Legends of Olympia : La Ballade des Mémoires - L'Esclave et la pomme.
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L'Esclave et la pomme.
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Dernière réponse le 28/11/2011 à 20:12

olymp Par Anastase de Khylion  le 12/11/2011 à 19:39

Un cliquetis inhabituel résonnait dans les longs couloirs du palais. Les domestiques, n’osant pas lever les yeux vers leur maître, ne portaient leur regard sur la nouvelle venue qu’après son passage. Des sourires qui oscillaient entre le mépris et le soulagement – il y avait donc plus bas que domestique ! – s’affichaient sur les visages. Ce devait être, assurément, la première fois qu’un elfe entrait dans la demeure. Et quel elfe ; un esclave.

Arrivé dans le boudoir, Anastase demanda à ce qu’on le laisse seul avec l’elfe. Elle se tenait droite, enchaînée, cherchant à garder la plus grande contenance face à son nouveau maître.

-J’espère que les Chasseurs d’Immortels vous ont bien traitée. Avant de vous montrer vos appartements, vous allez être conduite pour être lavée, habillée, et nous souperons en privé quand vous serez prête.

Le prince regardait l’elfe droit dans les yeux, sans compassion, mais sans mépris. Il s’assit sur un siège près de lui.

-Si vos jambes vous font défaut, vous devez être fatiguée, asseyez-vous, je vous prie.

Il s’étonna lui-même. Quelle politesse avec un esclave et un elfe. Il s’en préoccupa peu et continua sans attendre de savoir ce que ferait Aileen.

-Vos vendeurs m’ont demandé de vous marquer de leur sceau. Ils ont bien voulu ne pas le faire au fer rouge suite à ma demande. Il reste que je vais devoir vous imposer cette marque. Je pensais vous la faire sur l’épaule gauche ou l’omoplate droite. Sachant que vous l’allez porter à vie, si vous avez une demande à me faire à ce sujet, faites m’en part. Je tiens à vous dire que je trouve ces chaînes absolument hideuses. Je vous ai fait faire deux bracelets d’or, incrustés de pierreries, plus légers, enchantés pour qu’ils aient le même effet que les chaînes, sans occasionner une trop grande gêne, et surtout sans trop vous enlaidir. Vous jugerez sûrement cela comme une extravagance fantaisiste de noble dégénéré, mais sachez simplement que je ne supporte pas la vue de la laideur. Il faudra donc prendre soin de vous et être présentable en tout temps. Tout sera mis à votre disposition. Considérez-vous plus comme otage qu’esclave. Cela ne veut pas dire que je vous estime plus, mais que vous serez mieux traitée. J’enlèverai sûrement vos chaînes à un moment ou un autre, cela doit être handicapant. Surtout si nous devons combattre. Cependant au moindre faux pas, vous serez renchainée. Et soyez-sûre que vous n’aurez pas le temps de faire un pas que vous serez à terre, et que je vous traiterais avec beaucoup moins de respect.

Le gouverneur lança à Aileen un de ces sourires de sphinx qui ne dévoilent rien de l’énigme.

-Si vous avez des questions, n’hésitez pas, mais ne m’ennuyez pas. Et si vous avez faim, vous n’avez pas mangé depuis au moins une demi-journée, il y a quelques pommes de notre verger dans cette coupe. Cela vous rappellera peut-être votre nature de forestier. Si tout est bon pour vous, vous suivrez ma gouvernante, et elle vous conduira vous préparer pour le souper. Je vous retrouverai là-bas.”



el Par Aileen  le 13/11/2011 à 22:51

La surprise avait été grande pour Aileen, lorsqu’on lui avait retiré son bandeau, une fois arrivé au palais.
Elle avait tout d’abord été éblouie par la lumière du soir, ne pouvant distinguer les traits de l’homme devant elle. Puis, une fois ses yeux de nouveau accoutumés au jour, elle n’avait pu retenir un sursaut de surprise à l’intention de l’olympien qui venait de l’acheter. Anastase de Khylion, le prince dont Syi lui avait tant parlé.

Plus tôt, tandis qu’il la guidait à l’aide de ses chaînes, marchant devant-elle à distance respectueuse, elle ne pouvait empêcher son esprit de s’agiter. De multiples scénarios plus ou moins probable se livraient une bataille féroce dans sa tête tant elle se demandait ce qui allait se passer maintenant.
Autour d’elle, les passants continuaient de la fixer, parfois d’un air goguenard. Elle ne les voyait pas, sans quoi elle les aurait sans doute agonis de regards noirs. Noir foncé, aurait sans doute commenté Nephitos...

Les domestiques du palais subirent ce traitement alors que le prince l’emmenait sans un mot dans les larges couloirs de sa demeure. Le luxe et le raffinement régnaient, imprégnaient la moindre tenture, le moindre vase ou même le plus insignifiant des tableaux qui décoraient les innombrables pièces. Pourtant la jeune Cerf restait à peu près insensible à tout ça.
Elle qui avait grandit la forêt, peu lui importaient les marbres et les dorures. Par contre, elle ne pouvait s’empêcher de se demander comment autant de pierres et de roches pouvaient tenir ensemble sans s’effondrer sous leur propre poids...

Avant qu’elle puisse échafauder une quelconque réponse, ils s’arrêtèrent dans une petite pièce, le prince congédia ses domestiques, les laissant tout les deux seuls.
Tandis qu’il parlait en la fixant dans les yeux, elle faisait tout ce qu’elle pouvait pour ne rien montrer de ses sentiments. Évidemment qu’elle avait peur, que l’angoisse des jours prochains ne la quittait plus. Elle avait l’impression de toujours avoir une grosse boule dans l’estomac, plus ou moins grosse. Actuellement, elle était énorme...
Au moins, Anastase se montrait poli et ne lui montrait pas toute le mépris avec lequel elle s’attendait à être traitée...
Il l’invita à s’asseoir. Elle le fit volontiers, elle marchait sans relâche depuis des jours... Cependant, elle n’osa pas s’enfoncer dans les coussins du siège, peu habituée à ce genre de confort. Elle resta droite, mains et fers posés sur ses genoux.
A l’évocation du mot « otage », elle comprit un peu mieux la raison de son achat, et aussi la relative déférence qu’Anastase lui accordait. Et il avait raison sur au moins un point, les bracelets d’or lui semblaient vraiment une extravagance fantaisiste... Au moins auraient-il l’avantage d’être plus discret que des chaînes qui, à force de cliquetis, vous empêchaient même parfois de dormir.

Alors que l’olympien lui lançait un étrange sourire, elle hésita un instant, puis prit la parole. Sa voix lui fit un drôle d’effet, un petit peu trop lasse à son goût.

« -Une marque ? J’en avais pas entendu parler... Enfin, mettez là où vous voulez, je m’en fiche... Enfin, non. L’omoplate, plutôt. Ça ira très bien... »

Un tel choix que celui de l’emplacement d’une marque lui semblait bien dérisoire, surtout quand ladite marque n’était destinée qu’à vous rappeler votre rang d’esclave. Mais au moins pouvait-elle choisir de la placer là où elle resterait loin de son regard.
Le prince reprit la parole et l’elfe secoua la tête, elle n’avait pas de questions. Elle jeta à peine un regard sur les pommes. Elles avaient l’air délicieuses, mais avec l’estomac noué comme elle l’avait, elle était bien incapable d’avaler quoi que ce soit.

L’entretient se termina là, et la gouvernante l’entraîna à son tour dans le dédales de couloirs du palais.
Elle perdit un peu le fil de ce que les domestiques lui firent subir ensuite, tant elle avait du mal à suivre le rythme... Toujours est-il qu’elle fut décrassée (et les dieux savaient à quel point elle en avait besoin après son long voyage),parfumée, ses cheveux brossés et coiffés, on lui fit essayer des vêtements en tout genre pendant qu’un énième camériste emportait ses quelques frusques (peut être pour les brûler..?), on lui retira ses chaînes pour mieux les remplacer par les fameux bracelets d’or...

Les domestiques s’affairèrent tant et si bien qu’elle fut bientôt prête. Debout devant un grand miroir, elle observait son propre reflet d’un air circonspect. Elle était habillée comme une dame.
Oui, une dame. Elle. Nephitos se serait moqué d’elle en la voyant, c’était certain...
il fallait avouer qu’elle ne se sentait pas à l’aise dans toutes ces dentelles et tissus précieux. Habituellement, comme la plupart des elfe des lunes, elle portait des vêtements simples, solides, plus propices à la patrouille en forêt, au camouflage et à l’escalade des branches... Le moindre de ses pas s’accompagnait du bruissement de ses jupes alors qu’on la menait rejoindre Anastase pour le souper...



Aileen, Elfe des lunes du Clan du Cerf
Intendante bien malgré elle !

olymp Par Anastase de Khylion  le 16/11/2011 à 16:08

Il avait demandé à ce qu’on serve le souper dans la plus petite salle à manger du palais. Il avait bien senti que le manque d’éducation et la sauvagerie de son esclave l’empêchait de goûter au raffinement de sa demeure. Mais il avait l’intime conviction que cela changerait bien vite, et bientôt. Il avait donc demandé à son cuisinier du gibier à la broche, accompagné de salade – peut-être après tout que les elfes appréciaient véritablement cette frugalité – mais aussi de quelques pommes de terre Fritz spécialement cultivées par le jardinier familial, et en dessert de simples pommes, celles-là mêmes qu’il avait proposé auparavant.

La table ne faisait que trois mètres de long, ce qui permettrait, pensait Anastase, de ne pas mettre mal à l’aise. Quand Aileen fut annoncée, il se leva et l’observa à la porte. Malgré un manque de naturel évident, cela ne manquait pas de grâce, et le style olympien s’accommodait fort bien avec ses oreilles d’elfe. Ses cheveux coiffés, brossés, attachés, mettaient en valeur sa nuque qu’elle tenait haut comme un air de défi, ou pour se donner contenance, peut-être les deux. Cela fit sourire Anastase. Il alla vers elle, lui prit la main, et l’emmena à sa chaise comme l’on amène sa dame à un bal.

-Je vous prie, prenez place.

Elle retira bien vite, mais délicatement, sa main de celle du prince, et s’assit à un bout de la table. Quand elle vit Anastase s’asseoir à l’autre bout, elle se demanda s’il avait choisi la plus grande table pour se retrouver le plus loin possible. Mais qu’à cela ne tienne. Elle regarda ses couverts, qui n’étaient pas si nombreux que ça. Il n’était même pas besoin de se remémorer ses instants passées à dîner avec Syi.

Un domestique qui semblait être préposé au service s’approcha d’Aileen et lui dit à voix basse, comme pour ne pas déranger une possible conversation entre le maître de maison et elle :

-Pour vous mettre à l’aise, le prince de Khylion a fait demander du gibier –ni cerf, ni lapin, m’a-t-il dit de vous signaler, ce sont des cailles farcies à la forestière – et si jamais vous ne mangez jamais de viande du fait de vos « totems », dit-il d’une voix scientifique comme s’il ne comprenait pas ce qu’il disait, vous pouvez ne manger que l’accompagnement, ou passer directement au dessert. Si vous avez des demandes ou des suggestions concernant vos goûts culinaires, faites-les moi savoir.

Pendant ce temps, on servait Anastase. Il avait demandé à ce que les plats soient apportés sur la table et qu’ils soient servis après pour bien montrer qu’ils mangeaient les mêmes choses et qu’elle ne risquait rien.

-Comment se porte Dame Az-lissüe ?



el Par Aileen  le 16/11/2011 à 17:25

L'elfe était plutôt impressionnée par les dimensions, celles de la salle aussi bien que celles de la table. Tout était grand, trop grand... Cette démesure lui laissait une impression de froideur, bien loin de la convivialité forestière à laquelle elle était habituée. Pas de toit, pas de table, juste des arbres et un feu de camp...
Elle essaya de ne pas trop y songer alors que le repas débutait. Anastase lui même la conduisit à sa place.
Au creux de son estomac, sa boule s'était un peu dénouée. La nuance entre otage et esclave n'était certes pas énorme, mais elle l'était suffisamment pour qu'elle se sente un tout petit moins angoissée. Alors qu'on commençait à servir les plats, elle s'aperçut qu'elle avait faim... Elle n'avait presque rien mangé de la journée...
Le petit discours du domestique la fit sourire, « ni cerf ni lapin », gentille attention, mais pas forcément nécessaire. Et puis il avait tellement l'air de n'y rien connaître, ce pauvre domestique ! C'en était même amusant. Elle lui répondit d'un simple hochement de tête et il s'effaça aussi vite qu'il était venu.

« -Comment se porte Dame Az-lissüe ? »

La question la surprit presque, puis elle se rappela que le prince de Khylion s'était rendu à Na'helli, une fois. Aileen n'était pas là, ce jour, toute occupée qu'elle était à se tremper jusqu'aux os dans la mer d’Émeraude avec les Sylphes...

« -Hé bien... Elle va plutôt bien, elle a été étrangement malade il y a peu, mais elle s'en remet. Elle se fait un peu distante, cependant, depuis qu'elle est juge. Mais je la comprend, son travail lui demande beaucoup de temps... Et puis, j'ai... Enfin, j'avais moi même beaucoup à faire... »

Elle resta silencieuse un instant, se demandant si elle reverrait jamais ses amis... Syi, les Sylphes, son clan... Oui, elle les reverrait sûrement, elle n'avait pas perdu espoir de s'en sortir. Le tout était de savoir quand.

« -J'espère que votre visite à Na'helli a été agréable ? »

La réponse, Aileen s'en doutait, d'après ce qu'on lui avait raconté, Lapinou avait encore fait des siennes. Ça l'avait beaucoup fait rire, mais ça n'avait pas été le cas de l'olympien, elle s'en doutait. En fait, elle avait posé la question plus pour éviter au silence de retomber que par réel soucis des mésaventures de son hôte...

Alors qu'on la servait, elle nota, comme le domestique lui avait dit, que les plats étaient tous relativement simples. Le cuisinier autant que le prince devaient sûrement en éprouver quelque gêne, habitués qu'ils devaient être à des mets plus raffinés... Cela dit, elle fit honneur à tout les plats. Elle n'avait pas mangé quelque chose d'aussi bon depuis longtemps, lui semblait-il... Les pommes, en particulier, étaient aussi délicieuses qu'elles en avaient l'air. Elle en reprit deux fois...
Elle parlait peu, n'osant pas, n'en ayant pas grande envie non plus. Elle se contentait de répondre au Prince, et de faire fuir le silence lorsqu'il lui devenait trop pesant. Mais une question lui brûlait les lèvres... Il lui fallut attendre la toute fin du repas pour enfin trouver les mots qui lui semblaient les plus appropriés. Elle n'était pas assez idiote pour essayer de vexer son hôte dès le premier jour... Si ce n'était pas déjà fait...

« -Je vous remercie pour votre hospitalité, je suis touchée, mais... Je me demandais pourquoi tant de prévenance. Certes, je conçois que vous aimiez l'élégance et la beauté, néanmoins je ne pense pas en mériter tant, même en tant qu'otage, et non pas esclave. Je dois dire que je suis assez surprise par toute cette attention. »

Elle esquissa un léger sourire. Tant de mots pour exprimer une simple question. Se trouver face à la noblesse lui faisait adopter certaines de leurs manières... En particulier cette tendance à parler à mots couverts. Mais chez elle, c'était loin d'être naturel, aussi lui fallait-il du temps – en l'occurrence, la durée du repas – pour trouver ses mots.
N'importe où ailleurs, cette tirade se serait résumée en quelques mots :
« Qu'est ce que vous me voulez ? »



Aileen, Elfe des lunes du Clan du Cerf
Intendante bien malgré elle !

olymp Par Anastase de Khylion  le 28/11/2011 à 11:26

L’appétit. Anastase savait comment le susciter, ou plus précisément, connaissait tous les moyens pour le susciter. Et il n’y avait aucune limite, pas même le divin. Après avoir eu quelques vagues inquiétudes dans le boudoir lorsqu’elle avait refusé de manger, il fut plus satisfait de la voir manger avec appétit. Il se retint de montrer tout signe de satisfaction et continua de manger, ou de demander quelques banalités à Aileen. Il répondit vaguement à ses questions, montrant un hypocrite désintérêt à ce qu’elle faisait et disait. Le moment crucial vint au dessert. Lorsqu’Aileen choisit la plus belle pomme de la corbeille, la bonne, il faillit montrer son intérêt à la chose mais se retint à temps, continua de manger, et regarda son plat en jetant quelques coups d’œil amicaux à l’elfe. Elle mangea le fruit entièrement, sans se rendre compte que son goût n’était pas terrestre. Il la fixait maintenant, sûr des pouvoirs des dieux. Elle reprit une seconde pomme ensuite, inoffensive, qui faisait durer le plaisir et accentuait l’ironie, et ne se rendant encore compte de rien, elle demanda :

-Qu’est-ce que vous me voulez ?

Le prince se leva aussitôt et s’approcha lentement mais sûrement d’elle, laissant glisser nonchalamment sa main sur la nappe de soie blanche. Les yeux droits dans ceux de l’elfe, il se mit à lui susurrer quelques mots.

-Mais vous savez mieux que quiconque ce que je veux.

Il posa sa main délicatement derrière sa nuque, et se rapprochait insensiblement d’elle.

-Vous m’aimez Aileen, vous m’aimez depuis que vous m’avez vu et vous ne pouvez vous empêcher de vous laisser submerger par cette tempête qui vous trouble. Elle est pour vous délicieuse et amère, mais qu’importe vous êtes prête à tout pour moi, je le sais, vos yeux me le disent, et votre cœur le trahit.

Aileen était comme foudroyé, sa main qui la dégoutait tout à l’heure, cette main ennemie, diffusait désormais une douce chaleur, et son contact était la chose la plus agréable qui puisse. Les yeux oranges de l’olympien la considéraient, la faisaient brûler sous des traits insoutenables, elle suffoquait presque. Surtout, son parfum l’enivrait. Si elle avait voulu trouver un parfum plus agréable, elle n’aurait pu. Elle frissonnait d’un plaisir coupable, cherchant à dissimuler un trouble déjà bien visible. Qu’était-ce donc qui la saisissait ? C’était impossible, elle était forte, c’était un olympien, elle ne devait pas, ne pouvait pas. Et puis Syi, ses ancêtres, son totem…

Elle arrêta de penser, le prince avait posé ses lèvres sur les siennes, les mains posées sur son cou, derrière ses oreilles, et il lui souriait. Alors qu'elle devait se débattre, elle ne fit rien, y prit même plaisir. Inconsciemment elle lui donna la main qu’il demandait de la sienne, et faisant signe à ses domestiques qu’ils avaient fini, il l’emmena dans ses appartements, où les pommes d’Aphrodite allaient acquérir toute leur force. Car Anastase savait que si on pouvait lui résister, on ne résistait pas aux dieux.

Et la chambre n’était que la première étape du pouvoir de l’amour.



el Par Aileen  le 28/11/2011 à 20:12

Malgré les doutes qui l’assaillirent, les pensées coupables, Aileen s’abandonna, incapable de résister au charme ardent de l’olympien, elle se laissa envahir par des sensations qu’elle n’avait ressenti avec nul autre.

Lorsqu’elle retrouva vaguement ses esprits, encore un peu perdue, la nuit était bien avancée. Un maelström de sentiments plus ou moins contradictoires l’envahirent alors qu’elle fixait une fenêtre de la chambre sans trop savoir quoi dire ou faire...
Elle était à la fois heureuse d’avoir été choisie par le Prince, mais quelque chose persistait à s’agiter dans son âme, tourmentant sans relâche son esprit. Comme si elle avait trahi quelque chose... Les siens, peut être ? Ou elle même.. ? De bonheur, elle soupira. Ou était-ce plutôt à cause la petite voix, si insistante, qui lui murmurait, si fort, qu’elle avait fait une bêtise ? Elle secoua la tête, remettant cette petite voix à sa place. Frissonnante encore, le souffle court, elle se sentait partagée, par cet amour qu’elle ressentait et qu’elle n’aurait jamais envisagé quelques heures auparavant, et par... Tout le reste. Le sentiment qu’elle aurait du le haïr, le mépriser pour ce qu’il était. Elle restait une elfe, une forestière, ennemie de l’Empire, attachée à son clan, sa forêt... Elle était intendante, pourtant... Pourtant, elle avait l’impression de tant lui devoir. Elle voulait qu’il reste avec elle, le sentir contre elle encore un peu plus, se noyer dans l’orange si ardent de ses yeux... Elle le voulait lui, et pas un autre.
Mais il était un prince de Lardanium, et elle un simple otage, une elfe, même pas issue de la noblesse. Que ferait-il d’elle maintenant qu’il avait eu ce qu’il voulait.. ? L’abandonner? L’oublier ? La rendre aux siens contre quelque monnaie d’échange ? Si elle craignait toujours pour son avenir, c’était cette fois d’une manière bien différente qu’auparavant..



Aileen, Elfe des lunes du Clan du Cerf
Intendante bien malgré elle !