Au théatre ce soir :"LA MORT ETAIT AU RENDEZ-VOUS" | |
Topic visité 627 fois Dernière réponse le 14/03/2010 à 14:31 |
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Au théâtre ce soir: « LA MORT ETAIT AU RENDEZ-VOUS »
DRAME EN 3 ACTES Librement inspiré de faits qui se sont déroulés l’An 51 au 32ème jour du Temps du Réveil (Avertissement : Les fautes de syntaxe sont voulues) Les personnages : Runella, naine bannie de Lardanium Repeno, nain banni de Lardanium ACTE I Scène 1 (dans la forêt de Quatar où, stimulés par une propice alternance de pluie et de soleil, les cèpes avaient poussé comme des champignons.) Runella. Ah, Repeno, je te trouve enfin. Dis-moi, as-tu ouï quelque chose que j’eusse dû entendre ? Anime ta langue ironique au creux de ta bouche sinistre, Que l’air atterré s’emplisse d’un frémissement tragique, Pour qu’enfin mes tympans innocents vibrassent d’une funeste nouvelle. Repeno. ........ Runella. Mais vas-tu parler, ô grandiloquence incarnée ? Dis-moi vite quel affreux destin tisse ses fils ténébreux Dans la pénombre de nos vies tourmentées ? Révèle la cause de mon pressentiment néfaste, ô Zeus de la pensée, Dis-moi ce que c’est qu’il fallût que je sache, Quand bien même je désire si profondément que je ne le susse point. Repeno. ......... Runella. En voilà assez, odieux nain, de ton silence effronté ! Repeno. ......... Runella. Ah ! Sourd et muet tu veux être, Va, inutile confident, la discrétion est ta seule qualité Aussi bien que ton unique défaut. Ah ! Que je suis lasse... Scène 2 C’est alors qu’il y a comme un frémissement silencieux dans l’air, comme si s’installait ce moment de grande tension, ce temps suspendu pendant se dégage un minuscule signal qui trahit l’arrivée d’une catastrophe éminente. Runella. (Elle se tient près d’un commode boqueteau.) (voix intérieure) Voici donc rugir l’orage de ma vie fracassée, Voici donc mugir l’ouragan de ma félicité perdue, Voici venue la veille de mon destin brisé, Ce moment terrible où le grandiose avenir de mon existence minuscule Emplafonne les platanes qui bordent la lisière de la forêt de Quatar. Voici jetés à mes pieds les oriflammes d’une époque révolue, Tandis que résonne au loin l’écho silencieux des tambours de Zagnadar. Scène 3 : On entend les tambours de Zagnadar qui résonnent en silence. Scène 4 : Runella. elle tient dans les bras une botte d’orties en fleur qu’elle compte remettre à Repeno) Un bruit ! Qu’est-ce cela ? Qui ici ? Quoi, mais j’entends viendre ! Vite, cachons-nous derrière cet opportun bosquet, Et écoutons sans nous faire percevoir... Restons silencieusement accroupie À l’abri de ce commode boqueteau, |
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La suite ! La suite !
Bravo, j'aime. ^^ |
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Scène 5 : (Entrée des figurants) Arrivée d’Hardaway le géant, l’air égaré, mutique, avec peut-être un arrière fumet de violettes distillées. Repeno(le regardant sous le nez, .....) Tiens donc ! de la compagnie ! Je cherche les petits mousserons, grands bolets et autres coprins chevelus, Les belles girolles, amanites rougissantes, russules jolies et petites psalliotes un peu pâlottes Quel est l’objet de votre quête ? Runella La,la, lactère !!!! Méfiance Repeno ! Phallus impudicus ! satyre puant ! Ou j’irai mettre des pleurotes sur ta tombe...... Hardaway traverse la scène et sort sans un mot. Arrivée de Volt, Lili, Notunato Runella à Repeno. Restons prudemment à l’abri de cette charmille favorable Et écoutons ce que ce lutin et cet épouvantail Vont révéler sur l’instant. Ah ! L’indiscrétion m’est honteuse. Notunato. Personne ? Il me sembla pourtant discerner quelque voix. J’ahane péniblement avec ces deux-là, ce tas de paille Et cette lutine mutine Car telle est mon épuisante tâche. Estafette à la recherche de l’Oracle, je parcours inlassablement les routes fangeuses. Repeno.(il se montre) Voici pour toi la communication de laquelle le contenu Doit être connu de ta personne. C’est le renseignement pertinent et l’information vitale, Qui te sont nécessaires : Il court, il court, Hardaway, Il est passé par ici Il est reparti par là (la main désigne le fond de la scène vers le nord est ACTE II Scène 1 (voix off venant d’on ne sait où) L’instant est propice à quelque soliloque révélateur : Voici donc pour Repeno l’heure du triomphe immodeste, Au prix d’un courage admirable, il a découvert De loin cet étourdissant guet-apens Une couardise judicieuse et nécessaire a écarté de lui la violence et la mort, Et si ce n’est par le courage guerrier, ce fut par une fuite effrénée qu’il échappa A la funeste mort qui fût dévolue à Runella. Ne disposant d’aucune planche de salut à lui jeter, De loin il la héla Pour qu’ainsi elle apprenâsse ce qu’il fallût qu’elle apprisse. Repeno.(de loin il hèle Runella) « Runella, ma sœur, la stupeur frappe mon cœur ! C’est une intrigue qu’il faut que tu ouïsses » Scène 2 (Runella est trucidée mais son âme l’ignore à ce moment-là) L’âme de Runella. Me voici, Repeno. Repeno. Tu tombes bien, âme limpide de Runella, l’heure est épouvantable. Une nouvelle terrifiante me parvient à l’instant, Une abjection absolue qui provoque en moi Des envies de vomissure. L’âme de Runella. Qu’est-ce donc, Repeno ? Repeno. Une abjection, te dis-je ! L’âme de Runella. Certes, j’entends bien, mais encore ? Repeno. L’instant est tragique. L’âme de Runella. Dis m’en plus. Repeno. La minute est dramatique. L’âme de Runella. Ah, Repeno, par cette attente tu me foudroies ! Repeno. C’est cet étrange présage, envoyé par quelque dieu anonyme, Que l’abnégation magnifique a porté à ne point se faire connaître de moi, Qui m’apprend la démoniaque conspiration. Entends ceci, Runella, et pleure sous le saule de la déconfiture. Non, ne parle pas, ne dis rien, ne réponds pas ; Laisse-moi me faire entendre de toi. L’âme de Runella. M’enfin merde, quoi ? Repeno. (.......!!!!!!!!) C’est une hideuse Araignée qui nous épia pour mieux nous surprendre Et les dents acérées de ces immondes zombis, Qui te charcutent en ce moment même les entrailles. Profitant de ton repos, abusant de ton corps frêle, délicat, petit, mignon et sans défense, La Némésis, dite l’agitée de la mandibule, Plante ses chélicères odieuses dans ton dos ingénu Et taillade perfidement l’ordonnancement de tes intestins blessés. Scène 3 Un augure inspecte les intestins de la naine sacrifiée sur l’autel du scénario et en déduit que les dieux approuvent le carnage. Le silence est pesant. On entend des claquements de mandibules de et une voix grêle qui susurre : « Elle est bien rouge Et bien parfumée ! Ohé ! Ohé ! J’vais me régaler » Repeno. Tu crèves, Runella. En simple spectatrice et victime d'un destin inéluctable. Pour moi le Salut est dans la fuite, non pas de la carotide comme toi, Mais celle qui se prend les jambes accrochées au cou. ACTE III Scène 1 (Runella se réveille aux Enfers- Elle rassemble ses esprits, à partir des fragments épars qu’elle récupère à droite, à gauche. Elle soliloque) Runella. Ah, Hadès, tu m’engloutis ! Tu me fracasses ! Ainsi donc je suis trépassée, j’ai mouru, j’ai décédé. Mon corps périssable ne sera plus l’hôte de mon âme impérissable, Mon cœur mortel n’accueillera plus mon amour immortel. Ô destin cruel, ô fatalité ennemie, Venez à moi, lividités, rigidité cadavérique et refroidissement corporel, Venez à moi, autolyse et putréfaction, je vous invoque ! Ô mon âme, laisse-toi envahir par les larves grouillantes, Que mon ventre putride accueille avec bienveillance la danse des phorides ! La valse des diptères nécrophages Des calliphorides ! et des sarcophagides Scène 2 : Les chœurs On ira tous aux-aux z’Enfers mêm' moi Qu'on soit béni ou qu'on soit maudit, on ira Tout' les bonn' âmes et tous les voleurs Tout' les brebis et tous les bandits On ira tous aux-aux z’Enfers On ira tous aux-aux z’Enfers , mêm' nous Qu'on soit béni ou qu'on soit maudit, on ira Avec les uns et les assassins Avec les autres et puis les lutins On ira tous aux- aux z’Enfers Scène 3 - Conclusion Runella (S’adressant au public) Vois, aimable audience, gens de qualité et dames de bonne compagnie, Vois l’accomplissement du destin inéluctable Orchestré par le grand marionnettiste Qui réfléchit à l'utilisation des fils, sans se demander s'il est normal Ou non que la naine y soit attachée, Que l’abnégation magnifique porte à se faire connaître de moi, Et qui m’annonce que je saurais plus tard Quand je serai grande Le pourquoi du comment de la démoniaque conspiration. Vois le cycle de la vie qui dit à Runella : « Merde, t’as crevé... T’étais au mauvais endroit au mauvais moment ». Les chœurs Merde, t’as crevé -as crevé , -as crevé T’étais au mauvais endroit, -vais endroit, -vais endroit, Tu faisanderas, Au mauvais endroit Au mauvais moment Un lapin traverse la scène. (voix off) Lapin justifiera les moyens ! FIN RIDEAU |
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Je ressens comme une tension, là. ![]() Ca t'a traumatisé au point d'en faire une pièce ? ^^ On devrait te tuer plus souvent, ça augmenterait le nombre de chroniques de qualité. |
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M’ouais .... le tensiomètre a grimpé à l’époque.
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C'est une chronique d'exception, moi je dis bravo. |