Cristal Saignant | |
Topic visité 689 fois Dernière réponse le 11/06/2010 à 00:35 |
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HRP :
Cette chronique raconte des événements qui se sont déroulés il y a peu de temps (en février 2010), et dont le sujet principal est l’excavation à proximité et au sud-est de la mer d’Emeraude. Cette excavation est connue pour abriter une source de cristal de mana (en tout cas, au moment de l’histoire), ce qui explique en partie le titre. Une bonne partie du récit repose sur du RP échangé par BaL. Je remercie donc les joueurs qui ont participé à ces échanges dont je me suis largement inspiré. CHAPITRES : 1. PREPARATIFS AU VOYAGE 2. L’IMPREVU A LA PORTE OUEST 3. LA MOBILISATION 4. DETOUR PAR LE NORD 5. L’OFFENSIVE IMPERIALE 6. LES ETATS DU CRISTAL (à venir) |
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1. PREPARATIFS AU VOYAGE
------------------------------------------------------ Personnages impliqués ou cités dans ce chapitre : - côté Empire : Erkeos ; Tizi ; Rico ; Droméus Analiss - côté Forestiers : Néant. ------------------------------------------------------ Le fer se croise et retentit dans une petite place urbaine. Un bien jeune Olympien s’emploie à manier une épée. Sa garde semble encore maladroite. Mais sa fougue lui confère une verticalité dynamique et un engagement accrocheur. A la suite d’une petite série d’attaques, parades et ripostes, il se fige dans une position offensive, pointant sa lame vers le bas. Car c’est une Lutine qui lui fait face, et qui parvient à tirer un avantage inattendu de sa petite taille. Bondissante, elle sait jaillir au moment opportun avec sa rapière, pour venir taquiner régulièrement les genoux de son adversaire et le déstabiliser. Les ombres des deux antagonistes se détachent distinctement sur les rues pavées. Elles dansent dans un balai improvisé et captivant, sous le regard intense des Titans, ces deux soleils qui offrent un éclat divin aux murs de la Grande Cité Blanche. Un regard olympien suit également cet entraînement aux armes, depuis un petit moment, parmi d’autres spectateurs amusés. Alors que les deux adversaires s’accordent une pause, Erkeos se frotte le menton, penche la tête comme s’il cherchait un autre angle de vue pour mieux les jauger. Il se décide finalement à les aborder. Erkeos : - Bonjour ! Pardonnez mon intervention pendant votre entraînement. Je ne vous importunerai pas longtemps ; je vais aller droit au but. Je suis Erkeos. Je recherche quelques compagnons de route pour partir extraire des ressources minières. Si votre capacité à randonner est l’égale de votre entrain au combat, alors je serais honoré de votre compagnie ! Il attend plutôt une réponse de l’autre Olympien vers qui il s’était prioritairement tourné. Car la lutine, bien qu’énergique, ne lui semble pas assez haute sur ses jambes pour voyager rapidement. L’avenir lui prouvera pourtant qu’il se trompe et que cette petite femme est un bon élément. C’est d’ailleurs elle qui vient pour lui répondre. Tizi : - Bonjour Sire Erkeos ! Enchantée, je suis Tizi. Je ne suis pas sûre d’avoir bien entendu d’« en bas », ce que vous disiez. Il me semblerait vous avoir entendu parler de récolte. Il est vrai que la saison des fruits est propice à ce genre de loisir. Mais voyez-vous, sire Rico, après son long voyage, manque d’entraînement et je ne pense pas qu’aller récolter soit des plus judicieux. Elle lève les yeux au ciel, puis se tourne vers Rico. Tizi : - Les Titans sont plutôt radieux aujourd’hui. Peut être pourrions-nous reprendre notre exercice à l’extérieur des remparts ? Elle se courbe pour s’étirer, donnant l’impression d’avoir diminué de moitié, puis s’adresse de nouveau à l’inquisiteur : Tizi : - Sire Erkeos, je vous souhaite une bonne journée. De l’aplomb, de la sagesse et de l’innocence s’expriment tout à la fois de ce petit bout de femme. Erkeos affiche un large sourire. Erkeos : - Chère Lutine, je parlais effectivement de récolte... Mais non pas de nourriture. J’imaginais plutôt quelque chose d’un peu plus minéral. Des petites choses qui ressembleraient à du précieux cristal ! Mais bon, je crois comprendre que vous n’êtes pas intéressés pour m’accompagner. Je vous souhaite donc à mon tour une bonne journée. Tizi : - Ho! Pour ma part, ce n’est pas que je ne sois pas intéressée, mais... Elle prend un ton un peu embarrassé. Tizi : - Je n’ai hélas pas les compétences nécessaires pour extraire ces ressources et sans vouloir trop m’avancer, je ne pense pas que sire Rico ait assez de maîtrise également ! Je vous souhaite donc bonne chance dans votre récolte, et faites attention à vous, j’ai cru comprendre que des Forestiers profitaient de nos renforts partis aider les Géants contre l’armée de zombies, pour attaquer les soldats isolés ! Erkeos : - C’était surtout et justement pour ne pas que je voyage seul que j’avais posé la question. Vous auriez pu m’accompagner sans avoir à participer à l’extraction du cristal. Car je ne peux évidemment pas attendre de vous ce que vous ne pouvez pas fournir. Ensuite vous auriez pu m’aider à porter le cristal. Et je vous aurais laissé, en remerciement, une part de la récolte, afin que vous puissiez y trouver votre compte. Mais je n’insiste pas. Que les Dieux guident vos pas ! Tizi : - Ah, si ce n’est que ça ! C’est dans la mesure du possible. Sire Rico m’avait demandé de l’aider à l’entraîner mais cela ne nous empêche pas de vous accompagner, ni de vous aider à transporter des ressources. N’ayant pas les capacités pour récolter, Sire Rico et moi pourrions nous entraîner en vous attendant... En espérant ne pas faire des cibles faciles pour les Forestiers ! Enfin si Sire Rico est d’accord ! Elle lance un regard interrogateur vers son ami. Rico : - Alors fort bien, Partons ! Mais quelle est notre destination ? Erkeos : - Il s’agit d’une mine qui se situe proche de la mer d’Emeraude, au sud-est de celle-ci ! Il extrait une carte depuis une pochette, la déplie soigneusement, puis pointe un endroit se situant vers les coordonnées -40/25. Les regards convergent vers cette position, puis finissent par se relever. Erkeos : - Je vous propose de nous préparer sans trop tarder et de nous réunir demain matin, aux premières lueurs, à la porte Ouest de la cité. Tous acquiescent et se saluent avant de se séparer. En s’éloignant, Erkeos ne semble pas totalement rassuré. Un groupe de trois personnes pourrait s’avérer insuffisant en cas de mauvaise rencontre. Surtout qu’aucun d’entre eux n’est réellement expérimenté pour le combat. C’est dans cet état d’esprit que l’Olympien déambulait dans la capitale. Au détour d’une rue, il aperçoit une femme qu’il connaît et qui est réputée pour être l’une des meilleures randonneuses. Erkeos : - Bonjour Dame Droméus ! Droméus Analiss : - Bonjour Sire Erkeos ! Erkeos : - Nous avons déjà eu l’occasion de voyager ensemble si je ne m’abuse. Aujourd’hui je recherche justement des compagnons de route, car même sur notre territoire, les routes ne sont pas toujours sûres ! Les lèvres d’Erkeos dessinent un vague sourire résigné. Admettre l’insécurité au sein de l’Empire n’est ni réjouissant, ni convenant. Il ravale son amertume et s’applique à lui décrire l’objectif de l’expédition. La femme montre alors son intérêt. Droméus Analiss : - Nous avons en effet déjà voyagé ensemble et ce serait avec joie que je renouvellerais cette expérience. Je ne suis pas une grande combattante, je suis plus une voyageuse qui parcours le monde. Je ne garantis pas votre protection. Elle dévisage l’homme avec un léger sourire. Droméus Analiss : -Mais au vu de votre carrure, je dirais que cela risque d’être plus le contraire. Sinon pour le minerais, depuis la perte de ma pioche dans la confusion de la dernière bataille contre les Forestiers, je n’ai plus tenté d’extraire des ressources. Mais je crains malheureusement que mes capacités ne soient pas celles d’un Géant ou d’un Nain et ne me permettent pas naturellement d’exploiter les filons. Mais cela sera avec joie que je vous accompagnerais… Quand partons nous ? Erkeos : - Dès demain matin, à l’aube ! J’ai encore quelques courses à faire aujourd’hui. Nous serions ainsi quatre à voyager ensemble. La femme fait un mouvement d’épaule pour montrer son sac. Droméus Analiss : - Je serai prête, j’ai déjà fini mes affaires, je m’apprêtais justement à partir. A demain matin alors ! L’Olympienne repart ensuite dans le labyrinthe des rues de Lardanium, en décochant un joli sourire. |
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Merci pour cette chronique, a quand la suite ![]() |
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2. L’IMPREVU A LA PORTE OUEST
------------------------------------------------------ Résumé du chapitre précédent : La Lutine Tizi et les trois Olympiens Analyss, Rico et Erkeos projettent de partir ensemble pour l’excavation (-40/25). Ils ont convenu de se retrouver le lendemain à l’aube, à la porte Ouest de Lardanium. ------------------------------------------------------ Personnages impliqués ou cités dans ce chapitre : - côté Empire : Erkeos ; Tizi ; Rico ; Droméus Analiss - côté Forestiers : Néant. ------------------------------------------------------ Le lendemain matin, des bottes martèlent rapidement les pavés lardaniens. Erkeos presse le pas. Les premiers rayons des Titans traversent déjà le ciel. Il arrive enfin à vue de la porte Ouest. Comme il s’en doutait, ses compagnons sont déjà là, sur le seuil de l’immense porte. Il s’approche d’eux, les salue chaleureusement un par un, puis s’excuse pour son léger retard. Il s’applique ensuite, avec diligence, à présenter Analiss, Tizi et Rico, pour qu’une complicité s’établisse dès le départ entre eux tous. Cependant, une crainte marquait visiblement le visage le la Lutine. Tizi : - J’ai appris que les Hommes Sauvages avaient repris leur cité, et que plusieurs d’entre eux étaient maintenant, avec des Elfes, proches de la mer d’Emeraude. Ne pensez-vous pas qu’on risque d’en croiser quelques uns? je ne vous serai guère utile en combat, à moins qu’il n’y ait déjà des troupes de l’Empire là-bas ! L’incompréhension se propage dans l’esprit d’Erkeos. Il secoue alors la tête, se persuadant que la Lutine fait erreur. Erkeos :- Non, vous devez confondre ! Les Hommes Sauvages ont certes réinvesti leur nouvelle cité Fernliae. Mais celle-ci est bien loin de la mer d’Emeraude, encore plus au sud que les ruines d’Héliké. Vous devez confondre Fernliae avec l’ancienne cité Sauvage Luminae. Tizi : - Non, Non ! Je n’ai point confondu ! Fernliae est quand même assez proche, peut être moins que Lardanium mais suffisamment pour que des Hommes Sauvages aillent à la mer d’Emeraude, peut-être pour communiquer avec le Dieu Poséidon, qui les a aidés à récupérer leur ville. De plus, il se peut que certains Hommes Sauvages, du genre sentimental, organisent des pèlerinages vers leur ancienne cité Luminae ! Je ne dis pas cela dans le but de vous inquiéter, mais je préfère prévenir tout le monde. Si Sire Rico est toujours partant, je vous accompagnerais. Avant même que l’un des quatre compagnons ne réagisse, une bruyante agitation provient d’un baraquement à côté. C’est le poste des gardes de la porte Ouest. Un garde, à l’entrée du poste : - Quoi ? Vous êtes sûr ? Un messager : Sûr et certain ! Intrigué, Erkeos se dirige vers eux. Erkeos : - Bonjour, excusez mon indiscrétion, mais que se passe t-il ? Le garde : - L’excavation près de la mer d’Emeraude est attaquée par les Forestiers ! Sans attendre, le messager reprend sa course vers le centre de la ville pour propager la mauvaise nouvelle. Erkeos remercie le factionnaire et revient vers ses compagnons qui avaient tout entendu. Tizi : - Je crois que ma crainte est avérée ! Erkeos : - Nous voilà donc avertis de la situation. J’ai désormais quelques doutes sur le bon déroulement de notre voyage... Pour ma part, en toute franchise, j’hésite donc à partir. D’un autre côté, ça fait déjà un moment que je projetais ce voyage vers cette mine. Ça me frustrerait de ne pas tenter le coup, même si elle est assaillie. Et puis je pense que l’Empire ne va pas tarder à se mobiliser contre cet assaut ennemi. En tout cas, je ne vous en voudrais pas si l’un d’entre vous se désistait finalement. Alors… ? Qu’en pensez-vous ? Tizi : - Si vous avez la force de récolter ces minerais, vous devriez donc être de taille à affronter tout ce beau monde. Et puis je suis certaine que des guerriers vont partir pour repousser les Forestiers. Alors pourquoi ne pas participer à la contre offensive ? De plus, j’ai été informée que de nombreux guerriers étaient de retour de leur combat contre les zombies. Cependant Erkeos ne peut effacer une grimace qui témoigne de sa gêne et de son esprit soucieux. Erkeos : - Bien… Mais… Malgré mes capacités à pouvoir récolter, je peux vous avouer que je n’ai pas les compétences d’un combattant. Voilà pourquoi j’hésite. La Lutine reste pensive un petit moment. Tizi : - Je crois que je vais attendre de voir comment ça s’organise. Je rejoindrai peut être un groupe que je connais. J’avais fait route avec ceux qui avaient pris Fernliae, et même participé à la prise de cette ville. Malgré tout, je ne suis pas sûre de faire long feu face à un ennemi aguerri. Elle regarde l’Olympien puis emprunte un ton plus rassurant en affichant un large sourire. Tizi : - Mais rassurez-vous Sire Erkeos, il n’y a pas besoin d’être doué aux armes pour parvenir à tuer un ennemi. Avec un minimum de muscles et d’esprit, cela s’avère suffisant si nous avons un groupe soudé… et si nous sommes assez nombreux ! Erkeos : - Certes l’union fait la force. Mais je dois vous dire aussi qu’en plus de ne pas avoir les capacités d’un guerrier, je n’en ai pas l’âme non plus ! L’Olympien s’imagine l’espace d’un instant au milieu d’un champ de bataille. Son visage s’assombrit. Erkeos : - Achever quelqu’un, même s’il est mon ennemi... je ne crois pas en être capable... Disons que c’est une barbarie que je souhaiterais éviter à tout prix. Il faudrait vraiment que la haine m’aveugle et corrompt mon esprit pour qu’un jour j’en sois réduit à cela... Et j’espère bien ne jamais me laisser submerger par la haine. Il pose son sac et tout son équipement à terre. Il se tait puis s’extirpe de ses pensées noires. Erkeos : - Je crois que je vais moi aussi attendre un peu. Je connais moi aussi un groupe. Des amis un peu trop barbares à mon goût d’ailleurs. Ils seront de retour à Lardanium dans quelques jours et seront probablement d’accord pour aller libérer l’excavation. Donc... il est « urgent d’attendre » comme disait ma grand-mère ! Il sourit à l’annonce de sa citation familière, puis jette un regard vers une rue qui s’enfonce dans la cité impériale. Erkeos : - Ecoutez, en attendant, je vous propose de continuer la discussion dans la chaleur d’une auberge. Pourquoi pas l’auberge du Ponant ? Elle est toute proche. Silencieuse jusqu’à présent, Analiss montre vite des signes d’impatience. Droméus Analiss : - Je vais être courte. Si vous abandonnez votre idée de voyage, je vais devoir vous laisser. Je suis désolée mais je ne supporte pas l’idée de rester sur place. Je repars explorer le monde ! L’Olympienne sourit, prend son sac et l’attache à elle. Après quelques termes de politesse échangés, elle prend congé et s’engage dans la luminosité des plaines matinales. Erkeos : - Cette femme est incroyable. Je crois qu’Olympia ne suffira pas à étancher ses soifs d’odyssées ! Quelques instants plus tard, les trois acolytes restants, Tizi, Rico et Erkeos sont assis dans l’auberge du Ponant. Sur une petite table ronde, une serveuse aux traits tirés, probablement en manque de sommeil, et probablement maudissant ses premiers clients trop matinaux, dépose les boissons commandées. Tizi, assise sur une chaise haute, peut regarder Erkeos droit dans les yeux, sans avoir à lever la tête, ce qui est très apprécié par la Lutine. Tizi : - Voyez-vous Sire Erkeos, pour reprendre notre discussion de tout à l’heure, j’ai autrefois été animée par ces nobles sentiments pacifiques, mais être Lutin n’est jamais facile. Elle semble se forcer à se remémorer des souvenirs désagréables. Tizi : - Rejeté par bon nombre d’individus, battu à de nombreuses reprises, le sentiment d’injustice ne vous quitte plus. Alors pour un peu que vous tombiez sur des personnes qui vous respectent et ne vous traitent pas comme un déchet, vous finissez pas vous attacher à eux, au point de bien vouloir les suivre, espérant ainsi échapper à un destin jusqu’ici peu favorable. Aujourd’hui, grâce à l’évolution des mentalités sur l’intégration des Lutins dans les grandes villes, et mise à part encore certains individus, je n’ai pas eu trop de problèmes à être acceptée. Vous finissez donc par vous attacher à cette cité qui vous a accueillie, mais aussi à ses habitants. Et au final pour le bien être de tout cela, vous finissez par faire partie d’un groupe, non pas dans l’optique de tuer par plaisir, mais dans celui de protéger, protéger la cité et ses citoyens Les yeux pétillants de la Lutine retombent sur son verre qu’elle agrippe. Elle boit quelques gorgées. Tizi : - Un Olympien que j’apprécie beaucoup m’a dit un jour que dans un combat il n’y a pas de sentiments ! L’ennemi, peu importe son âge, vous tuera à la moindre occasion... C’est lui ou vous ! J’ai vu, de mes yeux, l’ennemi tuer une Olympienne qui ne devait pas être âgée de plus d’une quinzaine d’années... Et ce n’est pas un cas isolé. Croyez-moi le bras de l’ennemi n’a pas faibli au moment de frapper. Certes, le jour ou cela m’arrivera, je ne peux garantir que je serai en paix avec ma conscience, comme les autres guerriers de l’Empire que j’ai croisés. Mais au final, elle me travaillerait certainement plus si je ne leur portais pas assistance. C’est pour cette raison que j’attends des nouvelles du groupe que je connais et du conflit qui se passe là-bas, contre les zombies. S’ils jugent que je leur serais utile, je les suivrais. Elle n’affiche plus son sourire habituel. Elle voudrait réconforter l’Olympien mais certains souvenirs douloureux lui laissent un goût amer... Elle tente de noyer l’amertume en avalant encore quelques gorgées, laissant un moment de silence. Tizi : - Les faibles ne sont jamais gagnants, croyez-moi ! Il est parfois nécessaire de prendre les armes ! Erkeos : - Je comprends Tizi, je comprends… Il ajuste son assise pour rendre sa position plus confortable. Il regarde tendrement la Lutine. Erkeos : - Si jamais des ennemis achèvent sans retenue l’une de vos connaissances, pourquoi vous retiendrez-vous alors ? Puis quand à votre tour, vous aurez achevé l’ami d’un ennemi. Pourquoi se retiendra t-il ? C’est la spirale de la Mort… Je ne dis pas que je ne lèverai jamais mon arme sur l’ennemi. Je défendrais nos cités et nos villages s’il le faut. Mais je ne sais pas vraiment comment je réagirais dans l’action. Je répugnerais à devoir asséner un coup mortel. Ce n’est qu’après plusieurs autres débats et plusieurs autres verres qu’ils décident de se quitter. Ils se communiquent leur adresse respective et se promettent de se tenir informés sur l’évolution de la situation et de leurs décisions. |
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3. LA MOBILISATION
------------------------------------------------------ Résumé des chapitres précédents : La Lutine Tizi et les trois Olympiens Analyss, Rico et Erkeos avaient projeté de partir ensemble pour l’excavation. Mais au moment de partir, ils ont appris que les Forestiers venaient d’attaquer et s’emparer de cette mine de cristal. Tizi et Erkeos ont donc finalement décidé de rester à Lardanium pour observer la tournure des événements, mais surtout pour attendre leurs amis respectifs. Ainsi, ils pourraient éventuellement partir vers l’excavation dans un groupe plus fourni et plus rassurant. La décision convint à Rico. En revanche Analiss, qui n’aime pas l’inaction, a préféré partir sans délai vers d’autres horizons. ------------------------------------------------------ Personnages impliqués ou cités dans ce chapitre : - côté Empire : Erkeos ; Tizi ; Rico ; Tom ; BriseFer ; Calvaire ; Tristemer ; Barouf ; Sans-Os ; Berzerker ; Ghormy - côté Forestiers : Néant. ------------------------------------------------------ Les grandes artères de la capitale olympienne sont en effervescence. Les glaives, les lances et les boucliers étincelants se succèdent sur deux lignes de file. Les curieux observent les mouvements de troupe depuis le bord des allées et depuis les fenêtres. Ils encouragent leurs soldats et prient pour leur survie et leur retour victorieux. Ainsi, comme prévu, l’Empire mobilise ses forces. Le Stratège impérial Tom, bien que sur les terres lointaines de l’Est, a été informé des événements. Il a esquissé un plan d’attaque et se dirige déjà, avec une armée, vers l’excavation. Il quitte les terres géantes où la menace zombie n’est pas encore éradiquée, mais est suffisamment muselée. Deux armées impériales se préparent ainsi au combat. Tandis que celle du Stratège progresse au plus vite vers l’Ouest, l’autre, avec notamment les soldats quittant Lardanium, converge pour se regrouper au pied du Massif Ordenien*. Quelques jours ont passé. Erkeos est toujours dans la Grande Cité Blanche. Il y accueille ses compagnons guerriers qui arrivent enfin. Il constate avec soulagement que la fatigue de leur voyage n’a aucunement altéré leur élan d’aventuriers. Aussitôt rentrés, aussitôt avertis, aussitôt repartis pour rejoindre l’armée qui se mobilise ! La Lutine Tizi, qui attendait elle aussi ses amis, a finalement appris que ces derniers marchaient au sein de l’armée du Stratège impérial, qui ne passera pas par Lardanium. Elle s’est donc jointe au petit groupe d’Erkeos. En revanche, le bien jeune Rico y renonce avec amertume, préférant suivre des conseils bien avisés. Une petite compagnie se retrouve ainsi à fouler l’herbe verte des plaines occidentales. Tizi et Erkeos ferment la marche et emboîtent le pas aux six guerriers aventureux. Ces six là, presque inséparables, contrastent singulièrement avec le caractère bienveillant d’Erkeos, si bien qu’on en vient à se demander comment ils parviennent à se supporter depuis si longtemps. En vérité, la raison est évidente, mais Erkeos répugne à l’admettre : en contrepartie de leurs rudes manières, leur présence le réconforte. Car il en tire le bénéfice de la sécurité, surtout sur des routes reculées. Plus d’une fois, ils l’ont déjà secouru dans des épisodes dangereux. De leur côté, les six aventuriers se satisfont de la présence d’un bureaucrate, car celui-ci les maintient informés de l’actualité de l’Empire. Autrefois artiste de profession, Erkeos est aujourd’hui reconverti dans la politique et la diplomatie lardanienne. Les six compagnons d’Erkeos sont cinq Olympiens et un Nain. Il y a BriseFer, un Olympien aux cheveux bruns, mi-longs. Un chapeau en feutrine noire avec une plume orange cache le haut de son crâne dégarni. Une barbe souvent mal taillée et des boucles d'oreilles en or complètent les traits de son visage. Il est taciturne et il ne comprend pas les choses au delà du premier degré. Calvaire est un Olympien de petite taille. Le visage marqué par une bouche tordue en un rictus dédaigneux et un nez aquilin, le personnage est lui aussi avare en parole et reste cinglant dans la plupart de ses propos. Pour lui, les Dieux sont une fatalité qu'il faut supporter en se taisant. Il abhorre et méprise les geignards et les pleurnicheuses. Il est également foncièrement raciste et considère les autres races comme des anomalies. Sa tolérance se limite à supporter les autres races de l’alliance impériale. Tristemer est encore plus silencieux. Olympien introverti, distant et impénétrable, il est souvent enfoui dans ses pensées. Son esprit semble alors aussi éparpillé qu’un océan. Ne laissant que peu transparaître ses émotions, il dégage plutôt une impression mélancolique, qu’il évacue cependant aussitôt qu’il faut sortir les armes pour épauler ses amis. Barouf est probablement, avec Tristemer, le moins rude des six. D’un tempérament calme mais incisif, cet Olympien sait coordonner le groupe quand celui-ci a besoin de prendre une décision et de s’y tenir. Sans-Os, quant à lui, aime entretenir une image mystérieuse et cynique. S’inspirant d’une figure des Enfers, décharnée et sans os, ce grand Olympien, au corps parsemé de cicatrices, se couvre en permanence le visage d’une cagoule de tourmenteur. Enfin, Berzerker est le Nain du groupe. Il est à l’image qu’on se fait généralement des Nains. Il est bourru, assez téméraire, et voit en la bière son allié le plus réconfortant. C’est donc cette bande étrangement disparate de huit individus qui, au bout de plusieurs jours de marche, aperçoit enfin la large silhouette du Massif Ordenien qui se dévoilent au loin. Ce repère immanquable est le point de rendez-vous. A mesure que le groupe s’avance vers le relief, un large camp se révèle aux yeux des marcheurs. Le camp a été établi au sud-est des Monts. De nombreux combattants ont répondu à l’appel. Beaucoup d’Olympiens et beaucoup de Nains aussi. Sa Majesté Ghormy, Roi des Nains est d’ailleurs présent. Les Géants sont peu représentés ; ils sont déjà fortement occupés par les Zombies qui, à en croire les rumeurs, seraient liés à l’énigmatique maladie qui ronge leur Oracle. Même sans l’appui des Géants, la force impériale est impressionnante. Bien qu’elle augure d’une confrontation sanglante, elle suscite un sentiment de puissance et d’optimisme. Ce sentiment réconforte un peu l’esprit soucieux d’Erkeos. La bataille à venir sera sa première. Depuis le départ de Lardanium, l’appréhension du combat a investi ses entrailles. Mais pour le moment, à l’abri dans le camp, il domine son angoisse. Le jour suivant, malgré la sécurité relative du camp, l’immobilité pèse sur les épaules de l’Olympien. Ce calme avant la tempête l’oppresse. Il va voir ses compagnons assis autour d’un feu. Erkeos : - J’ai besoin de bouger. BriseFer : - Tu veux un peu de musique pour danser ? Erkeos : - Ce n’est pas vraiment ce que j’avais à l’esprit. Tristemer : - De toute façon, nous n’avons pas d’instrument de musique. BriseFer : - Oh, je suis sûr qu’avec quelques longs poils de la barbe crasseuse de Berzeker, on pourrait concevoir une belle petite lyre ! Le Nain lève un sourcil avant de ronchonner dans sa barbe. Berzerker : - Le premier qui essaie de toucher à ma barbe sentira ma hache lui pourfendre une deuxième raie aux fesses ! Calvaire :- C’est bien dommage, Sans-Os ferait une parfaite muse d’hymne funestes… Sans-Os : - Je ne crois pas que Zeus approuverait que je joue une des inspiratrices divines, héhéhé ! Erkeos : - Bref, ce que je voulais vous dire, c’est que je vais aller me dégourdir les jambes. De toute façon nous sommes planter ici pour encore plusieurs jours. La force du Stratège impérial, qui doit prendre position plus au sud, est encore lointaine. Donc ne m’attendez pas pour dîner… En fait, ne vous attendez pas à me voir pendant deux jour ou trois, je compte partir en exploration au nord des monts. Je ne sais même pas si nous avons des éclaireurs dans cette zone. Ça nous permettra de nous assurer que notre flanc nord est sûr. Et puis si la charge est lancée pendant mon absence, j’en serai averti et je vous rejoindrai alors de l’autre côté des monts, à l’ouest. Barouf : - Ça ne me plait pas du tout que tu t’éloignes tout seul. Erkeos : - Je ne serai pas seul ! Je serai avec Tizi. Calvaire : - Traîner avec cette chose… Une Lutine *Il crache* ! choisis-toi un fourreau à ta dimension plutôt, histoire de te dégourdir. Erkeos : - Je ne répondrai même pas à cette moquerie insignifiante. BriseFer : - Mais ma parole, Calvaire est jaloux ! L’Olympien concerné se fait caustique et braque un regard provocateur sur le Maître de guerre : Calvaire : - Jaloux ? Plutôt m’en couper une que de me taper ça. Si quelqu’un est jaloux ici, ce doit être Berzerker… Ça le changerait de ses mochetés à barbes ! Le Nain bondit sur jambes et s’empare de son arme. Berzerker : - Toi, tu vas goûter à ma hache ! Sans ciller pour autant, Calvaire dévisage longuement le farouche guerrier qui venait de se lever, lui faisant marquer un temps d’arrêt. Le reste de la troupe, avide d’action, invective alors les deux protagonistes en criant et riant, les poussant à régler ça de façon virile et martiale. Mais comme un jeu maintes fois répété, Barouf se lève, abaisse les paumes de ses mains vers le sol et prononce quelques paroles apaisantes. Les deux compagnons se toisent puis crachent au sol. Ils se rasseyent et reprennent rapidement la conversation comme si l'incident n'avait eu lieu. Tristemer jette quelques branches dans le feu en secouant lentement la tête. Tristemer : - Le pire dans les batailles, c'est l'attente. Erkeos : - C’est exactement ça ! Et c’est pourquoi j'y vais. Après de brèves salutations, l’Olympien plaque son sac sur son dos et part avec la Lutine. ------------------------------------------------------ * [HRP] Massif Ordenien : proches des ruines d’Ordenum, les monts situés vers –15/35 n’ont apparemment pas de nom. Je leur ai donc personnellement attribués ce nom de «Massif Ordenien». |
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4. DETOUR PAR LE NORD
------------------------------------------------------ Résumé des chapitres précédents : L’Olympien Erkeos et quelques compagnons dont la Lutine Tizi projetaient de se rendre à la mine de cristal. Mais les Forestiers s’emparèrent de cette excavation au moment du départ. Après les hésitations et l’ajournement du voyage, la Lutine et l’Olympien partirent finalement avec un groupe d’anciens amis d’Erkeos. Ils étaient ainsi accompagnés de cinq autres Olympiens, BriseFer, Calvaire, Tristemer, Barouf, Sans-Os et d’un Nain Berzerker. Ensemble, ils rejoignirent l’armée impériale qui s’était mobilisée pour libérer l’excavation et qui campait au sud-est du Massif Ordenien*. L’attente dans le camp avant la bataille oppressait Erkeos. Il décida donc de partir en compagnie de Tizi pour patrouiller au nord des montagnes. ------------------------------------------------------ Personnages impliqués ou cités dans ce chapitre : - côté Empire : Erkeos ; Tizi ; Ackron ; Farfine ; Demis ; Glyff ; Berzerker ; Barouf - côté Forestiers : Néant. ------------------------------------------------------ Quelque part sur Olympia, un vent frais et irrégulier fait osciller les hautes herbes. Parmi elles, un Olympien semble vagabonder, à une allure modérée. Il parle… seul ! Il ne semble pourtant pas en pleine prière, ni occupé à réciter un poème comme le feraient l’aède ou le rhapsode. Non, il parle dans le vide. Probablement un illuminé errant et mendiant son pain de ville en ville. Pourtant ses vêtements propres et récents ne s’y prêtent pas. Le voilà qui sort de l’étendue des hautes herbes… qui dissimulaient la Lutine qui l’accompagne. L’homme possède donc bien toutes ses facultés mentales ; il ne parle pas seul. Erkeos : - Tu sais Tizi, Les Dieux sont joueurs et j’ai parfois l’impression que leurs volontés sont bien difficiles à satisfaire par les simples pions que nous sommes… Les deux randonneurs laisse désormais libre court au tutoiement. Tizi : - Crois-tu que… La petite femme semble préoccupée. Erkeos : - Oui ? Tizi : - Crois-tu que les Lutins sont des malédictions des Dieux ? Erkeos : - Je ne sais pas… Je crois que les Dieux ont ce pouvoir de transformer quiconque en Lutin… Mais la question est plutôt : les Lutins sont-ils tous les fruits d'une malédiction divine ? L’Olympien plonge ses yeux dans ceux de Tizi. Erkeos : - Et puis… Qu'aurais-tu fait, toi, qui mériterait l'ire des Dieux ? Tizi : - … Le silence finit par glacer l’échine du curieux, puis son corps se met à transpirer d’embarras. Erkeos : - Je suis désolé. Excuse mon indiscrétion… Ne te sens surtout pas obligée de répondre ! Tizi : - Oh, il n’y a rien à cacher. La vérité, c’est que je ne sais pas, je ne m'en souviens plus... Mes souvenirs m’ont abandonné, mais je n’ose pas croire que j’ai fâché un Dieu. Je préfère penser que j’ai une famille lutine… quelque part… Ils continuent leur route, en discutant et ignorant les tourments de la guerre. Cette réalité les rattrapera bien assez tôt. D’ailleurs ils ne tardent pas à repérer deux individus qui les tirent de leur bavardage. Ils s’avancent prudemment vers eux. Mais la crainte ne sera que de courte durée. C’est peut-être même la providence qui les aura conduit sur la route rassurante de deux Seigneurs de l’Alliance impériale. Tizi : - Regarde… On dirait… Erkeos : - Oui, c’est le Seigneur Ackron de Lardanium et le Seigneur Nain Farfine ! Je me demande ce qu’ils font là… Peut-être sont-ils en train d’étudier ensemble le projet de la future cité naine ? Tizi : - En tout cas, tous les Nains que nous avons vus récemment avaient plutôt la tête tournée vers l’excavation et les Forestiers. Erkeos : - C’est exact… D’ailleurs je me demande si… Une pensée parcourt son esprit et s’achève dans l’esquisse d’un sourire. Erkeos : - Allons à leur rencontre ! Adoptant une démarche ostensible et généreuse pour annoncer leur approche, ils se présentent face à eux. Erkeos : - Mes hommages, Messeigneurs. Je suis Erkeos, et voici Tizi. Nous venons de la Grande Lardanium… La nouvelle vous est sans nul doute parvenue ; les Forestiers ont pris d’assaut l’excavation qui se situe à une trentaine de lieues au sud-ouest d’ici. Une grande armée impériale s’est regroupée et campe au sud-est du Massif Ordenien*. Notre contre-offensive est donc imminente. Nous attendons juste qu’une seconde force impériale ne s’approche et ne prenne position un peu plus au sud, pour prendre l’ennemi à revers. Le Stratège impérial conduit cette seconde force. Ackron : - Je vois avec satisfaction que l’Empire est réactif. Je vous remercie pour ces précisions, Ambassadeur Erkeos. Erkeos : - Je… Enfin, si je puis me permettre une considération… Vos présences au sein de notre armée seraient un formidable atout. Le moral des troupes en serait décuplé ! Le Seigneur de Lardanium déploie un large sourire. Ackron : - Je vais m’enquérir de la situation. Avec une noble courtoisie, Erkeos le remercie et salue les deux Seigneurs avant de prendre congé. La Lutine et l’Olympien reprennent alors immédiatement la route. Beaucoup plus tard, les deux soleils fatigués leur donnent le cap à suivre. Leur teinte rougeoyante s’enfoncent vers l’horizon. Encore quelques lieues de marche et il sera temps de trouver un endroit pour passer la nuit. Le crépuscule finit par chasser les Titans. Les deux randonneurs commencent à s’installer entre rochers et buissons pour s’abriter du vent. Le sujet de leur dialogue concerne maintenant leur sécurité, car l’ennemi n’est pas si loin. Erkeos : - Ce dilemme est éternel… Allumer un feu nous offrirait le bon repos confortable dont nous aurions besoin. Mais nous serions visibles à des lieues à la ronde… Quel est ton avis ? Tizi : - Je ne sais pas trop. L’Olympien jette un regard en hauteur vers le sud. Il scrute le Massif Ordenien* qui les surplombe. Dans le firmament crépusculaire, la traversée d’un oiseau capte son attention. Il reconnaît l’une de ses deux colombes, dont la mission est de le suivre jusqu’à ce qu’il ne leur affecte une destination pour délivrer un message. Il n’aperçoit pas le deuxième volatile, mais il ne doit pas être loin. Une troisième colombe le sert, mais il l’a confiée à ses amis, restés au camp, pour pouvoir être contacté en urgence si besoin. Elle saurait retrouver son maître rapidement. D’ailleurs les deux premières colombes lui faciliteraient l’approche finale. Car toutes ces colombes ne travaillent pas indépendamment les unes des autres. Elles ont appris à fonctionner en réseau et savent s’entraider dans leur quête d’itinéraire. L’Olympien détourne à nouveau son regard et ses pensées vers les monts au sud. Erkeos : - Nous aurions du prendre le temps de grimper un peu avant le coucher des Titans. D’en haut, nous aurions pu voir ce qui ce trame à l’horizon… Tant pis ! Je peux me passer d’un feu. Je crois que je préfère encore le froid à une éventuelle lame m’égorgeant pendant la nuit… De plus à cette saison… La lutine se fige et barre sa bouche de son index pour l’inviter à se taire. Ils se murmurent désormais. Erkeos : - Qu’y a-t-il ? Tizi : - Tu n’as pas entendu ? Ils tendent l’oreille dans un silence glaçant. Même la faune environnante semble s’être tu. Seul le bruissement des arbustes et des hautes herbes, remués par le vent, trouble ce néant. L’Olympien regarde Tizi avec inquiétude. Une soudaine irruption de plusieurs armes sont pointées contre eux. Les deux compagnons sursautent. Leur cœur s’apaise enfin quand ils constatent que ce sont des combattants de l’Empire. Les armes s’abaissent. Sauf une ! Un Nain, devancé par sa hache, s’avance avec agressivité. Mû par une rage aveuglante, il semble déterminé à déchiqueter la Lutine et l’Olympien. Mêmes les compagnons du Nain sont surpris. Personne ne comprend ce qu’il se passe. Un Lutin épouvanté, accroche alors le bras du Nain menaçant et l’interpelle : Demis : - Maître ! Maître ! Non… Attendez ! Ils sont avec nous ! Ils sont pour l’Empire ! Maître… Rangez votre arme ! Le Nain s’immobilise. Une barbe et une chevelure débordantes masquent quasiment tout son visage. Cependant un sourire clair et soulageant s’exhibe finalement. La hache s’abaisse. Glyff : - Sans l’intervention de Demis, vous visitiez la demeure d’Hadès ! Erkeos : - Vous nous avez fait une de ces peurs ! Glyff : - Je suis désolé… Quand nous vous avions repéré, nous ne savions pas qui vous étiez et il faut rester très vigilant. Des éclaireurs ennemis rôdent probablement dans les environs. Ensuite excusez mon attitude belliqueuse persistante. J’entre parfois dans un état second. Ma fureur altère alors ma perception des réalités... Vous allez bien ? Erkeos : - Oui, ça va mieux ! Mais vous avez souvent ces… sautes de comportement ? Glyff : - En fait, c’est assez récent. J’ai vu trop de mes compagnons mourir dans des actes stupides… héroïques diront d’autres. Il semble que cela m’ait affecté profondément. J’en ai parfois des cauchemars la nuit, et des excès de frénésie le jour quand je perçois un danger. Pardonnez-moi encore ! L’incident est clos. Ils se saluent tous et se présentent amicalement. Puis le dialogue tourne rapidement autour des opérations belliqueuses à venir. Glyff : - Vous venez du camp, n’est-ce pas ? Erkeos : - C’est exact. Glyff : - Quelles sont les nouvelles ? Erkeos : - Et bien, nous sommes toujours dans l’attente de l’ordre pour attaquer. Nous n’avons aucune nouvelle de l’armée du Stratège impérial. Glyff : - Nous non plus. Mais j’espère que l’attaque sera bientôt lancée. Les Forestiers sont vraiment proches. Ordre ou pas ordre, la bataille risque d’exploser d’un instant à l’autre. Leur discussion se conclut avec la décision de camper tous ensemble. Ils sont une dizaine. Des tours de garde, deux par deux, sont organisés. La nuit est calme. Erkeos est endormi depuis un bon moment. Mais quelque chose perturbe son sommeil. Il reprend conscience lentement et sent des petites pressions acérées parcourir sa joue. Il s’assoit en sursaut, balayant frénétiquement sa joue d’une main pour chasser cette présence non identifiée. Erkeos : - Mais qu’est-ce que… ? Il aperçoit alors un oiseau blanc battant nerveusement les ailes. C’est l’une de ses deux colombes pense t-il, qui marchait sur son visage alors qu’il dormait. Tizi est réveillée aussi, par le brusque sursaut de son voisin. Elle voit l’un des gardes qui sourit tout en regardant Erkeos qui peste contre le volatile. Elle comprend et sourit à son tour. Erkeos soupire et papillotent des yeux pour affiner sa vision encore troublée par le sommeil. Il observe la colombe qui ne cesse de roucouler et se rend enfin compte de son erreur. Ce n’est pas l’une des deux colombes qui l’accompagne, mais sa troisième colombe qu’il avait laissée à ses amis. Il attrape l’animal et y détache un petit cylindre de métal. Il ôte l’une des extrémités du cylindre, puis en extrait un rouleau de papier. Alors qu’il lit le message, son visage se décompose. Tizi : - Que se passe t-il ? Il lui lit le message à haute voix. « Erkeos, ou es-tu ? Ramène-toi ! Des ennemis ont été repérés ! Berzerker est sérieusement blessé. » Le message est signé par Barouf et date de la veille. L’Olympien reste immobile, concentré dans ses pensées. Puis il s’active soudainement. Erkeos : - Je retourne au camp ! Il range rapidement ses affaires et se prépare au départ. Il renvoie la colombe avec un nouveau message pour prévenir de son retour. Les deux compagnons se quittent ainsi. Tizi reste avec le petit groupe armé qui, lorsque la bataille éclatera, se chargera d’attaquer l’ennemi par le nord. Quant à Erkeos, il s’élance dans une course nocturne, bien que le jour soit encore bien loin de se lever… * [HRP] Massif Ordenien : voir note en bas du chapitre précédent. |
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5. L’OFFENSIVE IMPERIALE
------------------------------------------------------ Résumé des chapitres précédents : La Lutine Tizi et l’Olympien Erkeos ont prit la direction de la mine de cristal pour la libérer du joug ennemi. Accompagnés par un groupe d’anciens amis d’Erkeos, le Nain Berzerker et cinq autres Olympiens, BriseFer, Calvaire, Tristemer, Barouf, Sans-Os, ils rejoignirent l’armée impériale qui s’était mobilisée et qui campait au sud-est du Massif Ordenien. L’attente dans le camp avant la bataille oppressait Erkeos. Il décida donc de partir en compagnie de Tizi pour patrouiller au nord des montagnes. Ils y rencontrèrent un petit groupe d’Impériaux qui se préparaient aussi à attaquer l’ennemi. Erkeos reçut un message indiquant que son ami Nain Berzerker, resté au camp, était mourant. Il revint donc immédiatement sur ses pas vers le camp, alors que Tizi préféra rester avec le petit groupe impérial. ------------------------------------------------------ Personnages impliqués ou cités dans ce chapitre : - côté Empire : Erkeos ; Berzerker ; Barouf ; Calvaire ; Sans-Os ; BriseFer ; Tristemer ; Thorik Jafnharson ; Ackron ; Faross ; Gaharb Hur ; Tizi - côté Forestiers : Feirsbus ; Kyneth ; Lenwe ; Lastalaica ; Aileen ; Phiout ------------------------------------------------------ [HRP : - les événements guerriers qui sont relatés dans ce chapitre et les suivants se sont déroulés sur plusieurs tours de jeu. Mais pour la narration des combats, ils seront condensés pour ne pas trop diluer les actions dans le temps. - j’aurais souhaité avoir la validation de Phiout avant d’éditer ce chapitre… mais je n’ai jamais eu de réponse (Phiout si tu me lis, et que quelque chose ne te convient pas dans le récit, je peux modifier). - Merci à Ruïhn’Tar pour son aide sur la réalisation de l’image illustrant ce chapitre.] ------------------------------------------------------ Ne s’autorisant que peu de pause, Le Lardanien marche à allure soutenue. Il parcourt les plaines ne portant qu’une attention limitée sur son environnement, juste assez en fait pour garantir sa sécurité. Son esprit est tourmenté. Et c’est ainsi qu’Erkeos arrive finalement en vue du camp, le lendemain en fin d’après-midi. Il le traverse et se dirige directement à l’endroit où ses amis avaient hissé leurs tentes. Il les trouve, assis sur des rochers et recourbés sur eux-mêmes. Leurs moues désenchantées laissent craindre le pire. Erkeos : - Salut ! Il reçoit en retour des regards consternés et des salutations à peine audibles. Erkeos : - Alors ?… Où est Berzerker ? Des têtes se rabaissent. Des soupirs sont poussés. Seul Barouf trouve les mots. Barouf : - Il erre dans le Royaume d’Hadès. Il a rendu son denier souffle hier, au couchant. Calvaire est parti ce matin pour ramener son corps à Lardanium, et lui offrir les services et les honneurs funèbres dont il mérite. L’Olympien prend une longue respiration, cherchant à atténuer les effets de l’affliction. Erkeos : - Calvaire est parti seul ? Il va le porter tout seul jusqu’à la Cité Blanche ? Sans-Os : - Il a trouvé un mulet. Erkeos : - Trouvé ? Mais Comment ça ? Le regard de Sans-Os exprimait clairement le fond de sa pensée. Sans-Os : La réponse ne va pas te plaire alors ne pose pas la question. En temps normal, Erkeos se serait manifesté dans un discours moralisateur, condamnant l’acte de maraudage. Mais le dépit l’en décourage. Il se contente d’aller poser son sac et son équipement dans un coin, pour s’affaler lui aussi. Erkeos : - Que s’est-il passé exactement ? Crachant le clou de girofle qu'il mâchait depuis un bon moment, BriseFer indique une direction. BriseFer : - Des Forestiers ont été repérés, par là-bas, au sud des Monts. Berzerker n’était pas loin. Il faisait partie d’un groupe d’éclaireurs. Ensuite… Bah, tu le connais, il a foncé dans le tas sans réfléchir… comme un Nain, quoi ! D’ailleurs un autre Nain a péri dans cette affaire. Un certain Thorik. Les deux Olympiens soupirent tour à tour. Erkeos : - Et en ce qui concerne l’attaque de notre armée, sait-on quand elle sera lancée ? Tristemer : - Pas encore. Nous n’avons toujours pas de nouvelles du Stratège impérial et de ses troupes. Des combattants continuent d’arriver ici. Le Seigneur Ackron est arrivé également. Puis il est parti en éclaireur vers l’Ouest pour évaluer la situation. Erkeos : - Ah, sa présence est une bonne nouvelle. Dans le camp, l’impatience se dégage de plus en plus. Les soldats y sont maintenant nombreux. Ils se sentent suffisant pour attaquer l’ennemi. C’est dans cette atmosphère pesante que la nuit prend possession des lieux et que les feux de camp se réveillent. Mais après quelques heures, une excitation se propage à travers tout le camp. Un message du Stratège impérial est enfin arrivé. Sa force est retardée par des ennemis sur la route. L’ordre est donc donné d’attaquer les Forestiers sans plus l’attendre. Faross est nommé Commandant pour mener l’offensive. La nuit sera courte. A l’aube, le camp sera complètement déserté. Après plusieurs jours de marche vers l’Ouest, le Massif Ordenien est dépassé et l’ennemi se dévoile. Celui-ci est divisé en deux groupes. L’un barre l’accès à la mine, à l’ouest. L’autre est au sud pour attaquer le flanc impérial. D’autres Forestiers sont probablement aussi dans l’excavation, en train d’extraire le précieux cristal qu’ils sont venus chercher. Les Soleils sont au zénith, comme s’ils voulaient observer toute l’étendue de l’imminente confrontation. L’ennemi se dévoile. Celui-ci est divisé en deux groupes. L’un barre l’accès à la mine, à l’ouest. L’autre est au sud pour attaquer le flanc impérial : ![]() Le Commandant impérial prend la parole pour motiver ses troupes, bien qu’elles soient déjà galvanisées. Faross : - Mes amis, l’heure du combat est arrivée. Les Forestiers ne pourront que fuir ou périr face à notre force et face au poids de notre détermination. La peur se lira leurs visages. La gloire illuminera les nôtres ! Avançons sans reculer ! A L’ATTAQUE ! Il commence une course effrénée vers le groupe ennemi à l’Ouest, suivi par toute son armée. Erkeos le suit de près. C’est sa première bataille. Il ne se sent pas prêt, mais l’heure n’est plus au doute. Il se concentre sur l’ennemi vers lequel il court, ennemi qui s’élance à son tour à l’encontre de la charge impériale. Les adversaires se percutent dans un vacarme chaotique. Le métal résonne tandis que les flèches et sortilèges zèbrent le ciel à faible hauteur. Dans sa lancée, Faross abat un Homme Sauvage [Feirsbus]. Erkeos s’emploie surtout à dévier les coups. Il se protège du mieux qu’il peut en opposant son hoplon. La présence de ses amis à côté de lui le rassure. Ceux-ci se déchaînent sur les ennemis à portée. BriseFer et Tristemer se jettent sur une guerrière elfe [Kyneth] qui s’était avancée pour combattre Erkeos. L’Elfe se défend comme une diablesse. Sa dextérité remarquable lui permet de résister dans un combat à l’épée, face à plusieurs Olympiens. De leur côté, Sans-Os et Barouf engagent les Forestiers qui osent se trouver sur leur route. Dans leur progression et dans l’agitation impitoyable de la bataille, ils tombent sur un redoutable combattant elfe [Lenwe]. Sans-Os l’attaque au corps à corps tandis que le magicien Barouf s’applique à jeter ses sorts. L’Elfe est agile et sait se déplacer au combat, si bien qu’il parvient à contenir les assauts du guerrier au contact et à frapper de sa rapière le magicien retranché. Mais le surnombre impérial et la fatigue joue contre lui. Bientôt, les coups commencent à l’atteindre. Un autre Elfe [Lastalaica] apparaît dans l’affrontement. Il a traversé tout le champ de bataille depuis le front sud jusqu’ici pour soutenir son camarade en difficulté. Visiblement ils se connaissent bien, l’un alertant l’autre des attaques qu’il ne voit pas arriver. Les deux complices elfes montrent alors toute leur prodigieuse technique, répétée maintes fois ensemble. BriseFer et Tristemer profite du repli de leur adversaire elfe Kyneth, pour venir alors prêter main forte à leurs compagnons olympiens, en s’attaquant aussi à Lastalaica et Lenwe. Ce qui laisse le temps au Lardanien Barouf d’exécuter une incantation qu’il maîtrise parfaitement. Son sort propulse puissamment un air qui s’est solidifié et qui va percuter douloureusement Lenwe. Ce dernier est déstabilisé et manque l’une de ses ripostes: il a allongé sa lame dans le vide et devient une cible sans protection. Sans-Os ne lui laisse pas le temps de reprendre sa garde. Il lui assène le coup fatal en injectant toute sa force dans l’âme de son épée. Lastalaica voit son ami s’effondrer et crie toute sa douleur qu’il transforme en rage. Héroïquement, il jette ses dernières forces dans la bataille et réalise encore quelques ripostes précises. Mais il s’essouffle rapidement. Une femme Elfe [Aileen] intervient pour lui porter secours. Lastalaica survivra ainsi à cette première bataille. En revanche, la femme souffre de l’enchaînement des coups impériaux et se livre ainsi au plus grand des sacrifices. Elle finit par succomber, touchée par un sortilège du Nain Gaharb Hur. La présence de ce Nain est de bon augure. Car il faisait partie du groupe impérial qu’Erkeos avait rencontré de nombreux jours auparavant, au nord du Massif Ordenien, alors qu’il y patrouillait avec la Lutine Tizi. Cela signifie donc que ce groupe s’est jeté aussi dans la bataille. D’ailleurs Tizi qui était restée avec ce groupe, est apparu aussi sur le champ de bataille. Elle décoche plusieurs flèches avec son arc, puis se lance à l’assaut, sa rapière en avant. Le Seigneur Ackron est présent également, en première ligne. Cette figure légendaire et emblématique saurait susciter la terreur à chaque instant. Ses prouesses ont déjà gravé l’histoire dans d’innombrables batailles. Il a été le témoin de tant de massacres. Aujourd’hui cette personnification de l’honneur et du dévouement impérial ne semble plus chercher à ce que les historiens n’immortalisent ses actes grâce à un encrier de sang. Ainsi il plonge au milieu du combat, mais ne destine son épée qu’à parer les coups avec une adresse fascinante. Il ne tuera que si l’on s’acharne sur lui. Il n’a pas l’intention de vouloir imprimer son empreinte de manière décisive et n’intervient donc guère dans le commandement. Il s’est joint à cette effroyable mêlée, pour mieux observer la tournure des événements, sans qu’on ait à la lui conter. Erkeos quant à lui, endure les affres de la bataille. Il est maintenant face à une guerrière elfe [Phiout], qui semble expérimentée dans l’art du combat. L’Olympien se protège maladroitement avec son bouclier. Bien que les touches restent superficielles, il essuie inexorablement les marques de la rapière de son adversaire. Heureusement ses frères d’armes ne tardent à s’interposer devant l’Elfe, qui ne peut alors parer toutes les attaques qui s’abattent simultanément sur elle. Elle s’écroule, agonisante. L’évolution tumultueuse du combat mène les guerriers qui ont secouru l’Olympien, à se porter sur d’autres ennemis. Erkeos se retrouve alors de nouveau seul face à la Forestière mourante. Alors qu’il n’a plus qu’à abattre son épée pour achever la guerrière, grimaçante au sol, il est comme paralysé. L’Elfe croise le regard de l’Olympien. Elle ne comprend pas l’hésitation de celui qui doit être son bourreau. Elle profite de la situation et laisse exprimer son instinct de survie. Elle se saisit d’une pierre, et dans un effort dont elle ne se croyait plus capable, la propulse sur Erkeos. Celui-ci a le réflexe de rehausser son hoplon pour dévier le projectile qui filait vers son visage. La réaction fulgurante de la combattante, et l’impact sur le bouclier, déséquilibre l’Olympien. L’Elfe y voit son ultime chance. Elle retrouve sa vigueur et bondit sur ses jambes, son épée à la main. Elle allonge alors sa lame vers les jambes de son opposant et entaille la cuisse d’Erkeos. Puis d’un mouvement circulaire et habile, l’épée elfique vient frapper l’hoplon lardanien par le côté. Le bouclier est ainsi arraché du bras de l’Olympien qui se retrouve juste avec son épée. Il semble égaré et terrorisé. Phiout, alors presque mécaniquement, manie son arme qui fend l’air et va sectionner dans un instant la hanche gauche de son adversaire. Mais une troisième lame vient bloquer la frappe de la guerrière. Encore une fois une aide externe vient secourir Erkeos. C’est BriseFer qui, d’un saut colossal, est venu stopper l’élan et l’ardeur elfique retrouvée. La Forestière ne prolonge pas son engagement outre mesure. Elle se sait gravement blessée et préfère se replier. BriseFer : - A quoi tu joues, Erkeos ? Pourquoi tu ne l’as pas achevé quand tu en avais l’occasion ? Erkeos : - Je n’ai pas pu m’y résoudre. C’est plus fort que moi ! Son ami pointe son épée pour désigner l’Elfe qui s’enfuit. BriseFer : - Et elle, tu crois qu’elle a des états d’âme ? Elle n’a pas hésité à te frapper. Elle t’aurait tué si elle l’avait pu ! Aussitôt ses mots terminés, il se jette à la poursuite de la guerrière. Erkeos, quant à lui, se retranche un peu pour retrouver ses esprits. Il prend conscience de la douleur de ses blessures qui le lancine. Il plonge une main dans une poche et en sort une petite potion de santé qu’il boit d’un trait. Puis il récupère son hoplon qui avait été projeté à plusieurs foulées. BriseFer réapparaît ensuite. Son épée est ensanglantée. Erkeos : - J’imagine que tu ne lui a laissé aucune chance. BriseFer : - Aucune ! Il avait donc accompli la tâche macabre qu’Erkeos n’avait pu exécuter. BriseFer : - Ca va ? Erkeos : - Je vais mieux… Le combat est un jeu qui ne me convient pas. BriseFer : - Peut-être, mais il est parfois inéluctable. Il faut donc que tu muscles ton jeu, Erkeos ! Muscle ton jeu ! La confrontation dure une bonne partie de l’après-midi puis s’essouffle enfin. Les Forestiers se replient alors que les Titans sont déjà bien bas dans le ciel. Les soldats impériaux profitent de l’accalmie pour se ressourcer et tirer un premier bilan. Des sourires de satisfaction se propagent dans les rangs impériaux. Dans l’autre partie de la bataille, les combattants de l’Empire sont aussi victorieux. Face au deuxième groupe ennemi, plus au sud, ils ont terrassé plusieurs ennemis. Les ténèbres crépusculaires commencent à envahir le champ de bataille. Mais Erkeos sait que, lorsque le jour se lèvera de nouveau, ce sera le prélude à un nouvel affrontement sanglant. |