Retour d'un long voyage | |
Topic visité 503 fois Dernière réponse le 03/07/2009 à 12:03 |
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Le bord déchiré de sa cape d’un gris sombre caressa l’angle d’une ruelle. Il sortait d’un tripot où il avait passé l’après-midi. Un gueux cul-de-jatte essaya de lui attraper la jambe à son passage mais Volesprit tourna un regard insondable vers le mendiant qui suspendit son geste de peur.
Il hâtait maintenant le pas tenant dans sa main un petit grimoire relié de cuir rouge sur lequel on pouvait lire « Recueil par Tagazog Gramm ». Volesprit était dans un état d’esprit proche de la colère. Il détestait attendre ainsi un rendez-vous. Ou plutôt détestait-il être trop en avance. Ou bien détestait-il être en avance et que son rendez-vous se contente d’être ponctuel plutôt que d’être comme lui…en avance. Ces pérégrinations de l’esprit lui firent serrer le poing plus fort, de rage, et il pressa encore le pas pour arriver dans l’une des artères principales de Lardanium. En cet An 34, la Saison des Vents commençait à peine. Après près de 60 jours passés à arpenter les terres du sud-ouest d’Olympia il était bien content de retrouver ses acolytes, même s’il était loin de tous les porter dans son cœur. Avant d’emprunter la grande rue il se retourna et siffla, ajoutant : « Sirocco ! » Ce à quoi un « Krrooaakk ! » retentit et un perroquet arriva, son plumage jaune sur le ventre, bleu sur le dos et vert sur la tête en faisait un oiseau relativement beau. Il se posa sur l’épaule de Volesprit. Ce dernier prit la route en direction d’un chantier non loin. A suivre... |
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5 ans qu’il n’avait revu la Cité Blanche. Etrangement cela ne lui avait pas manqué. Toutes ces années dans le nord avec ceux qu’il attendait maintenant.
Il les avait laissés sur le chemin du retour. Nécessité d’être seul un moment. Etre pendant autant de temps avec les mêmes personnes finissait toujours par lui taper sur le système. Pourtant maintenant les autres Asservis lui manquaient. Mais il ne regrettait pas sa petite virée vers le sud ouest. Il y avait découvert quelques artefacts très intéressants et surtout une petite collection d’ouvrages nains signée d’un chroniqueur nommé Tagazog. Un perroquet avait vaillamment défendu les livres criant sans cesse « Tagazog » et « Sirocco ». Volesprit en avait déduit le nom du volatile et avait réussi à lui donner confiance. Depuis il l’accompagnait. Toujours marchant Volesprit se fit siffler deux ou trois fois par des individus, qui le dévisageant détournaient le regard et faisaient mine de chercher quelque chose par terre, ou consulter l’heure sur une horloge solaire pour se donner un peu de contenance. La silhouette pour le moins androgyne de Volesprit y était pour beaucoup. Il avait beau s’habiller de la façon la plus masculine possible il produisait toujours le même effet. Passant devant une venelle une voix grasse l’interpella… « alors ma mignonne on joue les garçon manqué ». Volesprit s’engagea à sa rencontre. D’une voix de femme il répondit « monsieur comme vous y aller avec les dames ». Sans que l’étranger s’y attende il se retrouva derrière lui et commença à l’étrangler maintenant son bâton sur sa gorge. « Arrhchch grrorrgg raccrrr…. » Le corps inconscient chu par terre. Volesprit vérifia que son pouls battait encore. Mieux valait ne pas annoncer son retour par un crime et se mettre la justice à dos. Mais la tentation le tortura d’un coup… en finir, porter un coup de grâce… une voix se manifesta dans son esprit « Tue le…tue le …achève le et que le souvenir de sa stupidité vienne égailler notre solitude…ah ah ahhhhhh » la voix masculine se tue. Une autre diffuse et caverneuse la remplaça « Arrache lui le cœur et regarde le bien dans les yeux…son âme ne vaut pas la peine qu’on l’accepte parmi nous. » « A quoi bon laisse le et vas-t-en » fit une autre Un sourire sadique apparaissait à présent sur le visage de Volesprit. L’homme à terre repris conscience doucement. Volesprit parlait maintenant d’une voix de Géant, forte : « Cette larve…ah ah ah…la vider, la dévorer ah ah ah »…enfin une voix d’enfant ajouta « et nous marcherons ensemble éternellement… » Volesprit vit le visage incrédule et effrayé de l’homme. Il se reprit. « Je suis ventriloque ! Arrête de faire cette bobine et file ! La prochaine fois tourne sept fois ta langue dans ta bouche, les mecs comme toi ça me mets les nerfs en pelote ! » Volesprit reprit sa route sifflotant, les passants n’entendirent qu’une balade chantée doucement avec une voix de fillette, ne sachant pas d’où elle provenait. A suivre… |