Puanteur et Poliorcétique | |
Topic visité 926 fois Dernière réponse le 07/12/2009 à 12:14 |
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Ou comment prendre une ville qui pue.
L'histoire de notre héros s'adresse à tout le monde bien évidemment, mais principalement à ceux qui envisagent de prendre une ville et particulièrement à ceux qui envisagent de prendre une ville qui pue. Cette expérience étant peu courante, l'aventure de l'aristocrate le plus classe de Lardanium aura, je l'espère, des vertus édifiantes. On ne sait jamais, l'envie vous prendra peut-être un jour de prendre une ville qui pue. Avant toute chose, pour envahir une ville qui pue -par exemple Fernliae, située au fin fond d'une forêt marécageuse-, il vous faut absolument une fiole de parfum, une pommade répulsive, une monture endurante et surtout la pensée constante que le sacrifice de votre sensibilité nasale est peut-être équivalent -et non pas supérieur- au sacrifice que font vos alliés de leurs vies. Pour Anastase, tout avait commencé par une missive. Elle était courte. Une idée avait traversé l'esprit d'un géant, fait assez notable pour être mentionné et pour y accorder toute la valeur qu'il convient. Rorschach Karnage s'était dit que l'on pouvait prendre Fernliae et ainsi faire pression sur le front qui virait à la débandade pour l'Empire. Cela semblait impromptu mais face à la déconvenue connue sur le front, cela ne paraissait pas irréalisable. La ville était abandonnée à son sort et il est plus facile de prendre une ville vide que de combattre dans une bataille rangée. L'expérience semblait intéressante et enthousiasmante, et c'est l'esprit plein de dévotion pour sa patrie qu'Anastase galopa jusqu'à Fernliae. Enfin seulement au départ, dans la plaine. S'il l'avait parcouru avec la plus grande célérité sur le dos de sa monture immaculée (elle l'était encore), il arriva bien vite devant une mangrove nauséabonde qui freinait plus que tout sa progression. C'est à contre-coeur et avec un haut-le-coeur qu'il força sa monture à mettre les pieds dans cette saleté. Imaginez si vous n'aviez pas de monture combien cela vous coûterait en vêtements de marcher pendant des jours dans de la boue où défèquent nombres d'animaux sauvages et d'hommes sauvages. Avoir une monture permet de ne pas suer dans ses vêtements, de ne pas salir ses chausses, ni votre ensemble, et c'est donc un élément indispensable si vous voulez prendre une ville qui pue. Mais ce n'était pas le pire. De fait, si vraiment vous aimez les dépenses inutiles, vous pouvez toujours amener de la rechange quotidienne et vous roulez dans la fange si cela vous est agréable et si le souvenir de l'ancienne interdiction de votre mère de sauter dans la flaque vous procure un intense plaisir de la transgression maintenant que vous êtes libre. Non, le pire n'était pas le coût des vêtements ou du blanchisseur, le pire était bien cette odeur nauséabonde qui émanait de tous les recoins de terre. De fait, c'est maintenant et c'est trop tard que vous vous apercevez que la ville que vous devez investir est en fait une ville qui pue. Vous avez déjà signé, on compte sur vous et contre l'instinct naturel qui pousse à fuir la puanteur se dresse malheureusement cet horriblement sentiment du devoir et de la promesse faite. Pour sauver les règles élémentaires de l'hygiène, il faudrait toujours autoriser le parjure. La seule solution pour notre héros, fut de répandre la moitié de sa fiole de parfum sur son écharpe et de s'en entourer le visage. Lorsque le vent s'était levé, il avait cru défaillir et rendre l'âme et seul ce geste salvateur lui permit de se tenir encore droit et fier sur sa monture. N'oubliez donc surtout pas votre parfum en toute circonstance. Votre classe et votre style en dépendent. Un guerrier à la peau verte et du vomi sur les lèvres fait certes peur, mais l'effet s'arrête là. De plus, le parfum peut toujours servir lors d'une rencontre fortuite avec une nymphe, un haut dignitaire ou tout simplement si vous passez à côté de toilettes publiques. À cette affreuse infection s'ajoutait, comble de l'horreur une quantité impressionnante de moustiques. Anastase n'eût d'autres solutions que de s'enduire d'une pommade répulsive faite à base de citronnelle. Cette pommade couramment utilisée pour repousser les insectes pourra vous servir aussi en d'autres temps et d'autres lieux, par exemple dans une taverne mal fréquentée où l'odeur de citronnelle irritera les narines des nains malpropres et les fera fuir. Vous voilà, prêt à affronter n'importe quoi. Le choc des senteurs était désormais à son comble et un homme sauvage aveugle aurait pu sentir la présence de l'olympien à des dizaines de lieues à la ronde. Mais cela n'importait pas à Anastase car au moins, il pouvait survivre aux odeurs fétides et aux attaques répétées des insectes et des hommes sauvages. Il comprit qu'il était effectivement arrivé aux remparts de la ville au moment où il se prit deux carreaux venus des tours. -Foutrebleu, c'est douloureux. Non seulement je mets plus d'une demi-saison pour traverser cette forêt laide et sinistre, mais en plus, j'arrive à peine qu'on me tire dessus. Déjà que l'odeur et les moustiques ont failli me faire rebrousser chemin, alors si maintenant je me prends des carreaux, je n'ai plus qu'à partir. C'est là que la pensée du sacrifice d'autrui joue tout son rôle. Prêt à faire demi-tour, Anastase pensa à ses compagnons d'armes entrain de se battre pour prendre possession de la tour centrale. À ce moment, il ne put qu'accourir vers eux. Face à toutes ces attaques, ses alliés n'avaient pas de parfum, ni de pommade, ni de monture, et Anastase se demandait bien comment ils pourraient tenir un siège en étant sur le point de sombrer dans les vapes à chaque instant à cause de la pestilence ambiante. Il prit sur lui, retint sa respiration encore plus qu'avant et s'avança plein de résolution. Pour autant l'énervement ne descendit pas. Au contraire la lenteur de sa monture dans les bois l'exaspéra. Dans un accès de violence, il mit un soufflet à un malheureux de sa suite. -Toutes mes excuses, tu avais un moustique sur la joue. Je n'ai pas envie d'ajouter à tous mes malheurs une suite déformée et inesthétique. (Le narrateur se permet ici de rectifier les raisons de cette gifle. La présence du moustique semble exacte, mais nous ne doutons pas du plaisir sadique que notre noble héros a pris à écraser l'insecte.) S'extirpant du mieux qu'il pouvait de la forêt, il réussit à pénétrer dans les murs -ou ce qui y ressemblait- et put enfin évoluer à son aise ou presque. -Mais c'est quoi ce relent!? Dans une ruelle qui menait au centre de la ville, il s'était retrouvé nez-à-nez avec un homme sauvage vagabond (enfin ça y ressemblait) qui manquait cruellement d'hygiène. -Vous vous êtes baigné dans les marécages ou quoi? C'est irrespirable, insupportable et répugnant. Votre peuple n'a-t-il donc aucun honneur et aucune réputation à tenir? Le vagabond ivre-mort et à peine conscient ne remarqua même pas la présence de l'olympien (ni d'aucun des membres des autres races qui envahissaient sa ville) et éructa. Anastase eût le réflexe salvateur de porter sa main gantée sur son nez avant de sombrer, donna un coup sec dans les flancs de son cheval qui partit comme une flèche vers les bruits de bataille. Ainsi, si une hygiène quotidienne écarte les infections et des maladies, un manque cruel de propreté peut faire fuir un aristocrate olympien élevé dans le monde le plus propre. Il va sans dire que l'homme sauvage venait par pure inadvertance de sauver sa vie. C'est dans un vent d'effluves florales, fruitées et boisées que les différents alliés purent voir arriver, légèrement en retard, Anastase de Khylion. Les manoeuvres d'encerclement avaient commencé et un renfort de plus n'était pas négligeable. Surtout quand le renfort en question sentait bon parmi toutes ces pestilences. Repérant au loin le consul de Na'helli, et regrettant qu'un homme si raffiné soit obligé de se battre dans une ville si nauséabonde, il décida de rompre son calvaire et de l'aider à mourir rapidement pour qu'il retrouve vite sa patrie et les tendres parfums des palais de Na'helli. Il fondit sur lui et lui envoya deux soufflets qu'il encaissa sans broncher. Anastase admira le fait qu'il puisse combattre sans le toucher et sans se salir les mains (ou plutôt les gants). Sa seule déception fut bien que son double ne soit pas là pour l'envelopper tendrement de son odeur rassurante et délicate. Enfin bon, une prise de ville vaut bien un flacon de parfum et une saison loin de celui pou qui l'on vit. |
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Si certains ont envie de raconter leurs aventures lors de la prise de la ville qui pue, ce thread est ouvert ^^. Puisque les hommes sauvages n'ont pas l'air de tenir à leur ville, autant la critiquer.
C'est vrai quoi, elle pue ![]() |
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hrp: c'est vraiment énorme !! 5 minutes de franche rigolade à lire ta chronique !
un grand bravo à toi !!! j'ai particulièrement rit en lisant ce passage xD : "Pour Anastase, tout avait commencé par une missive. Elle était courte. Une idée avait traversé l'esprit d'un géant, fait assez notable pour être mentionné et pour y accorder toute la valeur qu'il convient. Rorschach Karnage s'était dit que l'on pouvait prendre Fernliae" |
Par Le vieux sur sa branche  le 03/12/2009 à 19:57 |
Le pauvre fou qu'on laissait dormir dans les arbres, c'était lui. Celui a qui une femme obligeante apportait parfois un bol de baies fraîchement cueillies, celui que les gamins s'amusaient à déranger en lui faisant tomber des brindilles sur le nez. Celui qu'on disait avoir été témoin de toutes les aventures, de tous les drames, de toutes les amours qui avaient traversé la longue et tumultueuse histoire du Peuple Sauvage.
Et celui-ci dormait, à poings fermés, sur une branche. Bien sûr parfois il pleuvait et c'était le moment de rassembler de larges feuilles pour se couvrir un peu mieux. Ou il ventait et les piqûres de la bise l'obligeaient à regagner le creux à peine marqué dans le tronc de son arbre-logis trop jeune pour être réellement confortable. Mais aujourd'hui, il ne faisait pas encore assez froid pour qu'il renonce à s'étendre sur le dos, la colonne vertébrale de son corps noueux longeant le bois qui lui paraissait tiède et gorgé de vie. Il y avait bien eu tout ce vacarme quelques jours avant, les cris et l'agitation, les chocs clairs du métal, les coups sourds contre les portes, le grésillement de la magie dont le rayonnement que seuls les initiés pouvaient percevoir avait illuminé l'air à la façon de ces aurores, dans les régions polaires, qui coloraient les cieux de draperies infinies. Mais pour l'heure, seul un petit groupe s'acharnait sur une bicoque. Le vieux entrouvrait parfois une paupière à un juron des rustres, tournait la tête quand un grincement l'agaçait, se penchait pour voir si une jeune Sauvage ne grimpait pas lui porter une écuelle… Personne ne s'occupait plus de lui. Même les garnements avaient disparu. Il s'accroupit sur la branche, ses articulations malmenées par la posture, une théorie de mèches blanches d'âge et sombres de crasse balançant de part et d'autre de son visage have. Sa langue claqua, signe d'une profonde exaspération. Allaient-ils en finir, de tout ce raffut ? Le niveau des eaux avait considérablement monté et avec lui avait été charrié un peu de la faune et de la flore de la Rivière de Poséidon. Il n'était pas rare que les enfants attrapent les poissons qui se fourvoyaient dans les trous ménagés temporairement ou les écrevisses accrochées aux buissons et les ramènent, une fois qu'on les avait bien grondés, jusqu'aux lits principaux. Si le vieux Sauvage faisait souvent le sourd, il n'était pas aveugle. La pluie se remit à tomber, tendant un voile blafard à travers les places mais son regard perçut les teintes jaunâtres qui s'élevaient des marais. Les bulles que les algues retenaient d'habitude au fond des mares éclataient à la surface, de plus en plus souvent, de plus en plus proches. Les ramures des arbres oscillaient sous un vent qui n'était pas celui qui inclinait l'ondée… Le vieux pencha sa tête qui pesait au bout de son long cou décharné. L'envie de rire le prit mais sa gorge se contenta de racler durement. Il se recoucha pour soulager ses os usés. Les hurlements des intrus le réveilleraient bien assez tôt pour qu'il ne manque pas la suite. |
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Cela faisait déjà deux fois que Rhuïhn' avait été envoyé aux enfers.
Au début il s'était bien amusé sur le front à forcer les défenses magiques des forestiers pour permettre aux autres guerriers de faire leur œuvre et il donnait un coup de bâton ça et là... Mais quand le nombre de leur ennemis avait augmenté et qu'ils s'étaient retrouvés pris en tenaille au niveau des ruines ça avait été la débandade, un vrai massacre. Fatigué de cet échec il avait ignoré les dizaines de parchemins qu'il recevait et s'était rendu prêt d'un plan de mandragore qu'il avait aperçu quelques temps plus tôt au nord de Nahelli, dans la plaine, afin d'en cueillir quelques uns. Puis, alors qu'il ruminait encore sur les circonstances de sa mort il reçut un parchemin intéressant. Ainsi donc on lui demandait à lui ce vieux débris de faire parti d'un commando de guerriers expérimentés? Il rit un bon coup puis envoya une réponse positive, impatient d'en savoir plus. Et ce fut donc partis pour l'aventure, il prit la direction de l'ouest en contournant le champ de bataille par le nord et rejoint peu à peu par ses futurs compagnons d'armes, saluant les connaissances, faisant de signes de tête aux autres. La route fut brève mais les coeurs étaient pleins d'appréhension et de joie d'en découdre. L'arrivée dans les marécages calma vite tout ce petit monde, mais la progression continua. Rhuïn' était d'humeur maussade, pataugeant dans la boue et les fondrières qui lui arrivaient parfois au bassin. Ses articulations le faisaient souffrir tellement l'atmosphère était lourd et chargé d'humidité. Au moins la lumière n'était pas vive...un bien mince réconfort! pensa-t-il. Chassant les moustiques qui lui tourbillonnaient autour à grands mouvements de bras, escaladant les troncs d'arbre qui avaient chus et qui faisaient au moins sa taille, s'agrippant la barbe dans les ronces et les pieds dans les lianes et les racines...pour sur c'était pire que l'enfer! Mais chacun trouvait son courage dans la présence des autres et par cela s'interdisait d'abandonner. Enfin, il arriva devant un assemblage de bric et de broc. Des palissades grossièrement équarries et ajustées à la va-vite se dressaient devant lui. Des tours de gardes les encadraient...il ôta la boue qui recouvrait jusqu'à son visage (au moins les moustiques n'étaient plus un problème! ![]() Non...c'est pas ça quand même? Un olympien qui regardait sa carte à côté de lui d'un air soucieux lui répondit. En tout cas on a suivit la carte avec précision, enfin je crois...si si ça doit être ça! Les dernières instructions furent données et le groupe se fraya un passage jusqu'à la porte ouest. En passant par la tour de garde Rhuïn' leva les yeux avec inquiétudes au-dessus de lui. Comment ça peut bien tenir debout? Ah! On ne les appelle pas des sauvages pour rien! Le sourire qu'il eut à cette idée s'estompa vite quand il eut franchit la porte. Là, choqué il s'arrêta net. D'une le sol était tout aussi boueux à l'intérieur qu'à l'extérieur et de deux les bâtiments ressemblaient plus aux cabanes qu'un nain construirait quand il voyage sans tente. Des passerelles striaient le sol pour relier les bâtiments importants et dans les airs de multiples constructions s'accrochaient désespérément aux arbres, des cordes s'élançaient de parts et d'autres pour permettre aux sauvages de se déplacer. A cette idée Rhuïn' eut un frisson dans le dos. Mais y sont fous ces sauvages, y sont fous! Il revint vite à la réalité en voyant ses compagnons d'armes courir à l'assaut de la tour centrale tout en trucidant la moindre forme de résistance sur leur passage, une puissante montée d'adrénaline le jeta à leur suite... [Hrp: Je suis pas au niveau...mais bon! ![]() |
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Comment détruire une ville qui pue
La prise de la ville avait semblé presque trop facile. C'est à peine s'il n'avait suffit que d'une poignée d'hommes pour prendre la ville et pour se défendre tout en l'attaquant. Anastase se doutait que les sauvages ne se rueraient pas pour retourner dans cette immondice qui leur servait de ville, mais il pensait qu'elle pouvait avoir une quelconque valeur sentimentale, à l'instar du scarabée bousier qui reste profondément accrocher à sa boule d'excréments dans laquelle il sait qu'il va élever sa progéniture. Non, désormais la ville était d'un calme pesant, tout comme l'était son odeur. Téméraire serait celui qui pourrait affirmer en ces lieux que l'on s'habitue à une mauvaise odeur. Les diverses fluctuations nauséabondes et pestilentielles de la ville avaient cette vertu de comporter toute l'étendue de la palette de la puanteur et de varier tous les jours. À chaque instant, une nouvelle odeur fétide et originale émanait de n'importe où, et comme un flocon n'aura jamais de semblable, ainsi étaient aussi les tendres et voluptueux parfums de Fernliae. En parlant de parfum, la fiole d'Anastase était vide. Il était désormais au désespoir et n'avait qu'une envie, à savoir celle de partir et de prendre un bain dans son palais aux senteurs florales et raffinées. Les gens ont souvent beaucoup de mal à imaginer les ravages de la puanteur sur un esprit raffiné. Mais on ne pouvait laisser la ville en l'état. Il aurait été saugrenu de venir, d'envahir et de repartir sans rien faire sinon compter les morts, en voyant l'effet de mèche mouillée que l'invasion avait provoqué. Après tout, si l'on détruisait la ville, on rendait service aux sauvages. Ils auraient l'occasion de choisir un endroit plus hospitalier et moins odorant où vivre et se reproduire. Il n'y avait pas que l'odeur qui affectait Anastase et lui donnait envie de détruire cette ville, et nous nous permettrons ici une parenthèse que nous pourrons appeler « Casca, ou l'éternel retour », ou bien encore « Le retour de la pensée du sacrifice des autres, supérieure à la conservation de la sensibilité nasale. » Mais ce dernier titre étant trop long, nous préférons le premier. Pour comprendre notre parenthèse, il faut remonter bien avant, enfin non pas si longtemps que ça avant, lors de la bataille sur le front des plaines centrales autour des ruines, au moment où Anastase venait à peine d'arriver sur le front. Après le premier assaut et le premier retrait, l'enthousiaste Casca mourut sous ses yeux après avoir longuement cherché à se cacher pour ne pas recevoir le coup de grâce. Hélas pour elle, la plaine n'est pas une chose pratique pour ce genre de tactique de camouflage. Sa mort avait grandement peiné le descendant de Khylion (du moins relativement), surtout que la jeune paladine avait déjà connu la mort deux saisons auparavant sur le même front. Ce fut avec surprise qu'à peine quelques jours plus tard, il revit Casca, toute souriante et radieuse, courir devant la troupe qui se dirigeait vers Fernliae. La petite ne manquait pas de ressources, avait apparemment un moral d'acier et surtout des jambes de fer. C'est à peine si elle sortait des enfers qu'elle était revenue immédiatement par l'effet d'on ne sait quel dieu. Peu seraient revenus combattre après une mort, aucun ne serait revenu aussi vite après deux. Ironie de l'histoire, ce fut la seule victime post-prise de ville. Salement amochée par les tours, elle fut achevée sans procès par un fuyard lui-même survivant de multiples coups. Il y en a qui n'ont pas de chance. Si Anastase déplorait cette mort, il espérait revoir à tout moment la tête enfantine de Casca réapparaître comme par magie. Pour le moment du moins, ce fut la puanteur qui lui remettait à chaque instant les pieds sur terre et lui évitait de se perdre dans ses pensées. Nous finissons là adroitement notre épisode de « Casca ou l'éternel retour » car il serait malsain de s'attirer un lectorat sadique et pervers par la triste mention des morts répétitives d'une gamine énergique, rapide et somme toute, sympathique. C'est avec un sourire non déguisé qu'Anastase s'avança vers l'école de magie pour la détruire. Le bâtiment alliait le style elfique dans ce qu'il avait de plus mauvais aux matériaux naturels et aux arbres des sauvages. Assurément, il soulagerait les hommes sauvages en détruisant « ça ». Ni formes nobles, ni couleurs chatoyantes, ni confort luxueux. Les sauvages devaient beaucoup s'ennuyer à apprendre dans ces murs, ou ce qui y ressemblaient. L'aristocrate comprenait de mieux en mieux pourquoi personne n'était venu sauver la ville. Il aurait lui aussi préféré vivre dans les plaines ventées et champêtres au milieu de ruines plutôt que dans ces marécages étouffants au milieu de bâtisses disgracieuses. C'est donc pour la bonne cause et pour le bien-être de tous qu'Anastase lança ses premiers sorts de feu sur la bâtisse. C'est à ce moment, Anastase vit qu'il s'était trompé. La ville de Fernliae n'épuisait pas toute l'étendue de la palette des puanteurs. Il avait oublié cette odeur de pourriture brûlée qui dégage d'épaisses fumées noires et grasses. Ses habits déjà imprégnés des nombreuses senteurs particulières de la ville furent désormais noircis par cette cendre grasse. Et comme si une émanation nauséabonde ne venait jamais seule, la pluie se mit à battre le pavé (ou du moins la terre boueuse qui faisait office de pavé) et à répandre une odeur de cendres et de pourritures humides. Comble du bonheur, la chaleur et la lueur du feu attirèrent les moustiques et l'olympien finit son dernier pot de pommade répulsive. Il fallait vraiment se dépêcher. C'était une question de survie en milieu hostile. Anastase préférait mourir sous les coups des sauvages plutôt qu'être défiguré par les piqûres des moustiques. Il se dit au passage qu'il faudrait toujours prévoir une double dose des éléments essentiels pour prendre une ville qui pue, parce qu'il est bien beau de la prendre, mais la détruire prend aussi du temps. -C'est le pompon. Je crois bien que c'est le dernier lieu d'Olympia où j'aurais envie de faire du tourisme. C'est laid, ça pue, c'est désagréable, il ne fait pas beau et quand l'on croit que ça ne peut être pire, cette ville rivalise d'originalité et de ruse. Les flammes et les coups eurent raison d'une bonne partie de l'école de magie, et le temps pressant, les assaillants se dirigèrent vers les halles pour piller les lieux et repartir. Si l'épisode « Comment piller une ville qui pue » semblait à Anastase plus plaisant que le précédent épisode, il attendait avec hâte celui d'après, à savoir « Comment s'enfuir d'une ville qui pue ». Mais il ne se doutait pas que ce dernier épisode ne serait pas aussi facile qu'il ne le pensait. |
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Contrairement au récit de l’Histoire, il n’y a jamais que des héros à la guerre. Berg, notre épouvantail du jour, en était la preuve « vivante » si on peut dire. En effet Il n’y avait même pas de quoi faire deux phrases sur les aventures de l’être de paille, pas de quoi endormir un enfant Olympien au couché donc.
Le petit être, créé par le géant Felsen, s’était tout de même retrouvé à Fernliae par une sorte de mauvais concours de circonstance ; en effet prit dans une mêlée notre « héros » du jour avait perdu son créateur de vue ou plutôt il avait confondu son maitre avec quelqu'un d’autre… La ressemblance n’était pourtant pas flagrante entre le géant de l’eau et Rorschach Karnage le gardien de la Terre. Affligé par la bêtise de l’épouvantail, le gardien prit pitié de lui et décida de l’embarquer avec lui pour l’attaque de Fernliae. « Tu vas devenir un dur mon ptit Berg, je vais te formé et t’as intérêt à obéir !! -Mais comment devenir un dur quand on est fait de tissu et de paille M’sieur Karnage ? -Tu vas voir, je vais faire de toi un tueur de tout mou !!! -Je vais devenir un dur en tuant du mou ? *se grattant la tête* je ne saisis toujours pas…. Je ferai ptet mieux de rechercher Felsen vous ne croyez pas M’sieur Karnage ? -Tais toi donc !!! Tu viens avec moi, marre de ces épouvantails qui n’épouvante personne !!! -Mais un épouvantail ce n’est pas censé ne faire peur que de loin ? -Mais un épouvantail ce n’est pas censé ne pas parler ? Suis-moi et tais-toi nabot !!! » Berg se mit donc en route avec le groupe de géants et d’Olympiens en évitant de se plaindre à nouveau… Il se fit la promesse de faire de son mieux pour l’honneur du maitre et pour clouer le bec au gardien de la Terre. Le périple était long et ennuyeux, personne ne faisait attention à lui, sauf les quelques nains assez petit pour le voir. Ces derniers n’étaient pas spécialement appréciés par Berg, peut être en raison du surnom de « Tas de foin » qu’il lui avait donné, mais bon notre héros peu doué pour le combat n’était pas vraiment meilleur en argumentation. Dans les rangs Berg avait fait la rencontre de Bongo, un lutin en provenance de Zagnadar, qui était heureux de croisé quelqu'un de sa taille venant de la même cité. C’était le seul avec qui Berg entamé la discussion… « Tu vas devenir un dur mon ptit Bongo, je vais te formé et t’as intérêt à obéir !! -Mais comment devenir un dur quand on est tout petit M’sieur Berg ? -Tu vas voir, je vais faire de toi un tueur de tout mou !!! -Je vais devenir un dur en tuant du mou ? *se grattant la tête* je ne saisis toujours pas…. Je ferai ptet mieux de retourner à Zag vous ne croyez pas M’sieur Berg ? -Tais toi donc !!! Tu viens avec moi, marre de ces lutins qui ne lutte contre personne !!! -Mais un lutin ce n’est pas pareil qu’un lutteur ? -Mais un lutin ce n’est pas censé être malin? Suis-moi et tais-toi nabot !!! » Après de longs jours de marche Fernliae montrait enfin ses murs aux impériaux… Plus les troupes s’approchaient de la ville, plus les soldats se plaignaient de la puanteur de la ville. Le plus atteint par ces odeurs semblaient être un olympien des plus raffiné du nom de Anastase de Khylion… « Hey M’sieur l’Olympien je ne vois pas ce qui vous dérange, moi je ne sens rien de particulier…» Rorschach Karnage qui n’était pas loin décida alors de remettre à sa place l’épouvantail… « Hey tas de foin tu te rappelles que je t’ai dis d’obéir à mes ordres ? -Bah oui M’sieur Karnage mais je ne vois pas le rapport ? -Berg touche le sol avec ta main !!! Allez tout de suite !!! -Chef oui chef !!! Je touche le sol !!! Je touche le sol !!! -Berg touche moi maintenant !!! -Chef je vous touche chef !!! - Mais pas là, plus haut abrutit !!! - Pardon chef, c’est que je suis petit aussi!!! Là je vous touche plus haut chef !!! Regardez comme je le fait bien !!! Chef je vous touche !!! Je vous touche !!! -Bon maintenant allez touche ton nez !! » L’épouvantail eut une seconde de réflexion, puis il reçu un impacte d’une grande violence… Le gardien venait de lui mettre une grande baffe…. « Tu n’as pas de nez tas de foin c’est normal que tu ne sens rien… tu ferais mieux de rester en retrait on arrive chez les hommes sauvages… J’ai du me tromper sur ton compte, il n’y a rien à tirer de toi, si Felsen te voyait il aurait honte de toi…. » Berg resta quelques instants au sol... Les paroles du gardien lui avaient fait aussi mal que sa baffe… Personne ne l’attendit et tous les soldats se dépêchèrent de partir à l’assaut de Fernliae… Il n’y a que Bongo, le petit lutin, qui se rapprocha de lui… «Berg, tu pleurs ? » Berg se releva et frappa le lutin… «- Un épouvantail ne pleur pas rase motte… Tu ferais mieux de rester en retrait on arrive chez les hommes sauvages… J’ai du me tromper sur ton compte, il n’y a rien à tirer de toi, si Felsen te voyais il aurait honte de toi…. -Mais c’est qui ce « Fess’laine » ? Mais qu’est ce que tu me chantes tas de foin ? -Quoi ? Pour toi c’est M’sieur Berg, je vais te montrer ce qu’un tas de foin euh… un épouvantail sait faire !!! Prends-en de la graine de violette…. -Tu ne vaux pas mieux qu’un unijambiste mec… -Mais je suis unijambiste... bon je n’ai pas le temps de t’en remettre une. Suis-moi Rase motte on fonce, on va devenir des héros ». Voilà donc notre épouvantail en route pour la ville des Hommes sauvages prêt à combattre n’importe qui. Arrivé à l’entrée de la ville, voilà que l’épouvantail croise le chemin de Valérianne venue à toute vitesse pour défendre sa ville…Berg bombe alors le torse et lui lance sa meilleure réplique… « Hey toi là bas !!! Il va t’arriver des bricoles … Heyyyyy ohhhhh !!! ouai toi là !!! Fais pas semblant de ne pas entendre !!! C’est toi que j’agresse !!! Allez réponds s’il te plaid, sinon je vais me fâcher » La sauvage envoya alors un sort pour faire taire cette voix incessante…. *Perdant la moitié de son bras et une partie de sa bouche…* « Mais c’est qu’elle grimmmfferait celle là…. Merfe j’arrifff pluch à parlèch… Bonf t’as d’la chanche on a bechoin de moi à l’inchtérieur… » Les restes de Berg avait donc prit la direction du centre de la ville. Les meilleurs soldats géants, nains et olympiens avait déjà fait tomber de nombreux soldats et ils avaient quasiment prit possession de la ville…Encore deux ou trois têtes tranchées et le tour était joué. Berg était un peu déçu d’arriver après la bataille, il venait de rater l’occasion de briller. Rorschach Karnage, lui, avait était brillant en compagnie des autres héros de cette bataille comme le stratège Tom ou encore le nain Ruïhn'Tar…Il n’y avait pas de répit pour les héros, les vrais, sous l’impulsion du stratège et du gardien de la terre, il fût décidé de commencer à détruire l’école de magie de Fernliae…Berg décida de les suivre, il fallait enfin se montrer digne du créateur. Cependant notre petit tas de paille ne savait pas vraiment par où commencer… Il décida donc d’observer Rorschach Karnage, le géant était une force de la nature il détruisait tout sur son passage… Le principe semblait assez simple en fin de compte : « tu vois quelque chose, bah tu le casses… » Berg prit quelques notes pour s’en rappeler et passa aussitôt à la pratique.Il fonça tête baissée dans l’école et se retrouva dans un semblant de réfectoire. La nourriture y semblait abondante… « Bon, il fauch que je commenche par quelqchose de petit pour me faire la mainch… » C’est alors qu’il vit une sorte d’œuf qui trônait au milieu d’une table. L’épouvantail l’attrapa d’une main et le brisa rien qu’en le laissant tomber par terre… Fier de sa prestation il enchaina en faisant tomber un godet, puis une gamelle en terre cuite… Prit dans la spirale de destruction, l’épouvantail entra dans une sorte de salle de classe et commença à briser des tabourets de plus en plus gros, jusqu’au moment où il aperçu un professeur caché sous un bureau… Je pense que c’est à ce moment que Berg perdit les pédales… Sentant ses forces se décupler par cette enchainement de réussites, l’épouvantail agrippa le professeur et le porta jusqu’à la fenêtre. Le professeur apeuré par la bataille était tétanisé…Berg, qui le suspendait miraculeusement dans le vide, prononça une série de mot incompréhensible vu l’état de son visage, mais qui devait ressembler à cela : « Alors le vieux, c’est moi qui fait le cours aujourd’hui !!! Alors … Les oiseaux, ça vole… les mouches, ça vole…. Les voleurs, ça vole… les professeurs, ça… Tiens je me demande si ça vole, pas toi ? Tu sais ce que je n’aime pas moi dans les cours ? C’est la théorie… et si on se faisait un peu de pratique l’ancêtre? » Berg lâcha alors le professeur mais celui-ci fût rattraper juste à temps par Rorschach Karnage qui décida d’épargner la vie du pauvre homme… « Mais qu’est-ce que tu fais tas de foin !!! » Le regard de Berg avait changé, il était toujours dans son état de folie passagère et n’avait plus peur de rien… Il en oublia même l'absence de la moitié de sa bouche. « Ce que je fais? Je deviens un héros !!! Je détruis tout… je pille même, regarde j’ai trouvé une pièce par terre…. Bon je crois qu’il est temps de régler nos comptes Mec… tu ne comprends pas ? Tu n’as pas de cerveau tas de boue c’est normal que tu ne comprennes rien… tu ferais mieux de rester en retrait on est chez les hommes sauvages… J’ai du me tromper sur ton compte, il n’y a rien à tirer de toi, si ton héros de cousin, Kolloceus, te voyais, il aurait honte de toi… » Folie ou pas, s’en était trop pour Rorschach, Berg avait dépassé les limites en parlant de son défunt cousin…Au moment de lui porter un coup probablement fatal, Rorschach s’arrêta net. L’expression du visage du gardien changea. On pouvait lire une certaine inquiétude dans ses yeux. Rorschach lâcha l’épouvantail, lui jetât un regard noir puis s’accroupit pour entrer en communion avec son élément. Berg, interloqué, recula pas par pas, en bégayants des choses incompréhensibles : « B..B..Bah euuhf… on… on m’atftend laf-bas, pour euuuh… euuuh, le jambonf, avec la charretfte…enfin des trucs de Zhéros quoi… » puis il se retourna et se mit à courir. Bien qu’il n’avait pas de nez Berg avait bien perçu que ça sentait le roussi pour lui… Les temps venaient de changer sur Fernliae et cela ne présageait rien de bon. Le sort des Impériaux présents dans la cité allez bientôt se jouer…. (HRP: c'est une grande première pour moi alors soyez indulgent, merci pour votre lecture en tout cas et merci à Rorschach pour la relecture…) |
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Youplaboom !
Juste pour dire que j'ai bien aimé ton passage Mon ptit Felsen ^^ Comme quoi te réveiller à 7H30 pour attaquer ça a du bon ! |
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Hrp: Pour une première j'ai trouvé ça vraiment cool! Ca m'a bien fait délirer! ![]() |
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T'as un vrai talent !! une des chro les plus marrantes que j'ai eu l'occasion de lire !! |
Par Google   |
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hrp: une chronique rafraichissante aux senteurs variées. ![]() Je pense que je me dois de citer une célèbre expression qui je pense est dans le sujet. "l'égout et les odeurs ça ne se discute pas" ![]() |
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hrp : cette chronique est vraiment superbe et de qualité . Felsen pour un première je te dire mon chapeau pour ton originalité |
Par Le vieux sur sa branche  le 06/12/2009 à 16:30 |
Un éclair zébra le ciel, faisant se retourner le viel homme sauvage toujours endormi sur sa branche.
L'ondée ne s'était pas interrompue une seule fois en 6 jours. Et depuis que les halles avaient été forcées et que les soldats de l'Empire s'étaient rués sur les richesses tentant d'en accumuler le plus possible, elle commençait même à virer à l'orage. La pluie s'accentua donc, frappant contre les feuilles de la forêt. Le bruit fit grogner l'ancêtre. Les envahisseurs étaient tant et tant accaparés par les monceaux de matières premières qui s'offraient désormais à eux qu'ils ne virent pas que le niveau des eaux avait sensiblement grimpé. Ce n'est que quand ils s'en prirent à ce qu'il restait des décombres de l'université qu'ils remarquèrent que le rez-de-chaussée était inondé sur quelques centimètres. Mais qu'importe. Un coup de tonnerre. Le vieux se leva en sursaut, et sans perdre son calme, s'assit sur la branche. La pluie s'intensifia. Le spectacle allait bientôt commencer. |
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Un long moment s'était maintenant écoulé depuis l'entrée dans Fernliae du groupe de l'empire. Groupe plutôt hétéroclite dailleurs.
Hass'Perg n'avait pas été trop dérangé par l'odeur en aprochant de cette ville qui pue. En effet, lorsqu'il revet sa peau de pierre et qu'il est en communion avec -=TERRE=-, ce qui l'entoure lui parait distant, amoindri, que ce soit la douleur, l'odeur ou toute autre chose. Par contre, il ne pouvait nier la répugnance à marcher dans ces marais, bien que Géant, il n'était pas très grand comparé à ses frères, et la vase et la boue lui montaient plus haut que les bottes d'à peine un pouce. En entrant dans la ville il s'assied au pied d'une tour pour nettoyer ses chausses tranquillement avant de poursuivre son chemin. Alors qu'il avait presque terminé il entendit les autres crier au centre de la ville. Ahhhh ... L'organisation, tout un art ... Il se mit donc à courir en petites foulées vers le centre de la ville, prenant rapidement place au pied de la tour centrale avant de se faire enguirlander par quelqu'un. Les verdeux étaient encore là, et bien que peu nombreux, bien décidés à ne pas céder Fernliae sans faire tout leur possible pour la défendre. Ce qu'ils firent fort bien remarqua Hass'Perg. Il était debout devant l'encadrure de la porte de la tour centrale. Tom juste devant lui recevait coups et sorts des ennemis. Hass enrageait. Pas la moindre place pour faire reculer Tom et prendre sa place, son bâton tournant maladroitement dans ses mains, il devait produire un effort qui lui parut considérable pour ne pas quitter son poste et sauter au milieu des elfes et hommes sauvages. Une fois la ville officiellement prise, il fit un tour au dehors, sans revêtir sa peau de pierre cette fois-ci, et il comprit alors pourquoi Anastase n'avait cessé de se plaindre et de pester contre l'odeur environnante. Il n'y avait rien en vue dehors. Il pénétra donc à nouveau dans la ville et commença à visiter. Les autres se trouvaient aux halles et le pillage avait commencé. Ils entraient avec des sacs vides et sortaient les déposer, en différents tas selon leur destination. Il entra alors dans l'école de magie, et découvrit les quelques dégats causés par ses frères d'arme un jours plus tôt. Les livres étaient presque tous brulés, les professeurs courraient dans tous les sens dès qu'ils voyaient un memebre de l'empire, semblant partagés entre l'idée de fuir et de rester tenter de sauver ce qui pouvait l'être. Alors qu'Hass venait de trouver une pièce qui semblait être une salle de pratique, il vit sept de ses camarades entrer en trombe dans le batiment et commencer à détruire ce qui restait de l'école. Les murs en locurence. Il vit Rorsharch démonter les pierres à coups de pieds, a son côté un ... un épouvantail ?!? Si, c'en était bien un, bien que bizarement rafistolé. Enfin, passons, il y avait donc un épouvantail poussant de toutes ses maigres forces un petit pan de mur laissé intact par Rorsharh, puis voyant qu'il n'y parvenait pas, il se ravisa. Hass'Perg suivit donc le mouvement général en commençant à mettre de lourds coup d'épaules dans les murs du long couloir d'entrée. Il se rendit soudain compte, peut-être grâce au cri alarmant de l'épouvantail ? , que le sol du rez-de-chaussée était couvert de quelques pouces d'eau. Un rapide coup d'oeil au dehors lui confirma que cela n'allait pas aller en s'arrangeant. Les soldats de l'empire se mirent donc daccord pour terminer au plus vite de détruire ce qui restait du batiment Si possible en enfouissant l'épouventail en dessouspensa Hass'Perg. Quoi qu'il en soit, ils allaient devoir se dépecher de sortir ramasser les sacs et de déguerpir... |
Par Le vieux sur sa branche  le 07/12/2009 à 12:14 |
L'eau boueuse s'accumulait. Le moindre recoin, la moindre planche qui barrait un tant soit peu son écoulement provoquait des remous qui dépassaient la coudée.
Sur la place la plus vaste, un tourbillon se forma. Mais chose curieuse, il n'attirait pas la fange encombrée de bris en son centre. Au contraire une eau limpide telle du diamant liquide surgissait en trombe tournoyante et repoussait la vase verdâtre contre les maisons, la chassait dans les ruelles, forçait les jointures des palissades et en lavait toutes les souillures que la bataille et les destructions avaient provoquées. La pluie cessa de tomber. Non pas que les gouttes disparurent, mais elles s'immobilisèrent. Le vent, l'orage tout s'arrêta dans un silence glaçant. Puis l'eau cristalline reprit sa course, cette fois vers les cieux, quittant le sol par milliers ou léchant les murs des cabanes en ruisseaux qui s'élevaient. Le vieux n'était pas de cette pluie-là, ni de l'avant dernière, pourtant il resta médusé devant le prodige, ses yeux écarquillés, la bouche ouverte. Si bien qu'il ne vit pas la grande silhouette apparaître au centre du tourbillon. La voix tonitruante qui s'éleva alors manqua le faire tomber de sa branche. Elle ne se contentait pas de meurtrir les oreilles au point qu'un réflexe incite à porter les mains en protection, elle résonnait dans les chairs, jusqu'aux os, tendait les muscles, électrisait les nerfs. Elle possédait le corps entier, inéluctable, implacable. La surprise douloureuse passée, le Sauvage vit l'être immense, pareil à ses souvenirs. Poséidon était devant lui et toisait ceux qui s'étaient soudain figés. Combien d'entre vous devrai-je encore noyer pour que vous compreniez qu'il n'est pas bon de détruire ce qui m'appartient ? Ces terres et tout ce qui s'y trouve sont à MOI, pauvres mortels ! Vous seriez bien sots de faire bégayer l'Histoire ! Ici vous n'avez que deux choix viables : me servir ou fuir. Je ne suis pas Zeus à m'amuser de vos caprices, je ne suis pas Hadès à jouer avec vos âmes. Je suis Poséidon, et s'en prendre à ce que je possède, c'est risquer une mort aussi désagréable que définitive. Tenez-vous le pour dit ! Parmi les retardataires, l'instinct de survie prit le dessus. Certains parmi les plus faibles, les moins rôdés aux rudesses de la guerre avaient posé un genou à terre, submergés par la douleur quand la Voix les avait soumis. Mais libérés de sa tenaille, bras et jambes décidèrent pour les pages et les conducteurs des chariots qui finirent d'emballer dans l'urgence les dernières parts du tribut que les assaillants s'étaient octroyé. |