Retour de transe. | |
Topic visité 532 fois Dernière réponse le 11/06/2012 à 00:46 |
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Aileen ne chercha pas vraiment à savoir comment Isa et Elen allaient conclure l’aventure et pris directement le chemin de la sortie. Elle s’arrêta brusquement à mi chemin. Elle voulait trouver Evonis mais elle ne savait pas où le Loup pouvait bien s’être fourré... Il était levé depuis un bon moment, elle en était certaine, mais de là à savoir ce qu’il avait prévu de faire... Tant pis, elle le chercherait à travers toute la Forêt des Cendres s’il le fallait, mais elle le trouverait. Elle était trop impatiente de lui raconter comment s’était passé sa première transe. Elle se dirigea sans hésiter plus longtemps vers l’un des gardes en faction à l’entrée du bâtiment des Éclats. Avec un peu de chance, il avait vu passer le Loup et pourrait renseigner la jeune femme. Il lui indiqua que Evonis se trouvait dans sa chambre. Que faisait-il au juste ? Il n’en avait aucune idée. Peut-être méditait-il ? Aileen le remercia et de dirigea sans attendre dans la direction indiquée. Arrivée devant la porte de la chambre qu’elle cherchait, elle y frappa doucement, comme si elle avait peur de faire trop de bruit et de déranger...
Elle n’eut aucune autre réponse que le silence. Il n’était pas là ? Se demanda-t-elle. Bon, il ne lui en voudrait pas, si... Elle ouvrit doucement la porte et jeta un oeil à l’intérieur pour découvrir Evonis, affalé sur le lit, complètement habillé, en plein exercice de sieste. Elle retint un rire discret. Elle entra et referma discrètement la porte avant de venir s’asseoir sur le bord du lit, prenant garde à ne pas le réveiller. Le pauvre, il devait vraiment s’épuiser au travail pour s’endormir ainsi en pleine journée... Et même si elle était toujours aussi pressée de lui raconter son “aventure” du matin, elle n’avait pas le coeur de le réveiller. Elle préférait attendre. - Huuuuuum... Fit-il, son sommeil léger n’ayant pas couvert l’arrivée de la jeune femme. Ho non, elle l’avait dérangé... Se dit-elle, sans faire un geste, espérant qu’il se rendorme. Elle ne tenait vraiment pas à le priver d’un peu de sommeil supplémentaire. - Ailou ?.. Huuum... Viens... Murmura-t-il, dégageant un bras pour qu’elle puisse s’allonger contre lui. ”Ha, s’il le prend comme ça !” Se dit-elle en souriant. Elle vint se pelotonner contre lui, posant sa tête sur son épaule. - Huuuum... Je t’aime... Humph... Ça va ? - Oui, ça va... Répondit-elle avec un tendre sourire. Dors, si tu es fatigué, je ne veux pas te déranger. En signe évident de protestation, il grogna et un bras emprisonna la jeune Cerf contre lui. Puis il émit ce qui pouvait se rapprocher d’un soupire d’aise. Elle ne s’enfuirait plus au moins, si jamais elle éprouvait vraiment des remords lorsqu’il lui parlait. Il ouvrit et ferma plusieurs fois sa bouche pour désengourdir sa langue avant de demander, les yeux encore fermés : - Ça s’est bien passé ? - Oui ! J’ai même pas fait de bêtise ! Elle marqua une courte pause. Mais comment tu sais..? - Elen... Rmbrlblbl... Grogna-t-il. Il a dit qu’il entraînerait Isa... Et toi aussi p’t’être... - Tu aurais pu me le dire, quand même ! Feignit-elle de s’offusquer. Je ne l’ai su qu’au dernier moment, moi... - Rmblb’len m’avait pas dit quand... Rmbl... pour toi... - Ha... Alors t’as deviné tout seul où j’étais partie ce matin ? Demanda-t-elle en lui passant tendrement une main dans les cheveux. Elle le trouvait amusant, quand il était encore à moitié endormi comme ça. Il l’étreignit plus fort encore, ses mains se déplaçant au hasard pour assurer une meilleur prise sur sa compagne de lit. - Humph... T’es partie tôt... M’pas d’câlin... Elen s’lève tôt... Humph... Exposa-t-il, laconique. - Logique... Fit-elle, admettant la justesse du raisonnement. Elle se tortilla un peu dans ses bras. Ça ne la gênait pas de jouer les doudous pour les loups endormi, elle trouvait même ça drôle. Par contre il n’avait pas besoin d’assurer aussi fermement sa prise, elle n’avait pas l’intention de s’enfuir. Néanmoins, elle ne dit rien. Elle était bien. Et tu en as profité pour faire la grasse matinée, alors ? Lui demanda-t-elle, pour le taquiner un peu. - Huuum’oui... Il trouva la force de redresser sa tête pour l’embrasser sur le front avant de retomber à sa position initiale. Z’ont été sympa les ‘sprits ? - Je sais pas, j’ai pas vraiment osé aller voir... Fit-elle, un peu à regrets. Tu as l’air drôlement fatigué... S’inquiéta-t-elle ensuite. - Hum... C’ta faute... T’es trop confortable... Grmblbl... Fit-il, caressant d’une main toute la longueur du dos de la Cerf. - Ça, on ne me l’avait jamais dit ! répondit-elle en riant. C’était plutôt original comme compliment... - Humph... Sa main s’attarda un instant sur la joue du Loup alors qu’elle se demandait si il allait se rendormir... Evonis semblait tout à fait à son aise et, lorsqu’il sentit la main de Aileen contre sa peau, il lui adressa un sourire, pour finalement ouvrir ses yeux. Il prononça cet unique mot : - Merveilleuse... - Ha ? C’était pas confortable ? - Humph... T’es bête ! - Confortable, merveilleuse... Et bête, maintenant ? Continua-t-elle, dans l’intention non camouflée de taquiner encore un peu plus le Loup. Il protesta par un grognement sonore, sans pour autant la quitter des yeux. Il ne voulait pas se retrouver sans défense. Il tenta de changer de sujet. Revenir à la transe lui paraissait à la fois raisonnable et censé. Qui plus est, Aileen se perdrait peut-être dans les détails de l’explication de ce qu’elle avait ressenti, et il n’aurait pas à justifier ses propos ensommeillés, qu’il jugeait tout à fait réalistes : merveilleuse, elle l’était, confortable aussi lorsqu’elle se collait tout contre lui et il la trouvait parfois délicieusement bête lorsqu’elle le taquinait. - C’est super que tu ais réussi ta transe. Ça ne t’a pas trop secouée ? - Non, ça va ! Ça aurait pu être pire... C’est un peu fatiguant de passer tout un tas de barrières mais c’est vraiment... C’est assez unique comme expérience. Et Elen sait faire des trucs incroyable, je sais pas comment il fait... S’étonna-t-elle. La jeune Cerf avait du mal à imaginer comme Elen avait pu projeter son esprit à plusieurs reprises, aussi bien pour lui redonner confiance que pour la pousser à sortir du monde des esprits lorsqu’elle s’était montré un peu réticente... Et puis c’est vraiment très étrange ! Continua-t-elle sur sa lancée. Tu sais, cette impression de flotter dans les airs... Et pourtant, j’étais toujours là... Enfin, je veux dire, mon corps n’avait pas bougé, je pouvais toujours le sentir mais quand je bougeais... Enfin, ça n’a rien à voir ! Je ne sais pas trop comment décrire ça... - Ah ça... La première fois, ça fait le même effet à tout le monde. Je parie que t’as eu du mal à remonter ! - Ouais. J’avais pas vraiment envie.. Elen a du me pousser un peu... Répondit-elle avec un sourire. - Bah... C’est toujours comme ça... Pis après, quand tu descends plus bas, tu te rends compte que c’était pas si bien que ça les premiers niveaux. On est tous passés par là ! Même Elen ! Sa première transe, ça avait été quelque chose à celui là ! Il n’écoutait pas Kowü. Il voulait rester en bas et bam ! Kowü est remonté et s’est mis à chanter. Je peux te dire que notre Chaman a fini vite fait bien fait dans son corps ! Aileen éclata de rire. - Ha bon ! Il nous avait caché ça... Quand je vais le dire à Isa, je me demande quelle tête elle va faire ! S’amusa la jeune femme. Cela-dit, il n’était que Donoï à sa première transe... Kowü voulait qu’il en fasse une avant de le faire passer Bakany. C’est pas un truc courant. Je dirai même que c’était une première. - Ha quand même... C’était même risqué, non ? - Penses-tu ! Tu as vu notre Elen ? Kowü était au moins aussi doué que lui. Aucune chance. Nan, c’est juste que la première fois, t’as envie de rester. Et Elen était bien plus têtu que toi à cette époque ! - Et moi qui m’inquiétait d’être une mauvaise élève, je suis encore loin de dépasser le maître ! Plaisanta-t-elle. - Enfin, c’est normal. Moi aussi à mon époque ça m’a bien plu. Y’a... Hum... Quatre cent huit ans... Aileen s’amusa à faire rapidement un calcul mental à partir de l’âge d’Evonis. - Ha, tu avais deux cent vingt trois ans ? C’était deux fois plus que l'âge actuel de la Cerf, plus quelques années encore... - Oui, oui... Tu es bien plus douée que moi, Ailou, tu vois ? La flatta-t-il. Mais qu’Hadès fais-tu avec un vieux machin comme moi ? La chambra-t-il ensuite. - Ha, c’est toi qui as commencé ! J’serai pas venue te chercher dans ton trou, moi ! Se défendit-elle en riant. - Mon trou ? Alors que tu y a élu domicile maintenant ? Tu devrais dire notre trou ! - D’accord, notre trou... Admit-elle. Notre trou qui est plutôt confortable. Ajouta-t-elle, appréciant la chaleur des bras d’Evonis. Puisqu’elle en parlait... Aileen, Elfe des lunes du Clan du Cerf
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- Ça te plairait de t’y sédentariser quelques temps ? Enfin, tu l’es déjà. Mais de ramener un peu plus de tes affaires, la prochaine fois qu’on passe par chez toi. Ça ne t’empêchera pas de passer voir tes copains Cerfs avec ou sans moi. Mais comme ça, j’me disais... ‘fin... Ça pourrait être pratique quoi...
- Tu... Tu veux que... La jeune femme en resta interdite un instant... Il était sérieux ? Elle plongea son regard dans le sien. Il était on ne peut plus sérieux. Elle lui rendit un sourire radieux et l’enlaça tendrement. Bien sûr que ça me plairait ! Répondit-elle finalement. Je ferai attention à ne pas trop t’envahir... Ajouta-t-elle ensuite. - Tu vois que t’es bête ! Je te propose de m’envahir et toi tu dis que tu feras gaffe à ne pas le faire ! - C’est parce que tout est dans la nuance ! Se défendit-elle en riant. Je ferai attention à ne pas trop t’envahir, ni pas assez, ni trop peu... Expliqua la jeune femme. - J’ai du mal à imaginer comment tu pourrais trop m’envahir... Mumura-t-il, dubitatif. - Tu ne diras pas ça quand tu verras la quantité phénoménale de vêtement qu’une fille peut accumuler... Fit-elle en réajustant sa position contre le loup. - Tant que ce sont des vêtements que... Hum... Non, rien... Ce sera parfait ! Ça remplira mes placards... - Des vêtement que quoi ? Demanda-t-elle d’un air taquin. - Que tu aimes ! - Mais bien sûr... Répondit-elle - A quoi tu pensais ? Demanda-t-il en toute innocence. - Ho, non, rien... Sûrement à la même chose que toi... - Donc des vêtements que tu aimes... Insista-t-il, non sans lui adresser un sourire taquin. - Oui, c’est ça, tout à fait. Confirma-t-elle en lui rendant son sourire. En tout cas je... Enfin, ça me fait plaisir que tu me proposes ça... - Bin c’est un fait avéré : tu dors souvent avec moi quand même ! Donc c’est plus pratique pour toi d’avoir tes affaires avec toi, non ? - Et évidemment ça n’a rien à voir avec le fait que tu voudrais bien me voir m’installer avec toi ? Demanda-t-elle, malicieuse. - Oh... Non, non... Absolument pas ! C’est pour des raisons... hum... pratiques... Avança-t-il pour tenter de camoufler la raison originale qu’elle avait parfaitement résumée, l’air légèrement intimidé, pour une fois. - Bah pourquoi tu fais cette tête ? Demanda-t-elle en s’amusant de la soudaine timidité du Loup, lui qui était si sûr de lui, habituellement... - Tu sais très bien pourquoi... S’esquiva-t-il peu subtilement. - Non, je ne sais pas... Insista la Cerf. Elle ne le laisserait pas s’en tirer si facilement ! Il déglutit sous l’effet du stress. Elle avait au moins le mérite de l’avoir poussé dans ses premiers, car ce n’étaient certainement pas ses derniers, retranchements. Mais il n’hésita pas une seule seconde : puisqu’elle insistait, elle aurait toute la vérité, crue, attendue et tellement cousue de fil blanc qu’énoncer verbalement l’évidence lui semblait être une perte de temps. Mais Aileen, après ce qu’elle avait vécu, devait avoir besoin d’être flattée par ce genre de grandes déclarations : - Parce que je t’aime. Parce que je veux t’avoir auprès de moi. Et que c’est pour ça que je veux que tu emménages, définitivement, dit-il, soulignant volontairement ce mot, dans notre chambre. Elle l’avait cherché et elle l’avait trouvé. Cette fois c’est lui qui lui avait cloué le bec. Elle ne répondit rien, se contentant de se serrer contre lui, affichant un sourire des plus radieux. Cette simple déclaration la touchait vraiment... Vraiment beaucoup. - Définitivement, hein..? Réussit-elle à dire, d’une toute petite voix. - Seulement si tu veux bien ? Et ça évitera de déménager ailleurs tes affaires une fois sur place. Ajouta-t-il avec malice. Définitivement, ça n’était pas rien... Ça signifiait... Longtemps. Plus longtemps que toutes les années qu’elle avait déjà vécu... Et pourtant, elle n’imaginait pas une seule seconde qu’elle puisse refuser... - Bien sûr que je veux. Il l’enlaça tendrement, pleinement éveillé, avant de l’embrasser, heureux d’avoir obtenu son accord aussi aisément et avec aussi peu d’hésitation. Il en profita pour laisser courir ses mains le long de son corps. - Tu sais que je t’aime, toi ? Fit-elle, se remettant peu à peu de ses émotions. - Je sais... Murmura-t-il tendrement au creux de son oreille. - Merci... Merci pour tout... Lui souffla-t-elle. - Pour tout ? Demanda-t-il, haussant un sourcil. Elle acquiesça de la tête. Elle avait juste senti le besoin impérieux de le remercier mais elle n’aurait pas pu définir ce “tout”... C’était un mélange de tout ce qu’ils avaient partagé, de la patience qu’il avait eu à son égard, de ses sourires... Tout. - C’est pas tout ça, mais maintenant que tu es allongée sur moi, je vais en profiter... Déclara-t-il, rabattant les couvertures sur eux, les enveloppant tous les deux. Il l’entoura tendrement de ses bras, avant de fermer les yeux de nouveau. Elle était si menue par rapport à lui. Si légère. Si douce. Sa tête posée contre son torse, ses longues jambes glissées de part et d’autre de l’une des siennes, ses fines mains agrippées à ses épaules et sa longue chevelure s’égayant en tous sens, les recouvrant tous les deux, il la trouvait si parfaite. Pour ce tendre contact, il aurait retourné ciel et terre. - Bonne nuit, alors ? Murmura-t-elle, fermant les yeux à son tour. - A moins que tu ais mieux à proposer, je ne suis pas contre un petit somme contre toi, en effet. - Rien pour le moment, non... Elle devait bien avouer que la transe l’avait épuisée... Une petite sieste ne lui ferait pas de mal, et puis, au moins, elle était dans les bras d’Evonis. Elle y était bien au chaud, elle n’avait pas envie de bouger... Elle sentait sa poitrine se soulever régulièrement, au rythme lent de sa respiration. Et puis elle s’endormit. [...] Aileen, Elfe des lunes du Clan du Cerf
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Lorsqu’il s’éveilla, la Cerf se trouvait toujours tout contre lui, calme, la respiration régulière, ses lèvres roses entrouvertes laissant échapper son souffle chaud. Il n’osa pas bouger, de peur de la réveiller. Quelques minutes s’écoulèrent, sans que la jeune femme ne fasse le moindre mouvement. Puis elle bougea, un petit peu tout d’abord, et un peu plus à mesure qu’elle s’éveillait. Elle étira ensuite ses bras et ouvrit les yeux, souriant à Evonis.
- ’Jour ! Fit-elle d’un ton guilleret. - Rebonjour toi ! Elle s’étira de tout son long. Elle se sentait mieux après cette petite sieste. - Bien dormi ? Demanda-t-elle en se redressant, s’asseyant à califourchon sur Evonis. - Hum... Moui... Et je dois dire que le réveil est pas mal non plus... Répondit-il tout bas, laissant glisser une main le long des hanches de la Cerf. - Ho, vraiment ? Fit-elle en feignant l’innocence. - Et toi ? Bien dormi ? - Oui ! ‘Me sens mieux. C’est fatiguant, les transes... - J’ai vu ça... Répondit-il, l’air absent, occupé à caresser le dos de sa compagne. - Ha, je... J’ai dormi tant que ça..? S’inquiéta-t-elle. - Oh non... Mais tu avais l’air percluse. Maintenant, je te sens plus fraîche ! - Tu n’avais pas l’air bien réveillé non plus... Fit elle, sa main venant à nouveau caresser tendrement la joue du Loup. - Certes... Mais tu avoueras que se réveiller à tes côtés n’encourage pas à quitter le lit ! - J’en sais rien, moi... Je me réveille rarement aux côtés de moi-même ! Répondit-elle en riant. - Tu devrais essayer... - Je ne sais pas si j’en ai envie... Te trouver toi à mon réveil, ça me convient parfaitement. Je n’ai pas envie que ça change ! Affirma-t-elle, non sans songer à nouveau à la proposition qu’il lui avait fait, plus tôt dans la journée. - Tu m’en vois ravi ! Répondit-il, ses mains se glissant un peu plus bas pour l’attirer contre lui avant de l’embrasser tendrement. - De toute façon, c’est définitif, maintenant, hein ? Fit-elle ensuite, un sourire radieux aux lèvres. - Bien sur que c’est définitif ! Et non négociable maintenant que tu as accepté ! - Comme si j’avais l’intention de négocier ! Feignit-elle de s’offusquer. - J’en sais rien moi ! Tu pourrais abuser de ta position ! - Ho, ça n’est pas mon genre... Elle laissa passer un court silence et reprit, avant que Loup ne puisse la contredire. Alors ? Tu voudrais qu’on s’occupe de ça quand ? - Quand tu veux ! - Vraiment ? Quand je veux ? Parce que... Si ça ne tient qu’à moi, alors... Dans quelques jours, le temps que tu sois moins occupé ? Fit-elle, pleine d’entrain. - Parfait... Il l’attira une fois encore au plus près, pour l’embrasser langoureusement et passionnément. Elle déménageait, pour lui, pour eux. Leur vie à deux commençait réellement aujourd’hui. Avant, ils n’avaient été qu’une jeune femme et un homme d’âge respectable s’amusant et partageant des moments intenses. Mais dès qu’elle aurait déposé ses affaires dans leur chambre, ils deviendraient un couple pour toute l’éternité. Une famille, en quelque sorte. Rien ne pouvait le mettre plus en joie. Ses baisers et ses caresses communiquaient à Aileen ses sentiments avec une rare ardeur ! Et la jeune femme ressentait la même joie que le Loup. Elle était si impatiente ! Ho, bien sûr, leurs vies n'en serait pas changées puisqu'elle passait déjà la grande majorité de son temps à la Tanière... Mais cette fois, c'était bien plus concret. Et peu importe l'âge qu'il pouvait avoir, elle était bien avec lui. Elle était heureuse. - Je t’aime... Trouva-t-il le temps de dire à plusieurs reprises, entre deux baisers passionnés. - Je t’aime ! Lui répondit-elle, un sourire rayonnant ne quittant plus son visage. Elle l'embrassa à son tour, blottie dans ses bras, puis, lorsque leur lèvres se séparèrent, prit quelques instants pour plonger son regard dans le sien, sa main caressant toujours tendrement sa joue. Elle s'en voulait un peu d'avoir à couper court aux ardeurs du loup mais il le fallait bien... Pour l’instant... Elle tenta de se redresser, prise dans l’étreinte du Loup. - Et si on y allait ? J’ai faim... Lui demanda-t-elle enthousiaste, ne parvenant pas à se libérer de ses bras puissants. - Moui... Il la relâcha finalement, après un dernier baiser, avant de se redresser. Un bon repas leur ferait du bien à tous les deux ! [...] Quelques jours plus tard, en route pour l’une des enclaves Cerfs de la Forêt des Cendres, Evonis affichait un sourire béat, mesurant à peine sa chance. Aileen riait de le voir ainsi, elle marchait d’un pas vif et sautillant devant lui. - T’es sûre qu’on s’en sortira à deux ? - Oh, oui ça devrait aller. Je ne prendrai pas tout, de toute façon... - Hey ! On avait dit que tu t’installais ! Tu auras besoin de tout ! - Tu es sûr de toi ? Fit-elle en se retournant vers lui, souriante. Parce que “tout”, ça fait peut être beaucoup trop pour tes placards ! Ajouta-t-elle, exagérant volontairement la quantité d’affaires qu’elle avait à emporter. - On s’en fiche de ça ! Je te veux toute à moi ! Alors on emportera tout, en plusieurs fois s’il faut. Elle éclata de rire. Puisqu’il la voulait, alors il l’aurait ! - D’accord, alors ! Lui répondit-elle alors qu’ils arrivaient dans une zone de la forêt où les arbres et les taillis se faisaient plus clairsemés, signe qu’ils approchaient de leur but. Et ils y arrivèrent vite, un modeste village d’elfes des lunes au centre d’une petite clairière ensoleillée. Il n’y avait pas grand monde, à cette heure mais Aileen salua tout de même quelques connaissances qu’elle croisa. Elle s’arrêta un bref instant et sourit à Evonis avant de l’entrainer vers un petit groupe d’habitations sur la droite. - Tu crois qu’ils vont m’en vouloir de leur piquer leur Intendante ? - Humpf. Fit-elle, semblant vaguement contrariée. Ils ont pas intérêt. De toute façon c’est moi qui décide ! Ajouta-t-elle ensuite, poussant la porte d’une des maisons et entrant sans hésiter un instant. C’était là qu’elle résidait, lorsqu’elle n’était pas fourrée à la Tanière ou en voyage aux quatre coins du monde. C’était plutôt modeste comme habitation mais elle n’en demandait pas plus. Ça lui suffisait. - Bin... D’un certain point de vue, c’est normal que le Loup dévore la jeune et alléchante Biche sans défense. - Tu sais, ça n’est pas une affaire de point de vue... Répondit-elle avec un sourire malicieux. Parce qu’au final, le Loup m’a attrapée mais je n’ai pas envie de m’échapper, alors... Ils n’ont pas le choix ! C’est tout ! Pour tout réponse, elle eut droit à un baiser. Elle s’était laissée surprendre par son prédateur. Mais comme elle l’avait annoncé, elle ne s’échappa pas pour autant... -Hé, si tu commences comme ça, on aura jamais terminé ! Fit-elle en riant lorsque leurs lèvres se séparèrent. - C’est pas ma faute ! - Ha bon, vraiment ? - Bin oui ! Tu m’attires ! Je n’y peux rien ! - On n’est pas pressés de toute façon... Admit-elle, l’embrassant à son tour. - Alors c’est chez toi, hum ? Fit-il, balayant la pièce du regard. - Plus pour longtemps... Mais... Oui, c’est chez moi... L’endroit n’avait rien de particulier. On y trouvait tout ce qu’on pouvait s’attendre à y trouver.. Un lit, dans lequel la jeune femme n’avait plus pris place depuis des saisons entières, quelques meubles, une table et des chaises... Pas non plus de décoration spécifique, à part plusieurs objets divers qu’elle avait ramené de ses voyages, parce qu’elle les trouvait jolis ou amusants. Rien que de très commun, en somme. Mais elle s’y sentait chez elle et à l’idée de n’y plus revenir, elle ressentait tout de même une petite pointe de nostalgie. Ho, rien de réellement important en comparaison de la joie qu’elle éprouvait à l’idée de s’installer à la Tanière avec Evonis. Elle fit quelques pas à l’intérieur, retrouvant peu à peu ses marques. Ça lui semblait étrange d’être ici en compagnie du Loup, elle qui avait l’habitude de s’y trouver seule... Et dire qu’à peine revenue, il allait lui falloir tout déménager, songea-t-elle avec un rire discret. L'ensemble de ses possessions n'était pas si incroyable que ce qu'elle avait tenté de faire croire au Loup et à eux deux ils réussiraient sûrement sans peine à tout ramener à la Tanière. Elle se retourna vers Evonis en souriant. - Ça te plait ? Lui demanda-t-elle, feignant un quelconque élan de coquetterie. - Hum... C’est coquet. Fit-il, observant avec intérêt toutes les possessions de Aileen, et vérifiant discrètement qu’il ne se trouvait pas de cage à lapin dans la pièce... - Je ne sais pas si c’est vraiment le mot qui convient ! Répondit la jeune Cerf en riant. Mais bon, au moins si ça te plaît, alors ça ne sera pas trop désagréable de se faire envahir ! - Bin... C’est un peu toi tout ça ! Ça te ressemble. Alors forcément... - Forcément..? Fit elle en retournant près de lui et en l’enlaçant, plantant son regard dans le sien avec un tendre sourire. - ...l’idée d’avoir tout ça avec nous me plaît... Compléta-t-il. - Oui, moi aussi... Répondit-elle, posant sa tête contre son épaule. La porte était restée ouverte mais Aileen ne s'en souciait pas vraiment. Ils n'allaient sans doute pas rester très longtemps... Elle se sépara d'Evonis, n'oubliant pas de lui déposer un baiser sur le bout des lèvres et fit mine de vouloir fermer la porte mais elle s'arrêta, en tombant nez à nez avec une autre elfe.../font> Fit-elle, semblant vaguement contrariée. Aileen, Elfe des lunes du Clan du Cerf
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-...Maman ?! Lacha Aileen, surprise.
- Alors toi ? On revient et on ne prends même pas la peine de saluer ses vieux parents ? Plaisanta-t-elle en constatant la surprise de sa fille. Cette elfe qui devait être la mère d'Aileen ne lui ressemblait pourtant pas vraiment. Oh, elles avaient à peu près la même taille mais l'une était un peu plus voluptueuse que l'autre. De longues boucles brunes encadraient ses épaules et quelques mèches éparses venaient parfois masquer un instant ses yeux verts avant qu'elle ne les chasse d'un geste de la main. Elle remarqua la présence d'Evonis et planta son regard perçant dans celui du Loup. -Et en plus tu es accompagnée ! Quelle malpolie tu fais ! - Mam', s'te plaît.. Soupira Aileen. Evonis... Voilà Kalyn, ma mère bien aimée... Fit-elle en insistant lourdement sur les deux derniers mots, comme si elle n'y croyait pas vraiment. L'intéressée éclata de rire. - Enchanté. Je suis Evonis, Ashka du Clan du Loup - Ha, le fameux Evonis ! Enchantée de te rencontrer enfin ! Répondit elle en entrant alors qu’Aileen s’effaçait pour lui laisser le passage. Elle avait l’air de savoir à qui elle parlait... - Fameux, fameux... Il n’y a rien de fameux à tout ça, tu sais. Et on s’est déjà croisé, ce me semble... Il y a... Hum... Deux ou trois siècles... - C’est bien possible, je n’ai pas le souvenir de tout les elfes que j’ai rencontré, mais c’est vrai que tu me dis quelque chose... Enfin, quand à être fameux, tu es plutôt exceptionnel à en croire certaines... Fit-elle d’un air amusé, non sans un coup d’oeil pour sa fille qui lui rendit un regard plus ou moins assassin... - Exceptionnel, c’est elle qui l’est... - Ha, ça c’est... - Ha, mais vous allez pas vous y mettre à deux ?! Protesta Aileen, interrompant sa mère sans vergogne. Mam’, il faut qu’on te... Dise quelque chose... Fit-elle ensuite semblant un peu embarrassée à l’idée de lui annoncer qu’elle quittait le village. - Quoi donc ? Ne fais pas cette tête, voyons ! - Euh, ben... Je... Enfin, on... Comment expliquer ça..? Elle prit une grande inspiration avant de se jeter à l’eau. Voilà, je... Je vais habiter à la Tanière, maintenant... Avec Evonis... - Ho, bah ça n’est pas comme si tu y passais déjà les trois quarts de ton temps ! Répondit-elle en riant. Aileen en resta interdite... - C’est ce que je lui disais. C’est juste beaucoup plus pratique qu’elle prenne quelques affaires avec elle ! - Oui, oui plus pratique, bien sûr... Fit elle avec un regard entendu pour Evonis. A côté du Loup, Aileen affichait une moue vaguement boudeuse. Bah, quoi qu’il en soit c’est plutôt une bonne nouvelle ! Je vais chercher ton père, Aileen ! Je pense qu’il se fera une joie de te donner un coup de main, et puis Evonis pourra faire connaissance avec lui, ça vous va ? Fit-elle, d’un air enthousiaste qui ressemblait beaucoup à celui que sa fille pouvait parfois adopter. - Oui, d’accord... Répondit simplement cette dernière. - Oui... Oui... - Ha, et toi Aileen... Fit Kalyn en s’attardant sur le pas de la porte. Il faut que je te parle, tu viens ? Elle n’attendit pas la réponse et quitta la pièce. Je... J’arrive... Fit Aileen en jettant un coup d’oeil à Evonis, elle semblait un peu inquiète, étrangement. Tu m’attends là ? Je reviens vite ! Lui fit-elle avec un sourire avant de rapidement sortir à son tour. Même si le ton de sa mère était relativement amical, Aileen savait qu’il ne présageait pas que du bon pour elle, aussi apréhendait-elle plus ou moins ce qui allait se dire... - Qu’est ce qu’il y a..? - J’espère que tu sais ce que tu fais, Aileen... Fit Kalyn, préférant directement entrer dans le vif du sujet. - Que... A quel sujet ? - Bah, toi et Evonis, évidemment ! Tu sais quel âge il a ? Tu sais qu’il est même plus vieux que ton père ou moi ? - Oui, oui je sais, mais je... Ha, c’était donc là qu’elle voulait en venir... Elle aurait du se douter qu’elle lui parlerait de ça. - Tu quoi ? Aileen, ma puce, mais tu te rends compte de ce que ça veut dire ? Si votre histoire dure, tu seras déjà veuve alors que tu auras à peine atteint la moitié de ta vie ! - Mais... Mais j... M’man... Tu... Elle savait qu’elle avait raison, mais cette vérité ne lui plaisait pas... Pas du tout. Elle ne savait plus quoi dire. Elle s’en fichait, de tout ça, elle... Tant qu’elle pouvait passer du temps avec Evonis, peu lui importait ce genre de préoccupations. Et sa mère qui venait lui lâcher tout ça à la figure... Qu’est ce qu’elle voulait qu’elle lui réponde ?! Elle baissa les yeux, se mordant la lèvre, sans rien dire. - Ne fais pas cette tête, je m’inquiète juste pour toi... Fit-elle, semblant s’adoucir un peu. - Tu t’inquiètes... Mais j’veux pas que tu t’inquiètes, moi... Je... Je m’en fiche !! Si tu savais comme je m’en fiche ! Je sais ce que je fais, c’est ma vie... Et je l’aime. Alors, s’il te plaît, laisse moi tranquille, avec ça... Finit-elle par dire, se rebellant franchement contre l’avis maternel. - D’accord, d’accord... On en reparlera plus tard, alors ? Finalement, elle préférait abdiquer... Pour cette fois, du moins. Kalyn voyait bien qu’elle faisait de la peine à sa fille. Autant attendre qu’elle se soit calmée un peu pour lui parler de ça. Aileen tourna les talons sans un mot de plus et retourna à l’intérieur, aux côtés d’Evonis, pendant que sa mère repartait, à la recherche de son mari qui devait encore s’être perdu quelque part ! Le Loup sautillait sur place, installé sur le lit. Il semblait à la fois observateur des alentours et en plein jeu, rebondissant sur les matelas à ressort dont les Nobles avaient le secret. Il afficha un sourire angélique à l’arrivée de Aileen. - Il est confortable ton lit ! Constata-t-il tout haut. Malgré son soudain air maussade, il avait réussit à la faire sourire... La voyant de mauvais poil, ou tout au moins perturbée par quelque nouvelle que sa mère lui aura donnée, il décida de prendre les choses à contre pied : - Tu l’as jamais essayé avec quelqu’un alors, ce grand lit, hum ? - Ben non, jamais... Répondit-elle en venant se pelotonner contre lui. Son âge, elle s’en souciait comme d’une guigne... - Et tu trouves ça normal ? Pauvre lit ! Il n’aura jamais vécu pleinement sa vie de lit ! Alors ce soir, on dort dedans, hum ? - Tu veux le déménager aussi ?! S’étonna-t-elle. - Bin... On peut déménager une partie de tes affaires et ensuite on revient ici, on passe la nuit sous tes draps et demain matin on déménage le reste ? - Ca me plaît bien, comme plan..! Fit-elle, retrouvant peu à peu le sourire. - Ça flattera l’égo de ta literie comme ça ! - Je ne savais même pas que ça pouvait avoir un égo, ces trucs là ! S’étonna-t-elle, riant tout à fait, cette fois. Il avait un don pour lui faire oublier ses malheurs... - Bin si ! Tu le sens pas impatient ? Il a jamais connu ça, lui. - Tu as raison, c’est quand même cruel pour lui ! Voyant qu’ils se trouvaient à présent sur la longueur d’onde la plus proximale possible après le revers qu’avait subit sa compagne à l’instant, il l’embrassa tendrement, avant de lui souffler quelques mots à l’oreille et elle étouffa un rire à l’entendre... - Ça me semble intéressant... Fit-elle, feignant de réfléchir à l’offre, des plus alléchantes. En attendant, je devrais peut être commencer à ranger mes affaires, non ? Je parie que mon père va être pressé de me voir partir ! Plaisanta-t-elle ensuite. - Laisse moi t’aider un peu alors... - Si tu veux ! Elle se leva et se mit au travail, confiant à Evonis le soin des divers grigris et autres babioles diverses qu’elle avait accumulé mais qu’elle tenait à garder... - Hé hooo !! Fit une voix à l’extérieur. - Ha, ça c’est mon père... Fit Aileen pour Evonis, lui adressant également un sourire amusé. Et en effet, il ne mit pas bien longtemps à faire son entrée, déboulant dans la petite pièce, saluant chaleureusement sa fille qui éclata de rire en le voyant. Puis il se tourna vers Evonis. - Eriel, enchanté de te rencontrer ! Fit il simplement au Loup pendant qu’Aileen ne parvenait pas à calmer son fou rire. Kalyn arriva peu après lui et leva les yeux au ciel, feignant l’exaspération. - Un plaisir partagé. Répondit sobrement le Loup avec un grand sourire, s’empressant de se “débarrasser” des affaires qu’ils transportait pour serrer vigoureusement la main du Cerf. - Alors comme ça, c’est vrai ? Tu nous débarrasse enfin de notre fille bien aimée ? Répondit-il, semblant enchanté de la nouvelle tandis que l’intéressée reprenait son souffle tant bien que mal. - Certainement ! Mais je ne la séquestrerai pas, promis ! Je suis sur qu’elle viendra souvent ! Connaissant ses responsabilités... - Bah, je ne m’inquiète pas pour ça, de toute façon elle est assez têtue pour se libérer si besoin est, n’est ce pas ? Dans son dos, Aileen lui tira ostensiblement la langue... Evonis retint un rire. Il ne la surnommait pas affectueusement bourrique pour rien ; même si la plupart du temps elle se montrait têtue à son avantage. Après tout, c’est ça qui l’avait fait rester et qui leur avait permis de construire ensemble. - Et vous avez l’intention de rester ici ou vous préférez ne pas vous attarder ? - Nous voulions déménager une partie des affaires de Aileen aujourd’hui, puis passer la nuit ici pour terminer demain. C’est bien ça ? Chercha-t-il confirmation auprès de sa belle. - Oui, c’est ça ! C’était ton idée, ne fait pas semblant de ne pas t’en souvenir ! Plaisanta-t-elle. - Ha mais c’est parfait, alors ! Que diriez-vous de passer la soirée avec nous ? On pourra faire plus ample connaissance ! Ca ne te dérange pas Kalyn ? - Bien sûr que ça me dérange d’avoir ma fille à la maison ce soir ! Ironisa-t-elle avec un grand sourire. - Faut voir avec Aileen, mais ça me dérange absolument pas ! - Non, moi non plus ! - Bon, bah c’est décidé, alors ! Aileen, Elfe des lunes du Clan du Cerf
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Et tous se mirent ensuite au travail, sous les ordres plus ou moins précis d'Aileen, rassemblant ses quelques possessions pour son départ vers la forteresse des Loups. Comme le souhaitait Evonis, elle ne laissa rien ou presque, mis à part quelques vieilleries qu'elle préférait jeter. Ils réussirent même à ramener à la Tanière la quasi intégralité des affaires de la jeune Cerf, vêtements y compris, laissant au village ce qu'ils ramèneraient le lendemain. Ho, pas de quoi les surcharger, loin de là. Kalyn ne les avait pas accompagné et en avait profité pour préparer le repas pour les travailleurs, comme elle le disait elle-même. Aileen en fut soulagée intérieurement, craignant une nouvelle discussion avec sa mère, comme cette dernière le lui avait promis... Elle ne pouvait peut être pas l’éviter mais au moins tentait-elle de retarder ce moment le plus possible.
Le soir venu, la jeune Cerf fit preuve, comme à son habitude, d'un appétit plutôt impressionnant. Mais ses parents le confirmèrent, elle avait toujours beaucoup mangé, de même qu'elle avait toujours été têtue bien qu'elle se fut assagie avec les années. Evonis put entendre bien d'autres anecdotes à son sujet, racontées tout au long de la journée auxquelles il accorda une attention soutenue mais discrète; elle aurait droit à quelques moqueries en privé. Et même si la Cerf prétendait ne pas vouloir en entendre parler, elle finit par s'incliner et écouter ces histoires dont elle était l'héroïne sans broncher. La nuit était déjà tombée depuis quelques heures lorsqu'ils retournèrent enfin chez la jeune Cerf, dans sa petite demeure désormais presque entièrement vide. Aileen vint s'écrouler sur le lit en lâchant un long soupir. La journée avait été fatiguante, néanmoins, elle souriait. - Hé ben... Ça n’aura pas été de tout repos ! Evonis verouilla le loquet de la cabane avant de se placer face à elle, debout, les mains campées sur les hanches. - Alors ? Tu m’avais caché que tu avais eu une enfance aussi agitée ! - Je n’ai rien caché du tout ! T’as jamais demandé, c’est tout. Répondit-elle, sûre de son fait. Elle avait préparé cette réponse tout l’après-midi, certaine qu’Evonis allait y faire référence lorsqu’ils seraient de nouveau seuls. - Bien sûr ! Bien sûr ! C’est parce que tu grimpais aux arbres pour piquer des oeufs que tu voulais rien me dire ? - C’était des oeufs de dragons. Se défendit-elle. En réalité les seuls oeufs qu’elle avait débusqués appartenaient à des pies relativement communes mais c’était un peu moins impressionnant... - Jamais entendu parler de ces bêtes-là ! - Ha bon ? Y en avait plein dans les histoires que mes parents me racontaient, à moi... - Humph... Il vint s’asseoir à côté d’elle. Je suis jaloux... - Ha ? Pourquoi ? - J’en ai pas eu de dragons, moi... Elle se rapprocha de lui et posa sa tête sur son épaule. - Moi non plus... Juste les oeufs ! - Ça va ? Ça n’a pas été trop difficile pour toi, aujourd’hui ? - Bien sûr que non ! C’était plutôt amusant, au final ! Pourquoi ? Et toi, ça a été ? - Bien sûr. Tes parents sont gentils. Et puis ce sont de vrais gosses ! - Ho, t’exagère un peu non ? Fit-elle, sans retenir un sourire amusé. Il n’avait tout de même pas tout à fait tort... - Bah oui ! T’as vu ton père ? - Il me fait rire, moi... Il est toujours de bonne humeur ! - Comme toi ! - Je ne sais pas si je lui arrive à la cheville mais je fais de mon mieux ! En plus, je serais prête à parier qu’à l’heure qu’il est, il est en train de pleurer dans les bras de ma mère parce que je m’en vais ! - Mais on leur a dit que tu viendrais les voir souvent ! En plus t’es obligée, t’es Intendante. - Et la Tanière n’est pas si loin, mais il est comme ça, tu sais ! Enfin, il s’en remettra vite ! Elle se tut un instant, se remémorant quelques souvenirs de la journée. Tu... Tu te souviens, quand ma mère a voulu me parler ? - Oui, oui... Elle voulait une discussion mère fille ! De celle qui parle de choix et tout le reste je suppose... - Oui, c’était à peu près ça... Répondit-elle, un peu surprise qu’il soit aussi proche de la vérité. - Et je suis un mauvais choix, je suppose ? - Non !! S’offusqua-t-elle immédiatement. C’est pas ça, mais... Elle lâcha un long soupir avant de lui rapporter l’échange qui avait eu lieu. Elle n’avait rien dit au cours de la journée mais ce que sa mère lui avait dit avait suffit à la blesser... - Je t’avais dit que t’étais avec un vieux machin ! Mais on sait tous les deux que j’ai d’excellents restes ! - Oui, bien sûr, que je le sais... Mais j’aurais bien aimé qu’elle comprenne... Elle vint se blottir un peu plus contre lui. Elle a dit qu’elle voudrait m’en reparler... Je ne peux pas la fuir éternellement, mais je ne sais pas ce que je vais lui dire... Fit-elle, semblant inquiète. Je t’aime, moi, c’est tout... J’ai pas besoin d’en savoir plus... - Bin dis lui ça : que j’ai de bons restes ! Pis bon... J’comptes pas te laisser avant au moins six-cents bonnes années, tu sais ? - T’as pas intérêt à faire moins. Elle se redressa un peu et l’embrassa du bout des lèvres en souriant. Evonis trouvait toujours le moyen de lui remonter le moral. Elle doutait que sa mère avale quelque chose comme “il a de bons restes !” sans qu’elle se fasse incendier, mais c’était comme ça. Elle ne lui laisserait pas le choix, de toute façon. - Faudra prendre soin de ton vieux croulant alors ! - Bien sûr ! Tu peux compter sur moi ! Lança-t-elle avec entrain. Il l’embrassa avec tendresse, lui murmurant qu’il savait qu’elle le ferait. Il s’allongea ensuite sur le lit, les mains derrière la tête. Il observait les alentours, assez fier de la quantité d’affaires qu’ils étaient parvenus à déménager. La cabane faisait presque vide maintenant. Qui en hériterait ? Peut-être devraient-ils emmener le lit. Il était drôlement confortable. Et un second lit dans leur chambre serait une chose amusante. Encore qu’un tel mobilier ne pourrait certainement pas être transporté jusqu’en bas... Aileen s’étira avant de venir s’allonger aux côtés du Loup, se pelotonnant contre lui. Ça lui semblait toujours aussi étrange d’être ici avec lui... Mais pas déplaisant ! Et dire qu’elle n’y reviendrait plus... - Alors ? Ça te fait quel effet de passer la nuit chez moi ? Plaisanta la jeune Cerf. - Ça nous change. Et ma foi, c’est intéressant... - Vraiment ? Tu veux pas m’en dire plus ? - Bin c’est chez toi, on n’a jamais dormi chez toi. C’est une tournure assez inattendue. Et puis le matelas ! Ça change de ceux de la Tanière ! - Tu l’aimes beaucoup, on dirait ! Fit-elle en riant. On va finir par l’emmener aussi ! - Je ne sais pas... Tu en penses quoi ? - Ben.. Ça sera peut être un peu compliqué, mais si ça peut te faire plaisir, moi ça ne me pose aucun problème ! - Humph... On n’arrivera pas à le descendre en bas, si ? - J’en sais rien... Je ne me suis jamais amusée à déplacer des matelas... - Ah non ? Tu es sûre ? Fit-il avec une très grande nonchalance. - Bah oui je... Ho mais t’es bête ! S’exclama-t-elle en riant lorsqu’elle compris le sous entendu de sa question. - Ça je sais. Je suis un loup, je te le rappelle ! - J’ignorais que ça signifiais que tu étais bête... Moi qui pensais que tu chassais juste les biches sans défenses ! - Oh... J’ai cru que tu disais que j’étais une bête... Enfin oui, en tant que telle, je chasse uniquement les jeunes et jolies biches sans défense ! - Ha, je ne risque rien, alors... Le taquina-t-elle. - Prouve-le ! La provoqua-t-il, l’attirant contre lui et l’embrassant, l’emprisonnant dans une tendre étreinte. - Je pensais que tu le savais déjà. Lui souffla-t-elle avant de l’embrasser à son tour. - Et si je n’en était pas certain ? - Alors je n’ai plus qu’à te le prouver une nouvelle fois, j’imagine ! Répondit-elle avec un sourire plein de malice. - Ça me semble être une proposition honnête... [...] Aileen, Elfe des lunes du Clan du Cerf
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Aileen s’éveilla peu après que les Titans se fussent levés, blottie dans les bras d’Evonis. Les yeux encore fermés, elle écoutait sa respiration, essayant de savoir si il dormait encore. Dehors, elle entendait un oiseau qui lançait quelques trilles près de la fenêtre. Au village, on était loin du calme de la Tanière. Même abrité sous le modeste toit qui était le sien, la nature avait sa place. La lumière du jour avait tout le loisir de visiter les dormeurs tardifs en entrant par les fenêtres, souvent accompagnée par le chant des oiseaux. Et plus tard, Aileen savait qu’une douce rumeur monterait progressivement de l’extérieur, en même temps que le village encore endormi se réveillerait. Un murmure persistant qui n’était que le reste de nombreuses conversations et activités de ses habitants. Mais pour l’heure, à part quelques pépiements et la respiration lente du Loup à ses côtés, elle n’entendait rien.
Il respirait certes lentement, mais il était parfaitement éveillé. Un Loup s’éveillait aux aurores, dans la Tanière. Et ce n’était pas sans raison : ils dormaient fréquemment à l’extérieur, à la belle étoile, prenant ainsi une habitude qui ne souffrait que de rares entorses, lorsqu’ils oubliaient parfois de se lever. Et d’avoir la frêle Cerf lovée tout contre lui ne plaidait pas en faveur d’un prompt lever. Au contraire... Elle finit par ouvrir les yeux, et lui sourit. Comme souvent, il s’était réveillé avant elle. -Bonjour ! Fit-elle d’une voix encore un peu ensommeillée. - Bonjour... Murmura-t-il avec tendresse, passant une main dans les longs cheveux soyeux de Aileen. Elle s’étira de tout son long en baillant puis se redressa sur un coude, se frottant les yeux de sa main libre. Elle avait un peu de mal à se réveiller mais elle continuait de sourire. Aujourd’hui, elle s’en allait pour de bon. Elle déposa un baiser fugace sur les lèvres du Loup pour finalement retourner se blottir contre lui. - Alors Ailou ? Le lit ? - Hum... C’est mieux quand t’es là... Et toi, t’en dis quoi ? Fit-elle, amusée par cette “obsession” que le Loup avait pour ce sujet depuis la veille. - Je pense qu’on devrait ramener au moins le matelas... - Hier, tu n’étais pas sûr qu’on puisse le descendre jusqu’aux chambres de la Tanière... Lui rappela-t-elle non sans rire de sa réponse. - Le lit ! Mais le matelas... - Bah si ça peut te faire plaisir... Répondit-elle, feignant l’indifférence. - Ce serait dommage de l’abandonner sitôt après l’avoir inauguré ! Fit-il, sans chercher à masquer son sous-entendu. - Alors on reviendra le chercher ! Décida-t-elle. Elle ne s’imaginait pas vraiment rentrer à la Tanière avec ça sur le dos, ils auraient peut être besoin d’un peu d’aide... - Excellente idée... Elle se redressa derechef et l’embrassa tendrement, comme pour signer l’accord. Puis elle s’assit et s’étira de nouveau. - Et excellente vue... Murmura-t-il, reluquant le postérieur de Aileen, tout près. - Mais qui t’as dit que tu avais le droit de regarder ? Feignit-elle de s’offusquer, lui assénant une petite claque sur la joue. - Je l’ai pris ce droit ! - Bah... Je le récupère, alors ! Fit-elle en riant et tirant toute la couverture sur elle, le découvrant à demi. - Hum... Je crois que tu en profites pour prendre d’autres droits ! Elle ne répondit pas et se contenta de lui tirer la langue, s’emmitouflant dans le pan de couverture qu’elle venait de lui voler. - Hey ! Mais tu continues ! - Comme toi ! Et je le revendique, même. Fanfaronna-t-elle en lui adressant un faux regard dédaigneux, adouci par un sourire amusé. - Tu vas voir ! [...] Elle revint se pelotonner à ses côtés. Il l’enlaça fougueusement et l’embrassa avec passion. Il ne saurait dire s’il ressentait de la fierté, de la gratitude, une profonde tendresse pour la jeune femme, ou un subtile mélange de tout cela à la fois. - Il va nous falloir un bon bain, tu sais ? - Oui, sans doute ! Fit-elle en souriant. - Dis, Ailou... Tu en penses quoi, toi, des gosses ? - Je... Hésita-t-elle un instant. En vérité, elle n’avait jamais songé à la question... - Nan, parce que ta mère doit s’attendre à moitié à ce que tu sois en cloque pour être restée avec un vieux machin comme moi. Alors t’en dis quoi, des gosses ? Elle resta silencieuse un instant... Il n’y allait pas par quatre chemins, c’était sûr. Mais il n’avait pas tort, cela dit... Sa mère avait toujours été plutôt pragmatique et qu’elle ait pensé à ce genre de situation n’aurait même pas étonné Aileen. Et sans doute que Kalyn ne manquerait pas d’y faire référence si elle réussissait à avoir une seconde discussion avec sa fille... - J’en dis... Ben, j’y ai jamais pensé, à vrai dire... Et toi ? Demanda-t-elle espérant grapiller un peu plus de temps pour réfléchir à une réponse un peu plus construite. - J’en dis que tu ferais une excellente mère. Et une épouse parfaite. Enfin dans les critères Loups. Tu sais ce que tu veux, tu sais comment l’obtenir, t’es passionnée, belle, intelligente et aimante. Et tu sais comment faire tourner la tête d’un homme... Une vraie alpha ! ‘fin bref, le type qui t’auras pour épouse il sera vachement chanceux. - Bah.... J’ai eu un bon prof ? Fit-elle avec un sourire, sans trop savoir quoi dire, hésitante... Qu’est ce qu’il voulait qu’elle lui réponde après une déclaration d’amour pareille ?! Comme si elle pouvait songer à une réponse pour sa question d’origine après ça... - Oh tu sais, je posais la question comme ça, hein ? Dit-il, pour la rassurer. Tu sais, par rapport à ce que t’avais dit ta mère. J’voulais ton avis, c’est tout. Mais je t’avoue que je n’ai pas vraiment envie d’abandonner nos jeux avant au moins un bon siècle ! - Ha, alors j’ai encore au moins un siècle pour y réfléchir ? - Si tu gardes ton Loup jusque là et que t’en veux pas avant, des mouflets... Et il crut bon de rajouter, pour éviter qu’elle n’aille s’imaginer qu’il la quitterait si elle émettait ce genre de demande : Nan parce que si tu te sens de... Enfin... J’suis pas forcément contre hein ? J’veux te garder pour moi, mais je saurai bien te partager avec un p’tit bout si c’est ce qu’on a décidé... Elle lui sourit, amusée... - Bien sûr, que je le garde mon Loup ! Enfin, maintenant que tu en as parlé, il va bien falloir que j’y réfléchisse... Ajouta-t-elle en haussant les épaules. Au moins pour te répondre autre chose que “je ne sais pas je n’y ai pas pensé” ! - Oh... Bah prends ton temps, hein ? Ça nous en laisse un peu pour... - Oui chef ! Il se blottit paresseusement contre elle. S’il avait proposé un bain, il ne semblait pas décidé à bouger. Ni même à s’écarter d’elle, si petite, si douce et si frêle. Il savourait chaque instant qu’il passait contre ce corps offert, près à tout lui donner en retour. La Cerf passa ses bras autour du cou d’Evonis, posant sa tête sur son épaule. Elle non plus ne semblait pas avoir envie de bouger pour l’instant, appréciant au moins autant que lui ces simples instants. - Ça t’a pas ennuyée, au moins, que je mette ça sur le tapis ? - Non, pourquoi ? Ça aurait du ? D’un certain côté, elle pouvait comprendre les interrogations du Loup même si ses questions l’avait un peu surprise... - Oh bah non, justement, Ailou. - Bah pose pas de questions idiotes, alors ! Fit-elle en riant. - Oh toi ! Fit-il, en lui chatouillant les côtes. Ça ne va pas se passer comme ça ! - Haaa ! Ha nan, arrête !! Le supplia-t-elle en se tortillant, essayant d’échapper à ses mains. D’un geste vif, se retournant pour la surplomber, il s'empara des poignets de la jeune femme, maintenant ses mains au dessus de sa longue chevelure. Une fois à sa merci, il l’embrassa fougueusement. Il rapprocha les deux poignets de Aileen, s’en saisissant d’une main, une seule, d’une poigne de fer, laissant son autre main glisser le long des côtes de la Cerf jusqu’à ses hanches. - Hé ! C’est pas juste, ça ! Protesta-t-elle en riant, ses deux mains immobilisées par une seule des grandes paluches du Loup... Elle ne pouvait pas lutter dans ces conditions ! - A non ? Et ça alors ? La provoqua-t-il, en se saisissant d’une fesse à pleine main. - Encore moins !! Lacha-t-elle en essayant de se défaire de son emprise, en vain... T’es trop fort, tu triches. - Ah ? Il la relâcha, l’embrassant tendrement. Et si tu t’allongeais sur le ventre, hum ? - Et comment tu veux que je me défende si je fais ça ?! - Pourquoi Hadès devrais-tu te défendre Ailou ? - Je sais pas, c’est toi qui m’attaque ! Se défendit-elle, ramenant ses bras sur ses côtes pour les protéger, feignant d’avoir peur du Loup... - Je te promets qu’il ne t’arrivera rien de fâcheux... - Humpf... Elle sembla hésiter quelques secondes. D’accord, alors... Elle s’exécuta, non sans se demander ce qu’il pouvait bien avoir en tête... Il s’installa à califourchon sur le popotin de sa belle, confortablement, et se pencha en avant, posant ses mains sur ses épaules. - Alors ? Prête ? - Heu... Il ne lui laissa pas l’opportunité de réfléchir plus à la question, et initia immédiatement un mouvement appuyé avec ses mains, massant la jeune femme, complètement certain que cette activité ravirait la Cerf. Et il fallait bien avouer qu’il ne s’était pas trompé sur ce point. Il avait de la force dans les mains, c’était incontestable mais ses gestes étaient néanmoins teintés d’une certaine douceur... Elle lâcha un soupir d’aise, croisant ses bras sous sa tête. - Je savais pas que tu savais faire ça... - Il y a plein de choses que tu ignores encore. Et je compte bien te les faire découvrir. - Si c’est à chaque fois aussi agréable... Je ne dis pas non. - Tu verras bien. Et en attendant, profite ! Il s'occupa d’elle, la délassant de son mieux, s’attardant sur chaque noeud qui causait des blocages dans le dos, les jambes de la jeune Elfe. Elle avait fermé les yeux, obéissant de bonne grâce à son ordre. Ses grandes mains accomplissaient vraiment un travail incroyable... Il finit par s’arrêter, très tangiblement ému d’avoir caressé aussi longuement et intimement la peau de sa belle. Elle se redressa sur un coude et lui sourit en se tournant vers lui. - Merci ! C’était vraiment super... Elle se sentait détendue comme jamais elle ne l’avait été, maintenant. - Et si... Et si nous allions prendre un bain ? Dans un endroit où on pourra être tranquilles... Murmura-t-il, très conscient de l’effet qu’elle avait sur lui. - Je connais un endroit parfait pour ça, pas très loin d’ici... Fit-elle avec un sourire teinté de complicité. - Tu nous y emmènes ? - Bien sûr ! Fit-elle, s’amusant de l’empressement du Loup. Elle se leva et attrapa ses vêtements. Y en aura pas pour longtemps... - Ça c’est sûr ! Ne crois pas que tu resteras habillée ! Fit-il, se saisissant à son tour de ses frusques. - Je parlais du trajet ! Ça ne sera pas long pour y aller ! Précisa-t-elle en riant. Et de toute façon, rester habillé, c’est pas facile pour prendre un bain... Le taquina-t-elle. - Bain ou pas... Je crois que tu finirais loin de tes habits ! Lui chuchota-t-il à l’oreille, décidément très inspiré. Elle eut un rire bref mais discret avant de se diriger vers la sortie de la cabane une fois qu’ils furent convenablement habillés. Elle l’ouvrit d’un geste et se retourna vers le Loup, une main posée sur le chambranle de la porte. - Il va déjà falloir que tu m’attrapes ! Le provoqua-t-elle avant de partir d’un pas vif, non sans se retourner, vérifiant qu’il la suivait bien. Aileen, Elfe des lunes du Clan du Cerf
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Il referma lentement la cabane, visiblement peu pressé. Puis il se mit à marcher dans on sillage, comme s’il s’agissait d’une simple promenade, un sourire à destination de la jeune Cerf qui se carapatait devant. Bien entendu, elle ne voulait pas vraiment lui échapper et elle se contenta de rester à bonne distance de lui, prenant toutefois garde de rester en vue. Elle s’engagea sur quelque sentier qui sortait du village et les guida à travers la forêt jusqu’à une petite rivière claire. L’un des affluents de la Rivière Vive en vérité, avant que celui ci ne mêle ses flots aux siens. C’était un endroit assez connu des habitants du village proche, un petit gué aux eaux rapides où les enfants venaient souvent jouer. La Cerf traversa sans hésiter, ne craignant pas se mouiller un peu les bottes.
Evonis, quant à lui, ne traversa pas la rivière. Il profita de l’instant où elle surveillait ses chausses, sautant de pierre en pierre avec agilité, pour se dissimulé derrière un grand arbre, conservant un immobilisme quasi parfait. De l’autre côté, elle grimpa sur la berge un peu plus escarpée et guetta l’arrivée du Loup. Elle attendit, mais ne le vit pas... Elle resta perplexe quelques instants. Elle ne l’avait pas tant distancé, si ? Pourtant, il y avait encore quelques instants, il était encore juste derrière elle... Elle descendit de son perchoir et traversa de nouveau la rivière, rebroussant chemin. Les yeux fermés, il la guettait, attentif au son de ses pas légers. Dès qu’il la sentit à un pas de lui, il surgit hors de sa cachette, ses mains se glissant immédiatement à un point stratégique, lui permettant de la soulever sans effort et de lier ses lèvres aux siennes. Il la plaqua contre un tronc, sans rompre son étreinte. Lorsqu’il la reposa au sol, ce ne fut que pour embrasser son cou et ses épaules, la piégeant entre lui et l’arbre. Elle s’était fait piéger comme une débutante ! Elle aurait du se douter qu’il se cachait pour l’attraper... Mais le Loup devait bien capturer sa proie, après tout. Et elle devait avouer que ce genre de surprises n’étaient pas pour lui déplaire. Alors qu’il l’embrassait, elle enlaça son cou, lui rendant son étreinte sans hésitation. - Alors ? T’as essayé de m’échapper ? - J’ai juste dit que tu allais devoir m’attraper... - Pourquoi faire, je te prie ? - Humpf... Je sais pas, moi... Ce que font les Loups en attrapant leur proie, je suppose ? - Hum... Ça me semble être un excellent programme... [...] - Hum... Tu es bien trop permissive avec moi... Fit-il, en profitant pour l’embrasser tendrement. - Mais c’est seulement parce que c’est toi ! - C’est vrai ? Demanda-t-il, sincèrement flatté. - Bien sûr que ça l’est ! Parce que je t’aime... Et que je ne te remercierais sans doute jamais assez pour tout ce que tu fais pour moi. - Tu sais bien que c’est pas la peine, ma biche... Que tu sois capable de te donner, c’est tout ce dont j’ai besoin. Parce que tu sais très bien que je te suis déjà tout offert... - Merci... Murmura-t-elle, feignant de ne pas avoir entendu sa réponse, un sourire la trahissant néanmoins. Pour couper court à ces niaiseries, qu’il adorait sans oser l’avouer, il changea brusquement de sujet : Maintenant qu’on est en tenue... Ça te dit de le prendre, ce bain ? - Évidemment ! On était là pour ça, au départ... Lui répondit-t-elle, non sans un sourire complice. Il la souleva du sol, comme il aimait le faire et, sans s’arracher à son regard, abandonnant leurs vêtements au pied de cet arbre. Il la mena à la rivière, avançant lentement dans l’eau fraîche. Il les immergea progressivement, ravi de voir la chair de poule naître sur la peau de sa belle. Il la déposa délicatement au fond de l’eau. Puis il l’attira tout contre lui, l’eau entre leurs corps les réchauffant mutuellement, et il lui frictionna le dos pour la réchauffer. - Alors ? Pas trop stressée pour la fin du déménagement ? Tu es sûre que tu préfères la Tanière à ta maison ? - Stressée ? Tu veux rire ! Lui répondit-elle avec un sourire des plus enjoué. L’eau fraîche la revigorait. Ça me manquera peut être un peu au début, mais j’aime bien la Tanière, de toute façon ! - Je ferai en sorte que tu tout se passe bien pour toi, chez nous... - Ho, je te fais confiance ! Je suis sûre que ça va être génial ! S’enthousiasma-t-elle. La jeune elfe faisait preuve d'une joie débordante et même l'eau très fraîche de la rivière ne parvenait pas à la ramener au calme. Bondissante, elle prit la liberté de jouer un peu dans l'eau vive, taquinant Evonis de quelques éclaboussures. Cela dit, la fraîcheur finit par avoir raison d'elle et la jeune femme regagna la rive, se rhabillant prestement sans même prendre le temps de sécher un peu ses longs cheveux dégoulinants. Elle ne s'en souciait pas le moins du monde, à vrai dire, toute guillerette qu'elle était. Retournés au village, ils récupérèrent les quelques affaires que la Cerf avait encore à ramener et prirent cette fois la direction de la Tanière... Mais Aileen s'arrêta vite, à peine quelques dizaines de mètres après avoir quitté ce qui était désormais son ancienne demeure. Elle se tourna vers le petit bâtiment et, un sourire radieux aux lèvres, le salua d'un grand geste du bras. - Au revoir la maison !! Elle se tourna ensuite vers Evonis, en riant. Je me suis promis de faire ça si je partais un jour ! Et sans attendre, elle reprit la route d'un pas bondissant. Malgré son air enjoué, elle devait cependant bien admettre que quitter son village natal lui faisait tout de même un léger pincement au cœur... Mais elle reviendrait souvent, de toute façon. Mais maintenant, son “chez elle” ça serait la Tanière. Il faudrait qu’elle la salue officiellement en arrivant, songea-t-elle. Aileen, Elfe des lunes du Clan du Cerf
Intendante bien malgré elle ! ♥ |
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Quelques jours plus tard, à la Tanière
Un matin, alors qu’ils étaient installés sur leur lit, confortablement allongés sous leurs couvertures et sur leur matelas rapatrié depuis la maison de Aileen. Blottis l’un contre l’autre, ils n’étaient pas décidés à se lever. - Evonis, dit... Elle hésita un instant. Tu.. Tu te souviens l’autre jour ? Quand tu me parlais des enfants..? - Mmm-oui ? - Ben, je... J’y ai pensé... Un peu... Elle ne semblait pas vraiment sûre d’elle, à deux doigts de changer d’avis et de sujet de conversation... Je... Me disais que... Ça me fait un peu peur, je pense mais... Ben, toi... Tu voudrais peut être en avoir... Et avoir le temps d’en profiter, aussi. Et même si je ne suis pas très rassurée... Je sais que tu seras là. Alors... Elle ne savait plus trop comment continuer et la suite de sa phrase se perdit dans le silence... - Aileen ! Tais-toi donc ! Tu dis des bêtises ! La réprimanda-t-il avec une sévère tendresse, sans élever la voix. On a le temps, pour les gamins. On a tout le temps qu’on veut, ma biche. Ou en tout cas, on a le temps d’attendre que tu te sentes prête à les faire, pour nous, et pas seulement pour moi. Elle avait rarement l’occasion de le voir aussi sérieux : la plupart du temps, le Loup se montrait désinvolte et léger. Mais il n’était pas un Ashka six fois centenaire pour rien. Elle baissa les yeux, penaude sous l’effet de la réprimande. Elle aurait bien voulu pouvoir revenir en arrière et ne rien dire du tout... - Mais ça me fait plaisir que tu y ais repensé, Ailou. Et sache que bien plus que des gosses hypothétiques, c’est de toi que je veux profiter ! Ajouta-t-il, sur une note plus légère. - Désolée... Fit-elle néanmoins sans oser relever les yeux. - Ne le sois pas... C’est quoi qui te fait peur ? - Je sais pas... Tout..? Ce que ça implique, je veux dire... Et j’ai peur de pas être à la hauteur... - Bien sûr que tu seras à la hauteur, Ailou. Quand ça viendra tu seras une mère fantastique ! T’es déjà Prima-Luwä ! C’est qu’on te sent à la hauteur. Et j’te connais bien ! Je confirme que tu seras une excellente mère. Si tu le dis... Fit-elle après un instant d’hésitation, sans avoir l’air d’y croire vraiment... - T’es pas possible ! Fit-il dans un rire. Y’a un instant tu me demande de faire un bébé dans le ventre, et maintenant t’as peur de pas être capable de l’élever ! - Mais... Je... Répondit-elle, surprise, avant de reprendre en souriant. T’as raison, je raconte n’importe quoi ! Mais... C’est normal d'appréhender... Non ..? - Bien sur que c’est normal. Et c’est pour ça qu’on en parle... Il glissa une main sur le ventre de sa compagne. Et c’est entre autre pour ça qu’on va attendre. - Mais... Non, je... Elle s’arrêta et fronça les sourcils un instant. Non, elle n’arrivait pas à lui faire comprendre... Mais c’était sans doute de sa faute. Mieux valait qu’elle attende encore un peu. ...Non, rien. Tu as raison, j’imagine... - D’autant qu’on doit réfléchir à une chose extrêêêêment importante ! - Ha oui ? Quoi ? Demanda-t-elle, intriguée par tant de mystère. - Bin, ce seront des Cerfs ou des Loups ? - Ho...Bonne question, en effet ! Admit-elle, songeuse. Hum... Je sais pas, t’en dis quoi, toi ? - Bin j’pense qu’il faut qu’on partage. Non ? Je verrai bien les filles comme papa et les p’tits gars comme maman... - Je sais pas... Ça me semble bizarre, comme idée... fit-elle en haussant un sourcil. - Pourquoi donc ? - Ben... J’aurais l’impression de faire une... Une différence entre eux... - Meuh non ! Si on fait ça, c’est pour qu’ils puissent faire comme il faut leur complexe d'oedipe ! - N’importe quoi... fit-elle en souriant. Et c’est quoi la vraie raison ? Bin, je sais pas... Tu sais bien la place qu’ont les femmes chez nous... J’me dit que pour les p’tites, ce serait plutôt bien... Pis après, bin, pour que ce soit juste, les p’tits gars sont pour toi ! Pis feront des Cerfs super forts, non ? - Avec toi comme père, je serait prête à le parier ! Répondit-elle en riant. Des petites Louves et des petits Cerfs... Ça ne lui déplaisait pas, comme idée, songea-t-elle en fixant le plafond de la chambre, semblant un peu ailleurs. - Wow ! Je pensais qu’il faudrait négocier bien plus que ça ! - Négocier quoi ? - Bin cette histoire de clan, ma biche... - Ben... Si on a une... Des filles... C’est vrai que ça serait peut être mieux pour elles d’être du clan du Loup... Et puis... Tant qu’on les aime pareil... - La grande question, maintenant, c’est : tu en voudrais combien ? - Pas trop !! S’exclama-t-elle en riant, non sans songer à une discussion qu’elle avait eu avec Isa sur le sujet, longtemps auparavant. - Pas trop comment ? Une dizaine ? Fit-il, avec un air sérieux malgré l’évidence que ce qu’il venait de dire ne reflétait pas ses vrais désirs. - Je pense qu’une petite douzaine m’irait bien... Répondit la Cerf en entrant dans son jeu. - Parfait ! Fit-il avec un entousiame non simulé. - T’étais sérieux ?! S’étonna-t-elle soudain, prise d’un doute... - Pourquoi, tu ne l’étais pas toi ? Demanda-t-il, laissant courir ses doigts dans les cheveux de la Cerf. - Heu... Ben c’est que... Ça fait quand même une sacré meute... - Bin oui ! - Je... Commença-t-elle avant de s’interrompre... Elle n’arrivait plus à savoir si il avait été sérieux ou pas... Et si il l’avait été, elle ne savait comment lui dire qu’elle ne pensait pas ce qu’elle avait dit, qu’elle avait cru qu’il plaisantait. Elle se sentirait coupable de lui faire une fausse joie sur ce sujet. La voyant toute penaude, il vint à son secours, l’embrassant tendrement avant de lui souffler. - Je t’ai eue... - Ha mais t’es bête !! Fit-elle en éclatant de rire, rassurée. - Alors ? C’est quoi pas trop ? - Moins que tout une meute ! Répondit-elle d’un air taquin avant de reprendre, un peu plus sérieusement. Quand les enfants de la Tanière me prennent d’assaut, je n’arrive plus à suivre, alors je préférerais éviter ça avec les nôtres... Donc... Je pense... Deux ? Ou trois ? - Parfait ! Fit-il pour la seconde fois. C’est inclus dans ce à quoi je pensais. - Humpf. C’est pas drôle, t’as toujours raison. Fit-elle d’une mine boudeuse, passant néanmoins ses bras autour de son cou. - Bin je m’imaginais bien avec un à quatre gosses, tu vois ? - Quatre ! Tout ça ! - Bin oui. Au maximum. Donc deux ou trois, c’est parfait. - J’suis sûre que ça sera génial. Fit-elle en souriant, semblant plus confiante que précédemment. - Mmm-oui... Mais pas avant un bon demi-siècle... Voir un bon siècle... Parce qu’en attendant, ce qui est génial, c’est de pouvoir profiter qu’on en a pas, de gamins ! - C’est pas mal comme vision des choses... Fit-elle en souriant. Et puis tu sais... Tout à l’heure, je... Je ne l’ai pas bien expliqué, mais ce que je voulais dire, c’est que... Après y avoir réfléchis, je pense que ça me plairait bien, des enfants. Voilà. Elle avait finalement réussit à le dire. Elle aurait peut être attendu plus longtemps si ils n’avaient pas eu la conversation précédente... Étrangement, faire ces projets l’avait rassuré et elle avait trouvé les mots plus facilement. Et puis elle savait qu’elle n’avait pas à avoir peur, Evonis serait là pour l’épauler, elle ne serait pas seule. Et il l’en croyait capable... Et Elen et Isa aussi, sans doute. Sinon, ils ne l’auraient pas choisie elle comme Prima Luwä... Si tout trois lui faisaient confiance, c’est qu’elle n’était pas “si” incapable que ça, après tout... - Je t’aime Ailou... Murmura-t-il, ravi par sa confidence. - Moi aussi... Je t’aime... Lui répondit-elle sur le même ton. Il l’entoura de ses bras, l’attirant contre son torse pour la câliner. Elle l’avait bien mérité, après toute ces confidences. Cela n’avait pas dû être très aisé pour elle. Elle ferma les yeux, pelotonnée contre le Loup, profitant de tout son soûl de la douce chaleur de ses bras. Elle se sentait tellement petite, à ses côtés... Et ça la rassurait. Elle savait qu’elle pouvait compter sur lui... Aileen, Elfe des lunes du Clan du Cerf
Intendante bien malgré elle ! ♥ |