L'alchimiste... | |
Topic visité 476 fois Dernière réponse le 27/07/2009 à 20:34 |
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Dans une pièce bien trop petite pour y faire quoique ce soit de bon, une bougie éclaire ce qui semble être un vieille alambic. Derrière l’objet d’art, la silhouette d’un visage rugueux pourvu d’une barbe de quatre jours au moins. L’étrange personnage semble concentré et observe la vieillerie.
Une fine gouttelette s’échappe et coule lentement dans les tuyaux ternies par le temps et, sur son visage, une symétrie parfaite vient rejoindre ce balais d’alchimie. Une sueur qui semble suivre parfaitement le trajet indiqué par l’alambic jusqu’à son terme. Au même moment les deux flux s’écrasent sur leur destination finale et font alchimie… « PFLOUF!!! » …Plus rien. Le noir le plus total. Pourtant les grognements de l’homo sapience laisse entrevoir une lueur de vie dans cette sombre pagaille… « CHLAC! CHLAC! FRRRRIISHHHHhh! » Une dernière étincelle est voici qu’une flamme vient de nouveau illuminer le visage du pauvre homme. Il se tient devant cette petite table, l’air triste et le poil bruni encore chaud. La bougie reprend vie et la vieillerie n’est plus ce qu’elle était, et pourtant. Le curieux s’approche du désastre et semble sourire, et à juste titre puisqu’ alchimie il y a. Devant lui se trouve une substance jusqu’alors inconnu. L’érudit disparaît dans le noir et laisse une découverte livrée à elle-même l’espace d’un instant. Revenant pensif, l’heureux décide de poser une plume sur la substance et de faire une prose sur un bout de parchemin… « Suis-je indélébile ? » Une fois cela fait, l’alchimiste prend sa bougie et chauffe doucement le parchemin. Une petite fumée vient s’inviter à l’expérience et un large sourire l’accompagne. Secoué par la suite le pauvre support ne connaît toujours pas sa destinée. Et qu’en est-il de l’alchimie alors? L’homme pose alors délicatement le parchemin sur ce qui semble encore être son plan de travail. D’un geste brusque il gratte la substance avec le bout se sa manche. Toujours ce large sourire qui s’invite, et puis… - « Enfin!! Elle est indélébile ! » Du visage heureux commence à s’instaurer le doute. Seul, l’érudit se parle à lui-même. - « Mais pourquoi? » « CLAC! » Un fracas vient interrompre le monologue si court soit-il. Une lumière éclatante rebondit dans la pièce laissant place à une pagaille sans non. Et tel un ténor seul dans une église, une voix porteuse accompagne la lumière et se fracasse sur les murs avant d’ennuyer les tympans de l’érudit… - « Tobias?! Tobias?! Viens vite, on doit y aller! » Imaginez tout le plaisir gâché d’un instant de fierté personnel. Comment peut-on empêcher un petit moment d’égoïsme par un « Tobias?! Tobias?! Viens vite, on doit y aller! ». Le pauvre alchimiste pose une main sur son cortex l’air dépité et répond sèchement… - « J’arrive Egbert… » Il roule grossièrement sa trouvaille dans un étui de cuir et se dirige ensuite vers la sortie. Là il regarde ce lieu si familier d’un air triste comme s’il s’agissait d’un adieu puis ferme la porte. |