Legends of Olympia : La Ballade des Mémoires - Histoire de Sachiël
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Histoire de Sachiël
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Dernière réponse le 12/06/2009 à 14:23

hs Par Sachiël  le 01/06/2009 à 20:25

Fils indésirable d’une union incestueuse, progéniture importune d’un dirigeant Sauvage au sommet de la gloire lors de l’unification de son peuple, Sachiël vit depuis des temps immémoriaux.
Ce crime odieux, le désir charnel de sa propre sœur, son sang, contraignit l’enfant à vivre reclus, prisonnier de son père obsédé par son image et redoutant de s'attirer l’opprobre de ses congénères.

Dissimulée dans le creux d’un gigantesque arbre aux racines noueuses, sa cellule était miteuse et exigüe. De sa prison sylvestre l’enfant pouvait apercevoir les gigantesques murailles extérieures de Luminaë. Peu importe à quel point il hurlait, personne ne semblait l’entendre. Son bourreau venait parfois lui rendre visite, la nuit, ne le traitant jamais autrement que comme un nuisible.

Incapable de s’enfuir, l’infortuné avait fini par trouver un remède dont la source intarissable lui permettait de ne pas succomber à l’ennui. Le corps était retenu, mais l’esprit, lui, pouvait vagabonder, bien loin de cette forêt de malheur sous la coupe d’un bâtard, prêt à sacrifier sa descendance sur l’autel du pouvoir.

Au fil des siècles, Sachiël affina ses sens, sa perception des choses, explorant sans relâche les méandres de son esprit, jusqu’aux confins de sa conscience. Il s’exerça avec un acharnement peu commun, sondant les profondeurs de son âme, à la recherche d’un souvenir auquel il pourrait s’accrocher. Seules les réminiscences d’un misérable passé surgissaient, miroir d’une peine incommensurable. Son périple spirituel ne cessait plus que lorsque qu’il devait satisfaire à des besoins physiques. Chaque jour il explorait un peu plus ce vide abyssal, cette âme noire baignée d’amertume, à la recherche d’une issue.

Égaré dans ses songes les plus sombres, dans les strates les plus profondes de sa conscience, il fut soudainement aveuglé par une intense lumière et déboucha dans une magnifique forêt. Rien à voir avec ce qu’il avait imaginé du lieu dans lequel on le retenait prisonnier. Il était à la fois fasciné et effrayé par cette espace infini qui s’ouvrait à lui. Il observait avec émerveillement tout ce que dont on l’avait privé depuis si longtemps. Il pouvait voir Luminaë et ses habitants, les rivages de la mer d’émeraude bordés par une dense végétation. Certains arbres étaient majestueux, sans aucun doute centenaires. Tels les gardiens de ce lieu d’abondance, ils abritaient une population sylvestre hétéroclite, parfois inquiétante mais jamais menaçante. Le balancement régulier des branches ainsi que la mélopée printanière des oiseaux complétait ce tableau de félicité.

Ces visions ne pouvaient être que l’œuvre d’une entité supérieure. Il n’imaginait pas. Quelqu’un ou quelque chose lui montrait le monde extérieur et Sachiël pouvait s’y déplacer, libre comme l’air. Cette sensation d’omnipotence provoquait chez lui un sentiment d’extase dans lequel il se complaisait…

Le drame que vécu Luminaë lors de la mort de son leader quelques temps plus tard, sonnait pour Sachiël, la fin d’une interminable détention. Le puissant sortilège qui isolait le captif se dissipa et ce dernier senti pour la première fois une présence étrangère s’approcher…

A suivre



hs Par Sachiël  le 12/06/2009 à 14:23

Terrorisé, paralysé par la peur, le plus sauvage parmi les Sauvages eut tout juste le temps de changer son abominable silhouette, son corps hideux en celui d’un jeune homme élancé, aux contours réguliers pour « accueillir » ses visiteurs inopinés.

Recroquevillé au fond de la sombre pièce, Sachiël refusait tout contact visuel avec ses sauveurs. Ils l’emmenèrent, effarés qu’un sauvage ait pu vivre si longtemps reclus, et surtout, ne comprenaient pas pourquoi.
Le hasard voulu qu’il soit confié à la famille d’un conseiller en fonction, qui exerçait déjà du vivant de son père. Il reçut une éducation, on lui apprit à lire, à écrire et les sages les plus éminents se rendaient à son chevet pour tenter d’expliquer et les nombreuses carences psychologiques et affectives dont il souffrait.

Il fallu de nombreuses années avant que Sachiël ne sorte de son mutisme et affiche les prémices d’une socialisation. Il montra un intérêt particulier pour la lecture et se réfugia de longs moments dans la bibliothèque de Luminaë. C’est à cette occasion qu’il découvrit et s’initia aux croyances Sauvages.
Il dévorait les volumes poussiéreux les uns après les autres, appréciant particulièrement les ouvrages d’Histoire, les traités et recherches sur la balistique, mais aussi les encyclopédies de botanique et les bouquins traitant de la matérialisation et du morphisme. Très rapidement, la théologie occupa une place importante dans ses journées après qu’il eut découvert la tragique malédiction que Cronos, les emprisonnant dans des corps aussi laids que chétifs. Il voua à partir de cet instant un culte à Gaïa, persuadé qu’elle seule pourrait les sortir de cette impasse. Beaucoup étaient persuadés que leur mère ne les aideraient pas cette fois, ci, qu’elle les avait abandonné. Mais n’était-ce pas elle qui avait montré à Sachiël ce qui l’attendait dehors et qui lui a permis de survivre ? Pourquoi alors n’apparaissait elle plus lorsqu’il l’appelait ?

En dehors des livres, l’Homme Sauvage n’avait pas beaucoup d’amis. On se contentait souvent de le saluer poliment et le peu de gens qui tentèrent de nouer des liens plus intimes le rangèrent dans la catégorie des gens bizarres à éviter.
Tendre vers un comportement normal, se faire des amis, ne pas avoir peur de l’autre…Toutes ces notions, Sachiël se les répétait chaque matin pensant qu’un jour il les intègrerait.

Mais un beau jour, il fit une rencontre. Arael… Luminaë resplendissait, et Sachiël n’allait pas tarder à vivre les moments les plus durs de sa courte vie sociale, ceux qui façonneront l’Homme Sauvage qu’il est devenu aujourd’hui.

A suivre