Les Loups s’étaient rassemblés, pour a plupart, à l’orée sud de la forêt des Cendres. Ils avaient mis en place un campement provisoire afin d’acheminer les provisions et le matériel nécessaire au voyage.

Lastalaica, Isilher, Elen et Nil étaient souvent en réunion avec Debolan DeBoiroux et Gegesh. Ces derniers avaient ramené une série de document qu’ils analysaient sans relâche afin de trouver des lieux de recherche où la probabilité de trouver des cristaux serait la plus grande. Certains de ces lieux étaient bien trop à l’est, ce qui les rapprochait trop dangereusement de Zagnadar. Ils décidèrent donc de se rendre le plus à l’ouest possible, tout en conservant une distance respectueuse de la rivière de vapeur.

Pendant ce temps, Elen avait confié aux plus jeunes Loups, Milka, Landeras et Odeli,divers missions simples : ils devaient vérifier le chargement et faire l’inventaire du matériel, sous la supervision de Lenwë et Yhemaha. Mao, Gamroc et Corwin s’occupaient, eux, de vérifier les poutrelles de bois : il leur faudrait du matériel solide et facile à mettre en œuvre. Ils s’occupaient, de plus, de vérifier la solidité des charrettes : il serait très dommageable pour l’expédition de perdre des matériaux en route.

Tout se mettait petit à petit en place, dans la bonne humeur. Elen en profitait pour peaufiner la formation de Landeras et Milka. Il leur appris, entre autre, à identifier et cueillir des fleurs, à les sécher pour qu’elles puissent ensuite être servies en infusion. Il assurait, bien sur, leur entrainement martial et leur enseignait l’astronomie, les lettres, les mathématiques, la philosophie, la danse, la musique et l’histoire de leur clan. Le temps ne leur manquait pas et Elen eut le sentiment que ses deux apprentis avaient bien progressé.

Enfin, ce fut le jour du départ. Ash manquait à l’appel. Ce dernier avait sans doute quelques difficulté avec le transport des charrettes de bois qu’il avait affrété de Fernliae. Stellenïa aussi était absente : elle avait été retenue en ville. Les deux Loups les rejoindraient bientôt.

« Louves ! Loups ! Il est l’heure pour nous de partir ! Direction le sud, pour l’instant. Notre destination se trouve à l’est de la chaine de montagne. Debolan DeBoiroux et Gegesh pensent que c’est une bon endroit pour commencer à chercher. Peut-être aurons nous de la chance là bas ! »

Les Loups rassemblèrent le convois et prirent la direction du sud au petit matin.

Au premier soir de halte, après qu’ils eurent monté le campement pour la nuit, Elen rassembla la troupe.

« Je suis fier de vous, mes frères et sœurs ! Grâce à vous, le clan retrouvera le renom que jamais il n’aurait du perdre. Mais ce soir, fini le sérieux ! J’ai une grande nouvelle que je voudrai partager avec vous ! »

Elen se plaça aux côtés de Nil, passant un bras autour de la taille de la jeune Elfe.

« Nil et moi nous sommes fiancés. Et je pense que je vais profiter de ce rassemblement de la Meute loin des conflits et des guerres pour fêter cela ! Cela fait bien trop longtemps que nous n’avons pas eu de fête de clan digne de ce nom !

Ce soir nous fêtons mes fiançailles ! Mais surtout, ce soir nous fêtons la plus grande réunion de la Meute depuis bien des années ! »

Nil sourit en entendant Elen parler. C’était enfin officiel. Sa nouvelle famille, elle l’espérait, était au courant. Elle se demanda un bref instant quelles seraient leurs réactions. Le premier à réagir fut le jeune Landeras, depuis peu membre du cercle. Il s’approcha de Nil’nelia en souriant et l’embrassa sur les deux joues, ajoutant:

« Félicitations à toi et à Elen ! Vous êtes beaux tous les deux. Que la fête commence ! »

Un poids disparut de ses épaules. Il n’y avait aucun jugement dans ses yeux, une simple joie. Elle se retourna vers Elen, lui décochant son plus beau sourire. Un grand feu fut allumé sur la plaine. Des Loups sortirent des instruments de leur paquetage. La fête tant attendue promettait d’être grandiose. Ils avaient tous besoin de ça. Ces dernières saisons avaient été particulièrement harassante et aujourd’hui, le clan du Loup, plus que jamais, allait remontrer sa grandeur à l’ensemble des forestiers. Ils étaient tous fiers et Nil rêva un instant d’être l’une d’eux.

L’agitation s’empara donc de la petite troupe. Elen avait prévu l’évènement. Les charrettes qui plus tard, en cas de succès serviraient à transporter la précieuse cargaison étaient ce soir là remplies de quelques tonneaux de différents alcools, des tentes furent dressées et sous celles-ci les plats servis.

« Merci... Merci... répondait le couple aux félicitations de leurs amis. »

La fête n’avait pas encore débuté que tout le monde riait. Gamroc s’inquiéta un instant de la réaction de leurs familles. Elen le rassura en vantant l’ouverture d’esprit des elfes des Lunes et celle de certains Nobles. Une ombre passa, une seconde tout au plus sur le visage de la jeune Noble. Elle tourna son regard vers le nord.

« Admirable preuve que l’Amour dépasse les conventions populaires, disait donc Gamroc. Mais n’avez-vous pas... peur de vous attirer le courroux de vos familles ?
- Peuh Gamroc, tu sais aussi bien que moi que les Elfes des Lunes ont une ouverture d’esprit exemplaire. Et beaucoup de Nobles sont bien moins réticents qu’on pourrait le croire.
- Certains, certains... Mais d’autres sont très réticents... Ma mère en particulier... Enfin bon j’ai choisi Elen. Et je ne regrette rien. Ma mère me pardonnera un jour ce geste. Je sais qu’elle m’aime, ajouta-t-elle le regard tourné vers la capital. »

Milka, un autre protégé d’Elen arriva, portant un grand plateau recouvert de verres. Tous les membres de la troupe en prirent un.

« Félicitations à vous deux ! » S’exclama-t-il en levant son verre. Son geste enthousiaste manqua d’arroser Odeli qui se tenait juste derrière. La mine déconfite du Loup, lorsqu’il se rendit compte de son geste fit rire l’assemblée. Cela allait être une soirée que la jeune noble n’oublierait pas. La soirée des Loups.

Landeras avait fini de vérifier le matériel et de faire l’inventaire quand Elen rapella tout le monde pour partir.Au premier arrêt le campement pour le nuit fût monté et Landeras vit Nil’nélia et Elen se rapprocher !!! il chuchota à Milka :

”Un petit discours se prépare on dirait !!!”

Landeras était attentif et au moment au Elen annonçait ses fiancailles, il ne put se retenir à s’approcher de Nil’Nélia pour l’embrasser sur les deux joues.

”Vous êtes beaux tous les deux !!! que la fête commence !!!

Tout le monde se précipitait pour les féliciter pendant que lui allait chercher quelques tonneaux prévus pas Elen.

Profitons de ces bonnes boissons car là où nous allons nous ne pourrons peut-être pas profiter d’autant de réjouissance.

La fête fût magnifique, danse, chant et une convivialité à toute épreuve. Landeras n’avait jamais vu cela. Une grande soirée pour une belle occasion.

J’espère que nos voix résonnent assez forts afin que tout le peuple forestier soit au courant de cette nouvelle !!! En tout cas, nous risquons demain de ne pas avancer beaucoup mais chaque chose en son temps.

La fête continua comme cela jusqu’à l’aube ...

La fête, la reunion du clan... c’était la premiere fois que Lenwe vivait celà.
Jusqu’à maintenant il connaissait quelques membre du clan du loup et les avaient surtout vue sur le champs de bataille et éparpillé. Là, il prenait conscience de ce que représentait le clan.

Ces yeux brillait, et il espérait de tout coeur que désormais le clan reste le plus possible unis.

L’elfe se tourna vers Lasta qui se roulait sa violette à l’écart et lui chuchota :

Dis, tu crois que l’évènement est assez important pour qu’on sorte nos, réserve particulière d’alcool ? Celle qu’on semet de côté ? J’en ai pris quelques bouteille pour le voyage.

Lastalaica, leva la tête, il venait de finir de rouler son join, et l’alluma en jetant un regard que Lenwe compris de suite. Le genre de regard qui voulait dire ”Ouai ! Mais pour toi et moi, on partage pas plus, ce ne sont pas mes fiancailles.”

Quoi ? Il ne le supproterai pas, ils en ont pas l’habitude et on...

Le jeune loup ne laissa même pas le temps à son mentor de finir de répondre qu’il lui piqua le join tout juste allumé et lui refourga une bouteille marqué d’un ”L” avant de partir faire la fête avec les autres, violette en bouche.

Pour Elen et Gamroc. Hip hip hip !

Lenwë devait être défoncé, il avait crié ”Pour Elen et Gamroc”. Sa lui apprendra à voler les joints de son adrakil. Ce soir il sera la risée du monde, tout comme cette vision que Lastalaica eu ce soir de célébration, où il vu des humains habillés en bleu, courant derrière un ballon, du moins essayant, se faire ridiculisés par les autres habillés differemment. Il entendit aussi dans ses visions des mots atroces qu’il n’avait jamais entendu auparavant, destinées à un vieille homme aux cheveux blancs et aux gros sourcils. ”Va te faire enculé sale fils de pute”, peut être l’elfe apprendra cette phrase à son élève, si il ne lui vole pas son joint la prochaine fois.

Lastalaica se réveilla, la soirée battait son plein. Il était assis sur un rocher et s’était endormi. Il regarda la bouteille vide dans sa main droite, la violette dans sa main gauche, et s’écria :

Et mince quel cauchemars, j’ai un peu trop forcé ce soir... Bon je vais aller partager le reste de mon hydromel...

Il se leva d’un bond et corrigea :

Pour Elen et Nil, Hip hip hip !

Stellenïa était assez réservée surtout qu’elle ne connaissait presque personne.

Donc elle était un peu dans son coin à regarder les autres.
Par contre quand Elen fit une déclaration concernant ses fiançailles avec une lefe noble, elle eu une drôle de sensation indescriptible.Sa main se porta sur son pendentif offert par sa vrai mère.

Pourtant elle ne connaissait son Adrakil que de nom et de vue.
Mais pour ne pas faire tâche elle se joignit à la fête.

La fête se poursuivit longtemps. Les Loups jouaient des airs enjoués sur des instruments simples : flutes, flutes de pan, bouteilles plus ou moins remplies, percussions et autres objets atypiques aisément transportables. L’ensemble formait une harmonieuse cacophonie. Enfin, à la fin de la soirée, Gegesh, Debolan et Nil furent témoins d’un rite que bien peu de non Loups connaissent.

Les feux furent alimentés en combustibles pour que les flammes montent haut dans les cieux étoilés. D’autres substances furent ajoutées afin d’être consumées au cours du bref cérémoniel à venir.

Certains des Edoniels, Donoïs, Kitaliës et Bakanys se rassemblèrent près des flammes et se munirent d’instruments à percussions. Ils frappèrent de concert une fois. Tous les animaux se turent. Plus un seul hululement, plus crissement de grillon. Ils frappèrent une deuxième fois. Les derniers rires s’éteignirent, quelque soit l’état de griserie de leur ex-propriétaire. Ils frappèrent une troisième fois. Le silence tomba sur la plaine.

Les Loups s’étaient rassemblés autour des feux et demeuraient fixes, à l’exceptions des percussionnistes qui accéléraient peu à peu le rythme de leurs frappes. Les tambours tonnèrent de plus en plus fort et de plus en plus vite jusqu’à ce que les Ashkas présents se regroupent au plus près du brasier, les yeux fermés.

Les battements se firent plus lents à nouveaux et des motifs plus tribaux se firent entendre. Les Ashkas se mirent en mouvement autour des flammes, les yeux toujours clos. Leurs gestes paraissaient lents et fluides, comme si les danseurs progressaient dans de l’eau. Leurs visages indiquaient un état de détente intense.

Les tambours et les danseurs accélérèrent progressivement le rythme. D’épaisses fumées jaillirent vers les cieux depuis le brasier tandis que les ombres des Ashkas se projetaient, se déformaient et se disloquaient dessus.

Gegesh sursauta lorsque les faiseurs de rythmes lancèrent des cris pour accompagner ou peut-être encourager leurs ainés :

« Ouh ! Ah ! »

Les Ashkas se mouvaient avec une grâce irréelle. Leur chorégraphie semblait mettre en jeu des articulations qu’un Elfe normal ne possédait pas.

« Ouh ! Ah ! »

Leurs corps se tordaient et leurs traits se déformaient, les rapprochant de plus en plus de l’animal. Ils retroussaient leurs lèvres, montrant leurs dents à des compagnons de danses invisibles. Leurs doigts se crispaient.

« Ouh ! Ah ! »

Une pâle lueur apparut sur l’épaule droit de Elen, à travers son vêtement. Sur la face gauche du visage de Lastalaica, un étrange symbole s’illumina à son tour et le même phénomène gagna l’ensemble des danseurs bientôt.

« Ouh ! Ah ! »

Leurs Saïka brillaient à présent comme la clarté des lunes encore en croissant cette nuit là. Les Ashkas n’avaient jamais parus aussi bestiaux. Les flammes gagnèrent à leur tour en intensité et tendirent leurs bras brulants pour accompagner les pas des danseurs. Ceux qui regardaient la scène avec une attention toute particulière crurent distinguer la silhouette d’un grand loup dans les volutes de fumées qu’une légère brise peinait à disperser.

Enfin les tambours se turent. Les flammes retombèrent instantanément tandis que les Saïkas des Ashkas disparaissaient. Lorsqu’ils ouvrirent les yeux, tous les Loups applaudirent de concert. La fête se termina ainsi. Et le silence gagna de nouveau la plaine alors que la campement s’endormait.



Ils marchèrent de longues journées pour atteindre leur objectif. Ils croisèrent la route des Jades qui se rendaient à la grotte de Ch’tonios. Les deux groupes échangèrent peu, si ce n’est des nouvelles de la guerre plus au nord et quelques paroles encourageantes.

Le désert fut une épreuve difficile. Ils marchèrent de nuit, s’abritant comme ils le pouvaient la journée, cachant les yeux des bêtes pour que celles ci dorment. Nil faisait jaillir de l’eau du sous sol, en modifiant sans doute légèrement la maîtrise des geysers que lui octroyaient les Ars Illuminae. C’était une bénédiction pour tous les groupes car la chaleur tardait à descendre au crépuscule, lorsqu’ils se mettaient en route, et les réserves d’eau s’évaporaient en parti pendant la journée.

Les lourdes silhouettes des montagnes se dessinèrent à l’horizon. Ils ne tardèrent plus à s’approcher de leur objectif, une large vallée, envahie par les sables du désert. Gegesh et Debolan DeBoiroux avaient expliqué au groupe qu’une rivière avait du coulé jadis à cet endroit. Et l’eau qu’on savait sous le désert devait encore trouver sa source dans les montagnes.

Ils avaient donc des chances de découvrir des cavités naturelles où se trouveraient des cristaux, sous forme de géodes plus où moins grandes. L’objectif serait de creuser à l’endroit adapté, de compter sur la chance et de découvrir une géode de grande taille qu’ils pourraient éventrer et dont ils pourraient extraire des cristaux de bonne qualité.

Les deux scientifiques annoncèrent qu’ils auraient besoin de l’aide du groupe pour chercher le terrain adéquat pour creuser, mais que cela prendrait probablement de nombreux jours de ratisser la vallée. Elen donna donc les instructions :

« Montons donc un campement ici, que nous abriterons autant que possible des sables du désert. Nous verrons ensuite ce que nous ferons. Gegesh et Debolan nous indiqueront la marche à suivre. »

La Sylphe était totalement épuisée par ce dur voyage. Elle avait tenté de faire remonter de l’eau des profondeurs, la sentant quelque part loin sous ses pieds. Mais cette tâche l’avait laissée très affaiblie, bien qu’elle tentât de le dissimuler au groupe.

De plus, sa peau s’était desséchée, sous les effets combinés et du soleil et du sable. Ce sable qui s’insinuait partout. Du sable à perte de vue. Elle savait que le périple ne serait pas de tout repos, mais elle fut tout de même surprise par la difficulté de l’épreuve. Ses yeux desséchés remercièrent Elen lorsqu’il annonça la halte. Les montagnes sortaient de ce sol aride, non moins terrifiante elles-mêmes. Mais les relief, pitons rocheux et autres pierres donnaient au moins des coins d’ombre. Elle dessella machinalement les bêtes. Les pauvres être peinées sous la chaleur. Elle voulut faire ressortir de l’eau des profondeurs pour les abreuver correctement. Mais, alors qu’elle tentait de mobiliser sa magie pour une seconde fois, elle vacilla.

La fatigue s’empara peu à peu d’elle. Imprudente, elle mobilisa quelques instants de trop ses ressources, pour le bien du groupe lorsque... tout autour d’elle devint flou. Ou plutôt une vision cotonneuse. Les bruits alentours s’estompèrent peu à peu. Elen la regardait. Il ouvrait la bouche mais elle ne l’entendait plus. Sa vision devint blanche, puis... Plus rien.

Elle s’effondra, tête en avant, sur le sol de pierre. Ses jambes tremblèrent un instant. Une fine traînée de sang coula de sa bouche entrouverte.

Gamroc avait assisté à la scène de quelques mètres, lui qui ne savait plus vraiment par où prendre ses compagnons de chemin, à cause de la réaction innatendue qu’avait eue Elen à ses propos lors de la fête.

Un peu gêné, mais comprenant qu’il fallait qu’il tente d’intervenir, alors qu’Elen était à essayer de réanimer sa compagne, il tendit sa cape Elfique vers Elen, puis la déposa sur le corps de Nil, afin que celle-ci bénéficie des premières mesures, sans mot dire, il savait bien qu’un loup de l’âge d’Elen avait déjà vécu un voyage dans le désert, Gamroc de son côté, avait seulement lu comment s’y prendre dans ce genre de cas. Puis il délivra quelques mots, tandis que les loups accouraient pour aider la magicienne et que la tension couplée à la châleur rendait la situation toujours plus critique.

L’hydrater... Il faut l’hydrater et la couvrir. Installons le campement, il nous faut l’aider au plus vite... Il me reste un peu d’eau... Oh...

Puis il s’interrompit à la vue du sang coulant de la bouche de Nil... Ses conseils lui semblaient bien désuets, et il se renferma dans son mutisme après avoir donné sa gourde et ce qu’il restait à l’intérieur à Elen, pour s’en aller installer en urgence un campement de fortune avec le reste de la meute.

Landeras était intervenu dans la seconde où Nil était tombée. Il avait rassemblé les Loups autour de la jeune Elfe inconsciente. Gamroc s’était hasardé à donner quelques conseils pour tenter de ranimer la jeune Elfe. L’hydrater, oui, une idée utile.

Elen lança un regard à Lastalaica et Isilher. Les Ashkas avaient déjà vu ce genre de scènes par le passé. Et certains d’entre eux, dont Elen, l’avait déjà vécu.

”Elle a trop forcé sur sa magie. Vous voyez, ça peut nous arriver quand on utilise trop notre Finye, nous aussi. Je pense qu’elle a usé un peu trop de l’équivalent Noble.”

Il remercia Gamroc du regard pour sa cape et l’attention qu’il portait à Nil. Il prit la gourde tendue tandis que le jeune Loup repartait construire le campement.

”Il faut l’abriter sous une toile ou à l’ombre des rochers. Aidez moi à la transporter là bas. Isilher, Lasta, je vais avoir besoin de vous. Nous allons essayer les Icarios pour ramener son esprit.”

Gegesh et Debolan allèrent aider Gamroc à mettre en place le campement. Tous deux étaient en grande conversation sur la montagne et les roches fantastiques qui la composait. Debolan assurait à l’homme sauvage :

”Il doit y avoir une rivière, dans ces montagnes. Cette vallée l’atteste !”

L’esprit de Nil’nelia s’éveilla. Où était-elle ? Pourquoi ne voyait-elle rien ? Elle mit quelque temps à se rappeler. Trop de magie, trop de fatigue... Je suis tombée... Les idées se remirent en place petit à petit. Il faisait chaud.

Elle perçut un écho lointain. Les voix de ses amis. Elle n’était pas simplement inconsciente. Elle était dans un autre état. Une grande lassitude l’enveloppait, une fatigue non pas physique mais mentale. Elle savait qu’il était mauvais de mobiliser son énergie, son mana, plus que de raison. Elle en payait le prix. Les autres devaient être extrêmement inquiets. Pourtant ce n’était pas si grave. Bien qu’elle n’eût jamais auparavant expérimenté cet état, elle en connaissait l’origine, la raison, et sa finalité. On lui en avait parlé dès qu’elle avait commencé à manipuler plus intensément la magie.

Réveille toi ! cria son esprit, en vain.

Rien à faire, seul le temps pourrait la faire sortir de sa torpeur. Quelques fois, des elfes mourraient parce qu’ils utilisaient trop de magie. C’était dangereux pour le corps comme pour l’esprit. Mais la plupart du temps, le corps se protégeait de lui-même, empêchant le mage de se donner la mort. C’était un processus d’auto-protection, un état de stase, une sorte de coma régénérateur. Le corps déconnectait l’esprit. Ainsi, l’énergie vitale se régénérait plus vite. Puis peu à peu les fonctions se remettaient en marche. Dans de très rares occasions ce n’était pas le cas. Mais le simple fait que sa conscience soit de nouveau éveillée était le signe de la guérison prochaine.
Elle mettrait probablement plus de temps à sortir de cet état à cause des conditions du désert...

Idiote, tu vas tout faire retarder. Il y avait assez d’eau. Pourquoi a-t-il fallu que t’essayes d’en ramener encore plus ? Pour paraître utile ?

On ne l’avait pas prévenu alors que le pire dans ce genre de situation, c’était qu’on ne pouvait que converser avec soi-même. Avec un peu de chance, dans un jour, deux au plus elle se réveillerait, totalement reposée. Mais cela allait lui paraître une éternité.

Milka aider a installer le camp en attendant le réveille de Nil’nelia
Il venez de poser son sac lorsqu’il vu la sacoche de fleur sécher
Il se mis alors a courir vers son adrakil qui était assis a coter de Nil

Elen, Elen, Elen !!
Les fleur que nous avons cueillie prés de na’helli on peut être des vertus pour ce genre de situation

Elen laissa Milka accourir, lui proposant son idée de fleur séchée. Elles n'avaient aucune propriété particulière, bien qu'elles puissent devenir laxatives à trop grande consommation, mais son Naos avait trouvé une idée remarquable : une infusion.

Milka, excellente idée ! Cours vite préparer un tisane. Par cette chaleur, pour l'hydrater, mieux vaut de l'eau chaude ! Et les fleurs donneront un excellent gout ! Mets vite de l'eau à chauffer, sur une pierre bien plate exposée au soleil. Mets quelques fleurs dedans et reviens avec la tisane. Cela lui fera le plus grand bien en effet !

Cependant, ils n'avaient pas agit assez rapidement : la jeune femme sortit de sa torpeur et ouvrit lentement les yeux.

Elen... Ça va, ne t'inquiète pas. Je vais me reposer encore un peu. Je ne vais pas vous retarder.

Sur quoi Milka répondit :

Ah trop tard un petit thé dame Nil’nellia ?

Cela ne manquait pas d'un certain humour qui fit sourire Elen. Son naos était plein de surprise. Un jeune elfe volontaire et prometteur.

Milka, prépare lui donc un thé quand même. Cela ne peut pas lui faire de mal. Lastalaica et Isilher, laissez tomber les Icarios pour cette fois. Vous ne pourrez pas jouer les Ashkas devant les jeunes !

Nil'nelia sentait déjà que les sensations revenaient. Ce qui d'abord n'était qu'une impression se faisait de plus en plus réelle. Son esprit reprenait peu à peu le contrôle. Elle put bientôt sentir le vent chaud sur son visage, des picotements dans les membres. Les voix se firent plus distinctes. Elle entendit Milka proposer d'utiliser les fleurs blanches cueillies avant le départ. Il fallait qu'elle se réveille, le plus vite possible. Inutile de les affoler davantage. Faisant un effort très intense, elle sortit de son pseudo coma. Elle était faible mais contente d'apercevoir de nouveau les Titans. Et surtout le visage d'Elen penché sur elle. Elle murmura:

Elen... Ça va, ne t'inquiète pas. Je vais me reposer encore un peu. Je ne vais pas vous retarder.

A cause d'elle les recherches avaient dû prendre du retard. Elle tenta de se relever mais était encore trop faible.

"Ah trop tard, un petit thé Dame Nil'nelia ?
- Avec plaisir, ça me fera le plus grand bien."

Il infusa les fleurs pendant qu'Elen faisait s'arrêter les Icarios. Pendant un instant Nil'nelia fut rassurée de s'être réveillée avant. Lastalica était très sympathique, mais elle aurait eu peur que l'esprit embrumé par la violette du Loup ne soit plus un danger qu'une aide pour l'aider à retrouver son corps.

"Désolé, je vous ai empêchés de faire les fiers devant les jeunes Loups mais si cela m'arrive une nouvelle fois, je vous attendrais."

Le thé fut bientôt servi et l'ensemble du groupe se retrouva sous de larges tentes installées sur le flanc de la falaise. L'incident passa rapidement, en particulier grâce au thé. Gegesh et Debolan étaient dans leur élément et parlaient entre eux de rivières, de découvertes géologiques. Elle crut même les entendre évoquer la rivière plus à l'ouest.

"Je me sens mieux, je vais encore me reposer cette nuit mais dès demain, je vais pouvoir vous aider. Je vais peut-être aller doucement sur l'utilisation de la magie... En quoi puis-je vous aider ? J'ai avec moins un catalyseur, ça peut vous être utile ? Demanda-t-elle au géologue et à l'Homme Sauvage. On cherche quelque chose en particulier ? Quels genres d'indices ?"

Faut surtout chercher un endroit ou l'on peut creuser sans mourrir de soif.
Je pense pas qu'on puisse voir de l'extérieur le moindre indice.
Ou alors si vous entendez de l'eau couler, c'est surement qu'il y à une caverne pas loin.
Y parait que la rivière du désert traverse toute cette montagne, plus jeune, à l'époque de Sigdil, j'y allai, et à certain endroit on entend l'eau couler.
Mais chaque fois après de forte pluie, donc soit ca créer un courant plus fort, soit l'eau coule plus loin mais bien sûr la montagne.

Quoi que pas très utile, depuis qu'on est là on à pas eu de pluie, et ici c'est rare, donc à moins que vous sachiez faire pleuvoir, on à intérèt à ouvrir les oreilles, et espéré avoir de la chance.

Stellenïa observait et écoutait surtout ce que les autres disaient puis elle décida de parler :

J'ai connu quand j'étais encore une gamine, un alchimiste qui avait réussit à développer une technique pour détecter de l'eau. Grâce à une pendule ou à un pendentif en cuivre comme le mien. C'est-à-dire que les oscillations sont supposées avoir une signification. Plus les oscillations sont importante plus on a de chance de trouver de l'eau. La technique n'est pas au point mais je peut toujours essayer.

Elle lève ses deux bras en l'air et s'étire puis poursuit:

c'est une simple suggestion...

Elen fut grandement rassuré de voir Nil se relever, mais il n'omit pas de la conserver dans son champ visuel. De plus, il demeura le plus près possible de sa fiancée, afin d'être près en cas de rechute, dans tous les sens du terme.

Il écouta les suggestions de chacun. Lenwe proposa de chercher de l'eau en profondeur. Stellenïa proposa même une méthode pour la trouver. Elen se demanda si les alchimistes utilisaient réellement de tels artifices. Cela ressemblait à de la magie sans en être réellement. Peut-être était-ce le délire d'un vieux fou.

Stellenïa, tu peux essayer. Cela pourrait fonctionner.

Elen se tourna vers leurs géologues, qui n'avaient toujours pas répondu à Nil. Gegesh et Debolan semblaient en grand débat. Sans doute suite à la question de la Guide du Cercle. L'Intendant du clan s'approcha des deux éminents scientifiques.

Mes amis, qu'en est-il de vos réflexions ?

Debolan prit la parole :

Concernant le catalyseur de votre... hum... fiancée, il sera peut-être utile pour creuser. Si elle connais toujours les enseignements de ses précepteurs...

Gegesh enchaina :

Les suggestions des Loups sont un bon départ, je pense. Nous devons bien commencer quelque part.

Et Debolan continua :

L'eau est un élément puissant. Elle brise la roche et fend les montagnes. Elle crée des cavités qu'elle quitte parfois. Ces creux naturels nous épargneraient un certain travail.

Gegesh termina :

Si nous trouvons la rivière souterraine dont parle ce jeune Loup, nous trouverons des cavernes naturelles. Si la chance est de notre coté, nous trouverons des cristaux inutilisables dans l'eau souterraine. Cela signifiera que la rivière pourrait avoir perforé un gisement conséquent, que nous pourrons éventuellement exploiter. Une mise en garde cependant : peut-être faudra-t-il aménager le cours de la rivière car lorsque les longues pluies reviendront, nous pourrions être en grand danger. Les eaux pourraient monter et nous serions piégés sous terre, comme les Nains lors de la divine colère de Poséidon.

cette dernière ne tarda pas et elle prit son pendentif en cuivre représentant une clé sigdilite qui appartenait à sa mère..Elle ferma les yeux tandis que le pendentif dont elle tenait l'extrémité était en ligne droite sans oscillation.Elle se concentrait en murmurant comme si elle priait. Chacun pouvait voir l'aura très basse qu'elle dégageait grâce au peu de flux mana qui parcourait son corps et le pendentif. A partir de là de très légères oscillations commencèrent.

*je pense que je vais aller doucement avec mon énergie magique pour commencer*

Nil'nelia arpentait les vallées. Elle cherchait à repérer elle aussi cette rivière souterraine. Elle n'osait cependant plus dépenser trop d'énergie de peur de retomber dans cette sorte de coma. Elle choisissait donc des zones où des traces d'érosion semblaient apparaître. Alors, elle déployait son aura pour fouiller plus en profondeur. Elle sentait une certaine humidité dans ce sol caillouteux, mais jamais de traces d'une réelle rivière.

De temps à autre elle creusait à l'aide de son catalyseur, plus pour se rappeler de la manipulation de cet objet que pour trouver de l'eau. Debolan n'avait pas tort. Elle ne l'avait plus utilisé depuis si longtemps que son maniement n'était pas parfait.

Elle s'enfonça plus dans les montagnes, cherchant toute sorte de cavités naturelles. Elles ne manquaient pas d'ailleurs. Les grottes parsemaient la région, mais elles étaient toujours peu profondes. Elle regarda Stellenïa étrangement la première fois qu'elle parla de sa méthode pour trouver de l'eau. Cela lui paraissait absurde. Mais en y réfléchissant bien, l'idée n'était pas mauvaise. Pourquoi pas. Elle cherchait bien de l'eau avec un bourdon. Elle sentait à travers le bâton les manifestations de ce qu'elle cherchait. Les avantages du pendentif étaient nombreux. La moindre oscillation était parfaitement perceptible. Bien plus qu'à travers un simple bâton enchanté. Mais elle n'avait rien sur elle de magique qui pouvait faire office de pendule.

Elen suivait Nil et Stellenïa. Elles découvraient de nombreuses grottes et fissures, parfois gorgées d'humidités retenues dans la fraicheur ombragée loin des rayons des Titans. Il y avait de la vie dans ces montagnes, Elen le sentait. Il avait repéré ci ou là dans la poussière des empruntes de pas d'animaux. Au moins, si les vivres venaient à manquer, ils mangeraient du lézard, du serpents et quelques mousses ou champignons qu'ils glaneraient dans les trous humides.

Ils s'étaient dirigés toujours plus vers l'ouest. Elen laissa son esprit vagabonder, son regard se fixant sur les mouvements quasi hypnotiques des hanches de Nil'Nelia. Les instruments des deux Elfes s'affolèrent. Nil s'écria :

« Il y a de l'eau dessous ! Mais son flux n’est pas régulier, comme si quelque chose tendait à la repousser violemment ! »

« Tu es sûre ? »

Stellenïa confirma les observations de Nil. Son pendule s'était complètement affolé. Les deux jeunes femmes se concentrèrent plus encore. De relativement vastes grottes avaient été creusées par ces remous, qui duraient sûrement depuis très longtemps pour avoir fait ce genre de dégâts.

« Des remous ? Peut-être qu'il s'agit de la source de la rivière de vapeur ! Nil, s'il y a de l'eau là dessous, il doit bien y avoir une entréÉÉÉÉÉÉééééééée... »

Il avait continué machinalement à marcher, plus vers l'ouest et le sol s'était dérobé sous ses pieds. Une fine couche de roche avait cédée à son passage, laissant apparaître une faille longue de deux ou trois mètres et suffisamment large pour le faire disparaître dans sa chute. Ou presque...

En effet, ses mains s'étaient agrippées au rebord, mues par un réflexe lié à son conditionnement d'Ashka. Suspendu au dessus d'un gouffre obscure, il murmura :

« Je crois qu'on en a trouvé une... »

Décidément, Gamroc se trouvait toujours là où il le fallait au bon moment. Alors qu'il s'affairait à frapper timidement de son marteau les sols susceptibles d'être fissurés que les deux chercheuses d'humidité descellaient, il aperçut Ereinlen lui dérober son utilité en chutant dans une fissure qui venait de se former sous le poids de son corps. Gamroc plongea vers la scène de l'accident comme il le fit auparavant pour Nil et tendit in-extremis son marteau entre les deux bras de l'accidenté. Après avoir péniblement remonté celui-ci avec l'aide des deux sourcières qui, prises dans leur recherche, avaient mis un temps de trop à réagir lors de la chute, Gamroc marqua un temps d'arrêt un léger sourire inscrit sur le visage. Après que Nil n'ait étreint son compagnon et que celui-ci ait repris ses esprits soutenu par la main protectrice de Stellenia, le frappeur de rocs s'adressa au couple d'un air légèrement amusé, dû à la rechute de la pression sur toute la zone...

On dirait que votre union ne plaît pas aux esprits... Enfin...
s'interrompit-il par peur que sa plaisanterie n'ait pas l'effet escompté pour reprendre fébrilement l'air troublé.
Ou aux dieux, ou bien... Enfin si, mais il y en a toujours un à qui il arriv... D... Oubliez.
Puis il reprit son air habituel, fermé et sérieux.
Nous voilà quoi qu'il en soit libérés d'un soucis. Il y a une entrée, un cours d'eau en bas, et nous avons seaux et cordes. Je m'affaire sur l'heure à rendre la descente possible.


Puis, replongé dans son mutisme et face à l'amusement manifeste des témoins de son embrouille passée, Gamroc s'en alla prendre des pics à planter dans la roche, un marteau plus petit pour ce faire, et chercha un rocher adéquat pour attacher ses cordages...

Nil'nelia percevait un tumulte impressionnant dans les profondeurs. Elle jeta un coup d'oeil à Stellenïa. La jeune Louve semblait étonné de la violence des mouvements du pendule. Les grottes plus grandes recelaient de nombreux champignons. Un instant absorbée par la contemplation de ce regain de vie, elle sursauta en entendant Elen crier. Il se tenait quelques instants plus tôt devant elle et il n'était plus là. Elle vit une ombre passer en trombe à ses côtés. Gamroc plongea pour récupérer son futur mari.

Eleeeeeeeen !

Elle l'enlaça, manquant de l'étouffer. Il lui sourit. Elle le laissa respirer. Nil'nelia n'était pas superstitieuse habituellement, mais elle réfléchit un peu aux paroles de Gamroc. Non, c'était juste de simples coïncidences.

Je viens t'aider Gamroc. Je peux creuser des marches ou autre chose. Enfin tout ce que tu imagines pour rendre le passage accessible.

Euh... juste une remarque. La rivière de vapeur cause la mort rien qu'au contact de l'eau.
Et on ne sait pas à quel moment l'eau acquiert cette propriété, l'eau sous nos pieds peut être aussi mortelle que la rivière.
Sans compter que l'on raconte qu'il y a des... créatures là-dessous, qui serai justement responsables de l'empoisonnement de la rivière.
Enfin ce sont des légendes, mais c'est surtout pour dire de faire attention, on a déjà eu un accident, sauf que là on est en montagne, au milieu du désert, à vouloir creuser, c'est l'endroit le plus propice aux accidents, il ne faut pas que l'euphorie soit à l'origine d'imprudence.

Stellenïa ne s'attendait pas à voir sa pendule s'affoler. Déjà qu'elle n'était pas sure que cette technique allait marcher. Même le bourbon de Nil confirmait le fait qu'il y avait de l'eau dans cet environnement.


- Ca...ça... marche !

Quelques instants après elle ne comprit rien aux évènements qui suivirent tellement qu'elle était absorbée par son propre exploit. Elle eut juste un pincement au coeur entre le moment où elle entendit Nil crier le nom de son futur mari et Elen qui était accrocher au marteau de Gamroc.

Gamroc, Nil, calmons nous. Lenwe a raison. Nous ne savons pas à quelle sorte de rivière nous avons affaire. Cela pourrait être la rivière de vapeur. Peut-être que sous la montagne elle ne nous tuerait pas comme elle le ferait en surface, mais nous ne sommes pas certains de cela. De plus, tu l'as dit, Nil, il y a de forts remous. Nous ne pouvons pas prendre le risque d'envoyer quelqu'un en bas.

Elen soupira. Heureusement Gamroc était intervenu pour le remonter. Ils avaient trouvé une caverne, du coup. Mais était-elle exploitable ? Debolan s'avança et proposa :

Et pourquoi ne créerions nous pas un test afin de vérifier si la rivière est dangereuse ? Avec un animal au bout d'une perche, par exemple. Ou une plante.

Cela ne sembla pas plaire à Gegesh, mais les cristaux de mana méritaient que l'on sacrifie éventuellement une vie. Le Peuple Sauvage avait trop souffert par le passé pour avec accès à cette ressource. Un lézard ou un serpent en moins sur Olympia serait bien peu en comparaison des souffrance de son peuple.

Cette idée est à creuser, même si Gaïa n'appréciera pas votre geste.

Milka qui écouter son adrakil avait entendu qu'il fallait trouver quelques lézards, ne voyant personne se proposer volontaire il prit la parole :

moi je veut bien essayer d'aller en chercher j'ai cru en voir quelque uns un peu plus loin sur la falaise.


il attendit l'approbation de son adrakil puis il s'éloigna de quelque centaines de mètre

bon bah maintenant il faut les trouver ... Oh bonjours toi tu voudrais pas venir tranquillement dans mes mains ?! nan ? bon je vais devoir t'attraper alors, viens par ici

Milka s'élança sur le lézard mais quand il ouvra ces mains rien

oups ! bon cette fois ces le bon !

son adrakil lui avait appris quelque leçon de guerre pour pouvoir réussir sa mission il lui fallait une diversion, il ramassa un caillou et le jeta a quelque mètre du lézard, le lézard qui par nature est très rapide tourna rapidement la tête vers l'impact, mais avant qu'il n'ait put retourner la tête dans la direction de Milka que le lézard était déjà dans la sacoche de l'elfe

a toi je t'ai eu ! mais qui sait tu pourra peut être retrouver la liberté

milka qui avait recommencer plusieurs fois sa stratégie, puis retourna au campement, lorsqu'il arriva, Nil'nelia l'attendait une perche a la main

tenez dame Nil'nelia voici les quelques lézards que j'ai réussi a attraper

Milka tendit la sacoche a l'elfe

Nil'nelia attrapa la saccoche. Elle sentit le petit animal courir, affolé à l'intérieur. Un pincement au cœur la prit. Pouvait-elle risquer de sacrifier le lézard ? Elle essaya de ne pas y penser, tout en plongeant la main dans la besace.

Allez viens mon petit... Si tu savais à quoi tu allais contribuer tu serais fier... murmura-t-elle sans vraiment y croire.

Elle avait déjà préparé des nœuds coulants pour attacher l'animal. Elle passa chacun de ses membres à l'intérieur des boucles. Puis avalant difficilement sa salive, elle regarda les autres.

Voilà c'est prêt... On y va ?

La corde se déroula, lentement. Des tressaillements agitaient la corde le long de la descente, indiquant qu'il vivait encore...

La corde fut déroulée longtemps tandis que le lézard, affolé, disparaissait dans l’obscurité de la crevasse.
Au bout d’un moment qui parut une éternité, Nil peut sentir que la corde fut légèrement secouée de façon irrégulière.

"On dirait que vous avez atteint l'eau ou quoi que soit ce liquide !" intervint Gegesh. "Remontez l'animal. S'il meurt de noyade, l'expérience n'aura servie à rien et sa vie aura été sacrifiée en vain. Et ce serait bien malheureux pour lui."

L'homme sauvage s'approcha du bord de la crevasse. Il priait Gaïa dans sa tête d'avoir épargné la vie de l'animal et de les soutenir dans leur tâche.

"De toutes manières, nous ne pouvons pas nous permettre de creuser en ces lieux. Les remous en bas sont bien trop forts, d'après ce que vous nous ont rapporté dame Nil'Nelia et dame Stellenïa." ajouta Debolan. "Quelque soit l'état de cet animal, et donc la nature du liquide qui coule là dessous, nous devrons creuser là où il n'y a que très peu de courant. Mesdames, pensez vous pouvoir suivre le cours de ces eaux en direction de sa source par la même méthode qui vous a permis de les trouver ? Déterminer le sens du courant sera un jeu d'enfant, tout repose donc sur vous."

Gegesh s'éloigna du bord, tandis que remontait un lézard sain et sauf, même si l'animal était trempé. Le poids de la mort éventuelle de l'animal fut retiré de ses épaules. Il continua :

"Ce doit être de l'eau. En suivant le courant, je vais analyser les roches qui affleurent et sonder le sol à la recherche d'une signature de mana."

"La chose est possible, Gegesh ?" demanda Elen.

"Rien n'est impossible. Mais ces tests requerront du temps. Nous avanceront lentement. Mais cela nous permettra de ne pas creuser au hasard."

"N'oubliez pas de suivre le court principal de la rivière, tout de même. C'est lui qui aura eu le plus de chance d'éventrer une des structures recelant des cristaux de mana." conclut Debolan.

Le lézard fut relâché puis une corde fut tendue dans la crevasse avec un objet lourd à son bout. Cela leur indiqua le sens du courant. Tandis que Gegesh préparait ses matériaux magiques et conventionnels afin de sonder le sol, Elen vint auprès de Nil.

"Tout cela ne risque pas de trop t'épuiser ? Tu pourras suivre la rivière ?"

Nil'nelia sourit à Elen. Elle avait été soulagée en voyant le lézard vivant et savoir que c'était de l'eau normale qui coulait dans les profondeurs lui redonna espoir.

"Je pense que je peux le faire. Maintenant que j'ai un point d'accroche, ça ne devrait pas poser de problème. Quant à l'épuisement, tant que l'eau ne se trouve pas vraiment très profondément enfouie il n'y a pas de risque... Du moment que je n'essaye pas de la faire remonter."

Nil'nelia réfléchit un instant.

"Ce qui me gène, c'est s'il y a plusieurs bras qui rejoignent cette rivière souterraine. A mon goût, il faut suivre le lit majeur. Le problème est alors de le distinguer. Mais bon, avec l'aide de Stellenïa, il ne devrait pas y avoir trop d'erreurs."

Sans attendre les autres Nil'nelia incanta quelques formules, le visage rivé vers le sol, son bourdon tremblotant au creux de ses mains. Elle allait progresser lentement. Partir un peu devant, avant que le camp ne soit tout à fait désinstallé n'était pas un problème. Ce qu'elle craignait, c'était que la rivière ne s'enfonçât plus profondément au dans les montagnes.

Au bout d'une demi heure de marche, alors que la fatigue commençait doucement à planer sur le groupe, Gegesh s'écria :

"Du mana ! J'en sens sous nos pieds ! Nous avons de la chance !"

Son matériel magique avait d'abord imperceptiblement réagi, comme s'il y avait des traces des précieux cristaux dans la rivière souterraine, puis tout à coup ses instruments lui avaient fait percevoir avec intensité la présence d'un amas.

Il avait vérifié ces données en creusant un peu. De petites pierres caractéristiques, qui généralement entouraient les gisements de cristaux de mana, se trouvaient à une profondeur raisonnable d'une dizaine de centimètres. Peut-être faudrait-il creuser de plusieurs dizaines de mètres de profondeur, mais la chose était largement faisable. Ils disposaient des bras et de la volonté nécessaire.

"Quel serait la taille du filon, Gegesh ?" demanda Elen.

"Je ne saurai le dire. Avec de la chance, la rivière à percé un filon suffisamment important pour qu'il soit exploitable. Mais ce n'est pas garanti. Il est plus probable que ce gisement ne soit trop petit pour nous être utile, même si nous pourrions y glaner quelques cristaux quand même, les moins abimés."

"Donc rien n'est joué."

"C'est cela. Pour découvrir l'importance de ce gisement, il va nous falloir creuser."

"Vous avez entendus compagnons ? Nous touchons au but ! Construisons un campement solide, nous allons rester ici quelques temps ! Et dès demain, nous commenceront à creuser !"

La joie s'empara du clan. Même si le succès n'était pas garanti, le fait d'avoir pu travailler de concert avait soutenu la force du clan. Peut-être même que des Indépendants rejoindraient officiellement les rangs de la Meute. Du moins c'était ce qu'espérait Elen...

Landeras entendit Gegesh crier tout d'un coup dans son dos !

"Du mana ! J'en sens sous nos pieds ! Nous avons de la chance !"

Il ne pu se retenir de sourir et de remercier Luwö pour leur avoir porter chance !!!

Après tous les obstacles rencontrés depuis le début de leur aventure, Landeras n'y croyait presque plus. Il suivait le groupe avec de plus en plus de pessimisme. Cette nouvelle était la meilleur qu'il avait pu entendre, avec bien sûr le rétablissement de Nil'nélia.

Allez les amis, nous avons maintenant un espoir nouveau qui renaît, à nous d'en profiter pour réussir notre entreprise au plus vite !!!

Après ces mots d'encouragement, Landeras commença a aider à monter le camp avec une envie visible de tous !!! Il imaginait déjà les cristaux de mana qu'ils allaient pouvoir rapporter à Na'Helli. Mais tout n'était pas encore joué loin de là !!!

Les Loups commencèrent par fortifier légèrement les lieux, autour des futurs travaux d'excavation. Les tempêtes faisaient légion dans ces montagnes et le désert environnant. Des palissades bien solides arrêteraient une partie des bourrasques. Ensuite ils construisirent quelques cabanes de bois, plus confortables et permanentes que les tentes, bien à l'abri des remparts. Il creusèrent profondément les fondations de ces baraquements, pour qu'aucune tempête ne risque d'emporter les murs, qu'ils consolidèrent par des renforts de pierres taillées sur place.

Cela permettrait aux futurs mineurs de se loger. En effet, loin de Na'Helli, il faudrait trouver ici suffisamment de confort pour trouver la motivation d'extraire les éventuelles ressources de la mine. Le clan du Loup, pour l'instant, était motivé par la reconnaissance de leur entreprise par les autres Elfes. Mais les futurs mineurs viendraient de la ville, dans un but purement fonctionnel : récolter de quoi faire prospérer la cité. Et les lieux ne se prêtaient que très peu aux longs séjours sans un aménagement préalable.

Enfin vint le moment de creuser. Debolan et Gegesh avaient travaillé d'arrache-pied sur les plans des futures galeries. Il fallait à tout prix rejoindre la rivière. Ils pourraient ainsi s'assurer de la présence ou non de cristaux de mana.

Pendant plusieurs jours les travaux avancèrent rapidement. Le terrain était plus meuble que prévu. Ils dégagèrent une importante quantité de terre et de caillasse qu'ils entassèrent contre les palissades les plus soumises aux vents, pour les renforcer plus encore et, éventuellement, mettre en place des postes de guet à l'avenir.

Soudain, à déjà quelques mètres de profondeurs, ils tombèrent sur un sol de roches compactes, parsemées de fissure. L'eau pouvait s'infiltrer mais pour qu'ils passent eux mêmes, il leur faudrait percer cette armure dure. Ce ne fut pas une mince affaire mais la magie de Nil se révéla être bien plus efficace que les pioches. Ils dégagèrent des bloques de roches qui leurs permirent de consolider les galeries qu'ils avaient déjà construite, jusqu'alors simplement soutenues par les poutres qu'ils avaient charriées depuis Na'Helli pendant le voyage.

Ils tombèrent ensuite sur un mince filon d'argent. Cela ravirait les mineurs à venir car la veine était d'une trentaine de centimètre de large et de haut, et sans doute d'une longueur importante. Et il y avait ci et là quelques traces d'or, inexploitables en si faibles quantités, mais bien présentes, Debolan les en assura. Cela dit, les Loups n'étaient pas intéressé par ce minerai.

Ils allèrent plus en avant et de plus en plus profondément. A onze mètre de profondeur, ils tombèrent sur une cavité emplie de mousse et de champignon. Les insectes grouillants leur posèrent des problèmes quelques temps mais ils vidèrent la pièce de ses occupants en mettant le feu à l'intérieur de la pièce, depuis l'extérieur, grâce à une trainée d'huile. L'alvéole leur fit gagner plusieurs mètres sans creuser, ce qui ravi tout le monde.

Enfin, au bout de quelques jours de labeur, ils atteignirent la rivière. L'eau coulait vivement dans un creux large de un à deux mètre et d'une hauteur variant de quelques centimètres à un mètre. La profondeur de la rivière elle n'excédait pas la cinquantaine de centimètre. Cela dit, Debolan leur annonça que lorsqu'il pleuvait, ce qui était fort rare dans la région mais en quantité très abondante, les eaux devaient emplir totalement la cavité, ou presque.

Ils passèrent la journée suivante à fouiller le lit de ladite rivière. Enfin un des Loups s'écria : « Un cristal ! Un cristal ! » Celui ci semblait fort abimé et inutilisable. Mais la nature des roches environnantes et la présence de cristaux dans la rivière laissaient bon espoir. Ils trouveraient peut-être une des géodes, formation géologique privilégiée des cristaux de mana, percée par le courant de la rivière, donc exploitable et aisément accessible.

Ils utilisèrent les journées suivante pour creuser plus avant sans trouver de trace de cette géode tant souhaitée. Ils se servirent alors de tout leur temps pour canaliser les eaux pour qu'à l'avenir la rivière ne soit pas un danger. Le canal qu'il creusèrent nécessita des travaux d'élargissement et d'approfondissement du lit de la rivière. D'après Debolan, cela devrait mettre cette partie des galeries à l'abri des méfaits d'une crue. Pour plus de sécurité, ils érigèrent des digues de presque cinquante centimètres de hauteur, ce qui, en cas de danger, leur laisserait probablement le temps d'évacuer la galerie.

Ils se réunirent alors à l'extérieur.

« Chers Loups ! Nous avons creusé et nous avons atteint, en parti nos objectifs. Nous avons trouvé un filon d'argent qui pourra, éventuellement être exploité, et nous nous sommes assurés de la présence de cristaux à proximité. J'ai bon espoir que dans les jours à venir, en creusant plus avant, et en remontant plus encore le cours de cette rivière, nous parviendront à trouver ce que nous sommes venus chercher.

Cela dit, puisque à présent nous avons fait tout ce travail, il nous faut baptiser les lieux. Je pensais tout d'abord à nommer cet endroit selon un nom de notre clan. Mais nous aurons déjà ce qu'il faut en renom avec cette découverte pour les années à venir.

Cette victoire, mes amis, n'est pas seulement la notre ! C'est celle de tous les Elfes de Lunes, avec qui nous partageons notre destin. Notre Peuple est ancien, plus ancien que les noblesse de Na'Helli. Et ces derniers ont trop tendance à oublier quel force nous anime tous, quelque soit notre Totem. C'est pourquoi je veux que leurs mineurs sentent que le travail qui a été effectué ici, la sueur et le sang qui a été versé ici était celui de notre Peuple ! Je veux que ces lieux les emplisse de respect à notre égard !

C'est pourquoi je déclare ouvert Le Gouffre des Lunes ! »

Ce soir là, il y eut une fête, avec plus de nourriture qu'à l'accoutumée mais leurs réserves et les chasses de petits animaux environnants suffiraient à les nourrir pour les jours à venir.

Et le lendemain, ils retournèrent creuser...

Lenwe attaignait les dessous de la montagne, tout ca jeunesse avait été remplit de légende sur cette montagne et ce qu'elle abritait.

Bien que la descente et la première vision de ce monde souterrain fût très surprenante, il était certain que d'autre évènement arriverait perturber cette quète.

Il y avait ici de la lave, cette masse visqueuse rouge et bouillante qui chauffait toute la cavité.

A cette température le travail sera compliqué. j'ai l'impression qu'il fait encore plus chaud que dans le désert.

Même l'eau à proximité n'était pas vraiment fraiche, bien que vu les conditions il n'était pas adapter de faire son difficile.
Lenwe retourna voir ce brave lézard qui leur avait servit de sécurité et le détacha. Il méritait largement d'éviter d'être manger dans les jours à venir. L'animal fila dans la faille désigné plus tôt par Elen et y disparu.
Un petit tour de la caverne creuser. La lave intriguait beaucoup le jeune loup. Il en avait déjà vu, mais à l'extérieur de la montagne, elle coulait un peu, puis noircissait, devenait dur puis refroidissait.

Mais un autre évènement le surpris, une autre source d'eau plus proche de ce puit de chaleur.

Hey, venez voir ici !

Tandis que d'autre rappliquait, Lenwe ce rapprochait doucement, méfiant avec un pressentiment de danger. C'est seulement tout proche qu'il comprit. Des vapeurs s'échappaient de l'eau, comme pour la rivière extérieur, sauf qu'ici c'était bien moins visible et si l'elfe n'avait pas été extrèmement prudent celà serai passer inaperçu.

Oh faîtes gaffe ! L'eau ! Des sources de vapeurs ici aussi !

La surprise fût de mise pour tout le monde, mais celà passa très vite, le groupe sera plus prudent à l'avenir, tout simplement.
Lenwe, lui, avait beaucoup de question qui le travaillait. Est-ce que la lave était à l'origine de l'empoisonnement de la rivière ? Et le lézard qui avait plonger dans la faille, la vie était possible la dessous ? Surement sinon le lézard aurai chercher à remonter. Y a t'il d'autre forme de vie la dessous ? Et surtout quel forme de vie ?

Malgré la fêtes du soirs ces questions hantait le jeune elfe. Le lendemain, le travail attunéa ses angoisses...

Heureusement pour Landeras que Lenwe avait remarqué les différents sources de vapeurs car il se trouvait proche d'une mais n'y avait pas prêté attention. Cela lui apprendrait à foncer tête baisser.

Tous les loups s'étaient mis au travail au niveau de la rivière à la recherche des cristaux tant convoités mais pour le moment ... rien. Seulement quelques pierres précieuses et de petits cristaux inutilisables.

Le moral commençait à baisser. Depuis déjà plusieurs jours aucune découverte n'était à signaler. Nous étions peut-être au mauvais endroit où alors nous cherchions peut-être trop au niveau de la rivière.

Landeras eu alors une idée :

Au lieu de filtrer cette rivière ne devrions-nous pas nous attaquer à la roche qui l'entoure ? Les réserves de cristaux y sont peut-être. Le seul risque à cela serait de tomber sur une source à vapeurs mais nous pouvons toujours tenter de creuser.

Si l'eau à put creuser cette roche alors nos outils devraient y arriver et si l'eau nous apporte de petits cristaux c'est que ceux-ci sont proche de son lit.

Attaquons à ces parois et alors nous trouverons peut-être de quoi faire notre bonheur !

Après ces paroles il se mis tout de suite en direction de la parois la plus proche pour la scruter et essayer de trouver ne serait-ce qu'un petit espoir ...

Les évènements prenaient une tournure assez inattendue. Et l’objectif que les Loups s’étaient fixé semblait désormais passer par des épreuves bien plus dangereuses que le désert. Elen ne savait pas exactement ce qu’était la lave, à dire vrai il n’en avait jamais vu. En revanche, il savait ce qu’était la rivière de vapeur : un danger mortel pour quiconque s’en approcherait de trop près. Et voir de telles émanations ici, dans les entrailles de la terre, ne le rassurait pas du tout.

Lenderas proposa de creuser les parois, pour trouver une géode. L’idée n’avait rien de stupide, à ceci près que la lave effrayait Elen. S’ils creusaient trop, ils signaient leur arrêt de mort.

Et qu’étaient ces étincelles ? Elles voletaient en tous sens, sortant des fissures creusées par la lave et se heurtant à des obstacles invisibles qui infléchissaient leur course sur certaines parois. En observant leur bal aérien, et surtout le fait qu’elles passaient un peu trop près d’eux à leur goût, Elen s’imagina qu’elles pouvaient avoir une conscience propre. Une conscience pas forcément amicale. Il aurait fallut entrer en transe afin de faire appel aux esprits pour s’en assurer, mais il n’osait entrer en contact avec des créatures dont la nature lui échappait.

« Bonne idée, Lenderas. Je crois aussi qu’il nous faudra creuser. Néanmoins, il s’agit de trouver le bon endroit. Je ne tiens pas à libérer ce liquide brûlant qui semble circuler derrière les parois, ni offenser nos amis volants semblables à des braises.

Debolan, Gegesh, avez vous déjà vu de telles créatures ? Ou de tels objets, si la vie ne les anime pas ? Ces étincelles semblent être repoussées par certains pans de cette paroi là bas. Pensez-vous que cela soit un signe de la présence de cristaux ? Peut-être devriez vous effectuer ici vos tests pour en être certains. Je ne voudrai pas commettre l’irréparable. Si vos tests sont concluants, c’est là bas que nous creuserons. Cela me semble suffisamment éloigné de cette chose qui suinte des parois là-bas. »

Ceux qui s'apparentaient le plus à des géologues étudièrent les fragments que Landeras et ses amis avaient mis à jour. Les flux de mana à travers la grotte avaient tendance à venir des parois les plus proches de la rivière et à se jeter dedans. La magie était comme drainée vers l'eau, de cela ils étaient de plus en plus certains.

Si nous creusons par là, je pense que les cristaux que nous sortirons des roches seront aussitôt... déchargés. Nous devons nous éloigner de la rivière mais... Non, je n'ai jamais vu ces choses auparavant. Leurs mouvements sont chaotiques et pourtant ils semblent animés d'une certaine logique. Si ce sont des esprits, leur chaleur est bien réelle quant à elle et pourrait nous blesser.

Son regard se porta vers le mur qui retenait la lave. Elle luisait, du rouge le plus sombre au blanc le plus éclatant, en fines zébrures suintantes qui tailladaient la paroi.

Les minerais propices à la recherche de cristaux se trouvaient en filons plus ou moins profonds. Il en voyait affleurer sur le sol à certains endroits. En creusant ils obtiendraient des géodes, c'était sûr, mais l'étrange ballet d'étincelles les laisserait-il faire ?
Les geysers qui s'échappaient de la rivière pour détruire un peu plus les parois et les vider de leur énergie magique semblaient être combattus par ces nuages brûlants. Quel sort réservaient-ils aux Elfes s'ils comprenaient qu'ils s'attaquaient au sol pour les mêmes raisons ?

Et puis cette flaque rougeoyante qui ne cessait de grossir inquiétait Debolan également. Les nuages lumineux s'en approchaient de plus en plus souvent, le frôlaient avec impatience et la lave d'un jaune doré semblait leur répondre en de petites éclaboussures. Le feu prenait là où tombaient des gouttes de lave, des flammèches qui en annonçaient d'autres plus grandes, jusqu'à ce qu'un crépitement intense résonne dans toute la caverne.
L'Elfe ne put décrocher son regard de ce qui se passait. Dans un murmure incrédule, il s'adressa aux Forestiers qu'il savait à ses côtés, occupés à inspecter les zones de creusement potentielles :

Gegesh... Elen... Regardez...


*********
A suivre, le Gouffre des Lunes.