Le Clan du Loup conté ou "L'Histoire du Clan du Loup" | |
Topic visité 5396 fois Dernière réponse le 07/12/2013 à 16:33 |
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« Kyneth, il est temps pour toi d’en savoir plus sur notre clan. Cela fait parti de ta formation. Je vais donc te conter et de décrire tout ce que l’on m’a appris ou que j’ai découvert à propos de notre clan, plus particulièrement de la Meute. Comme tu le sais, c’est elle qui est restée le plus fidèle à nos traditions ancestrales.
Puisque nous appartenons tous les deux à cette Meute, il me parait important, pour commencer, que tu en connaisses l’histoire, les traditions, les règles et, plus important que tout, les festivités ! » Elen, EdL
Chaman du clan du Loup au conseil des Lunes Responsable de l'Éclat des Lunes ♥ |
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CHRONOLOGIE :
En des temps immémoriaux : L’esprit de l’Elfe va à la nature. De son essence naît le premier Loup, Lüwo, roi de la première meute, père de tous les Loups. Premier cycle : An 1062 (-18888) Un nourrisson Elfe est abandonné dans la forêt. Il est recueilli par une meute de Loups qui l’élèvent comme l’un des leurs. Il sera connu sous le nom de Iltarion, l’Elfe Loup. An 1126 (-18824) Iltarion quitte sa meute avec les loups qui lui sont fidèles et va rejoindre ses frères Elfes. La plupart de ceux qui le voient sont subjugués par l’obéissance que lui vouent ses Loups, et bientôt, il est rejoint par de nombreux Elfes. Ils forment le clan du Loup et Iltarion est désigné comme leur Chaman car lui seul arrive à entrer en contact net avec Lüwo, Totem des Loups. Il est dit que chaque membre du clan apprend le parlé des loups et bientôt animaux et Elfes ne forment plus qu’un. An 2863 (-17087) Mort de Iltarion. Il laisse sa meute sans héritier digne de reprendre le flambeau chamanique. Ikian, le plus charismatique des Elfes, qui ne parle que de ses visions du Totem Loup pour prouver qu’il est l’élu, parvient à prendre le pouvoir. Les Loups quittent la meute et retournent à leurs bois. Lüwo vient prédire la mort prochaine de cet Elfe qui a osé prendre le commandement sans s’en être référé au Totem Loup lui-même. Tous doutent, mais néanmoins veulent rester fidèles à leur Chaman. An 2865 (-17085) Lüwo apparaît en rêve à Ikian pendant une nuit de pleine lune. Il vient lui dire que le moment est venu de rendre sa place au Chaman légitime du clan, et sans plus un mot, il le mord à la main. Quelques semaines plus tard, Ikian meurt de la rage. Le Totem Loup apparaît alors aux Elfes du clan. Il désigne Nikhün, le plus timide et discret de la tribu, mais aussi le plus sage, le plus généreux et finalement le plus habile au contrôle de son Finye. Il devint le premier Chaman du clan désigné par Lüwo lui-même, tradition qui se perpétuera tout au long des cycles pour définir quel Elfe devra être le Chaman du clan. Troisième cycle : An 500 (-13450) Les Elfes des Lunes se déchirent dans une guerre terrible, qui sera connue à travers les siècles sous le nom de la Guerre des Clans, qui débuta par le conflit opposant le Clan du Faucon et celui du Loup. Mort d’Ismaël, l’un des plus grands Chamans du clan lors d’un duel contre Icmalt, Chaman du clan du Faucon. Sa femme Danae mourut quelques saisons plus tard de chagrin. Seuls ses héritiers demeurent. Quatrième cycle : An 738 (-10212) Acrim le Dément convoque les chamans de tous les clans et tente de les exterminer. Marcus, Ekimus, Elonia et Khera déjouent ses plans et parviennent à lui échapper. En écrasant les résistances par la force, Acrim parvient à prendre le contrôle de la plupart des clans. Assoiffé de sang et de puissance, il fait construire une forteresse à l'est de la Forêt des Cendres et décide de s'emparer de Na'helli. Pendant de nombreuses années, il tente de parvenir à ses fins sans succès. 890 (-10060) Acrim est tué par Ekimus (ou Marcus selon les versions d’autres clans). Sa forteresse est détruite et son armée dissoute. La paix revient sur les terres elfiques. Néanmoins, les relations entre les clans totems et les villes restent tendues. Début du Troisième au début du Septième cycle : (-13450 à -1104) Le clan du Loup est privé de Chaman, et se disloque. Peu de faits de cette période sont relatés. On sait juste que quelques Elfes sont restés toujours fidèles à Lüwo, la plupart descendants de Ismaël, et ont pu échapper à La Folie d’Acrim et aux combats. Les conteurs du clans s’étendent volontiers sur le fait que Marcus, alors Chaman du clan du Faucon, a redonné au clan du Loup une partie de son honneur perdu. Et tous s’accordent à dire qu’il est, avec Ekimus du clan du Corbeau, l’une des figures les plus importantes dans l’histoire des fils de Luwö. Cette période est appelée « Temps de la Nuit » par les membres de la Meute. Septième cycle : An 846 (-1104) Ithril, une lointaine descendante du grand chaman Ismaël reprend le flambeau de la chamanerie du clan du Loup. Élue par Luwö, elle rassemblera autour d'elle de nombreux Elfes, séparés du clan durant les Temps de la Nuit. Peu à peu, un noyau solide se forme autour d'elle et on murmure en forêt des Cendres que le clan du Loup serait entrain de se recomposer. An 948 (-1002) Naissance de Lytharion, futur chaman du clan. An 1592 (-358) Mort malheureuse de Ithril par une flèche perdue lors de La Grande Chasse. S'en suit une brève période de trouble marquée par la fuite des membres du clan les plus faibles et lâches. Cependant, un noyau fort subsiste. An 1752(-198) Lytharion est nommé chaman du clan du Loup par Lüwo. Le clan remonte peu à peu la pente et reprend de la puissance dans la forêt des Cendres. An 1798(-152) Naissance de Kowü, futur successeur de Lytharion. An 1952 (2) Dans un soucis de rapprocher les clans Elfe des Lunes, le Clan du Loup a proposé de partager la tradition de la Grande Chasse. Les Clans du Corbeau et du Cerf participèrent à l'évènement. Le groupe de chasseur débusquera un gibier pas comme les autres dans les marais d'Alwestedzag. C'est durant cette chasse que le clan découvrira la mort de leur chaman Lytharion. An 1953 (3) Après avoir officialisé la mort de Lytharion, Kowü devrait devenir le prochain chaman du Clan des Loups. An 1954-1955 (4-5) Avec ses homologues Kyrah du clan du Corbeau et Here'al Tanuil du clan du Cerf, Kowü permet un rapprochement entre les trois clans. An 1955 (5) Naissance de Kyneth, fille de Kowü et Breizharwen, la Naos de Kowü. An 1956 (6) Mort de Kowü, dernier Chaman du clan du loup qui laisse derrière lui un clan soudé. Mais cela durera-t-il ? Kyneth aura-t-elle hérité de l'affinité exceptionnel de son père avec Luwö et le Finyë et pourra-t-elle, à terme, le remplacer et devenir la nouvelle Chamane du clan ? An 1960 (10) La Reine des Elfes, No'irin Kai'tlin, émerge d'un sommeil de plusieurs milliers d'années avec l'ambition de fédérer tous les peuples des bois. Le Clan du Loup, suivant les préceptes du regretté Kowü, se joignirent à elle sans heurt, espérant que Luwö ne voie pas en cela un geste de soumission qui leur ferait perdre l'appuie de leur Totem. Quelques anciens du clan, qui avaient quitté la Meute en rejoignant Sigdil, furent pardonnés. Le Clan avait de toute manière pour ambition de ramener ces anciens membres égarés et de les réintégrer. Le retour de Ash qui fut, avec Lytharion, l'un des apprentis de la Chamane Ithril, provoqua une effervescence au sein du clan. Le temps d'une nouvelle chamanerie serait-il proche ? An 1975 (25) Le Clan, plus que jamais, prie Luwö de lui rendre un Chaman. Les Ashkas ont pris sur eux de former les jeunes Loups dans ce but, tandis que Ash, figure désormais importante au sein du clan car contemporain de trois Chamans, dispense son immense savoir à ceux qu'il juge digne. Cependant, le vieux loup solitaire qu'il est reste assez extérieur, surveillant les louveteaux d'un peu plus loin. Alors que la guerre couve, une figure fédératrice au sein du clan pourrait s'avérer nécessaire à raffermir l'union des Loups qui feront face à ces épreuves. A la fin de cette année, Elen, l'ancien apprenti du Chaman Kowü, sera promu Intendant du clan du Loup. De plus, le clan s'organise autour d'un Conseil des anciens au sein duquel siègent Ash, Laron, Isilher, Lastalaica et tous les autres Ashkas disponibles dans la Meute. An 1982 (32) Elen est nommé Chaman du Clan du Loup à l'issue d'un combat dans le monde des Esprits qui aura malheureusement coûté la vie de la Reine des Elfes, No'irin Kai'tlin. TRADITIONS : Le Totem *Le Totem du Loup est un Grand Loup Borgne. Son œil manquant est le gauche et il a été percé par le Totem du Faucon. C'est cela, apparu en vision au Chaman du Clan du Faucon, qui déclencha le conflit entre les deux clans. Il est couramment appelé Luwö par ses adeptes mais les origines de ce noms ne sont connues que par de rares lettrés du clan. L'Epreuve de Iltarion *Tout jeune Elfe doit subir L’Epreuve de Iltarion. Entre sa neuvième et sa onzième année, il sera laissé seul durant deux saisons en forêt. A l’issue de ces deux saisons, soit l’enfant a été refusé par Lüwo et a péri, soit il a réussi cette épreuve, et il sera digne d’être considéré comme membre à part entière du clan. De plus, cette communion avec la forêt et le Totem Loup développe le Finye du jeune Elfe. Proches des Loups *Durant les temps froids, les membres du clan du Loup mangent très peu, ne consommant presque que de la viande, à l’image des Loups qui subissent la rudesse de ces saisons eux aussi. Les Chamans *Les Chamans du Loup ne peuvent être désignés que par Lüwo lui-même. Seul le Totem Loup sait qui est digne de recevoir ses visions. Prima-Luwä *Lors d'un mariage, une femme de l'entourage des futurs époux doit être nommée Prima-Luwä. Elle jouera le rôle de témoin de l'union. S'il venait à arriver malheurs aux deux mariés et que ceux-ci avaient des enfants en bas âges, ces derniers seraient confiés à la Primä-Luwä jusqu'à leur âge adulte. Si la Prima-Luwä n'était pas en mesure de se voir confier l'enfant, celle-ci pourrait désigner la personne qui la remplacerait. Si elle était décédée avant les deux époux, l'enfant serait confié au plus proche parent de l'un des époux. Rite du mariage *Le cérémoniel du mariage est resté le même depuis de très longues années. Les phrases sont précises et doivent être déclarées par les deux époux de concert, et la gestuelle du rite doit être respectée. Sont nécessaires en plus : du pain à partager, de l'eau à partager, une chandelle allumée ou une source de flamme, une pointe ou une aiguille pour partager le sang. Le rite : [La Prima-Luwä doit se trouver auprès des mariés] "Vous tous, soyez témoins que nous deux prononçons les vœux de mariage ! Par ce morceau qu'ensemble nous mangeons. [partager le pain] Par cette eau qu'ensemble nous buvons [partager de l'eau] Par ce feu qui nous réchauffe l'un et l'autre[Passer les mains au dessus des flammes] Par le sang que nous mélangeons. [Mêler le sang des époux] Par l'amour qui unit nos cœurs. [S'embrasser] Par ces anneaux qui lient nos esprits et nos Finye. [Passer les alliances à l'annulaire de chacun] Ainsi nous engageons-nous solennellement dans les liens du mariage et nous déclarons-nous désormais mari et femme, en accord avec les lois Elfiques, l'esprit du Loup et la grâce bienveillante de la Nature." Naissance C'est la mère qui choisit le nom de l'enfant. En cas d'impossibilité, le père s’acquittera de cette tâche ou encore un autre proche. Le père, ou le plus proche parent masculin, devra couper le cordon ombilical avec les dents avant d'éliminer plus proprement les restes avec un couteau rituel. Ainsi, l'essence de Luwö pénétrera l'enfant par l'ouverture qui constitue le nombril. Enfin, l'enfant est lavé et le Chaman lui appose le Saïka du clan. Le Saïka Les ingrédients composant le Saïka sont connus de quelques uns dans le clan, mais les Ashkas seuls connaissent précisément les proportions nécessaires à l’élaboration de la pâte qui permettra de marquer les futurs Loups. Les premiers ingrédients sont communs à tous les clans et les derniers font la spécificité des Saïkas Loups. - Ambre : Pour créer un pont entre les deux mondes. - Myrrhe : Pour symboliser l’amour du totem, le lien affectif d’un père pour son enfant. - Poudre de cristal de mana : Pour concentrer le Finyë dans le Saïka. - Eau : Solvant et facilite la transition entre les deux mondes. - Résine de pin : Pour épaissir la mixture et « coller » les deux mondes une fois rapprochés. - Charbon : Pour noircir et purifier le corps des mauvaises énergies. - Gui, cueilli sur le chêne sacré (propre aux Loups) : Pour chasser les mauvais esprits. - Écorce du chêne sacré (propre aux Loups) : Contient l’essence de Luwö. - Couteau et cuillère en argent : Pour manipuler les composés sans perturber leurs énergies. Le rituel d’apposition du Saïka La personne qui doit obtenir le Saïka doit être nue et en tête à tête avec le Chaman responsable du clan. Ce dernier entre en transe pour se laisser habiter par Luwö. Le Totem choisi alors l’emplacement, souvent un nœud de magie, et le motif qui seront le Saïka. Diminutif Les croyances du clan du Loup concernant le pouvoir du nom sur un individu sont très fortes. Donner son nom complet est une preuve de confiance absolue car selon les Loups, toutes personnes connaissant le nom de naissance d'un Loup a un pouvoir sur lui. Donner son nom à une personne mal intentionnée permettrait à cette dernière de l'utiliser contre son propriétaire. Ainsi, beaucoup de Loup se choisissent ou se font choisir un diminutif ou un surnom, pour la vie courante, usant de leur nom complet uniquement avec leur parents ou ceux en qui ils ont une réelle confiance. Cette tradition, plus proche d'une croyance populaire, se perd petit à petit. Nombreux sont maintenant les Loups à n'utiliser que leur vrai nom. Lieu de prière et des rites *Le clan du Loup possède un lieu de prière. En voici une description : Il s'agissait d'une dalle en pierre finement taillée, ornée de frises complexes. Sur cet autel trônait une statue de bois, taillée dans une racine du grand chêne qui servit d'abri aux premiers Loups avant qu’ils ne battissent la Tanière sous l'arbre. La statue avait un aspect terrifiant : borgne, la bouche ouverte dévoilant des crocs pointus. Le regard de son œil valide, le droit, était étrangement réaliste. On avait posé une sorte de lentille de verre, de couleur jaune, étincelante comme les yeux d’un loup. On avait l’impression que le Totem suivait chaque Elfe de son regard, et qu’il accordait de l’attention à tous et à personne à la fois. Parfois, on se sentait mal à l’aise devant une telle présence. Chacun sentait que l’esprit de Luwö habitait les lieux. La plupart des rituels religieux sont pratiqués en ces lieux. Prière pour les morts et rituels pour les défunts *Le Chaman doit porter une tenue de cérémonie officielle et proncer les phrases rituelles suivantes : "Mes sœurs ! Mes frères ! Nous pleurons la perte d'êtres inestimables, emportés dans le néant. [Nom du défun]+[Eloge sur sa vie, au présent, suivi de :] Ton cœur était pur, et ta voix à jamais résonnera en nous et dans cette forêt. [Le clan répète]" [Le clan entonne les chants funèbres sacrés] [Les corps sont placés dans des cercueils eux même placés sur une pierre rituel, sur laquelle un bûcher est allumé avec des plantes odoriférantes, tandis que le clan se recueille. Une pièce d'or est placée dans la main du mort, afin d'assurer le passage de son âme devant Charon tandis que son essence retourne à Luwö] [Les cendres sont placées dans une boite en bois sculptée pour l'occasion, celle-ci étant dans un trou sous les racines du chêne millénaire du clan du Loup] [Chaque membre du clan dépose une poignée de terre sur le trou, en parlant une dernière fois avec le défunt s'il le souhaite] [Lorsque le trou est bouché les phrases suivantes sont prononcées:] "Puissiez vous à jamais croître !" [Les membres du clans saluent les morts en baissant la tête et prononcent enfin la dernière phrase rituelle en loup ancien :] "Luwö, setho le(es) rani(ï)." [L'enterrement est généralement suivi d'une journée de deuil pour les familles, les amis et tous ceux qui souhaitent leur apporter leur soutient] Musique Les Loups apprécient la musique. Son apprentissage fait parti de la formation des Naos, mais certains ne persistent pas dans cette voie là. Les instruments traditionnels du clan du Loup sont la flûte, la cornemuse, la harpe, le luth, le violon. Nombreux sont ceux à apprécier le piano et les percussions, principalement les tambourins. Le Loup Ancien Le Loup ancien a été parlé par l’ensemble du clan jusqu'à la mort de Ismaël. Par la suite, c’est une connaissance qui a périclité. Si tous les Loups ont encore quelques vagues notions de leur langue ancestrale, principalement les insultes et les politesses, la plupart n’ont pas fait l’effort de l’apprendre plus avant. C’est un savoir rare qui tend à se perdre. L’écriture et les Loups Contrairement à ce que l’on pourrait penser, les Loups utilisent l’alphabet commun aux peuples d’Olympia, hérité des Olympiens. En effet, par le passé, le clan disposait de sa propre manière d’écrire leurs mots. Un symbole correspondait à un mot, voire à un concept. Cependant, trop archaïque, cette méthode a été abandonnée par le clan au profit de la manière olympienne qui permettait de retranscrire par des symboles les consonnes et les voyelles. Aujourd’hui, la plupart des Loups connaissent quelques symboles anciens et plus rarement leur signification. REGLES : *Les Elfes et les Loups sont des frères. Respect et entraide ils se doivent. *Tuer pour vivre, ne pas vivre pour tuer. *L'individu n'est rien tant qu'il ne croit pas à la force du clan. *Chaque Ashka aura à sa charge de un à deux Naos (ou apprentis), desquels il sera l'Adrakil, avec l'aval du Chaman. Si celui-ci venait à être absent pour de longues périodes, les Ashkas peuvent se réserver le droit de se choisir un à deux Naos. Il sera amené à les aider, lorsqu'ils seront prêts, durant leurs premières transes, au moyen de chants rituels appelés Icarios. *Tout loup attaquant un autre loup, hors du cadre d'un duel, se verra temporairement banni du Clan par le Chaman. En cas de récidive, le Chaman pourra décider d'un renvoi définitif. FÊTES : Fête de Luwö (1er jour du Temps du Réveil) *Fête dédiée à Luwö : danses rituelles, banquet et offrandes sont des traditions qui ne peuvent être contournées, sauf en temps de guerre où cet évènement se trouve réduit au strict minimum. La fête du Partage (les nuits où les deux Lunes sont pleines) *Les Nuits de Pleine Lune (lorsque les deux lunes sont pleines), les Elfes et les Loups se regroupent autour de grands feux de bois et dansent. Les Loups offrent aux Elfes la viande crue qui transfèrera l’énergie animale aux Elfes. Les Elfes offrent aux Loups la viande cuite qui leur donnera l’énergie des Elfes. Commémoration de Nikhün (toutes les 100 ans les années du type XX65, 21ème jour de la Saison des Fruits) (HRP : Prochaine fête en 2065 (115)) *Après la nomination de Nikhün pour chaman, une grande fête est organisée tous les cent années afin de commémorer ce grand événement. La Grande Chasse (en temps de paix, lorsque le Chaman ou le gardien de son pouvoir le décrète) *Une ou deux fois par ans, tous les membres de la Meute ayant subi L'Epreuve de Iltarion participent à La Grande Chasse qui les poussent parfois à sortir des terres elfiques. PARCOURS AU SEIN DU CLAN Le parcours des Naos est marqué par cinq paliers qui correspondent à cinq niveaux différents d’étude : Edoniel, Donoï, Kitalië, Bakany et Ashka. Les Edoniels sont les Naos débutants en matière de combat. Leur capacité à maîtriser leur Finye ou leur arme est certes faible, mais la lueur du combattant les anime et c’est pourquoi ils sont choisis. Seuls ceux dont la volonté est la plus grande seront capables d’avancer et de passer au niveau supérieur. Les Donoïs sont les débutants confirmés. Au cours de leur précédente formation, ils ont su montrer qu’ils étaient prêts à tout pour réussir. Seulement, ils vont devoir être capables de prouver que leur habilité au combat est égale à leur volonté s’ils veulent devenir des Kitaliës. Les Kitaliës sont donc les premiers combattants. L’art du combat ne leur est plus inconnu et ils savent comment manipuler leur Finye pour attaquer ou se défendre tout comme les archers et les épéistes savent manier leur arme pour toucher à coup sûr l’ennemi et fuir quand il est nécessaire. Connaître les histoires de Na’helli et du clan sur le bout des doigts est pourtant nécessaire pour progresser et éviter les erreurs passées tout comme pour reproduire les exploits d’antan. Les Bakanys sont à présent des combattants confirmés et sont en général de très bons conteurs des légendes elfiques. Ils savent donc se battre et connaissent l’histoire de leur cité et de leur clan. Cependant, il manque à certains la sagesse nécessaire pour être Ashka. Les cours des Bakanys sont à base de philosophie et de cours de méditation. Il est indispensable que l’âme soit en parfaite harmonie avec le corps pour surmonter tous les obstacles. Les Ashkas font partie de l’élite elfique. Leur niveau est le plus souvent égal à celui de leur professeur et ils sont à présent capable d’affronter seul les hordes d’ennemis sans craindre d’être blessés à mort, ou presque… La transe ne peut être réellement maîtrisée qu’à ce niveau. Mais elle sera toujours incertaine comparée à celle du chaman. Le passage au niveau supérieur ne peut être proposé que par les professeurs Adrakil et validé par le chaman du clan. Seuls les plus méritants sont donc sélectionnés. Cependant, rien n’empêche les elfes de quitter l’école pour partir au combat lorsqu’ils le souhaitent sauf contre-indication du chaman. Le Chaman et les Ashkas connaissent les chants rituels, les Icarios, qui permettent d'assister ceux qui ne possèdent qu'une maîtrise approximative de la transe. Sans cette aide, les jeunes pourraient demeurer bloqués dans l'état intermédiaire que constitue la transe./b> et a péri, soit il a réussi cette épreuve, et il sera digne d’être considéré comme membre à part entière du clan. De plus, cette communion avec la forêt et le Totem Loup développe le i>- Myrrhe/b> (ou apprentis), desquels il sera l'/b> Elen, EdL
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« Voilà pour les bases. C'est en gros ce qu'il y a dans ce bouquin que je t'ai lu. C'est Ithril, Lytharion et Kowü qui ont complilé ces informations pour le clan. »
Plusieurs jours plus tard... « Bon. Maintenant, on va commencer par t'apprendre deux ou trois petites choses sur le clan. Entre autre, son histoire. On va commencer par le début. J'ai là de très vieux parchemins, conservés par la Meute depuis fort longtemps... Cela ne les empêche pas d'être un peu déchirrés. Mais certains passages sont encore lisibles. » En des temps immémoriaux : …emps troublés qui agitent notre peuple, dispersé en tous points de l’horizon, ravagé par une grande épidémie. Tout le monde au campement subi l’âpreté de la saison froide, alors que parmi chaque famille pères, mères ou enfants succombent, terrassés par ces maux que nous ne comprenons pas et contre lesque… …e mage, notre médecin, envoyé et béni par le destin œuvre jours et nuits auprès de ceux qui se meurent, dormant dès qu’il le peut, s’il le peut. Nul ne sait d’où il tire ainsi sa force, mais il va d’une tente à l’autre, alors que nous l’observons blottis les uns contre les autres tout près des maigres feux que la neige avait miraculeusement épargnés dans un brusque élan de pitié pour nous, pauvr… …ourt entre deux tentes, nous remarquons que son visage a revêtu la pâle blancheur de la neige, et sans crier gare, nous l’avons vu vaciller, tentant de contrecarrer un vertige tout en essayant de rejoindre ce malade qui l’attendait, avant de tomber. Nous avons cou… …es yeux pour la dernière fois, il a parlé d’une voix si faible que nous nous sommes presque collés à lui pour entendre ces derniers mots : « La mort m’appelle. Je l’entends me… …el le vent parmi les arbres, je soufflerai à vos oreilles pour vous aider et vous soulager du poids d… …entirez ma voix, et j’… …utour de vous un autre peuple qui vous secondera, et vous guidera vers un avenir qui je l’espère sera meilleur. Soyez en paix car je vous guéri. » Ai… …i a-t-il parlé nous laissant dans une sorte de mélancolie mêlée au mystère qu’il a insinué dans nos esprits, avant que son souffle ne décline et que ses yeux se ferment à jamais à la lumière. Nous l’avons enterré dans la forêt proche, et nous avons planté un petit chêne sur son tombeau pour qu’il revienne à l’essence même de la vie, à la base de l’équilibre qui donnera à nos filles et fils de quo… …émie a cessé quelques jours plus tard, comme il nous l’avait promis, et plus personne n’est mort, les uns se levant d’un coup des couchettes qu’ils n’avaient quittées depuis des jours et des jours. L’allégresse s’est emparée de nous et nous lui avons rendu un grand hommage en fêtant son sacrifice et en donnant son nom à tous les enfants mâles nés dans l’ann… …trange chose. Nombre de jeunes filles et de femmes sont enceintes, en même temps, et nul ne comprend le phénomène. Certains attisent déjà les flammes de la querelle, cherchant parmi les autres un père potentiel à jalouser et à punir, mais le mystère res… …tier. Lorsque sont nés les enfants, nous avons compris que c’ét… …et leurs fourrures, et leurs museaux (car on ne peut qualifier cela autrement), et toutes ces choses qui ne sont et ne seront jamais elfiques nous ont fait repenser aux paroles d… …ui nous avait promis un autre peuple pour nous guider. Nous les avons appelés Laowo, ce qui signifie autrement Les Créatures D… …ous sommes sentis trahis, lui qui nous avait guéri avec tant de bonté, il avait osé prendre nos femmes et nos filles pendant que nous nous réjouissions et avait produit avec elles ces créatures. Nous les avons bien sur chassées, honteusement, ne pouvant nous résoudre à les tuer ce qui mettrait fin à sa prophétie qui, malgré tout, garde tout son attrait puisqu’il s’agit d’un peuple frère qui nous aiderait à l’avenir. En tout cas, c’est ainsi que nous avons compris les paroles de notre martyr, notre sauveur, notre médecin. Luwö. Elen, EdL
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« Intéressant, hein ? C'est une légende un peu méconnue. Trop vieille pour que qui que ce soit ne se souvienne vraiment. De toute façon, la plupart des gens du clan se fichent pas mal de ce genre d'histoire. Mais comme t'as un destin, enfin, j'espère, c'est pas plus mal que tu les connaisses. Enfin, ton père aurait voulu que tu apprennes tout ça. Enfin, jvais aussi finir par t'apprendre la danse, le chant, la musique et quelques autres trucs inutiles... Mais avant... »
Fouille quelques instants dans la bibliothèque, après avoir rangé les vieux parchemins à leur place... « On va parler de famille ! Dans la Meute, y'en a trois principales. Dans le Clan du Loup, y'en a bien plus. Alors tout d'abord, il y a ceux qui se disent descendants de Iltarion. C'est un peu bête, parce que c'est un peu notre cas à tous. Ils sont restés dans la Meute tout le temps. Après, y'a ceux qui se disent descendants de Nikhün. C'est un peu pareil, on l'est plus ou moins tous. Et eux, ils ne sont pas restés à la mort de Ismaël. Ils sont revenus un peu plus tard, après la folie de Acrim, pendant les Temps de la Nuit. Mais bon, on va plutôt parler des descendants de Ismaël. C'est notre famille, alors c'est bien mieux que tu en saches plus à son propos. D'ailleurs, j'ai retrouvé un arbre généalogique... Une pièce rare. Les nobles seraient jaloux s'ils avaient un arbre qui remontait au troisième cycle. Regarde... » ![]() « Tout en bas, il y a probablement des noms que tu connais... » Elen, EdL
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« C'est quelque chose, hein ? T'as vu, là y'a ton père et là c'est toi. Et puis là, c'est moi. On est plus ou moins parents. Enfin, en même temps, pas le choix. Pendant les Temps de la Nuit, la Meute s'est retrouvée plutôt isolée. Ça ne laissait que très peu de choix... »
De nombreux jours plus tard. « Eh bien... Cela fait longtemps que j'ai pas raconté d'histoire... Nan, pas des mensonges, des histoires ! Qu'est-ce que je peux bien t'apprendre... Les Temps de la Nuit. Cela ne peut faire que du bien. D'autant que notre clan est pas resté inactif. On va parler de la folie de l'autre, là, Acrim. Parce que il y a un noeud dans notre histoire à ce moment là... » Les Temps de la Nuit – Acrim le Dément (Quatrième Cycle 738-890) Rencontre (Quatrième cycle, An 738) En ces temps, les échos de troubles lointains étaient nombreux. Lointains parce que le Clan se désagrégeait peu à peu depuis la mort de Ismaël. Nombreux parce qu’Acrim avait entrepris la conquête de tous les clans et, faisant fi de toute logique, ne cachait pas ses ambitions de conquêtes de Na’Helli. On murmurait en forêt qu’il s’était produit un grand massacre de Chaman et que, alors que la panique gagnait la plupart des clans, Acrim profitait de la situation pour agrandir ses armées et détruire ses opposants désorganisés. Il semblait que la paix ne règnerait jamais plus en forêt des Cendres. Jusque là, la Tanière du Clan avait été épargnée, car Acrim savait bien que notre Clan gangrené par les fuites et la perte de la foi en Luwö. Les Loups ne représentaient plus rien, du moins c’était ce qu’ils pensaient jusqu’à ce jour où on leur donna leur chance. Alors que l’aube pointait derrière le feuillage, et que les pâles rayons des Titans parvenaient avec peine à se frayer un chemin jusque dans notre Tanière, un fracas sourd se fit entendre. Acrim venait nous prendre, il ne nous avait pas oublié. Tous ceux qui étaient incapables de se battre, homme, femme ou enfants se pressèrent dans le fond de la Tanière alors que les autres partaient vers la surface, aussi maigrement armés que protégés. Débordant de ce vain sentiment qui oscille entre courage et peur lorsque l’on s’apprête à se jeter dans une bataille perdue d’avance, ils couraient vers la surface. Le soleil éblouit le groupe de combattant, et ils crurent que l’ennemi profiterait de cet avantage pour les abattre sur le champ avant de fondre sur les restes du Clan cachés dans l’obscurité rassurante. Rien ne bougeait, et lorsque leurs yeux s’habituèrent à la pâleur de ce jour neuf, ils avaient devant eux une cinquantaine de cavaliers Elfes en armures étincelantes, fièrement armés, portant des bannières surmontées de faucons, de chevaux, de guêpes, de corbeaux ou encore de hiboux. A perte de vue, parmi la végétation qui avait envahi la Clairière des Ombres Cendrées, ils pouvaient voir des soldats de tous clans. Un Elfe se détachait de la troupe par sa stature et l’aura qui l’environnait. Un Chaman, à n’en pas douter. Lorsque les autres virent les arcs bandés des Loups, ils dégainèrent leurs propres armes, les armant avec rapidité et aisance. « Baissez vos armes. » ordonna le Chaman d’une voix calme et contrôlée, resplendissant d’assurance. « Tous. » Les Loups hésitèrent, mais voyant que les autres obéissaient, ils firent de même. Que se passait-il ? Le grand Chaman mit pied à terre, et rejoignit les Loups. Marcus les sondait de son regard puissant, comme s’il voulait percer leurs esprits. Il y avait cependant une étrange lueur de tristesse au sein de ces yeux si forts. Tentait-il de juger leur valeur ? Comment pouvaient-ils se montrer dignes ? Le Chaman écarta les bras, comme s’il voulait les étreindre un à un, et il déclara, d’une voix apaisante et modulée : « Bonjour à vous, Fils du Loup. » Il y eut des murmures dans notre assemblée, des échanges bref de regards. Cela sembla amuser le Chaman. Puis Orlo s’avança, s’inclinant devant lui, l’arc toujours en main. « Je suis Orlo. Le clan m’a désigné comme porte parole. Qui êtes-vous et que venez vous faire sur nos terres avec vos troupes ? » L’autre sourit. « Peu importe mon nom, puisque vous le connaissez déjà. Mais puisque la mémoire semble tous vous faire défaut, je vais vous le donner. Je me nomme Marcus, je suis le Chaman du clan du Faucon. » Nouveaux murmures parmi les Loups, aussi impolis que les précédents. Orlo semblait décontenancé. « Concernant votre deuxième question, je suis venu vous proposer de sortir de votre léthargie. Je suis venu vous donner une chance de récupérer un peu de votre grandeur d’autrefois. Cette grandeur qui vous fait défaut, mais que vous désirez ardemment. Cela, je puis vous l’offrir. Tout ne dépend que de vous désormais. Battez vous à mes côtés ! Battez vous pour retrouver ce que vous avez perdu. » « Pourquoi nous battrions-nous ? Acrim n’a pas daigné nous enrôler de force dans son armée. Lui, au moins, il a su voir à quel point nous étions pitoyable. Notre clan est mort, Luwö nous a abandonnés. Pourquoi nous battrions nous ? » « Cessez de vous cacher derrière ce masque. Luwö ne vous a pas abandonnés, vous avez seulement perdu le chemin ! Mais cela empêche-t-il le clan de rester tel qu’il fut ? Est-on plus faible parce que l’on se perd ? Vous avez toujours en vous votre force d’antan, vous l’avez seulement oubliée ! Vous étiez seuls et apeurés, et cela vous paralyse. Mais tout peu changer. Regarder ce que je vous offre… » Il balaya l’assemblée d’un geste plein de grâce, et étrangement lent. « Vous n’êtes plus seuls. Battez vous ! » Personne n’ouvrit la bouche, n’osant interrompre les paroles du Chaman. Celui-ci semblait entouré d’un halo de puissance, et ses paroles perçaient l’esprit de tous. Plus que ses mots, ses yeux parlaient à chaque esprit. « Pour l’honneur, pour la dignité, pour la liberté, pour l’espoir. Trouver une raison en vous, peut m’importe laquelle, mais sortez de cet état larvaire et volez à mes côtés ! » Orlo semblait réfléchir. Le clan ne comptait plus qu’une trentaine d’individus. Trente vies qui n’aspiraient qu’à durer. Allait-il accepter de se battre ? Allait-il accepter de sacrifier les siens ? Qu’aurait fait Daël s’il n’avait pas fuit on ne sait où ? Quelle était la bonne décision ? « Nos familles seront protégées si nous les laissons ici pour nous battre ? » Marcus hocha la tête. « Alors nous nous battrons… » Jamais les Loups n’oublieraient le geste de Marcus. Qu’un Faucon leur rende leur honneur perdu était un symbole si fort qu’à jamais la Meute louerait la sagesse et la bienveillance du chaman Marcus. Elen, EdL
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Daël le Fou (Quatrième cycle, An 758)
Monté sur un noir étalon, armé d’une longue lance, Orlo galopait dans les bois, suivi par sa fille Matta, son fils Kevin porteur de l’étendard du clan et le jeune Morlo. Il dirigeait la compagnie, secondé par le fier Namàn du Faucon et Stan du Corbeau. La troupe était en majeure partie composée de Corbeaux et de Faucons, mais les Loups avaient montré une telle ardeur au combat ces vingt dernières années que Ekimus, Grand Chaman du Corbeau, leur avait offert la distinction d’avoir un commandant Loup. Un seul. Mais c’était déjà pour eux un si grand geste. Ils retrouvaient une partie de leur prestige et de leur fierté passés. Marcus, quant à lui, continuait à sillonner la forêt de long en large, cherchant quelque appui parmi les clans terrifiés. Malheureusement, beaucoup avaient déjà rejoint par lâcheté les forces de Acrim. Et ceux qui ne l’avaient pas encore fait se cachaient, parfois si bien qu’il était impossible de les retrouver. Ils galopaient en direction d’un village dont on avait reçu les messages de détresse. Assiégé depuis trois semaines déjà, on ne savait pas combien avaient péri. Nul n’était parvenu à passer à travers les mailles de l’armée de Acrim à part ce messager qui s’était effondré au pied de l’état major de Ekimus. L’elfe avait moins de quinze ans, et déjà Hadès l’avait attiré vers son royaume à travers les noirs traits des guerriers des Brumes. On était admiratif en sachant tout le chemin qu’avait parcouru ce frêle corps meurtri, à demi inconscient, porté par une force et un courage infini. La guerre était toute pleine de ce genre d’actes braves, mais aussi d’injustice : pourquoi ce si jeune elfe avait-il du mourir ? Ils attendirent que les Titans dissipent la brume pour faire un état des lieux, du haut d’une colline. « Ils sont bien trop nombreux. » grommela Stan. « La cité n’est pas tombée, regarde. » Orlo désigna les palissades de bois bâties à la hâte, noircies par un incendie antérieure. Sur certaines maisons, bien que fumantes, on apercevait des étendards en piteux état mais cinglant toujours dans l’air. L’espoir avait quitté ces gens, mais ils continuaient à se battre, docile dans leur âpre destinée. « C’est un suicide… Mais j’aime ça ! » Orlo sourit à Stan, et Namàn hocha la tête. Tandis qu’ils parlaient, le calme fut rompu alors que l’armée des Brumes chargeait les murs de bois. Fatigués, les défenseurs n’offrirent qu’une bien maigre résistance à l’assaut si soudain, et la palissade fut crevée par l’assaut. La brèche vomit la noire armée au sein de la cité, et le chaos fut le plus total. C’était comme si la ville avait cessé de se défendre en sentant la proximité des alliés. Comme si elle avait lâché un soupire de soulagement, et que l’adversaire avait profité de cet instant d’inattention. Sans perdre un instant, sans préparer un plan plus subtile qu’assaillir l’ennemi le plus vigoureusement possible, la compagnie des Clan Libres s’élança contre l’arrière garde adverse. L’attaque fut si soudaine qu’ils percèrent et s’introduisirent dans la cité sans dommage, fauchant au hasard parmi les corps emmêlés. Les assiégés reprirent espoir, et se battirent avec plus de vigueur, renversant pour un court instant la situation. Cependant, il y eut comme une détonation. La foudre venait de s’abattre sur un malheureux qui gisait à terre, les yeux exorbités. Kevin cria à son père quelque chose qu’il n’entendit qu’à moitié. L’archer vidait son carquois, ayant planté l’étendard du clan dans la terre de la cité blessée. Sa sœur fauchait allègrement les têtes qui passaient à sa portée, avec une mortelle efficacité. La foudre s’abattit à nouveau, et on entendit un rire dément. Orlo se retourna, et il resta pétrifié. Ce fut un miracle que personne ne profita de cette faiblesse. Il reconnut le sombre encapuchonné. « Daël. » Daël planta son regard dans le chef du Clan. Il sourit calmement. Tous deux semblèrent oublier le tumulte de la bataille, et il parut que cette bataille si rude les avait eux aussi oubliés. « Orlo. Comment vont les Loups ? » « Que… » « Mais j’aperçois ta fille et ton fils là bas. » « Tu… Tu trahis Luwö… » « Luwö ? » Il éclata d’un rire dément qui percuta Orlo comme un coup de poing. « Luwö nous a abandonné ! Il n’est plus, Orlo. Il est mort en même temps qu’Ismaël. Mais voit ce que Acrim nous offre ! La domination des Elfes des Lunes sur toutes ces terres ! Le pouvoir, la puissance, la splendeur ! N’est-ce pas mieux que de stupides et vieilles traditions ? » « Tu… » « Rejoins moi, Orlo. Acrim sait se montrer généreux. Les Loups seront en sécurité. Rien ne pourra plus arriver au clan. » Orlo restait pétrifié, son épée à la main. Il avait brisé sa lance dans la charge, et avait l’épaule doulouruese. « Rejoins moi. C’est la seule issue possible hormis la mort. » « Jamaaaaais ! » hurla-t-il en chargeant, semblant aussi dément que Daël. Il fut arrêté par une pluie de pierres tranchantes, sorties du sol. Daël avait étudié les arcanes de la magie à Na’Helli, il le savait. Daël avait formé de nombreux Loups en cet art. Orlo aussi… Il se concentra, défiant les capacités mentales de son ancien mentor. Esprit contre esprit. Ils se jaugeaient, se fixaient intensément dans les yeux, cherchant une faiblesse de la part de l’autre. Rien qu’un instant suffirait pour percer. « Tu as bien appris… » Orlo se rapprochait inlassablement de Daël, l’épée en avant. Celui-ci cherchait une échappatoire, mais il était acculé contre un mur. « C’est fini, Daël. » Il leva bien haut son arme. L’autre souriait. Alors qu’il allait l’abattre, il sentit un grand froid dans son dos. Matta poussa un hurlement déchirant. Une flèche ricocha contre le mur, Kevin avait manqué sa cible. Orlo se retourna, et il lança un regard suppliant à Morlo. « Pourquoi ?.. » Il s’effondra, alors que Morlo retirait sa lame souillée par le sang fraternel. Daël éclata de rire, mais sa tête s’envola, tranchée net par la lame courbe de Stan, enragé par la mort de son ami. Morlo s’enfuit. Kevin partit à sa poursuite, mais l’ennemi était en surnombre. Namàn sonnait déjà la retraite. Avec entêtement, Kevin poursuivait Morlo, fourbe parmi les fourbes. Au détour d’une ruelle il le perdit de vue. De rage, il tira une flèche dans le vide. Les flammes s’élevaient de chaque maison, et les Clan Libres fuyaient. Pleurant de rage, Kevin courut vers la brèche avant que celle-ci ne fut barrée, et jurant que le Clan vengerait son père, il sauta sur un cheval et galopa en direction de la forêt. La bataille était perdue… Elen, EdL
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Morlo le Fourbe (Quatrième cycle, An 841)
Déjà un siècle que la guerre avait débuté. Na’Helli était encore une fois assiégée. Acrim ne lâchait décidément pas facilement prise. Les Nobles se défendaient comme des tigres, contre une armée plus nombreuse et aussi habile qu’eux dans l’art de la guerre. Les Clan Libres apportaient un bien maigre soutient à la cité, mais Ekimus ne renonçait pas, et cette assistance restait malgré tout constante. Les Nobles étaient certainement soulagés de voir qu’on oeuvrait de l’extérieur contre Acrim, mais ils ne faisaient pas vraiment confiance en ces Elfes des Lunes qui étaient la source de tant de problèmes. Le lourd serment de Kevin et Matta pesait encore sur le clan du Loup, et rien ne l’atténuerait. On disait que le Fourbe avait rejoint les rangs du Dément. Les Loups étaient donc liés à Ekimus bien malgré eux, car la perte de Orlo leur avait porté un rude coup. Matta et Kevin avaient de plus périt dans la Bataille des Sous-Bois, deuxième gifle pour le clan. Ils avaient pensé plusieurs fois à sonner la retraite, mais ils savaient que jamais ils n’abandonneraient. Ils étaient entrés dans cette guerre avec un grand déshonneur, semé par Morlo et Daël, ils en sortiraient au moins lavés de ces affronts. La Tanière, de même que la Ruche du clan de la Guêpe, servait de campement aux forces des Clan libres. La Clairière des Ombres Cendrées avait été nettoyée de toute les broussailles et buissons qui l’avaient envahie, et des tentes aux toiles vertes avaient poussées tout autour du vieux chêne. La vie semblait avoir repris en ces lieux jadis désertés. Les forges, désaffectées après la mort de Ismaël un cycle plus tôt, avaient été rénovées, et les forgerons de tous les clans s’affairaient à faire fleurir les sabres, épées, dagues, lances, arcs et flèches. On eut dit que la Tanière participait autant à la guerre que ses habitants. Chacun payait son tribut au conflit. Ethre, le grand père de Morlo, et Milith, sa mère, avaient juré la perte de leur descendant, pris armes, armures et montures, et ils étaient partis, tous les deux, à la recherche de ce rejeton qui les déshonorait. Ekimus, avec le gros des troupes, portait secours à un village isolé. Par une nuit où brume s’était épaissie au point qu’on ne voyait plus au-delà d’un bras tendu, des tambours de guerre se firent entendre tout autour de la Clairière des Ombres Cendrées. Morlo. Il était derrière tout ça. Comment auraient-ils trouvé la Tanière sinon ? Illynn, fière guerrière du clan Corbeau rassembla les combattants rapidement, alors que tout autour de la clairière s’élevaient déjà des flammes allumées par les forces de Acrim pour couper toute retraite aux combattants des clan libres. Comment avaient-ils pu se laisser prendre ? Saleté de brume. Sans elle, les gardes auraient vu l’ennemi arriver. « Vous tous qui êtes ici ! Nous sommes le cailloux dans leurs chausses qui les empêche de se concentrer uniquement sur Na’Helli ! L’ennemi est à nos portes ! Alors qu’allons nous faire ? » « Nous allons nous battre ! » hurlèrent tous les courageux soldats. « Qu’allons nous faire ? » « NOUS ALLONS NOUS BATTRE ! » Et soudain, Valufë, désormais doyen des Loups, entonna un chant guerrier. Rapidement, tous les Loups chantèrent d’une même voix, leurs yeux reflétant la détermination à travers les flammes de l’incendie. Bientôt, chacun des Clans présent imitèrent les Loups, entonnant leur propre hymne pour leur propre courage. Alors que ces chants auraient pu entrer en conflit, se tordre et devenir une inqualifiable cacophonie, ils se mêlèrent, et s’unirent devenant un puissant hymne. Devant tant de certitude de la part des assiégés, les Guerriers des Brumes hésitèrent. Leur victoire était-elle réellement assurée ? N’y avait-il pas un piège ? La chanson semait le doute dans leurs esprits. Alors que le chant emplissait la brume, les forces libres avancèrent sur l’armée de Acrim, et ce furent les assiégés qui chargèrent les assaillants. Cavaliers, lanciers, archers, tous chargèrent, en tout sens, frappant si fort et si bien que les rangs serrés de l’ennemi se désagrégèrent dans le plus grand désordre. Il s’en fallut de peu pour qu’ils ne fuient pas. Les premières minutes passées, les forces des Brumes prirent finalement conscience de leur supériorité numérique, et leur débâcle première fut oubliée, et enfin la réelle bataille commença, chacun frappant où il pouvait, ami ou ennemi dans la brume. Fort heureusement, les assiégés moins nombreux ne faisaient que peu d’erreur dans leurs cibles. Et finalement, l’allié des forces d’Acrim se transforma en un bel handicape, d’autant que les Clan Libres connaissaient parfaitement le terrain. Valufë, dos à dos avec Kehliope, aussi belle que meurtrière, se battait comme un enragé. Quelques mètres plus loin, Kaerian son fils frappait avec la même ardeur. Dans l’horreur de la bataille, Kehliope semblait briller, ses yeux luisant parmi la brume, effrayant chacun des ennemis. Soudain, ombre parmi les ombres, il apparut. Il s’était débarrassé d’un Faucon, et marchait en direction de la belle. L’épée au clair, il l’attaqua, et elle para le coup. Valufë, se retournant, lui porta un coup d’estoc qu’il dévia. « Morlo. » « C’est bon de se retrouver entre Loups, n’est-ce pas ? Comment va ma mère ? Oh, suis-je bête… Elle est morte hier avec grand-père. Je les ai tués de mes mains… Dommage qu’ils aient choisi le camp des perdants… Dommage que vous… » « Dommage que tu sois si sûr de toi ! » l’interrompit Kehliope alors qu’une intense lumière éblouit tout le monde. Morlo écarquillait les yeux, ne comprenant pas ce qui s’était passé. Une lame lui perçait la poitrine. Il mourut, sans avoir compris, et sa perte jeta le trouble parmi les Guerriers des Brumes. Leur commandant était mort… Le chant retentit à nouveau parmi les assiégés, entonné par la jeune femme qui troublait amis comme ennemis, et tous lui répondirent. Parmi la troupe de Acrim, l’inquiétude reprit. Ils murmuraient que les Totems étaient de retour, qu’ils allaient être punis pour leur infidélité… De l’autre côté du bois une corne répondit au chant. Ekimus était de retour. Il était arrivé trop tard pour le village. La rapidité des forces du Dément à prendre la bourgade allait, par bonheur, leur ôter toute chance de vaincre pour cette bataille ci. Lorsqu’il avait vu les flammes dans la forêt, Ekimus avait laissé quelques soldats auprès des villageois survivants du massacre, et du plus vif galop il avait pris la direction de la Tanière. Alors que les assiégés reformaient des rangs au milieu de la clairière, le tonnerre des sabots s’intensifia, et la terre trembla. Les forces de Acrim se regroupèrent tant bien que mal. Elles vacillèrent sous le choc de la charge de Ekimus, puis ce fut le tour des assiégés de charger, prenant l’ennemi dans une terrible tenaille. L’ennemi fut broyé par les deux charges, par les sabots, par le courage qu’ils avaient face à eux. La victoire alla aux Clan Libres, alors que la poignée de survivants s’éloignait, clopinant, sans emporter leurs blessés. Ceux-ci furent prestement achevés, sans qu’on ne s’intéressa au fait qu’il puisse ou non être sauvés. Elen, EdL
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La fin de la Démence (Quatrième cycle, An 890)
Trop longtemps déjà que cette guerre durait. Trop de morts. Il fallait mettre un point final à la Démence de Acrim. Il s’agissait de mettre fin à un conflit qui avait commencé un peu plus de cent cinquante ans plus tôt. Les Clan Libres ne vivaient plus que pour et par la guerre. Il semblait que chacun d’eux ce fut transformé en machine à tuer, incapable de la moindre étincelle d’elfisme. Ils savaient, ils espéraient que les choses rentreraient dans l’ordre dès que Acrim serait défait. Ils ne savaient pas s’ils s’habitueraient à des temps pacifiques, mais ils désiraient cette paix au plus profond d’eux même. Aussi, lorsque Ekimus rassembla ses généraux et qu’il décida que les Clan Libres attaqueraient la citadelle construite par Acrim, tous accueillirent la nouvelle avec enthousiasme. On s’affaira à préparer armes et armures, à vérifier l’équipement, une fois, deux fois, trois fois, dix fois, cent fois et autant qu’il le fallut. Ekimus avait un plan tout à fait spécial. Il espérait que le fait de passer d’assiégeants à assiégés causeraient le trouble dans l’armée des Guerriers des Brumes. Il espérait que sa propre armée serait capable de contenir et d’occuper suffisamment les forces ennemis pour que le culot de son plan fonctionne. Le jour pointait à l’horizon, et déjà tous étaient prêts. Ils savaient que cette attaque serait peut-être la dernière. S’ils venaient à tomber, alors Na’Helli n’aurait plus de soutient extérieur, et les choses se gâteraient pour la cité elfique. Ils se mirent en marche, dans un silence que seul les couinements d’armures mal lubrifiées venaient perturber. Lorsque la citadelle du Dément fut en vue, et qu’ils prirent conscience qu’aucun retour en arrière n’était possible, ils eurent un instant de doute. Sans la force de Ekimus, ils seraient restés pétrifiés devant les remparts ennemis, et qui sait ce qui se serait alors produit. Ekimus les encouragea une dernière fois avant de se séparer d’eux. Il partit seul en direction de la forteresse, alors que son armée croisait les doigts pour que son plan fonctionne. Ils patientèrent quelques heures qui leur parurent une saison complète. Enfin arriva le moment décisif. On vérifia les béliers. Un cor retentit, puis un second, puis tout un groupe. L’armée s’élança alors que l’alerte résonnait déjà dans le fort ennemi. Les portes étaient fermées, et les assaillants furent accueillis par une grêle de flèches et de pierres. Nul doute que la forteresse serait imprenable avec des forces aussi limitées, car déjà les pertes étaient lourdes. On transportait les lourds béliers vers les portes tandis qu’on essayait de hisser des échelles et d’accrocher des grappins aux hautes murailles. Ce fut le chaos parmi les assiégeants, tandis que les assiégés restaient intouchés par l’assaut. Mais les premiers instants du sièges passés, et l’adversaire fut débordé tant les grappins tissaient rapidement leur toile et les échelles fleurissaient contre leurs murs. Les premiers à arriver au sommet des murailles ne trouvèrent que la compagnie d’une lame en acier, sur les seconds seule la moitié passèrent puis il fut impossible de compter pour les suivant car l’adversaire ne pouvait empêcher l’inévitable. Estran, fier Loup, combattait déjà au sommet des murailles. Il lutait avec ardeur pour dégager l’échelle que gravissait sa bien aimée Mily du clan de la Guêpe. Le frère de la jeune femme suivait. Estran fut heureux et soulagé de voir qu’ils avaient pu gravir sans encombre les murs. Mehio du Corbeau commandait quand à lui l’assaut des béliers contre la porte. Ceux-ci manquaient d’efficacité car il y avait encore trop d’archers au dessus des portes, et nul doute qu’ils ne pourraient jamais enfoncer les lourds battants avec cette pluie de projectiles. Cependant, il demandait à ses troupes de continuer inlassablement l’assaut. La bataille tournait à leur avantage. Ils n’allaient pas laisser une porte et quelques archers leur voler la victoire. Estran conduisit ses troupes tout contre les archers, tant et si bien que ceux-ci oublièrent les béliers, se jetant dans une lutte sans merci. Mehio lança alors ses béliers contre la porte. Il se joignit aux efforts de ses hommes. La porte tomberait ! Il fallait qu’elle tombe ! Au dessus des portes, la bataille ne tournait pas à l’avantage des Clan Libres. Ils n’étaient plus assez nombreux, et des troupes fraîches surgissait de la seconde enceinte de la forteresse qui demeurait intouchée. Estran était sur le point de céder lorsque, conduit par Ereb et Lyna du Faucon, vint un soutient par l’autre côté des portes qui leur permit de prendre les maudits archers dans une tenaille. Bientôt ces derniers furent balayés, et les forces des Clan Libres tentèrent une descente des remparts, bien vite bloqués par les forces ennemies dans d’ interminables escaliers. On entendit un grand craquement. La porte avait finalement cédé. L’armée s’engouffra dans la brèche, et la terrible charge renversa l’ennemi. Aucun Guerrier des Brumes ne survécut à cet assaut. Estran rejoignit Mehio, souriant de leur victoire. La première enceinte était prise. Ils jubilaient d’avoir pris si rapidement l’avantage sur l’adversaire, pourtant parmi les dirigeants on soupçonnait que cela n’était pas normal. Une vingtaine d’hommes tombèrent. Suivis d’une autre… Avant que l’on ait pu réagir, les portes de la seconde enceinte s’étaient ouvertes, laissant libre passage à une armée plus gigantesque que la précédente. Les archers ennemis tiraient depuis les remparts et les tours. Ils étaient tombés dans un piège… La réelle bataille s’engagea, laissant les béliers inutilisables après seulement quelques secondes. L’avantage allait aux forces d’Acrim. Ils étaient plus nombreux, mieux armés et savaient qu’ils obtiendraient la victoire. Tous se battaient, dans un chaos indescriptible. Tous mourraient bientôt, et Na’Helli serait prise. Ils avaient échoués. « Rendez-vous ou périssez ! » hurla une voix depuis les remparts. Ils levèrent les yeux prêts à jeter les armes. Et ils le reconnurent. C’était… Ekimus ! « Acrim n’est plus ! C’en est fini de vous ! Fini de l’esclavage… » On entendit un intense bruissement et des centaines de corbeaux noircirent le ciel, comme pour appuyer ses paroles. Sa voix se répercutait contre chaque mur. Elle raisonnait et était amplifiée par la tempête des battements d’ailes de ses noirs familiers. Certains Guerriers des Brumes, parmi ceux qui furent jadis enrôlés de forces, il y eut une rumeur de joie qu’ils partagèrent avec les Clan Libres. Ils ôtèrent leurs armures, et retournèrent leurs armes vers leurs anciens compagnons. Les archers se braquèrent les uns les autres, les guerriers se jaugèrent, puis les fidèles du Dément lâchèrent leurs armes, défaits. Ils avaient gagnés… Ce fut la fin de la Démence… Ce jour resterait dans la mémoire de tous. Comment Ekimus était-il parvenu à pénétrer au sein même du fort sans qu’aucun garde ne l’intercepte ? Comme avait-il tué le Dément ? Nul ne pourrait le savoir, mais il était certain que l’action fut de son fait. On louerait la bravoure de Ekimus durant de nombreuses années encore alors qu’on oublierait que les Loups avaient combattus pour lui… Elen, EdL
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Kyneth, pour parfaire ta formation, il te faudra connaitre tous les grands hommes de notre clan, ou au moins les Chamans.
Durant les Temps de la Nuit, comme tu le sais, nous n'avions plus de Chaman. Des Loups se sont donc naturellement hissé à la tête de ce qui restait de notre clan pour nous permettre de survivre. Certains de ces Gardiens ont fait de grandes choses. Des choses qui ont permis de sauvegarder notre culture. Il lui fournit une feuille qu'il avait rédigée lui même à partir de données trouvées lors de ses recherches : ![]() Elen adressa un clin d'oeil à son apprentie. Bien sur, je ne suis pas un grand. Mais bon, j'ai été élu Intendant du clan alors je me suis permis de m'ajouter à la liste. C'est une première pour notre clan. Mais les Corbeaux avaient créé ce système pendant les Temps de la Nuit. C'est quelque chose d'analogue aux Gardiens, si tu veux. L'avantage, c'est qu'il y a toujours quelqu'un à la tête du clan, contrairement au système précédent de Gardien, plus ou moins basé sur le volontariat... Elen, EdL
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![]() Les descendants de Acsos et Vala Au cinquième cycle, il devint de plus en plus difficile pour le clan d’assurer sa survie. Certes, Acrim avait été vaincu mais il demeurait impossible au clan de prospérer sans Chaman. Dans ce contexte, la descendance de Acsos et Vala prouva involontairement que Luwö est seul juge de la légitimité d’un Chaman. Acsos et Vala, tous deux de la lignée du grand Ismaël, donnèrent naissance à deux filles, Melanor et Fiane. Celles-ci épousèrent respectivement Borian et Mired. De l’union de Melanor naquirent trois enfants : Krysten, Minessa et Sirios. De celle de Fiane et Mired ne fut issu que Galden. Cette histoire se rapporte plus particulièrement à Sirios et Galden. Comment créer un Chaman ? Sirios et Galden se connaissaient bien. Ils priaient Luwö chaque jour de rendre au clan sa prospérité d’autrefois. Mais toutes leurs suppliques devaient rester sans réponse. Le clan se désagrégeait depuis trop longtemps pour que ne cesse le processus sans un signe clair du Totem. Les avait-il reniés ? Ou les mettait-il à l’épreuve ? Les deux Elfes se consultèrent, s’entretinrent et ils analysèrent la généalogie de leur famille. En vérité, peu de Loups ne descendaient pas de Ismaël, Nikhün et Iltarion. Mais leur sang chamanique s’était dilué au fil du temps. Le sang. Peut-être était-ce la clé qui permettrait au clan de regagner sa puissance d’antan. Il fallait qu’ils purifient le sang du clan et qu’ils augmentent la puissance de leurs descendants. Cela prendrait du temps mais il ne leur faisait aucun doute que cela fonctionnerait ! Ils allaient créer un Chaman ! Les deux Elfes courtisèrent de puissantes sorcières, des jumelles en vérité : Farah et Morwen. Elles étaient toutes deux issues du clan du Corbeau mais s’étaient éloignées de leur Totem, pour se consacrer à la préparation d’onguents et filtres en tous genres. Avec leur pouvoir, il ne faisait aucun doute que naitraient de puissants héritiers. Le problème était qu’elles refusaient chacune de leurs avances. Rien ne semblait pouvoir les tourner vers de pauvres Loups ! Aussi, par une nuit sombre, ils cambriolèrent les réserves des deux femmes et, à ce que l’on dit, ils s’approprièrent le plus puissant de leur filtre d’amour. L’histoire ne dit pas comment ils leur firent consommer la boisson, toujours est-il qu’elles tombèrent éperdument amoureuse des deux jeunes Elfes et qu’elles leur donnèrent des enfants. Sirios eut un fils, Eris, et Galden un enfant mâle et une fille, Galdin et Erea. Ils élevèrent leurs enfants dans le but seul de purifier leur lignée, maintenant qu’ils avaient le sang de puissantes sorcières dans leurs veines. Eris devint l’époux de Erea, joignant les deux lignées. Tous deux démontraient une étonnante aptitude à manipuler leur Finyë et la magie, plus encore que les Loups habituellement. Ensembles ils conçurent Morwàn, et lui firent rigoureusement subir la même instruction que la leur. Galdin, quant à lui, épousa une sorcière de moindre importance, mais il donna naissance à Teràn. Le jeune enfant témoignait déjà de pouvoir stupéfiant dès son plus jeune âge. Il réussit l’épreuve de Iltarion à cinq ans. Il est dit qu’il combattit et défit un ours à main nue ! Il fut tout naturellement poussé par parents et grands parent à entretenir des relations charnelles avec sa tante, Erea, celle-ci n’ayant pas eu de descendance mâle. De leur union furent conçus des jumeaux, un garçon et une fille Teranie et Garwin. Après la naissance de ces derniers, lorsque fut apposé leur Saïka, on raconte que celui-ci brilla un mois durant, témoignant d’une puissante et incontrôlée émanation de Finye. Ce fut à cette époque que décédèrent Sirios et Galden, fiers de leur œuvre, lors d’un incident de chasse : une créature en furie les aurait chargés et tués sur le coup. Malheureusement, leur mort rompit le charme qui les avait enchaînés à leurs épouses. Celles-ci, folles de rage, tuèrent Galdin, Rea et Eris. Mais les pouvoirs de Erea et Morwàn les dépassaient, et de loin, et plus grande encore était la distance qui les séparaient de Teràn. Elles furent défaites dans un combat gigantesque, qui manqua d’incendier la Clairière des Ombres Cendrées et la Tanière. Fidèles aux préceptes de leurs ancêtres, et ne pouvant lier les deux lignées dans l’immédiat, Erea, Morwàn et Teràn poussèrent les deux jumeaux, Teranie et Garwin, à créer une descendance, poussant un peu plus loin encore les relations contre natures qui étaient propres à leurs familles. Teranie fit de nombreuses fausses couches, avant de parvenir à mener à terme un jeune garçon robuste, aux maigres pouvoirs. Il fut nommé Seldorn. Garwin et Erea décédèrent à leur tour, victimes d’un des nombreux heurts avec les Olympiens. Teranie fut donc liée à Morwàn. Elle fit, encore une fois, de nombreuses fausses couches, et décéda en mettant au monde un enfant mâle chétif : Feernis. Ce dernier s’avéra être un simple d’esprit et ne semblait pas disposer d’aptitudes particulière. N’ayant plus de femmes dans leur lignée, leur mission fut mise en péril. Et, malgré la puissance de certains des descendants de Sirios et Galden, Luwö ne semblait pas pressé de nommer un Chaman. Morwàn décéda d’une maladie qui le rongeait de l’intérieur et des descendants de Sirios et Galden ne restèrent que deux mâles. Teràn utilisa sa magie, et les savoirs issus des sorcières parmi ses ancêtres, pour attirer dans les bras de Seldorn une jeune Noble aux grands pouvoirs : Killys. De leur union naquit une jeune femme, Arwalis. Certains pense, probablement à juste titre, qu’elle serait en vérité l’enfant de Teràn : Seldorn était bruns, petit et avait des yeux ébènes alors que son aïeul possédait une chevelure blonde, des yeux d’azur et une grande taille, traits que partageait la jeune fille. De plus, l’enfant témoignait des mêmes dispositions et pouvoirs que son grand-père. On prêtait à Teràn le pouvoir de prendre l’apparence d’autrui. Peut-être avait-il utilisé ce don pour visiter la promise de Seldorn… Seldorn mourut avant que sa fille atteignit l’âge adulte. Elle fut donc en grande partie élevée par Teràn. Celui-ci la promis à Feernis : bien que ce dernier n’ait pas l’esprit pour comprendre son rôle dans l’œuvre de sa famille, il saurait probablement assumer le rôle d’inséminateur qu’on lui donnait. Cependant, Arwalis, bien qu’aimant tendrement son oncle comme on peut aimer un enfant, ne pouvait se résoudre à obéir à son grand-père. Elle refusa de s’unir avec Feernis, crachant sur l’œuvre de ces ancêtres. Teràn s’emporta mais il ne parvint jamais à lui faire entendre raison et sembla se résigner. Mais son désintérêt n’était que feint : il tenta quelques temps après de s’unir de force avec elle. Mais c’était sans compter que sa descendante disposait de pouvoirs au moins aussi grands que les siens. Elle le combattit et le défit sans difficulté, car il s’était laissé aller à la surprise. La mort de Teràn marqua la libération de Arwalis de la terrible malédiction qu’avait été pour elle sa famille. Elle se retira loin de la forêt des Cendres, avec Feernis qu’elle portait en grande affection, et ni on n’entendit parler d’eux, ni on ne les revit depuis ces temps. Sont-ils encore en vie, leur sang exceptionnel leur ayant permis de traverser les âges comme les premiers Elfes ? Ont-ils finalement eu descendance ? Nul ne le sait… Elen, EdL
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A présent, voici un plan de la Tanière :
Ses alentours : ![]() Le Rez-de-chaussée ![]() Premier sous-sol ![]() Second sous-sol ![]() Troisième sous-sol ![]() Elen, EdL
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Voici un chant traditionnel Loup, en Loup Ancien, contant l'histoire de deux personnages, Neleth et Aelion, connus pour être les parents de Ismaël.
Elen, EdL
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