En manque | |
Topic visité 526 fois Dernière réponse le 08/07/2011 à 17:46 |
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Il était grand temps d’arriver, l’air commençait à être chaud et lourd, Ghormy transpirait à grosses gouttes sous ses vêtements et son équipement pourtant légers. Sa vision se troublait légèrement, il voyait flou, et son crâne commençait à le démanger, comme si des vers lui rongeaient le crâne de l’intérieur. Sa main droite… sa main droite, elle tremblait.
Il serra le poing pour éviter que cela ne se remarque trop et continua son chemin, se frayant un chemin parmis les passant. La plupart se poussaient d’eux-mêmes, s’inclinant parfois devant le Roi des Nains, mais d’autres ne reconnaissaient pas le monarque et se contentaient de l’ignorer. Ghorm pestait intérieurement contre sa bêtise, il savait qu’il en avait besoin au moins une fois toutes les 24 heures, mais il avait perdu son temps pendant le voyage… Si seulement il avait évité de discuter autant le long du chemin, il aurait avancé plus vite. Et voilà où il en était maintenant… Il était en manque ! Heureusement pour lui, autant que pour Snorri, leur fournisseur n’était pas loin. Il connaissait ce quartier de la ville par cœur… Il y était revenu tellement de fois, il connaissait même certains des habitants par leurs noms et ne manquait jamais de les saluer. Il fît d’ailleurs un bref signe de la main à Dreknar en guise de salut et continua son chemin jusqu’à arriver chez Korgol. Enfin, ce n’était pas trop tôt, il allait enfin pouvoir… … « Désolé ! La boutique est fermée pour le pèlerinage annuel jusqu’à la Mer d’Emeraude. Revenez dans un mois. » Ghormy resta bouche bée… la Mer d’Emeraude ? Mais c’est à quelques lieues de Kazad ! Il en venait tout juste… tout ce voyage pour… … rien. Qui plus est, il n’avait toujours pas sa potion, et il commençait à craindre les effets néfastes que cette absence de son médicament allait lui causer. - Snorri, je crois qu’on va avoir un petit souci… - Je vois ça… Qu’est-ce qu’on fait du coup ? - Je ne sais pas… Je ne sais pas du tout Frérot… Il posa son royal postérieur sur un rocher et essaya de réfléchir à une solution, mais ses maux de tête de faisaient qu’empirer. La teinte de son environnement commençait à changer pour devenir bleue… et jaune… et jaune et pourpre. Il n’y comprenait plus rien ! Il tenta vainement de se relever mais ses jambes refusaient de lui obéir. Il peinait à garder l’esprit le plus clair possible, à rester les yeux ouverts, à ne pas perdre son équilibre malgré le fait qu’il soit assis. Sa tête était affreusement douloureuse, comme si un forgeron martelait dessus avec ardeur. Mais malgré cela, il avait sommeil… tellement sommeil… Puis, il perdît connaissance. |
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Ghormy se réveilla en sursaut.
Quoi ? Que s'était-il passé ? Il posa un regard autour de lui et remarqua qu'il était dans une petite chambre. Apparamment dans une auberge de bonne qualité, les draps étaient propres et la pièce était bien meublée. Un léger rayon de soleil matinal se faufila entre les volets de la fenêtre et vînt l'éblouir alors qu'il se relevait. Tout cela n'était qu'un mauvais rêve ? Il soupira de soulagement. Il avait eu une peur bleue. Il passa sa main droite dans une tignasse de cheveux mal coiffés et ébouriffés par la nuit et lâcha un petit rire en expliquant : - Snorri... Si tu savais le rêve que j'avais fait... Une voix grommela. - En fait, on était à Lardanium pour pouvoir acheter... Ghormy stoppa net ses explications. La voix ne venait ni de sa tête, ni de sa propre bouche. Ce n'était pas Snorri ! C'est seulement maintenant qu'il remarqua l'absence de son frère. Comment avait-il pu ? Ce vide à l'intérieur de lui, ce sentiment de solitude... Comme si la mort serrait fermement son coeur de sa poigne glaciale. Snorri n'était plus là. - Oh non... pas encore... Les draps du lit dans lequel il était se soulevèrent pour laisser place à une charmante naine qui posa un regard endormi sur Ghormy. - Tu disais quelque chose mon petit choupichoupichou ? Le nain eût un hoquet de surprise. Choupichoupi QUOI ? Puis il remarqua un détail vis à vis de la naine : elle était totalement nue. Qu'est-ce qui se passait ici ? Qu'avait-il fait ? Après quelques secondes de silence il lui répondît. - Euuuh... glp... mamour... tu sais bien que je n'aime pas quand tu m'appelles comme ça... appelle moi par mon prénom s'il te plaît. Elle souria : un magnifique sourire qui fît presque fondre Ghormy. - Comme tu veux Bobby. - Qu... Quoi ? Bobby ? - Oui, Bobby Zerker, tu ne te souviens même plus de ton nom ? C'est vrai que l'on a passé une soirée de folie ! Elle plongea ses yeux verts dans ceux de Ghormy. Son regard profond semblait hypnotiser Ghormy qui se sentait de plus en plus mal à l'aise. Par Athéna, qu'elle était belle ! Ghormy regrettait de ne pas avoir rencontré cette douce créature dans d'autres conditions. Même décoiffée, sa chevelure rousse ondulait sur ses épaules, telle une crinière de flammes chatoyantes. Et son sourire... Son sourire ! Il ne se lassait pas de le voir fendre son doux visage. D'ailleurs, elle souria avant de rajouter. - Et surtout... quelle nuit ! Elle fît un léger clin d'oeil en ricanant. Après quoi, elle s'étira et demanda à Ghormy : - Que veux-tu faire aujourd'hui mon choupichoupichou ? Ghormy réfléchissait... Bobby... Snorri... son ivrogne de frère avait dû se tromper en donnant son nom. Quand tout ça sera réglé... Grumph ! Ghormy se retourna vers la naine. Il lâcha un léger soupir avant de se décider à l'abandonner. Il le fallait, il fallait qu'il retrouve une goutte de cette fichue potion sans quoi il continuerait à avoir ses crises. Difficilement, il lui expliqua, tiraillé par le remord : - Désolé madame, mais je ne peux rester en votre compagnie, on m'attend ! - Je t'attend ici choupichoupichou ? - Non, le devoir m'appelle, et je ne pourrais malheureusement pas vous revoir car... Je suis euh... marié à l'aventure ! Il s'habilla rapidement et commença à s'éloigner. Pourquoi ? Pourquoi avait-il fait sa connaissance dans ces conditions ? Décidément, Ghormy n'avait jamais eu beaucoup de chance avec les femmes. Il grogna intérieurement une dernière fois, agrippa la poignée de la porte en écoutant les pleurs de la naine derrière lui, puis s'écroula, inerte, sur le sol. |
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Snorri se réveilla avec difficulté.
Il était bien à dormir : il faisait chaud, la couverture était douce et sentait bon ! Il gromella en remuant dans son lit douillet et se stoppa net en sentant du mouvement autour de lui. Etonné, il tenta d'ouvrir les yeux. La vision trouble, il cligna lentement des paupières avant de distinguer avec horreur qu'il n'était pas seul... Une... Une CHOSE était au dessus de lui et semblait le fixer ! C'était horrible, c'était atroce, c'était... ... VELU. Il avait du mal à voir, il faisait sombre dans la pièce et ne distinguer que cette chose au dessus de son corps. Ca l'observait, il en était sûr, il ne savait pas ce qu'était cette créature mais elle en avait après lui. Qu'est-ce que ça pouvait bien être ? Une fourberie des Forestiers ? On essayait de l'assassiner !?! Il n'y avait plus qu'une seule chose à faire, et Snorri savait laquelle... - PREND CA DANS TA GEULE !!! Snorri se leva brusquement, prenant le monstre par surprise. Il était petit, plus que lui encore, et surtout poilu : de longs poils roux qui tentaient d'attraper Snorri pour l'étrangler ! Snorri concentra toute sa force et asséna à son tourmenteur un magistral coup de front. Le monstre chancelait et perdait le contrôle. Snorri sentait qu'il gagnait l'ascendant psychologique et continua ses attaques, de peur que son adversaire ne reprenne ses esprits et tente une riposte. - ET TIENS PREND CA AUSSI, CHAROGNE ! Se relevant d'un rapide bond, il se tenait sur ses deux pieds. La créature qui était sur lui semblait s'être relevée et titubait en arrière, il profita de cet avantage pour donner un violent coup de poing dans ce tas de poils. La créature tomba du lit. Tiens, une partie de son corps était glabre, il pouvait remarquer des zones de chair non recouvertes de pelage. Il fît un bond sur le côté et récupéra sa hache runique qui était posée près de son chevet et leva bien haut sa hache dans le but d'achever cet assassin quand tout à coup... - Gnuh ? Snorri remarqua. Ce n'était pas un monstre, ni un meurtrier. C'était une naine... Une pauvre naine, innocente avec qui il ne se rappellait pas s'être endormi. Mais son esprit embrouillé par le sommeil, la pénombre de la pièce avaient eu raison de sa perception et il n'avait pas remarqué qu'il ne s'agissait que d'une de ses congénères. La pauvre était salement amochée, elle saignait du nez et se tordait de douleur, pressant son ventre meurtri par le poing de Snorri en sanglotant. - PooOOooOu... PooOOoouur... PoOOoourquoooi Bobby ? Pourquoi ? Snif... Qu'est-ce que... que j'ai... j'ai fait ? Snuf... Snorri se gratta l'arrière du crâne, gêné, et reposa son arme sur le bord dur lit. - Euuh... désolé m'dame, mais... je m'appelle pas Bobby. Elle continua de pleurer et se roula en boule. - Mais qu'est-ce que tu racontes ? Pourquoi tu me sors toujours la même chose ? Tu veux me quitter c'est ça ? Tu ne m'aimes plus ? Tu voulais juste coucher avec moi c'est ça ? Et toutes tes promesses ? Le mariage ? Les enfants ? Boouuhoouhoouu... Snorri grommella intérieurement. Il lui avait rien promis à celle-là, c'était pas son genre la vie de couple. Il préférait nettement la castagne et les tavernes. Mais elle continuait à se plaindre et à pleurer. Il n'y était pour rien ! Et puis quitte à choisir quelqu'un, il aurait évité un boudin. Toute maigrichonne, pleurnicharde... rousse en plus. Il n'aimait pas les rousses. Une légende disait que les roux n'avaient pas d'âme et qu'ils vous entraînaient avec eux dans le Tartare à votre mort ! Quoiqu'il en soit, JAMAIS il n'avait promis quoi que ce soit à cette personne, qui d'ailleurs l'agaçait au plus haut point. Il jetta un rapide coup d'oeil à la pièce, récupéra ses affaires en laissant la mocheté couiner et se dirigea vers la porte. - Où... où tu vas choupichoupichou ? - J'me casse. - Mais... Et moi ? Et notre mariage ? Et ta promesse ? - C'était pas moi et... et pour le mariage c'est rapé, car je suis déjà marié à... à l'aventure ! Voilà, c'est ça, salut ! Il grogna intérieurement une dernière fois, agrippa la poignée de la porte en écoutant les pleurs de la naine derrière lui, puis s'écroula, inerte, sur le sol. |
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Un doux parfum parvenait jusqu'aux narines du jeune nain.
Un parfum sucré, de fruit lui semblait-il, avec peut-être une pointe de miel, il n'était pas sûr. Il faut dire que le parfum n'avait jamais été sa grande spécialité, il n'en avait jamais porté. Non pas qu'il n'en avait pas les moyens, bien au contraire, et pas non plus par manque d'attention envers sa propre personne. Ce n'était simplement pas une habitude qu'il avait prise, et ce n'était pas spécialement usuel pour un Nain d'avoir recours à ce genre de produit. Il inspira une grande bouffée d'air parfumé et un sourire satisfait se dessina sur son visage. Que la vie était belle ! Il avait envie de la croquer à pleine dents, de sortir dans la rue pour embrasser les passants et leur dire Ô combien il les aimaient eux aussi. Il voulait chanter aux badeaux, conter aux enfants et souffler des poèmes aux demoiselles. Aaaahhh ! Les demoiselles ! Certes, un délice que la nature offrait, mais tout particulièrement UNE demoiselle ! L'élue de son coeur ! Sa muse, son aimée, sa moitiée, son âme-soeur : ELLE ! Quoi de plus pour rendre heureux un homme que l'amour de la plus belle des femmes ? Et cet avatar de la perfection avait un nom, il s'agissait de... - Aïe ! Bobby ouvra les yeux sur un spectacle qu'il ne comprenait pas. Sa belle, sa douce, sa dulciné était la, devant lui, mais pour une raison qu'il ignorait elle semblait en colère. Que se passait-il ? Quelqu'un l'avait-elle molestée ? Si tel était le cas, il allait tâter de sa hache ! Personne ne peut toucher l'amour de sa vie sans en payer le prix ! Par contre, pourquoi avait-il reçu un coup sur le crâne ? Rapidement, il remarqua que sa fiancée agrippait avec force le manche d'une poêle à frire qui semblait être l'origine de sa douleur crânienne. - Ma... mais... ma choupichoupichette ? Qu'est-ce qui t'arrives mamour ? Pourquoi m'as-tu frappé ? - Et c'est TOI qui OSES me poser la question ? C'est une blague j'espère ? - Une blague ? Mais non... je... ma choupichoupichette, explique moi, j'aimerais comprendre parce qu... - NON ! Assez ! Tu en as trop fait ! Tu pensais que tu pourrais te moquer de moi comme ça sans que je réagisse ? Que tu pourrais me cracher tes atrocités au visage sans réactions ? Je ne suis pas comme ça moi, je ne me laisserais pas faire par un sale type comme toi ! Tu m'as menti... Tu m'as fait espérer et tu as brisé mes rêves... SALAUD !!! Elle leva son arme et donna un coup puissant vers Bobby qui n'eût qu'à peine le temps de se protéger à l'aide de son bras. - Mais ma choupichoupichette, je te jure que n... - SORS ! VA-T-EN ! JE NE VEUX PLUS JAMAIS TE REVOIR !!! Des larmes de rage coulait des yeux de la naine, et Bobby ne savait pas comment réagir face à la colère de l'être cher. Il tenta de balbutier quelques mots et ne reçu qu'un autre coup en guise de réponse, ainsi qu'un hurlement de colère. N'écoutant que son courage, il articula difficilement : - Et... Et nos projets ? Le mariage ? Les enfants ? Notre promesse ? - PARS ! Dit toi qu'entre nous, ce n'était qu'une petite aventure, d'un soir, comme tu les aimes apparamment ! - Hein ? Mais je... Il esquiva le projectile que la naine lui lança avant qu'elle ne se dirige ensuite vers la porte. - Bon, et bien si tu ne pars pas, c'est moi qui m'en vais : ADIEU ! Elle grogna intérieurement une dernière fois, agrippa la poignée de la porte en écoutant les pleurs du nain derrière elle, puis... quitta la pièce, en claquant la porte ! |