Dans les entrailles de Radar Bek | |
Topic visité 734 fois Dernière réponse le 26/05/2011 à 20:09 |
![]() |
PROLOGUE
La chronique qui vous est présentée ici, raconte l’histoire de l’expédition impériale, qui s’engouffra sous les Monts de Radar Bek, à la recherche des reliques naines. Le temps était le premier ennemi. Car une comète se ruait sur Olympia et les calculs prévoyaient l’impact sur… Radar Bek ! Les deux reliques, le Marteau du Seigneur nain Kardrim et le Livre runique des Anciens, devaient donc être extraits rapidement. Elles apporteraient une puissante protection magique pour l’Empire, capable même de contrer la menaçante comète. Pour plus de précisions sur les origines de cette histoire, je suggère aux lecteurs de visiter le lien ci-dessous : « [Scénar] Comète et reliques... » (plusieurs pages) |
![]() |
Les explosifs avaient généré une ouverture béante qui s’enfonçait profondément dans la roche. Aussitôt des geysers d’eau chaude avaient jailli, laissant penser que le couloir ténébreux qui venait d’apparaître, menait vers un lieu horriblement hostile. Les combattants de l’Empire se dévisagèrent alors, cherchant à traduire les pensées de chacun. Plonger dans un chaudron de lave et d’eau bouillante n’était certainement pas le meilleur départ vers les reliques naines. Le Marteau de Kardrim et le Livre des Anciens étaient supposés cachés dans les entrailles des Monts de Radar Bek… Du moins si le magma incandescent ne les avait pas déjà détruits. Le doute avait gagné les Impériaux. Nul ne souhaitait plus s’enfouir dans un enfer assuré.
Le Nain Gourlx fut le premier à réagir. Il s’approcha de l’entrée nouvellement créée, et dans un sourire au courage tout relatif, ordonna à son golem de partir en reconnaissance. Quelques instants après, alors qu’il tendait l’oreille, attendant un signe de son serviteur de pierre, il s’écria : - D’la verdure! J’crois qu’y’a des elfes la d’dans ! A l’attaque ! Foncez tous ! Bottons les dehors d’chez nous ! ~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~ ![]() Les explosifs avaient généré une ouverture béante qui s’enfonçait profondément dans la roche. (en -60/-30) ~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~ |
![]() |
Le groupe expéditionnaire, mené par le Roi des Nains, s’apprêtait donc à plonger sous la montagne, quand un sale et vieux pigeon se posa lourdement sur la roche pour délivrer un message écrit à la hâte. Le Roi arracha le message sans ménagement puis le lut en fronçant les sourcils. Il s’exprima finalement :
- Ce message vient tout droit des positions ennemies ! Mais ce n’est pas une main forestière qui tenait la plume. Il leva les yeux face aux membres du groupe et poursuivit : - L’Ambassadrice Hagios est en mission diplomatique là-bas. Elle nous suggère de négocier avec les Forestiers. Peut-être auraient-ils des informations sur les reliques. Des négociations pourraient régler la situation pacifiquement, selon elle. Gourlx enragea. - Discuter? BRAAAAARH! Ces vermines de verdeux sont des fourbes, y vont nous pourfendre le dos dès qu’on leur dira qu’on veut plus s’battre! J’vous préviens, ma hache va point attendre ben longtemps! Et pis on est chez nous! C’est not’ ancienne ville, d’puis quand les verdeux ont droit d’y mettre leur vieilles racines! Y sont là que pour nous piquer les trucs qu’on veut r’prendre! Sinon y s’rait pas v’nus en nous tapant d’ssus avec leurs chevals et leurs branches ! Regardant le nain, le Géant Fenrir Tirak, Gardien de l’Eau, prit la parole. - Bon allez on se calme le p’tit ! T’as pas écouté ce qui s’est dit avant? Tu veux faire quoi? Arriver, péter la gueule à tout le monde et repartir bredouille? Les Verdeux, on dit peut être qu’ils sont stupides, mais je pense qu’ils ont un brin d’intelligence et je suis sûr qu’ils peuvent nous la mettre profond ! Erkeos s’exprima à son tour. - Je suis un diplomate ; j’ai toujours favorisé les paroles plutôt que les armes. Néanmoins, il est question ici non pas de trésors anonymes, mais de trésors nains. Donc si des négociations impliquent un partage de tels trésors, et je ne vois pas quoi négocier d’autre, alors il nous faut absolument l’aval des Hauts Dignitaires nains. L’Olympien orienta son regard vers le Roi Ghormy pour l’inviter à partager sa position. Celui-ci répondit sans attendre. - Le Seigneur Farfine est trop loin pour requérir son conseil immédiat. Et nous ne pouvons plus attendre. Allons voir ce qui se trame sous nos pieds et nous verrons comment évolueront les événements. Ce qui est sûr, c’est qu’il faut maîtriser au maximum la situation si des négociations devaient avoir lieu. Le Roi regarda un à un chacun des membres du corps expéditionnaire qui allait le suivre. Cette unité était composée des Nains Ghormy, Gourlx, Glyff, des Géants Fenrir, Vrugrar, Akriénor, Rorschach et des Olympiens Erkeos et Rôde-la-Nuit, ce dernier étant en chemin pour les rejoindre. L’attention de tous convergeait vers le Roi, qui vit Gourlx s’impatienter. Le golem de ce dernier venait de se faire repérer et subissait déjà les attaques ennemies. - Descendons et empoignons nos armes, conclut le Roi ! ~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~ ![]() Le golem de Gourlx venait de se faire repérer et subissait déjà les attaques ennemies. (Au centre de la galerie souterraine, le passage créé par les Impériaux) ~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~ |
![]() |
Le groupe impérial entra en trombe dans les ruines enfouies. Voyant les Forestiers souiller par leur présence son ancienne cité et abattre le golem de Gourlx, le sang de Ghormy ne fit qu’un tour. Il tenta de se raisonner, mais la fureur de Snorri fut la plus forte et il déchaîna sa rage sur l’ennemi. La compagnie impériale attaqua et plusieurs Forestiers furent atteints avant qu’ils n’aient pu réagir.
Aileen, une Elfe des Lunes, avait pris le parti de se replier un peu plus loin, pour ne pas rester isolée... Mais sans qu’elle comprenne comment, une avalanche de sorts s’était abattue sur elle. En fait, avalanche ou pas, elle n’aurait pas pu le dire. Toujours est il que le choc fut rude et très soudain... Elle s’attendait à se réveiller une fois de plus au milieu des damnés, ou à ne pas se réveiller du tout... Mais plus rien ne bougeait, elle pataugeait toujours dans l’eau du tunnel, les Impériaux étaient toujours là... Sauf que cette fois, l’eau autour d’elle était devenue bien plus rouge... Le Roi Ghormy s’était calmé et tous les Impériaux avaient cessé le combat dès qu’il l’eut ordonné. Il était toujours en colère, certes, mais il restait suffisamment lucide pour parlementer avec l’ennemi. - Forestiers, que faites-vous ici ? Avant d’être un "Sanctuaire de Poséidon", cet endroit reste les ruines de notre ancienne cité. Quoiqu’il en soit, nous sommes venus récupérer ce qui nous appartient. Je ne sais pas ce qui vous emmène ici, mais je suis prêt à faire une trêve. Nous ne sommes pas venus pour combattre, juste pour retrouver nos biens. La Femme Sauvage Amallya fut surprise par les mots du Roi des Nains. Elle ne s’attendait pas à ce que les Impériaux tentent une approche diplomatique. La Conseillère tenta de masquer sa surprise avant de répondre, sereine. - Je tiens tout d’abord à rectifier un point, votre altesse. Le droit d’un Dieu passe avant le droit d’un peuple, fusse-t-il le votre. Ces montagnes ont peut-être été par le passé votre cité mais ce temps est désormais révolu. Ce lieu est désormais le sanctuaire du Dieu des mers et un avertissement à tous ceux qui oseraient le défier. Ne provoquez pas la colère de Poséidon ou vous risqueriez de le regretter. Les purs-sangs que vous avez dus combattre n’étaient qu’un avant-goût de ses pouvoirs. La voix d’Amallya devint plus grave et plus dure au fur et à mesure de la discussion : - Vous dites être venus pour récupérer vos biens. Il semblerait donc que les rumeurs sur la cupidité naine ne soient pas exagérées. Pour être prêts à défier un Dieu pour quelques vulgaires reliques, la folie doit s’ajouter à la cupidité. Elle marqua une pause dans son discours, voyant la supériorité numérique apparente des Impériaux formant une barrière au milieu des galeries inondées. Elle reprit plus calmement. - Mais soit, il semblerait que je n’ai pas le choix, je vous montrerai donc le chemin vers les reliques que vous convoitez. Vous irez cependant seuls défier le Dieu des mers, je ne participerais pas à votre folie. Je vous montrerai le chemin et vous serez ensuite seuls maîtres de votre destin. La Femme Sauvage interrompit alors son discours et attendit la réponse des Impériaux. L’Elfe des Lunes Thunziel sourit en constatant l’aisance du discours d’Amallya. Il se demandait comment elle pouvait encore leur tenir tête. Malgré le nombre d’Impériaux et la violence de leur arrivée, Amallya ne se démontait pas. Il prit la parole pour appuyer les propos de la Conseillère. - Impériaux, vous avez entendu Amallya. Nous sommes prêt à vous montrer le chemin pour accéder aux reliques. Mais nous voulons être sur de pouvoir retourner ensuite chez nous sain et sauf. Ghormy avait écouté les propos d’Amallya, ignorant son ton cinglant. Il lui fit une petite révérence avant de lui répondre. - Chère dame, crachez votre venin si vous le souhaitez, je ne m’abaisserais pas à riposter. Trouvez nous cupides et fous si vous le souhaitez. Etant donné que la trêve semble avoir été adoptée, pour ma part, j’essaierai de me montrer courtois. Il se tourna ensuite vers Thunziel pour lui répondre. - Pour ce qui est de votre retour sain et sauf, je peux vous le garantir. Si nous récupérons bien ce que nous sommes venus chercher, nous n’avons aucune raison de vous abattre. Après quoi, il s’approcha d’Aileen pour vérifier si elle allait bien et sortit un bout de tissu pour lui faire éventuellement un bandage. - Excusez ma rudesse... Vous voulez de l’aide ? ~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~ ![]() Le Roi s’approcha d’Aileen pour vérifier si elle allait bien (...). ~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~ Aileen avait la tête qui tournait, et des conversations alentours, elle n’en comprenait que quelques mots épars. Un Nain parla, puis Amallya, et puis... Et puis Thunziel aussi, et puis le Roi des Nains se tenait devant elle, il lui tendait quelque chose... Elle leva les yeux vers lui, il était grand... Grand ? L’Elfe s’aperçut alors qu’elle était tombée à genoux. Tant bien que mal, elle se releva, tout tournait autour d’elle... - Me... Merci... C’est tout ce qu’elle réussit à bredouiller quand Ghormy essaya de l’aider. Elle croisa le regard inquiet de Thunziel et lui fit un signe de main, autant pour se convaincre elle même qu’elle n’était pas morte que pour rassurer le Faucon. - J’suis encore là..! |
![]() |
Alors que les combats à la surface continuaient certainement, une trêve s’établissait dans la galerie souterraine. Les Impériaux pouvaient alors prendre le soin d’examiner plus attentivement leur environnement. Le couloir de roche sombre faisait résonner tous les sons, comme les pas dans l’eau qui inondait totalement le passage, et comme le ressac de l’eau contre les parois. L’air était humide et chaud. Mais tous semblaient s’en accommoder.
Erkeos dévisagea Amallya. Son visage semblait plus marqué et fatigué que lors de leur dernière rencontre. Mais le cadre des lieux de cette nouvelle rencontre en était une justification évidente. - Nous serons en mesure de vous suivre dès que nous serons au complet. Mais je souhaiterais vous poser quelques questions en attendant. Et j’espère que vous ne ternirez pas la confiance que je vous porte… L’Olympien avait toujours entretenu des relations courtoises à l’égard de la Femme Sauvage et espérait bien que cela durerait le plus longtemps possible. - Dites-moi… Combien êtes-vous dans ces galeries souterraines et où sont vos autres compagnons ? De plus, vous êtes prêts à nous conduire jusqu’aux reliques et cela nous amènerait à penser que vous n’y avez pas touché. Quelque chose vous en aurait-il empêché ? Quelles mauvaises rencontres auriez-vous donc fait ? Amallya écouta Erkeos s’adresser à elle sans un mot. L’ambassadeur avait toujours été loyal dans ses paroles et dans ses actes envers la Femme Sauvage. Sa présence en ces lieux ne faisait que compliquer la tâche d’Amallya. Lorsque l’Olympien eut terminé de la questionner, la Femme Sauvage détourna son regard songeur pour le plonger dans l’eau sombre qui emplissait les galeries. Elle ne souhaitait pas trahir ses compagnons mais elle savait qu’elle devrait prouver sa bonne foi envers les Impériaux. Amallya releva alors le regard pour le poser à nouveau sur le Lardanien, lui répondant d’une voix calme mais ferme. - Vous aurez l’occasion de rencontrer mes autres compagnons bien assez tôt, ne vous inquiétez pas pour cela. Je n’en dirai pas d’avantage sur leur position actuelle ni sur leur nombre pour le moment, ne voulant pas leur nuire. Comprenez-moi bien : je vous ai répondu sans les avoir consulter au préalable. J’ai accepté, en mon nom, de vous conduire aux reliques que vous cherchez et Thunziel a semblé approuver mon avis. En ce qui concerne les reliques, celles-ci sont effectivement gardées. Afin d’atteindre l’objet de vos convoitises vous devrez probablement défaire leur gardien. Ne comptez pas sur mon aide pour y parvenir, je ne souhaite pas m’opposer à mon Dieu et Protecteur en aidant mes ennemis à aller contre sa volonté. Amallya plissa les yeux, tentant de percevoir la réaction des Impériaux dans la pénombre. La Conseillère espérait que sa réponse suffirait à calmer l’impatience de ses ennemis. Mais c’est l’Elfe Aileen qui allait s’exprimer. Elle était encore sonnée, pourtant, elle se concentra un instant pour tenter de faire le lien entre les bribes de conversation qu’elle avait entendues. Et puis l’évidence lui sauta aux yeux. - Une... Une trêve ? Que... Comment c’est possible ? Pourquoi ? Trop de questions lui passaient par la tête, elle s’arrêta un instant et recommença à parler plus calmement : - D’accord, une trêve... Mais... Ca va nous mener où? La question était peut être simple, mais traduisait en réalité pour l’Elfe une certaine inquiétude, qui concernait aussi bien les volontés divines que les conflits avec les Impériaux... Amallya semblait prendre les choses en main pour les Forestiers. Mais pour l’Elfe qui était presque exsangue, à côté d’un Nain qui décidait de l’aider après l’avoir accablé de sorts, la situation était loin d’être bien compréhensible. Erkeos se retourna vers Aileen qui reprenait ses esprits. Il allait lui répondre quand l’Olympien Rôde-la-Nuit, le dernier membre de l’expédition impériale, arriva sur les lieux. Erkeos lui fit signe d’abaisser son arme. Lorsque cela fut fait, il formula sa réponse. - Où va nous mener cette trêve ? La question est des plus pertinentes ! Et ma réponse sera des plus sincères. Sachez que notre unique but en ces lieux, est la récupération d’un trésor nain. Nous ne sommes pas venus pour vous éliminer. Si nous accédons à notre quête, alors il n’y a vraiment aucune raison de faire couler plus de sang. Voilà à quoi se résume cette trêve. De plus nous sommes ici en comité restreint et dans un endroit exigu. Une trêve peut donc plus aisément se concevoir et se respecter. Puis le l’Olympien porta à nouveau son attention vers Amallya. Il comprenait parfaitement la situation de la Femme Sauvage. La loyauté envers ses amis et le respect envers ses ennemis étaient souvent des disciplines bien difficiles à concilier. Il vivait lui-même dans cet état d’esprit. Il n’insista donc pas pour obtenir plus des précisions sur ses précédentes questions. - Votre prévenance envers vos amis est très naturelle, Dame Amallya. Et votre franchise est toute à votre honneur. Soyez assurée que je les mesure à leur juste valeur. Et je vous en remercie sincèrement. M’autorisez-vous cependant à vous poser une autre question ? Cette demande de permission était évidemment une formule de politesse et il n’attendit pas la réponse de son interlocutrice : - Vous semblez ne porter finalement que peu d’intérêt pour ce que nous sommes venus chercher. Et donc... peut-être pourriez-vous m’aider à comprendre la raison de votre présence ici ? Amallya restait silencieuse. Elle regardait l’entrée par laquelle étaient arrivés les Impériaux sans dire un mot. Le regard dans le vide, la Femme Sauvage semblait attendre quelque chose. L’absence de réponse de la Conseillère semblait rendre nerveux les Impériaux. Certains semblaient se demander si la Femme Sauvage avait bien entendu l’Olympien. D’autres tentaient de percevoir ce que la Femme Sauvage observait. |
![]() |
Quelles qu’en seraient l’issue, les négociations semblaient avoir pris le pas sur la violence. Bien qu’abaissées, les armes étaient toujours tirées, les regards toujours méfiants, mais c’était les langues qui se déliaient. Ainsi réunis, coincés dans une alcôve de silence, isolés du bruit de l’extérieur qui leur parvenait dans un bourdonnement diffus, Elfes, Olympiens, Hommes Sauvages, Nains et Géants, toutes ces races qui se vouaient une haine séculaire vivaient un moment de grâce qui avait tous les échos de la fin du monde.
Qui aurait cru, en effet, que face à des considérations aussi importantes, chacun aurait su rejeter son animosité pour aller vers l’autre? Dans un flottement silencieux, personne ne disait plus rien. Chacun s’observait... jusqu’à ce que... CRAAAACK !!! Un bruit d’enfer éventra ce silence si fragile et ramena tout le monde à la réalité. Un son affreux, pareil à une explosion, à un débordement de catastrophes, envahit le tunnel. Le couloir inondé trembla violemment, comme s’il n’était plus qu’une cage qu’un Titan secouait frénétiquement entre ses mains. Des morceaux de marbre tombèrent du plafond, de gros pans de roche s’écrasèrent au sol en une gerbe d’eau, manquant souvent de fracasser la tête d’une des personnes présentes. Le couloir par lequel était entré les Impériaux venait de s’effondrer. Pire. Le couloir tout entier semblait sur le point de s’écrouler et de les enterrer vivant. Etait-ce un tremblement de terre? Etait-ce la comète qui arrivait ? Sans relation avec l’extérieur, aucun d’eux ne pouvait le savoir désormais. Une chose était sûre. Le temps leur était désormais compté s’ils espéraient sortir d’ici vivants... Cependant Amallya n’était pas surprise par le tremblement de terre. Elle s’attendait à cet événement. Depuis leur arrivée à proximité des montagnes de Radar Bek, le sol n’avait cessé de trembler, à des intervalles plus ou moins réguliers. Cela faisait longtemps qu’un nouveau tremblement n’avait pas secoué le sol et la Conseillère avait compté sur cet événement. Le tremblement de terre fut cependant plus violent que les précédents et la Femme Sauvage eut du mal à garder l’équilibre sur ses jambes courbées. Elle resta immobile, tentant de garder l’équilibre alors que le plafond continuait de s’écrouler autour d’elle. Les secousses se terminèrent enfin. Le Roi des Nains s’adressa à Amallya. - Et bien, il semblerait que cette trêve ne sera que de courte durée. La galerie ne va pas tarder à s’effondrer, rentrez chez vous ! Moi, je ne laisserai pas les trésors de mes ancêtres ici. Il commença à patauger dans l’eau avant de conclure. - Bonne chance ! Le regard d’Amallya s’était accroché sur les éboulis qui remplaçaient désormais l’accès par lequel les Impériaux étaient venus. Elle ne put dissimuler un sourire de satisfaction en contemplant cela. Elle regarda alors Erkeos pour lui répondre, enfin. - Pour répondre à votre précédente question, Sieur Erkeos, la raison de ma présence en ce lieu n’a pas changé depuis mon arrivée. Mon but est de vous empêcher de vous emparer des reliques que vous êtes venus chercher. Cette mission m’a été confiée par le Dieu des mers, Poséidon en personne et je ne m’y soustrairai pas. Soyez toutefois rassurés, Sieur Erkeos, car malgré les apparences, nos buts ne sont pas aussi opposés qu’il n’y paraît. Je vous ai promis que je vous mènerais à vos reliques et je le ferai. Je n’ai en effet nullement l’intention de vous empêcher de les acquérir. Ma seule mission consiste à vous empêcher de ressortir avec celles-ci. Amallya tourna à nouveau son regard vers le souterrain effondré et reprit : - Et comme vous pouvez le constater, il ne sera pas aisé de sortir de ce qui sera probablement notre tombeau à tous. Les Impériaux dévisageaient à présent la Femme Sauvage qui avait parlé d’une voix sereine. Amallya semblait résignée au sort qui l’attendait. Aucune peur, ni aucune angoisse ne pouvait se lire sur son visage. |
![]() |
Pendant ce temps, le Nain Gourlx s’enfonçait vers une extrémité de la galerie, dans la même direction qu’avaient choisie les Forestiers à l’exception d’Amallya, qui était restée face à ses ennemis. Dans le même temps, le Géant Rorschach avait pris le chemin vers l’extrémité opposée. Mais il était assez proche pour avoir entendu les propos d’Amallya qui l’exaspéraient au plus haut point. Il serra de toutes ses forces le pommeau de son épée et fit volte-face.
- Comment voulez vous que cette trêve soit crédible si vous nous promettez de nous empêcher de sortir d’ici, sous entendant que vous vous arrangerez pour que nous y laissons tous notre peau. Vous venez au nom d’un Dieu qui a jadis maudit votre peuple. Qui vous dit qu’il ne se sert pas de vous, avant de se débarrasser de votre peuple ? Vous trompez votre créatrice Gaïa en vénérant un Dieu qui n’a à priori aucune correspondance avec votre peuple. Êtes vous un peuple marin ? Non ! Je suis intimement persuadé que tout a été prévu depuis des dizaines d’années, pour que vous apportiez ces reliques à un Dieu qui vous manipule. De plus vous risquez de déséquilibrer le panthéon des Dieux de l’Olympe, et précipiter la fin d’Olympia. Laissez le peuple nain disposer de ces artefacts, qui lui ont toujours appartenu, afin qu’il puisse honorer ses ancêtres. Il s’agit de la seule chose sensée à faire. Le regard noir, Rorschach reprit sa marche difficile. Des éboulis bloquaient ici et là le chemin. Sa stature imposante ne l’aidait pas. Un Géant plus grand ne pourrait certainement pas passer. Amallya jeta son regard vers le Géant. Ses paroles n’avaient aucun sens pour la Femme Sauvage qui avait du mal à comprendre le raisonnement de son interlocuteur. Elle se demanda s’il avait reçu un rocher sur la tête ou si la peur de la mort lui faisait parler sans réfléchir. Elle ne pouvait pas laisser le Géant s’exprimer ainsi et prit la parole d’une voix dure et sèche. - Vos critiques à l’égard de notre culte envers le Dieu des mers et de l’affront que celui-ci pourrait porter à Gaïa sont infondées et déplacées. Notre dévotion pour notre Mère est toujours intacte, nous n’avons jamais cessé de vouer le culte que Gaïa méritait. Ce culte ne nous empêche cependant pas d’honorer notre Protecteur en remerciement pour ses actes. Vous affirmez que la puissance de ces artefacts serait telle qu’elle pourrait déséquilibrer le rapport de force régissant le panthéon des Dieux de l’Olympe. Pourquoi dans ce cas voudriez-vous que nous les remettions à de simples mortels, à nos ennemis ? Le Géant s’immobilisa et tourna son visage furibond vers l’oratrice qui continua : - D’après vous je devrais faire d’avantage confiance au peuple nain qui a détruit notre précédente cité et avec qui notre peuple est en conflit depuis toujours, plutôt qu’au Dieu qui nous a protégé toutes ces années depuis la destruction de Luminaë, qui a puni nos ennemis et qui a empêché la destruction de notre refuge, Fernliaë, il y a de cela quelques saisons ? Pensiez-vous vraiment réussir à me convaincre en disant cela ? Ne soyez donc pas ridicule, Géant, vous n’arriverez à rien en agissant ainsi. Laissez donc les personnes raisonnables discuter entre elles et occupez-vous donc plutôt de dégager les éboulis. Vous ne serez guère utile à autre chose. Amallya se retourna alors vers Erkeos et Ghormy avant de reprendre d’une voix plus calme : - En outre, je n’ai jamais dit que mon but était de donner ces reliques à Poséidon. C’était en effet la raison première de notre venue en ces lieux mais votre arrivée a quelque peu contrariée nos plans. Quoi qu’il en soit, le Dieu des mers nous a simplement ordonné de vous empêcher d’acquérir ces artefacts. Que ceux-ci restent prisonniers de ces lieux ou qu’ils soient engloutis dans la lave me conviendrait tout autant. Les paroles d’Amallya avaient rendu Rorschach encore plus furieux qu’il ne l’était déjà. Il fit quelques pas pour revenir vers la Femme Sauvage et parla d’un ton sec et convaincu. - Je vous demandais si cette réflexion avait pu vous traverser l’esprit ! Moi, je crois en TERRE, et lorsque mon élément m’ordonne de faire telle ou telle chose, bien entendu que je vais m’exécuter de prime abord, mais je vais aussi essayer de comprendre le pourquoi du comment. C’est la différence entre être un mouton et quelqu’un de civilisé et réfléchi ! Le Géant toisait la Sauvage attendant une nouvelle réponse, qui serait selon lui, dégoulinante de ce sentiment de supériorité qui animait la Conseillère forestière. Et la réponse ne tarda pas. Car l’insistance du Géant commençait à énerver Amallya. Il ne savait pas de quoi il parlait, pensa t-elle, et il était convaincu de la véracité de ses propos. La femme voulut mettre les choses au clair une fois pour toute et s’adressa de nouveau au Géant d’un ton méprisant. - Je n’ai pour le moment fait que vous répondre en prenant en compte vos suppositions ridicules qui voudraient laisser entendre que ces reliques détiendraient un pouvoir capable de déséquilibrer le panthéon des Dieux de l’Olympe. Chez les personnes civilisées cela s’appelle un raisonnement par l’absurde. Pensez-vous réellement que de simples mortels, fussent-ils le peuple nain, seraient capables de créer des artefacts d’une telle puissance ? Evidemment non ! |
![]() |
Les dialogues s’intensifiaient dans un théâtre souterrain qui devenait de plus en plus instable. Les galeries pouvaient s’effondrer à tout moment. Les dernières secousses avaient détaché un rocher de la voûte qui avait faillit broyer Erkeos. Cela avait rendu le Lardanien beaucoup moins tranquille dans ses gestes et beaucoup plus brefs dans ses propos.
- Rorschach, il est inutile de prolonger cette discussion. Quelles que soient les convictions de chacun, nous savons qu’une entente est impossible. Le Géant serra les dents. Il aurait voulu aller égorger la Femme Sauvage. Mais il contrôla sa rage, se concentra sur sa mission et reprit sa marche vers le fond de la galerie. Erkeos poursuivit ses propos : - Dame Amallya, je vous remercie pour votre franchise. J’espérais que notre rencontre actuelle soit encore plus cordiale que la précédente, et surtout moins éphémère… Mais je crains que ce ne soit finalement pas pour aujourd’hui. Rôde-la-Nuit était arrivé en dernier dans les souterrains, juste avant que l’entrée ne s’effondrât. Par chance il n’avait pas été enseveli sous les décombres. Bien qu’il n’avait pas assisté au tout début de la conversation, il avait bien saisi la situation. Il décida d’intervenir à son tour et s’adressa à la Forestière. - Dame Amallya, puisque je prends la parole pour la première fois ici, je vous adresse tout d’abord mes respectueuses salutations. Son introduction polie ayant été réalisée, il entra dans le vif du sujet, décidant d’en dévoiler beaucoup plus : - Savez-vous pourquoi nous recherchons les reliques ? Mis à part leur valeur sentimentale ? Et bien, vous n’ignorez pas qu’une comète est en chemin, et vous avez ressenti les violents tremblements de terre. Je ne pense pas que ce soit l’œuvre de Poséidon, sinon pour quelle raison Fernliae aurait-t-elle été impactée ? Pour ma part je pense que la comète en est la cause, et Farfine le Gardien des Ancien, a besoin des artefacts que nous recherchons pour espérer empêcher un désastre ! Il y eu un long blanc, et la voix de Rôde-la-Nuit parut plus grave : - Certains ne voient en la comète qu’un tas de cailloux, mais est-ce réellement le cas ? Ou allons nous revivre les mêmes événements qu’il y a trente ans ? Une simple boule de feu dans le ciel, c’est ce que pensaient les gens de mon village, avant l’arrivée des Lestrygons. Ce jour là, aucun de nos Dieux n’est, à ma connaissance, intervenu. Nous étions plus nombreux, les cités étaient mieux défendues et pourtant nous avons tous subi de lourdes pertes. Pensez vous que, si cela se reproduisait maintenant, nous aurions des chances de les repousser ? Pour ma part je ne pense pas, et si je peux tout faire pour que cette comète ne s’écrase pas ici, je le ferais. L’Olympien était réellement envahi par cette crainte. Il espérait pouvoir propager ses convictions et précisa : - Alors voyez vous, ce n’est pas dans le but de défier Poséidon que nous sommes ici. Je respecte votre décision de ne pas vous opposer à la volonté de votre Dieu Protecteur, mais nous avons besoin de ces reliques pour le bien de tous. Alors je voulais savoir si vous pouviez communier avec lui, et lui transmettre la raison de notre venue dans l’ancienne Kazad. Peut-être se méprend-il sur nos intentions ? |
![]() |
Pendant ce temps, Rorschach avait atteint l’extrémité de la galerie. Celle-ci était fendue d’un passage sur le côté. Le Géant de Terre l’emprunta et découvrit une salle, inondée elle aussi. L’accueil fut bien moins sympathique qu’il aurait pu l’imaginer de prime abord. Un coup puissant et d’une violence inouïe s’abattit sur le Géant, qui eut tout juste le temps de déclencher la solidité légendaire de son élément. Mais son assaillant semblait n’en ressentir aucune gêne, et il frappait avec une telle vitesse, avec une telle puissance, que le sol même bougea sous les coups répétés du monstre. C’est seulement après cette avalanche de frappes que le Gardien de la Terre put lever les yeux vers son assaillant.
Aussi haut qu’un Géant, sinon plus, un Golem à l’air lugubre se dressait devant lui. Son corps était un condensé de puissance et de vitesse optimisé. Un simple regard sur lui ne procurait qu’un frisson de peur désagréable. Et s’il pouvait exprimer la surprise, le Golem l’aurait fait. Rares étaient ceux qui survivaient à ses coups... Mais d’un air menaçant, alors qu’il levait la pioche qui lui servait d’arme, son oeil unique se mit à tourner, tourner, tourner très vite en émettant un bruit sifflant et une lumière rougeoyante qui n’auguraient rien de bon. La prochaine frappe pourrait être fatale, malgré la solidité du roc de Rorschach. Cette compétence, cadeau de Terre, lui avait sauvé la vie à de très nombreuses reprises. Le Géant se croyait invincible quand sa peau devenait granitique. Il comprit vite que ce sentiment était exagéré. Le déluge de coups qu’il venait de subir avait réussit à percer son armure. De légers filets de sang coulaient le long de son bras droit et sur son pectoral gauche. Doucement l’eau à ses pieds prenait une teinte cramoisie. ~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~ ![]() Aussi haut qu’un Géant, sinon plus, un Golem à l’air lugubre se dressait devant lui. ~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~ Rorschach porta toute son attention sur l’arme du Golem. La pioche, fermement manipulé par ce monstre, dégageait une aura extrêmement puissante, attirante, presque hypnotique. Cela devait sans doute être la relique qu’ils étaient venus cherchée. Car la salle était complètement vide, hormis la créature qui le toisait de plus d’un mètre. Comment récupérer cette relique ? Peut-être que Ghormy, à l’aide de sa magie runique, pourrait désactiver le gardien, pensa t-il. Sur le corps du Golem, rayonnaient de nombreuses runes, qui s’étaient illuminées d’une couleur rouge. Malheureusement il ne savait pas les déchiffrer. Avant que le Gardien de la relique n’assénât d’autres coups, il se précipita vers l’entrée pour rejoindre ses amis dans le corridor. Il put alors leur faire signe qu’il avait certainement trouvé une relique et qu’elle était rudement bien gardée. Il n’eut pas besoin de préciser davantage l’efficacité du gardien. Ses blessures parlaient pour lui. Au même moment, le Nain Gourlx, à l’autre extrémité de la galerie alerta : - Y’a une salle de c’coté, avec plein d’bouquins qu’on dirait qu’c’est les vieux papiers d’la ville. Y’a des Verdeux la d’dans, avec des genre d’monstres qu’on dirait des poissons-gens ! Les Impériaux comprirent que la deuxième relique, le Livres des Anciens, devait se trouver là. |
![]() |
Une brève secousse ébranla de nouveau fortement la galerie souterraine. Erkeos en perdit l’équilibre et se rattacha à ce qui se présentait à lui pour ne pas tomber dans l’eau sombre. Il se retrouva accroché au bras d’Amallya.
- Je... Excusez-moi ! Il reprit son aplomb tout en tenant le bras de son ennemie. Il la regarda droit dans les yeux. Un frisson le parcourut. Savait-elle lire dans les yeux ? Il détourna son regard et tenta de masquer ses émotions et son embarras. Il préféra alors tourner la situation en dérision, en imitant une soirée mondaine de Lardanium. Il apposa un baiser sur la main du bras qu’il tenait encore. Surprise, Amallya eut un moment de recul lorsque l’Olympien effleura sa main de ses lèvres. L’homme se redressa face à la Femme Sauvage. - Madame, je crains que l’activité sismique ne nous fasse presser le pas. Et je pense que vous n’aurez pas à vous acquitter de la tâche que vous vous étiez fixée à notre égard. Nous pouvons trouver les reliques par nous-mêmes. J’espère juste que nous ne nous retrouverons pas prochainement dans le royaume des morts ! Amallya écouta perplexe le diplomate avant de lui répondre. - Eh bien soit, si ma présence n’est plus souhaitée, je rejoindrais donc mes compagnons. N’oubliez cependant pas mes avertissements, il n’est pas question que nous désobéissions à notre Protecteur. Elle se tourna alors vers Rôde-la-nuit dont les paroles l’avaient intriguées. Cet Olympien était-il sincère ou tentait-il de la duper ? Ces reliques pouvaient-elles détenir un tel pouvoir ? Pour en avoir le coeur net, la Conseillère s’adressa à lui. - Vos paroles me laissent perplexe, Olympien. Vous dites que ces reliques auraient le pouvoir de repousser la boule de feu qui se dirige vers notre monde. Serait-ce vrai ? Avez-vous des preuves de ce que vous avancez ? Si le peuple nain possédait réellement un tel pouvoir, pourquoi n’a-t-il alors rien fait pour repousser la précédente catastrophe qui s’est abattue sur notre monde ? Rôde-la-Nuit poussa un long soupir de dépit. - Si seulement j’avais les réponses à vos questions ! Il y eut un long moment de silence dans lequel il s’efforça à s’extraire de ses pensées. Les propos d’Amallya semblaient lui avoir donné matière à réfléchir. - Je n’ai pas pu interroger le Gardien des Anciens en personne, mais j’ai entendu certains Nains parler de cette possibilité. A l’heure actuelle, peu m’importe de connaître les détails. Des Nains prétendent que c’est possible de repousser cette comète, alors plutôt que de ne rien faire et de la regarder bêtement tomber, je préfère tenter ma chance et risquer ma vie pour avoir une infime possibilité que cela ne se produise pas. Les preuves, je ne pourrai vous en fournir, de plus, je pense que le temps nous est compté. Les secousses sont de plus en plus fréquentes, et les galléries ne résisteront pas très longtemps. Il balaya du regard les parois rocheuses de la galerie avec crainte avant de conclure : - Mais si vous tenez à avoir plus amples précisions, je pense certains de mes compagnons pourraient mieux vous répondre. Rôde-la-Nuit se tourna vers les Nains et plus précisément vers Ghormy, en attendant une réaction de sa part. Mais c’est Erkeos qui répondit en premier. - Dame Amallya, notre Héliaste Rôde-la-Nuit pourrait avoir raison. Je ne connais pas l’étendue des pouvoirs de ces reliques. Mais elles pourraient calmer la colère du ciel et de la terre ! Le Roi Ghormy prit ensuite la parole. - En effet, nous cherchons ces reliques afin d’empêcher la comète de s’écraser sur nous. Je ne sais pas exactement comment nous pourrons y arriver, mais notre Gardien des Anciens nous a affirmé que lui le pouvait. N’êtes vous pas étonnés de ne pas le voir à nos côtés pour une quête si capitale ? Ce n’est pas sans raisons, il est en ce moment affairé à préparer le rituel qui pourra empêcher cet énorme rocher de nous écraser la tête. De plus, j’ai déjà pu lire moi-même des passages du Livre des Runes, et dévier un astre peut effectivement bien faire parti de ses capacités. Cependant il nous faudra absolument récupérer la seconde relique qui contient assez de puissance pour forger les runes qui seront nécessaires à tout ce travail. Le Roi ne prolongea pas ses propos. Il était appelé par ses compagnons qui donnaient les premiers soins à Rorschach. Celui-ci allait détailler ce qui lui était arrivé. La Femme Sauvage balaya du regard l’ensemble de la compagnie impériale et affirma : - Je m’en vais retrouver mes compagnons pour leur faire part de vos paroles et de votre proposition. Néanmoins les reliques sont âprement protégées. Je vous souhaite bonne chance si vous vous entêtez à vouloir les récupérer. Croyez-moi, mieux vaut dès à présent chasser de votre esprit l’idée de les acquérir ! Ignorant cette conclusion, Ghormy pressa le pas vers le blessé, suivi de Rôde-la-Nuit et d’Erkeos. La Femme Sauvage prit, quant à elle, la direction opposée pour rejoindre ses compagnons dans la bibliothèque. |
Par Google   |
![]() |
Rorschach était encore sous le choc, encore stupéfait de la vitesse et de la force de frappe du Golem. Bien qu’il était un Géant massif, il avait été impressionné par la stature de la créature métallique. Il s’était senti bien petit, alors que dire d’un Nain ou d’un Lutin à coté d’elle. Le Géant expliqua le plus précisément possible les évènements qu’il venait de subir. Il toussa, laissant un léger filet de sang s’échapper de sa bouche, mais rassura ses camarades :
- Ne vous inquiétez pas, je ne vais pas trop mal, mes blessures sont plus impressionnantes que douloureuses. Il se lança ensuite dans sa narration en pointant l’accès par lequel il était entré puis revenu. - En rentrant dans cette salle, j’ai vu une sorte de statue métallique inanimée. Mais elle s’est réveillée aussitôt, et s’est jetée sur moi pour me porter cinq coups de pioche extrêmement puissants. J’ai tout juste eu le temps de revêtir ma peau de granit, j’en serais mort sinon. Les coups m’ont projeté au sol. J’ai relevé la tête et j’ai vu que l’oeil unique du Golem métallique s’est mit à clignoter, de plus en plus vite. J’ai tout juste eu le temps de reculer et de sortir. Le Gardien de la Terre hocha la tête en regardant l’accès vers la salle et ajouta : - Heureusement ce Protecteur, car selon moi il protège sans nul doute l’une des reliques, est aussi un prisonnier. Il est bien trop grand pour passer par cette entrée. En tout cas sa pioche détient une magie mystérieuse. Je pense que c’est l'une des reliques que nous sommes venus chercher. Je n’ai rien vu d’autre dans la pièce. Le Géant se tourna ensuite vers Ghormy et Glyff - J’ai remarqué que des glyphes se sont illuminés de rouge quand je suis entré. Il y en a plusieurs qui parsèment le corps du Golem. Il décrivit du mieux qu’il put les symboles magiques qu’il avait gravés dans sa mémoire, en espérant que cela pouvait permettre de désactiver ou du moins rendre plus vulnérable le puissant Protecteur. |
![]() |
Chers lecteurs, je fais une courte parenthèse pour vous dévoiler ce que vous auriez pu voir si vous aviez fait face au Protecteur ! [HRP, voici la description du Golem telle qu’elle apparaissait quand on cliquait dessus] :
~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~ ![]() Histoire : Kardrim, l’ancien Gardien des Anciens et maître des runes s’est lui-même chargé de tracer les glyphes qui couvrent le corps musculeux de cette machine de guerre. Le Golem, ou ”Protecteur”, comme l’appelle les Initiés, n’a pour aucun autre but que de protéger le legs d’un grand nain disparu : la pioche du plus grand mineur de Kazad a Gorog, Rorbek Kal. Malheureusement, cette pioche est accrochée à son bras, et au vu de la virtuosité avec laquelle il la manie, ce serait vain de croire qu’on pourrait la lui dérober tant qu’un souffle de magie animera son corps fait d’adamantium. Description : De prime abord, le Golem semble rouillé, comme une vieille machine laissée à l’abandon que le poids des années aurait érodée, avachie jusqu’à rendre inutilisable. Mais les éclaboussures de rouille qui mouchettent le corps puissant et musculeux du golem ne sont dues qu’aux métaux d’ornements qui parsemaient son squelette alors. Car la chair, l’ossature même du colosse est faite d’un métal qui ne rouille pas : l’adamantium. L’aspect de ce Golem géant de près de quatre mètres rappelle volontiers le corps trapu et courtaud des Nains. Sa taille fine et ses membres antérieurs puissants laissent entendre que les coups qu’il pourrait asséner de ses longs bras puissants seraient quasi fatals. Et la pioche de Rorbek, qui semble bien petite dans son poing serré, ne rassure pas le moins du monde. Mais c’est cet oeil unique qui amène un frisson de peur le long de l’échine de tous ceux qui le croisent. L’air vibre, crépite tout autour sous le coup d’une intense chaleur, et on devine l’énergie magique et indomptable qui anime cette machine de guerre. ~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~ |
![]() |
Tandis que Rorschach décrivait à ses compagnons les glyphes qu’il avait vus sur le Golem, l’inattendu advint. Car il était insensé de croire que le rôle du Protecteur se bornerait à attendre ses ennemis. La créature était aussi massive que versée dans l’art de la guerre, et elle était bien décidée à poursuivre celui qui perturba son repos.
Soudain, la paroi autour du passage qui menait au Golem éclata avec fracas. Une explosion fit sauter l’endroit en milles morceaux, dans un mélange de cendre de pierre et de vapeur. Des blocs de roche s’effondrèrent alors pour laisser apparaître, sous les yeux terrorisés des Impériaux, le Golem métallique. De toute évidence, son œil avait des capacités totalement inouïes, et il n’était pas près de laisser partir en vie son ennemi. ~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~ ![]() Des blocs de roche s’effondrèrent alors pour laisser apparaître, sous les yeux terrorisés des Impériaux, le Golem métallique. ~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~ Alors que les Impériaux étaient recroquevillés autour de Rorschach, baignant dans une eau devenue pourpre, le Protecteur de la pioche s’avança. Il se déplaçait sans gêne, comme si la quantité d’eau, qui ralentissait les mouvements de l’ensemble du groupe d’exploration, n’était qu’une petite flaque superficielle. Son œil unique repéra immédiatement sa cible. Un anneau de lumière rouge s’était projeté et fixé sur le visage de Rorschach. L’objectif du monstre était clair : éliminer le Géant. Avant même que ses compagnons tétanisés ne réagissent, le Gardien de la Terre se releva tant bien que mal pour faire face à l’épreuve fatidique. Mais ses blessures l’avaient bien plus ébranlé qu’il ne le pensait. Il ne put se concentrer pour revêtir à nouveau sa peau de pierre. Un premier coup le percuta fortement et lui arracha tout espoir de s’en sortir vivant. Mais le Géant n’abandonna pas. Il se rattacha alors à une seule et unique pensée qui obnubila son esprit et galvanisa ses dernières forces : il lui fallait tenir le plus longtemps possible pour que ses amis puissent s’organiser et trouver un moyen d’abattre cette créature terrifiante. Rigoureusement concentré sur sa victime, le Golem préparait ses coups avec soin pour faire le plus de dommages possibles. Il frappa une deuxième fois. Rorschach sentit plusieurs de ses os se briser sous l’extrême violence du choc. Mais il se releva une nouvelle fois. Résister ! Il résisterait jusqu’au bout ! Témoin de ce drame héroïque qui déchirait les certitudes et les ferveurs, Rôde-la-Nuit s’était cependant approché à son tour, pour tenter de déceler une faille dans la mécanique du monstre de métal. Il put immédiatement remarquer une chose. L’œil du Golem n’en était pas un à proprement parler. Il s’agissait plutôt d’une boule d’un métal en fusion. L’humidité ambiante faisait que de la vapeur d’eau formait un cercle autour de ce qui aurait pu être son visage. Une chose était sûre, l’œil de cette chose était probablement la partie la plus importante, mais surtout la plus destructrice. Le Golem s’était figé un court instant, comme s’il cherchait à comprendre comment Rorschach pouvait encore lui tenir tête. Un regard s’échangea entre les deux colosses. Le regard glacial et étincelant du Protecteur s’opposa au regard soutenu par le courage et la détermination de Rorschach. L’œil mécanique finit par tourner sur lui-même d’une demi-rotation, analysant un nouvel angle d’attaque. Sentant sa fin proche, le Géant affirma sa position en se calant sur ses jambes. Il lança un regard fixe et rageur vers la créature métallique, comme pour la défier une dernière fois. Celle-ci se dressa en arrière pour prendre de l’élan. Puis elle frappa puissamment Rorschach dans le ventre et, profitant de son inertie, enclencha dans la foulée un autre coup de pioche, qui s’abattit sur la tête de son opposant. Les organes vitaux étaient touchés, et le Roc s’effondra. Mais alors que le Golem envoyait le Géant en enfer, son œil unique grésilla en constatant que d’autres étaient là avec lui. Immédiatement, son corps pivota et frappa le premier venu. Un coup d’une violence folle s’abattit sur Rôde-la-nuit dans l’instant, transperçant sans peine son armure, déchiquetant une partie de son ventre. Le coup avait été si puissant que la pioche s’était plantée dans le mur voisin. Le Golem lui-même semblait avoir du mal à la retirer. Rôde-la-Nuit fit pression sur son ventre avec ses mains pour contenir l’hémorragie. Le reste du groupe profita que la pioche soit coincée pour adopter une position de contre-attaque, en encerclant le Protecteur. Finalement, agacé du temps que prenait l’extraction de la pioche, l’œil du Golem se focalisa sur le mur, à proximité d’où était plantée la pioche. Une déflagration brutale d’énergie magique fusa de son regard, faisant un gros trou dans la roche, un trou si profond qu’il ne restait plus qu’un cratère fumant de pierre bouillie. Le Protecteur se remit immédiatement à la tâche en tirant sur sa pioche, et le mur se mit à trembler. De toute évidence, cette seule déflagration avait fragilisé un pan entier du mur. Il faudrait être suicidaire ou simplement fou pour vouloir ne serait-ce qu’approcher la source de ce pouvoir, à savoir l’œil du Golem. [Parenthèse HRP pour dévoiler un peu les coulisses et pour montrer dans quelle situation et dans quel état d’esprit nous, joueurs, étions à ce moment là. Voici donc la remarque HRP que nous adressait le MdJ / Protecteur : « Loin d’être une fragilité, l’oeil du Golem est sa force. Je vous conseille d’oublier toute tentative en ce qui concerne ce dernier, sur peur d’énerver le Golem qui utilisera sa compétence spéciale (one-shoot, tue automatiquement une personne, ça n’inflige pas de dégâts, ça tue c’est tout). Bien sûr, je n’utiliserai cette conséquence spéciale que de façon très spéciale, et il appartient souvent à la chance que je le fasse ou pas (1/4 en réalité, je me suis fait un petit système pour déterminer si j’utilise l’oeil du Golem ou pas^^). »] |
![]() |
Le Protecteur employait toute son énergie pour tenter de libérer sa pioche. Ce répit inattendu était une occasion à ne pas laisser passer pour les Impériaux ! Les Dieux leur donnaient une chance et, sans concertation, tous attaquèrent immédiatement et en même temps. Les frappes physiques et magiques se concentrèrent sur le colosse de métal, avec un acharnement proche de la panique. Aussi étrange que cela puisse paraître, l’attention du Golem s’était entièrement focalisée sur sa pioche. Indifférent à la pluie de magie et d’attaque qui s’abattait sur lui, le Protecteur tirait comme un forcené sur son arme, agrémentant chaque poussée d’un tir magique de son oeil unique.
Le moment où il parvint à l’extraire précéda le moment où une grêle de rochers s’abattit sur lui. Même le redoutable corps d’adamantium ne put que souffrir de cet assaut, et malgré une consistance solide, le Golem mit pied à terre. Il semblait quasi mort, quand soudain, le vrombissement maintenant familier de son oeil se fit entendre. Une aura puissante se dégageait de celui-ci, et la chaleur qu’il produisit soudain était telle que l’eau au sol s’évaporait à vue d’oeil, comme en proie aux flammes. Les membres de l’Empire poursuivirent leurs attaques contre le monstre métallique mais n’en voyaient aucune conséquence. Le vaincre était-il possible ? L’espoir déjà fragile se désagrégeait en totalité. Néanmoins, l’attaque magique d’Erkeos intervint au juste moment. Alors que le Protecteur s’apprêtait à utiliser une compétence sans aucun doute fatale, il fut touché en plein coeur, brisant une des runes maîtresses qui le gardait en vie. La mort fut immédiate, et le Géant d’adamantium tomba lourdement sur le coté... non sans déployer toute la puissance d’un rayon. La déflagration fit un bruit d’enfer. Comme une montagne qui explose, un volcan qui rugit. Une explosion se fit entendre dans tout le couloir, se répercutant en écho et meurtrissant les oreilles des gens environnants. Le rayon toucha de plein fouet l’un des murs, qui fut dissipé en un tas poussiéreux dans l’instant, laissant une entrée béante, un trou, un tunnel... ~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~ ![]() La mort fut immédiate, et le Géant d’adamantium tomba lourdement sur le coté... non sans déployer toute la puissance d’un rayon.. ~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~ Erkeos, soufflé par l’explosion, se retrouva sous l’eau pendant un temps qui lui sembla infini. Il se releva pour alimenter à nouveau ses poumons en air. Des pans de roche s’écrasaient dans l’eau. Mais aucun son n’était audible. Il cria de douleur et de panique mais n’entendait rien non plus. L’environnement était devenu aussi chaotique que silencieux. Une nouvelle frayeur le gagna. Etait-il devenu sourd ? Il regarda autour de lui. Ses compagnons semblaient tout autant hébétés que lui. Vrugrar fut le premier à retrouver ses esprits et ses facultés. Il s’approcha du corps du Golem et empoigna la pioche. La célèbre pioche de Rorbek ! Puis le Géant s’attarda sur la dépouille d’adamantium. Un autre objet l’intéressait tout particulièrement, l’œil magique du Protecteur. Un objet d’une telle puissance, même inerte désormais, pouvait encore détenir une utilité insoupçonnée. Il aurait été dommage de le laisser à jamais dans ces tunnels. Pour détacher l’œil, Vrugrar procédait à coups précis sur le pourtour afin de ne pas risquer de briser l’objet convoité, même si ce dernier avait l’air extrêmement solide. Il utilisa la pioche qui fit merveille. Celle-ci avait été une arme extraordinaire pour le Golem, mais avait l’air particulièrement efficace contre lui. Les morceaux d’adamantium se détachèrent finalement et au bout d’un certain temps, l’œil commençait à se dégager de son orbite. Le Géant fit une petite pause, regardant le corps énorme de celui qui fut le Gardien de la pioche, puis contempla cet œil qui restait menaçant. Il se dit qu’ils avaient eu de la chance. Rorcharch avait certes succombé aux assauts du Golem mais tous les autres s’en étaient sortis et l’avaient vaincu. Face à un tel adversaire, cela relevait du miracle. Secouant la tête pour se remettre les idées en place, il posa la main sur l’œil. La surface précédemment rougeoyante était maintenant grise, mais dégageait néanmoins un peu de chaleur. Faisant levier avec la pioche, il acheva de le déloger et le tint dans sa main. Si cet objet recélait encore une grande puissance, le shaman ne savait pas comment l’exploiter. Il attacha l’œil autour de son cou grâce à une solide cordelette tirée de son paquetage. Ghormy s’était approché également pour examiner le Golem. - Je pensais que nous trouverions le marteau de Kardrim plutôt que la pioche, observa t-il ! Le Roi orienta ensuite son attention sur le mécanisme du Protecteur. Il n’en croyait pas ses yeux. Le Golem était détruit. Il eut un pincement au coeur. Si seulement ils avaient pu le contrôler, ils n’auraient pas eu à le détruire... une si belle œuvre naine. |
![]() |
Le Roi des Nains se pencha pour contempler l’ouvrage désormais inerte, puis se concentra sur les runes portées sur le corps d’adamantium qui gisait. Il les reconnaissait, il les avait vues lors d’une étude sur les runes majeures. De puissantes runes aux enchantements dévastateurs. Cependant... Il ne se souvenait plus exactement quels étaient leurs effets.
Ghormy ferma les yeux et fouilla dans sa mémoire, ses souvenirs... - Monsieur Zerker ! Ghormy sursauta. - Oui ? - Sublime livre sur la forge d’armes runiques monsieur Zerker... Mais nous étudions les runes majeures... Vous en souvenez-vous ? Ghormy était mal à l’aise, il cherchait juste à aider son père en l’aidant à forger des runes mineures sur ses armes, et il en avait totalement oublié le cours. - Euh... désolé monsieur... - Ce n’est pas parce que vous avez d’excellentes notes que vous pouvez vous passer de ce cours. Les runes majeures sont les runes les plus puissantes que nos ancêtres nous ont léguées, et les nouvelles générations de maîtres des runes se DOIVENT de les maîtriser. Qui sait ce qui arriverait si nous perdions notre savoir ? Peut-être que Kazad a Gorog finirait rasée ! Il ria à sa plaisanterie avant d’enchaîner. - Allons... cessons de rire... Alors Ghormy, quelles sont les principales traits d’une rune majeure ? - Elles sont extrêmement complexes à dessiner, et elles nécessitent une concentration extrême... Leur puissance est sans égale mais peuvent prendre des années avant d’être achevées. Seuls une dizaine de Nains vivants savent encore créer des runes assez puissantes pour être considérées comme majeures. - C’est exact... vous vous en sortez bien... Mais continuerez-vous ? Le vieux Nain sortît une grande dalle de pierre sur laquelle étaient gravées de nombreuses runes qui luisaient d’un faible halo. - Alors, donnez-moi le nom et les caractéristiques de chacune de ces runes ? Le jeune Nain rouvrît les yeux. Ca y est, il se souvenait… Ghormy posa son index sur les runes de la carcasse du Golem, comme s’il s’essayait à les récrire. En réalité, ces runes étaient à la fois un mélange de simplicité et de complexité. Elles étaient simples dans ce qu’elles accordaient. Force, résistance, vitesse. Mais complexes dans l’étendue des pouvoirs qu’elles conféraient. Cela n’avait rien à voir avec une bête rune de puissance commune. Bien au contraire, le degré de puissance que l’on pouvait deviner en lisant les tracés des runes laissait pantois. Il semblait inconcevable, incroyable même, que de simples attaques aient pu venir à bout du Géant d’adamantium. Mais alors quoi ? Tandis que le regard du Nain glissait jusqu’à l’oeil unique, que Vrugrar exposait désormais autour de son cou, il trouva la réponse. Cet oeil était en réalité une boule d’adamantium finement ciselée. Avant, elle rougeoyait, mais à mesure que tout souffle de magie avait quitté le Golem, le globe était devenu terne, gris. Il put alors à loisir contempler la rune la plus complexe et la plus étrange qu’il ait jamais vue. Il ne s’agissait pas simplement d’une rune majeure. Le style, la complexité du tracé, l’équilibre qui en ressortait et la précision du travail indiquait plus que cela. Il y avait eu de l’âme dans cette rune. L’âme véritable d’un authentique Nain. Pour les rares qui avaient connu l’histoire du Protecteur et du mineur légendaire qui l’avait créé, avec l’aide de Kardrim, le mystère de la folie douce de Rorbek était là. Il s’agissait d’une technique runique naine disparue, qui consistait à tracer plus que des runes, mais à diviser une partie de son âme, de son esprit à l’intérieur même d’un corps étranger. Cent ans de séparation et la mort de Rorbek avaient laissé la rune usagée. Comme deux inséparables, le Protecteur se mourrait déjà avant même l’arrivée des Impériaux. L’amour de la pierre de Rorbek l’avait conduit à partager son existence avec ce Golem, ce qu’aucun autre Nain n’avait fait avant lui. De toute évidence, si l’oeil n’avait aucune utilité offensive désormais, il s’agissait d’une pièce de choix. Ghormy expira longuement devant le corps inerte du Golem et y grava une petite rune de protection, pour que plus rien ne trouble le sommeil éternel de ce brave défenseur de Kazad a Gorog. - Dors en paix, brave compagnon... Vas rejoindre et surveiller ton créateur ! Au même moment, une courte cérémonie funéraire fut célébrée pour Rorschach. La mort l’avait brutalement emporté, comme elle aurait pu ravir n’importe quels d’entre eux. Ils en étaient tous conscients. Des prières furent répétées afin que l’âme du Géant s’élevât dans les honneurs et pût rejoindre le Royaume des Morts avec quiétude. |
![]() |
Fenrir examina le tunnel que le dernier rayon du Golem, en succombant, avait creusé. Le passage était étroit et présentait une pente ascendante régulière mais son extrémité n’était pas visible, malgré sa progression rectiligne. Néanmoins l’espoir était permis. Car l’air chaud souterrain semblait aspiré dans ce nouveau conduit comme dans une cheminée. Ce courant d’air sensible faisait vaciller la torche du Géant, qui partagea son optimisme :
- Ce tunnel monte et il est profond. Je pense qu’il se prolonge jusqu’à la surface. L’air s’évacue par là. Mais les parois sont instables. Si nous voulons sortir par là, il nous faut l’élargir pour qu’un Géant puisse passer, puis le sécuriser. La roche menace de s’effondrer à tout moment. A peine eut-il terminé sa phrase qu’une grosse secousse fit encore trembler la terre et fit s’écraser des blocs entiers de roche dans la galerie. Le nouveau tunnel semblait avoir tenu. Mais le tremblement fit hâter les décisions. Il fallait faire vite s’ils voulaient s’en sortir vivants. Une partie du groupe impérial irait à l’encontre des Forestiers pour s’emparer du Livre des Anciens dans la bibliothèque, et tenter de trouver une sortie réelle et sûre. Le Roi Ghormy, Glyff, Akriénor et Rôde-la-Nuit prirent ainsi la direction de la bibliothèque, à l’autre extrémité de la galerie, où le Nain Gourlx était d’ailleurs déjà posté pour surveiller les activités forestières. Le reste du groupe, les Géants Vrugrar et Fenrir ainsi que l’Olympien Erkeos, s’employèrent à travailler sur le tunnel oblique par lequel l’air s’échappait. Cette cheminée pourrait bien se révéler être la sortie providentielle de leur piège souterrain. ~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~ ![]() Le Roi Ghormy, Glyff, Akriénor et Rôde-la-Nuit prirent ainsi la direction de la bibliothèque, à l’autre extrémité de la galerie, où le Nain Gourlx était d’ailleurs déjà posté pour surveiller les activités forestières. ~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~ Les travaux sur l'étroit tunnel débutèrent immédiatement. Les solutions étaient succinctes pour renforcer ce passage. Il n’y avait pas grand-chose ici. Il fallait réutiliser ce qui était réutilisable. La galerie qui menait à la salle du Golem avait été déjà bien endommagée, par le séisme d’une part et par les dégâts du Golem d’autre part. Plusieurs poutres en bois de soutènement avaient cédé. Petites et grandes poutrelles flottaient ainsi autours des Impériaux. Fenrir, Vrugar et Erkeos les ramassèrent et il ne fallut pas longtemps pour tout regrouper à l’endroit où démarrait la cheminée. Les efforts sur la roche commencèrent alors. Ils avaient travaillé la roche pour entrer. Ils la travaillaient maintenant pour tenter de sortir. La procédure était répétitive et se composait d’un cycle de trois tâches. La première d’entre elles consistait à élargir le passage au moyen d’une pioche ou d’un catalyseur magique. La deuxième concernait l’évacuation des gravas. Enfin la dernière des tâches était dédiée à l’ajustement des poutrelles pour servir d’étançons. Le soutènement obtenu n’était certes ni parfait, ni académique au regard des règles de sécurité. Mais le temps les pressait et ce passage ne servirait que pour un temps très limité. L’Olympien et les deux Géants travaillaient à tour de rôle dans chacune des tâches. L’opération était harassante. Mais le surpassement de soi est une réalité étonnante quand sa vie est en jeu. C’était au tour de Vrugrar de tailler dans la roche. Il maniait la pioche de Rorbek comme si elle avait toujours été sienne. Mais cette unité complice entre le travailleur et son outil n’empêchait pas quelques déconvenues. Contrairement au creusement de l’excavation qui leur avait permis de pénétrer dans la galerie souterraine, il fallait désormais creuser vers le haut et non vers le bas. Ainsi des débris rocheux tombaient sur le visage du Géant et lui arrachaient quelques jurons. - Saloperie de roche ! Comment les Nains peuvent-ils aimer s’enfermer sous terre ? Ce travail me casse le dos. J’aurais du aller avec les autres pour éliminer cette affabulatrice d’Amallya. - Quoi, s'écria Erkeos ! Ils sont partis avec l’intention de la tuer ? - Oui, et bon débarras ! Elle l’a bien cherché. Ghormy avait raison, on aurait dû en finir avec toute cette racaille dès le début, ça nous aurait fait gagner du temps. Erkeos stoppa un instant de déblayer les décombres. Il convoqua sa colombe pour transmettre un message. - Laisse tomber Erkeos… C’est probablement trop tard de toute façon. Et le temps presse. Si nous voulons récupérer la deuxième relique rapidement, l’heure n’est plus aux négociations. Et il nous faut terminer notre sortie vers la surface avant que la montagne ne nous écrase comme de vulgaires insectes ! - Je n’écris que quelques lignes. |
![]() |
Pendant ce temps, les autres Impériaux progressaient aussi vite qu’ils le pouvaient vers la bibliothèque et vers Amallya. La Femme Sauvage entendait l’écho des pas dans l’eau se rapprocher derrière elle. Elle se retourna et attendit pour voir ce que voulaient encore ses ennemis. Quelques heures plus tôt, elle avait entendu les cris de douleur, le fracas des armes et une terrible déflagration qui avaient résonné sur les sombres parois. Puis tout avait cessé. La Conseillère en avait déduit que les Impériaux avaient vaincu le Gardien de la relique.
Avant d’arriver devant Amallya, Rôde-la-Nuit murmura à l’oreille du Roi des Nains. - Laissez-moi encore une chance de régler notre affaire diplomatiquement. Je ne serai pas long. - Soit ! Je vous laisse le temps que prend une hache pour couper une langue forestière ! Donc pas longtemps ! L’Olympien remercia Ghormy puis s’approcha de la Femme Sauvage, le pas chancelant, le visage grimaçant, et le bras masquant le trou dans son épaisse armure. Il essaya malgré tout d’afficher une mine des plus présentables. - Avez-vous réfléchi à ce que je vous ai dit ? Si la comète continue sa trajectoire actuelle, nous pourrions tous être perdants et subir des dégâts irréversibles. De plus, il y a quelque chose qui me trotte dans la tête depuis notre dernière discussion. Si j’ai bien compris, votre Dieu Protecteur souhaite que vous nous empêchiez de posséder les reliques, or le simple fait d’accepter cette trêve devrait aller à l’encontre de sa volonté, non ? En tout cas, si nous ne trouvons pas le moyen de sortir, les artefacts devraient pouvoir nous y aider, vous ne pensez pas ? Rôde-la-Nuit regarda derrière lui espérant que ses compagnons approuvaient ses dires. Il poursuivit. - Si seulement vous pouviez communier avec votre Dieu en lui expliquant que notre intention n’était pas de le défier mais simplement d’éloigner une menace qui plane sur Olympia, et qu’il daigne finalement nous laisser récupérer ces reliques. Cela nous faciliterait grandement la tache ! - Je croyais avoir été claire sur ce point, Olympien. Notre Protecteur nous avait ordonné de vous empêcher de profaner ce lieu. Nous avons déjà échoué sur ce point. Nous pouvons cependant encore racheter notre faute en vous empêchant de ressortir. Amallya porta un rapide regard vers le couloir écroulé par lequel était arrivé ses ennemis, comme pour le désigner à son interlocuteur avant de reprendre. - Etant donné les circonstances, il ne me semble pas nécessaire de faire quoi que ce soit pour y parvenir. Le fait d’accepter cette trêve ne va pas donc pas à l’encontre de sa demande puisqu’il n’existe pas de sortie. De plus, je doute que vous tenterez de sortir en l’absence de la seconde relique qui, si j’en crois vos paroles, est celle détenant les pouvoirs que vous recherchez. Je vais à présent rejoindre mes compagnons pour leur faire part de vos paroles et de votre proposition. Je vous tiendrai au courant de notre décision dès que celle-ci sera prise. D’ici là, ma position restera la même et j’obéirai aux ordres de Poséidon, à savoir vous empêcher de quitter ces lieux. La Femme Sauvage fronça soudain les sourcils et reprit d’une voix grave et ferme. - En attendant je vous conseille de garder vos distances. Toute nouvelle approche de votre part pourrait être considérée comme menaçante. L’entrée de ce Nain, ce chasseur d’immortel, et sa récente présence au milieu de mes compagnons ne fut pas très rassurante. Gourlx a juré de tuer certains de mes camarades et moi-même. Celui-ci a, de plus, toujours crié son dégoût pour le dialogue entre nos peuples, préférant prôner la guerre inconditionnelle. Il n’est pas digne de confiance et pourrait, à tout moment, sortir sa hache et rompre la trêve dont vous parlez. Je souhaiterais donc que ce Nain s’éloigne rapidement pour rejoindre vos troupes et que vous restiez à bonne distance de votre côté de ces galeries. Allez donc explorer la salle d’où est sortie la créature que vous venez de vaincre si vous le voulez. Nous n’avons pas eu le temps de le faire. Peut-être y trouverez-vous une chance de vous en sortir. |
![]() |
Après les propos d’Amallya, des grondements de contestation et d’exaspération animèrent l’unité impériale d’où on pouvait entendre :
- Cette trêve ne sert plus à rien. Elle cherche à nous endormir et à gagner du temps ! Rôde-la-Nuit reprit la parole pour recadrer la situation. - Conseillère Amallya, nous sommes obligés d’emprunter la même direction que vous, ne serait-ce que pour trouver une issue vers la surface. Si vous avez une alternative plus pacifique que celle qui semble se dessiner, nous vous écoutons. - Si c’est une sortie que vous recherchez, nul besoin de vous diriger dans cette direction. La Femme Sauvage désigna la direction de la bibliothèque où se trouvaient ses compagnons. - Il n’existe aucune issue praticable dans la salle qui se trouve de ce côté. Mes compagnons sont actuellement en train d’explorer celle-ci et ils souhaiteraient bénéficier de calme pour mener leurs investigations. Votre présence en ces lieux n’est par conséquent pas souhaitée pour le moment. D’ailleurs je ne vois pas pourquoi vous tenez absolument à venir dans cette salle où nous nous trouvons, alors que vous n’avez probablement pas eu le temps d’explorer de fond en comble celle qui se trouve de votre côté. Je vous rassure, nous n’avons pas encore eu l’occasion de visiter ce lieu non plus, le gardien que vous venez de vaincre nous en aurait empêché. Je vous demande donc de vous montrer raisonnable et de ne pas venir chercher de conflit là où nous trouvons. Vous êtes libres d’écouter mes conseils et d’en tenir compte ou bien de les ignorer. Tout dépend de la manière dont vous souhaitez que tout ceci se termine. - Nous avons suffisamment exploré les profondeurs derrière nous, déclara finalement le Roi. Et je pense que vous avez suffisamment joué avec notre patience. Votre tentative de nous éloigner de vos méfaits, dans des galeries du peuple nain, est vaine. Rien ne nous empêchera de… Le Nain s’interrompit en apercevant une colombe familière venir de derrière lui, pour se poser sur le bras de la Femme Sauvage. Le Roi en fut décontenancé car il reconnut formellement l’oiseau messager d’Erkeos. Amallya se saisit prestement du message avant que la colombe ne reprît son envol. Le message présentait une écriture rapide et délavée : « Dame Amallya, Mon esprit est embrouillé au moment où j’écris ces mots… Je suis tiraillé entre ma loyauté pour mes amis et… le respect pour l’ennemie que vous m’êtes, malheureusement. Les conversations de mes amis me font craindre le pire à votre égard… COUREZ ! Erkeos. » Le message de l’Olympien précipita finalement les événements. La Femme Sauvage quitta le message des yeux pour lever un regard suspicieux. Le Roi, sans avoir lu le courrier, en comprit tout de suite le fond, et grogna à l’encontre d’Erkeos. Puis il prit une posture d’attaque. Ses compagnons d’armes l’imitèrent. Amallya comprit qu’un affrontement était imminent. Que pouvait-elle faire face à plusieurs combattants expérimentés de l’Empire ? Fuir ? Le dernier tremblement de terre avait fait s’écrouler une large partie de la galerie souterraine. Il ne restait qu’un étroit passage pour rejoindre la bibliothèque où se situaient les autres Forestiers. La Conseillère lança un regard vers cette étroite ouverture. Le Nain Gourlx y était apparu. Ironie du sort ! Elle avait souhaité que ce Nain arrêtât d’épier les Elfes et Hommes Sauvage dans la salle d’archive. Il avait exaucé son vœu mais il lui barrait ainsi sa seule issue possible. Pourtant elle ne montra aucun signe de panique, comme si elle se résignait et acceptait son sort avec un stoïcisme surnaturel. Elle venait d’analyser son environnement et était prête à se défendre. Elle esquiva le premier coup puis invoqua sa magie. Mais contre toute attente, son sortilège ne fut pas dirigé contre ses ennemis. Elle concentra et projeta son flux magique contre le plafond rocailleux de la galerie, juste au dessus de l’étroit passage menant à la bibliothèque. La conséquence fut un bruyant éboulement que Gourlx évita de justesse en plongeant en avant. L’accès vers la bibliothèque était désormais presque totalement bouché. Malgré le sacrifice inexorable auquel elle se vouait, Amallya affichait un sourire serein, contrastant avec la colère dans les yeux de ses adversaires, qui avait compris ses desseins. Les Impériaux devait l’abattre avant qu’elle ne parvînt à fermer le passage, et à empêcher ses ennemis de lancer une opération sur la salle d’archive. A l’autre extrémité de cette partie de la galerie, Erkeos avait entendu le puissant grondement de l’éboulement provoqué par la Femme Sauvage. Puis les chocs bruyants du combat résonnèrent jusqu’à ses oreilles. La satisfaction impériale vint conclure l’affrontement. Une satisfaction de justice rendue à l’encontre d’une Forestière jugée perfide. Erkeos comprit que la femme avait basculé dans le monde des ombres. Akriénor avait asséné le coup fatal. Erkeos sentit un percement au cœur. L’affliction le rongeait. Il venait de perdre un être qu’il estimait bien plus qu’il ne voulait le montrer… Le groupe impérial avait terrassé la Conseillère Sauvage promptement. Le passage vers la bibliothèque restait ainsi ouvert. Mais la satisfaction fut de courte durée. Car Amallya avait montré à ses compagnons ce qu’ils avaient de mieux à faire. Plusieurs Forestiers avaient quitté la salle d’archive pour prêter main forte à la Femme Sauvage. Ils arrivèrent trop tard pour la sauver, mais ils terminèrent ce qu’elle avait commencé. Des sortilèges claquèrent sur le plafond rocailleux qui s’affaissa bruyamment, scellant cette fois ci, et pour de bon, le passage. Le contact avec les Forestiers et l’accès à la bibliothèque étaient perdus. |
![]() |
Le Nain Glyff fut le premier à revenir du lieu où Amallya était tombée. Les autres, Ghormy, Gourlx, Akriénor et Rôde-la-Nuit était restés sur place pour voir s’il était possible de dégager les éboulis pour accéder de nouveau à la bibliothèque. Glyff arriva donc devant Erkeos en maugréant, mais sa mauvaise humeur n’était pas contre l’Olympien. Le Nain en avait marre de patauger dans l’eau qui n’était pas du tout son élément de prédilection. Avec ce séjour prolongé dans ces tunnels inondés, il estimait qu’il avait pris son lot de bains pour l’année future.
Il rendit compte de la situation. La galerie principale menant à la bibliothèque était obstruée. Par conséquent, la cheminée sur laquelle travaillaient Fenrir, Vrugrar et Erkeos, était certainement leur seule chance de sortie. Le Nain aida alors ses compagnons dans le tunnel ascendant. Plus tard le groupe du Roi revint pour confirmer ce que tous avaient deviné : la réouverture de l’accès vers la bibliothèque, et donc vers la deuxième relique, était belle et bien impossible. En tout cas pas avant plusieurs jours. Et rester aussi longtemps sous terre signifierait assurément la mort pour tous. Les tremblements de terre s’intensifiaient et rendaient leur environnement de plus en plus instable. La galerie pouvait s’effondrer à tout moment. De plus la chaleur souterraine semblait croître sensiblement et devenait étouffante. Enfin, même en imaginant rouvrir le passage après quelques jours, les Forestiers auraient eu le temps de trouver une éventuelle sortie et de fuir. Les espoirs d'atteindre la salle de la seconde relique s’étaient donc envolés. Néanmoins ils allaient tous pouvoir se réjouir d’une bonne nouvelle. Car bientôt la lumière du jour allait égayer le bout de la cheminée. Le passage était de plus en plus étroit mais l’ouverture vers la surface était bien là. Celle-ci se serait probablement déjà dévoilée s’il avait fait jour plus tôt. Mais les prisonniers de la montagne avaient perdu toute notion du temps et la nuit leur avait masqué la sortie jusqu’alors. Enfin, ils allaient bientôt tous retrouver leur liberté. En éclaireur, Glyff sortit le premier. Sa taille naine lui permettait de s’extraire à l’air libre, à travers l’ouverture succinctement élargie. Il le fit avec prudence, ne sachant rien de l’endroit où il allait apparaître. Il fut soulagé de constater que la sortie débouchait sur les flancs nord de Radar Bek, peu éloignée de leur point d’entrée. En revanche, une certaine crainte envahit l’éclaireur. La grande majorité de l’armée impériale avait entamé une retraite vers le nord. Ce n’était pas une fuite face à une contre-offensive forestière, car le champ de bataille s’était vidé. L’armée ennemie était d’ailleurs en train de fuir également, mais vers le sud-est. C’est alors que le danger, pesant, menaçant et en approche, attira l’attention du Nain. Dans le ciel, et malgré les premières lueurs vives de la matinée, on la voyait distinctement, la comète ! Son diamètre et son intensité lumineuse avaient terriblement augmenté. Elle était sans nul doute la raison de la fuite de tous les combattants. Glyff avertit ses compagnons et tous redoublèrent d’efforts pour terminer les travaux d’élargissement afin que les Géants puissent s’échapper. En fin de journée, tous respiraient enfin le grand air d’Olympia. Ils purent eux aussi commencer à fuir, en possession de la pioche de Rorbek. |
![]() |
EPILOGUE
Tout comme l’expédition souterraine impériale, les Forestiers prisonniers de la montagne étaient parvenus à s’extraire des entrailles de Radar Bek. Ils avaient emprunté un cours d’eau souterrain, et avaient émergé à moins d’une dizaine de lieues du temple de Poséidon. Malheureusement pour eux, avant que l’armée impériale n’eût entamé sa retraite, un éclaireur impérial au regard perçant les avait aperçus et avait pu donner l’alerte. Une unité avait été immédiatement montée et dépêchée vers le temple. Sous les ordres du Stratège impérial Crusnik, qui avait mené les combats en surface, elle avait pu attaquer le groupe ennemi. L’offensive avait été fructueuse. L’unité impériale s’était emparée et avait découvert, avec un soulagement incommensurable, le Livre des Anciens, la seconde relique. ~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~ ![]() Les Forestiers (…) avaient émergé à moins d’une dizaine de lieues du temple de Poséidon [en -31/-24]. (…) Une unité impériale avait été immédiatement montée et dépêchée vers le temple. ~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~ Malgré une contre-attaque éclair des Forestiers, qui avait provoqué la mort du Stratège impérial, les deux reliques naines purent être apportées rapidement à Kazad A Korpic, et remises à Farfine. Ce dernier put alors les employer pour tenter de déjouer la catastrophe annoncée qu’allait provoquer l’impact de la comète. Les détails sur l’intervention de Farfine sont contés dans le récit suivant : « La comète » (à partir du message de Farfine du 04/12/2010 à 13:49). |
Par Google   |
![]() |
Super chronique tu as vraiment fait un excellent travail en retranscrivant fidèlement ce qui c’était passé.
D’autant que la motivation n’était pas forcement là vu le temps qu’il s’est écouler entre l’action et le récit. Encore bravo et merci pour cette belle chronique Ne pouvant fortifier la justice, on a justifié la force |
![]() |
Ouai, beau boulot Erkeos.
Il fallait qu'on fasse pareil. On avait commencé en plus. Mais je crois qu'Elen, Raksha et moi avions d'autres impératifs. |