Aux Origines
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Vivre c'est mourir, et chaque jour que je vis, je me meurs.
Mon ombre s'appelle Souffrance...
Et lorsque s'étend le spectre de la nuit et que la douleur devient insupportable, mon corps l'éjecte.
Un tic commence par faire trembler ma paupière droite.
Puis des spasmes parcourent mon corps tout entier.
Enfin survient l'évènement libérateur et réparateur.
Malgré ma bouche cousue, un hurlement terrifiant s'expulse des profondeurs de ma gorge.
Après chaque crise, je choisi un endroit sur mon corps où faire une entaille. Et le sang qui s'échappe de ma nouvelle cicatrice, je le dédie aux dieux d'Olympia.

Cette singularité m'a valu mon premier surnom, et mon véritable nom depuis longtemps oublié, ce surnom est devenu mon seul nom.
A cause ou grâce à mes compagnons, on m'appelle Le Hurleur et je survis.

Une touche vestimentaire
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Lorsque je m'habille, mon chitôn est noir, qu'il ne soit qu'un simple exomide ou une tunique plus élaborée.
Besoin d'un manteau à cause du mauvais temps ? L'himation dans lequel je me drape sera noir.
Mon chlamyde de voyage est noir lui aussi.
Qu'il soit en laine, en lin ou en soie, tout vêtement que je porte est noir.

Entre la force brute et la magie, j'ai choisi la magie.
Il n'en fallait pas plus pour que certains me surnomment le Mage Noir...

Une expérience ratée
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Une nuit à l'Université de Lardanium, des chandelles éclairent la salle d'expérimentation isolée de l'aile nord-est.
Plusieurs cages vides sont entreposées dans un coin de la salle. Un autel est placé au centre. Des rats sombres y sont écartelés et attachés en rangs serrés. La terreur qui émane de ces bestioles est palpable. Cela fait plusieurs semaines que j'essaie de fixer en énergie pure leur essence vitale extraite.

Ce soir sera différent, je pense avoir trouvé la solution en passant aux cuisines ce matin. La laitière mélangeait des fruits secs à du yaourt. Ce yaourt, ni trop liquide, ni trop solide, sera parfait pour fixer l'essence vitale de mes rats de laboratoire.

J'étale des litres de yaourt sur l'autel, faisant baigner les corps écartelés de mes bestioles.
Le rituel peut commencer.
Mes doigts experts bondissent de rat en rat. Les petits rongeurs se mettent à crier de douleur alors que je brise en plusieurs morceaux chacun de leurs membres.
L'extase m'envahit tandis que ma souffrance entre en résonance avec ce capharnaüm.
Alors que je psalmodie des incantations, l'essence vitale qui s'échappe des petites créatures se combine avec le yaourt étalé sur l'autel. Je ferme les yeux, le succès est à ma portée.

Lorsque je rouvre mes yeux, je suis adossé à la porte nord-est de Lardanium. De la fumée se dégage au loin d'un trou béant défigurant l'Université.
Du yaourt est pulvérisé sur des centaines de mètres à la ronde.

Aujourd'hui l'incident est oublié, mais si quelqu'un s'en souvient, il est probable qu'il me surnomme encore le Faux Mage Blanc.