Legends of Olympia : La Ballade des Mémoires - Salons et batailles
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Salons et batailles
Topic visité 514 fois
Dernière réponse le 04/04/2010 à 12:40

olymp Par Anastase de Khylion  le 03/04/2010 à 16:57

Comme à chaque début de saison, Athanasie de Khylion tenait son salon, où se côtoyait dans la plus parfait mondanité la grande aristocratie lardanienne. Comme à son habitude, elle tenait à la perfection son rôle d’hôte et de maîtresse de maison. Elle faisait évidemment appel au meilleur traiteur de Lardanium, recevait dans un grand salon d’un goût parfait et dans une toilette à la dernière mode. Ce rendez-vous aristocratique très prisé était à chaque fois un succès. Nombre d’alliances, de candidatures, ou de mariages s’étaient fixés dans ce salon par les soins attentifs et discrets de celle qui supervisait tout. Bref, le salon de Dame Athanasie lui appartenait pleinement, et rien n’échappait à son contrôle. Du moins, à l’accoutumée.

Car, cette fois-ci, un invité surprise était présent : la rumeur. Les récentes élections et les différentes nominations du fils de Khylion faisaient les gorges chaudes, et Athanasie se sentait l’objet de regards indiscrets et pesants. En grande dame, elle n’en fit rien et continua de jouer son rôle. Cependant, elle sentait ce murmure qui se déclenchait dès qu’elle s’écartait un petit peu, entendait parfois le nom d’Anastase chuchoté, et voyait un sentiment de malveillance couvé. Que ce soit par jalousie, par conviction ou par autre chose, cela n’était pas bon, et le sourire de la maîtresse de maison n’y pourrait rien. Pour la première fois, elle fut légèrement absente, ne relevant pas tous les bons mots et n’écoutant que d’une oreille distraite ce qui se disait autour, et qui de toute façon, n’était pas destiné à ce qu’elle l’entende.

Sentant la présence de son fils nécessaire et jugeant ce qu’elle appelait son charisme indispensable pour faire taire les rumeurs, elle appela discrètement un valet pour lui dire d’aller chercher son fils. L’attente lui sembla interminable. Il en va ainsi de toute attente nerveuse où le temps lui-même semble ralentir pour se jouer de nous. Nous avons beau nous convaincre du contraire, essayer de nous oublier dans une quelconque autre tâche, notre conscience se focalise et revient toujours à l’unique objet de notre désir, laissant vagabonder l’esprit pour chaque seconde de retard, imaginant à chaque fois un malheur différent qui aurait pu prolonger notre attente. Elle devient à la fin tellement insupportable que nous en oublions même les raisons pour lesquelles nous attendons une personne ou un événement, et l’attente ne devient plus que celle d’une fin, la fin de cette tension qui nous saisit et nous empêche de faire autre chose que d’attendre sans plus trop savoir pourquoi. Athanasie n’attendait plus son fils que pour mettre fin à ce moment interminable où elle se sentait paralysée, où son esprit d’habitude si alerte était appesanti par les chaînes du temps, où tout son être ne tendait plus qu’à une chose, sentir la présence de l’être qui mettrait fin à ce manque intolérable qui distendait chaque minute. Sa vie-même semblait dépendre de la présence de son fils. Il lui aurait suffi de prendre un peu de distance, attendre paisiblement son fils qui serait sûrement bientôt là, mais, parce qu’impatiente et nerveuse, elle ne pouvait détacher sa conscience du flux du temps qui à mesure qu’elle se concentrait dessus, ralentissait au lieu de passer plus rapidement.

La libération enfin se présenta lorsqu’elle entendit bruits reconnaissables entre tous des talons de son fils. Et l’effet escompté fut immédiat. Sa beauté fit taire les jeunes femmes, sa richesse les mères, ses titres les hommes. Reprenant toutes ses forces et tout son naturel à la vue de son fils, Athanasie s’avança pour se faire bien voir de son fils en lui tendant les deux mains, qu’Anastase prit avec respect

-Mon fils, quel plaisir, j’avais peur que tes différentes tâches ne t’empêchent de venir comme tu en avais l’habitude.
-Mère, le plaisir est toujours là et voir la société lardanienne m’est non seulement agréable mais aussi nécessaire pour accomplir au mieux ma tâche. De plus, depuis un certain je sens une double force m’investir.


Anastase ne put s’empêcher de laisser échapper un sourire amusé à la pensée de son autre lui-même qui au même moment continuait à remplir les formulaires et à finir les tâches nécessaires à ses fonctions.

Dès son arrivée, les rumeurs s’étaient tues et personne n’osait désormais mettre en doute les capacités du prince. Saluant avec gentillesse les personnes présentes, allant d’une personne à une autre, laissant passer des traits d’esprit, il ne laissait comme impression que celle d’un homme dévoué, plaisant et contre qui toute attaque était impossible du fait de ses qualités. Il donnait cette impression à la fois suave sur le moment et amère après coup, quand l’esprit et le corps se retrouvent désarmés sous le pouvoir d’un charme inconnu, et que, lorsque ce charme s’est évaporé par l’absence, l’on s’en veut d’avoir succombé si rapidement et sans résistance face à ce pouvoir invisible. Le charme du prince avait en plus à ce moment cette force si efficace sur l’aristocratie que l’on nomme l’influence. L’accession à ces nombreuses fonctions imposait à ce milieu un respect commun, et ajoutait à toutes les qualités précédentes. Les mères étaient encore plus avenantes pour leurs filles, les jeunes filles encore plus impressionnées, les jeunes encore plus admiratifs, et les hommes encore plus respectueux.

-Prince, malgré la lourdeur de vos tâches, vous n'en portez aucune trace sur le visage.
-Mais comtesse, travaillez à la grandeur de l'Empire, c'est aussi travailler à la beauté de ceux qui le représentent. Je ne me pardonnerais jamais de nuire à son image. Vous de même apparemment. Votre toilette est ravissante.


Au sourire du prince suivit le gloussement de la comtesse en question. Assez hideux pour qu'avec la plus grande bienséance Anastase s'excuse de ne pouvoir rester plus longtemps avec cette jeune olympienne, et passe à d'autres qui cherchaient avec empressement de parler au Grand Pontife et Ambassadeur.

-Si je puis me permettre cette question, Grand Pontife, qu'allez-vous entreprendre concernant la justice de l'Empire?
-Ecoutez, laissez les autorités compétentes faire leur travail. Croyez bien que des que nous aurons de plus amples projets, vous en serez les premiers informés.
-Je me permets de m'intégrer à la conversation mais, messire l'Ambassadeur, quelles attitudes allez-vous adopter face aux nombreuses attaques forestières?
-Ecoutez, laissez les autorités compétentes faire leur travail. Croyez bien que dès que nous aurons de plus amples projets, vous en serez les premiers informés.
-Princeps, existimasne bellum fieri posse ?
dit un vieil aristocrate avec une morgue et un ton dédaigneux dont seule la vieillesse est capable.
-Audite, permittite nos laborare. Nam pro certo habete ubi primum magis noscemus, primos noscentos futuros esse.



Les doutes qui pesaient sur lui furent donc balayés par sa seule présence. Athanasie rayonnait, jouait le rôle d’un miroir pour son fils, renvoyant sa lumière en vantant ses qualités que la modestie d’Anastase empêchait de dire lui-même. Aucune contradiction n’était possible, Athanasie était maîtresse des lieux, usant de l’influence de son fils pour faire taire tout reproche. Il fallait, pour sa famille et pour son fils qu’en sortant, tous aient une voix unanime vantant les mérites du fils, les qualités de l’homme et la splendeur de la famille. Cela s’accomplissait, l’honneur était sauvé. Maintenant il fallait que son fils ne manque pas à ses devoirs.

Anastase revint dans ses appartements encore frais de sa bouffée aristocratique. Il savait pertinemment cependant que si acquérir les faveurs d’un salon ou de son milieu était simple, avoir celles du peuple et de ses détracteurs était chose bien plus ardue. Il fallait donc agir et Anastase se demandait bien ce qu’il pouvait faire pour mettre en mouvement ce peuple qu’il considérait amorphe. Les événements allaient lui apporter ce qu’il attendait, voire dans une mesure trop importante. En attendant, croisant le regard de son autre lui-même, il se dit qu’il y avait de meilleurs moyens de passer le temps. Et tandis que dans une autre aile du palais finissait de se tenir le salon, l’Ambassadeur et le Grand Pontife s’unirent pour la gloire de l’Empire.



olymp Par Neikh Phronis  le 03/04/2010 à 20:44

Je crois qu'il va falloir le tuer. Ca va devenir urgent.



olymp Par Anastase de Khylion  le 04/04/2010 à 00:16

Hélas ils devront te passer sur le corps avant .



nain Par Skalli Oeil-de-Coeur  le 04/04/2010 à 12:40

Any ? C'est le petit Any ?
Qu'il a grandi !

*marche impériale*