Franchement, c'était un sale temps pour les lutins dehors, la pluie, encore, toujours, ces grosses gouttes d'eau qui se fracassaient au sol tel des flèches s'abattant sur des malheureux soldats.
Oui, vous, la pluie, vous vous en fichez, alors que moi..Non! Il est vrai que pour moi, une goutte d'eau - qui mesure entre 0,5 et 1 cm de diamètre - ce qui faisait presque 1/65 de ma taille, pour un être de taille lambda, du genre 1m80, c'était comme s'il se prenait des gouttes de 3cm de diamètre.
C'est bon, ça vous fait réfléchir?

Enfin bref, où en étais-je? Ah oui, la pluie, ainsi, il pleuvait, il me fallait un abris et vite, en effet, le matériel que j'avais sur moi n'aimait guère l'eau comme le disait Rafl et il me fallait donc me dépêcher pour éviter de le tremper. En effet, dans mon dos, mesurant presque deux fois ma taille j'avais ma..."Baguette magique". Je m'étais entraîné à la porté et les zimplants comme le disait les zumains m'aidaient a le porter, mais nous parlerons de cela une autre fois.

Je regardais l'enseigne de l'auberge, La Taverne de Llewelhyn. Ce nom m'était fort sympathique, je crois même que j'y avais déjà été plusieurs fois, enfin, vous savez, je vais dans tellement d'endroit.

Ni une, ni deux, je poussais donc la lourde porte en chêne pour arriver dans un lieux assez accueillant, en effet, plusieurs tables était disposé mais il n'y avait que peu de voyageur et la plus part était elfiques, quoi qu'il me semblait y avoir d'autre forestiers tel que des enfants de gaïa, enfin bref.

Je m'avançais sur une des (rares) tables libres. La décoration bien que sommaire avait un petit charme, arabesques peinte, épées et armures accrochés au murs (certainement des moyens de payement ou des vestiges du passé plus ou moins glorieux du patron). D'ailleurs, en parlant du patron, il arriva.
C'était un elfe, le visage fin, l'air sympathique, il avait de longs cheveux merisiers tirant vers le noirs. Un sourire déforma son visage lorsqu'il me vit :

-Green! Ca faisait longtemps que je t'avais vu ici... Comme d'habitude, un Lutin Vert?

Ainsi donc, j'étais déjà venu, hum, oui, cet endroit me disait quelques choses. Je répondrais alors, disposant mon matériel sur le côté, débarrassant ainsi mes épaules :

-Oui, si tu en as encore...
-Ca roule! répondis le tenancier en hochant la tête alors qu'il repartait déjà vers son comptoir pour me servir ma consommation.

Ah, j'aimais cet endroit tiens...
Je roulais tranquillement ma violette quand le patron arriva en déposant délicatement ma consommation sur la table, ponctuant son geste d'un :

-Et un Lutin Vert, un!

Sur ses mots, il reparti, appelait par un autre client. Un instant plus tard, une légère fumé commença à sortir de mes lèvres, embaumant la violette. La fumé se mêla à celle -moins illicite- des autres clients et je ne remarquais pas tout de suite l'arrivé d'un nouveau venu.

C'est une main toute fine, doucement posée contre le chêne de la porte, qui en fit grincer les gonds lorsqu'elle les poussa. Le nouveau venu était recouvert d'un long manteau verdâtre, muni d'une profonde capuche rabattue sur sa tête, qui dissimulait son visage.
Son autre main, gantée de cuir et appuyée à-travers le manteau sur ce qui semblait être un pommeau, tenait le gant de la main qui s'était posée contre le bois de la porte.
Encore un voyageur itinérant, ou peut-être l'un de ces rôdeurs d'elfes, se dirent les quelques rares têtes à avoir levé des yeux désintéressés à l'entrée de cette silhouette dégoulinante.

Le voyageur porta alors les mains à sa capuche, afin de la rabattre sur ses épaules, laissant apparaître son visage. C'était donc un elfe...mais un elfe à l'apparence étrange!
Devant toute l'agitation qui régnait au-dedans, Dlaumor Elido pensa un instant faire demi-tour mais il n'en fit rien, se disant que s'il avait décidé d'affronter la puanteur et la vulgarité des établissements publics, communs à tous les habitants d'Olympia, ce n'était pas pour y renoncer dès le premier regard.

Se forçant donc à ne point afficher d'airs peu flatteurs, rendus plus aisés sur son visage par l'indignation qu'il éprouvait à voir autant d'ivresse et de débauche autour de lui, le demi-elfe se dirigea vers le bar afin de commander une boisson.
Son silence, ainsi que l'air sérieux et fort peu jovial qu'il affichait n'attirant pas de suite l'attention du patron, il s'assit sur un haut tabouret et, les coudes posés sur le comptoir, il appuya ses poings contre sa bouche.

La taverne n'était pas le pire des bouges d'Olympia, même si sa clientèle était diverse et varié - on y voyait aussi bien des brigands que des gens d'armes- , elle n'avait pas mauvais réputation.

Le patron dévisagea le nouvel arrivant, la cape voyageur luisait sous les lampes de par les reflets que donnait les gouttes d'eau qui étaient tombées dessus.
Les yeux azurs du tavernier détaillèrent le voyageur, il avait à l'instar de sa cape, des yeux verts, tirant vers cette pierre précieuse qu'était le jade. A l'inverse de la majorité des êtres de sa race -dont le tavernier, qui portait le même nom que son établissement- , l'inconnu n'avait pas une peau "parfaite".

On aurait dit qu'il n'était pas "totalement" elfique, en effet, le grain de peau, cette pilosité, peut être un de ces demi-elfes que les rebelles, enfin, ancien, rebelle avaient ramené avec eux.

Bof, le tavernier n'en avait cure, un client resté un client et tant qu'il payait en espèce sonnante et trébuchante, il aurait put être la reine des elfes elle même ou salminare, il l'aurait servit quand même.
S'approchant de la sentinelle, il crut entendre un léger tintement quand ce dernier s'accouda a son zinc. Hum, nul doute pour le tavernier, ce tintement était caractéristique d'une armure.

Ainsi le "voyageur" devait être autre chose qu'un simple aventurier, peut être un soldat ou autre, enfin, les questions, ils se les gardaient pour lui. Du moins, ce genre de question. Prenant un verre déjà propre, Llewelhyn se mit à le frotter avec un torchon en s'approchant de l'inconnu, il lâcha en souriant :

-Bien l'bonsoir...
Je vous sert quelques choses voyageurs?

Oui, le soir, dehors, le soleil n'était plus qu'une veuve esseulé tenant fermement une bougie, tournant en rond dans cette pièce trop grand alors que petit à petit la lueur de sa lumière diminuait pour bientôt s'éteindre, lançant aux étoiles et aux deux lunes leur places dans le ciel.

Lorsque le tavernier lui demanda ce qu'il désirait boire, Dlaumor Elido leva vers lui des yeux fixes.
Ce dernier soutint son regard et les deux êtres restèrent un moment ainsi, comme figés, après quoi le demi-elfe se résolut à rompre le charme avant que le tavernier s'en aille voir ailleurs:

- Je ne saurais hélas guider mon choix parmi vos boissons ce soir. Il semblerait que je ne parvienne point à le décider. Que me proposez-vous?
Avez-vous une spécialité dans cet...établissement?

Si personne ne pouvait le conseiller, Dlaumor pensait que le tavernier serait plus à même de le faire...mais les dieux avaient voulus que cela se passe autrement.

Je sais, je ne devrais pas écouter la conversation des gens, mais que voulez vous, se tenir au courant des nouvelles du monde, l'information c'est important, c'est même primordiale quand on veut rester en vie!
Ainsi, je voyais l'espèce d'elfe au comptoir entrain de discuter avec le patron, le pauvre gars, ça avait pas l'air d'un rigolo, il devait pas s'amuser souvent.
Franchement, c'est ce qui me fait pitié chez les elfes, une vie éternelle et tout ça en faisant la gueule, en ne prenant pas de risque. Mais ce n'est pas ça vivre! Vivre c'est l'adrénaline dans son sang, c'est courir en étant poursuivit par une horde de papillon lutinophage.
En parlant de papillons, non, ils n'étaient pas de sorti, coup de chance!

Je me levais donc de ma place, prenant avant moi mon verre et arrivait en trottinant vers l'inconnu. Puis vint alors le moment action, escalader le tabouret. Heureusement, le tenancier me voyant arriver, s'attendait à un tel geste de ma part. Il me saisit par les aisselles et me souleva aisément pour me poser sur le tabouret, me permettant ainsi d'être presque à la hauteur du voyageur. Je lui lançais alors un :

-Bien l'bonsoir! Je suis Green... Je vois que vous hésitez a boire, prenez donc un Lutin Vert! c'est très bon!!

Je montrais mon nectar dans le petit verre de cristal alors qu'une légère odeur de violette s'en dégagé. Ah moins que cela ne vienne de ma cigarette...

Dlaumor leva un sourcil suite à l'apostrophe de ce qui semblait être une chose animée, sur sa droite. Tournant la tête, il aperçut une sorte de petit être à la peau verte et sut immédiatement qu'il avait affaire à l'un de ces curieux mais néanmoins rarissimes lutins des forêts.
Celui-ci ne semblait pas moins paillard que les autres occupants du lieu; il paraissait même amical et la proposition était intéressante. Néanmoins, le demi-elfe se souvint des mises en garde concernant les lutins, qu'on lui avait inculquées dans sa prime jeunesse.
De nature facétieuse, ces créatures étaient réputées particulièrement finaudes, dès lors qu'il s'agissait de commettre petits coups et larcins en tous genres; ce qu'ils accomplissaient d'ailleurs avec grande malice.
C'est pour cette raison que Dlaumor crut bon de décliner la proposition:


- Je vous remercie...mais non, désolé. Ce breuvage ne m'inspire guère confiance. Qu'est-ce que c'est?

Non! Non? Non?!? Mais on dit pas non à un Lutin Vert! C'est comme dire non a une violette, c'est comme dire que les papillons sont des êtres gentils, c'est...Impensable!
Ah, si ce bon vieux rebelle avait été là, il se serait mit hurler sur la bêtise des hommes, des elfes, des paladins et certainement quelques choses comme quoi il était innocent et que jamais il ne serait le biquet de quelqu'un.
Oui, cet homme était profondément perturbé, je vous l'accorde, enfin, revenons en à étrange individus qui me questionnait sur ma consommation. Je pris un air alors un peu dédaigneux et lâchais :

-Monsieur, sachez que ce breuvage...qui ne vous inspire guère confiance... Est une boisson qui élève l'esprit, le rend clairvoyant et affuté et permet à son consommateur d'appréhender le monde d'une manière bien meilleur que n'importe qui. En sommes ce nectar est une bénédiction divine!

Oui, j'en avais fait tout un pataquès ronflant, mais c'est vrai, un alcool distillé à base de violette, quoi de meilleur? Je trempais donc sur ces mots mes lèvres dans ce délicieux nectar vert, mon visage affichant tout le plaisir d'un tel délice.

L'évocation de son breuvage par le dénommé Green eut pour effet d'éveiller la curiosité de la Sentinelle. Abandonnant son manteau de vertu, ce dernier émit un regard interrogateur vers le lutin, puis vers le tavernier qui s'était rapproché.
Son visage traduisait d'ailleurs trait pour trait l'expression "pile ou face", si courante dans les terres de l'Empire, tandis que son haussement d'épaule associé à un petit pincement de lèvres en coin fut pour Dlaumor le signe d'une approbation.

- Alors soit, va pour un Lutin Vert en ce cas!

Green, le lutin des forêts, afficha alors un air triomphant. Du haut de son majestueux tabouret de bois, on aurait dit qu'il se trouvait sur un trône! Cela lui convenait parfaitement d'ailleurs; du moins, c'est ce que songeait Dlaumor Elido en le dévisageant à cet instant. Puis ses yeux glissèrent sur une sorte d'oblongue capsule que le lutin peinait à dissimuler derrière sa silhouette. Cela ressemblait à un bâton court, métallique et de forme étrange. Le petit être le portait en bandoulière, telle...une arme?
Mais le demi-elfe ne put pousser plus loin son raisonnement car le tavernier arriva au comptoir, apportant la fameuse boisson:

- Et voilà, voilà. Un Lutin Vert! Ce sera tout?

Dlaumor acquiesça et le tavernier s'en retourna. Green quand à lui semblait rire en-dedans en voyant le demi-elfe se pencher doucement sur le verre contenant le breuvage pour en humer la surface.
Au terme d'une petite période d'hésitation, qui dut paraître une éternité pour ce lutin démoniaque, Dlaumor trempa ses lèvres et but une gorgée de ce qui semblait être une mixture à base d'extraits végétaux...

Excellent les gars, la narration est cohérente malgré le constant changement d'auteur, l'ambiance est maintenue et les descriptions sont magnifiques. On attend la suite avec impatience!

L'elfe prend un lutin vert, oui, je l'ai convaincu, normale avec mes talents d'orateur me direz vous, mais il ne faut point sous-estimer les elfes, qui, de par leur ancienneté, résiste plus facilement aux promesses que les "jeunes" peuples.
Je dois avouer que intérieurement, je souriais, j'imaginais déjà la tête de l'elfe. Mais, attendez, il buvait un lutin vert, c'était un peu "LA" boisson de l'A.M.F (Association des Mâles Fêteurs pour ceux qui suivent pas).
Oui, s'il buvait, il deviendrait un des nôtres! Pour toujours car tel était notre volonté, car un jours, Olympia serait notre!
A l'instant où l'elfe plongé ses lèvres dans le breuvage Verdâtre, je crois que j'ai lâché un :

-Bien venu dans l'A.M.F!

Je me demandais quand même comment allait réagir d'inconnu barbu!

Dès l'instant où Dlaumor goûta la boisson, quelque chose se produisit. Mais vous n'en saurez pas plus. Lui même ne le sut pas d'ailleurs! Hé mais c'est que ce breuvage serait même délicieux! On en reprendrait bien un deuxième!
Bref...à peine le verre entamé, voilà que fées et papillons volent devant le nez de l'elfe en pamoison.



La Sentinelle finit donc d'absorber sa gorgée et, reportant son regard sur Green, la voilà tout d'un coup stupéfaite: le lutin enflait comme un tarton et portait un coiffu!
En outre, il n'était plus vert, mais bleu de peau!
Dlaumor sut se déjouer du piège qu'on semblait lui tendre. Ainsi ce fieffé lutin avait-il décidé de l'utiliser...mmmh...il en ferait donc de même!

- EST-CE QUE TU SAIS OU L'ON EST? ,lança soudain le demi-elfe d'une voix très forte tandis que sa tête, qui ballottait légèrement de gauche à droite, peinait à se maintenir sur son corps. TU ME PERMETS DE TE TUTOYER?

Sans même attendre de réponses de la part du petit être, il reprit:

- BIIIEN! Ecoute, je vais te dire quelque chose de secret, viens voir là...

En disant cela, Dlaumor se pencha vers le lutin et, mettant sa main en paravent, il lui chuchota à l'oreille:
- ..tu vois tous ces reptiles autour de nous? Ils ne sont pas végétariens! Noooon, non nonn!!! Et à ton avis, pourquoi quelqu’un sert-il de l’alcool à ces abominations?
Je te le dis mon ami, il nous faut courrir!!! Loiiiiin d'ici!!!! Et sortir!
... le demi-elfe sembla hésiter une minute..
Mais...pour sortir d'ici, il faut déjà qu'on puisse sortir de là!!! Tu vois la chose?

Franchement, j'étais non seulement content d'avoir un nouveau membre - malgré lui - dans l'A.M.F mais en plus il semblait être un joyeux luron.
En effet, il me parlait de reptiles et autres choses, ceci était probablement dut a une hallucination directement issue de l'ingestion d'un Lutin Vert. Les hallucinations dut à ce breuvage dépendant non seulement de la constitution du porteur mais aussi de son accoutumance à la violette. Ainsi, moi même n'avait que de léger effet, mais pour l'elfe, je comprenais son état et m'en amusé bien. Que voulez vous, on dit que les lutins sont farceurs!

Je lui soufflait donc :

-Peut être devriez vous vous coucher! Car si l'on ne peut sortir, on peut se cacher à l'étage!

Violette, violette démoniaque. Il n'y a rien de pire qu'un violettoman en vadrouille, et ça, je peux vous le confirmer!

- Un mot de plus et je te recouvre de sangsues ! T’as pigé ?

La Sentinelle ne souhaitait apparemment pas que Green en dise plus. Comme si ses propres paroles attiraient l'opprobre sur son auguste personne.
Tout d'un coup, Dlaumor eut un mouvement étouffé, comme un hoquet à peine retenu. Portant sa main à sa bouche en arborant des yeux ronds, le demi-elfe adoptait l'attitude d'un enfant pris en faute en train de commettre une bêtise.

- Qu'est-ce que j'ai dit? Qu'est-ce que j'ai dit? ,répéta-t-il en prenant sa tête dans ses mains.

Devant l'air perplexe du lutin des forêts, mélange d'amusement et d'incompréhension (comble pour lui-même!!!), Dlaumor précisa, en l'attirant soudainement à lui:

- Tu es fou ou quoi? Est-ce que tu te paies ma tête???
Ecoute...si j'peux te donner un conseil, prononce pas le mot 'sang' ici, ça va les exciter!
Bon...voilà ce qu'on va faire...toi, tu t'adresses à tout le monde et tu leur dis de mettre leurs putains de chaussures en peau de tripes de bison, pendant ce temps-là, je vais commander, pour faire diversion!
Allez, courage ça va l'faire...te laisses pas enfler par ces enflures!

Le lutin ne semblant pas réagir tout de suite, Dlaumor se dirigea vers le comptoir...

Étranges souvenirs que ceux de cette nuit agitée.
Cinq heures s'étaient écoulées depuis...peut-être même six, quelle importance? Cela me paraissait plutôt une vie entière...le genre de zénith qui ne se reproduit jamais.
Être à Llewellhyn au milieu de tous ces peuples signifiait vivre à une époque et dans un lieu bien particulier. Mais aucune explication, aucun mélange de mots ni de musique, ne pouvaient restituer cette sensation que j'avais ressenti d’exister et de vivre dans un coin parallèle de l'espace et du temps. Quoi que cela ai pu vouloir dire...il y avait eu de la folie dans tous les sens, à toute heure. On aurait pu allumer des étincelles partout! Et puis il y avait aussi ce sentiment extraordinaire que quoi que je fasse, j'étais en train de gagner. Et ça je crois, c’était la force qui me poussait en cet instant. Cette sensation de victoire inévitable sur les forces du vieillissement et du mal...pas au sens militaire du mot victoire, non, je n'en avais guère besoin.
Mon énergie débordait par-dessus toutes choses. J'avais cet élan formidable qui me permettait de surfer sur la crête d’une vague très haute et très belle.

Alors maintenant si vous le souhaitez, moins de cinq ou six heures après, vous pouvez vous aussi grimper au sommet d’une montagne de tables entassées à Llewellhyn et de là, vous regarderez vers l’ouest. Ainsi mes amis peut-être, si vous avez le regard véritable que j'avais à cet instant, pourrez-vous apercevoir au loin la ligne de partage des eaux et de la terre, l’endroit où la vague a fini par déferler et où elle opère son reflux.
Sortant de mes pensées aquatiques, je me dirige vers le comptoir:

- Tu désires quoi? ,me demande alors le tavernier de son air habituel.

- Mmmh...une timbale de nectar relevé au lys blanc, avec une paille en roseau s'il te plaît, pas en osier!

- J’ai pas! répond-il d'un air nerveux, étrange pour cet homme.

- …voyons voir...une chope d’ambroisie adoucie d’une gelée royale doucement tiédie. Tu as ça?

- Hmmm… j’ai pas…! renchérit-il d'un air agacé, inhabituel cette fois.
Mais je ne me dégonflerais pas: j'étais venu en cet endroit pour commander, je n'en partirais pas sans avoir pris quelque chose d'agréable et de sûr.

- Bon...un verre d’eau sucré avec une tranche de citron alors… .

- J’ai pas! , renchérit-il de plus belle d'un air visiblement énervé...cette fois je m'inquiète pour lui, car il ne doit pas être dans un bon jour.

- Et bien! Tu n'as donc rien de sensé??? Un cocktail d'eau de source, avec un peu d'eau minérale en adjonction alors!

- J'ai pas non plus, mais si tu veux j'ai du très bon Lutin Vert!


Ce nom redondant me disait bien quelque chose, mais je ne parvenais pas à restituer le pourquoi du comment...toujours est-il que cela ne m'augurait rien de bon.
Secouant la tête de manière dépitée, je sortis alors de cet endroit infâme.

J'étais redevenu moi-même.



FIN

Génial, la conclusion est grandiose! C'est une véritable épopée de comptoir, menée d'un main de maître par vous deux.
Félicitations!

Oh tu exagères un peu trop là!
Il y aurait eu plus de commentaires si cette chronique était aussi bien que tu le dis. Personnellement, le langage est trop vulgaire pour moi!

Ah nan je t'assure, elle est vraiment bien cette chronique, dommage qu'elle s'arrete.
Lecture facile et on rigole beaucoup.
Pour la fin, tu t'es pas inspiré d'un elfe un peu poisseux?!

Comment t'as deviné?



ps: merci en tout cas!