Legends of Olympia : La Ballade des Mémoires - Introspection et inspection
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Introspection et inspection
Topic visité 593 fois
Dernière réponse le 13/01/2010 à 16:02

geant Par Notunato  le 14/08/2009 à 22:34

L’aube pointait à peine. La cité de Zagnadar commençait à s’ éveiller aux bruits des premiers marchands qui préparaient leurs étalages. Quelques noctambules qui venaient de terminer d’écumer les tavernes titubaient encore dans les rues.

C’est dans ce matin banal, que Notunato partit, un maigre paquetage sur le dos. Chose étonnante s’il en est de quitter la ville la veille de la fête de l’eau qui devait aboutir à la reconnaissance du nouveau gardien. Evènement pour lequel, Notunato s’était longuement questionnée. Devait-elle se présenter comme prétendante à la tâche ?

Ce cheminement de questions et doutes, avait fini par la décider à chercher la compréhension dans un voyage introspectif… un voyage dans le monde d’olympia mais aussi un voyage intérieur.
Les autres prétendants étaient tous des mâles dans la fleur de l’âge en quête de reconnaissance.
Leur motivation guerrière et leur dévouement stupide pour des idoles dont ils ne comprennent pas le sens avaient fini de la convaincre. Elle n’avait visiblement pas la même conception du rôle de gardien que ses congénères, et surtout pas le même goût pour l’usage de la force.

Par essence à ses yeux le gardien de l’eau est le liant au sein du conseil, celui qui doit chercher à équilibrer la décision, tempérer la virulence du gardien du feu, parvenir à infléchir la décision du gardien de la terre, et inciter le gardien de l’air à réfléchir de manière moins vive et plus terre à terre (certaines mauvaises langues iraient en effet dire que le gardien de l’air connaît la recette d’une potion qui ferait “décoller“ l’esprit).

On retrouve d’ailleurs ce même schéma dans la nature, l’eau éteint les flammes, transforme la terre en boue, et lie le ciel au sol à chaque averse.


Le voyage commença donc bon train sur les chemins descendant les falaises de Zagnadar. La trace était profonde et nette car ces derniers temps de grandes quantités de pierre et de bois avaient été acheminées à la cité.
...



geant Par Notunato  le 22/08/2009 à 16:50

Quand on arrive au pied des falaises et que l’on veut monter jusqu’à Zagnadar, le voyage paraît long et interminable.
Lorsque l’on part de la ville, le trajet n’est guère plus aisé. En effet la pierre est par endroit friable, et régulièrement de petits éboulis de pierre se mettent à dévaler, prêts à faire une frayeur au voyageur inattentif qui avait un tant soit peu dévié de la trace.



Malgré sa connaissance du sentier, Notunato restait prudente et descendait tranquillement.

Tranquillement. C’est bien comme ça que se déroula son voyage en effet. Après trois jours de marche elle atteint la clairière où les héros de l’empire débitaient les arbres à une vitesse impressionnante. La superficie de la forêt s’était grandement réduite, et dans quelques semaines il n’y aurait plus qu’une plaine pelée.

Le trajet se poursuivit ensuite toujours plus à l’est. Il n’y avait à présent plus que des petits chemins qui zigzaguaient tantôt à travers la lande, tantôt à travers la prairie. Le paysage changeait peu. Cela signifiait qu’il fallait encore marcher.




Après deux semaines supplémentaires une série d’indices lui permit de déduire qu’elle touchait au but.
Tout d’abord on devinait l’orée d’une forêt à l’horizon, et cette forêt semblait bien différente de tout les petits bosquets qu’elle avait pu voir jusqu’alors. Elle était plus sombre, plus haute, plus épaisse, et paraissait pour ainsi dire hostile. De plus, le sol devenait mou, et une odeur de vase et de boue lui parvenait parfois aux narines.

C’est se dit-elle, la suite de mon introspection, le moment d’affronter ma peur de l’ignorance.

Son voyage continua donc, immuablement à l’est, mais cette fois ci à une vitesse bien moindre du fait des marais.
Elle croisa au loin un groupe de personnes. Des elfes, des hommes sauvages, elle ne le savait pas vraiment. Ils s’échangèrent mutuellement le salut des voyageurs, sans plus. Peut être qu’à cette distance ils n’avaient pas remarqué sa taille pourtant caractéristique des géants. Quoique si elle avait pu deviner leur race, il n’y a pas de raison pour que ces derniers n’aient pas fait de même.
Finalement pensa-t-elle, ce peuple n’est pas aussi sanguinaire et belliqueux qu’on le dit. Il semble qu’ils ne soient pas aussi barbares que ce que l’on raconte.

Le trajet se poursuivi, et la géante parvint à l’orée du bois. Aucune autre rencontre depuis le groupe et aucun avertissement lorsqu’elle entra dans la forêt.
Soit elle causait une terreur inimaginable aux habitants de ces lieux, soit on la laissait tout simplement aller en paix.

Elle s’engagea donc toujours plus profondément dans la forêt. La marche demeura pénible. La forêt était en effet extrêmement dense, et chaque trou de lumière qui permettait d’espérer trouver une clairière n’abritait en fait qu’un étang aux moustiques voraces.

Elle passa donc sa première nuit, loin d’une mare, contre un arbre qui ne lui parut pas trop vermoulu.

Lorsqu’au matin elle fut réveillée par …



hs Par Lifo  le 03/09/2009 à 21:35

Lorsqu’au matin elle fut réveillée par une branche qui semblait vouloir tenter une inspection de ses narines. Pour le moins surprise, Notunato, agitait les mains en tous sens devant son visage tout en essayant de comprendre ce qui se passait. Visiblement, l’arbre avait compris qu’il avait été une branche déplacé et dit d’une voix paisible :


« Toutes mes excuses petit être grand de taille. Je suis d’un naturel beaucoup trop curieux… » des feuilles s’envolèrent et un regard doré fixait à présent la géante, « comprenez que c’est la première fois que je croise un spécimen de votre taille…par ici ils sont plutôt petits surtout les femelles ! Mais je suis grossière j’ai oublié de me présenter ! Frêle la Frêne pour vous servir … d’oreiller ! »

Sur ces mots Frêle se redressa et tendit une branche feuillue vers sa protégée d’une nuit…elle voulait surement faire ami-ami ! Un tantinet secouée Notunato, pris les quelques feuilles dans ses mains et sans vouloir paraître trop désorientée par cette nouvelle rencontre, déclara d’une voix assurée :
« Notunato. Merci d’avoir accepté ma présence à tes côtés cette nuit. Je suis en pèlerinage et ces terres me sont totalement inconnues et parfois hostiles je dois dire. Dis moi… » elle regarda soudain autour , « tous les arbres ici sont comme toi ? »

Il n’en fallu pas plus pour déclencher une crise d’hystérie chez Frêle...disons qu’elle était excessivement fière d’être de ces arbres esprits animés qui s’étaient éveillés en trouvant une « âme sœur » (d’un point de vue spirituel) chez un homme sauvage.
Elle se mit à effectuer moult séries de mouvements aux rythmes saccadés, à balancer ses branches et à rire. Après une bonne dizaine de minutes de cette danse infernale, elle se figea soudain affichant un sourire satisfait.

« Non ! Pas tous ! Les arbres animés, sont exceptionnels et rares ! Je suis un arbre animé, je suis exceptionnelle et rare ! Note qu’en plus de cela je suis gentille hein !» !»(Sachez ici que Frêle devait essayer de faire un clin d’œil ..)


Soulagée, Notunato regardait d’un air amusé le végétal et compris qu’elle n’avait rien à craindre avec elle. Elle se dit alors que peut être Frêle pourrait la renseigner, elle devait connaître les lieux comme personne, tout du moins bien mieux qu’elle. Elle ne perdait pas de vue son objectif et elle ne souhaitait pas déranger plus avant le peuple sauvage ainsi que sa forêt.

« Frêle ? Comme je te l’ai dit je suis ici pour un pèlerinage. Tu dois connaître la forêt et ses environs… saurais tu me dire s’il se trouve ici un temple des flots ? »

Frêle paru retrouver son sérieux. « Tu veux dire le temple de Poséidon ? Hum oui en effet il n’est pas loin ! Sache toutefois que le Peuple Sauvage tient énormément à ce temple, je ne sais pas quelle sera leur réaction. Cependant, il va de soit que chaque être à le droit de mener à bien chacune de quêtes qu’il entreprend, et tu ne me parais pas malhonnête. » Après quelques instants de réflexion, elle reprit « Je te propose de t’accompagner, après tout Lifo m’a demandé d’explorer des contrées plus éloignées et le temple se trouve non loin de l’orée de la forêt. Cela te convient ? »


Notunato acquiesça et proposa de se mettre en route de suite. La journée allait encore être longue et elle avait déjà été forte en émotion…



geant Par Notunato  le 14/09/2009 à 16:11


C'est donc guidée de manière assez inhabituelle que Notunato parvint au Temple des flots.
Le lieu était relativement grand pour un édifice construit dans un endroit aussi boisé. Il impressionnait, non pas par son architecture, mais par la manière avec laquelle il se fondait dans la nature.
Là encore il semblait n'y avoir personne aux alentours.


Personne sauf ce végétal (trop) bavard. Cela rompait certainement avec la monotonie et le silence des semaines de voyage qui avait passé, mais Notunato ne pouvait s'empêcher de penser que faire autant de bruits finirait par lui attirée des ennuis.

Non pas qu'elle se sente coupable d'être dans cette foret si proche de la ville de Fernliae mais il faut reconnaître qu'en tout lieu il y a des psychopathes avides de combats qui s'énervent au moindre prétexte. Or sa présence pouvait vite être assimilée à un prétexte. Et puisqu'on était proche d'une ville, la densité de psychopathe s'en trouvait elle aussi sensiblement augmentée.

Il faut cependant croire que c'est en faisant le plus de bruit qu'on est le moins repérée puisque durant la semaine qui suivie Notunato put se reposer et prier. Enfin, c'est sommes toute relatif puisque l'arbrisseau avait encore quantité de choses à raconter sur l'humus, les vers de terre et autres joyeuseries préoccupantes.



Ce n'est que deux jours après que la plante soit partie que les ennuis commencèrent.

Tout d'abord, le silence et le calme était revenue et permettait à Notunato d'accomplir des transes plus profondes. Elle était enfin parvenue à communier avec l'eau:

La communion était bien différentes de ce qu'elle avait vécue par le passé, et il ne lui restait que des souvenirs brefs

- Notunato, je sais la quête qui t'animes et les questions qui te rongent. Mais vide ton esprit car j'ai d'autres choses à te montrer.

- A l'heure où tu me pries en ce lieu, tes frères à Zagnadar sont sous la grande cascade pour être choisi comme gardien de l'eau. Ecoutes sagement la parole de celui que je choisirai. Il te faut encore un peu de temps, mais bientôt toi aussi je t'appellerai pour cette tâche.

Elle avait alors ressentie un violent sentiment d'incompréhension

- Je dois simplement attendre. Cela signifie donc que je me trompe et qu'il suffit d'être une brute pour être un gardien...?

- Ne doute pas et attend.

vision floue d'un géant allongé à qui l'on prodiguait des soins

- Pour soulager l'Oracle, trouve la source qui jaillit au pied du temple


Lorsqu'elle se réveilla de cette transe elle était devenue quasi aveugle et prise de forte poussées de fièvre.



Les soucis continuèrent puisqu'elle finit par (enfin) faire la rencontre de deux hommes sauvages (administrativement belliqueux). Ceux-ci se disaient Conseillers et demandaient à voir le visa de la géante. Le dit visa n'existant pas, il fallut faire tout un tas de démarches afin que Notunato puisse se voir notifier son expulsion sous peine de mort. (comprendre ça comme le délivrement d'un permis de chasse pour les psychopathes)

Le problème étant que la géante n'avait pas encore trouvé la source qu'elle avait vu dans sa transe et que les nouvelles qu'elle avait pu obtenir par pigeons de Zagnadar annonçaient par contre que l'Oracle était empoisonné et au plus mal.

C'est donc avec résignation et dépitée qu'elle se fit raccompagner clopin clopant à l'orée de la foret par un jeune homme sauvage du nom Raksha.



geant Par Notunato  le 04/11/2009 à 15:00

La compagnie de l’homme sauvage n’était pas si désagréable pour Notunato, il servait de guide, de passe droit mais aussi de compagnon de route.

Le voyage vers les terres meubles hors du territoire sauvage avait duré plusieurs jours. La progression dans les marais n’avait pas été chose aisée pour la géante, peu habituée à ce genre de terrain.
Raksha, lui, semblait n’éprouver aucune difficulté à progresser. C’était comme s’il connaissait chaque surface ce qui lui permettait de ne pas s’enfoncer dans la boue.
Lorsqu’ils faisaient haltes, le sauvage invoquait l’ondée réparatrice pour soulager la fatigue de Notunato. Les bivouacs étaient l’occasion de discussions intéressantes.


”Le Trident n’est qu’une autre dénomination pour le culte de Poséïdon. Vu ma fonction au sein des Ombres, j’aime utiliser ce nom qui rappelle l’aspect guerrier de mon Dieu. J’aurais pu aussi vous dire que je suivais la voie des Méandres par exemple. En effet, quoiqu’il arrive, l’eau s’écoule toujours vers son but. Il est rare qu’elle trace un chemin uniforme et rectiligne mais s’adapte aux difficultés qu’elle rencontre. Je pense que c’est un enseignement que nous devons adopter dans notre vie de tous les jours.
Je m’intéresse à vos croyances envers l’Eau pour voir si nos univers s’opposent ou si, en fait, nous n’avons pas certains... terrains de conciliation. Mais servez-vous l’Element ou bien le Dieu? Peut-être que pour vous, les deux ne forment qu’un mais qu’en est-il de vos... pairs? Comment devient-on un géant de l’Eau? Les réponses à ces questions m’intéressent... Bref, vous conviendrez que je suis juste curieux mais que cette curiosité vous a peut-être donné un sursis vous permettant de ne pas partir voguer sur le Styx...”


Cette dernière métaphore sur le thème de l'eau fit décrocher un léger sourire ironique à la voyageuse.
L’homme sauvage réfléchit quelques instants avant de poursuivre.


”Quant à votre quête, je crains de devoir vous enlever toute illusion. Je ne connais pas de sources avec de telles propriétés. Néanmoins, on dit que l’eau qui s’écoule du temple des Eaux, mêlée à la Foi du fidèle et aux justes offrandes, peut avoir le pouvoir de soigner le corps et l’esprit. Une version bien plus puissante de mon ondée qui ne peut apaiser que la fatigue en quelque sorte. Ce miracle ne s'est pas encore produit sur nos terres, je peux vous l’assurer et de toute manière, je crains que votre accès vers nos forêts soient à présent interdit.”

Afin d’éviter que la déception n’étreigne trop vite l’âme de la géante, il poursuivit son récit.

”Mais... notre Temple des Eaux n’est pas l’original. Le précédent a été détruit en même temps que notre défunte cité, Luminae. Dans le Reflet d’Emeraude, peut-être que les ruines recèlent encore quelques traces du pouvoir recherché. Peut-être, n’aurions-nous rien à perdre à aller le constater de nos propres yeux? Qu’en pensez-vous?”

Cette fois-ci malgré la fatigue, le sourire de la géante apparaissait rayonnant et sincère.

C’est ainsi que finalement l’homme sauvage, accepta d’amener la géante sur les bords de la mers d’émeraude, au pied des ruines du premier temple ; là où elle croyait pouvoir trouver de l’eau pour guérir le mal de son oracle.

Ce texte a été ecris par Raksha, merci à toi



geant Par Notunato  le 01/12/2009 à 16:08

Les derniers jours de marche qui séparèrent Notunato de son objectif furent exténuants. Le sentier n’était pas tracé et il fallait se déplacer à travers des ronces et toutes sortes de plantes grimpantes. De plus une pluie continue rendait le marais difficilement praticable. Raksha lui, gardait toujours cette dextérité qu’ont les hommes sauvages, se faufilant de ci de là, prenant appui sur les points durs du sol qu’il n’avait aucune difficulté à repérer.

Le voyage fut silencieux, d’un silence bienveillant. Presque aucune parole n’était échangée et pourtant ces deux êtres apprirent à s’estimer l’un, l’autre. L’une était admirative de l’empathie dont Raksha avait su faire preuve, et ce dernier était , lui, impressionné par la détermination de la géante.

Lorsqu’ils arrivèrent enfin sur les vestiges du vieux temple, l’homme sauvage eut un sourire et repartit immédiatement dans la forêt, laissant la géante seule. Le lieu était anodin, quelques pierres gisaient au sol mais rien qui ne laisse à croire pour un œil profane qu’une construction avait été érigée ici même.
Notunato cependant ne douta pas un seul instant qu’on eut pu lui mentir. Au milieu de l’humus un mince filet d’eau courrait. Elle s’agenouilla, ouvrit une gourde faite de peaux, et la laissa doucement se remplir. Une fois la petite outre pleine et rangée dans son paquetage, elle se remis à genoux et remercia l’eau de l’avoir guidée jusqu’ici, priant l’élément de continuer à veiller sur elle jusqu’à ce que l’oracle revienne à lui.

Enfin, elle termina sa prière en pleurant. Elle pleura pour tout le peuple sauvage qui avait été décimé. Qui reposait surement à quelques lieux d’ici, dans les ruines de Luminae. Parmi eux il y avait certainement des centaines de morts injustes et ignominieuses.

Une fois sa prière achevée, elle remit son bagage en place et partie d’un pas déterminé pour sauver son oracle. Elle était convaincue que cette eau pure ouvrirait à nouveau l’esprit de Hardaway. Il fallait simplement que celui-ci ait la volonté de s’en sortir.


Ce dernier périple dura plusieurs mois. La mauvaise saison rendit le voyage difficile. Les vivres qu’avait la géante étaient depuis longtemps épuisés. Ses journées étaient donc simplement ponctuées de menus repas fait principalement de quelques plantes légumineuses. Parfois un petit gibier venait à croiser sa route et lorsque par chance elle le remarquait à temps, une flèche sur deux n’atteignait pas sa cible. La fatigue rendait ses mouvements imprécis, ses pas lents et lourds et réduisait ses réflexes.
Les plaines avaient rapidement succédées aux marais, mais le vent y était violent et glaçait les chairs. Les vêtements de Notunato étaient d’ailleurs élimés, troués en de multiples endroits ce qui rendait la morsure du froid et de l’humidité plus dure encore. Elle devait certainement avoir l’air d’un vagabond sur le point de mourir de faim. Cependant sa détermination lui permit de continuer à avancer jusqu’à pouvoir enfin voir poindre la cité des géants.
Comme tout vagabond les gens l’évitaient la prenant pour une pestiférée et aucun ne vint à elle pour l’aider à gravir le sentier qui serpente entre les rochers des falaises de Zagnadar.

Elle arriva finalement dans la ville alors que la nuit était tombée, et eut bien du mal à convaincre les gardes de la laisser rentrer. Cependant, le fait de montrer un médaillon que seul les membres des rocs possèdent finit par convaincre les miliciens de sa bonne foi.

Il lui restait à trouver l’oracle, mais puisqu’il était tard autant y aller seulement le lendemain matin plutôt que de déranger la ville entière en pleine nuit. Elle se décida donc pour aller prendre un repas à l’auberge. C’est là qu’elle appris la terrible nouvelle…

L’oracle était parti de la ville hier matin….



geant Par Notunato  le 13/01/2010 à 16:02

La traque n’était guère difficile au début. Bon nombre de géants travaillaient dans les plaines alentours et tous avaient remarqué l’Oracle partir vers le Nord.

Ils le connaissaient car l’Oracle était bon, simple et proche des gens dont la besogne est rude, ou bien ils le reconnaissaient car il portait sur le dos le célèbre trident qui fut son arme de gladiateur et avec lequel il défendit sa vie, sa liberté et son peuple... Arme riche d’un symbolisme nouveau aux yeux de la géante qui voyait là un lien étroit avec l’élément Eau depuis ses prières au temple des hommes sauvages, et de ses discussions avec Raksha.

Il y eut dans les jours qui suivirent un autre souci cependant et auquel la géante, sûre de ses jambes n’avait pas vraiment imaginé… C’est que malgré les quelques forces qu’elle avait pu reprendre et malgré son entrainement des mois derniers de long en large à travers Olympia, elle ne parvenait pas à rattraper Hardaway. C’était à présent plus des bucheron que des paysans qu’elle rencontrait mais toujours la même phrase revenait…

- Oui oui, on a bien vu not’ Oracle.
- A pour sûr qu’il avait l’air bizarre, y marchait com’ ça, tout droit, dans la forêt comme un benêt. Pour un peu on s’rai moqué, mais bon quand on l’a reconnu, on lui a proposé de tailler le bout de gras et là , po de réponse.
- Pour sûr c’était bizarre, mais z’aller surement le rattraper ça ne fait qu’un jour...

Ça ne fait qu’un jour, ça ne fait qu’un jour, ça faisait quand même une semaine que ça ne faisait qu’un jour de retard sur l’Oracle et c’est justement ce qui était inquiétant. La géante savait que plus elle s’enfoncerait dans la forêt, moins il y aurait de bûcherons et plus trouver une piste serait difficile car la chasse n’était pas vraiment sa spécialité.
Quoiqu’il en soit d’autres géants (en fait non, tout sauf des géants, mais un épouvantail et quelques lutins) s’étaient eux aussi décidés à partir à la recherche de l’Oracle.


Une piste encore fraiche (d’un jour vous vous en doutez) et des renforts. La situation n’était pas encore dramatique. Et pourtant, durant la semaine qui suivit impossible tant pour Notunato que pour ses divers compagnons disséminés un peu partout dans la forêt de trouver trace de l’ancien gladiateur.

Tout s’accéléra lorsque le petit groupe, finit pas se retrouver au même endroit.

- Alors vous avez trouvé quelque chose ?
- Rien au sud
- Rien à l’est
- Rien à l’ouest
- Erf, et pour moi rien au nord. Bon il ne nous reste plus qu’à organiser une battue, on trouvera peut être un indice, et apathique comme il l’était, c’est possible qu’un ours ou un loup l’ait attaqué histoire de manger.

Le petit groupe partit donc vers l’est, pour commencer sa battue. Après un jour de marche ils tombèrent sur les vestiges d’un feu de camp.

- Si loin dans la forêt c’est pas des bûcherons… Pourvu que ce soit une trace de l’Oracle.

La route continua alors vers l’Est. Volt, le familier de Fenrir, l’actuel gardien de l’Eau menait la marche en éclaireur. C’était un moyen pour celui-ci de participer un peu aux recherches et de facilement en informer les autres gardiens actuellement à Zagnadar.


Les choses finirent par basculer dans un cauchemar à partir de la cinquième aube après la découverte du vieux feu de camp. Un cri “électrique“ fendit l’air. Notunato déjà éveillée, et présentant qu’il était arrivé quelque chose à Volt pris son bagage sur le dos et parti dans la direction du cri.

Elle arriva dans une sorte de clairière, mais trop occupée à chercher l’épouvantail, elle ne prit pas gare au fait que le lieu dégageait une ambiance particulièrement sombre. La cime des arbres était si haute et imposante qu’au lieu d’être baignée de soleil l’endroit était finalement particulièrement sombre chacun de ses pas s’enfoncer légèrement dans un sol qui sentait un peu trop fort l’humus et la pourriture.

Soudain, elle vit Volt, ou plutôt ce qu’il restait de l’épouvantail qui avait était mis en lambeaux. Passé l’étonnement elle se sentit soudain prise de panique et voulu rebrousser chemin mais ses jambes ne répondaient plus. Elle tourna désespérément la tête et vit alors le dard encore luisant du venin qui venait de lui être injecté. Au sommet de ce dard, une énorme araignée, d’un gabarit telle que la créature n’était certainement pas référencée dans un muséum d’histoire naturelle de l’empire. La bête sentait le cadavre et de nombreux asticots parcouraient son corps, entrant et sortant par divers orifices et provoquant de cette manière un bruit qui rendait la situation à la fois terrifiante et répugnante.

Schlack !

L’araignée avait attaqué, Notunato n’avait pu bougé et venait à son tours de mourir.



Dans le ciel son pigeon voyageur cherchait désespérément comment traversée cette futaie impénétrable. A sa patte un message de Wilwarin disant :

Ça y est je l’ai trouvé ! J’ai trouvé l’Oracle, il est aux abords de Zagnadar…




Quelques mètres en dessous, gisait le cadavre de la géante, un peu de provision et une étrange fiole de verre brisée.