Souvenirs d'une jeunesse de Général | |
Topic visité 456 fois Dernière réponse le 30/06/2009 à 22:45 |
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Mélancolie d'un court passé d'hiver. Tu ne peux l'empêcher, te rappeler son visage, le timbre de sa voix, ces nuits d'ivresses a boire sans cesse ce doux parfum de pureté. Sans fin, sans lendemain, seul le désespoir de ne plus la revoir t'implante dans le sol de l'âpreté comme les racines profondes de l'amour, ancrées a jamais dans les entrailles de ton cœur.
Ni la mort ni la guerre, ni le temps passant d'une vie acerbe n'épongent les plaies d'une joie genèse prématurément achevée. L'Amour d'un Mort Menée par un désir lourd, insaisissable, Ma main grave ces mots douloureux dans mon cœur, Ouvert et saigné à blanc tel un érable, Perdant peu à peu toute sa douce saveur. Tandis que les images, tellement claires, Blessantes, d'un seul et unique visage, Nourrissent mon amour enfermé en cage, Dans cet organe de haine et de chaire. « Ich bin verlieben, doch » Comment te le dire ? Rare plaie, à la fois rêve et cauchemar, Pourrie mon âme qui se plaisait à souffrir, Déchirée par tous ces doutes et ces départs. « Ich bin nicht Blinder, doch » Je me dois d'être fort, Propager la désolation pour survivre, Invincible, mais je me las de ces efforts, Mon corps me surpasse et je ne peux suivre. Toutes ces scènes, quelques jours, me mettent en pleur, De toi, nous, la porte du paradis, mon Eve, Lorsque la raison se confronte aux rêves, Distancés, aimée, ton bonheur fait mon malheur. Et les années passent... Tu te surprends. Finalement, tu trouves la force d'avancer. Les secondes d'accablement deviennent minutes d'attente, ces même minutes deviennent des heures d'apaisement quand enfin, les jours frisent l'ambition battante. Ton sens du devoir, ton éducation militaire te poussent inéluctablement vers cette Arme. Porté par le flot de la réussite prodigieuse, tu t'invectives de nuire sans relâche aux fléaux des autres. Ton comportement dévolu à la cause de l'être, a son épanouissement comme a sa protection de tous les instants font de toi ce que tu es : insensible pour demeurer indestructible. Être fort pour secourir le faible, leurs misères bousculent ton âme dans les tranchées solitaires de la conviction chancelante. Promotion. L'ironie, la dérision du prochain pour s'extirper spectateur du théâtre malheureux des acteurs entraînés de force dans le gouffre de la décrépitude. Tu finis par rire de leur sort tout en secourant. Carapace aléatoire et instinctive de la survie. La vie te sourit. Tu sembles tout avoir. La finance, l'autonomie, le pouvoir et le devoir occupent tes journées sans penser. Une nuit d'été semblables a toutes les autres, tu te réveilles en sueur. Là, inspiré, tu griffonnes une phrase dictée par les illusions célestes. "La mort, c'est perdre nos rêves les plus fous, c'est quand la monotonie de la vie l'emporte sur la passion de l'envie." Tu ne le sais pas encore, mais tu viens de tout perdre car sans elle, tu n'es plus. Tu te remémores. --------------------------------------------------------------------------------- ***** -- "Alors comme ça tu lis Céline! Tu te rappelles sa façon de parler de la vieille qui trébuche dans les escaliers? Il est culoté quand même. Mais j'aime beaucoup ce franc parler déplacé." -- "Au fait, que dirais-tu de rentrer à l'auberge? Il fait assez froid et je dois admettre que mon pays ne m'a pas habitué a tant de fraicheur." Elle me sourit et prends mon bras. Je sens son étreinte prêt de moi, étrangement une chaleur interne né en moi. Collés ainsi sur plusieurs centaines de mètres, elle me présente sa cité. Les quelques monuments que nous croisons, les loupiottes pendues par milliers qui éclairent nos pas. Pas pressé, je goûte chaque seconde avec délectation car la vérité lancinante du départ pèse. Finalement nous arrivons dans le couloir qui sépare nos deux chambres. Nos corps glissent sur les murs, nous nous posons l'un en face de l'autre sans interrompre pour autant nos vives discussions. Elle me parle amusée de ses exploits derniers. Je l'écoute, emporté. Là je me rends compte que jamais je n'avais vu telle beauté. Ses cheveux châtains virent légèrement sur le roux vénitien. Quelques mèches éparses viennent embrasser ses sourcils onctueux. Juste dessous, des yeux amandes d'une couleur unique, gris comme le reflet des étoiles dans une eaux limpide. Je n'arrive pas a m'en détacher, si pétillants, si expressifs que les mots en sont presque de trop. Là se dessine ensuite un petit nez délicat, il souligne la finesse de ses lèvres qui se muent en un sourire léger, au gré des boutades qu'elle me raconte. Elles dansent comme les vagues de syllabes se déversent sur les plages infinies. Une envie folle de l'embrasser s'empare de moi, de toucher du bout de mes lèvres l'humidité des siennes. Rien que d'y penser et je ressens leur douceur. Je n'en fais rien. Demain, je sais qu'il me faut partir et le départ n'en serait que plus atroce, si tant est qu'il puisse ne pas l'être... ***** Ce souvenirs d'une jeunesse de voyage et de découverte culturelle gratifie ma personne. Me voilà Général a 20 ans, enfant prodige de Lardanium. Du moins, c'est ce que l'on attend de moi. Je me sais a un carrefour de la vie ou les choix d'aujourd'hui décideront du chemin de demain. Plus tard, a ma mort, j'aimerai pouvoir me dire "au moins j'ai essayé, j'ai pleins de regrets mais aucuns remords." -------------------------------------------------------------- Désormais, quand la vitesse donne de la consistance à l'air, tu tends la main. Un vent d'opposition se forme dans le creux et là, alors que les champs de blés s'effilent dorés, tu crois caresser son visage. (HRP/ Décidément, je n'arrive pas a faire typiquement "LoO" /HRP) |