Legends of Olympia : La Ballade des Mémoires - Les Aventuriers de la cité presque perdue
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Les Aventuriers de la cité presque perdue
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Dernière réponse le 03/07/2011 à 03:17

geant Par Pizgup  le 07/11/2010 à 00:10

Les portes de la base zumaine se refermèrent derrière le quatuor. Regardant une dernière fois derrière lui, Pizgup embrassa la bâtisse dans son ensemble, et il sentit une boule se former dans sa gorge : les quelques semaines passées ici avaient été parmi les plus enrichissantes de son existence. Il serra contre lui l’imposante pile de cahiers qu’on lui avait fournie pour qu’il puisse emporter une trace écrite de tout ce qu’il avait découvert. Ce qu’ils contenaient représentait des centaines d’heures passées à explorer la bibliothèque et la base de données du repaire.

Pizgup avait naturellement commencé par s’attaquer à tout ce qui touchait à l’art zumain : époustouflé par les toiles de maître, il était devenu de plus en plus dubitatif au fur et à mesure que ses recherches lui exposaient les œuvres les plus récentes. Il avait ensuite étudié l’Histoire et la politique, car il savait que c’était des domaines dont les conclusions s’appliquaient facilement à Olympia, même si les ouvrages étaient issus d’un autre monde. L’un de ses cahiers était d’ailleurs une copie intégrale du texte d’un certain Makiabêle, dont l’analyse avait fasciné Pizgup. Enfin, il y avait quelques notes et croquis sur différents domaines scientifiques, notamment la botanique et l’entomologie. Pizgup ne connaissait pas le sens de ce mot, mais c’est là qu’on l’avait envoyé lorsqu’il avait cherché des informations sur les papillons.

Il allait devoir conserver ces archives très précieusement, car chacun de ses cahiers saurait se montrer utile un jour ou l’autre. Tout comme les grenades qui pendaient à son ceinturon. Un cadeau de Rafl. D’après lui c’est ce qui allait le mieux « à un Lutin de sa taille ». Pizgup avait été un peu déçu : c’est vrai qu’il mesurait 4 centimètres de plus que Green, mais ça ne devait pas être bien difficile de lui redimensionner un bâton de mort s’ils y arrivaient pour son compère. Cela dit, l’entrainement aux grenades qui avait suivi lui avait largement fait oublier ses déceptions.

« Mélodie, Elsaria, attendez-nous : on vous raccompagne à Larda ! »

Les deux jeunes femmes, qui avaient pris un peu d’avance, se retournèrent avec une lueur d’angoisse dans le regard. Que Pizgup interpréta comme une lueur de satisfaction. Il sourit : il était décidément indispensable…







* * * * * *

« Dix-huit pièces ? En toute une saison ? Mais tu t’es pris des congés ou quoi ? »

Père Siffleur balaya la pile de pièces qu’il avait constituée devant lui. Vêtu de son plus beau costume, il avait tendance à se laisser aller en l’absence de Pizgup. Assise en face de lui, une jeune prostituée terrifiée jetait des coups d’œil frénétiques autour d’elle pour s’assurer qu’aucun gorille ne viendrait la battre. Elle n’était pas sur le marché depuis suffisamment longtemps pour savoir qu’ici, les gorilles étaient des Lutins de 95 centimètres au grand maximum.

« Pardon m’sieur Père Siffleur, parvint-elle à sangloter. C’est que les temps sont durs. Les clients prennent ce qu’il y a de moins cher.
- Sois plus aguicheuse ! Ils pensent pas avec leur tête : une fois que tu les tiens, tu peux leur faire acheter ce que tu veux ! »

Un silence gêné s’installa, uniquement brisé par les sanglots de la jeune femme.

« Bon, assez pleurniché : retourne bosser, et tâche d’être efficace ! »

L’épouvantail la congédia d’un geste agacé, non sans lui placer une petite claque magique sur le derrière. Un sort bien pratique quand on n’a pas envie de se lever. Ignorant les couinements de protestation de son employée, Père Siffleur choisit un cigare dans une boîte qui trônait sur son bureau, l’alluma et s’enfonça dans son fauteuil. Il aspira une grande gorgée de fumée qu’il recracha en essayant de former des ronds. C’était vraiment la belle vie.

« Allez Père Sif’, lève ton cul d’mon fauteuil ! »

La porte venait de s’ouvrir à la volée, laissant entrer Pizgup. Père Siffleur se renfrogna : il pouvait pas rester chez ses Zumains encore un mois ou deux ?

Poussant un soupir, l’épouvantail quitta le fauteuil en maugréant.

« Prépare tes affaires, on repart tout de suite. Tu me feras ton rapport sur le chemin. Et va te changer, on dirait un corse !
- Un sicilien !
- On s’en fout : on n’est même pas censés connaître ! »







* * * * * *

Pizgup, Green et Père Siffleur étaient assis autour d’une table au fond d’une taverne miteuse dans un petit village à l’ouest de Lardanium : le genre de petits villages où la sécurité est assez lâche pour qu’on ne demande pas à Green s’il était affilé à l’Empire.

Green possédait une carte actuelle d’Olympia, et Pizgup une carte ancienne qu’il avait dénichée dans un vide-grenier. La seconde permettait de repérer des endroits intéressants à visiter, qu’il suffisait alors de reporter sur la première.

« Alors, on va où maintenant ? »

Pizgup eut un sourire énigmatique, et posa son doigt sur un point précis de la carte ancienne.

Luminae.



ldf Par Green - Roi du charter  le 07/11/2010 à 12:52

Luminae, ville pleine de promesse, cela était certains. Abandonnée par les Homme-sauvages suite à l'assaut des étranges créatures mais aussi (et surtout) grâce à l'utilisation d'explosifs des maîtres artificiers nains, cette cité perdue devait encore regorger de trésors, du moins, je l'espérais.
Nous avions donc décidé d'aller piller, enfin, comment avons nous décider de dire avec Piz'? Ah oui, "étudier la faune, la flore et les ressources potentiellement exploitable" la dite cité des enfants maudits de Gaïa. Le chemin ne fut pas semé une seul fois d'embûche, de plus, pour une fois, nous descendions vers le Sud, et cela faisait plaisir de trouver un climat plus clément que le vent froid et glaciale du nord.
Comme à notre habitude, nous avions eut le temps de préparer notre expédition, une bonne corde solide et résistante, mon fusil cracheur de mort, divers grappins, briquet et bien entendu, de la violette, ouais car on avait 2 sacs bourrés d'herbe, mais aussi 5 feuilles complètes de LSD, une galaxie multicolore de remontants, sédatifs, hilarants, larmoyants, criants, en plus une bouteille de Lutin Vert, une bouteille de BdtG (Baffe Dans Ta Gueule), une caisse de bière, un demi litre de Liqueur de Violette pure. Non qu'on ait eu besoin de tout ça pour le voyage, mais quand on démarre un plan "exploration de cité perdue), la tendance, c'est de repousser toute limite. Mon seul souci dans tout ça, c'était la Violette, je n'connais rien au monde de plus pitoyable, et irresponsable, et dépravé, qu'un Violettoman en vadrouille... et je savais qu'on risquerait de ne pas en avoir assez si on se rapprovisionnerais pas en route...

Tout cas est-il que nous partîmes. La présence de Suzanne (Suzanne est Père Siffleur ami lecteur, pour en savoir plus, relisez nos ancienne chronique. Et oui, ceci est de la pub!). Je pourrais vous narrez tout le voyage, mais il serait bien plus simple de ne vous parler uniquement d'une petite anecdote. En effet, nous fîmes halte dans une auberge appelée le Chez Sacul. L'auberge était tenu par un olympien (se nommant Harri Sonforde) et un nain ( portant haut ; comparé à sa taille, le nom de Sti' Ven Chepilbergue). Le dénommé Harri avait d'ailleurs une sorte de "compagnon" homme sauvage fortement poilu nommé Chou-Baqua. Mais cessons de parler deux, l'important fut que les deux compères, comprenant que nous étions pleins aux as souhaitèrent nous dévaliser. Ainsi, alors que nous apprêtions à partir, Sti', portant un blouson de cuir, un chapeau et à la ceinture une fouet (rien qu'en y repensant, je me demande quelques genres de soirées devaient se passer entre les deux personnages, enfin bref).
Ou en étais-je? Ah oui, le nain me regarda, et sortant une immense lame, il lâcha :


-Donne ton fric le p'tit!

Puis il se mit à la faire tournoyer dans tous les sens. Nous furent, il faut l'avouer, impressionné par la dextérité dont il faisait preuve, mais, que voulez vous, il se stoppa un instant, et... Bah le coup de feu du bâton de la mort parti. La foule cria alors que le nain chutait au sol dans un bruit sourd et caractéristique. Tous posaient sur moi un regard terrifié, et levant bien haut mon "fuzil de snaïpeur", je lâchais :

Yeah. Très bien bande d'abrutis. Ecoutez ça... et regardez. Ceci est un aucun ne comprendrez le terme de fuzil... Hum, je continuais donc... Une baguette magique ! M16a2 avec lunette de précision. Calibre 5.56. La meilleure affaire du Q.G de la CDF et c'est au rayon armurerie que vous la trouverez. C'est un pur produit du Michigan en Amérique et si c'est américain, c'est bien ! Sa crosse est en polymère, son canon est en acier bleu trempé et elle a une détente très sensible ! C'EST CLAIR ?!!! Maintenant je vous jure... que le prochain primate qui me cherche de loin ou de près... JE LE DÉSOSSE !!!

Il y eut un hurlement, et la taverne se retrouva vide. Nous décidâmes Pizgup, Suzanne et moi que les possessions de Sti' n'étaient plus utile. Je me retrouvais alors affublez d'un chapeau alors qu'a ma ceinture pendait un magnifique fouet! Suzanne trouva une belle coupe sous le comptoir, et Piz' un étrange crâne de cristal...

*****

Quelques jours de marches plus tard.

****

Enfin nous aperçûmes le marais annonciateur de la présence de la ville disparue, heureusement d'ailleurs car notre ration de violette était presque épuisée! D'ailleurs, Ô Joie, Ô Miracle de la Vie éternel! J'aperçus au loin un plan de violette dans un champ à côté de nous et me mit à courir, dans le champ sous l'influence de psychotrope que mon cerveau fournissait pour compenser mon état de manque . Ha, tout semblait beau, tout semblait joyeux, tiens, là-bas un bucheron (mais qu'est-ce qu'il fout là?). La vision du dit bucherons me déconcentra, et je tombais au sol. Je maugréais alors le ciel d'avoir fait la terre si basse, et je remarquais alors devant mes yeux une paire de botte naine... Etait-ce le fantôme de Stiv'?
Fort heureusement, non, il s'agissait d'un de nos futurs compagnons, un bon nain attiré par l'or et la gloire (en sommes tout ce que l'AMF pouvait lui offrir, rejoignez l'AMF, l'AMF a besoin de vous. Oui, ceci est de la propagande). Il se dénommait Rognh', et je passe sous silence toutes les tractations que nous eurent avec lui car ça me permettra d'écrire une nouvelle chronique, mais restons en là.

Nous étions maintenant quatre (oui, si vous avez suivi, moi, Rognh', Pizgup et Suzanne). Nous étions face au Marais de Luminae, il nous restait plus qu'a trouver un moyen pour pénétrer dans cette cité perdue...



"-Pas la peine de parler des papillons j'me suis dit. Ce pauvre type les verra bien assez tôt..."

Green - Pizgup ; Association de Mâles Fêteurs pour vous servir...

Notre peuple vaincra !

geant Par Pizgup  le 14/11/2010 à 23:53

« Tope là ! »

Le Nain s’exécuta : il venait de rejoindre les glorieux rangs de l’AMF. Encore un qui aurait un jour l’occasion de faire rêver ses petits-enfants en leur racontant qu’il en avait connu les dirigeants.

Rognh’ qu’il s’appelait. Un brave Nain, plutôt sympathique pourvu qu’on ne s’en prenne pas à son or. D’ailleurs, c’est pour l’or qu’il avait signé. Pizgup aimait bien les Nains : sont plus faciles à recruter…

Lorsqu’ils lui ont dit où ils allaient, il a tout de suite proposé de venir avec eux. Faut croire qu’il était aussi attiré qu’eux par les trésors potentiellement enfouis au cœur de Luminae. Le problème, c’est qu’entre nos lascars et les trésors, il devait y avoir une bonne demi-lieue. Vous me direz, qu’est-ce qu’une demi-lieue pour des globe-trotters qui ont déjà exploré le grand Nord et viennent de parcourir une distance bien plus grande encore pour rallier cet endroit ? Rien, assurément ! Mais ce serait négliger la nature même de Luminae : une terre hostile !

La demi-lieue en question consistait (plus ou moins) en un marécage nauséabond, probablement infesté de prédateurs. Ça c’était pour les 4500 premiers pieds. Les 500 suivants, qui s’étendaient jusqu’à la muraille de la ville, présentaient plutôt l’aspect d’une vaste forêt de ronces et autres plantes sympathiques, dont les plus hauts arbustes dépassaient largement une bonne dizaine de mètres.

« Bon… j’crois qu’on va devoir mettre les mains dans le cambouis… »

Pizgup fit un pas en avant… et se souvint que le marais devait servir de repaire à de grosses bêbêtes. Au nom du principe du « Sauvez les Elites ! », il se tourna vers leur nouveau compagnon de route.

« Rognh’ ? Tu veux bien passer devant ? »

Celui-ci s’exécuta au grand soulagement de Pizgup. Il fit quelques pas avant de s’enfoncer d’un seul coup dans la tourbe, se retrouvant avec de l’eau jusqu’au cou (qu’il avait fort bas), au grand pas-soulagement de Pizgup. Et voilà qu’il l’appelait au secours : comme s’il allait pouvoir l’aider avec ses bras de Lutin !

Pizgup soupira et se dirigea vers le Nain qui rouspétait. Tandis qu’il essayait tant bien que mal de l’extraire de la fange dans laquelle il s’était embourbé, il se dit que malgré ses appréhensions, il allait falloir envoyer en tête quelqu’un de plus adroit et de plus vigilant. Le Géant pensa instinctivement à Père Siffleur, mais se dit que celui-ci, habitué à le fréquenter, verrait assez rapidement pourquoi il lui confiait la tête de la marche. Père Siffleur n’était pas le genre d’épouvantail à qui on pouvait refiler un tel pot de pus aussi facilement. Résigné, il s’adressa à ses compagnons de route :

« Je vais ouvrir la marche. Père Sif’, je compte sur toi pour ne pas oublier accidentellement d’agir si un prédateur m’attaque. Dis-toi que si tu ne fais rien et que je m’en sors, je mettrai des tiques dans ta paille, et les filles ne voudront plus de toi ! »

Père Siffleur souffla, exaspéré. Pizgup sentit malgré tout sa crainte à l’idée que cette menace soit mise à exécution. Père Siffleur était persuadé d’être un casa-nova, et Pizgup comptait bien exploiter cette impression.

S’emparant d’un long bâton et d’une torche, le Géant s’engagea dans le marécage et commença à se diriger vers les ruines. Après un mètre, se retournant, il vit que Green fixait intensément les quelques pierres encore visibles malgré le mur végétal qui les dissimulait. Il l’apostropha :

« Laisse tomber : on verra rien d’ici. Faut qu’on s’approche ! »







* * * * * *

Les quatre compères taillaient dans le vif. Après une traversée ô combien laborieuse (mais ô combien riche en émotions) de la partie marécageuse, ils s’étaient retrouvés confrontés aux premières pousses du mur de plantes. Pizgup se remémorait avec émotion les contes qu’on lui avait contés (paradoxal ?) à l’orphelinat : l’un racontait une histoire dans laquelle une méchante sorcière faisait pousser une immense forêt de ronces pour empêcher le héros de rejoindre l’héroïne, endormie dans son château. A la fin, le héros vaporisait du Roundup sur la forêt, qui emportait par la même occasion la sorcière qui était asthmatique. Pizgup sourit : c’est fou toutes les histoires à fin heureuse qu’on racontait aux enfants. Pas étonnant qu’ils soient pleins d’illusions au moment de découvrir le vaste monde !

Les premiers mètres n’avaient pas posé de problème. Mais plus ils avançaient, plus la végétation devenait récalcitrante. Non pas qu’elle résiste mieux aux coups de hache dévastateurs de Rognh’, mais plutôt parce qu’elle repoussait à une vitesse affolante. Au bout de vingt mètres, ils découvrirent avec stupeur que le passage s’était refermé derrière eux. Ils parvinrent à progresser encore un peu, mais la végétation finit par atteindre un stade où elle repoussait aussi vite qu’ils coupaient. Les vrais ennuis commençaient.

La patience n’est pas la qualité première des Nains : moins de dix secondes après qu’ils avaient établi ce constat, Rognh’ s’emporta :

« Bon les gars, bougez d’là, j’en ai marre d’me fatiguer les bras pour rien, laissez faire passer un vrai manieur de la hache, mais j’ai b’soin d’place sinon, j’vais vous taillader aussi. »

Père Siffleur cessa d’envoyer ses sorts dans les buissons, et imita ses compagnons qui s’éloignaient du Nain. Il fit une moue aussi dubitative que le permettait sa condition d’épouvantail, reflétant son doute quant aux capacités du Nain à combattre par la hache ce qui était visiblement un phénomène surnaturel. Pizgup n’en pensait pas moins, mais recula lui aussi, remerciant intérieurement l’impatience naturelle des Nains qui allait lui permettre de se dorer la pilule (toutes proportions gardées... on était à Luminae) et de se consacrer entièrement à la chasse aux moustiques et à l’élaboration d’un moyen de contourner la difficulté.

Pendant que les autres se reculaient et se plaquaient contre la végétation, Rognh’ cracha dans ses mains attrapa le bout de sa hache et, selon une ancienne technique naine, se mit à tournoyer tranchant tout sur son passage!

« C’est pas ... quelqu’... bouts d’bois... qu’vont... m’ret’nir! »

La force de travail du Nain fit des miracles. Si tant est qu’une progression d’une dizaine de mètres puisse être considérée comme miraculeuse : il en restait encore une quarantaine, et plus ils s’approchaient, plus la végétation était haute, dense et rapide à la repousse.

Green émit l’idée de faire un feu. Mais va trouver du bois sec dans ce put*** de marais.

Oups, on est passé en point de vue interne ! Retournons à l’omniscient… (oui, je gonfle artificiellement la taille de mes textes. On appelle ça du Viagra littéraire). Reprenons :

Devant les difficultés de Green, Pizgup se tourna vers Père Siffleur :

« Père Sif’ ? »

L’épouvantail dressa la tête et fit un signe de tête à Pizgup pour lui faire comprendre qu’il l’écoutait.

« T’as pas des sorts de feu sous la main ? »

Père Siffleur regarda le Géant avec cet air blasé caractéristique des gens qui viennent d’entendre une phrase dont la stupidité dépasse l’entendement.

« T’es con ou quoi ? Chuis en paille j’te rappelle... explique-moi pourquoi je m’amuserais à apprendre des sorts de feu !
- Boarf... tu m’as habitué à plus bête...

La créature préféra ne pas relever et reprit :

« En revanche je peux peut-être sécher le bois que vous trouvez !
- Avec un sort ?
- Non, avec un puissant artefact !!! »

Pizgup arqua un sourcil, sa curiosité éveillée, tandis que l’épouvantail cherchait dans sa sacoche de voyage ledit artefact.

« Tadam ! »

Il venait de sortir un petit objet rectangulaire. Il était jaune clair, mis à part une partie supérieure vert foncé.

« C’est quoi ? demanda Pizgup.
- Une Néponj ! C’est fait pour aspirer l’eau ! C’est zumain !
- Les Zumains t’ont offert ça ? questionna Green.
- Nan j’l’ai chipée ! »

Pizgup s’apprêtait à le réprimander lorsqu’une pensée lui vint à l’esprit.

« Mais... t’étais pas avec nous chez les Zumains...
- Ouais c’est vrai ! renchérit Green.

L’épouvantail réfléchit quelques secondes avant de reprendre :

« Bah... on fera comme si ! Les lecteurs verront rien ! T’façon on a besoin d’un truc pour continuer, non ?

Pizgup eut une moue dubitative.

« Mouais... m’enfin c’est pas très honnête quand même...
- T’occupe ! Essaie plutôt la Néponj... »

Ils l’essayèrent. Et purent constater son inefficacité.

« Merci Père Sif’, on t’rappellera. »



geant Par Pizgup  le 16/11/2010 à 22:56

La Néponj n’avait clairement pas fait ses preuves. Green, Rognh’ et Pizgup avait donc dû se contenter de ce qui leur tombait sous la main pour allumer un feu, qui eut tôt fait de s’éteindre tant l’atmosphère elle-même était humide.

Devant une telle poisse, Green se sentit obliger de proposer quelque chose :

« Piz’! Tu crois que tu pourrais me lancer jusqu’aux remparts? Et ensuite tu lancerais Suzanne puis Rognh’!
- Ben ouais Green ! J’vous lance tous, et après j’me lance moi ! »

Pizgup laissa quelques secondes à Green pour réfléchir à la pertinence de sa proposition avant de reprendre :

« En revanche, on pourrait peut-être dégotter des végétaux toxiques et concocter un poison pour les plantes ! »

Père Siffleur qui boudait à l’écart, le dos tourné au groupe, tourna légèrement la tête vers les autres pour lâcher d’un ton désinvolte :

« Elle est pourrie ton idée !
- On a vu ce que valait la tienne avec la Néponj ! »

L’épouvantail revint à sa position de départ, grommelant des commentaires incompréhensibles dans sa barbe. Pizgup haussa les épaules et demanda à ses compagnons :

« Z’en pensez quoi ?
- Les plantes toxiques c’est la galère. Mais j’pensais que si tu nous lançais on trouverait bien un moyen une fois dans les ruines...
- Hé, j’sais pas c’qu’il en est des Lutins et des bottes de pailles, mais les Nains c’pas fait pour voler. »

Pizgup sourit : enfin un être doué de bon sens. Et puis même s’il était balèze pour un Lutin, ça restait au-dessus de ses forces. Le Géant remercia intérieurement le Nain, tandis que celui-ci reprenait son hachage de branche, probablement stimulé par l’idée d’un trésor gigantesque l’attendant à l’issue.

Mais alors que le Nain suait sang et eau pour les faire avancer, un nouveau débat houleux vint troubler la toute relative quiétude des lieux. Un peu à l’écart de la valse mortelle décrite par la hache du Nain, Green, Pizgup et Père Siffleur polémiquaient sur la dernière idée de Green. Celui-ci avait proposé d’envoyer des grenades dans la végétation pour dégager un espace.

Pizgup s’échinait à dire à Green qu’une grenade pouvait régler le problème des fortifications, mais en aucun cas celui de la végétation. Green, de son côté, continuait à affirmer qu’au contraire, le souffle de l’explosion pouvait réussir là où leurs autres tentatives avaient échoué. Père Siffleur enfin, considérait que les deux compères avaient tous les deux tort, par pur esprit de contradiction. Désireux de mettre fin à ce débat aussi vain que stérile, Pizgup s’exclama :

« Et si, au lieu de couper, on arrachait les plantes avec leurs racines ? On balance le tout au loin, et même si ça pousse toujours, au moins, ça pousse pas dans nos pattes... »

Joignant le geste à la parole avant que son épouvantail ne lui fasse remarquer que son idée était grotesque, le Géant empoigna une plante à la base et tira de toutes ses forces. Le sol était humide et la plante commença à se déraciner. Les racines étaient profondes, et Pizgup dut les empoigner à deux mains pour les extraire totalement. C’est alors qu’il remarqua qu’en dessous de l’arbuste qu’il tentait d’arracher, trois nouveaux commençaient déjà à prendre sa place.

Pizgup étouffa un juron lorsque de nouvelles plantes vinrent remplacer celle qu’il avait arrachée. Il avait l’impression d’être confronté à une de ces énigmes que lui posait un de ses camarades de l’orphelinat de Zagnadar. Le genre d’énigmes qui rend fou ceux qui essaient d’en trouver la réponse.

En l’occurrence, il n’était pas trop mauvais à ce genre de jeux. Il lui était même arrivé de surprendre tout le monde en proposant une solution particulièrement complexe, qui s’était avérée être la réponse attendue.

Mais là, tout ne se passait pas comme prévu : le problème était plus compliqué qu’il n’en avait l’air. Et tout comme les énigmes qu’il résolvait étant jeune, ce problème n’avait sans aucun doute qu’une seule solution, aussi tordue que précise et nécessaire.

Il sortit une feuille de violette d’une bourse qui pendait à sa ceinture, et se confectionna une cigarette. Après avoir tiré quelques bouffées, il sentit venir les premières manifestations de ce que Green et lui appelaient La Clairvoyance.

« Wooooooooooooow ! lâcha-t-il dans un épais nuage blanc aux odeurs épicées, j’ai plein d’idées !!! »

Green, de son côté, avait commencé à escalader les arbres, ayant convenu que c’était probablement le chemin le plus rapide. Pizgup, durant ses dernières secondes de lucidité, eut le temps de le voir s’enfoncer dans la masse de branches, de lianes et de feuilles, jusqu’à disparaître. Il l’entendit vaguement l’appeler mais ne comprit pas la nature de son message. Rognh’ s’engagea à son tour sur cette voie délicate, avant de disparaître lui aussi.

Pizgup, lui, était toujours dans un état second. Il avait passé quelques minutes à faire des grands signes à un oiseau qui volait au-dessus d’eux, tandis que Père Siffleur tentait désespérément de lancer ’Bras Fracassés’ aux lianes. Sans grand succès jusqu’à présent. Agacé, l’épouvantail se tourna vers son maître :

« Retire ce sourire niais de ta trogne et viens m’aider. Ils sont dans de beaux draps les deux marioles. »

Pizgup entendit vaguement le son de sa voix, perdu au milieu du chant enivrant de dizaines de baleines du vent qui résonnait dans son crâne, noyé dans un océan de bruits tous plus étranges les uns que les autres, mais néanmoins parfaitement adaptés à l’univers qui défilait devant ses yeux : un univers simultanément chaotique et harmonieux, siège d’un déluge de couleurs toutes plus chatoyantes.

Il se retourna... et il eut une apparition. Le Grand Sanglier ! Pizgup tomba à genou devant cette entité manifestement divine. L’apparition poussa un grognement, et Pizgup se plaqua contre le sol en signe de soumission.

« Je vous écoute, ô Grand Sanglier !
- Gruiiiiiiiiiiiiiik ! Gruik Gruik !!
- A vos ordres Votre Grosseur.
- Gron Gron ! Gruiiik ! Snork !
- Ce sera un honneur. »

Le Grand Sanglier s’évanouit telle une bulle qui éclate, laissant place au regard de Père Siffleur dans lequel se lisaient peur et stupéfaction.

« Est-ce que je peux savoir à qui tu parles ?
- Au Grand Sanglier Père Sif’ ! Il veut que je devienne grand prêtre de son Eglise !
- Ah... v’là aut’chose...
- Je serai le Gourou des Elus du Grand Sanglier. Et pas n’importe quel gourou : le plus grand des gourous ! Le Khan Gourou !!!
- Super... à part, ça, une idée pour nous sortir de ce merdier ?
- Oui ! »

La lueur de démence qui passa dans le regard de Pizgup fit se poser des questions à Père Siffleur : qu’il ait une idée était-il une bonne ou une mauvaise nouvelle ?

« Passe-moi des graines de violette Père Sif’ !
- Pourquoi faire ?
- On les plante, et en poussant elles récupèrent l’eau et les sels minéraux nécessaires à la croissance des lianes. Pas d’eau, pas de développement ; pas de développement, pas de lianes ; pas de lianes... pas de lianes !
- T’as fait de la bota toi ?
- Non, c’est le Grand Sanglier qui m’a illuminé. En fait je t’explique : les végétaux sont photolithotrophes, ils ont besoin pour se développer de lumière et de matière organique qu’ils trouvent dans le sol. L’eau et les sels minéraux du sol remontent depuis les racines jusqu’aux feuilles via le xylème, transport possible grâce à la transpiration foliaire. Une fois dans les feuilles, une chaine de transports d’électrons se trouvant dans les chloroplastes va permettre la synthèse d’adénosine tri-phosphate. Cette molécule énergétique va rendre possible les synthèses nécessaires au développement de la plante, synthèses dont les ingrédients seront apportés via le CO2 et son passage par le cycle de Calvin. Les ingrédients sont répartis dans toute la plante via le phloème, et les synthèses ont lieu : la plante se développe.
Si on plante des violettes, elles vont peut-être pousser très vite et épuiser les ressources du sol !
»

Père Siffleur resta ébahi pendant une trentaine de seconde. Considérant son regard vide et sa bouche ouverte comme un signe de consentement, Pizgup se baissa et planta quelques graines. Dans son dos, il entendit son épouvantail s’exclamer :

« Je sais pas si c’est la faute du Grand Sanglier, mais tu racontes vraiment n’importe quoi... »







* * * * * *

Les violettes poussaient vite et bien. Pizgup avait l’impression d’être dans une vision fantasmagorique : elles atteignaient presque un mètre de haut. Lorsqu’il eut tout planté, il tenta d’arracher à nouveau les végétaux qui lui barraient la route, espérant que l’appauvrissement du sol suffirait à empêcher toute repousse.

Ça semblait marcher. Sur cinq mètres en tout cas. Et il n’avait plus de quoi répéter l’opération.

Légèrement dégrisé par l’intervention du Grand Sanglier, il entendit un nouveau cri de Green, qu’il put comprendre maintenant qu’il avait regagné un peu de lucidité. Visiblement, c’était pas la joie là-haut. Résigné, il entama l’escalade de l’arbre le plus proche. Après quelques minutes d’ascension, il voulut changer d’arbre : celui sur lequel il se trouvait commencer à gémir sous son poids. Il devait pourtant pas peser bien lourd.

Attrapant une liane, il entreprit de se balancer de son arbre vers le suivant :

« AAAAAH HIYA HIYA, HIYA HIYAAAAAAAAAAA »

Malheureusement pour lui, la liane céda sous son poids et il Cheeta. Chuta, pardon. Comme dans un rêve, il se vit tomber au ralenti. Dans sa tête, une seule idée, revenant encore et encore tel un bélier de siège martelant les portes d’une forteresse : cela ne pouvait se finir ainsi, c’était trop bête.

Il heurta le sol dans un craquement sinistre et perdit connaissance.







* * * * * *

Noir.
Partout.
Un silence uniquement brisé par les plaintes lancinantes des âmes égarées.
Pizgup marcha un peu, avec cette désagréable impression de faire du sur-place. Soudain, une rivière sur sa droite. Il bifurqua et alla vers elle. Un batelier l’attendait. Sans doute Charon. Il tendit vers lui une main squelettique.

Pizgup grimaça : il n’avait rien à lui offrir pour financer son passage. A défaut, il lui laissa une affiche de propagande AMF, à laquelle il joignit sa carte de visite. Avec son sourire spécial recrutement, il lui servit son habituel :

« Rejoins-nous vieux : l’AMF a besoin de toi ! »

Le Géant entendit un son sépulcral venant de sous la capuche du passeur. Comme un rire. Avec un signe de tête entendu, Charon serra vigoureusement la main de Pizgup, le glaçant jusqu’à l’os. Celui-ci n’en garda pas moins le sourire, et attacha lui-même le pin’s AMF à la cape du batelier.

« Bienvenue dans la bande ! »

Le passeur ajusta le pin’s avec amour, et entreprit de faire traverser Pizgup gratuitement. Avant de l’escorter jusqu’au palais d’Hadès.

Ils entrèrent et virent Hadès éteindre précipitamment un écran géant, sur lequel Pizgup eut juste le temps d’apercevoir quelque chose qui ressemblait aux quinze dernières secondes de son existence. Il vit d’ailleurs Perséphone s’éclipser, visiblement prise d’une crise de fou rire qu’elle tenait à dissimuler : c’était indigne de la princesse des Enfers. Hadès lui-même avait beaucoup de mal à conserver son sérieux, et une ébauche de sourire menaçait en permanence, agitant la commissure de ses lèvres d’un va-et-vient nerveux.

« Bon, Piz’… je t’ai fait venir ici parce que j’ai pas l’intention de te garder. Tu me fais bien trop rire là-haut.
- Vous convoquez tous ceux que vous faites remonter comme ça ?
- Seulement ceux qui me font rire : pour qu’ils le sachent.
- Trop aimable. » grinça Pizgup.

Alors qu’Hadès l’invitait à le suivre, Pizgup intervint :

« Par contre, Pizgup s’est tué en tombant d’un arbre ça craint. Z’avez rien d’autre.
- Du genre ?
- Je sais pas moi… une mort honorable. Vous devez vous y connaître mieux que moi.
- Comme tu veux : j’dirai que tu t’es fait avoir par un Homme-Sauvage. Ça te va ?
- J’préfèrerais un Elfe des Lunes si possible. Question de prestance.
- Va pour un Elfe des Lunes. Maintenant amène-toi avant que je change d’avis. »

Hadès l’invita à franchir une porte. Pizgup s’engagea devant lui. Charon fit mine de le suivre mais fut intercepté par Hadès :

« Toi tu restes là ! Et enlève ce pin’s à la con, tu vas nous faire passer pour des tocards ! »

Charon baissa la tête, déçu. Obéissant à Hadès, il lui remit son pin’s et retourna à sa barque en trainant des pieds. Sitôt qu’il fut hors de vue, le dieu fixa le pin’s à sa propre toge et le dissimula dans un pli, avant de rattraper Pizgup.

« Voilà : la sortie est là. Elle devrait te ramener à Zag en quelques secondes. »

Pizgup grimaça en songeant à la distance entre Zagnadar et les ruines de Luminae. Mais quelque chose dans le regard du dieu des Enfers le dissuada d’entamer des négociations. Il s’avança et traversa le portail.



el Par Onimedani  le 17/11/2010 à 09:53

C'est tellement énorme...
Entre la viagra littéraire, le "le dieu fixa le pin’s à sa propre toge et le dissimula dans un pli" et le délire de préparatoire bio, je sais pas quoi choisir, donc je prends tout :P



nain Par Katerina Stakhanov  le 23/11/2010 à 11:59

Moi je surkiffe aussi ^^
C'est comme qui dirait une bonne poilade



hs Par Hosl  le 08/12/2010 à 11:24

Ma suite bientôt !



ldf Par Green - Roi du charter  le 08/12/2010 à 17:07

Ouais, on s’emmerdait à passer par la végétation et tout, mais mon esprit, lui il a carburé, et j’ai commencé à escalader les arbres. Bordel, pourquoi toutes les cités perdues étaient dans des lieux pommés. Hein ? Je vous le demande ! Pourquoi il n’y a pas de route bien tranquille qui mène à la ville ? En y pensant, c’était peut être pour ça qu’on appelait cela une cité perdu… Je me tournais vers Pizgup et lui soufflais :

-Si je ne suis pas de retour dans 5 minutes... Attendes plus longtemps !

Il ne me sembla pas vraiment m’écouter, comme s’il était dans un état second. Enfin bref, j’escalais alors l’immense végétation avec mon agilité toute relative à mon statut de lutin. Ha, comme quoi la taille ça compte quand même ! D’ailleurs, en parlant de taille, mon compagnon d’infortune nain copia mon idée et je dois avouer qu’il se débrouillait bien. Il faut avouer que ça a de la force dans les bras les nabots !
Ca me rassurait en un sens, je préférais je dois avouer qu’avoir Rognh' a mes cotés était rassurant, surtout la taille de sa hache était rassurante. Nous avançâmes alors avec précautions quand soudain, je crus qu’un serpent m’attaquait. Quel fut mon horreur quand je me rendais compte que ledit serpent était une liane. Oui, une liane était entrain de m’attaquer et m’étouffait, serrant ma gorge. J’hurlais alors de ma voix… virile dirons nous :


-AAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAHHHHHHHHHHHHHHHHHHH !!!!!!!!!!!!!!!!

Etait-ce donc la fin du grand et du prodigieux Green ? NON mes amis (sinon aucun intérêt de raconter mes exploits !). Ou en étais-je déjà ? Ah oui ! Non, mes amis, Green n’est pas mort ! Sortant de nulle part, un bras fougueux et vengeur porteur de mort (ou dans ce cas de vie) tenant une hache d’argent frappa la liane qui sombra dans l’oublie. Oui, Rognh’, nain de son état venait de me sauver la vie ! Cependant, le manque d’oxygène occasionna chez moi un léger dérèglement du cerveau qui se traduit lorsque mon sauveur me demanda si j’allais bien. En effet, je ne pus m’empêcher d’hurler :

-Le chien a baisé le prince mais c’est pas ma faute.

Rognh’ resta un instant sans rien dire, légèrement surpris. Mais avec le temps, il prendrait rapidement l’habitude de mon comportement et de celui de Pizgup (d’ailleurs, je supposais qu’il prenait bien plus de drogue que ma personne, étant donné qu’il m’avait fait part qu’il pensait que Piz’ était un géant. Le pauvre, un drogué comme tant d’autre. Ha, les ravages des stupéfiants…). Il lâcha cependant en m’aidant à me relever :

-C’serait l’temps d’se magner avant ces choses nous attaquent d’nouveaux !

J’hochais la tête pour confirmer ses dires. Nous continuâmes notre longue avancé quand nous arrivèrent enfin à la fin de la végétation, il y avait encore une bonne dizaine de mètres de vide avant d’atteindre les remparts. Bordel ça faisait loin, et me connaissant, ça risquait d’être… risqué. Oui, je sais hein bon ! Mais là dans le contexte, bah, et puis j’ai pas à me justifier ! Bon, où en étais-je déjà ? Ha oui. J’ai pris une corde de mon sac, chose utile quand on explore des lieux censés être « perdus », je l’ai accroché et j’ai soufflais :

-Bon, l’on va se balancer d’ici aux remparts. Tu vois ce que je veux dire ?

Rognh’ hocha la tête. Nom de Zeus, ce qu’il était doué pour nous comprendre. Je l’aimais de plus en plus ce gars là ! Je me saisit alors de la corde, fixa mon garde du corps et lui dit :

-Une chose encore, tout ce qui se passe à Luminae reste à Luminae. Sauf la syphilis cette merde te suivra toute ta vie.

Je marquais une courte pause et je m’élançais, fendant le monde , sentant le soufflant sur mon visa alors que je gratifiais Olympia d’un cris gutturale :

-Ohiohiohiohiohio hiohiohiohio !!!



"-Pas la peine de parler des papillons j'me suis dit. Ce pauvre type les verra bien assez tôt..."

Green - Pizgup ; Association de Mâles Fêteurs pour vous servir...

Notre peuple vaincra !

ldf Par Green - Roi du charter  le 14/02/2011 à 11:11

Malheureusement, comme vous pouvez vous en douter, l'arrivé ne fut pas aussi aisé que le départ, dès lors l'infortuné lutin heurta violemment le sol mais parvint quand même à se hisser du haut de la rempart en compagnie de son nouveau compagnon à peine plus grand que lui. Nous remarquerons l'utilisation de la troisième personne mais sachez que c'est non seulement pour palier à la flemme de l'écrivain d'écrire à la première personne, mais aussi pour édulcoré les propos tenus par le lutin, qui en heurtant le sol prononçant une liste de cinquante-huit jurons, certains de diverses origines (humaines comprises) mais en inventa de nouveau.
On prétend par ailleurs que quiconque entendrait ces propos aurait les les oreilles en sang, dès lors, à fin d'éviter d'éventuelles poursuites judiciaires, vous n'en saurez aucun.

Mais revenons à nos cités presque perdues, en l'occurrence Luminae. Green et Rognh', en pillard expérimenté, adepte de la "récupération", entreprirent de fouiller les maisons qu'ils croisaient malgré leur état de ruine. Ils furent pour le moins chanceux amassant quelques piécettes mais aussi de l'équipement issue des malheureux soldats hommes-sauvages morts dans la destruction de leur cité centenaire.

Alors qu'ils exploraient les vestiges de la tour principale de la cité, leur calme "promenade" fut troublée par un terrible grondement :


-Qui marche vient donc sur nos terres...

Je terrais une nouvelle fois les jurons de Green quand celui-ci découvrit une monstruosité digne d'un roman de feu H. P. Lovecraft, romancier totalement inconnu ici. Abasourdit devant le titan qui se tenait face à eux, Green mit quelques instants à comprendre qu'il s'agissait d'un tréant, un de ces hommes-arbres quasi-millénaire que le peuple de gaïa lie à lui pour le servir et le protéger.
Rapidement, l'esprit de Green se mit à travailler et il lâcha avec un air plein de malice :


-Mon Seigneur, je suis Green, dirigeant de l'AMF et voici Rognh', un de mes compagnons d'aventure. De quel côté êtes vous?

L'arbre séculaire souffla doucement alors que ses branches bougeait à lentement, ses propos semblable à la brise qui fait bouger les cimes t les branches :

-Un côté ? Je ne suis du côté de personne car personne n'est du mienIl marqua une courte pause et ajouta :Humrf, que êtes vous, venu, faire ici....

Il semblait pensif, comme s'il jugeait les deux compères. Green eut alors l'air embarrassait quand heureusement pour lui, le nain intervint de façon plus subtile qu'il ne l'aurait crut!

On cherche des trucs qui brillent, on récupère ce qu'on peut!

Green hocha de la tête pour corroborer les propos du nains et le tréant resta un instant silencieux avant de souffler, son visage d'écorce s'animant doucement :

-Nous avons beaucoup de choses qui brillent mais...

Les yeux pleins d'étoiles le lutin attendait la condition qui tomba doucement :

-Il nous faut votre assistance. Depuis la disparition des enfants, nous ne pouvons nous défendre contre les mangeurs de magie. Nos forces se réduisent de jours en jours. Tuer ceux que vous trouverez, et vous serez... récompensez.

-Haaaa, un truc que je sais faire! Ca marche pour moi!
-Tapa là mon gars!

Le lutin tendit sa main mais comprenant rapidement qu'un coup du tréant risquerait de lui arracher le bras, il rangea cette dernière dans sa poche. Le tréant, semblant ne pas faire attention aux propos de lutin lâcha et montrant la grande porte :

-Dorénavant, votre passage sera plus aisé...

Et, alors que les lianes et autres végétations semblaient bouger pour laisser aux aventuriers un chemin végétal, Green reconnu un silhouette...



"-Pas la peine de parler des papillons j'me suis dit. Ce pauvre type les verra bien assez tôt..."

Green - Pizgup ; Association de Mâles Fêteurs pour vous servir...

Notre peuple vaincra !

geant Par Pizgup  le 03/07/2011 à 03:17

Comme le constateront les lecteurs les plus assidus, la leçon de ma dernière chronique ne m’a pas suffi, et je me retrouve une fois encore à raconter longtemps après des aventures, en essayant de me souvenir de ce qui s’est passé, et en renonçant à l’authenticité des dialogues.
Combien de chroniques avant que je n’apprenne de mes erreurs ? Les paris sont ouverts.



Toute la puissance du roleplay réside dans la distorsion temporelle qu’il permet. Un problème majeur pour certains auteurs, mais une mine d’idées farfelues pour nous autres qui sommes friands de textes incohérents.

Et oui : le temps nécessaire à un tréant et deux membres de l’AMF pour échanger quelques phrases est à peu près le même que celui nécessaire à un Géant névropathe pour parcourir la distance séparant Luminae de Zagnadar tout en faisant un large détour pour aller jouer aux sept familles avec un groupe d’Elfes sympathiques.

C’est donc le plus naturellement du monde que Pizgup arriva devant les ruines de la ville des enfants de Gaïa, Père Siffleur sur ses talons, au moment où ses deux compères en sortaient. Le Géant salua ses compagnons, qui le mirent rapidement au courant de la situation.

« Donc si j’ai bien compris, on pourrit quelques bestioles suceuses de magie et c’est jackpot ?
- En gros c’est ça…
- Et on les trouve où les bêbêtes ? »

Green le regarda avec un sourire en coin et pointa quelque chose sur sa droite d’un rapide mouvement de tête. Pizgup suivit le mouvement et ses yeux se posèrent sur les imposantes créatures que, visiblement, ils recherchaient. Elles ressemblaient à… pffff… la flemme de vous faire une description. J’vais plutôt vous balancer une image :



Sérieusement, va décrire un truc pareil…

« Elles étaient là y’a cinq minutes ?
- T’occupe ! »

Le quatuor se mit donc en marche pour aller à la rencontre des monstres. Ah, ils avaient fiers allure nos glorieux membres de l’AMF. Formant une superbe ligne, suivant la formation "en Dalton" (Pizgup, Père Siffleur, Rognh’ et Green) sans même que deux d’entre eux ne s’en rendent compte, accompagnés par la mythique Fanfare for the Common Man du Lutin Arrhon Copelande (qui, je vous le rappelle, était membre de l’AMF), marchant comme il se doit dans un ralenti parfait, davantage dû au sol meuble qu’aux caprices de la réalisation.
Les mangeurs de magie n’avaient qu’à bien se tenir…

Les combattants brisèrent rapidement leur formation : Green sortit son bâton de mort, Père Siffleur fit crépiter la magie autour de ses mains, Pizgup souleva un rocher et Rognh’ continua sa progression, tenant fermement son imposante hache à deux mains.

Pizgup, n’ayant jamais péché (ou très peu), jeta la première pierre. Le rocher percuta sa cible, lui arrachant un beuglement de douleur.
« C’est parti… » chuchota Green en pressant la détente de son arme. Le bâton de mort rugit et projeta une balle dans ce que le Lutin pensait être la tête de sa cible… à tort visiblement.

Il est encore difficile aujourd’hui de savoir où la créature fut touchée. Cependant, si on en croit le médecin légiste, ce serait vraisemblablement "quelque part dans son corps". Merci docteur. Quoi qu’il en soit, le mangeur de magie semblait très contrarié par ces assauts qu’il ne pensait sûrement pas mériter. Il se précipita vers ses agresseurs, projetant de la boue partout. Et il serait probablement passé devant Rognh’ sans le voir si celui-ci n’avait pas profité de l’occasion pour projeter sa hache dans la bestiole. Père Siffleur, de son côté, utilisait ses maléfices contre l’abomination, passant aisément ses défenses mentales que l’évolutionnisme aurait voulu plus résistantes (j’en profite pour signaler que le Nain Dar’ouine était lui aussi membre de l’AMF… nan, vraiment, faut nous rejoindre !).

Les quatre compères parvinrent à abattre la créature sans que ses congénères ne viennent les déranger dans leur tâche. Ils voulurent continuer sur leur lancée, mais cette fois, ils durent affronter tout le monde d’un coup. Heureusement, Rognh’ avait un talent indéniable pour retenir leur attention, laissant aux trois autres lascars le loisir de les bombarder de rochers, de sorts et de balles.

Lorsque finalement le dernier monstre s’écroula dans une mare de sang… ou de sève, les quatre membres de l’AMF purent s’auto-congratuler pendant quelques minutes, riant de l’incapacité des Hommes-sauvages à éradiquer en plusieurs milliers d’années cette menace qu’ils avaient détruite en moins de vingt-quatre heures. Que voulez-vous… AMF rules !

C’est donc tous ensemble qu’ils retournèrent voir le tréant qui leur avait confié cette mission, avec la ferme intention de se remplir les fouilles d’artefacts dévastateurs… sauf Rognh’ qui voulait des sous.



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