Legends of Olympia : La Ballade des Mémoires - Histoires de Nain
Choix des forums  |  Revenir au forum  |  Page d'accueil

Histoires de Nain
Topic visité 933 fois
Dernière réponse le 08/02/2010 à 18:43

nain Par Ghormy - Roi des Nains  le 29/05/2009 à 17:46

An 8022 du Calendrier Nain, Lardanium :

Ghormy s’avança, les ténèbres semblaient s’estomper petit à petit.

- Hey ! Frérot, c’est par ici !
- Gromph ! C’est pas trop tôt… Bon allez hop, on se revoit juste après…
- Comme d’habitude !


Chacun des deux petits êtres avancèrent vers une lumière bleutée qui tourbillonnait sur elle-même pour former un vortex lumineux duquel un air doux et tiède s’échappait, formant un contraste encore plus marqué avec le calme plat et glacial des ténèbres des Enfers.
Puis… plus rien.
Un bourdonnement sourd grinça dans les oreilles de Ghormy alors qu’il rouvrait les yeux.
Il porta sa main au dessus de ses yeux pour éviter que la lumière ne l’éblouisse trop.
Il ne comprenait pas…
Où était-il ?
C’était étrange… Il ne reconnaissait aucun bâtiment, aucune ruelle, aucune personne.
Il y avait bel et bien de nombreux nains autour de lui, mais pourtant, il ne les avait jamais aperçus.
Il se gratta le crâne et demanda à son frère :

- Euuhhh… Snorri, on est où là ?

Voyons que la réponse se faisait attendre il se retourna en grommelant

- Snorri ? Tu pourrais répondre quand mê…

Il ne comprenait pas… Snorri n’était pas là… Snorri avait disparu…
Il avait beau chercher, il ne retrouvait pas son frère…
Décidément, il était mal parti…

Après un petit temps à fouiner et à laisser traîner ses oreilles, Ghormy comprît qu’il se trouvait dans Lardanium.
En effet, depuis le renouement des liens avec les Olympiens, de nombreuses familles naines s’étaient établies dans la capitale et il ne s’étonna guère de voir un tel rassemblement de ses compatriotes.
Cependant, il avait accompagné sa famille qui s’était établie à Zagnadar, pas à Lardanium.
Pourquoi avait-il atterrit ici ? Et où était passé Snorri ?
Et puis ce mal de ventre ne l’aidait pas à réfléchir… Sûrement une sorte de… « mal d’invocation »… ou la faim qui tenaille.
Ghormy décida donc d’aller se repaître dans l’auberge la plus proche.
Il loua une chambre et écrivît, tout en mangeant, une rapide lettre à ses parents pour leur expliquer l’affaire.
Une fois finie, il soupira et jura tout haut.

- Bordel, Snorri, t’es chiant ! J’vais prendre des jours pour te retrouver dans cet endroit immense !



nain Par Valmir Schtemwölech  le 29/05/2009 à 18:44

Très bonne histoire, moi aussi je voulais avoir la citoyenneté de Zagnadar.
Vivement la suite.



nain Par Ghormy - Roi des Nains  le 31/05/2009 à 00:39

An 8022 du Calendrier Nain, Lardanium :

Snorri s’avança, les ténèbres semblaient s’estomper petit à petit.
Il se retourna vers son frère qui l’interpellait.

- Hey ! Frérot, c’est par ici !
- Gromph ! C’est pas trop tôt… Bon allez hop, on se revoit juste après…
- Comme d’habitude !


Chacun des deux petits êtres avancèrent vers une lumière bleutée qui tourbillonnait sur elle-même pour former un vortex lumineux duquel un air doux et tiède s’échappait, formant un contraste encore plus marqué avec le calme plat et glacial des ténèbres des Enfers.
Puis… plus rien.
Un bourdonnement sourd grinça dans les oreilles de Snorri, puis une intense douleur lui rongea le crâne.
Il ne comprenait pas, c’était bien la première fois que ça lui arrivait.
Il grimaça de douleur.
Après ce qui lui sembla être des heures, de la lumière arriva enfin à ses yeux.
C’était une lumière douce, une lumière de soirée.
Il semblait être dans une auberge.
Il regarda à travers une fenêtre et admira quelques instants le ciel étoilé, illuminé par la clarté de Séléné et Adamant.
Cependant, il ne comprenait pas ce qu’il faisait ici.

- Ghorm…

Il était seul… Cependant, il reconnaissait quelques affaires posées sur le lit qui appartenaient à son frère.
Il ne comprenait pas…
Il sortît dans le couloir, cherchant la sortie de l’édifice qui se trouvait être un étage plus bas, au rez-de-chaussée.
Les couloirs semblaient bien étroits, et les portes bien basses, mais malgré ces indices, il fût stupéfié de constater qu’il était dans un bâtiment Olympien en arrivant dans une salle où bon nombre de clients étaient entassés.
Que faisait-il ici ? Et où était Ghormy ?
Il se dirigea vers l’aubergiste et lui demanda.

- Excusez moi, aubergiste, où est partie la personne qui m’accompagnait ?
- La personne qui vous… Vous êtes arrivé il y a à peine 20 minutes, et vous étiez seul.


Seul ?
C’était impossible…
Que… ?
L’aubergiste avait sûrement été payé grassement pour son silence, et Snorri n’avait pas envie de s’attirer des ennuis en menaçant un citoyen de ce qu’il supposait être Lardanium.
Qu’à cela ne tienne.
Il retrouverait son frère, coûte que coûte, et le vengerait si quiconque lui ferait le moindre mal.
Il porta sa main gauche à son ceinturon pour sortir de quoi se payer un petit quelque chose à boire mais s’étonna de ne pas y trouver sa bourse.
Quelqu’un l’avait changée de place… Elle était à droite désormais.
Recomptant ses pièces, il remarqua qu’il lui en manquait.
Quelqu’un avait pris SON argent.
Ce quelqu’un allait payer.
Furieux, il sortît de l’auberge, à la recherche de son frère.
Ivre de rage, il jura tout haut.

- Bordel, Ghormy, t’es chiant ! J’vais prendre des jours pour te retrouver dans cet endroit immense !



geant Par Sayan Köttor  le 31/05/2009 à 19:51

HRP marrant^^ Surtout la petite référence au mal d'invocation (ça fait sourire..). A voir ce qui se passera par la suite, ça donne envie de le savoir!



nain Par Ghormy - Roi des Nains  le 01/06/2009 à 22:23

An 8004 du Calendrier Nain, Kazad a Gorog :

Ghormy piaffait d’impatience.
Leur première VRAIE mission.
Depuis que lui et son frère vendaient leurs talents de combattants pour gagner leur vie, ils n’avaient jamais eut un aussi palpitant voyage à faire.
Finies les gardes aux portes de tavernes malfamées.
Finies les surveillances de demeures de marchands paranoïaques.
Enfin, enfin ils allaient pouvoir profiter de l’AVENTURE !
Le convoi en partance pour Sigdil n’allait pas être entièrement chargé avant au moins deux longues heures, mais Ghormy n’en pouvait plus d’attendre le départ et il tournait en rond.
Une large frappe sur l’épaule le fît sursauter et sortir de sa rêverie.

- Alors p’tit frère ? T’es d’attaque ?
- Et comment ! Depuis le temps qu’on attend ça… T’as pas hâte de partir toi ?
- Bien sûr que si. Mais je sais me tenir… MOI !


Malgré son calme apparent, Ghormy sentait bien que l’excitation émanait de Snorri.
C’était son frère, et il le connaissait mieux que quiconque.
Ils étaient inséparables, tels deux jumeaux, pourtant, Snorri était l’aîné de deux bonnes années.
Ils regardèrent leurs compatriotes s’activer pour ramasser et entasser diverses marchandises dans de larges chariots, tractés par de gros bœufs.
Ce n’étaient certes pas les animaux les plus rapides, mais ils pouvaient porter de lourdes charges, c’est pourquoi ils avaient été choisis. De plus, ils sont plus appropriés à la taille des nains que bon nombre d’autres montures.
Le temps passait, mais l’ennui de l’attente pesait toujours sur les deux frères, forcés à l’inaction.
Ils regardaient donc défiler les différentes cargaisons, afin de tuer un peu le temps.
C’était diverses marchandises, allant de toutes sortes de tissus aux épées fraîchement forgées, en passant par des statues de pierre taillées.
Des cargaisons particulièrement importantes de nourritures allaient être emportées pour être revendues.
En effet, avec les Jeux Olympiques, et la Trêve qui les accompagnaient, de nombreux habitants de Sigdil, nostalgiques et désireux de revoir leur ancienne capitale, ont fait le voyage jusqu’à la Cité Blanche.
De ce fait, bon nombre des habitants fîrent de larges provisions pour partir, mettant à sac les réserves de nourritures qui ne pouvaient se remplir par faute de main d’œuvre.

Dès que le chargement fût terminé, les chariots brinquebalants se mirent en marche pour le long périple jusqu’à Sigdil.
La garde était principalement constituée de Nains, mais une poignée d’Olympiens Rebelles était également présente.
En tout, ils étaient environ une douzaine de tête pour protéger dix chariots et une vingtaine de marchands.
Leur solde n’était pas des plus exceptionnelle, mais étant donné qu’ils étaient nourris en plus pendant tout le trajet, ils n’avaient pas de quoi se plaindre.

- Tu as pensé à ta couverture cette fois Snorri ?

L’intéressé grommela en faisant mine de ne pas avoir entendu.

- Tu ferais mieux de regarder devant toi plutôt que de me chercher ! Regarde ! Le convoi part sans nous !

En effet, le convoi s’éloignait petit à petit en les laissant à la traîne.
Il n’allait guère vite, certes, mais tout de même…
Les deux frères pressèrent l’allure pour retourner à leur place, près d’un chariot transportant des vivres.

Le trajet fût assez ennuyeux.
C’était un long voyage de marche à travers les plaines.
Heureusement, ils n’avaient pas à traverser le désert de Yaacov, cependant, sa proximité se faisait sentir à cause de la chaleur qui régnait.
Pour tuer leurs journées monotones, les gardes occupaient une partie de leur temps à discuter entre eux, à jouer aux dés, aux cartes ou aux osselets, ou toute autre distraction à portée de main.
Il n’y eût pas le moindre souci, et les gardes avaient été finalement payés à ne rien faire.
Oh, ils avaient bien croisé quelques bêtes qui auraient pût être dangereuses, mais aucun incident ne s’était déroulé.
Et puis, la présence de garde est toujours plus imposante, peut-être que les attaquants potentiels avaient simplement été effrayés…

Ghormy bailla alors que Snorri lui donna une légère tape sur l’épaule avec le manche de sa hache.

- Ghormy ? Réveille toi feignant !
- Pppff… Je ne dormais pas… Je me reposais !
- C’est ça… Bon, on est arrivé !
- Ah ? Enfin ! C’est pas trop tôt !


Il sauta « gracieusement » de la charrette sur laquelle il s’était assoupi pour retomber bruyamment sur le sol, réceptionné sur ses lourdes bottes ferrées.
Il leva la tête pour regarder leur point d’arrivée.
Il resta ébahit devant la cité des Sables.
C’était la première fois qu’il voyait une ville de ce genre, et il resta bouche bée.
Aucun bâtiment taillé à même la pierre ! Tout avait été construit entièrement par les Sigdilites.
Snorri le secoua un peu pour qu’il sorte de sa rêverie et ils aidèrent tous les deux, avec les autres gardes, à décharger les marchandises, contrairement au départ.
Ils sympathisèrent avec deux Olympiens, Nagel et Mirgum, et même un Elfe, Elias.
Ils furent quelque peu étonnés d’ailleurs de voir que Nains et Elfes pouvaient avoir de nombreux points communs.
Le déchargement fini, les marchands donnèrent une prime à tous les gardes pour récompenser la sécurité du voyage, puis, ils s’éclipsèrent pour retourner à leurs affaires, dans Sigdil.
Ghormy et Snorri visitèrent avec leurs nouveaux compagnons la ville et y restèrent quelques temps.
Leurs rêves de gloire et d’aventure avant leur voyage n’étaient certes pas exaucés, mais cet avant-goût du monde ne leur laissa pas d’amertume dans la gorge.
Les deux frères étaient bien décidés à continuer de voyager, et avaient bien l’intention de faire un peu parler d’eux ! Pour devenir peut-être, qui sait, une des Légendes d’Olympia.



olymp Par Volesprit  le 07/07/2009 à 11:11

Hmmm très sympa tout cela...si tu le permets je vais plancher sur un add on pour le "Mal d'invocation" dans mon TSPVN que j'entretien pour plus tard ^^ hé hé hé



nain Par Ghormy - Roi des Nains  le 10/07/2009 à 10:32

An 8006 du Calendrier Nain, Kazad a Gorog :

Ghormy jetta un regard dépité derrière lui.
Des foules de Nains s’enfuyaient face à la colère divine.
Les flots venaient s’écraser contre les rocs de Kazad a Gorog, mais même s’ils n’arrivaient pas à détruire ces fières défenses, l’ennemi aquatique s’infiltrait dans chaque coin et recoin, promettant érosion et nombreuses fissures.
Quand bien même ils réussiraient à retirer toute l’eau de la cité engloutie, elle ne retrouverait jamais sa solidité et sa fierté d’antan.
Il revoyait dans sa tête sa mère affolée, face à l’arrivée des eaux.
Les vitres de leur maison éclater sous la pression marine.
Ils avaient réussi à s’enfuir grâce au petit escalier, que leur père avait taillé il y a longtemps à même la roche, qui reliait leur maison à une rue surélevée.
Grâce à la hauteur, ils purent échapper à la montée des eaux, mais, malheureusement, beaucoup de leurs voisins n’eurent pas cette chance.
Le nombre de survivants à cette catastrophe était déjà bien assez faible, mais il a fallu qu’ « ils » se mettent également dans la partie…
Il savait que c’était EUX qui avaient appelé Poséidon à l’aide.
Sans lui, jamais la cité ne serait tombée.
Mais comment lutter contre la colère des Dieux… ?
Il serra les poings de rage.
Ces lâches, obligés de faire appel à un dieu pour s’attaquer à Kazad a Gorog… et massacrer les survivants qui tentaient de fuir le désastre…
Décidément, il trouvait que les Sauvages méritaient bien leur réputation.
Quand bien même son cousin prétendait que quelques Sauvages n’étaient pas comme leurs confrère et méritaient l’attention, il avait bien du mal à le croire.

Il observa Snorri qui ne tenait pas en place.
Il regardait partout autour de lui et semblait sur le point de se jeter vers les assaillants, au loin.
Ghormy le fixa du regard, lui faisant bien comprendre qu'il ne ferait que perdre bêtement sa vie s'il partait là-bas.
Snorri lui répondît, plein d’incompréhension.

- Ils ont besoin d’aide ! Nous pouvons les aider ! Ghormy, vient !
- Non Snorri… Ils sont trop forts pour nous…
- Mais regarde les nôtres !!


Face à la cité, la bataille faisait rage.
Ils étaient loin, mais Ghormy semblait les voir comme si quelques mètres seulement les séparaient : les guerriers Nains.
Menés par Grimbar, leur Roi, de nombreux Nains armés jusqu’aux dents se ruaient dans une bataille perdue d’avance.
Malgré leur Volonté de fer, de nombreux Nains finissaient par s’écrouler face à la pluie magique, et surtout la volonté divine, qui se déversait sur eux.

Snorri, tenant fermement sa hache se décida et avança vers ses frères pour les aider, mais Ghormy le retînt au dernier moment.

- Snorri ! Tu es fou ! Nous sommes des petits mercenaires, pas des soldats. Jamais nous ne pourrons tenir là-bas. Et nous ne sommes pas habitués à la hiérarchie militaire, si nous ne sommes pas organisés, nous ferons des proies faciles et nous les gênerons plus que nous n’aideront nos frères.
- Mais… Ghormy, tu préfères les laisser MOURIR sans rien faire ?


Il pointa dans la direction de la première lignes où le Roi des Nains combattait avec les meilleurs de ses compatriotes.

- GHORMY ! C’est notre…
- JE SAIS ! Mais que veux-tu, nous n’y pouvons RIEN ! J’aurais préféré que rien de tout cela n’arrive, que nous restions tranquillement chez nous mais on ne PEUT PAS Snorri, tu comprends ? Nous savons nous battre, ce qui n’est pas le cas des artisans, des fermiers ou autres qui nous accompagnent.


Il désigna de la main de nombreux autres nains, effrayés, qui écoutaient le dialogue entre les deux frères.

- Et eux alors ? Si personne ne les défend s’ils sont pris dans une attaque, que vont-ils devenir ?
- Je…
- Je comprends ta douleur Snorri, mais il faut aller de l’avant… Il faut rejoindre les autres survivants, et partir loin d’ici, tant que nous le pouvons encore.


Snorri baissa la tête et acquiesça lentement.
Ils formèrent un petit groupe de Nains.
Ils avaient pour but de se diriger vers Zagnadar pour trouver refuge là-bas.
Ils étaient une bonne trentaine, dont huit suffisamment doués pour combattre.
Habitués dans les protections de convois, les missions de garde du corps, Snorri et Ghormy n’eurent aucun problème à s’organiser et à aider les autres combattants à faire de même.
Certains d’entre eux étaient également expérimentés dans ce domaine, parfois même plus qu’eux.
Ils entamèrent donc un long voyage.
Ils ne savaient pas s’ils auraient suffisamment de vivres pour ce long trajet, mais le groupe avait l’intention de passer par Sigdil pour se ravitailler.
Quelques petits combats éclatèrent aux alentours de Kazad a Gorog, provoqués par quelques Sauvages en vadrouille, mais il n’y avait jamais plus de deux adversaires à la fois et les Nains s’en sortirent avec des blessures superficielles, dans les pires des cas.

Le reste du voyage se déroula sans trop d’encombres.
Malgré le nombre de voyageurs, ils avançaient vite pour des Nains et ils atteignirent rapidement Sigdil où ils purent trouver le gîte et le couvert.
Après avoir refait leur stocks et remercié leurs hôtes, ils continuèrent leur voyage vers Zagnadar… voyage qui se déroula sans soucis.
Soit la chance était avec eux, soit les brigands avaient été effrayés par leur nombre

- Enfin… arrivés…

Ghormy observa la cité de Zagnadar.
Il la connaissait plutôt bien maintenant, il y était déjà venu quatre fois auparavant.
De nombreux Géants étaient attroupés près des portes de la ville, pour accueillir les arrivants.
Apparemment, ils n’étaient pas les seuls à avoir eût l’idée de venir réclamer l’exil chez leurs alliés de grande taille.
Snorri souffla et observa avec satisfaction le soulagement se dessiner sur de nombreux visages Nains.
Il était content, tout compte fait, il avait peut-être bien fait d’écouter son frère.
Bon nombres de Nains semblaient connaître un ou deux Géants.
Partenaire commercial, rencontre hasardeuse dans la ville, compagnon d’arme, toutes sortes de liens avaient été tissés entre les membres des deux races.
Et d’ailleurs…

- Hey ! Karden !

Ghormy se retourna après avoir entendu son frère crier le nom d’un de leurs amis.
Il le regarda s’éloigner en courant et leva la tête pour apercevoir dans quelle direction il se dirigeait. Un sourire s’afficha sur son visage.

- Karden !

Il poursuivît son frère pour aller à la rencontre d’une de leurs connaissance parmis le peuple des Géants.
Un ami qu’ils avaient rencontré lors de leur deuxième voyage vers la cité des Géants.
Ils furent rapidement suivis par leur mère et leur père qui ne comprenaient rien à la situation.



nain Par Ghormy - Roi des Nains  le 20/07/2009 à 10:55

An 8022 du Calendrier Nain, Lardanium :

Ghormy était épuisé.
Cela faisait quatre longues heures qu’il cherchait, en vain, Snorri.
Il avait pourtant visité de nombreux établissements où il pourrait être.
Personne ne semblait avoir croisé son frère.
Il ne comprenait pas... où pouvait-il être ?
D’habitude, il n’aurait pas pensé partir sans lui…
Il n’avait qu’à continuer de chercher en attendant la réponse de sa mère.
Il n’y a peut-être eu qu’un problème à la sortie des Enfers, son frère est peut-être à Zagnadar…
Mais son instinct lui disait que non.
Il leva les yeux vers le ciel qui déversait sur lui une multitude de gouttes d’eau qui venaient s’écraser sur son visage.

Il arriva au bâtiment qu’un passant lui avait conseillé de visiter.
« La Croisée des Chemins »
Une taverne, plutôt spacieuse comparée aux bâtisses étroites qui pullulaient dans le coin.
Il se passa un bref coup de main sur la tête pour retirer un peu de l’eau qui y était. Cela ne changeait pas grand-chose, mais c’était plus un automatisme qu’une grande nécessité.
Il entra dans le lieu.
Une forte odeur de fumée de violette lui emplît les narines à son premier pas.
Il n’aimait pas trop la violette, mais pouvait quand même la supporter.
Il s’avança vers le comptoir tout en regardant dans tous les coins de la pièce, afin de vérifier si son frère n’était pas quelque part, à boire une pinte, jouer aux dés ou à faire une quelconque autre occupation.
Nulle trace de son frère… Qu’à cela ne tienne, il allait se renseigner auprès de l’aubergiste.
Il se posta près de ce dernier qui discutait avec un Olympien qui semblait être un habitué.
Ghormy se racla légèrement la gorge pour attirer l’attention du patron qui se retourna vers lui.

- Tu désires quelque chose mon p’tit gars ?
- Une pinte de bière, naine de préférence, si vous en avez, et quelques renseignements.
- J’ai une toute nouvelle cargaison arrivée ce matin, brassée par les votres. Je vais aller vous chercher ça…


Le tavernier s’essuya les mains sur un haillon de tissu qui avait dû être un tablier autrefois… il y a bien longtemps.
Ghormy porta sa main droite à sa bourse pour en sortir de quoi payer. Il regarda affectueusement sa monnaie avant de la poser, légèrement dépité, devant lui.
Puis, il patienta en s’accoudant contre le comptoir.
En observant la salle, il comprît pourquoi on lui avait conseillé de venir ici.
L’endroit semblait être un lieu de rendez-vous pour les mercenaires, gros-bras ou autres.
Un grand tableau semblait afficher divers emplois, plus ou moins importants, plus ou moins bien payés, allant de l’escorte marchande à l’aide au déménagement.
De nombreuses personnes fouinaient autour du tableau, cherchant les offres les plus alléchantes.
Curieux, Ghormy s’avança pour regarder les divers emplois.
Il allait avoir besoin d’argent pour se payer de quoi dormir s’il voulait rester un peu plus longtemps à Lardanium.
Avec le peu d’or qu’il lui restait dans sa bourse, il ne pouvait guère tenir plus de 3 ou 4 jours sans avoir à se rationner.
Il leva les yeux pour voir au mieux les offres affichées en haut qu’il avait du mal à distinguer à cause de sa petite taille.
Cependant, il semblait être trop encombrant aux yeux d’un Olympien qui le poussa violemment sur le côté.
Ghormy, étant loin d’être d’humeur à se laisser faire revînt vers l’individu, le foudroyant du regard, tandis que ce dernier l’ignorait.
Alors qu’il commençait à ouvrir la bouche pour s’exprimer, Ghormy se fît couper la parole par son interlocuteur qui le repoussa encore une fois.

- Qu’est-ce que tu viens faire par ici toi ? Casse toi, c’est pour les hommes ici, pas pour les nabots dans ton genre !

Il était fort, c’était indéniable. Ghormy avait beau tenter d’empêcher son assaillant de le faire reculer, il était plus fort que lui.
De toute façon, Ghormy n’avait jamais été vraiment fort, c’était surtout son frère qui était le plus doué dans ce domaine.
Ses talents à lui étaient tout autres.
Mais commencer à déclencher une bagarre basée sur de la magie… dans une taverne… ce n’était vraiment pas conseillé. C’est pourquoi Ghormy se retînt et se contenta d’encaisser les injures sans rien répondre.

- Alors ? Tu sais pas quoi répondre hein ? T’as pas envie d’être banni de la cité non ? Heureusement qu’on vous a sauvé vos petits culs, à vous les nains. Même pas capables de garder votre cité, les Sauvages vous ont bien ridiculisés sur ce coup !

Là … là c’était la goutte qui faisait déborder l‘amphore.
Ghormy gronda intérieurement et commença à se concentrer.
La pression de l’air semblait se faire plus intense autour de lui alors qu’il regardait son adversaire droit dans les yeux.
Ce dernier semblait estomaqué par la scène qui se passait et bon nombre de personnes reculèrent de frayeur.
C’est alors qu’une main se plaça sur l’épaule de Ghormy.
Une frappe amicale qui semblait lui demander d’arrêter tout de suite avant de commettre une erreur irréparable.
Il reconnaissait ce geste.
Il se retourna, soulagé d’avoir enfin retrouvé son frère

- Snorr…

Mais il faisait erreur, ce n’était pas son frère qui était derrière lui.
Il leva la tête pour remarquer un Olympien qui le regardait d’un air serein, presque complice.

- Allons, allons… Les amis ne se battent pas entre eux, non ? Et les Nains et les Olympiens sont amis… non ? Alors cessez votre querelle…

Il se tourna vers l’Olympien qui avait commencé à lancer les piques.

- Toi, Demenath, arrête tout de suite de fanfaronner, tu sembles t’être bien remis de ton dernier lynchage au bras de fer… tu veux qu’on remette ça pour te remettre un peu à ta place ?

L’intéressé perdît immédiatement ses couleurs et sortît sans se faire prier de la taverne, l’air rageur, en grommelant ce qui devait sûrement être un beau chapelet d’injures.
Après avoir fendu son visage d’un large sourire après sa petite victoire, l’Olympien s’adressa à Ghormy.

- Ne fait pas attention à lui. C’est un imbécile qui se croit plus fort que tout le monde. Heureusement, il y a certaines personnes qui lui rappellent que ce n’est pas le cas.
- Des personnes comme toi par exemple ?



L’Olympien ria de bon cœur.

- Comme moi, en effet ! Je m’appelle Crusnik, et toi ?
- Je suis Ghormy.
- Et que fais-tu ici, Ghormy ? Il est rare de voir ceux de ton espèce se promener dans ce quartier.
- Et bien… Je suis à la recherche de mon grand frère, Snorri. Il me ressemble assez, il est un peu plus grand que moi, plus fort aussi. J’ai atterrit à Lardanium, je ne sais pas trop pourquoi, et il n’était pas avec moi… D’habitude, nous sommes toujours ensemble, et je dois avouer que ça me met plutôt mal à l’aise…
- Mmmhh, je suis désolé, je ne crois pas avoir vu ton frère par ici… Et pourquoi regardais-tu le tableau ? Il n’y a pas d’annonces de recherches ici, juste des emplois pour des hommes d’armes.
- Et bien… A vrai dire, comme je risque de rester quelques temps à Lardanium, pour essayer de trouver mon frère, j’aimerais trouver un emploi, afin de pouvoir répondre à mes besoins.
- Aaaahhh… Mais tu ne m’as pas l’air d’un guerrier.
- En effet ! Je suis certes un bon guerrier dans l’absolu, mais par rapport à mes confrères, je ne suis qu’un piètre bretteur… Par contre, je suis un assez bon magicien.
- Un magicien ? Nain ? En voilà une affaire ! C’est bien la première fois que je vois un Nain magicien…
- Hé hé ! Je fais souvent cet effet là !
- Et bien Ghormy, tu me plais bien ! Je vais essayer de m’arranger pour que tu sois engagé avec moi par mon patron.
- Ah ? Pour quel genre de travail ?
- Parlons-en autour d’une table veux-tu ? Le patron semble revenir de la cave, commandons lui de quoi nous rafraîchir !
- Ma commande a déjà été faite pour ma part.


Crusnik se dirigea vers une table et fît signe à Ghormy de le rejoindre tout en s’asseyant.
Puis, il se retourna et attira l’attention du tavernier avant de lui dire.

- La même chose que d’habitude !



nain Par Ghormy - Roi des Nains  le 09/08/2009 à 15:42

An 8022 du Calendrier Nain, Lardanium :

Ghormy errait dans des ruelles sombres et puantes. Il se faisait déjà tard et ses recherches étaient toujours aussi infructueuses.
Il leva les yeux et esquissa un léger sourire en apercevant la silhouette de Karden, s’élevant au dessus des autres.
La présence de son ami Géant le soulageait.
Il se sentait déjà moins seul, mais également plus en sécurité.
Snorri n’étant pas là pour éloigner les gêneurs, Karden se chargeait à merveille de cette affaire à sa place.
Une goutte… puis deux… puis trois, quatre, suivies d’une multitude d’autres gouttes, s’écrasèrent sur le visage de Ghormy, petit à petit.
Il soupira, il ne manquait plus que ça.
Il referma sa veste de cuir.

- Karden, penses-tu vraiment qu’on réussira à le retrouver un jour ?
- Oui, ne t’inquiètes pas Ghormy… Il est forcément quelque part…
- Mais, ça fait depuis si longtemps qu’on le cherche…
- Lardanium est une grande ville, il est tout à fait normal d’avoir des difficultés à le retrouver.
- J’espère que tu as raison…


Karden regarda Ghormy en lui souriant pour tenter de lui faire reprendre de l’espoir, mais… en vain.
Ghormy baissa sa tête et continua à traîner ses pieds, sans grande conviction.
Il avait peur de ne plus revoir son frère, et de toute sa vie, jamais il ne s’était préparé à une telle éventualité.
Ils cherchaient dans les pires endroits de la ville, tous les autres ayant été fouillés de fond en comble.
Ils se situaient dans les bordures de la ville, entre les remparts et les autres quartiers.
Des multitudes de taudis avaient été érigés à la hâte grâce à divers objets ramassés ou volés.
On pouvait voir la misère sur chaque visage, et Ghormy avait donc encore plus de mal à être ici.
Toutes ces personnes en besoin lui rappelaient les Nains qui fuyaient le massacre lors de la chute de Kazad a Gorog.

Alors qu’il suivait Karden, Ghormy fut tiraillé par des douleurs au crâne.
Il ne savait pas pourquoi, mais ces « crises » lui arrivaient fréquemment.
Parfois même, elles sont si douloureuses qu’il en oublie ce qu’il lui arrive, lui laissant comme souvenir une douleur intense puis... rien.
Mais bon… ce n’était pas son souci majeur.
Ces douleurs avaient sûrement un rapport avec la crainte accumulée depuis la disparition de son frère.
Quoiqu’il en soit, il avait mal.
Il freina son rythme à cause de sa tête qui semblait brûler de l’intérieur et il grimaça.
Il avait horriblement chaud, malgré la pluie qui dégoulinait sur son visage.
Karden qui avait le dos tourné continua d’avancer sans se rendre compte de ce qui arrivait à Ghormy, pointant du doigt une pseudo auberge qui semblait sur le point de s’écrouler d’un instant à l’autre.

- Ghormy ! Une auberge ! Je propose que nous y allions pour…





nain Par Ghormy - Roi des Nains  le 03/11/2009 à 08:38

An 8022 du Calendrier Nain, Lardanium :

- … … U… au…b…ge ! J… pr…ose q… …ous y a…ions …our voir si ton frère n’y serais pas par hasard.

Snorri avait mal… Très mal… Comme à chaque fois qu’il se réveillait ces temps-ci.
Il semblait être atteint de crises de somnambulisme, sûrement en rapport avec le stress accumulé depuis la disparition de son frère.
Et ces douleurs étaient certainement le cri d’alerte intérieur qui le supplier de le retrouver, pour que tout rentre dans l’ordre.
Seulement, le problème était là, son frère, il ne le retrouvait pas !

Snorri se frotta le crâne avec son poing serré pour oublier un peu la douleur.
Une fine pluie se déversait sur sa tête et rafraîchissait petit à petit sa tête qui allait mieux.

- Grumph…
- Alors Ghormy ?
- GHORMY ???


Snorri oublia son mal de crâne et se redressa aussi haut que sa taille le lui permettait.
Ghormy ? On avait retrouvé son frère ?
Après avoir brièvement regardé autour de lui, il reconnu Karden, leur ami.

- K… Karden… C’est bien toi ?
- Euuhh… Oui, c’est moi pourquoi ?
- Que fais-tu à Lardanium ?? Quelle joie de te voir ! Tu as trouvé Ghormy ? Il t’envoie à ma rencontre ?
- Ghormy ? Mais qu’est-ce que tu racontes ? C’est toi Ghormy… Cette histoire te retourne la tête…
- Ghorm… Mais non Karden, je suis Snorri !
- Snorri ? Non, nous CHERCHONS Snorri, mais tu n’es pas Snorri.
- Mais si ! Je te jure ! Alors, où est Ghormy ?
- Il est là, devant moi… C’est toi Ghormy.
- Tu rigoles ? Tiens, regarde moi ces biscotos, on va voir qui est Ghormy !


Snorri retroussa sa manche droite et courba le bras en forçant sur ses muscles pour dévoiler sa force bien supérieure à celle de son petit frère, mais… en vain.
Rien d’extraordinaire, ce bras était certes plus volumineux qu’un nain lambda, mais il n’équivalait pas sa musculature habituelle.

- Qu…
- Tu vois, tu as des muscles normaux.
- Non, ce n’est pas normal, attend, trouvons un miroir et je vais te prouver que tu as to…


Snorri se figea.
Il voyait son reflet dans les petites flaques d’eau qui parsemaient le dallage inégal de la chaussée.
Il le voyait, Ghormy, son frère, et non pas lui.
Son cœur sembla cesser de battre.
Le temps s’arrêta autour de Snorri qui ne pouvait nier l’évidence.
Karden avait raison, il était Ghormy.
Mais… Comment était-ce possible… NON ! Il était SNORRI, pas Ghormy, il y avait forcément une autre solution, mais laquelle…

- Ghormy ? Enfin… devrais-je dire, Snorri plutôt ? Tout va bien ?
- J…
- Tu sais… Je veux bien être disposé à te croire, vu ta réaction… Et comme Snorri semble introuvable, cette histoire pourrait tout expliquer… Tu es sûr d’être bien Snorri ?
- Oui…
- Bon… Alors, il va falloir comprendre ce qui s’est passé… Mais on dirait que vous partagez le même corps, je parlais avec Ghormy avant… Tu ne saurais pas quand est-ce que tout ça aurait débuté ?
- Et bien… Après être revenu des Enfers. On a passé une porte avec Ghormy, et là, rien ne s’est déroulé comme d’habitude, j’ai ressenti une grosse douleur et puis… je suis réapparu dans une auberge… sans Ghormy.
- Mmmhh… j’ai eu une histoire assez similaire de la part de Ghormy… Vos histoires semblent se concorder, à mon avis, il doit y avoir un rapport avec cette fameuse porte.
- Tu saurais comment on pourrait retrouver nos corps lui et moi ?
- Mmmhh… j’ai une petite idée mais… elle est risquée.
- Laquelle ?
- Et bien… Si vous avez eu ce problème en venant des Enfers, essayez d’y retourner, et le phénomène inverse se produira peut-être !
- … … En gros… Tu me demandes de me suicider ?
- Mmmhh… C’est un peu ça, mais on ne peut pas vraiment dire qu…
- Mais t’es FOU !! ??




Par Google  

nain Par Ghormy - Roi des Nains  le 08/02/2010 à 18:43

An 8022 du Calendrier Nain, Lardanium :

- Tu es sûr ?
- Oui Karden, je suis déjà venu une fois dans cette rue, en cherchant Snorri, et j’ai remarqué la boutique tout de suite. En même temps… une boutique tenue par un Géant, c’est quand même rare.
- C’est un fait.

Ghormy s’arrêta net devant une petite rue. L’état de cette dernière laissait vraiment à désirer, et réparer toute la chaussée n’aurait pas été de refus.
L’odeur allait de paire avec la ruelle, et Ghormy se pinça le net, très vite imité par Karden.
Une petite masure était fichée dans le coin de la rue.
Elle semblait très vieille et tenait miraculeusement en place.
Ghormy désigna rapidement un des 2 écriteaux à Karden, lequel acquiesça.

Korgol : Chamane Vaudou : Remèdes, Conseils, Exorcisme et autres

Ils entrèrent…

- Bonjour ! Soyez les bienvenus…

Un Géant, assez bien vêtu vînt les accueillir.

- Bien ! Lequel de ces deux messieurs va commencer ?

Ghormy avança d’un pas en avant et pointa son index sur son torse.

- Euuuhhh… Moi
- Très bien, veuillez vous mettre à l’aise !

Il désigna une longue couche, plutôt confortable sur laquelle Ghormy s’allongea sans trop comprendre ce qui se passait, et pourquoi il devait s’allonger pour ce genre de service.
Il jeta un coup d’œil à travers la pièce…
Bien aménagée… étonnant vu l’état de l’extérieur de la maison.
Le Géant se posa sur un tabouret, à côté du Nain et lui demanda :


- Alors ? Quel est le sujet de votre visite ?
- Et bien, voyez-vous, j’ai quelques… heum… « soucis ».
- Mmmhh… C’est cela oui…

Le Géant attrapa une feuille de papier, ainsi qu’un petit support avec encrier afin de noter ce que Ghormy lui disait.

- Et euh… je… euh… vous notez ce que je dis ?
- C’est cela… c’est cela oui…
- D’a… d’accord… donc je disais « un soucis ». Il semblerait que mon frère soit… comment dire… « coincé » dans mon corps !
- Coincé ? Oooh… que voulez-vous dire par coincé ?
- Et bien, il nous arrive d’avoir des « crises » et il prend le contrôle de mon corps.
- C’est cela oui…
- Et quand j’en reprends enfin le contrôle, je ne me souviens plus de rien.
- C’est cela oui…
- Vous comprenez mon problème ?

Le Géant cessa d’écrire quelques instants.
Il regarda Ghormy dans les yeux et lui déclara :


- J’ai EN-TI-E-RE-MENT saisi votre problème cher monsieur.
- Vou… Vous êtes sûr ?
- C’est cela oui…
- Vraiment ? Parce qu’on dirait que v…
- C’est cela oui…
- Ah ! Si vous le dites… Alors ? Vous allez pouvoir le sortir de là ?
- Le sortir ? Mais vous êtes…

Il leva les yeux vers le ciel en se donnant une légère tape sur la tête avant de se dire à lui-même : Ne jamais brusquer le patient.
Il inspira une grande bouffée d’air plus ou moins frais… d’air rance, et se frotta les yeux avec le bout de son index et son pouce.


- Oui, je vais vous aider pour faire sortir votre frère de votre corps.
- Vous… Vous êtes sûr ? Qu’est-ce qu’il s’est passé exactement ?
- Et bien, vous êtes schizophrène.
- Skizo-quoi ?
- Schi-zo-phrène.
- Ah… Et ça va être long pour le sortir ?
- Revenez me voir, 2 fois par semaine, nous aurons peut-être fini dans 6 mois avec de la chance.
- Glp… 6 MOIS ?
- Oui, ça fera 500 Pièces d’Or s’il vous plaît.
- 500 PIECES D’OR ?

Une porte s’ouvrît, laissant place à un Géant plus âgé.

- Qui fait tout ce bruit ? On ne peut même plus méditer tranquille ?
- Père, laissez-nous je vous prie, nous sommes en consultation.

Karden pointa du doigt le vieil homme, l’air stupéfait. Il avait assisté à la scène sans broncher jusqu’à présent, mais il venait de comprendre quelque chose.

- Ghormy ! Le Chamane, c’est LUI ! Pas l’autre !

Ghormy l’observa plus attentivement et remarqua en effet des ornements chamaniques que ne possédait pas le jeune Géant.

- Alors… C’est VOUS Korgol !



La séance était terminée. Elle avait durée bien plus longtemps que Ghormy ne l’aurait pensé, et il était exténué par tous les rituels qu’il avait dû faire.
Korgol les accompagna près du seuil de la porte en lui donnant ses derniers conseils.


- Si vous prenez bien ces potions, votre état devrait se stabiliser. Et maintenant que vous avez appris les exercices pour parler en vous, vous pourrez communiquer avec votre frère et sentir sa présence. Ca ne sera pas facile au début, mais avec l’entraînement, vous y arriverez.
Si vous tombez à court de potion, revenez me voir, je pourrai en refaire.
- Merci pour votre aide, mais avant de partir… J’aimerais vous poser une dernière question. L’autre géant, votre fils… Il fait quoi exactement ?
- Il est « psychologue »
- Et… A quoi ça sert ?
- Il « détecte les maladies mentales ». Apparemment ça serait une « nouvelle mode »… Enfin, si vous voulez mon avis, ce ne sont que des attrape-nigauds. Et puis, vous avez vu les tarifs ?
- Vu et ressentis…
- Oui, enfin, de toute façon, ce métier n’a pas d’avenir.

Ghormy jeta un coup d’œil au deuxième écriteau, au dessus de celui de Korgol.

Barakam : Psychologue, soigne toutes les maladies de l’esprit.

- Les maladies de l’esprit… Comme si ça existait… On entend de ces bêtises de nos jours.