Le rêve d'une bataille | |
Topic visité 820 fois Dernière réponse le 23/03/2010 à 14:33 |
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[Dans l'épisode précédent : Le Faucon de cristal]
Le passé se répétait inlassablement, comme si les Hommes étaient incapable d’évoluer, condamnés à refaire les mêmes erreurs. Calith n’échappait pas à cette règle malgré les siècles écoulés, ils ne lui permettaient qu’une conscience plus aiguisée des pertes à déplorer s’ils échouaient. A nouveau, un rituel. A nouveau, le Sanctuaire de la Forêt comme point de ralliement, comme porteur d’espoir. Les Faucons se tenaient, silencieux et patients, au milieu des vestiges des Chthonios, vestige d’une ancienne guerre remportée... Il leur fallait maintenant en éviter une prochaine. L’Intendant arrêta sa marche, jetant un regard circulaire à l’assemblée. Chacun avait répondu présent à l’appel. Malgré la perte de leur Chaman légendaire, les Faucons semblaient plus unis que jamais. Ils n’avaient pas oubliés leur devoir, l’annonce d’une punition sévère en cas de manquement ayant motivé les plus indécis. ”Bien ... Il semblerait que tout le monde soit là.” Pendant que Tiara travaillait à la préparation du rituel à venir, l’Intendant leva le ton pour faire taire les quelques bavardages persistants. ”Ashka du Faucon, vous êtes réunis en ce jour pour une mission de la plus haute importance. Vous n’êtes pas sans savoir qu’après des temps ancestraux sous le regard bienveillant du Grand Faucon, notre Chaman, Marcus, est mort pour protéger notre peuple du Fléau. Et même après avoir rendu son dernier souffle, il gardait précieusement la statuette du Faucon entre ses mains. Statuette faite de cristal et d’adamantium, aux puissantes énergies mystiques, remontant aux origines de notre Clan. ”Mais cette statuette a subi de plein fouet une malédiction, au même titre que l’Oracle de Zagnadar. Elle nous a été retiré par ce dernier lors d’une transe chamanique, avant que nous puissions trouver une solution pour la purifier. Ce qui devait arriver arriva, le Fléau se déversa sur Zagnadar une fois la malédiction complète. Les Esprits nous ont confirmé que notre tour viendrait, révélant notre domaine pris dans les flammes. L’avenir est encore incertain, mais nous sommes sûr d’une chose : Cette statuette est la propriété de notre Clan et doit nous être rendu. ”Et chacun d’entre vous à les moyens de la rappeler à nous.” Il marque une pause, observant à nouveau l’assemblée, cherchant l’indécision dans le regard de certain. ”Elle nous a révélé suivre le cycle chamanique, montrant tour à tour Icmalt puis Marcus sous la forme de phénix, ce qui confirme son lien étroit avec notre Clan. Nous allons nous servir de ce lien pour la ramener à nous, de la même manière par laquelle Hardaway nous l’a dérobé, en se servant de l’emprise de cette malédiction. Il s’agit d’un rapport de force, voici la raison de votre présence à tous.” L’elfe effectue un signe ample des bras. ”Mettez-vous en cercle. Ceux qui ne pensent pouvoir supporter le rituel se recule et reste en arrière pour chanter les Icarios, si besoin est. La méthode est simple : Inutile de penser à l’Oracle de Zagnadar, il semblerait que la statuette ne soit plus en sa possession. Ne pensez pas non plus à cette malédiction. Contentez-vous de visualiser la statuette du Faucon, de l’appeler à vous, tout en gardant tous ces caractéristiques en mémoire. Faites-vous son essence même.” Il se retourne cette fois vers Elen, le fixant longuement. ”L’objectif sera pour toi de modifier les faits. Si c’est possible.” L’elfe s’assoit finalement en tailleur, formant le cercle. ”Vous êtes prêt ?” |
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Nil’Nelia se tenait jusqu’alors sur une branche, à chantonner. Icare, son faucon se tenait sur l’épaule, sage, noble et tranquille, comme s’il comprenait que quelque chose d’important allait se dérouler. Lorsque Calith parla, Nil’nelia se tut. Elle connaissait l’histoire et pour autant n’était pas directement concernée par ces paroles. Elle ne connaissait rien aux transes si ce n’est ce qu’Elen avait bien voulu lui expliquer. Elle n’était sûre que d’une chose, Elen allait prendre des risques, il allait courir des risques. La dernière fois, il avait failli ne pas revenir. Elle ne le supporterait pas et c’est pour cela qu’elle était là. S’il y avait une chance pour qu’elle puisse l’aider, elle serait près de lui.
Les choses allaient commencer. Elle descendit de sa branche et se rapprocha d’Elen, sans un mot. Elen se préparait mentalement à la transe à venir. Il n’écouta qu’à peine le discours de Calith qui visait plus à motiver les troupes, ceux de son clan, que lui-même. Il savait ce qu’ils risquaient tous dans cette transe et il savait à qui la faute. Son honneur, en somme, dépendait du retour de la statuette du Faucon en possession de son clan légitime. Et ce dans les plus bref délai. Il hocha la tête aux dernières paroles de Calith. Ce dernier confirmait son objectif. Cela dit, il préféra s’adresser à son tour aux fidèles du Faucon. Il devait les mettre en garde sur les méfaits possibles de cette transe à venir. « Amis faucons ! Mes frères ! Votre Intendant vous l’a dit : nous allons nous livrer ensembles à une transe visant à récupérer votre relique sacré. Cela dit, il est important que vous sachiez ceci : cette transe n’aura rien d’habituel. Nous allons tous nous frotter à des forces maléfiques puissantes qui, probablement, nous dépassent. Ce maléfice altérera probablement la transe. Cela pourrait même devenir dangereux puisque nous allons tenter de manipuler physiquement un objet que nous ne pouvons voir ni toucher dans le monde physique. » Il prit sa respiration, réfléchit un instant. Devait-il les prévenir de tout ? Cela allait-il les effrayer ? Il réfléchit un instant puis se décida à faire des révélations : « Sachez aussi que lors de notre dernière transe, je suis entré en contact direct avec une émanation de l’Oracle du peuple de Zagnadar. Et, d’après ce que j’ai appris par certaines sources, ce contact a permis la création d’une créature à mon image. Une créature à la fois morte et vivante qui attaque en ce moment le peuple Géant. Lorsqu’elle tue, le cadavre encore chaud rejoint les rangs de l'armée maudite de ses semblables. Le problème est qu’elle est plus ou moins la mère des autres créatures et, par conséquent, elle n’en est que plus dangereuse. Nous sommes nombreux, et c’est pourquoi je préfère vous mettre tous en garde. Imaginez si tous nous entrions en contact avec cette malédiction ? Aussi, si Calith me permet cette recommandation, concentrez-vous sur la statuette suffisamment pour l’appeler à nous. Néanmoins, laissez-moi, dans la mesure du possible, traiter avec les émanations de cette malédiction. De plus, laissez-moi récupérer la statuette moi-même dans le monde des esprits. Il sera temps, par la suite, de vous la restituer dans le monde physique où son danger est, comme nous le savons, moindre. » Il s’inclina devant l’ensemble du clan du faucon, mu par le profond respect que lui inspiraient ses pairs. Ils avaient résisté à une terrible épreuve récemment et s’étaient montrés bien plus unis que les Loups devant l’adversité. « Calith, si tu me le permets, puis-je m’entretenir quelques instants avec Nil’Nelia ? » Il n’attendit pas l’assentiment de Calith, sa question étant purement rhétorique. Il se détourna un instant du cercle des faucons et s’approcha de la belle noble, un peu perdue au milieu de cette assemblée. « Nil, ma chérie, ma Nil, sache que je t’aime. Je t’aime plus que ma vie et je ferai tout pour que la forêt ne soit pas en grand danger pour que ton destin ne soit pas entaché par de nouveaux et terribles combats. Cela dit, si nous échouions aujourd’hui, je veux que tu me fasses la promesse de vivre longtemps et de fuir ces bois, même si l’attachement à ces terres te souffle que ce n’est pas la bonne solution. » Il plongea son regard dans celui de sa bien-aimée, la contemplant de tout son saoul tandis qu’elle préparait sa réponse. Elen, EdL
Chaman du clan du Loup au conseil des Lunes Responsable de l'Éclat des Lunes ♥ |
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Nil’nelia sentit des larmes lui venir aux yeux. Elle ne pouvait décidément pas se laisser aller devant tant de monde. Elle fixa un long moment les yeux d’Elen, se plongeant dedans pour ressentir ce qui pouvait terrifier le Loup. Puis, elle lui souffla:
”Je... Je te promets de vivre le plus longtemps. Mais je ne te promets pas de partir s’il reste une once d’espoir. Mais cela n’arrivera pas. J’ai confiance en toi. Et je suis là. Je t’obligerai à revenir vers nous. Car sinon, je descendrai dans l’ombre pour te ramener...” Elle essaya de sourire mais ce ne fut rien d’autre qu’une sorte de rictus. ”J’ai confiance en toi. Je t’aime... Et c’est plus fort que n’importe quelle malédiction.” Elle sentit l’agacement de Calith dans son dos. Elle recula d’un pas, pour mieux voir celui qu’elle aimait et qui allait risquer sa vie. Son cœur se serra dans sa poitrine. C’était si dur de ne rien pouvoir faire. Calith s’approchait, sûrement pour que ces au revoir ne s’éternisent pas. N’y tenant plus, et contre toute convenance Noble, elle céda à la tentation. De toute manière il n’y avait que des elfes des Lunes ici. Elle sauta dans les bras du Loup, une larme glissant sur sa joue. Dans le creux de l’oreille, elle lui glissa: ”Tu as intérêt à revenir. Je serais près de toi.” Puis elle l’embrassa, fermant les yeux. Lorsqu’elle les rouvrit, elle aperçut Calith visiblement un peu exaspéré. ”Je te laisse à ta transe... ” Calith ne dit rien à Elen, mais son simple regard en disait long. ”Maintenant que les adieux sont terminés, nous pouvons commencer.” En silence, les Ashkas du Faucon se mirent en Cercle ainsi que Calith. Un second groupe entoura le premier. Ils seraient les chanteurs des Icarios, qui permettraient le retour des transes. Nil’nelia se plaça parmi eux, un peu derrière Elen. Elle ne connaissait pas les paroles mais se sentait investie du même devoir. La transe commençait. Tiara avait fini les préparatifs. La forêt se tut. Les oiseaux arrêtèrent leurs chants, les animaux stoppèrent leurs déambulations. Le destin de la forêt était en jeu... |
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La forêt se mua en un univers éthéré. Dans l’esprit chacun des Ashkas l’objectif était clair : Une statuette mêlée de métal et de cristal à l’effigie de leur animal totem.
Le décor s’accéléra jusqu’à emmener les rêveurs dans un paysage glacé. Le blizzard se leva battant les visage et réduisant le champ de vision comme s’il fut vrai, puis se dissipant légèrement, il laissa apparaître dix géants dans le cercle. Certains Ashkas purent reconnaître le Chaman Sayan Kottor et les quatre gardiens élémentaires qui l’entourait : Rorschach Karnage pour -=TERRE=-, Fenrir Tirak pour -=EAU=-, Vrugar pour -=AIR=- et Boric pour -=FEU=-. Un détail marquant : leurs yeux étaient fermés. En face d’eux se tenait un grand géant une dague sacrificiel à la main, des scarifications et tatouages recouvrant l’intégralité de son corps. A ses côtés, se tenaient les mêmes gardiens élémentaires, yeux ouverts. Un flot élémentaire vint s’immiscer dans le flux mystique des chevaucheurs de rêve. La puissance des éléments mêlée à celle de la Nature déployée par les elfes intensifiait la transe, la rendant de plus en plus réelle mais réduisant également de plus en plus le contrôle que les forestiers pouvaient avoir sur elle. -------------- Calith frissonna sous la morsure du froid. Étrange et déroutant que cette transe fut aussi réelle ... Son emprise sur leurs êtres physiques devaient être importantes, et lui faisaient craindre le pire. Ce n’était pourtant pas le moment de s’inquiéter de leur sort, chacun avait choisi de participer à cette transe en connaissance de cause. L’elfe reporta son attention sur les géants lui faisant face, analysant rapidement la situation. Il fut déstabilisé en sentant le flot élémentaire les envahir, mais comprit soudainement la teneur de cette transe : Il semblait qu’à nouveau leurs deux peuples entraient en communion. Les Géants effectuaient ainsi donc une transe, eux aussi ... Qui s’apparentaient davantage à un rituel. Son attention fut rapidement captivée par le géant du centre, recouvert de scarifications et tatouages. Aucune trace d’Hardaway ou de la statuette ... Mais ce Géant ne pouvait être que leur ennemi. Il sentit son regard changer imperceptiblement, alors qu’il imposait au flux mystique de s’imposer davantage, de le transporter jusqu’à son ennemi. Ce voleur. Ce tueur, même, qui ne devait pas être inconnu à la mort de Marcus. Un cri de rapace déchira l’air alors qu’il forçait le flux à se moduler, à lui donner une réalité meurtrière pour son adversaire. Ce fut un grand faucon qui émergea du blizzard, à la place de l’elfe. Il fonça en piquet sur son adversaire, ne ressemblant plus qu’à une silhouette blanche et noire dans le ciel. L’animal déploya ses ailes à la dernière seconde, les serres tendues vers les yeux de son adversaire dans le but de lui arracher. |
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Son dos tout entier sembla parcouru par un frisson. Le froid, il l’avait senti mais le fait même qu’il puise frissonner révélait que la transe avait d’ores et déjà échappé au contrôle des Ashkas. Comme la dernière fois. Tout d’abord se calmer. Que faisaient les autres ? Les Ashkas du clan du Faucon s’habituaient petit à petit aux sensations nouvelles que procurait une transe à ce point dégénérée. Calith, lui aussi, semblait en proie à l’étonnement. Elen, lui, sans avoir l’habitude, avait déjà vécu quelque chose d’analogue quelques temps plus tôt, bien que les sensations étaient alors plus diffuses.
Il mobilisa son esprit pour se concentrer sur leur objectif mais il fut déconcentré par l’apparition du groupe de Géant. Il comprit, tout comme Calith, qu’ils avaient à nouveau établi une sorte de connexion avec les Géants. Un lien qui les avait mené droit vers le groupe des Gardiens Elémentaires et le Shaman Sayan Köttor, eux même sans doute entrain de procéder à un rituel les menant dans le monde des esprits. Soudain, il sentit un choc, comme si une vague venait buter contre lui, ou plutôt contre son esprit. Il ne comprit pas exactement la nature de ce flux mais il manqua de perdre le contrôle. Il remobilisa rapidement ses forces afin de fixer son esprit et de chasser les effets indésirables de cette nouvelles force mystique qui se manifestait là, si cela était possible. Il parvint à les atténuer de manière satisfaisante en quelques instants. En face du groupe de Sayan Köttor se trouvait un autre groupe, quatre alter ego, probablement de la même nature que celui qui courait les plaines sous ses propres traits et un Géant au physique atypique, déjà décrit plusieurs fois. Lorsqu’il vit la dague, son esprit fit un bond, et son corps suivit très bientôt. Il se plaça entre les deux groupes, dans une position défensive. Dans un réflexe habituel sur un champ de bataille, son nez se plissa tandis qu’il retroussait les lèvres comme un loup l’aurait fait avec ses babines. Au même instant, il perçut le cri d’un rapace. Un faucon … -*-*-*-*-*-*-*- Au même instant, dans le monde physique Le corps de l’Intendant du clan du Loup demeura calme les premiers instants de la transe. Mais, tout d’abord imperceptiblement, puis de manière bien plus prononcée, sa respiration s’accéléra. Ses bras firent quelques menus mouvements, trop légers pour être nettement visibles. Sa respiration s’apaisa. Soudain, ses yeux roulèrent sous ses paupières closes et il retint sa respiration durant plusieurs secondes. Mais son enveloppe charnelle reprit très vite son calme. Très vite, un autre mouvement bien plus violent se fit sentir : son corps s’arqua d’un seul coup, le propulsant en position allongée. Puis, alors que ses membres se tendirent petit à petit, ses lèvres se retroussèrent légèrement… -*-*-*-*-*-*-*- -------------- Sayan posa alors une main sur l’épaule de Vrugar qui s’avança devant Sayan. L’autre main du Shaman se posa sur la tête de Rorschach. Vrugar tendis alors la main vers l’autre groupe. Celle-ci s’ouvrait et se fermait dans le vide, comme si elle cherchait à se saisir de quelque chose. Au même instant, le faucon piqua sur la scarifié, mais au moment où l’oiseau ouvrit ses serres, un phénomène étrange se produit : Au lieu que les griffes de l’oiseau de proie ne progressent vers sa cible, c’est le corps du volatile qui recula, comme si les serres venaient de prendre appuie sur un mur. L’oiseau en profita pour décoller de peur de perdre l’équilibre. Dans l’autre groupe, le Shaman avait à peine esquissé un regard noir en direction de l’oiseau avant de se concentrer à nouveau sur le groupe qui lui faisait face. -------------- L’Intendant du clan du Loup hésita. Le fait que le Géant tende la main à proximité de là où il se trouvait pouvait signifier deux choses : soit il cherchait à joindre les deux cercles d’entités du peuple de Zagnadar, auquel cas Elen s’était mépris sur ce qu’il se déroulait sous leurs yeux, soit il s’agissait de l’inviter à entrer dans le cercle. Il songea un instant qu’il aurait pu s’agir d’un piège : la dernière illusion issue d’une transe lui avait dérobé la statuette. Aussi mobilisa-t-il son esprit, en prévision de bloquer de son mieux le possible afflux d’énergie émanant du contact qu’il allait établir. Il chercha des forces aux tréfonds de son être, érigeant de son mieux une barrière mentale, se préparant à analyser ce qui allait suivre de son mieux : s’il s’agissait d’énergies néfastes, il tenterait de rompre le lien, sinon il essaierait d’aller plus en avant afin de prendre contact avec le groupe de Géants. Il tendit la main, et se saisit de cette de Vrugar… -*-*-*-*-*-*-*- Elen, EdL
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Au même instant, dans le monde physique
Le corps de l’Intendant du clan du Loup se détendit, et ses traits se crispèrent dans ce qui semblait être une intense concentration... -------------- Nil’nelia était inquiète. La transe avait vraisemblablement commencé. Après les quelques instants de calme, qui avait suivi leur ”endormissement”, les différents elfes des Lunes avaient commencé à s’agiter. Calith et Elen particulièrement. Leurs visages, même dans cet état trahissaient leurs pensées. Calith, le premier avait froncé les sourcils, ses mâchoires s’étaient crispées, suivi de ses muscles. Il se passait quelque chose. La peur commença à étreindre la noble, lorsqu’elle reconnut la mimique d’attaque du Loup. Ils devaient affronter un grand danger. Et elle ne pouvait rien faire. Juste regarder et attendre... |
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-------------- La main d’Elen passa au travers de celle de Vrugar. Visiblement ce dernier restait intangible. Soudain, la puissance des éléments crue de manière exponentielle. La montée en intensité vu si brève qu’Elen eut juste le temps de chercher du regard d’où pouvait provenir cette subite montée en puissance avant de voir Boric tendre les bras. Le gardien du feu s’embrasa devenant une véritable torche humaine. Dans un réflexe Elen se roula au sol pour amoindrir la vague d’énergie quantique qui se déversa sur le locus spirituel où ils se trouvaient. De leur côté, les Fenrir et Rorschach entourant le géant scarifié élevèrent un mur de pierre et un éventail d’eau qui arrêtèrent net le souffle de Boric. En plus de ces protections. Des corps étaient apparus pour faire bouclier humain. Des géants, des nains, des olympiens, mais aussi un elfe. Un elfe que chacun reconnu : Elen. Alors que ce dernier semblait relié au scarifié par un fil d’or, ceux des autres cadavres étaient d’argent. L’onde énergétique sembla les désintégrer, à l’exception d’un seul : Celui d’or. Les Ashkas du faucon tentèrent de maîtriser la vague, mais ne réussirent pas à la bloquer totalement et furent déstabilisés. Alors qu’ils reprenaient peu à peu leur esprits en se concentrant à nouveau, le blizzard continuait à battre son plein sans que l’explosion ignée n’est eu le moindre impact sur lui. -------------- Sa main passa à travers celle du Géant. Tant mieux. Il fut rassuré, après sa surprise initiale. Cela signifiait que la transe n’avait pas encore suffisamment dégénérée pour qu’ils aient une emprise sur le monde physique. Elen voulut consulter Calith du regard, mais il ne pu que distinguer que vaguement la silhouette du volatile dans le blizzard. Soudain, une décharge. D’une puissance improbable, sans doute la manifestation des Eléments nourriciers du peuple de Zagnadar dans l’un de ses états les plus purs. Il n’eut que quelques instants pour apercevoir son corps, son double, cette entité liée au mal, avant que tout ne bascule. Il se concentra au maximum. Il fallait qu’il tente quelque chose. Une approche directe n’aurait sans doute aucune chance de fonctionner. Son double semblait des plus puissants. Mais, comme les Géants semblaient eux aussi avoir leurs doubles maléfiques, il s’imposa une idée à son esprit. Il envoya une décharge mentale qu’il espérait comprise par tous, surtout par l’Intendant du clan du Faucon. ”Concentrez vous, mobilisez vos esprits afin de soutenir les géants.” Il ne sut pas si le message était passé. Le blizzard, sans doute généré par les intenses perturbations mystiques pouvaient très bien avoir brouillé la communication. Il se rapprocha du cercle des Géants et s’installa en tailleur à l’extérieur, espérant que les Ashkas du clan du Faucon comprendraient et qu’ils formeraient un deuxième cercles autour de celui des Géants. Il ferma les yeux, comme s’il allait entamer une transe au sein même de la transe, se concentrant pour transférer toutes l’énergie qu’il pouvait à Sayan Köttor, afin que celui-ci puisse éradiquer la menace. L’esprit de l’elfe tenta d’effleurer celui du Géant, avec ce message : ”Laissez-moi vous aider...” -*-*-*-*-*-*-*- -------------- Elen, EdL
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Au même instant, dans le monde physique
Le corps de l’elfe se détendit. Ses traits affichèrent une sorte de soulagement intense. Puis ils se crispèrent à nouveau. Lentement, mu par un réflexe étrange, tous ses membres se mirent en mouvement. Ce fut fluide, comme si ses membres étaient liquides plutôt que solides, ce fut gracieux et harmonieux. Il se réinstalla en tailleur. Puis, comme si sa concentration précédente ne pouvait pas être plus intense, il sembla que sa respiration s’atténua, pour devenir à peine perceptible. Son pouls sembla disparaitre. Et, alors que dans le monde des esprits ses yeux se fermaient, ceux de son enveloppe s’ouvrirent, d’un seul coup, dévoilant des orbites blanches. Ses paupières ne battirent plus du tout et il resta comme figé dans cet état plus avancé de transe, plus avancé qu’il ne l’avait jamais fait auparavant... ”Laissez-moi vous aider...” murmura-t-il dans un souffle. ------------------------------------- Nil’nelia s’inquiétait. La transe durait plus longtemps qu’elle ne l’aurait imaginer et voir des elfes plongés dans un tel état ne lui plaisait pas. Surtout lorsque celui qu’elle aimait était avec eux. Mais les choses devinrent vraiment effrayante. Devant elle, elle vit Elen changer peu à peu. Il semblait mourir. Ses épaules cessèrent de se hausser au rythme de sa respiration. Elle vit ses muscles se tendre puis se relâcher. En un instant, elle fut debout et se plaça devant Elen. Il ne respirait presque plus mais les autres elfes ne semblaient pas s’en formaliser. N’y avait-il qu’elle qui avait peur pour eux. Approchant sa main du visage de l’elfe, pour sentir un souffle de vie, elle se retint de le réveiller. Il respirait imperceptiblement mais toute vie ne s’en était pas allée. C’est dans cette position que tout changea. Il ouvrit les yeux. Elle aurait pu en être heureuse si elle ne s’était pas retrouvé face à ces orbites blanches. Elle cria, tombant à la renverse. Et ce murmure. Il semblait venir de l’autre monde. Ce n’était pas sa voix si douce. Qu’avait-elle devant elle ? Que devait-elle faire. Jetant un regard implorant aux elfes du clan du faucon, elle chercha un conseil sur leurs visages. Mais ce qu’elle vit ne la rassura pas. Ils semblaient tout aussi perdus qu’elle. ------------------------------------- Elen tenta donc de rejoindre les géants. Il ferma les yeux et laissa son esprit chercher une porte pour les atteindre. Les paupières closes, l’esprit vagabonder, émettant sans cesse ce message ”Laissez-moi vous aider!”. L’esprit emprunta des chemins tortueux, cherchant toujours et encore. Dans sa quête, et parce que le froid atteignait même son esprit, il ne remarqua pas que le blizzard semblait ne plus battre son corps. Il venait de perdre son sens du toucher. L’esprit continua son périple cherchant coin et recoin où se faufiler pour atteindre les gardiens, tant et si bien qu’il ne remarqua pas dans ce monde fade qu’il avait perdu ses sens de l’odorat et du goût. L’esprit vagabonda dans l’espoir de trouver la moindre faille où s’immiscer pour rejoindre les géants, mais en vain. C’est alors qu’il se rendit compte qu’il n’y avait plus aucun bruit autour de lui. Plus de blizzard. Plus de psalmodies chamanique. Il réalisa alors qu’il ne pourrait pas entendre les Icarios cette fois-ci. Qu’il s’était aventurer trop loin dans les méandres de l’esprit. Il venait de perdre son sens de l’ouïe. Il ouvra alors les yeux dans l’espoir de revenir, mais c’est dans la stupeur qu’il se rendit compte que sa vue était elle aussi partie. Il n’avait maintenant plus conscience que lui même dans une grande étendue de Néant. ------------------------------------- |
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Il sonda chacune des émanations mystiques, cherchant en vain ce qui pourrait s'approcher de l'esprit de Sayan Köttor. Il semblait que les interférences élémentaires l'empêchaient de trouver sa cible. Il tenta de s'insinuer plus profondément encore, espérant se trouver au delà du brouillard élémentaire et, peut-être, se rapprocher des Géants.
Le blizzard sembla s'atténuer, petit à petit, pour disparaître totalement. Il se rapprochait de son but, il en était certain. Il était déjà passé au delà de la barrière élémentaire primaire ; mais toujours pas de géant. Il glissa son esprit plus en avant encore, plus loin, toujours plus loin, impatient de découvrir ce qu'il y avait au delà de cette barrière qu'il s'imaginait traverser. Il était assoiffé de réponses. Il grignotait chaque pousse de terrain spirituel avec l'espoir qu'un peu plus loin il trouverai de quoi faire pencher la balance en faveur d'un avenir sur Olympia. Il ne sentait plus son corps s'éloigner. A dire vrai, il ne sentait plus du tout son enveloppe charnelle. Il se trouvait dans un état cotonneux, à mi chemin entre l'ivresse et l'inconscience. Ce fut ces détails qui l'alarmèrent. Il ouvrit les yeux et... Rien. Le Néant. -*-*-*-*-*-*-*- Au même instant, dans le monde physique Son corps se détendait imperceptiblement. Ses paupières s'abaissaient à nouveau, petit à petit. L'intensité de la transe avait surpassé, semblait-il, ses résistance physiques. Les attaches entre son esprit et son corps étaient devenues de plus en plus incertaines et, alors qu'il s'enfonçait de plus en plus dans la prison qui avait piégé bien des Ashkas et des Bakanys avant lui, tous ses muscles devinrent flasques. Sa tête retomba mollement sur ses épaules avant que tout son corps s'affaisse finalement, aux pieds de la si charmante Nil'Nelia. Son rythme cardiaque et sa respiration étaient devenus si lents que l'on pouvait se demander si ce corps abritait encore la vie. A dire vrai, seule une oreille attentive pourrait les remarquer. Sa peau ne tarderait pas à refroidir, son corps tout entier enfin immergé dans la transe, comme en hibernation, en attendant le retour de son âme. On avait vu des enveloppes survivre plusieurs saisons, voir plusieurs années dans quelques rares cas, mais, à chaque fois, le manque d'eau puis de nourriture (quand ce n'était pas l'euthanasie) contribuaient à la destruction finale du récepteur de l'esprit qui se voyait alors condamné à une errance éternelle dans les limbes ! -*-*-*-*-*-*-*- Monde spirituel, sans doute trop loin pour être perçu par qui que ce soit Noir... Il sonda l'obscurité désespérément, à la recherche de son corps. Mais l'encre de l'obscurité avait réécrit son destin : son esprit était condamné. Ceux qui, par chance, revenaient, pouvaient, avec un nouvelle apport bienveillant de leur bonne étoile, n'avoir pratiquement aucune séquelle. Noir... Calith saurait quoi faire. Il viendrait le chercher. Il sonda les ténèbres à la recherche de son ami du clan du faucon. Mais il ne trouva que le salut funeste et opaque de sa fin à venir : si le faucon venait, ils seraient deux dans cet enfer... Noir... Comment avait-il pu se lancer aussi profondément dans une transe ? Ne lui avait-on pas enseigné les limites ? Ne lui avait-on pas dit : jamais tu ne t'enfonceras aveuglément dans le monde des esprits ! Mais qu'est-ce qui n'allait pas chez lui ? Noir... Et soudain, la panique. Et la peur. Noir... « Merde ! » Noir... « Qu'est-ce que je fous là ? » Noir... « Comment j'ai pu faire ça ? » Noir... « Luwö ! Comment t'as pu me laisser faire ça ? » Noir... « Mais merde, comment t'as pu ?.. » Noir, noir, noir, noir, noir, noir, noir, noir, noir, noir, noir, noir, noir, noir, noir... « Comment t'as... » Et le désespoir... -*-*-*-*-*-*-*- Elen, EdL
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Au même instant, dans le monde physique
Un cri brisa le silence de la transe. Nil’nelia attrapa l’elfe avant qu’il ne s’affaissât totalement. Une décharge d’adrénaline déferla à travers son corps. Elle cria. Nulles larmes ne montèrent à ses yeux. Elle n’avait pas le temps de pleurer. Il fallait agir et le faire revenir. Les membres du clan du Loup et du Faucon présents s’arrêtèrent un instant de chanter, sous le choc, avant de reprendre de plus belle. La clairière jusqu’alors si calme s’agita. Nil’nelia ne s’occupait plus des autres elfes en transe. Elle n’avait qu’un objectif, le sauver. ”Eleeeeeeeeeeeeeen, allez réponds moi.” Posant ses paumes de chaque côté de sa tête, elle ferma les yeux, cherchant par un quelconque moyen de lui parler. Mais ce ne sont que dans les contes pour petits elfes que les êtres peuvent se parler par télépathie. Alors cédant à la panique, elle le gifla. Aucune réaction. Que pouvait-elle faire. Lui parler. S’il ne pouvait entendre les Icarios, peut-être entendrait-il sa voix. Elle lui parla dans le creux de l’oreille entre deux reniflements de toutes les choses qu’ils avaient vécues ensemble. Leur première rencontre, les soirées à l’auberge, la robe rouge, le patio, puis de leurs marches dans la forêt, leurs discussion, ce qu’elle aimait chez lui. ”Reviens, ne me laisse pas. Je suis là. Suis ma voix. Et si tu ne m’entends pas, suis ton cœur. Sens le mien.” Elle posa sa main sur son torse et tressaillit en sentant son pouls si faible. Puis attrapant la sienne, elle la posa sur le sien. Elle écarta un peu son visage pour regarder le sien. Il paraissait si calme, si... mort. Les larmes sortirent peu à peu, en silence. Sa vue se brouilla. Une goutte d’une pureté cristalline tomba sur le front du Loup. |
Par Google   |
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Le Faucon restait crispé, les poings serrés. Assis en tailleur, son dos se courbait davantage au fil du temps, comme si un poids invisible pesait sur ses épaules. Contrairement à Elen, son souffle était bien perceptible, rude et difficile. L’elfe était en sueur sous la difficulté que lui imposait la transe, et d’une pâleur effrayante.
-------------------- Il se sentait osciller à la manière d’une flamme dans ce blizzard déchainé. L’échec de son assaut l’avait déstabilisé, il était loin de s’attendre à se percuter à un mur invisible ... Le Faucon battit des ailes, prenant de la hauteur comme cherchant une zone où les flux élémentaires se feraient moins oppressants. Il faillit se faire balayer par la déflagration du Gardien du Feu, le flux devenant écrasant. Un bref instant, il se sentit renouer avec la réalité et reprendre conscience de son corps, faible et fatigué. L’instant d’après, le Faucon s’élevait à nouveau dans les ”airs” de cette transe atypique. Il lui fallait faire vite, tenter n’importe quoi. Malgré la ferveur de ses Frères, il sentait que leur emprise sur cette transe se relâchait. Nerrellen ne revint pas. Et bientôt, ce fut Elen qui se perdit dans sa propre folie. Le Faucon piailla dans une réponse négative, mais sa pensée ne l’atteignit pas. Quel idiot, son altruisme envers leurs ennemis ne ferait que les précipiter vers leurs pertes. La présence du Loup se fit plus éthérée, et l’elfe perdit de sa concentration en comprenant ce qu’il en retournait : Son ami venait de gagner le Néant et l’espoir d’un retour se faisait plus mince. Le rapace poussa un cri strident en fendant le blizzard. En fond, il entendait les Icarios débuter, les elfes à l’extérieur étant sans doute prévenu de l’état instable d’Elen... Mais cela ne devait pas perturber leur action. Sa pensée s’éclaircit soudainement alors que, dans un élan de désespoir, sa concentration se faisait plus intense. Et comme un écho lointain et pourtant omniprésent, son âme chanta aux autres Faucons. ”Que votre Esprit soit d’Acier, Le Faucon doit accomplir sa mission, Inexorable, il plonge en piqué, Et pourfendra le Mal tel une lance, Inexorable, le Faucon avance.” La silhouette du Faucon grandit et se dessina dans le blizzard, blanche striée de noir. Il sentit les Ashkas amplifiés l’écho de son appel, leurs esprits s’aiguiser comme une lance. Le flux se modifia et lui traça un passage jusqu’au mur dans lequel il s’engouffra sans une once d’hésitation. Le Faucon fila vers le mur invisible, guidé par le flux mystique devenu si pur et intense qu’il le crû palpable. Un ultime assaut. ---------------------- Les gardiens élémentaires du Shaman scarifié étaient occupés à dresser leurs protection élémentaire pour protéger leur maître de leurs doubles. Le moment était idéal. L’esprit du clan entier s’insinua dans les défenses mentales du nécromancien pour les briser de l’intérieur afin que leur intendant puisse lui porter un coup décisif. C’est avec stupeur que le Chaman sentit sa protection tomber, il chercha autour de lui quelle pouvait bien en être la cause. Regardant autour de lui, il aperçut le faucon qui telle une flèche psychique se dirigeait à grande vitesse sur lui. Il n’affichait aucune anxiété, comme s’il ne craignait pas la mort. Le temps sembla se ralentir, et doucement, il sortit d’une besace à sa ceinture une statuette de métal et de cristal. Une nouvelle protection, si puissante qu’elle en était maintenant visible s’érigea autour du Chaman. Et même pire : celle-ci s’étendit au-delà des limites de la première semblant croître sans s’arrêter. La barrière semblait plus charger le faucon que l’inverse. Ce dernier eu juste le temps de vriller pour éviter le mur qui se jetait sur lui sans trop de dommage. --------------------- Le Faucon dû à nouveau battre retraite, mais cette fois-ci, devant l’objet même de leur convoitise. Sa stupeur fut rapidement remplacée par un cri rageur retransmit dans la transe en un piaillement strident. Il recula jusqu’à atteindre la position d’Elen qui n’avait pas bougé depuis, évaluant la situation de son regard de rapace. Le volatile déploya ses ailes et poussa un nouveau cri, mais de rappel. Maintenant que la statuette du Faucon était visible, il serait bien plus aisé de l’appeler. Chaque Ashka aurait la possibilité de se la représenter avec précision dans son esprit. Alors que les Ashkas ne formaient plus qu’une même pensée tournée vers la statuette, Calith se remémora le passé de la statuette. Phoenix étincelant, s’élevant par deux fois, les Chamans ... Puis la Grotte des Sources et l’asservissement, pour enfin revenir à la forêt des Cendres lors de leur première transe, et au moment présent. Le Faucon chercha ensuite à moduler le futur, aspect si incertain et éphémère, pour imposer sa volonté à la statuette. Celle qui avait appartenu à Icmalt, puis Marcus, devait retourner parmi les siens dans la forêt des Cendres. Il se représenta le cercle des Ashkas autour du Sanctuaire de la Forêt et poussa un nouveau cri strident en conclusion. Un rappel, à nouveau, adressé à Elle... --------------------------- La zone de protection de la statuette commença à grandir, grandir.... Perturbant la transe à la manière de l’explosion de Boric. Les ashkas du faucons se concentrèrent pour contenir ce nouvel assaut. Soudain, Sayan écarta les bras, une tornade d’une puissance inouïe naquit de ses mains et dissipant barrière et blizzard fondit sur le shaman scarifié. Les gardiens non-vivants s’enterrèrent dans le sol juste à temps et le Shaman incanta une formule in extremis. Lui et la statuette brillèrent d’une lueur éclatante et il se changea en aigle. Pour fuir vers une grotte gelée dans un horizon glacé. Ainsi finit la transe et chacun se réveilla. |
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Le retour à la réalité fut des plus rudes.
Calith réintégra un corps trempé de sueur, fatigué et tremblant. Son coeur battait à la chamade et il fut pris de vertige, manquant de tomber en avant. Il se rattrapa d’une main, posant la seconde sur son coeur tout en prenant le temps d’assimiler ce changement radical d’environnement. Ne lui restait plus que de l’amertume. Sur tous les plans, il avait l’impression d’avoir échoué. La statuette était définitivement inaccessible. Elen s’était retrouvé absorbé par le néant. Et maintenant, il venait de perdre ses ailes ... L’elfe leva un regard d’une profonde tristesse vers les cieux alors qu’il se rendait compte qu’il ne volerait plus. La réalité lui refusait de s’élever, elle le clouait définitivement au sol dans ce corps faible et impuissant. Un soupir imperceptible, alors qu’une pointe d’acceptation naissait en lui. Il balaya l’assemblée du regard, s’arrêtant un instant sur Aryalis, puis adressant un sourire forcé à sa fille pour lui assurer qu’il allait bien. Au loin, il aperçut Valériane et Nil’Nelia aux côtés d’Elen. Quant à Nerrellen, il semblait définitivement absent. L’elfe tenta de se relever mais se ravisa bien vite en sentant ses jambes trembler sous son poids. - Elen ... Comment va t-il ? Que s’est-il passé ici ? |
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Passant son arc dans son dos la très jeune elfe descendit de la branche où elle était perchée pour répondre à Calith sans avoir à élever la voix. Oh ça, son regard à deux couleurs était acéré, et sa voix tout autant.
- C’qui s’est passé ? D’abord un abruti de familier qui s’en est pris aux Ashkas. Jusqu’à sortir Nerrellen de la transe. Ensuite son pas moins abruti de maître. Venu menacer pour l’égratignure d’avertissement de son familier. Et ensuite Elen dans cet état. Et finalement, des géants qui se sont pointés avec un renégat. Elle a un sourire uniquement féroce, et aucunement amusé, ajoutant encore quelques mots qui comme les autres semblent lui demander un effort. - Rien que ça. |
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Comme un plongeur reprend son souffle après une longue apnée, Elen s'éveilla, en même temps que Calith, dans une grande inspiration. Il ouvrit les yeux, mais fut éblouit par la morne luminosité du bois. Il distingua la silhouette de sa bien aimée juste avant de fermer les yeux à nouveau.
Tout son corps avait fonctionné au ralenti bien trop longtemps. Son cœur, à présent, battait la chamade, à tel point que sa poitrine était douloureuse. Ses sens ne lui revinrent qu'un par un, et il constata que sa respiration était aussi frénétique que son rythme cardiaque. Il paniqua lorsqu'il sentit une main sur sa poitrine. Était-il entrain de mourir ? Petit à petit, son calme lui revint. Son cœur et ses poumons retrouvèrent bientôt leur activité normale. Il ouvrit les yeux pour constater que Nil était auprès de lui, le visage crispé par l'inquiétude. Valériane devait être entrain de lui prodiguer des soins, ce qui expliquait le fait que la Femme Sauvage avait sa main posée sur lui. Il murmura, dans un souffle rendu douloureux par une gorge asséchée : « Je suis revenu, Nil... » Il entendit la voix de Calith... « Calith... Je l'ai fait... Je l'ai fait... Je suis allé les aider... Il a... La dernière offensive... A-t-elle fonctionné ?.. » Elen, EdL
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Nil’nelia n’en croyait pas ses yeux. Il avait bougé. Il ouvrit les yeux, inspirant profondément. Il était vivant et de retour. Nil’nelia sentit des larmes lui monter aux yeux. Elle avait la gorge sèche et ne pouvait parler sans risquer d’exploser en sanglots, des sanglots de joie.
« Je suis revenu, Nil... » Elle hocha la tête. Un sourire se dessina lentement sur son visage. Elle n’écoutait plus ce qu’il disait. D’ailleurs, elle n’avait conscience de rien si ce n’est de ce souffle de vie qui était revenu en lui. Elle sentit les battements de son cœur jusque dans ses tempes. Le cauchemar était fini. La barrière céda. Des larmes coulèrent le long de ses joues. L’une d’elles glissa jusqu’à la commissure de ses lèvres. Elle avait un goût salé... Ses muscles jusqu’alors tendus, comme la corde d’un arc se détendirent. ” Oh Elen... ” N’y tenant plus, elle l’enlaça, le laissant à peine respirer. Les sanglots la secouèrent tandis qu’elle lui murmurait: ”J’ai eu si peur ! Ne me refais jamais ça !” |
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Le Faucon rendit un regard perçant à Aryalis, restant un long moment à la fixer ainsi comme cherchant à joindre les deux bouts.
”Un familier ? Un simple familier qui perturbe la transe sans conséquence ? Nous avons manqué de nous faire éjecter à plusieurs reprises ... Où est Nerrellen ?” Il prend une grande inspiration, cherchant à faire taire son coeur qui battait encore à un rythme affolé. ”Je ne vois aucun Géant, je suppose que vous avez bien agi. Je vous remercie de votre protection, à tous. Faucons... Merci d’avoir répondu à l’appel. J’ai pourtant une mauvaise nouvelle à vous annoncer ... La statuette reste hors d’atteinte. Nous nous sommes battus contre ce fléau, un géant est la cause de tous ces troubles. Nos ... Esprits sont rentrés en communion avec une transe chamanique des Gardiens Elementaires. La statuette se trouve dans les hauteurs glacés, au Nord... Définitivement hors d’atteinte.” Il rendit un soupir saccadé. Les épreuves récentes l’avaient mis à bout. Son regard se porta vers Elen, au son de sa voix. Un soulagement. ”De quoi parles-tu ? Les morts-vivants se sont ... Enterrés et ... Notre adversaire s’est enfui avec la statuette dans une grotte enneigée. Est-ce une réussite, pour toi ?” |
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Elen respira de son mieux lorsque Nil l’enlaça. Il avait besoin tout autant qu’elle de cette étreinte. Son retour lui avait, un moment, semblé fortement compromis. Était-il vraiment allé dans le Néant ? Ou était-ce autre chose, du au contact qu’il avait établi avec les Géants ? Son esprit ne parvenait pas à trouver de réponse à ces interrogations et, de toute façon, son cerveau devait prendre du repos. Cette transe l’avait épuisé aussi bien physiquement que mentalement.
« Je suis désolé, Nil... Vraiment désolé. Les transes peuvent être... assez impressionnantes...Je suis navré que tu ais du voir ça... Mais je suis heureux que la première chose qui me soit apparue à mon réveil ait été ton visage. » Il leva un bras tremblotant pour caresser la chevelure de Nil. « Je t’aime, Nil... » Il lui adressa un sourire crispé. Il avait mal à la tête, à présent. Et son corps refusait de le relever. Si les bras de Nil n’étaient pas entrain de le soutenir, il serait déjà retombé. « Calith, j’y étais. Ce n’était pas le Néant, je crois. J’étais avec eux, avec les Géants. J’ai essayé de leur fournir l’énergie nécessaire pour qu’ils percent la défense de ce Géant, pour que tu puisses par la suite t’emparer de la statuette. Mais j’ai tout foiré. J’ai merdé à un point inimaginable. Non seulement mon double court toujours, mais en plus on a pas réussi ce pourquoi on a fait cette transe. J’ai pas pu, Calith, j’ai pas pu contacter Luwö. Il n’a pas répondu. Je... » Elen baissa les yeux. Était-il digne de son rang ? Calith avait su faire preuve d’une maîtrise presque parfaite de l’art de la transe là où lui s’était montré tout à fait médiocre : il avait eu de la chance de ne pas être happé par le Néant. Si leur transe n’avait pas été aussi particulière, il ne serait probablement jamais revenu. Elen se releva tant bien que mal, lutant contre la nausée, avec le soutient de Nil. Il ne fit qu’un pas ou deux, afin de s’adosser à un arbre tant la position debout lui était inconfortable. Tout semblait tourner. Il fallait que ses sens se réhabitue au monde physique. Il pâlissait à vu d’œil, comme s’il allait sombrer à nouveau dans l’inconscience. Il lança son regard dans celui du faucon. « Pardonne moi... » Valériane s’était écartée au moment du réveil d’Elen, pour laisser à Nil’ l’espace d’enlacer son aimé, la femme sauvage observait chacun sans dire un mot et lorsque Elen s’adossa à un arbre et son teint pâlit Valériane revint au chevet de celui ci ! ”Il suffit Elen tu as désormais grand besoin de repos, reste assis je m’occupe de toi, tu seras très prochainement au meilleurs de ta forme !” La mana se concentrait dans les mains de la femme sauvage, un halo de lumière bleuté enveloppait ses mains. Lorsqu’elle les déposa sur Elen celui ci fut recouvert progressivement d’une aura azuré. La femme sauvage avait maintenant les yeux fermés. Elen, EdL
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Elle finit par approcher, l’air agacé.
- Oui un simple familier. Un ”ami” de Nerellen. Comme le maître, Olath. Arrogant qui profère des menaces. Et lui, là, soit disant Faucon. Parti après sans autre mot que ”on touche pas à Htalo”. Foutu rampant avaleur de boue. Elle renifle, relève le nez, avec un air de rapace aux plumes ébouriffées. - Au moins vous êtes tous vivants. Mieux que rien. C’aurait pu être pire. Et elle coule un regard vers Elen qui se remet, avant de lever les yeux au ciel. --------- Charmant. Ce fut le premier mot qui lui vint à l’esprit pour désigner la jeune elfe. L’Intendant eu un mal fou à assimiler toutes les informations qu’on lui déversait à son réveil et la migraine l’assaillit rapidement. Était-ce trop demandé que tout se passe sans incidents ? Il décocha un sourire forcé à la Faucon devant son optimisme imparable. - Cette affaire est réglée, ou dois-je m’adresser moi-même à Nerrellen et Olath ? Quant aux géants ... Savez-vous leurs raisons et ont-ils été chassés de nos terres ? Son regard se reporta ensuite sur Elen, alors qu’il prenait conscience que sa perte n’en avait pas été une. Il était simplement passé de l’autre côté du miroir. ”Simplement”. - Sacré exploit, Elen. Mais la prochaine fois ... Ne te comporte pas comme un jeune chien fou ! Nous n’avons pas réussi à atteindre la statuette, en effet, mais nous aurions pu te perdre. Un soupir ponctua ses propos. Il ne le dira pas, mais il ne voyait toujours pas pourquoi il cherchait son pardon alors qu’il avait tout tenté. Mais l’elfe était trop agacé pour se montrer cordial. - La question est ... Et maintenant, que fait-on ? Notre ennemi s’est réfugié au Nord, dans une grotte sous la neige. Les géants y parviendront bien avant nous alors ... Cela ne rimerait à rien d’y courir. Et pourtant, il n’est pas question qu’ils nous fassent chanter s’ils récupèrent la statuette. Il n’est pas question que je la laisse entre leurs mains ... ---------- - À toi de savoir ce que tu veux punir. Ou pas punir. C’est vous qu’ils ont dérangés. Les géants, je sais pas. Dans un effort de bonne volonté, elle ajoute quand même : - Ils étaient chassés par du monde en tous cas. Jusqu’à la frontière, ça... Elle hausse les épaules et joignant le geste à la pensée, retourne se percher dans l’arbre le plus proche pour s’abriter d’une autre ”avalanche” de questions. La bonne volonté c’est très bien, mais pas question de discuter plus que nécessaire. C’est déjà assez pénible sans rajouter de l’eau au moulin. Écouter, c’est très suffisant. Et pour écouter, elle écoute la suite... En silence. |
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Elen laissa Valériane s’occuper de son état, bien que Calith en avait sans doute tout autant besoin que lui, s’asseyant comme la Femme Sauvage le lui demandait. Il se laissa aller légèrement, laissant Nil s’occuper de lui. Accroupie près de lui, elle lui tendait de l’eau et des biscuits elfiques.
« Tiens, tu as besoins de quelque chose ? » « De toi, Nil, je n’ai besoin que de toi. Et de repos. » Il lui adressa un franc sourire qui voulait lui signifier que tout irait bien. Cet état de fatigue, il le connaissait bien. Tout les Bakany en entrainement à la transe l’avaient un jour ressenti, lorsqu’ils avaient plongé pour la première fois. Mais jamais un Ashka confirmé n’avait été à ce point exténué, du moins, pas dans ses souvenirs. C’était un fait nouveau. Il reporta son attention à Calith : « Nous avons le choix, Calith. Soit nous faisons confiance à Sayan Köttor, qui nous avait dit que seul le bien être de son Oracle l’intéressait et que nous pouvions garder la statuette. Soit nous nous rendons là haut. De toute manière, si mon double n’a pas été éliminé, et si la menace court toujours, je leur ai promis de venir les aider. Au moins à éliminer ce double. Je vais me reposer quelques temps avant de reprendre contact avec eux, afin de savoir où en est cette invasion. » Il lança un regard bref à Valériane et à Nil, avant de toiser l’Intendant du clan du Faucon à nouveau : « Le problème est que je n’ai qu’une parole. Je serais obligé de me rendre là bas si la transe n’a pas tout réglé... » Elen, EdL
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Calith reporta son attention sur l’Intendant du Loup, vu que la Faucon semblait désireuse de regagner son Nid. Sa voix se fit soudainement plus cinglante.
”Faire des promesses à nos ennemis ... Reviens sur terre, Elen. Si Sayan dit avoir une dette envers nous, son peuple ne vaut rien. Regarde-les, venir nous défier jusqu’au Sanctuaire ... Et tu veux les aider ?” Il fit un geste ample pour appuyer ses propos alors qu’un soupir agacé s’échappait de ses lèvres. ”Idiot naïf et idéaliste.” Conclut-il. Le Faucon fit rassembla rapidement ses affaires, ses gestes encore tremblant tant sous le coup de la fatigue que d’une colère sourde. Il n’arrivait pas à la faire taire et se retenait à grande peine de se retourner pour lui faire comprendre une bonne fois pour toute ce qui lui en coûterait d’agir ainsi. ”Le temps que nous arrivions dans les étendues enneigées, il sera trop tard. Ce n’est pas la peine d’y penser. Je vais en ville, le besoin de s’équiper va se faire ressentir.” Sur ses mots, l’elfe fit basculer sa besace sur son épaule droite et emprunta d’un pas lent la sortie du Sanctuaire. Les Faucons aux alentours se dispersaient au gré du vent, sans qu’on ait à leur intimer. Bientôt, ne restait plus que les Ashkas les plus éprouvés qui avait encore besoin de repos. Calith n’échappa pas à la règle, se frayant un chemin dans les sous-bois et disparaissant à l’horizon, adressant un simple ”à plus tard” à ses habituels compagnons de route. |
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