Legends of Olympia : La Ballade des Mémoires - Chaos des origines.
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Chaos des origines.
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Dernière réponse le 22/06/2009 à 17:07

elfe Par Xoco  le 22/06/2009 à 17:07

[HRP : ceci est la chronique de présentation des origines de mon personnage, celle-ci se fera en deux parties, la première partie, dévoilée ici, est un récit dont mon perso -ainsi que quiconque en fait- n'a absolument pas connaissance (pour l'instant). ]


I. NHEEZA , Archives et mémoires de Moghedien Dalisar.


Il m’est sincèrement pénible d’avoir à aborder ce chapitre et à conter ici certains faits qu’il m’a été donné de connaître. Par pudeur, je ne citerai aucun nom si ce n’est celui de ce bel enfant, Nheeza. Ces quelques notes sembleront futiles ou incompréhensibles à l’étranger qui les lit mais détrompez-vous. Si ces lignes résonnent comme des condamnations envers ma famille, elles sont avant tout écrites à la mémoire de ma sœur bien aimée, ou plutôt si mal aimée. Bientôt, ces notes renfermeront les seuls indices et secrets d’alcôves d’une famille qui n’a jamais eu d’autre destinée que de finir à l’état de débris, sacrifiée qu’elle fut par l’ambition et la duplicité de son propre sang...

[...]

Dès que je l’ai retrouvé, j’ai suivi le chérubin quelques mois, avant que l’impérieuse nécessité de se faire oublier définitivement, « nous » qui avons tant détruit, prenne le pas sur cette timide tendresse maternelle qui me poussait à revenir le voir. J’en étais tourmentée, mon remord me laisserait-il du répit?

[...]

Nheeza était ce qu’on pouvait appeler le plus communément un galopin chapardeur. Petit elfe au teint blême et à la chevelure royale couleur jais, sa folle jovialité espiègle n’avait d’égale que son affinité naturelle pour la magie au point que les rares compliments à l’égard du jeune elfe saluaient tous la promesse ; le Faucon serait puissant au travers lui. La rigueur de la tradition chamanique l’inspirait encore peu mais la remarque lui donnait souvent envie de gonfler la poitrine de fierté, surtout devant les plus sages du clan pour qui il incarnait ce si bel avenir. Ce petit rayonnait littéralement. Et ce souvenir m’émeut encore aujourd’hui car la noblesse de sa naissance ne le destinait aucunement à devenir elfe de lune du clan Faucon...

[...] ... Ce témoignage est si difficile.

A l’origine, bien que Nheeza, dû à son jeune âge, s’en épargna la douleur du souvenir, le petit elfe naquit dans une réelle opprobre née d'un contexte familiale fait d’imbroglios politico-stratégiques où ses propres parents furent des chaînons broyés, s'il ne connu jamais son père de lune rejeté des nôtres, il perdit -ma regrettée sœur- sa mère biologique, morte en couche désespérée qu’on lui refuse le bonheur auquel elle aspirait. Pourtant pleine de vie, ma jeune soeur, elfe noble ravissante de Na’Helli, contracta un mal étrange sur les derniers mois de sa grossesse, une infection rare mais redoutée chez les elfes, de celle qui par profond deuil et chagrin attaque les chairs et affaiblit les corps. Et son corps affaibli ne survécu pas à la naissance de Nheeza. L’origine du dépérissement de sa mère restera probablement longtemps insaisissable pour Nheeza tant le jeune elfe fut scrupuleusement tenu à l’écart par les intrigues de ma famille mais avec le temps lui viendront sans aucun doute certaines révélations qui briseront en miettes son insouciance pour lui révéler qui était sa vrai mère ainsi que les circonstances de sa mort.

[...]

Il m'est difficile de dire où tout à commencer, de situer parfaitement le petit événement déclencheur de cette spirale sans fin d'évènements qui nous amenèrent à ce drame. Non, je ne sais pas précisément, cependant avec le temps, cette inlassable question m'évoque... notre père. Fils de la petite noblesse na'hellienne à la base, son empire commerciale et même la sphère d'influence de notre maison connut son âge d'or sous sa férule. Sa discipline et rigueur faisait l'admiration de tous. Elfe à poigne, dur, infatigable et pugnace à la tâche, notre père fit de la maison Dalisar, une des maisons les plus en vue de la ville. Pour mon père, le catalyseur de ce drame a été, je crois, l'amour de ma soeur pour ce « batard» elfe de lune qui compromettait dans son esprit notre maison en la fragilisant ; les Dalisars n'étaient plus un modèle de réussite, mais redevenait cette maison mineure de petits nobles roturiers qui surnage dans sa fange, s'acoquinant à l'occasion avec la vermine des forêts. Intolérable.

[...]

Ma soeur vécu très mal le fait d'être la première fois isolée et séparée de son amant. Un projet de mariage arrangé fut rapidement imaginé par mon père pour court-circuiter ces rumeurs méprisantes qui commencèrent rapidement à circuler, amenant trop de nuisances aux affaires. Et cela la révulsait du plus profond de son être. Un soupirant avait même déjà été choisit parmi le réseau de notre père. Elle était si seule, tout le monde donna son assentiment, nous avions tant d'avantages à perdre. La famille prévaut, la famille prévaut. « Elle le comprendra » pensions-nous, pauvres idiots que nous étions. Je ne connais pas les détails mais elle parvint malgré l'étroite surveillance à retrouver son amour fou malgré les interdictions et à la colère noire de mon père, tomba enceinte. A partir de cet événement précis, avec le recul, je peux affirmer qu’ici le machiavélisme et l'infamie frappèrent et pervertir follement les miens. Cruellement, il fut en effet décidé d'isoler définitivement ma sœur jusqu'à ce que ses bravades cessent et que le découragement de ne plus la revoir devienne si fort chez son amant que celui-ci l'oublie et perde toute espérance, le géniteur de bébé ne devait jamais savoir qu'il avait un fils et sa mère n'aurait jamais plus à poser les yeux dessus. Fort du soutien des membres de la famille et sous-estimant la farouche volonté et la force d'amour qui animait ma soeur, notre père l'avertit tôt dans sa grossesse du sort qu'il lui réservait, elle, cette « honte de la famille ». Bien mal inspiré il fut ; elle tomba malade le lendemain de la nouvelle, dorénavant mourante se sachant être prochainement mortellement arrachée à ceux qu'elle chérissait, « sa source de vie » pour reprendre une expression qu'elle aimait à répéter. A la naissance des mois plus tard du fils honni, la mère rendit vie.

[...]

J’étais abasourdie. Ma dévastation fut totale ce soir là lorsque j’eus à contempler notre « œuvre » finale. Ma sœur –devenue rabougrie par des mois d’isolement et une grossesse usante- était là, éteinte, le teint lugubre avec un rictus accusateur effroyable. Sur son visage figé, ultimement s’était dessiné un épouvantable cri de colère envers ses tortionnaires, nous…sa propre famille. Je fus submergée par une déferlante de remords à l’instant où ses yeux vitreux me fixèrent avec mépris. Nous étions devenu fous, et pour cacher les sanglots que m’inspirait cette pensée, je partis me réfugier hasardeusement dans la chambrée la plus sombre de notre maison. Je n’y pensai pas sur le coup mais c’était là la « cachette » favorite de ma brave sœur. Sa pièce au secret. La découverte dans la chambre d'une dernière lettre me rappela amèrement ce détail. Pliée sans discrétion, et dépassant d’un volumineux livre paresseusement rangé avec d’autres sur la frêle table de nuit, je la saisis et commençai à la lire, je compris fissa qui en était l’auteur. Mes larmes redoublèrent lorsque les projets naïfs de ma sœur pour son tendre enfant et son amant se révélèrent à moi. J’étais bouleversée d’être maintenant consciente d’avoir participer à briser tant d’espoir de joies.

[...]

Comme désireuse de fuir elle aussi ce drame honteux, la sage femme partit prestement le soir de cette naissance. Dans un vaine tentative de trouver grâce aux yeux de ma sœur, je me résolut à en profiter pour enlever Nheeza et l’emmener à son père. Cette vaillante pensée fut mon seul acte de courage. Le soupirant qui avait été choisi par notre père pour marier ma sœur après l’accouchement et devenu entre-temps le partenaire privilégié mais surtout envahissant de notre père dans ses « affaires », me surprit devant notre propriété alors que je partais dans la nuit avec anxiété avec l’enfant dans les bras. Mes larmes démasquant mes intentions, il me reprit Nheeza avec mépris et se targua qu’il exécuterait lui-même la volonté des Dalisars de faire disparaître l’enfant. Tout semblait devoir finir ainsi. Ce n’est que des années plus tard, qu’ivre et plein de morgues, il me nargua avec causticité d’un aveu inespéré : « Il est en vie, ...j’allais tuer l’enfant, lorsque un elfe vraisembablement du Faucon passant par là plaida pour lui. Cet elfe ne sachant rien de nous et de l’enfant, nous ne risquions rien à lui abandonner le bâtard orphelin. Ainsi se passa-t-il. Je ne sais rien de ce Faucon qui l’a recueilli mais j’ai reconnu plus tard ce pouilleux avec les siens dans la forêt qui borde au septentrion la source de la rivière... ».

[...]

Je n’en laissai rien croire mais cette révélation fracassante me mit en ébullition. Je me mis à chercher discrètement Nheeza pendant des semaines. Je voulais revoir l’enfant. Et si c’était seulement possible, être en paix avec sa mère... Je l’ai retrouvé au bout de 5 mois au hasard d’un détour où je fis la rencontre forfuite d'un groupe d'éclaireurs de lune Faucon qui revenaient de patrouilles, Nheeza avait positivement grandit. Ses traits de visage étaient plus ciselés mais la trame de l’esquisse était limpide et parfaitement reconnaissable. Si ravissant, si beau. Je revins le voir plusieurs fois, avec l’envie fuyante de me révéler à lui, de tout lui dire. A chaque fois, je ne le pus. Cette histoire est si obscène et son sourire si léger. En conscience, après plusieurs mois, j’ai juste décidé de ne plus venir, il ne pourra pas s’écrire que Moghedien Dalisar brisa par deux fois la vie innocente d’un enfant...

[...]

Bonne chance à toi, Nheeza du Faucon. Puisse notre famille s'éteindre de te croire indigne de nous.

[Fin première partie] A suivre....