La vie d'étudiant | |
Topic visité 552 fois Dernière réponse le 16/11/2009 à 22:43 |
![]() |
Mes chers amis,
Etant donné qu’il faut à tout prix tenir les ruines et que je ne sers plus à grand chose sans magie, j’ai décidé de me mettre en avant. Les quelques coups qu’ils me mettront seront toujours ça en moins sur d’autres Forestiers. J’espère que mon écriture est encore lisible, malgré les tremblements de ma main. Je les vois qui arrivent sur moi et c’est assez intimidant... Cependant, ce n’est pas un sacrifice que je fais là. Je suis déjà mort une fois et Hades a eu la bonté de me permettre de quitter les Enfers. Peut-être le fera-t-il à nouveau, ce qui me permettrait alors de retourner à l’Université et de finir mes cours. Aïe ! Celui-là m’a fait mal. De finir mes cours, disais-je. Je pourrais donc apprendre l’élan mystique que j’avais négligé la dernière fois et ainsi revenir plus efficace dans une ou deux saisons. Ouille ! Mais ça devrait pas être permis d’avoir une force pareille ! Bon, je commence un peu à saigner. Inutile de me soigner, ne gaspillez pas vos soins sur moi, d’autres en auront besoin. Ma vision commence à se brouiller et je regrette un peu mon acte héroïque. Mais je suis trop fatigué pour faire demi-tour. Par contre, je n’avais pas prévu que ça ferait si mal... Wouaïe ! Oui, c’est bon, laissez-moi quand même finir ma lettre ! Zut, j’ai écrit ça ? Bon tant pis, pas le temps de recommencer. Enfin tout ça pour vous dire au revoir, en espérant que ça ne sera pas définitif parce qu’on s’est quand bien amusé. Bye ! Oulah, je n’aime pas la tête de ce type-là. Je ne sais pas ce qu’il veut faire mais ça n’augure rien de b... Aaaargh ! *** C'est suite à cette lettre soigneusement préparée à l'avance pour faire encore plus héroïque que Gylanef, plus connu sous le sobriquet de Bouffe-Laitue, s'avança à l'avant des ruines, loin devant ses frères et sœurs Forestiers et tendit fermement les bras pour barrer le passage à l'armée Impériale. Un court instant, l'ombre d'un doute passa dans sa cervelle, mais la lettre avait déjà été envoyée et il aurait l'air d'un abruti si on s'apercevait qu'elle était fausse. Aussi écarta-t-il les jambes tel un rugbyman prêt à intercepter l'attaquant adverse et s'écria d'une voix qui se voulait virile et assurée : - Ces ruines sont à moi ! Personne ne passera ! Un lourd silence tomba sur la plaine. Tous se regardèrent, se demandant quel était cet abruti qui décidait de jouer au héros. Quelques rires mal étouffés parvinrent même des rangs Forestiers. Bouffe-Laitue sentit le rouge lui monter au visage. Bon, il vont attaquer, oui ? C'est pas tout ça, mais si ils m'ignorent, j'aurai pas l'air fin... La surprise finit par passer chez les Impériaux et trois coups, deux flèches, un sort offensif et une minuscule fraction de seconde plus tard, Bouffe-Laitue se réveillait aux Enfers, bien incapable de dire ce qu'il venait de se passer. |
![]() |
Quelques jours plus tard, le même Bouffe-Laitue ressortait des Enfers en plein Fernliae, bien content d'être rentré et peu pressé de renouveler l'expérience.
Néanmoins, bien qu'il serait volontiers allé confortablement s'installer dans la cahute qui lui servait de maison sur la branche d'un arbre pas trop loin du centre, il se souvint qu'il était censé retourner à l'Université pour apprendre l'Elan Mystique et revenir sur le front mieux préparé. Les Forestiers avaient besoin de lui. C'est donc en trainant les pieds qu'il finit par arriver devant la splendide Université de Fernliae. Elle n'était pas aussi grande et belle que ne l'avait été celle de Luminaë, mais elle était plus moderne et certains appréciaient. Une chose est sûre, elle était mieux chauffée pendant les saisons froides et beaucoup plus proche du quartier des bistrots, ce qui en faisait un lieu apprécié de ceux qui avaient connu l'ancienne université. Quand Bouffe-Laitue se présenta dans le magnifique hall d'entrée, vaste et inondé de végétation luxuriante, il se dirigea avec habitude vers le comptoir de bois recouvert de lierre derrière lequel un Homme Sauvage austère attendait de recevoir les payements pour les cours. - Bonjour, Monsieur Tronel'. Le vieil homme plissa les yeux pour dévisager son interlocuteur qu'il ne sembla pas reconnaître. - Oui, c'est à quel sujet ? - J'aimerai prendre des cours. - Hmm, lesquels ? - Juste le module Elan Mystique. Le dénommé Tronel' fronça les sourcils. - C'est à dire que le module Elan Mystique n'est qu'une option. Il s'inscrit dans la continuité d'autres cours. Il n'y aura pas de problème si vous suivez une branche complète. - Ah, mais c'est à dire que j'ai déjà suivi une branche complète, j'espérais faire passer ça dans la continuation. Quelques grommellements firent comprendre à Bouffe-Laitue qu'ici, on n'aimait pas les élèves qui essayaient de trafiquer. Le vieux Tronel' demanda néanmoins : - Et quelle branche aviez-vous faite ? - Soins, Assistance aux Malades et Citoyenneté. - Et vous n'aviez pas pris l'option élan mystique ? - Bah non, ça tombait toujours le lendemain de la soirée du Canard. Une fois de plus, un grognement montra la réprobation du vieil homme. Pour votre culture, la "soirée du Canard", ainsi nommée pour des raisons dont plus personne ne se souvenait (et pas à cause de son ancienneté), était une sorte de tradition apparue moins d'un an plus tôt à l'Université de Liae. Elle consistait, pour les élèves, à aller se bourrer la gueule violemment dans plusieurs tavernes locales et à faire le tour de la ville à la queue-leu-leu en gueulant des chansons paillardes jusqu'au matin, ou tout du moins jusqu'à ce que plus personne ne soit en état de se relever, ce qui arrivait (par chance pour le voisinage) assez vite. Le problème d'une telle tradition est qu'il était difficile d'assister aux cours le lendemain. - Vous avez pris l'option Restauration, alors ? - Euh... Non plus. On m'avait dit que ça ne servait à rien. - Ben voyons ! Eh bien ce sera comme tout le monde ! Un cycle entier et élan mystique en option. - Bah oui, mais j'ai maîtrisé le soin, là. - Alors vous ferez comme tous les fainéants qui ne veulent pas dépenser trop d'or et vous prendrez le cycle Plantes, Arrosage et Citoyenneté. - Encore la citoyenneté ? - Oui, depuis vos saletés de soirées, on a imposé ce cours à tous les cycles. J'ai besoin de votre nom pour l'inscription. - A Lumi, personne ne nous demandait jamais nos noms... Bon, Bouffe-Laitue. - Bouffe-Laitue, avec un ou deux f ? Puis le vieil Homme Sauvage s'interrompit en pleine écriture et releva la tête. Il se leva et baissa les yeux vers la ceinture du jeune homme à laquelle pendait toujours les trois sacs de tissus offerts par le Roi Kyp il y avait bien longtemps. Ses yeux remontèrent vers le visage souriant de Bouffe-Laitue, ses yeux s'écarquillèrent et il poussa un long hurlement : - NOOOOOOOOOOOON ! |
![]() |
7 SAISONS PLUS TÔT
- …et donc ça me semble logique de l’appeler la « soirée du Canard » ! - Ouais, t’as trooop raison ! On va… l’appeler comme ça maint… maintenant, Salade. La scène se passait à la taverne du Nain Noyé. Bouffe-Laitue n’appréciait pas vraiment ce nom d’assez mauvais goût, mais le propriétaire avait retrouvé des dizaines de fûts de bière dans les marais, probablement apportés ici par le fleuve qui s’écoulait désormais du Radar Bek et il avait eu la bonne idée de les emporter. Il servait désormais cette bière à ses clients, non sans l’avoir méchamment coupée (parce que deux gouttes pures étaient généralement suffisantes pour assommer un Homme Sauvage adulte pendant quelques jours). En résultat, le Nain Noyé était l’unique taverne de Fernliae à servir de la bière naine, ce qui expliquait la quantité d’étudiants qui y débarquaient fréquemment. - Mon nom, c’est Bouffe-Laitue, pas Salade. - S’pareil. De toute façon, on n’a pas idée de s’appeler comme ça. Le personnage qui s’exprimait ainsi était un Homme Sauvage au poil roux et long, plus affalé qu’autre chose au milieu d’un grand nombre de verres vides. Bouffe-Laitue n’étant pas étudiant depuis fort longtemps, beaucoup moins de verres l’entouraient, mais il faisait de son mieux pour améliorer sa performance à chaque soirée. Bouffe-Laitue tourna un œil vaseux vers ses voisins, tous complètements effondrés sur la table, ce qui compromettait sérieusement la séance de queue-leu-leu habituelle. - Bon, bah je suppose qu’il n’y a plus qu’à aller rendre visite au père Tronel’. Le rouquin n’arriva qu’à peine à soulever son visage de la table : - Ouaiiiiiiiiiis ! Dès son arrivée, Bouffe-Laitue avait trouvé fort drôle, lorsque le nombre de participants à la queue-leu-leu n’était pas assez élevé pour réveiller la moitié de la ville, de terminer la soirée par une crasse au vieux Tronel’, ce dernier ayant déplu au jeune sauvage pour une raison quelconque. Quand son bureau ne se faisait pas copieusement uriner dessus, c’était sa chambre qui était dévastée. Certains étudiants plus sages (quoi que) avaient même commencé à faire des paris sur la prochaine crasse. Après que Tronel’ se soit un jour réveillé avec une méduse de marais sur le crane, le directeur avait annoncé publiquement que ces brimades seraient sévèrement punies si les coupables se faisaient arrêter. Mais le début d’incendie dans sa chambre peu après cette déclaration le ramena à des soucis beaucoup plus urgents, tels que s’occuper convenablement de ses plantes en pot, en laissant le vieux Tronel’ souffrir en silence. Ce soir là, Bouffe-Laitue et son compagnon atterrirent dans la serre de l’Université, malencontreusement (ou plutôt habituellement) laissée ouverte. L’endroit n’appartenait pas vraiment à Tronel’, mais toute dégradation des locaux finirait immanquablement par lui retomber dessus. Et puis, un peu de diversité renouvelait les plaisirs. Le jeune rouquin s’approcha d’une plante extrêmement rare qu’il considéra un court instant. - Quel dommage qu’on n’importe pas encore du désherbant olympien. - En même temps, le jour où les Hommes Sauvages importeront quoi que ce soit, on le saura… Le jeune hooligan laissa donc trainer son regard à la recherche d’une bêtise possible et son attention fut attirée par les trois sacs de tissus qui pendaient jour et nuit à la ceinture de son copain. - Hé, Salade ! On pourrait essayer des produits Nains ! Suivant le regard de son ami, Bouffe-Laitue comprit où il voulait en venir. Malgré son état alcoolique avancé, une petite voix parvint à raisonner dans le fin fond brumeux de sa conscience. Il ne comprit pas grand-chose à ce qu’elle essayait de lui dire. - Mais, c’est le cadeau d’un ami… Puis il réfléchit (ou essaya de réfléchir) et se dit que l’ami en question apprécierait grandement de le savoir en train de jouer avec son cadeau au milieu de l’Université de Fernliae. - Oh et puis après tout, il faut bien que ça serve un jour. Il y avait à la ceinture de Bouffe-Laitue trois sacs de tissus sans aucun moyen de les différencier à part en regardant leur contenu. Un des sacs contenait une poudre claire. Dans le deuxième, la poudre était rougeâtre. Les deux chenapans choisirent le troisième sac (parfaitement au hasard), celui qui contenait une poudre sombre et à l’odeur très prononcée, surtout pour un pif d’Homme Sauvage. La plante cible était un végétal extrêmement rare qui ne poussait que dans le désert de Yaacov sous certaines conditions que les meilleures horticulteurs du peuple de Gaïa n’avaient pas encore pleinement cernées. La plante en question était insectivore et se nourrissait grâce à une grosse poche ressemblant à un pistil qui sécrétait un gaz à l’odeur enivrante. Accessoirement, ce gaz se révélait acide et les insectes attirés par l’odeur tombaient plus morts que vifs dans la poche où ils finissaient d’être digérés. Le gaz n’étant absolument pas dangereux pour les mammifères, on avait bien inconsidérément laissé la plante à porté des élèves. Pour ne pas gaspiller, Bouffe-Laitue prit juste une pincée de poudre qu’il lâcha dans la poche, histoire de voir si ça réagissait. Ca réagit. La plante fut prise de soubresauts alors que la poche gonflait de plus en plus sous le regard des deux abrutis émerveillés. Au moment où n’importe quel être sain d’esprit aurait bondi sous une table pour se protéger de la déflagration, le végétal se contenta de retomber mollement après avoir craché une dernière bouffée de gaz malodorant au visage de nos deux compères. Déçus et le cœur au bord des lèvres, les jeunes délinquants coururent se coucher, non sans avoir essayé de faire partir l’odeur dans la rivière qui traversait l’université. *** Le lendemain matin, Bouffe-Laitue ne se souvenait de rien, si ce n’est que la soirée du Canard avait désormais un nom officiel et qu’il avait mal à la tête, ce dernier point étant assez habituel. Il apprit que la serre et une bonne partie de l’université avaient été détruites dans une puissante explosion au milieu de la nuit. Monsieur Tronel’, alerté par une odeur des plus bizarres, s’était approché et n’en avait réchappé que de justesse. Il se serait brulé la moitié des poils du corps s’il en avait eu et se contenta de vilaines traces de brulures. Une puissante odeur de poudre naine sur les lieux de l’attentat avait aussitôt fait soupçonner une attaque d’agents Nains, mais personne n’avait la moindre idée de comment ils avaient pu s’infiltrer en pleine ville sans être repérés. Quoi qu’il en soit, Bouffe-Laitue obtint son diplôme à une vitesse prodigieuse (surtout avec des notes aussi nulles) et c’est avec un sourire poli, et passablement soulagé, qu’on lui dit au revoir lorsqu’il décida de rejoindre les Ombres de Liae. |
![]() |
Haha, trop bien. |
![]() |
J'osais pas couper l'auteur dans son élan mais j'aime beaucoup aussi ![]() Amallya
[Conseillère du peuple de Gaïa] [Ombre de Liaë] Protégez la forêt et la forêt vous protégera en retour. |
![]() |
Faut pas hésiter, ça me motive. ![]() |
![]() |
C'est excellent !!
Je me suis bien poiler en lisant tout ça ( dédicace à Monsieur Tronel' ![]() |
![]() |
RETOUR AU PRESENT
En plein Fernliae, nuit noire, soirée du Canard. Une clameur retentit alors qu’un groupe d’étudiant sautillant en file indienne traverse le quartier le plus peuplé : - Et on lui coupera les glands, les glands, les glands ! A l’arrière, deux jeunes Hommes Sauvages un peu trop éméchés pour chanter suffisamment fort sont en pleine discussion : - Alors tu vas aller au cours de demain ? - Ben, faut bien. Je me suis réinscrit rien que pour l’élan mystique. Ce serait ballot de pas y aller. - Mais tu t’en fous, t’es en Plantes, Arrosage et Citoyenneté (PAC). C’est qu’une option et ça compte presque pas. Zut, sur quoi j’ai marché, là ? - Oh, je crois que c’était Eranil… Désolé, Eran’ ! On te ramène demain ! Sinon, l’élan mystique, oui… En fait, je m’en fout des plantes, je veux juste l’élan mystique. J’ai payé le cours complet mais j’y vais pas. T’façon, j’ai déjà un diplôme d’Assistance aux Malades et Citoyenneté (AMC). - Ah ouais, mais du coup, tu payes tout. Oh, mate la bonne femme qui gueule là-bas ! Eh, retourne te coucher, bécasse ! Ouais, j’disais… Je sais plus. Ah si, tu payes deux fois du coup. - Oui, mais en fait, je jette aussi un coup d’œil aux amphis de restauration. C’est pas trop dur et personne ne vérifie à l’entrée. - Ah ouais, malin. Quitte à payer, autant rentabiliser. - Ouais voilà. Oh, regarde, Ritihn a lâché sa bouteille. Fauche-lui au passage, s’te plait. - T’inquiète, je gère. On fait un truc après ? - Bah, la crasse au père Tronel’, non ? J’espère que ça se fait encore. - Un peu oui, mais ça tendance à passer sur Lodur. Tu sais, le prof d’arrosage. Il s’est plaint au directeur qu’on faisait trop de bruit durant les soirées du Canard. - Ah ouais, fatale erreur. Mais bon, j’aimais bien la crasse à Tronel’. - J’avoue, ça avait un coté plus amusant. Aller, va pour la crasse à Tronel’ ! Et le bruyant cortège continua sa traversé de la ville, semant ici ou là des participants un peu trop fatigués. - Et les melons ! Et les melons ! Et les courgettes ! Et les courgettes ! *** Arrivés dans le hall désert de l’Université, Bouffe-Laitue et son copain, appuyés l’un sur l’autre pour continuer à marcher, étaient toujours en train de parler de choses aussi inutiles qu’elles leur semblaient essentielles. - Mais moi, je dis, t’aurais pas dû virer la fille ! - On s’en fout ! On va faire la crasse à Tronel’. T’façon, elle était moche. - Ouais… Rires gras de circonstances. Puis un léger silence. - Ouais enfin, quand même, quoi… - Attend, voilà le bureau du vieux. Pfff, je sais pas quoi faire, on devrait tenir une liste. Tiens, c’est quoi, ça ? Bouffe-Laitue venait de repérer ce qui ressemblait fortement à une tabatière. - Ah oui, le vieux s’est mis à fumer quand le directeur lui a appris qu’on t’acceptait à nouveau. C’est soit ça, soit c’est les lianes étrangleuses qu’on avait mis dans ses toilettes la semaine d’avant. Enfin, j’le trouve un peu émotif parfois. Hmm ? Qu’est-ce que tu fais ? Le jeune chenapan venait en effet de tirer une pincée de poudre noire de l’un des sachets qui pendaient à sa ceinture. - Je crois que j’ai une idée… *** Cette fois-ci, Bouffe-Laitue n’attendit pas d’avoir son diplôme (qu’il n’aurait pas eu de toute façon) pour quitter l’Université. Dès que l’élan mystique lui parut assimilé, il partit courageusement vers le champ de batailles au milieu d’Olympia. Son départ plongea de nombreux étudiants dans la tristesse, mais ils lui promirent de bien continuer les traditions. Le vieux Tronel’ fut sûrement très attristé de ce départ, mais il ne put malheureusement pas être présent, car il était toujours à l’hôpital depuis que sa pipe avait violemment explosé, blessant deux parents d’élève par la même occasion. La semaine qui suivit ce terrible accident, des étudiants bienveillants lui déposèrent des fleurs devant sa chambre et un mot lui souhaitant un prompt rétablissement. On ignore encore si le nid de guêpes caché dans les fleurs était délibéré ou pas. En quittant les marais, Bouffe-Laitue eut un dernier regard vers cette ville qu’il appréciait de plus en plus. Puis son regard se tourna vers l’horizon et il partit d’un pas vigoureux vers la rude bataille qui l’attendait et où ses frères et sœurs blessés l’attendaient. Il tacha d’ignorer les piqures de guêpe qui le faisaient encore un peu souffrir, ajusta son baluchon et pressa le pas. Fin de la (douteuse) chronique |