Une bonne nouvelle... | |
Topic visité 556 fois Dernière réponse le 17/12/2012 à 15:36 |
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Aileen était allongée sur une branche, immobile, le regard perdu dans le lointain. L'on aurait pu croire qu'elle se lançait dans l'observation des petits oiseaux qui passaient parfois devant elle sans même la remarquer mais en vérité, elle ne prêtait même pas attention à leurs allées et venues. Son esprit était préoccupé par quelque chose de bien plus important à ses yeux que le régime de quelques petits passereaux. Depuis plusieurs jours déjà elle s’éveillait prise de nausées incontrôlables dont l’origine ne faisait aucun doute. Elle avait préféré attendre quelques jours de plus avant d’annoncer l’heureuse nouvelle à Evonis, ses derniers doutes disparaissant au fil des matinées... Et aujourd’hui, elle avait décidé qu’elle avait assez attendu.
Alors la jeune Cerf réfléchissait. Comment lui dire ? En vérité, elle devait bien admettre qu’elle appréhendait également la réaction de son mari. Serait-il aussi heureux qu’elle ? Ou jugerait-il que c’était encore trop tôt..? De toute façon, il était trop tard pour reculer, désormais, se dit-elle en sautant à bas de l’arbre. L’air frais du matin lui avait fait du bien et elle se sentait mieux. Ne restait plus qu’à aller retrouver son Loup. Et elle le retrouva exactement comme elle l’avait laissé, endormi. Elle s’allongea à ses côtés, non sans un tendre sourire. Elle attendrait qu’il se réveille. Evonis se retourna presque immédiatement qu’elle se fut étendue, passant un bras par dessus elle. Toujours endormi, évidemment, il ne montrait aucun signe que cela allait changer. Au contraire, il se collait contre sa femme, comme souvent le matin, bien prêt à faire une grasse matinée. D’aucun auraient dit que Aileen l’avait rendu oisif, mais les moments partagés avec elle, même assoupi, valaient tout l’or du monde. Et la jeune Elfe laissa échapper un discret soupir d’aise. Même s’il dormait encore, elle appréciait ces moments passés tout contre lui, à goûter à la douce chaleur de ses bras. Elle se redressa légèrement, déposant un baiser sur son front. Finalement, elle allait peut être l’imiter et dormir encore un peu... - Hmmm ? Fit-il, interrogateur, au contact de ses lèvres. Aileen ne dit rien et se contenta de l’embrasser derechef, un sourire amusé aux lèvres. - Hum ? Encore un baiser, accompagné d’un rire, cette fois. - Mmmm-ailou... C’est leuh huuuum-atin ? S’enquit-il, d’une voix ensommeillée. - Oui, mon Loup, mais il est encore tôt... Murmura-t-elle. - Rmblblblbl... Grogna-t-il, avant de se retourner plus complètement pour se pelotonner au plus près d’elle, pesant un peu plus encore. Elle remua un instant, cherchant à se dégager pour ne pas finir écrasée sous lui... Il se dégagea, l'entraînant sur lui avec douceur, dans un autre grognement rauque. Cette fois, parfaitement à son aise, la jeune femme se contenta de poser sa tête contre le torse de son Loup, immobile à nouveau. - Humm... ‘quoi t’es levée ? - Je ne me sentais pas très bien... - ‘core ? Rmblblbl... - Non... Mais ça va mieux, maintenant. - Mouais... Mmmm... J’pense que d’main matin, devrais pas trop t’loigner... Quand tu t’sentiras pas rmbl-bien... - Pourquoi..? - Hum ? Parc’que tu cogites ‘près... - Oui, un peu, je dois bien l’avouer. Mais je pense que ça en vaut la peine ! - T’sûre ? T’as trouvé comme m’le dire ? Hmm ? - Tu... Tu savais ?! S’étonna-t-elle. - D’quoi ? - Ben... A ton avis ? - T’as pas trouvé, ‘lors. Falloir retravailler ça pour... Hmmm... les autres. L’annoncer... Il resserra son étreinte autour d’elle, mais, et elle pu le remarquer, depuis quelques temps, ce n’était plus sa taille qu’il enlaçait, mais plus bas ou le haut de son dos. Il évitait d’entourer la zone du ventre, peut-être dans un excès de précautions. Mais comment en être sûre ? - Si, j’avais trouvé ! Rétorqua-t-elle. Mais je ne pensais pas que tu aurais deviné ! - Dis-moi alors... Hmmm... - C’est moins drôle, sans l’effet de surprise... - M’est avis que ç’peut être drôle quand même... Dis... Steuplait, ma biche... - Bon, d’accord... Elle fit silence un instant. Finalement, même s’il avait deviné, l’annoncer de vive voix n’était pas si simple ! Mon Loup... Je crois que tu bientôt devoir me partager avec... Avec un petit bout d’Elfe rien qu’à nous... Evonis ouvrit pleinement les yeux, roulant sur lui même, pour l’embrasser avec ferveur et passion. Il planta son regard dans le sien, le sourire jusqu’aux oreilles. - C’est merveilleux, ma biche. Un petit bout de toi et moi qui va se balader avec nous ! Tu imagines ? C’est fou ! - J’ai encore du mal à réaliser, je crois ! Lui répondit-elle avec un sourire identique. Elle était heureuse. - Ma pauvre biche toute douce ! Tu vas tellement adorer ça ! Vu comme tu aimes t’occuper de Lilei ! Je vais plus du tout t’avoir pour moi. Je ferai mieux d’en profiter tant qu’il est encore temps ! - Mais je trouverais bien un peu de temps pour m’occuper de mon grand Loup ! Et puis... Je risque aussi d’avoir besoin de toi, tu sais... Fit-elle avant de l’embrasser à son tour. - C’est certain ! Alors, tu sens quoi ? Ça te fait quoi ? - Pas grand chose pour le moment, à part les nausées du matin... Que des inconvénients ! Plaisanta-t-elle. - Eh bien... Pas drôle tout ça... Va falloir faire des trucs marrants, pour te changer les idées alors. - Ha ? Et qu’est ce que tu proposes, alors ? - Tout ce que tu veux, pour te faire plaisir. - Ha, non, ne dis pas ça ! Fit-elle en éclatant de rire. Sinon tu vas devoir accéder à tout mes caprices étranges ! - Pas sûr que tout soit étrange. Fin on verra bien... - Je suis quand même déçue que tu ais deviné. Je n’aurais pas du attendre aussi longtemps ! - Bin oui, en même temps, c’était obligé ! Que tu t’lèves une fois, ça passe. Mais autant... Pis t’as des p’tites sautes d’humeur, sans vouloir te vexer. Et y’a d’autres indices qui trompent pas... - Des sautes d’humeur.. Je n’avais pas fait attention... J’espère que je ne suis pas trop désagréable ! S’inquiéta-t-elle soudain. - Meuh non. Là où y’en a qui sont tristounettes et colériques, toi t’es encore plus enivrante que d’habitude. Mais un coup tu me cours après, un coup tu arrêtes... - Ho, je... J’suis désolée, mon Loup ! Je ne le fais pas exprès... S’excusa-t-elle en baissant les yeux. Elle ne s’en était même pas aperçu. - De me courir après ? J’espère bien que t’as pas besoin de te forcer ! - Bien sûr que non ! J’en ai l’air ? Fit-elle avant de l’attirer à elle pour l’embrasser longuement. - Bin non, mais tu t’excuses. Y’a pas besoin. Fit-il, l’embrassant derechef. - Excuse moi de m’excuser, alors... Fit-elle en riant. Je suis tellement contente, mon Loup ! - Moi aussi, tu peux pas savoir ! - Alors ? A ton avis ? Un garçon ou une fille ? Demanda-t-elle avec un enthousiasme non feint. - Chais pas. On peut choisir ? - J’en sais rien, je ne pense pas... Tu voudrais une fille ? Une jolie petite fille, toute douce... - Boarf... M’en fiche. Luwö voudrait une fille, l’Grand Cerf un p’tit gars. Mais moi, c’est notre enfant que j’veux. A nous ! - Oui, moi aussi. Et que ça soit une fille, ou un grand garçon aussi fort que son papa, je m’en fiche, je l’aimerai pareil ! Déclara-t-elle en enlaçant Evonis. - Toi qu’est forte ! - Pas autant que toi ! J’ai pas tout ces muscles, moi. Fit-elle en laissant glisser une main le long d’un bras de son mari. - Pourtant tu fais bien ce que tu veux d’moi ! - C’est pas pareil... Ça s’appelle la persuasion ! Répliqua-t-elle avec un sourire amusé. - Bin c’est une force aussi... Et j’peux pas m’y opposer ! - Je suis sûre que tu n’essayes pas vraiment. Elle lui tira la langue. - Bin si ! Mais t’es trop persuasive. Avec tes yeux, tes sourires et ton langage corporel ! J’peux pas répliquer. - Moi aussi, je t’aime. Il déposa un bécot sur son front, avec tendresse. - Il va falloir qu’on lui trouve un nom, alors, à ce petit ! - On a le temps, non ? C’est vraiment à ça que tu as envie de penser ? - Bah, j’en sais rien... C’est important, non ? - Y’a encore quelques saisons... - Oui, c’est vrai, mais si on a pas d’idées ? S’inquiéta-t-elle. Et si... Si on ne trouve rien à temps ? - Chuuuut ! Tu penses trop ! Profites-en un peu, là. Après, quand il sera là, t’aura plus le temps de te prélasser avec moi... On sera debout le jour et la nuit ! - Oui, t’as raison, je suppose... Elle s’installa plus confortablement contre lui, passant ses bras autour de son cou. Autant en profiter... La jeune Elfe ferma les yeux quelques instants alors que le silence retombait. Elle se sentait bien, sereine. Peut être que ça ne durerait pas, à en croire Evonis, mais pour l'heure elle profitait pleinement de son bonheur. Elle ne ressentait ni peur, ni appréhension. Elle avait confiance. Dans quelques saisons, ils seraient une vraie famille... Pourtant, même si Evonis estimait qu'ils avaient tout leur temps, son esprit continuait de vagabonder ça et là à la recherche d'un prénom pour leur enfant. Aileen, Elfe des lunes du Clan du Cerf
Intendante bien malgré elle ! ♥ |
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Quelques saisons plus tard, quelque part non loin de la mer d'Emeraude...
Aileen bougea légèrement dans les bras d'Evonis. Elle venait de s'éveiller alors que le jour commençait juste à se lever. Il restait encore un peu de temps... La nuit avait été un peu fraîche mais les températures étaient restées agréables. Surtout pour elle, blottie dans les bras de son Loup. Et, à vrai dire, elle n’avait pas envie de les quitter tout de suite. Cela dit, la jeune elfe s’étonnait de s’être réveillée aussi tôt, habituellement elle était toujours la dernière à émerger. Elle ne s’en plaignait pas, cela dit. Elle appréciait ces moments de calme, à rester immobile alors qu’elle contemplait le visage endormi de son mari. Il se réveillerait bientôt sans doute, à une heure où, en temps normal, elle dormait toujours. Cette fois, les rôles étaient inversés, songea-t-elle en souriant. Une main posée sur le ventre de sa compagne, le Loup respirait lentement. Il l’avait entourée comme pour former un cocon protecteur autour d’elle. Le groupe se rapprochait de sa destination mais ils avaient été obligés de ralentir leur progression : entre l’état de Aileen, Lilei, la proximité des éventuels ennemis sans compter que Kazad se trouvait juste de l’autre côté de la forêt, ils se permettaient souvent de garder la couche plus longtemps qu’auparavant. Aileen lâcha un discret soupir et ferma les yeux, souriant distraitement. Elle était bien, là. Elle écouta le silence de l’aube quelques instants et peu à peu, le sommeil revint la chercher. Bientôt, elle somnolait, ses pensées se faisant de moins en moins cohérentes. Jusqu’à ce que quelque chose la fasse sursauter. Elle ouvrit grand les yeux, se demandant si elle avait rêvé. Et puis ils recommencèrent. Non, elle n’avait pas rêvé. Elle se retint de se retourner vivement pour réveiller son mari, se contentant de poser sa main sur la sienne avant de la serrer un instant, un franc sourire illuminant son visage. Elle venait de les sentir bouger... La Cerf aurait bien voulu partager sa joie avec son Loup mais elle n’osait pas le réveiller. Elle remua doucement contre lui, peinant à ne pas se montrer trop impatiente. Elle reçu immédiatement un bécot réflexe dans le cou. Mais le Loup dormait toujours, sa main posée sur le ventre contre lequel les jumeaux tambourinaient. Elle lâcha un rire bref lorsqu’elle sentit les lèvres du Loup se poser sur elle. Il était réveillé ? Pas encore ? Elle ne savait pas vraiment... Alors elle l’appela doucement, sa main serrant de nouveau la sienne. - Hum... Ailou ?.. Tu dors pas ? - Plus maintenant... Tu as senti ? Demanda-t-elle, trop impatiente pour se charger d’un quelconque préambule. - Toi ? Hum... Moui... - Mais non, pas moi ! Fit-elle en riant alors qu’elle serrait une fois de plus la main de son Loup. Eux ! - Hum ? Eux ? Il laissa ses mains remonter vers un double détail qu’il pensait être eux, dans son esprit embrumé par le sommeil. - Mais non... Répondit-elle, riant de nouveau. Elle ramena la main d’Evonis à sa position initiale, sur son ventre. Attends un peu... Il ne pouvait pas avoir manqué ce qu’elle voulait tant lui montrer ! Peut être qu’il n’y avait pas prêté attention tant il était encore à demi endormi... Mais il finirait bien par comprendre, sans doute. - Oh ! Ils bougent ! S’écria-t-il. - Oui ! Tu les as sentis aussi, alors ? Ho, si tu savais, c’est tellement étrange de les sentir comme ça ! Répondit la Cerf, désireuse de partager ses impressions. Quelque part, elle était soulagée de constater que ses enfants avaient de l’énergie à revendre de la sorte : ils allaient bien. - Bin non, je sais pas, ma biche. Et j’aurai bien du mal. C’est un truc que pour toi. C’est sympa ? - Je ne sais pas si c’est vraiment le mot juste... C’est bizarre ! Mais au moins, ça veut dire qu’ils vont bien, hein ? Tu te rends compte, mon Loup ? Tu vas être papa ! Lui dit-elle en se tournant vers lui et en l’enlaçant. - Ça, ça va être extrêmement bizarre. - Je suis sûre que tu seras génial. Vraiment. Lui affirma-t-elle avec ferveur. - On verra. Ne soyons pas trop présomptueux. - Je te fais confiance. Et puis... Oh, on va avoir tellement de choses à faire en rentrant chez nous... Il va falloir s’organiser pour eux ! Tu crois qu’on y arrivera ? S’inquiéta-t-elle soudain. - Bien sûr. On les collera avec les autres gamins, et ils s’organiseront tous seuls ! - Je sais... Répondit Aileen à voix basse. A vrai dire, l’idée ne lui plaisait pas vraiment. Mais il en était ainsi, chez les Loups. - Bon, seront plus grands. Au début, ils auront besoin de nous, et de toi pour manger ! Mais une fois qu’ils savent marcher et causer, il faut qu’ils s’intègrent au groupe. Ça les fera se dépenser. - Sûrement, oui... En vérité, elle ne s’imaginait pas vraiment les laisser si jeunes sans surveillance. Et s’il se blessaient ? Mais peut être qu’elle en faisait trop... - Et tu seras bien contente d’être occupée avec ton petit mari plutôt qu’avec les enfants pendant quelques tours de sablier. Tu verras. - Tu as peur que je t’oublie ? Répondit-elle avec un sourire taquin. - J’ai pas peur. Je suis certain que si je te laisse faire, tu vas trop les couver. Faut qu’ils sentent les choses un peu. Et toi faut que tu ais du temps pour toi aussi ! 0- Tu... Tu trouves que j’en fais trop ? - Pas encore. Mais si je te laisse faire, tu vas les étouffer, et oublier de m’étouffer moi, alors que j’en ai besoin aussi ! Fit-il, avant de lui tirer la langue. Elle rit de nouveau. - D’accord... Je ferais attention à ne pas en faire trop, mais tu me surveilleras, alors ? Que je vienne t’étouffer un peu aussi ! Et elle joignit le geste à la parole en se serrant tout contre lui... - Tu me connais, je ne suis pas du genre à me laisser spolier. - Bien sûr que non. Mais j’aurais aussi besoin que tu sois là... Parce que je sais que ça ne sera pas toujours facile... - Comment tu peux te faire autant de bile de bon matin ? Franchement, ça se passera bien. Tu vas passer des années à vouloir leur inculquer tes valeurs et à te projeter en eux, finiront par faire la rupture avec toi à l’adolescence, pis finalement, à l’âge adulte, seront parfaitement bien et normaux. Faut te détendre, ma biche ! - Je... Je sais pas, mon Loup... Elle se sentait triste, tout à coup. Elle ne savait pas pourquoi. Elle culpabilisait, sans savoir à quel sujet... Alors la jeune Elfe n’ajouta rien et se contenta de rester blottie contre Evonis. - Tssss... Boude pas ! Tu pourras les cocoller autant que tu veux, tu le sais bien ! - Oui, je sais... Je sais... Mais je... Je m’inquiète... Et si ça se passait mal ? Murmura-t-elle. - Avec des si, on mettrai les Dieux en bouteille. ‘fin j’me comprends. Ça se passera comme ça doit se passer. Je suis sûr que tu adoreras ça. Et eux aussi. Elle ne répondit pas immédiatement. Il avait raison, il n’y avait pas de raison de s’inquiéter. Et pourtant... Et sa soudaine morosité était étrange, alors que quelques instants plus tôt elle se réjouissait encore de sentir ses enfants s’éveiller en elle. Et maintenant, elle se sentait lasse. Il leur restait tant de choses à faire, à organiser, et ils étaient là, à l’autre bout des terres connues... Loin de la sécurité de la Tanière, elle ne pouvait s’empêcher de craindre que quelque chose se passe mal pour elle ou leurs enfants. Il ne lui restait plus qu’à compter sur Evonis... - Je t’aime... J’suis désolée, mon Loup... Finit-elle par lui dire, enfouissant son visage contre son épaule. - Faut pas être désolée de m’aimer, ma biche... Ça arrive... Elle resta silencieuse un instant, fermant les yeux pour retrouver un peu son calme... - Et puis... Il faudra leur trouver des noms... Si c’est des filles, tu choisiras, d’accord ? Finit-elle pas dire, retrouvant peu à peu le sourire; - Bin c’est ce qu’on avait dit, non ? On change rien au plan. Si c’est des filles, elles sont à Luwö, si c’est des p’tits gars, ‘sont au Grand Cerf. - Et puis tu seras le meilleur des papa. - Et toi la meilleure des maman. Aileen, Elfe des lunes du Clan du Cerf
Intendante bien malgré elle ! ♥ |