Le conteur raconté | |
Topic visité 759 fois Dernière réponse le 14/01/2010 à 18:03 |
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I Naissance (An 1891, septième cycle)
Le vin qui coule à flot, les oiseaux qui chantent et la vie devient une fête que rien n’arrête. Cette allégresse se transmettait de verres en verres, de chopes en chopes et de taverne en taverne. Et, ce jour là, Eronis en avait quelques uns de trop en travers du nez. Et, bien sur, alors que cette superbe serveuses aux divines fesses allait s’asseoir sur ses robustes jambes – on dit plutôt genoux normalement, mais c’est bien moins confortable que les jambes, plus particulièrement les cuisses, vous en conviendrez – il fut interrompu par l’arrivée d’un parent qui se voulait proche, son frère en fait, qui venait lui annoncer une bien bonne nouvelle. Evidemment, cette nouvelle effaça toute possibilité future de partie de jambe en l’air pour ce qui concernait la fin de cette beuverie : il allait être père d’un instant à l’autre. Son épouse avait toujours eu un don pour empêcher ses écarts – un don plus inconscient que conscient cependant puisqu’elle n’avait jamais rien su de ses petits égarements – et encore une fois, elle trouvait le moyen de l’interrompre au bon – comprendre mauvais – moment. Il courut donc, évitant les arbres qui venaient à sa rencontre, passant par un raccourci que lui seul connaissait – et qui lui permettrait de soulager sa vessie et de s’ébrouer dans l’eau clair d’une rivière avant d’être mis en présence de sa femme et de son enfant. L’évènement se passa pour le mieux, d’autant que sa femme ne se rendit pas compte du fait qu’il s’était imbibé plus qu’à l’accoutumé. Son enfant vint au monde tandis qu’il regardait sa femme et son double souffrir. Et, lorsqu’enfin la petite boule rose et ensanglantée fut dans les bras de sa femme, il se boucha les oreilles histoire de ne pas aggraver ses mots de tête quand le gamin se mettrait à pleurer. Le visage de Lytharion apparut devant lui et ses lèvres remuèrent. Il regardait son Chaman sans comprendre pourquoi les mots ne sortaient pas de sa bouche. Le grand homme répéta une nouvelle fois. Il ne comprit pas plus les mots. L’homme éminent retira les mains de Eronis des oreilles de ce dernier. « Le nom du petit, bougre d’âne ! Il me faut son nom ! » Il lança un regard – assez proche par ailleurs de celui d’une vache qui regarde le temps passer – à sa femme qui voulait dire : c’est toi qui décide. En vérité, c'était là la tradition. « Ereinlen. Il s’appellera Ereinlen. » « Exactement. Ce sera ça son nom. C’est quoi déjà ? » « Elen… » « Ouais, c’est ça ! » Ainsi fut-il. Après un soupire, Lytharion apposa cérémonieusement le Saïka sur le corps de l’enfant, puis s’en retourna à ses activités chamaniques qui, malheureusement, semblaient incompatibles avec les célébrations. La figure des Chamans a toujours été si pleine de ce détestable sérieux. Et pourtant, sans eux, rien ne serait possible. Et, par la suite, le père de Elen, décida qu’il fallait fêter dignement cet évènement. La naissance de l’enfant fut l’occasion d’un grand banquet qui dura une semaine et deux jours. Toute la famille fut invitée. On aime à dire que les convives eurent le ventre si plein que certaines d’entre elles ont conservé leur bedaine nouvellement créée douze ans durant. Bien sur, cela n’est sans doute qu’une histoire amusante que ses parents racontaient pour désacraliser sa naissance. Elen, EdL
Chaman du clan du Loup au conseil des Lunes Responsable de l'Éclat des Lunes ♥ |
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II Apprentissage
Elen grandit comme n’importe quel Elfe des Lunes, bercé par les légendes de son clan et celles de Olympia. Celles-ci lui furent contées dans les moindres détails par celui que Lytharion, dans sa bonté et sa logique implacable, avait nommé son Adrakil : Köwu, qui allait devenir quelques années plus tard le détenteur des visions de Lüwo. Les caractères des deux elfes étaient tant et si bien à l’opposé que l’on aurait pu se demander si, finalement, les Chamans n’avaient pas le sens de l’humour. Cependant, cette hypothèse, bien qu’alléchante, n’expliquait pas tout. En vérité, le vieil elfe espérait peut-être qu’ils apprennent tout autant de l’un que de l’autre. Quelles foutaises ! De son précepteur, Elen apprit les noms des plantes, des animaux, des constellations et toutes sortes de choses à l’utilités aussi improbable que contestable. Depuis, il connait de nombreuses légendes qui attraient à des temps si reculés qu’ils sont presque devenus intangibles. En fait, il est un peu conteur à ses heures. Il apprit aussi la flûte et la danse, ainsi que quelques belles paroles à servir à un invité de marque ; Kowü était en ces temps l’ambassadeur en chef de la Meute. Oh, bien sur, Elen trouvait que son Adrakil avait quelque chose d’étrange. Le meilleur qualificatif était taré, quoique cinglé pouvait fort bien convenir aussi. Il se demandait souvent si ces maux étaient congénitaux. Quels risques courait-il à côtoyer un malade mental ? Il se trouvait tant de tristesse dans le regard de son ainé alors que lui n’était que joie et bonne humeur, en façade tout au moins. Mais cela n’empêcha pas Kowü de tenir la place d’un père dans le cœur du jeune Elen. Un père un peu étrange, certes, mais d’une gentillesse sans faille. Un père qui replaçait avec certains avantages l’autre : son précepteur semblait rechigner à boire – l’autre cuve pouvait se rhabiller. Il disait que cela aggravait son état. Enfin, il avait l’air tellement débile que Elen se demandait si un tel prodige était possible. Ayant grandit plus que nécessaire, Elen se trouva posséder l’une des plus hautes statures du clan. Son mètre quatre vingt seize, sa force respectable et son adresse ont tôt fait de le ranger parmi les chasseurs, tâche à laquelle il se consacre avec d’autant plus d’ardeur qu’elle lui permet de voyager – et d’éviter un contact trop prolongé avec l’autre taré qui pourrait, selon lui, lui être préjudiciable. Et il fut encouragé dans cette voie par ce même taré, afin de développer plus encore ses aptitudes. En effet, il n’excellait pas à la maîtrise de son Finyë et, pour tout dire, là où son professeur avait un don – enfin, avec ce que cela lui coûte – il demeurait plus que médiocre. Mais les activités que constituaient la chasse, la musique, le chant et la méditation lui permirent de gravir peu à peu les échelons, d’abord avec l’aval de Lytharion, puis celui de Kowü lorsqu’il remplaça son prédécesseur en temps que Chaman, jusqu’à devenir Bakany. Ses connaissances en herboristeries sont des références et son immense savoir concernant l’histoire du clan font de lui un des conteurs les plus appréciés – même si son comportement est généralement agaçant lorsqu'il narre l'histoire des siens. Elen, EdL
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III Inflexion
Le jeune Elfe découvrit les choses de l’amour bien tardivement, plus tôt que le fou qui lui faisait office de guide, cependant. Et il s’enticha d’une belle jeune femme pour qui il aurait fait n’importe quoi. Et ce fut effectivement le cas, bien que l’élément déclencheur fut des plus tragique. La jeune donzelle, perle merveilleuse au milieu d’un océan de boue, lui fit découvrir, entre autre chose, qu’il était plaisant d’aimer et d’être aimé en retour. Le couple semblait plus ou moins, cependant, voué à l’échec du fait des pressions familiales – pas du côté de Elen, bien sur, puisque Kowü approuvait largement, son père biologique adhérait largement au retour de la liqueur de prune dans les tavernes et se fichait comme d’une guigne des relations sentimentales ou physiques que pouvait lier son fils à qui que ce soit, et sa mère, elle, aurait approuvé si elle en avait été informée. La beauté de sa princesse n’avait, à ses yeux, aucune égale, et cela quelque soit les peuples – bien sur, les Naines n’auraient jamais été à son goût, trop petite, alors que les Géantes auraient pu constituer une amusante aventure – et il lui vouait une sorte de vénération – doublée d’une passion presque animale… A la mort de Kowü, cependant, il fut envoyé confier Kyneth, la fille du Chaman – le fou, pour ceux qui n’auraient pas suivi, qui n’était plus si fou que cela d’ailleurs – à la Prima-Luwä qui devait en avoir la charge jusqu’à ce que la petite devienne une adulte. Sitôt sa mission accomplie, la réalité de la perte de la figure paternelle que symbolisait Kowü s’imposa à lui. Il rejoignit alors sa bien aimée – qui combla largement le manque, pour un temps du moins – et il demeura auprès d’elle, loin de sa forêt natale. Cependant, la guerre provoqua une autre déchirure qui le coupa en deux : que choisir entre son clan et sa bien aimée ? Ce fut elle qui le poussa à rester auprès des siens, parce que sa vie serait plus remplie ainsi, lui avait-elle dit, creusant alors un immense abîme qui lui taillada le cœur. De sa bien aimée, il n’eut plus de nouvelle. Cependant, il garda toujours en mémoire, comme dans un rêve, l’éclat de ce passé merveilleux que le destin lui avait arraché, mais dont il ne pouvait se séparer, resta toujours dans son esprit. Et ce fut à cet instant, lors de cette double séparation, que l’enfant Elen mourut pour voir émerger Elen, et seulement lui. Elen, EdL
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IV Retour
Lorsque finalement il retrouva les siens, jamais plus il ne fut le même, du moins intérieurement. Bien que sa maturité apparente n’ait pas subie le moindre changement, il sortit grandi de toutes ces épreuves. Il décida qu’il resterait à jamais l’enfant qu’il était autrefois aux yeux des autres et, au moins, il réserverait une lourde surprise à quiconque le défierait sérieusement. Il se débrouilla pour récupérer quelques objets qui avaient appartenus à Kowü, telle que la flute de ce dernier. Il en joue, quelques fois, lorsqu’il est trop dur de jouer le rôle qu’il s’est imposé. Le reste du temps, il utilise son propre instrument, moins chargé en souvenir, même si ce fut son Adrakil qui lui enseigna la musique et le chant… Il décida de prendre sous son aile l’enfant de son ancien mentor, et cela afin de la ramener au sein de son clan, comme le lui permettait son rang de Ashka nouvellement acquis, attribué par un certain Hevens à qui Kowü avait permis d’assurer le développement des jeunes Loups. Un rang qui d’ailleurs le faisait bien rigoler. Qui aurait cru qu’il subirait une telle ascension ? Il fallait être aveugle pour lui octroyer un si grand privilège. Peut-être que ce Hevens tournait Kowü… Il espérait que la fille de l’ancien Chaman aurait, tout autant que son père auparavant, un don pour maîtriser son Finyë. Tout cela afin qu’elle devienne digne d’être la nouvelle Chamane du clan. Il se rendit donc, discrètement, auprès du vieil ami qui prenait soin d’elle, et ce malgré les tensions entre le peuple Elfique et celui de cet ami, afin de proposer à Kyneth de retourner auprès des siens. Et celle-ci accepta de quitter son père adoptif. Lui-même ne connait vraiment les raisons qui le poussèrent à devenir l’Adrakil de la jeune femme, peut-être par respect pour le fou qui lui servit de précepteur très longtemps auparavant, ou encore pour le Chaman qui se trouvait être aussi son ami et le père de l’enfant, ou, enfin, pour combler le vide que causait l’absence de la femme de sa vie. Il se promit, et fit promettre à Kyneth, devenue une magnifique jeune Elfe, d’être à jamais gardien des traditions ancestrales du clan, et cela jusqu’à ce que Luwö décide de mettre en place un nouveau Chaman. Il jura aussi qu’il ne laisserait pas le clan s’autodétruire comme jadis et qu’il empêcherait quiconque de prendre la place de Kowü sans qu’il n’en soit digne. Elen, malgré son jeune âge, s’est assuré une place au sein du clan au titre de conteur et gardien des traditions. Il aida d’ailleurs quelques loups égarés à retrouver la Meute, dans un soucis d’intégration bien entendu. Le destin, ou Luwö peut-être, l’a propulsé dans un rôle qui nécessitait autant de sérieux qu’il n’en fallait pour l’écœurer. Pourtant, il se devra de l’assumer jusqu’au bout. Elen, EdL
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V Convergence
Ce fut le retour de Ash’Gilian qui motiva Elen à aller chercher Kyneth. Le vieux Loup, non qu’il fut un nouveau mentor, devint un exemple à suivre pour le jeune Elen. Cependant, ils se retrouvaient tous deux souvent en conflit, en raison du franc parler de Elen : celui-ci n’hésitait pas à critiquer ouvertement l’ancien Chaman du clan, provoquant généralement l’ire de l’ancien, qui ne mâchait pas ses mots non plus. Cependant, ils se rapprochèrent tous les deux lorsque Elen décida, à la suite d’un discours, de se joindre aux Sylphes, autant par respect pour Kowü qui souhaitait jadis rapprocher les peuples qu’en souvenir de Lya, la marraine de Kyneth. Ainsi, Elen et son apprentie, avec qui il gagnait en complicité, rejoignirent l’organisation. Celle-ci comptait des Elfes de toutes origines. Elen se lia peu à peu avec les Faucons du groupe, Calith et Tiamath, même s’ils avaient un regard qui, pour lui, était bien trop posé et analytique. En vérité, ils ne laissaient que très peu de place à la fantaisie. Cependant, Elen parvint, du moins ce fut ce qu’il crut, à obtenir le droit d’apprendre à danser à Tiamath, la fille de Calith. Hydris, du clan du Corbeau, qui dirigeait les opérations, ne laissait que très peu de temps à Elen pour faire plus ample connaissance. Cependant, il en était de même avec Eranthis Kanya et Ellyre du Cerf et il gardait des relations très professionnelles avec les membres de la Noblesse Na’Hellienne intégrée au groupe : Organa, Kyana, Daeva et Shâyla Mënsha Noor. Elen noua une relation très amicale avec Valériane, une Femme Sauvage à la beauté improbable, qui n’avait su rester de marbre devant les frasques du jeune Loup. L’amitié qui les liait, même toute récente, semblait appelée à durer. Enfin, il fit la connaissance de Nil'Nelia, une jeune Noble fort sympathique. Il la trouvait à la fois touchante et intéressante. D’autant qu’elle semblait vouloir apprendre tout ce qu’il savait des Elfes des Lunes, et plus particulièrement de son clan. En vérité, dès qu’il le pouvait, Elen passait un peu de temps avec elle, discutant de tout et de rien, l’abreuvant d’histoires et de légendes Louves. Et la soif de connaissance de la jeune femme ne semblait pas vouloir se tarir. Lors de la bataille aux Grandes Fosses, l’organisation perdit trois de ses membres : Organa, Daeva et Eranthis. Le combat fut rude et l’ennemi insaisissable. Et ils durent sceller l’entrée des lieux, perdant ainsi une mine de ressources dans la construction de la cité du Peuple Sauvage. Le groupe ne perdit cependant pas espoir et s’attela à sa tâche. Les liens qui unissaient Elen à Ash, Valériane et Calith s’intensifièrent, tandis que sa complicité avec Kyneth et Nil’Nelia s’accentua. Les Sylphes, en particulier la personne de Ash, l’encouragèrent à se porter volontaire à l’Intendance du clan du Loup. Ainsi, Elen fut élu par ses pairs Ashka, qui formaient le conseil des Loups, et désormais siègerait auprès des autres Intendants ou Chamans au conseil des Lunes. Ash imaginait sans doute que ces nouvelles responsabilités allaient assagir le jeune Elfe, et lui retirer sa fâcheuse manie de se comporter comme un enfant… Mais était-ce réellement possible ?.. Elen, EdL
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VI Contact
La politique, quelle plaie ! Le conseil des Forestiers ne parvenait jamais à un accord total. Toujours quelqu’un pour contredire une décision ou une proposition. Placez trop de politiciens dans une même pièce et il n’en ressortira rien. Ils seront trop occupés à s’affronter pour prendre la moindre initiative. De plus, Elen se devait de défendre les intérêts de son clan. Et, parfois, ceux-ci divergeaient de ceux de la cité. Déménager loin, auprès du Peuple Sauvage ? Ce serait remplacer un problème par un autre. Et les Nobles avaient plus que besoin des Loups pour défendre leur forêt. L’idéal serait de leur faire comprendre. La politique, donc, était aussi imbuvable que du vitriole. La stérilité de ce domaine était telle que même les mauvaises graines de tous les peuples s’en écartaient. Cela dit, le jeune Elfe avait trouvé un terrain bien plus fertile ailleurs. Le hasard, la chance et la taverne avaient fait leur petit miracle. Un miracle qui se nommait Nil’Nelia. La superbe petite noble avait, d’une certaine manière, envouté Elen. Elle laissait le grand nigaud bien désarmé. Il faut dire qu’elle utilisait des armes à la fois déloyales et puissantes : ses sourires et son regard suffisaient à le pourfendre et ses baisers achevaient proprement ses dernières lignes de défense. Elle savait comment le calmer lorsqu’il s’énervait, elle l’empêchait – que son père le pardonne – de boire et le poussait bien plus fort vers la maturité qu’il ne le souhaitait. Ash aurait été étonné de les croiser tous les deux ensembles, ce qui, fort heureusement, n’était encore jamais arrivé. En d’autres termes elle avait une influence positive sur lui. Bien sur, cela posait sans doute des problèmes du côté de la demoiselle : ses parents, nobles tout comme elle, verraient d’un très mauvais œil leur idylle ; et on ne pouvait pas le leur reprocher au regard de certaines performances du jeune loup. Cela dit, ils n’avaient pas encore été informés de ces détails, d’après ce que lui avait glissé Nil’. Un vrai miracle qu’il n’ait pas encore envoyé d’espions à la recherche de leur fille lorsqu’elle se trouvait auprès de lui à la taverne. Elen ne laisserait pas ses « beaux-parents » se mettre en travers de leur chemin. S’ils osaient s’interposer – et même s’ils n’osaient pas d’ailleurs – et que leur histoire devenait des plus sérieuses – ce qu’il craignait tout autant qu’il espérait – il proposerait à Nil’ de subir une intronisation au clan du Loup. Cela s’était déjà vu par le passé et cela n’avait rien de complexe, si ce n’est que l’apposition du Saïka était généralement des plus douloureuse – une saison de sensation de brulure au moins. Mais pour l’instant, leur histoire restait très platonique, ce qui lui convenait parfaitement. D’autant qu’il avait été mobilisé – ou plutôt qu’il s’était mobilisé – loin d’elle, au Gouffre des Sources. Là bas il avait avec un certain enthousiasme revu des Géants. Le temps d’avant lui manquait. Cela dit, après avoir dégagé les cailloux qui bloquaient l’entrée, le groupe de Calith s’était retrouvé nez à nez avec des araignées géantes. Quelle étrange magie avait changé de paisibles tiseuses de toiles en monstres répugnants ? Kyneth – car elle l’avait bien sur accompagné – s’était révélée une excellente chasseuse de bestiole. Elle avait tué pas loin de plusieurs de ces saloperies et montrait une adresse des plus étonnantes à l’épée. Rien à voir avec son crétin de père. La fierté et l’espoir s’insinuèrent dans la tête de l’elfe se bousculant et luttant pour remonter par lourdes et euphorisantes bouffées. A tout cela s’opposait la pesante distance qui le séparait de Nil’. Celle-ci était restée à Na’Helli, en sécurité. Mieux valait qu’elle n’ait pas vu les monstres. Mais la beauté de ses traits soignés, la douceur de ses doigts manucurés et la tendresse de ses baisers lui manquaient. Et le temps pour lui écrire manquait. Les combats acharnés et la perspective de se retrouver face à des Impériaux hostiles en plus des araignées n’avait rien de réjouissante. Stupides Impériaux ! Quelle idiotie les poussait à venir sur un lieu sacré des Géants ? Que des Efles soient présents pour retrouver Marcus, qui s’apprêtait visiblement à servir de repas aux bestioles, cela passait. Mais que les Olympiens et les Nains viennent jouer les gros bras, cela ressemblait à du crétinisme ! « Nil’ ! Nil’ ! Je reviendrai vite, je te le promets ! » Elen, EdL
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VII Intensification
Après le gouffre des sources, les évènements s’enchènèrent. La politique et ses contraintes ne cessèrent de s’amplifier, jusqu’à devenir un fardeau des plus encombrant. Le Clan comptait sur lui, du moins il l’espérait. Tout le problème résidait dans l’union forestière en fait : de moins en moins de Loups se sentaient concernés par leurs famille. Ils préféraient courir à droite à gauche. Ils avaient remonté la pente après les Temps de la Nuit, surmonté la perte de trois Chamans en moins d’un cycle et le clan avait enfin le noyau dur qu’il méritait. Mais tout cela menaçait de s’effriter… Ils avaient récupéré la statuette sacrée portée par Marcus. Une victoire éclatante pour le clan du Faucon. Celui ci avait à peu près autant de problème de cohésion que le clan du Loup.Mais le retour de leur relique sacré, malgré le fait que cela signifiait que Marcus avait perdu la vie, pourait réunir les Faucons sous une seule et même bannière. Il semblait cependant demeurer un bémole, pour que le destin soit des plus parfaits : l’objet portait une malédiction à l’origine incertaine et aux conséquences inconnues. Peut-être cela avait-il causé la mort du Chaman du Clan du Faucon ? Bref, il fallait se débarasser de ce désagrément. Ils se rendirent au Sanctuaire de la forêt, afin de recevoir les conseil de la Gardienne. Celle ci accepta de les aider et leur proposa même une transe exploratoire afin d’identifier le mal ou, au moins, d’en connaître les conséquences éventuelles. La vision qu’ils eurent ne présagea rien de bon. Et les évènements confirmèrent que le destin avait déjà choisi la route qu’ils allaient suivre. Calith et Elen durent aller à la rencontre d’émissaires Géants. Ces derniers avaient une dette d’honneur à leur encontre : ils avaient soigné leur Oracle. Du moins ils avaient tenté de le faire. Mais, pour que la guérison ne soit totale, ils devaient venir à bout de la malédiciton planant à la fois sur la statuette et sur le haut dignitaire du peuple de Zagnadar. Elen modifia les Icarios ainsi que le rituel de la transe afin de permettre à l’un des Shaman géant l’accès à une vision liée à la statuette maudite. Mais il y eut de terribles effets secondaires : non seulement l’Oracle Hardaway apparut dans la vision, mais il récupéra de plus la statuette. Bien plus tard, les conséquences de cet actes devaient montrer aux deux Intendants que leur geste avait peut-être précipité la réalisation de la trasne qu’ils avaient eue au Sanctuaire. Ils durent malheureusement se rendre immédiatement après à la guerre, afin d’en finir, pour conserver l’acquisition de ruines que Elen jugea totalement dépourvue d’intérêt. Des efles faisaient des fouilles à l’intérieur, gand bien leur fasse, et sucitaient la mobilisation armée de presque l’ensemble des Forestiers. Tout cela n’avait aucun sens. Dans une tentative désespérée, l’Empire parvint à assièger la ville de Fernliae, à mettre à bas ses défenses puis à se livrer au plus horrible des pillages. Ils saccagèrent les lieux que les Sylphes avaient mis si longtemps à construire en partenarit avec le Peuple Sauvage, puis ils s’en furent chassés par Poséidon lui même. Ainsi, dès que la guerre se termina et que l’on eut extrait de précieux objets des Ruines, les Sylphes furent envoyés à Fernliae. Ils constatèrent, dans le plus grand désaroi, que la ville avait été en partie détruite. Il leur faudrait des saisons, voir des années pour réparer les dégâts. Cela dit, on murmurait déjà plus au nord que des créatures immodes foulaient le sol d’Olympia. La malédiction avait, semble-t-il, eu des conséquence des plus terribles : les morts se relevaient et attaquaient les vivants. Et ceux qui succombaient allaient à leur tour remplir les rangs de l’armée de défunts. Celle ci fondait sur Zagnadar. Et, si la vision du Sanctuaire se réalisait, la cible suivante serait la forêt des Cendres… Calith et Elen se mobilisèrent donc, afin de tenter une nouvelle transe… Elen, EdL
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