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Topic visité 481 fois Dernière réponse le 25/08/2009 à 18:03 |
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Seule une faible lueur bleuâtre et scintillante éclairait la grotte, se répercutant sur les parois érodées par le temps, donnant naissance à des ombres effrayantes quand son éclat était interrompu par quelques colonne, stalactite ou excroissance sédimentaire de ce genre…
Des chocs réguliers faisaient naître des circonvolutions depuis les bords d’une flaque d’eau peu profonde et c’était cela qui influait la luminosité ambiante dont la source provenait d’un tas de rochers à l’agencement incertain. Plus précisément, c’était depuis l’un d’eux qu’un étrange symbole dispensait sa lumière. Rien ne venait troubler l’inquiétant silence de ce lieu, si l’on omettait l’impact du fer sur la roche. On sentait la détermination implacable de celui à qui appartenait ce silence puisqu’il était oppressant, et à la fois fragile car il était le fait d’un nain dont l’esprit bouillonnait d‘interrogations. C’était un de ces nombreux nains qui font la fierté et les valeurs de ce peuple, travailleur acharné, voir même obstiné et infatigable. Les traits du visage tirés, conséquence de son épuisement ainsi que de sa concentration, mettaient en valeur les rides qui le sillonnaient comme des crevasses. L’iris de ses yeux occupait la quasi-totalité de ses globes oculaires, mais elle était elle-même envahie par la pupille dilatée à son maximum pour capter la moindre parcelle de lumière existante. Sa barbe grise et parsemée de poils blancs était précautionneusement enroulée dans un porte barbe fixé au niveau de sa poitrine, afin d’éviter qu’elle ne devienne une gêne. Si il l’avait laissé pendre elle aurait atteint ses chevilles. Un connaisseur aurait pu assurer qu’il avait déjà du vivre environ deux siècles. Il était plutôt petit, même pour un nain, avec un ventre confortablement rebondi…qu’il se faisait d’ailleurs un point d’honneur à garder tel quel. Il y eut une interruption soudaine du bruit familier qui martelait ses tympans depuis si longtemps quand le nain posa la tête de sa pioche sur le sol. Il apposa ses deux mains sur le manche et observa l’avancée de ses travaux, le visage impassible. Depuis l’incident il n’y avait même plus le moindre souffle d’air et il avançait donc à l’aveuglette, se fiant à son instinct. D’un pas hésitant il entreprit de faire demi-tour jusqu’à la grotte en s’appuyant fermement sur son outil de travail. L’air hagard il tapota par réflexe l’outre suspendue à sa ceinture, désespérément vide… Après un reniflement contrarié il se laissa tomber au sol à un endroit à peu près plat, laissant sa pioche choir à ses côtés. « Depuis combien de temps était-il coincé là? Reverrait-il un jour la lueur de ces soleils qu’il avait tant fui? » Après ces courtes pensées il posa sa tête sur un bras et s’endormit sans autre forme de procès. Bientôt le bruit de ses ronflements envahirent la grotte. |