Legends of Olympia : La Ballade des Mémoires - Voyages
Choix des forums  |  Revenir au forum  |  Page d'accueil

Voyages
Topic visité 369 fois
Dernière réponse le 30/12/2011 à 03:15

el Par Lindorie Eluanella  le 30/12/2011 à 03:15

Chapitre I : Rencontres


Année 1350 du calendrier Olympien



Le vent étendait doucement son emprise sur les sables du désert. Les grains de poussières s'envolaient, un à un, voyageant d'une dune à l'autre dans un perpétuel mouvement de va et vient. La caresse de la bise créait ainsi un flot ininterrompu, une rivière d'ambre sans fin. Le Soleil réchauffait tranquillement ce lit d'or étincelant, ses rayons éclatant faisant miroiter les milliers de joyaux du désert. Le ciel majestueux recouvrait l'infinité de l'étendue et aussi loin qu'un regard l'aurait permis tout n'était que rivière d'or et cieux de saphir.
Dans la mortelle beauté de ce paysage, l'un de ces joyaux vint à heurter une chose pour le moins étonnant. Le souffle du zéphyr l'avait ainsi délicatement posé sur un étrange fil d'ébène. Perdue, entre deux dunes, gisait une fine silhouette, et c'est l'un de ses cheveux que ce grain de sable avait atteint. Le vent les remuaient doucement tandis que peu à peu, le corps inerte se retrouvait de plus en plus recouvert par l'immensité du désert.
Qui aurait pu deviner la raison d'une présence si incongrue en un tel lieu ?
Le temps s'écoulait et rien ne semblait interrompre la course perpétuelle des sables du temps. Les astres solaires s'endormaient doucement, transformant ainsi la rivière d'ambre en un gigantesque tapis de rubis, puis laissant leurs places aux sœurs Séléné et Adamant, en un océan de Lapis-lazuli. Les étoiles commencèrent à luire : la voûte céleste semblait ainsi s'animer de milliers de couleurs.
Le froid de la nuit s'étendit petit à petit sur ce monde figé.

-Alcyon revient !

Une voix s'éleva dans la pénombre de la nuit. Elle s'adressait à un oiseau pour le moins inhabituel : un plumage d'un blanc immaculé, vision surnaturel en ce tableau nocturne. Celui-ci s'était posé sur l'étrange silhouette étendue dans le sable. La voix réitéra son appel. Une silhouette se dessina doucement au sommet de la plus haute dune. Dans la pénombre on ne distinguait que peut son visage mais sa carrure laissait deviner une personne de haute stature.

Le volatile tourna un instant ses yeux perçant en sa direction puis les redirigea en direction du corps allongé dans le sable. Il semblait lui indiquer quelque chose. Le jeune homme s’avança découvrant son apparence à la lueur des étoiles. Ses traits étaient peu marqués par le temps, il devait avoir une vingtaine d'années tout au plus. Sa peau était dorée par le Soleil d'Olympia et sous le voile recouvrant son visage s'échappaient de fines mèches de cheveux rappelant la douce teinte de l'écorce du jeune chêne de la forêt. Des yeux couleur miel éclairaient son délicat visage. Sur celui-ci transparaissait un nez finement sculpté surmontant une bouche dessinée avec délicatesse.
Finalement ses habits étaient larges, amples et leurs couleurs se fondaient dans les sables du désert, tout en indiquant leur noble origine. Une origine olympienne.

Il s’avança doucement.
Qui pouvait donc être étendu là ? Cette personne était-elle morte ? Non, sinon Alcyon ne s'en serait pas approché. Il descendit la dune de sable, prudemment. Ses pieds glissèrent sur le sable. Au moment où l'Olympien s'apprêta à poser sa main sur le corps gisant, l'oiseau vint se poser sur son épaule. Il retourna alors la silhouette, découvrant son visage.

-Une... elfe ? Mais... Qu'est-ce-que...

Une voix rocailleuse et profonde s'éleva alors de l'autre côté de la dune.

-Cerion ! Qu'est ce que ton foutu piaf nous a encore trouvé ? Dépêchez-vous, il commence à faire froid, j'ai pas envie de mourir ici !

-J'arrive !

Il hésitait. Devait-il la laisser là ou bien la ramener au camp ? Beaucoup d'elfes avaient arrêtés les caravanes marchandes des nains ces derniers temps. De la même façon que les olympiens avaient refusés de les aider, il voyageait pourtant avec un nain en dépit de nombreuses tensions. Une elfe, leurs ennemies de toujours ? Zilfin saurait quoi faire. Il avait beau être un nain, il était un peu ouvert et un peu moins têtue que les autres. Un peu.
Alcyon poussa alors un cri strident comme pour l'encourager.

-Qu'il en soit ainsi...

Il prit alors le corps de la jeune elfe dans ses bras et remonta la dune. Une tente de fortune était dressée là. Personne ne venait plus dans le désert, ils ne risquaient rien. Il poussa la toile de la tente.

-Et bien ! C'est pas trop tôt ! Toi et ton maudit piaf je le mangerais tout les matins au p'tit dèj ! Qu'est-ce-que c'est que...

Son regarde venait de se poser sur le corps inerte que tenait Cerion.

-Tu nous as ramené un cadavre de verdeuse là au milieu ? T'espérais quoi ? Qu'une fois décomposée elle nous ferait un parterre de laitues ? C'est qu'une légende ça mon p'tit ! Va la remettre où tu l'as trouvé avant que je m'énerve !

-Mais... On peut pas la laisser là. Elle va mourir si on ne fait rien.

-Si elle se réveille pendant qu'on dort elle pourrait essayer de nous tuer ! Enfin vu son état je suis pas sûr qu'il soit nécessaire de se méfier, surtout si c'est ton foutu volatile qui nous rammène ça...

Alcyon émit un gémissement plaintif et vola jusqu'au crâne du nain. Il se mit à lui picorer allègrement le crâne.

-Maudit sois-tu oiseau de malheur ! Ras ! C'est bon garde-la, mais si jamais elle nous prépare un sale coup, je vous renvois tous dans la demeure d'Hadès ! Le piaf avec !

Même s'il semblait méchant, il avait un bon fond. Sa faible résistance à l'arrivée d'une inconnue montrait bien sa nonchalance à ce sujet. Il avait souffert lui aussi des catégorisations des races. Il devait savoir si cette verdeuse était aussi stupide que les siens ou bien si elle était différente. Le petit olympien était bien un peu moins idiot que les siens. Et il était curieux. Il l'aimait bien. Zilfin désigna le lit de Cerion.

-Comme c'est toi qui nous l'as ramené tu vas lui donner ton lit ! Attends qu'elle se réveille et donne lui à boire. Et ne t'endors pas. On ne sait pas de quel fourberie c'est capables ces bêtes là.

Cerion leva les yeux au ciel. Il en était sûr. Il n'était pas encore fatigué il essaierai de tenir assez longtemps. Le nain partit se coucher non sans grommeler quelques injures. Il ne voulait sûrement pas avouer qu'il était trop curieux. Il n'avais jamais rencontré d'elfes autre part que dans les contes et aurait sûrement pleins de questions à lui poser une fois réveillée sur son peuple. Pour un nain il était trop curieux, c'est qui l'avait poussé à quitter sa patrie non sans quelques accroches avec sa famille. Après tout il n'étais pas vieux. Il n'avais qu'une quarantaine d'années, une grande barbe brune bien tressée, des yeux noirs pénétrant et une hache bien ancrée à sa ceinture! Sa petitesse était au diapason de sa robustesse, et quand il était persuadé d'une chose même un coup de hache entre les yeux ne lui enlèverait !

Une fois Zilfin couché et peut-être endormi à en croire ses ronflement assourdissants, Alcyon vint se poser au dessus de la tête de l'endormie et se mit lui aussi à plonger dans les limbes du sommeil.

- Si j'ai bien compris je suis le seul réveillé. Génial.

Il prit alors un tabouret de fortune et s'assit à côté de l'elfe. Il se mit à manger un peu de ragoût qu'avait préparé Zilfin. Un nain plus ou moins doué en cuisine c'était assez rare pour être souligné.
La nuit s’avançait et rien ne se passait. Il s'ennuyait à mourir. Il se mit alors à observer l'elfe plus attentivement. Ses traits étaient beaucoup plus fins que les olympiennes. Elle était de loin la plus belle des créatures qu'il ait vu. Il paraissait que c'était un charme de chez eux pour duper leurs ennemis. Les voix des demoiselles pouvait adoucir et faire chavirer le cœur de tout les olympiens qui venaient à leur parler. C'est pour cela qu'ils devaient se méfier des elfes comme de la mort, car ils ne cherchaient qu'à les duper. Enfin, c'était ce qu'on lui avait raconté étant petit. Il n'en savait pas grand chose à vrai dire. Il espérait que c'était faux, si c'était le cas le voilà vraiment mal parti. Ses oreilles attirèrent son attention. Elles étaient étranges, toutes pointues.. Peut être pour entendre mieux, on disait qu'ils avaient des sens beaucoup plus développés, comme des animaux. Pourtant allongée là, elle ne lui semblait guère différente des olympiens. Est-ce que la couleur de ses yeux serait celle de l'ambre ?
A force de se poser tant de questions le sommeil vint à le gagner aussi. Sa conscience s'embruma jusqu'à ne plus devenir qu'un fil mince et ténu...

Un rayon de Soleil perça au travers de la toile de tente. Tout était calme et silencieux. Une mèche de cheveux d'ébène glissa doucement sur son visage. Ses yeux aux couleurs de la mer s'ouvrirent alors. Où était-elle ? Elle se releva doucement. Un jeune homme était endormi à côté d'elle. Au vu de ses vêtements il était olympien. Une autre silhouette était étendue au fond de la tente. Elle n'entendait rien si ce n'est deux respirations calmes. Ainsi qu'une troisième plus faible. Elle releva la tête. Un faucon ? Non, ils n'étaient pas blancs, et ce n'était pas un albinos. Elle n'avait jamais entendu parler d'un oiseau pareil. Elle tendit instinctivement le bras, et il vint se poser dessus. Elle lui murmura à l'oreille.

-Qui es-tu ? Qui sont-ils ? Suis-je en danger ?

Le volatile poussa alors un cri étrange comme pour lui répondre. Il posa sa tête contre la sienne.

-J'ai peur.

Elle était terrifiée. Même si elle avait essayée de sortir elle serait morte en quelques heures. L'oiseau la rassurait, il lui disait que tout irait bien.

-Dis moi quel est ton nom ?

L'oiseau émit un autre cri.

-Alcyon c'est ainsi qu'ils te nomment... En elfique tu te nommerais Lossë, blanc et pur comme la neige qui tombe...

Elle marqua une pause. Elle laissa l'oiseau s'envoler de nouveau. Elle se sentait faible, faible... Elle reposa de nouveau sa tête. Elle ferma les yeux. Elle était vraiment dans une drôle de situation.

-Alors comme ça c'était vrai ? Vous pouvez vraiment parler aux animaux ?