Général de paix | |
Topic visité 450 fois Dernière réponse le 31/07/2009 à 14:33 |
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HRP : Voici une petite chronique que nous avons écris, Hagios et moi. Certains passages sont d'elle, d'autre de mon clavier. Reste a deviner lesquels.
Une jeune Olympienne marchait décidée dans l’allée principale du Château de l’Ordre Paladin. Elle portait sur ses épaules une armure légère couleur émeraude, tranchant avec l’uniforme généralement blanc des Paladins. Pourtant, la Croix de l’Ordre était ciselée dans son dos. Ses cheveux châtains ondulaient sur ses joues nacrées au rythme de ses pas puis se figèrent. La Paladine se trouvait devant une grande porte a double battants. De quelques coups secs celle-ci toqua, attendant l’autorisation d’entrer. Une voix étouffée se glissait de par dessous, l’invitant à pénétrer dans le salon privé du Général Wilhelm. La porte grinça sur ses gons et l’Olympienne s’avançait tranquillement vers le centre. Pour la première fois elle était accueillit dans ce qui semblait être un boudoir sobre et confiné. La pièce rectangulaire était entourée de colonnes de granit, simples et robustes. A leurs pieds se consumaient quelques feuilles incandescentes dans des âtres sur pieds, dégageant une odeur fraîche et vivifiante. Plus en retrait, une sorte d’épouvantail qui portait l’armure personnelle de Wilhelm. Là, sur la gauche se dressait une bibliothèque remplie d’innombrables livres. Certaines reliures étaient titrées de langues étrangères, de dialectes Olympiens du Nord-est ou d’autres écritures inconnues. L’Olympienne eut un regard interrogateur à leurs vues. Finalement, sa curiosité se posa sur des parchemins griffonnés sur une table encombrée. Des ordres de missions destinées a des Paladins, des notes personnelles, des missives signées Sokasd, Roi Hoignar ou même encore quelques poèmes et vers grattés rapidement sur un coin de papier. L’Olympienne eut un sourire lorsqu’elle vit son nom en entête, elle s’apprêtait a s’en saisir lorsque le Seigneur Crane apparut devant elle, un léger rictus à la bouche. Aussitôt, Hagios claqua des talons avant de saluer. ”Mes respects mon Général.” ”Allons nous ne sommes pas en service. Ce soir, faisons semblant d’êtres deux parfaits inconnus qui se confessent l’un à l’autre en toute quiétude.” Hagios se détendit en roulant ses épaules en arrière. Sa découverte la secoua, cherchant ce que ce parchemin pouvait contenir. Wilhelm se tenait devant elle. Son regard d’émeraude scrutait l’Olympien tentant de deviner quel était ce personnage si étrange. Elle s’aperçut qu’il était complètement différent des nombreux olympiens qu’elle avait croisé jusqu’à maintenant, que ce soit lors de son service militaire ou dans son petit voyage. Se rappelant d’innombrables souvenirs, son esprit vagabonda dans ce passé désastreux qu’a pu connaître l’Empire. L’Histoire était, en effet, une des passions d’Hagios, mais elle n’était pas là pour parler d’elle. Les objets, qui l’entouraient, ne permettaient aucunement de créer un lien directement avec elle. Ce lieu ne lui ressemblait pas : l’odeur, l’architecture, aussi bien mobilière que structurale. De toute façon, l’Olympien à qui appartenait tout ceci, concordait que très peu avec l’esprit d’Hagios. Du moins en premier lieu. ”Les feuilles sont elfiques. Elles proviennent d’une forêt enchantée parait-il ou poussent les plantes les plus improbables qui soient. Celles-ci dégagent le parfum que vous sentez, ainsi qu’une certaine fraîcheur bienfaitrice. Les livres que vous voyez sont écrits des mains de différentes races ou ethnies. Celui-ci par exemple développe une thèse sur les aspirations des nôtres. Le pouvoir, l’argent, la chair féminine ou la commodité luxueuse. L’Olympien paraît-il, entrevoit ensuite l’intérêt d’un soutien moral fort, auprès de la famille, d’une compagne ou d’un groupe. Enfin, il aspire à la prospérité de sa descendance. Si l’on en croit ce qu’ils prétendent, alors je dois être un vieil homme malgré mes 20 années. Ou alors, parlaient-ils d’une richesse autre que matérielle...” La prise de parole de son Général ne l’étonna pas. La voyant et sentant mal à l’aise, il s’était dévoué à briser la glace. Etait-ce à cause de l’odeur des plantes exotiques ou simplement la simplicité de Wilhelm, mais Hagios se détendit au point de prendre la parole. Depuis sa perte face à une jeune candidate au poste de diplomate, la jeune Olympienne s’était quelque peu renfermer sur elle-même, formant petit à petit sa coquille. Etant toujours figée devant le Général, elle décida de changer de position. Elle s’avança donc vers les livres, les caressants du bout des doigts. Pensant que certains eurent été écrits par des elfes, elle frissonna. L’esprit de ce peuple a toujours été pour Hagios, un ennemi. Même si elle se conduisait à vouloir parlementer, leur manque d’hospitalité se fut vite sentir. Ecoutant attentivement le discours du Général, elle s’approcha du livre en question, le prit et le parcourut rapidement, s’arrêtant sur certains passages qui l’interpellèrent. « A mon avis, cet auteur a certainement raisons. Il a du poser son questionnement sur ce qu’il a vécu et a pu observer, que ce soit de sa famille ou autres. Je pense qu’il a raison, après tout nous existons pour les autres, sinon à quoi servirait il que l’on se batte ? Ensuite, le désir d’une femme ne peut être qu’un désir purement spirituelle, le charnel n’est qu’un aboutissement nécessaire ou pas. Ensuite tout reste au goût de tout le monde ! » Hagios se tut et parut un peu décalée par rapport au lancement de la conversation par Wilhelm. Le silence pesa encore quelques instants sur les deux interlocuteurs, le problème venant significativement de la douce olympienne. ” Probablement... Toujours est-il que ma plus grande et unique peur n'est pas de finir seul, c’est de mourir sans avoir accompli ma raison d’être. Le Seigneur Ackron m’a placé à la tête du plus grand Ordre de chevalerie qu’Olympia ait connu. Un honneur immense mais une tâche non moins conséquente. Tant de responsabilités qui vous astreignent à la volonté de l’Impératrice, du peuple mais surtout, des menaces inopportunes. Je ne m’en plains guère, je me suis battu pour ce titre. Il me reste donc à assumer.” Wilhelm se posa sur un sofa entreposé au centre de la pièce. Appuyé sur son coude tandis que son autre main parlait avec ses lèvres, l’Olympien goûtait chaque seconde que les Dieux lui accordait. Sa longue tunique blanche qu’il portait s’apparentait de loin avec certains kimonos elfiques, à la différence prêt que le tissu était de soie. Inspirant une bouffée d’air, le Général continua. ”Mon prédécesseur était un grand meneur, le meilleur s’il en est. Aujourd’hui il siège aux côtés de Salminar. Parfois vais-je à sa rencontre, profiter de son expérience. Mais je ne me détrompe pas. Ma jeunesse et la paix actuelle ne m’aident pas dans l’apprentissage réel de la guerre. Mon savoir s’appuie sur de la théorie, sur de longues années d’études en école militaire et littéraire. A dire vrai, j’ai plus souvent bavardé avec des elfes que j’en ai tués. Voilà pourquoi je suis ce que l’on peut cyniquement nommer un ”Général de paix”. Mais soyez sans crainte, je n’hésiterai pas à faire campagne pour la pérennité de l’Empire.” Contrairement à son comportement du départ, elle ne réfléchit pas à ses paroles et se détendit auprès de son interlocuteur. Son assise semblait décontractée, ou alors c’est ce qu’elle aurait aimé faire croire. Pour elle, cette proximité était un début. De quoi exactement ? Ils le sauraient certainement par la suite... |