaydûr sourit à son lieutenant. Il ramassa une perche de bois sur le sol et la dressa fièrement. L'étendard se déroula dans le vent. Il était de la même couleur que ses yeux, à elle. En fils d'or était cousu un Loup de feu. C'était elle qui avait choisi cet emblème. Le Loup pour se rappeler celui pour qui battait son cœur et le feu pour la puissance. L'étendard flotta et les rangs se resserrèrent autour de leur chef. Ils étaient là, prêts à oublier ce moment d'égarement, tous soudés. L'un d'eux s'approcha. C'était un fier guerrier avec de longs cheveux d'argent. Il lui tendit une main en lui souriant. Prenant une profonde inspiration elle attrapa cette main salvatrice.

Elle fut tirée de ses sombres songes. Elle revenait à la Lumière. Les soldats se rapprochèrent, formant un cercle. Ils se battraient pour elle... Ragaillardie, elle leva une main vers le ciel, faisant jaillir un jet de feu turquoise. Le signe de ralliement des « Crocs de Feu ». Mais leurs blessures étaient trop graves pour retourner directement au combat. Ils allaient tous se reposer quelques jours. Nil'nelia en profiterait pour explorer ces ruines. Elles étaient le centre de ce conflit. Elles étaient en quelque sorte devenues le Centre du Monde.



olymp Par Erkeos  le 06/12/2009 à 16:53

[HRP : bravo à tous les conteurs pour ce miroir sur cette sale guerre]



elfe Par Sol Edeïa  le 06/12/2009 à 17:47

Accroupi dans la boue, mon bourdon en mains – excellent instrument soit-dit en passant ; véritable joyau de l'orfèvrerie Na'hellienne, coûtant relativement peu cher au vue de son utilité considérable. Si l'envie vous prenez de vouloir m'imiter, faites-donc un tour aux forges Na'helliennes (et ne faites pas trop attention aux taxes, comparées aux autres villes elles sont extrêmement faibles) – je regardais avec un intérêt certain la scène spectaculaire qui se jouait sous mes bottes. Une lutte furieuse entre une fourmi rousse et une minuscule bête octopode remuait l'eau plate d'une petite flaque. C'était d'autant plus curieux que nous venions à peine d'entrer dans la saison froide, celle de l'engourdissement, et que d'ordinaire, à cette époque, ces petits êtres cuirassés reposaient déjà en paix dans quelque sombre cavité. Par quel miracle cette paire de choses cliquetantes trouvaient encore la force de s'étriper ? Il fallait que je sache.

« Consul ? Vous allez bien ? Me demanda un soldat, un soupçon d'inquiétude dans la voix.
-Mh ? Oh, oui mon brave. Je refaisais mon lacet. »

Cette réponse eut l'air de le convaincre ; il hocha la tête et repartit sans mot dire, faire son travail de bon citoyen Na'Hellien. Je me relevai alors, délaissant mes études entomologiques approfondies. C'est vrai, nous n'étions pas là pour nous amuser. Les fameuses ruines jadis enfouies dans la terre Olympienne demeuraient aussi muettes qu'une tombe en plein hiver. Et ni nos coups de pioches répétées, ni notre volonté d'en finir ne suffisaient à lui faire avouer son secret. Si bien que les combats contre les braves d'en face – et de l'est – duraient, se prolongeaient, anéantissant un peu plus chaque jour l'espoir futile d'y entrevoir un heureux dénouement.

Vous l'avez compris, pour que je me souciasse d'un malheureux pugilat entre deux minuscules bestioles, c'était bien parce que cette guerre ne m'intéressait pas outre-mesure. En fait, je voulais que tout cela se finisse au plus vite. Mais, ça, je ne le montrais pas durant les combats. Enfin, j'essayais de ne pas le montrer. Je veux dire ; il fallait être complètement dérangé pour trouver sa raison d'exister au milieu de cette bataille, et il fallait même être sacrément idiot pour y trouver une raison d'y combattre. Et, en regardant les différents visages, aussi bien amis qu'ennemis, je soupçonnais ne pas être le seul. Mais, hélas, l'histoire d'Olympia ne se résume qu'aux conflits réguliers qui noircissent les pages d'innombrables ouvrages et fortifient une haine sans fondement, sinon celui d'une obéissance scrupuleuse aux directives des très-hauts. Tout ça pour dire que, bien qu'une solution diplomatique eût été préférable, elle n'aurait jamais aboutie, le désir d'en découdre de certains obscurcissait la volonté pacifique des autres. Dont la mienne, notamment.
Comble d'infortune, des missives répétées avaient annoncé la chute de Fernliae, et un ultimatum avait été posé par un stratège Olympien. Ces gens-là ignoraient apparemment tout des subtilités diplomatiques et paraissaient ne pas savoir que la majorité des Forestiers préférait encore se couper un bras que de formuler un accord avec l'Empire. Inutile de dire, donc, que leurs menaces n'avaient eu aucun effet, à part peut-être celui d'attiser la colère des plus tumultueux.

Bon, tout cela était bien beau, mais l'heure était à mon lot quotidien de magie gaspillée et de membres arrachés. Joyeuse perspective, mais je devais montrer l'exemple. C'était mon serviteur, Nestorël, qui me l'avait dit, ça me rendrait plus crédible. Je fis la grimace ; je préférais nettement m'adosser au dos des ruines et profiter de ce beau temps qui, j'en avais la conviction, n'allait pas durer.



hs Par Raksha  le 06/12/2009 à 21:08

Flux et reflux

L’armée forestière défendant les ruines de la plaine Basileus était telle la marée. Se retirant tout en offrant le champ libre à l’assaillant avant de le submerger d’une vague vigoureuse, capable de briser les plus solides récifs de -=TERRE=-. Raksha avait été de nombreux combats, utilisant ses réflexes félins afin d’être aussi insaisissable que l’eau ou invoquant l’abyme de ses mains afin d’occulter la vision des vaillants combattants de l’Empire. N’ayant jamais reçu de formation martiale, sa capacité à vraiment blesser un soldat était plus que limitée mais il se laissait guider par l’Ondée, attirant des carreaux et des lames qui ne faisaient que ricocher sur ses chairs. Bien entendu, son sang avait parfois jailli d’un coup mieux ajusté quand la fatigue de la danse des méandres se faisait ressentir mais jamais sa vie n’avait été réellement en danger.

Las des combats, il en vint à s’intéresser aux ruines qui recelaient un secret tant convoité par les deux empires. Il fallait avouer que les forestiers avaient eu de la chance de reprendre ces lieux. Les talents des architectes olympiens combinés au génie logistique des nains avaient permis d’exhumer des vestiges d’un autre temps. Des piquets renversés formaient la trame du quadrillage rigoureux imposé par les chercheurs de l’Empire. Les forestiers n’avaient pu trouver aucun document leur permettant de savoir quel était l’état des recherches menées par leurs ennemis. Tout avait été soigneusement emporté ou détruit. Loin d’être habitué à ce travail, les elfes et hommes sauvages avaient du reprendre les fouilles depuis le début si ce n’est qu’ils n’avaient dû arracher à la terre les ruines. Il y avait juste une impression certaine que l’alliance des nains, des olympiens et des géants étaient proches du but.

A bien y réfléchir, les combats étaient si violents que les forestiers ne pouvaient allouer que peu de personnes aux recherches. La majeure partie des forces vives était intégrée à la défense des lieux. Même si l’Empire olympien ne semblait jamais reprendre l’avantage, la pression qu’il exerçait ne rendait pas les fouilles aisées. Quelques elfes des lunes dont Aileen du Clan du Cerf veillait sur les lieux, empêchant des maraudeurs ennemis d’investir les lieux sous le couvert de la nuit. La dernière vague d’assaut avait porté les défenseurs et assaillants si loin des lieux que les quelques rares forestiers aux ruines auraient pu se demander si l’intérêt dans cette guerre était bien les ruines ou la volonté d’en découdre et d’infliger un camouflet au camp adverse.

Raksha se laissa à vagabonder sur les lieux. Son regard essayait de percer la trame du temps afin de tenter d’imaginer quels bâtiments avaient pu être ainsi avalés par la terre. Était-ce un temple ? Un avant-poste militaire ou une cité florissante ? La réponse était difficile à donner. Si des motifs ou des marbres gravés avaient pu lui apporter quelques pistes des réponses, les outrages du temps ou les dégâts volontaires des derniers terrassiers nains fuyant les lieux en avaient effacés les traces. Alors, il suivait les chemins que tentait de se frayer l’eau ruisselante issue des pluies abondante en cette saison. Peut-être finirait-elle par le guider vers une excavation secrète. L’eau est capable de tout révéler, si on sait comment l’écouter.

Malheureusement, ce que les nouvelles reflétaient n’avaient rien d’auspice favorable. L’empire tentait ainsi de construire un brise-lame puissant, capable de tempérer l’ardeur des stratégies forestières… Fernliae serait brisée si la tempête rageuse ne s’apaisait pas et que la mer de lames ne laissait rechercher les joyaux immergés que les olympiens revendiquaient…

… et Fernliae fut brisée aux premiers frimas. L’exil allait sans doute reprendre pour le peuple sauvage. L’espoir qu’avait suscité l’édification du Refuge se tarissait à chaque fois que les corbeaux apportaient de funestes nouvelles. Cette fois-ci, aura-t-Elle trouvé à nouveau une main pour la sauver ?

Les hommes sauvages avaient beau montré un visage loyal face aux elfes. En eux, c’était la colère ou le désespoir qui germait. A la pluie se mêlait sang et larmes.

« Je t’en conjure, Poséïdon,
Face à ceux qui honnissent notre nom,
Ne fais pas preuve de compassion,
Mais livre-les à la fureur des tréfonds.
Rouvre les portes du royaume sous-marin d’Héliké,
Que tes si belles servantes se repaissent sans pitié.
Que tous apprennent à craindre le trident,
Surtout ceux qui souillent ton présent,
Car aujourd’hui, je porte encore l’espoir,
Celui, infini, de crier haut ta gloire.
J’en t’en conjure, maître des océans,
Que tout soit vengé dans le sang… »


Telle était la prière que Raksha avait chantée à la chute de Fernliae.
Telle était la supplique qu’il invoquait chaque soir.


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Son zèle à déchiffrer l’énigme des ruines n’en fut que plus grand. Il ne s’autorisait plus au sommeil, usant de magie pour apaiser sa fatigue. Lorsque l’armée forestière fut de nouveau présente aux vestiges anciens, la conseillère Valériane s’enquit des dernières nouvelles auprès du félin. Les recherches avançaient de nouveau, surtout depuis que le gel vigoureux avait fait exploser des pierres n’ayant plus connus les rigueurs de la glace depuis sans doute des millénaires. Derrière ses pierres, des galeries secrètes se dévoilaient. Le mystère serait-il bientôt percé ?



elfe Par Khalara Mënsha Noor  le 09/12/2009 à 19:24

"Pfff..."

Khalara n'en pouvait plus. Elle avait beau faire tout son possible, de jouer des coudes, d'écraser les pieds de ses voisins "involontairement", de leur lancer des sourires courtois en guise d'excuse... ou d'hypothétique avance... rien ! Pas un des forestiers n'allait s'écarter pour lui laisser une place, à l'avant, dans le feu de l'action ! En l'avant, mais pas trop... elle s'était remise avec peine du seul et monstrueux coup qu'elle avait reçu pendant la défense des ruines. Pour cela, elle s'était éclipsée à l'arrière, près des-dites ruines et voilà qu'elle s'y trouvait retenue pendant plusieurs jours. De temps en temps, elle leur lançait des regards maussades et dénués d'intérêt. Les dires de la Reine lui revenait approximativement : il devrait s'y trouver un objet plutôt bien... enfin, une arme destructrice... ou n'était-ce pas un savoir inconnu qui permettrait de changer le plomb en or ? En tout cas, il ne fallait pas le laisser aux Impériaux. 'Faut jamais rien leur laisser, de toutes façon, sinon ils en demandent encore plus !' ajouta-t-elle intérieurement.

A l'arrière, on avait tout le temps de réfléchir, de discuter, de plaisanter,... L'une des dernières discussion l'avait plutôt laissée de bonne humeur. Elle n'attendait qu'une chose : la fin du conflit pour retourner à Na'helli. Le lendemain matin, sortant du campement qui était installé près des ruines, elle lança un regard vers le nord. Les combats continuaient, les rangs étaient toujours aussi serrés. A l'est, la situation était la même. A l'ouest, les derniers Hommes Sauvages qui revenaient de Fernliae avaient un visage à faire fuir un Golem enragé. Enfin, ses yeux se posèrent sur les ruines. Les Forestiers du site archéologiques s'affairaient encore plus depuis que les basses températures semblaient faire surgir de nouveaux indices quant à l'histoire de ces lieux. Elle repensa à la discussion de la veille, un sourire aux lèvres.

La fraicheur la fit greloter, aussi retourna-t-elle chercher son manteau d'Engourdissement* au campement. A la fois léger, résistant, séduisant, et offrant une protection au froid admirable, c'était une petite merveille de l'artisanat Na'hellien. De couleur marron grise, il était agrémenté de fines dorures représentant des figures complexes qui faisaient comprendre au reste des Elfes que sa propriétaire, bien que simple soldat, appartenait à l'une des grandes familles Nobles. Elle le mit d'un geste ample sur ses épaules et l'attacha au niveau du coup avec un broche en Jade confiée par son cousin. Machinalement, elle saisit son sceptre et le fixa au niveau de son ceinturon en cuir, prêt à dégainer au moindre soucis. La boucle du ceinturon était surplombé par l'emblème des Sentinelles, qui se retrouvait aussi sur le brassard qu'elle noua autour de son bras droit. Repoussant de sa main les mèches folles qui retombaient de toute façon toujours sur ses épaules, elle était prête à rejoindre le front. A tenter de le rejoindre.

"Pfff... disait-elle donc, après s'être fait poliment renvoyer à l'arrière par un lieutenant.
-Allez plutôt aider aux fouilles ! lui avait-il ordonné. Vous êtes alchimistes non ? Vos connaissances sont sensés être un minimum au-dessus de la normale ! A vrai dire, les choses n'ont pas vraiment avancées depuis que nous sommes là et qui sait combien de temps nous continuerons à tenir le front !"

Après un duel de regard avec son supérieur militaire mais qu'elle considérait comme inférieur par bien d'autres points, elle finit par céder, fit demi-tour (en prenant soin d'envoyer ses cheveux dans la figure du lieutenant) et partie en direction des ruines.

(la suite une prochaine fois !)

*HRP : comprenez d'Hiver !



elfe Par Voronwë  le 09/12/2009 à 20:29

Il était fatigué, fatigué de combattre, fatigué de se concentrer, fatigué de sans cesse répéter les mêmes paroles et incantations.

Pourtant il avait éprouvé, des mois auparavant un certain plaisir à retourner au combat entouré de ceux qu’il appréciait, les membres de ce qu’il appelait sa « faction ». Cependant tout avait changé, il voyait le visage caché de ceux qu’il connaissait, celui de la mort. Tous étaient éreintés. Lui était accroupi, un genou contre le sol, une main agrippant le peu d’herbe qu’il restait sur un terrain devenu boueux. Ses vêtements n’étaient plus que guenilles, il se sentait sale, pas seulement à cause de son état, mais aussi et surtout à cause des corps auxquels il avait ôté la vie.

Il pensait à Na’helli, la cité qu’il appréciait tant, il n’avait qu’une envie : se promener dans la forêt, seul avec la nature. Mais lorsqu’il ouvrit les yeux il ne vit que les ruines et les combattants qui s’afféraient autour… Ces ruines, celles que tout le monde chérissait, celles que tout le monde désirait, lui il les haïssait. Il avait vu des amis tomber face à elles, pour elles.

Mais il ne pouvait faire demi-tour. Il devait se battre pour les ruines, tel était le souhait de sa reine, celle pour qui il éprouvait le plus profond respect. C’était pour cela qu’il s’était engagé dans la Tour de Jade. Il n’approchait pas pour autant les ruines, l’elfe avait décidé de laisser les forestiers plus qualifiés s’occuper des recherches.

Il observait la plaine, perché sur les hauteurs de la colline, aux loin les ennemis étaient toujours là, ils n’avaient pas abandonnés eux non plus. Tout était vide, pas un arbre, pas un endroit pour se recueillir. Mentalement, Voronwë n’en pouvait plus, il cherchait du regard les broches de jades qui brillaient durant la journée, dans l’espoir de pouvoir communiquer, de rompre le silence qui n’était brisé de temps à autre que par des coups d’épées ou des cris de rage.
Voilà donc ce qu’il avait éprouvé… Mais aujourd’hui tout était différent, les recherches avaient avancé. Les combats continuaient mais l’elfe ressentait pour la première fois depuis des mois un peu de joie. Des mois que les recherches avaient commencé, mais seuls quelques forestiers s’en occupaient, les autres étant totalement pris par les combats. L’armée forestière était sur le point de reussir ce qu’elle pensait presque impossible au début du conflit, Voronwë se rappelait de Ash courant vers les ruines et tombant devant celles-ci, aujourd’hui le vieux Loup était l’élément indispensable à l’armée forestière et à sa stratégie, aussi indispensable que les Hommes et Femmes Sauvages qui depuis le début soutenaient les elfes. Ces mêmes Sauvages qui avaient perdu Liae durant le combat.

Tout était différent, l’elfe s’approcha même des ruines, les forestiers les entourant paraissaient épuisés mais on pouvait nettement imaginer, désormais, l’allure qu’avaient ces ruines il y a fort longtemps. Tout était sur le point de se terminer, ou au contraire de commencer…



[Consul de Na'Helli]
[Archimage de Na'Helli et Membre de la Tour de Jade]